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296. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

D’un autre côté, un homme du commun pour la fortune et pour la naissance, homme simple et sans intrigue, fort bourgeoisement façonné, qui n’avait d’autre titre que la beauté jalousée de sa pièce, et d’autre protection que son talent, comme il dit lui-même avec plus de vérité que de modestie, « Je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée», assez fier même dans son obscurité, et nullement courtisan.

297. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

C'est une espèce de théâtre intérieur qui tantôt comme une prairie émaillée de fleurs, offre des beautés riantes et gracieuses, tantôt présente des tableaux hideux et lugubres, joue tour à tour le comique, le tragique, l'opéra, la foire, les bouffons.

298. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Rosalie est encore un effet très-stérile ; mais un jour sa beauté pourroit le rendre utile. […] Celle qu’il a pieusement intitulée le Héros Chrétien, la moins mauvaise peut-être, est fort au-dessous des médiocres : c’est une Clytemnestre qui fait assassiner son mari, & ne rachette son crime par aucune beauté théatrale, encore moins par quelques traits de religion ou de morale.

299. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Un bâtard qui n’entre en cette vie que par la porte du déshonneur, n’est pas moins homme qu’un enfant légitime : Le désordre de sa naissance ne lui ôte rien ni de la beauté du corps, ni de la bonté de l’esprit. […] La Comédie nous semble belle à cause de ses péripéties et de ses événements surprenants, mais si vous lui ôtiez la parole, vous lui ôteriez toute sa grâce : La lecture même qui est naturellement muette, quoiqu’elle parle toujours, n’aurait que la moitié de sa beauté, si elle n’était entrecoupée de quelques demandes et de quelques réponses : il faut que plusieurs y parlent à diverses rencontres ; d’autant qu’un discours continu est toujours ennuyeux : Je ne dis rien de la musique : on sait que tout y parle jusqu’à l’air. […] sens qui sont les entrées par lesquelles les vices se glissent dans nos âmes, y sont tous ouverts et tous y ont des objets très charmants du péché : Les yeux qui ont leur opération très prompte et très subtile, ne se peuvent porter que sur des beautés charnelles, que l’amour et la vanité ont parées de leurs mains pour leur donner plus d’empire sur nos cœurs : Les nudités, les gestes, les œillades, les mouvements du corps sont autant de dards qui nous portent le coup de la mort, et personne ne s’en défend : Après cela viennent les voix ou les instruments, qui frappent l’oreille d’un air si doux, que tout le corps s’émeut et s’amollit, et notre âme semble sortir hors de soi. […] On ne doute point que la bonne intention ne soit une belle forme, et que quand elle est appliquée sur une précieuse matière, elle n’en fasse une très riche pièce, mais le bal n’est point un fond sur qui elle puisse répandre sa beauté, il est engagé dans tant de circonstances vicieuses, qu’il n’est point d’intention qui lui puisse donner un seul grain de bonté. […] Il n’en est pas de même d’un refus généreux ou d’une innocence bien défendue ; car outre que nous croyons plutôt le mal que le bien, à cause de la corruption générale où nous vivons, il est assuré que les belles actions ne nous touchent pas sensiblement, comme les mauvaises, parce qu’elles sont au-dessus des sens, et ne peuvent se faire sentir qu’à l’esprit ; lequel étant réflexif sur ses opérations se corrige soi-même, et au lieu de dire voilà un trait d’une haute probité, il me faut tâcher de le suivre, il se dit, voilà qui est joliment inventé, et bien qu’il en puisse dire autant de quelque lâcheté, les sens pourtant qui ont gagné le devant ne se désabusent qu’après un long temps, et à force d’être rappelés par la raison : ainsi l’occasion du péché demeure, et la beauté de la vertu s’évanouit.

300. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

La Piece dont il s’agit est remplie de beautés d’expressions & d’images. […] Les éloges flatteurs y sont pour la beauté. […] Si de la belle Esther un Prince est enchanté, C’est sa vertu qu’il vante, & non pas sa beauté. […] Je conviens que le caractere de cet Auteur est de paroître plein du langage philosophique, sans être véritablement Philosophe ; qu’il est livré aux paradoxes d’opinions & de conduite ; qu’en même temps qu’il peint la beauté des vertus, il l’éteint dans l’ame de ses Lecteurs. […] L’Académie Françoise a déclaré qu’elle y avoit trouvé de si grandes beautés, qu’elle regrettoit de n’avoir qu’un prix à donner.

301. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Non : si les Auteurs dramatiques qui les ont prises pour modèles, en ont imité les beautés, ils en ont encore plus copié les vices.

302. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Dans un Vaudeville de l’opera comique le jugement de Pâris, Junon pour obtenir le prix de la beauté, offre de l’or à Pâris, pour le corrompre.

303. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Il le peint comme un petit maître efféminé, énervé de délices, blasé de volupté, dégoûtant de parfums, couronné de fleurs, qui n’a que les graces d’une femme, non une beauté mâle, une vraie femme, ce qui le couvre d’infamie : Elumbem deliciis, muliebri venustate unguentis delibutum, rosis coronatum, puellarum amicum totum mulierosum .

304. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

L’Opera seul peut adopter cette absurdité qu’il a enfantée, que l’on traite de beauté, & qu’au village on traiteroit de folie.

305. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Quel est le regard assez prompt & assez ferme pour suivre la rapidité des évolutions, la pétulance des gestes, la variété des attitudes, des contorsions, des tournoyemens de ces êtres pétillans & toûjours agités, qui veulent tâter de toutes les beautés, s’essayer sur tous les cœurs, débiter toutes leurs rêveries, montrer dans tous les jours la fraîcheur de leur tein, l’éclat de leurs diamans, le goût de leurs colifichets, leur habit à la derniere mode ?

306. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Mais c’est confondre le littérateur, qui parlant à l’Académie, n’envisage que la perfection de l’art, & propose ses réflexions littéraires sur les défauts & les beautés des pieces, comme nous faisons dans tout le cours de cet ouvrage, sans avoir jamais voulu approuver le théatre, ni cru possible de le réformer.

307. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Dès lors, plus de bornes à l’imagination, le théâtre Allemand et le théâtre Anglais étalèrent à Paris toutes les beautés des deux langues, arrangées pour des oreilles plus délicates, et les yeux s’accoutumèrent par degré aux incidents forcés, aux situations effrayantes !

308. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Sans être le grand Seigneur, on peut pour dix pistoles (et même pour moins) choisir ici la beauté que l’on veut.

309. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Pour ce qui est de Lactance, il condamne les Spectacles par des raisons particulières qu’il explique en détail au Livre 6 des Institutions divines Chapitre vingtième71 « Je ne sais, dit-il, s’il se peut trouver une plus grande corruption que celle qui se rencontre dans les Comédies : car il y est fait mention des violementsb de vierges et des amours de femmes débauchées, et plus l’éloquence des Auteurs de ces fictions de crimes est forte, et plus les auditeurs en sont touchés et persuadés par la beauté du style, leur mémoire retient plus facilement ces vers d’une belle cadence ; les histoires tragiques qui y sont représentées, leur mettent devant les yeux des parricides, des incestes et d’autres crimes qui sont les sujets des Tragédies. […] Il y a longtemps que Saint Chrysostome dans son Homélie 38 sur le 11e Chapitre de Saint Matthieu a répondu à la première Partie de cette objection101 : « Lorsque, dit-il, vous voudrez vous relâcher l’esprit, vous pourrez prendre beaucoup d’autres divertissements que ceux des Spectacles : vous pourrez vous aller promener dans des jardins, ou sur le bord des ruisseaux et des rivières, vous pourrez réjouir votre vue par la beauté de la campagne, vos oreilles par le chant des cigales, vous pourrez visiter les Temples des Martyrs ; tout cela contribuera à votre santé, et ce qui servira à vous divertir bien agréablement, vous sera d’un grand avantage pour l’âme : car vous n’en souffrirez aucun dommage, vous n’en aurez aucun chagrin, ni aucune tristesse.

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