La plupart de ces Dieux ayant été de grands hommes, on fit leurs éloges, et on loua ce qu’ils avaient fait de beau, pour les rendre vénérables à ceux qui ne s’accommodaient pas du silence que les Prêtres ont gardé le plus longtemps qu’ils ont pu touchant leurs Divinités. […] Ce Comédien lui répondit, comme le prétend notre Apologiste, qu’il n’y avait point de mal à dire et à faire des choses fausses, quand ce n’est que par divertissement : mais Solon plus éclairé et plus sage en cela que l’un et l’autre, frappant avec indignation la terre de son bâton, déplora le malheur des hommes qui souffraient un tel désordre, et dit ces belles paroles qui devraient confondre tous les partisants de la Comédie : « Nous souffrons et nous approuvons la fausseté dans les divertissements, nous la verrons bien-tôt, par notre faute, s’insinuer dans les sociétés et dans les Contrats. » Ovide lui-même qui a tant publié de Fables, et dont on a tiré tant de sujets pour des Comédies, ne laisse-pas de reconnaître de bonne foi que ces représentations sont la cause de beaucoup de désordres. […] Vous voyez que l’envie d’écrire ne me porte point à me servir de ces passages si beaux que l’on rencontre dans les Pères contre les ordures des Spectacles. Je ne profite point de ce bel endroit de saint Chrysostome, lorsqu’il invective contre les Spectacles où l’on voyait des filles nues se baigner dans une Mer creusée à cet effet ; en disant, que jamais la mer rouge ne fit mourir tant d’Égyptiens que cette Mer faisait mourir de Spectateurs. […] Qu’il me soit permis de me servir de l’exemple de la Peinture, qui m’est plus familière : Il y a eu des temps où cet Art si beau était dans un négligé surprenant ; comme il y a environ trois cens ou quatre cens ans : tout ce qu’on savait faire alors, était des étoffes, et quelque peu de têtes et de mains ; c’était là tout ce qu’on voyait dans les Tableaux et dans les Tapisseries, et pour lors tous les Religieux et les Solitaires s’en mêlaient sans scrupule : ils ornaient leurs Manuscrits de toutes sortes d’Histoires ; c’étaient des Ouvrages qui font pitié à présent, et qu’ils trouvaient parfaitement beaux.
Renvoyez donc ces parasites inutiles ; ayez de bons musiciens ; faites composer de la musique exprès pour les Piéces qui en demandent ; joignez-y de belles décorations ; en un mot, augmentez l’illusion, les prestiges, l’enchantement ; & les fruits que vous en recueillerez pourront appaiser vos murmures. »
Le théatre n’a point fait les dieux, il est vrai ; mais il les a célébrés ; il étoit une partie de leur culte ; il a enseigné, il a représenté leurs actions ou plutôt leurs crimes ; il a été comme la chaire où on a prêché leur doctrine ; il leur a donné des habits, & comme fait leur toilette ; il a formé leur cortége & leur pompe, & prononcé leurs oracles ; il a donné des pampres & le thyrse à Sylene & Bacchus, sur les treteaux de Thespis, qui couroit les champs couvert de pampres & barbouillé de lie ; il a donné la licence à Venus, à l’Amour, la nudité aux Graces, la fraicheur à Hébé, des plumes de paon à Junon ; sa décoration est devenue celle des temples, & la parure des actrices leur plus bel ornement.
Envain le sujet d’un Drame serait admirable, son stile aurait beau être châtié, clair & sublime ; s’il est dénué du secours de la vraisemblance, ses charmes s’évanouissent, l’esprit indigné se révolte, & l’on siffle impitoyablement ce que l’on regarde comme des Fables.
La mère de cet enfant m’est bien chère : belle comme vous même… Vous allez la voir —.
« O la belle réformatrice des mœurs que la poésie qui nous fait une Divinité de l'amour, source de tant de dérèglements honteux, s'écrie un Païen !
Si les spectacles sont aussi innocents qu’il le prétend, si bien loin d’y courir aucun risque pour l’innocence, on y prend au contraire, les plus belles leçons de vertu, pourquoi serait-on étonné et même scandalisé d’y voir des personnes, qui font profession d’une plus grande régularité ?
et étant persuadé que leur donner les beaux habits qu’il quittait, c’était sacrifier aux démons.
Vous avez beau désapprouver secrètement leurs pièces, votre présence leur sert d’applaudissement et est un suffrage de plus que vous leur donnez ; votre présence au théâtre est un sujet de scandale pour vos frères à qui vous donnez l’exemple d’une dureté barbare envers les malheureux.
C’est lui qui prétend que l’on doive supprimer les deux premieres Races de nos Rois, que les fameux Ecrivains du siécle d’Auguste, sont la plûpart des Auteurs supposés par des Moines, qui, dans un siécle où le bon goût étoit ignoré, ont composé tant de beaux Ouvrages sous des noms imaginaires. […] Le sieur de la M** avoit d’autres principes dans la tête quand il a composé son Mémoire : Au milieu de votre troupe, Mademoiselle (que je crois copiée d’après celle dont Scarron raconte les Aventures dans le Roman Comique) je me représente le vénérable Jurisconsulte que vous introduisez, pour y faire trophée de son sçavoir contre les censures qui vous lient : il triomphe à peu de frais, aucun des Auditeurs n’est en état de le contredire ; il peut sans aucun risque avancer autant de contre-sens, d’Anachronismes1, de citations fausses, qu’il lui plaira : c’est assez qu’il débite force loix pour éblouir, qu’il vomisse du Latin à grands flots, & s’exprime en bons termes de Palais, avec un déluge de paroles : Dans ce cercle de Sénateurs de nouvelle fabrique, feu M. de Noailles, Auteur prétendu de leur Excommunication, est fort maltraité ; le Clergé de France, surtout les Auteurs de la réclamation, n’ont pas eu beau jeu ; enfin on a concédé à l’Apologiste, sans la moindre repugnance, le titre de Docteur de l’Eglise : on l’a proclamé l’Interpréte des Loix, l’appui de l’État, la lumiere du monde entier, tandis qu’il érigeoit la troupe en Académie Royale, la faisant marcher de pair avec les premiers Académiciens de l’europe.
Je soutiens que la Pièce est terminée dès que la belle Jenny se retrouve avec son cher Richard. […] De même qu’il est nécessaire de mettre un morceau de Musique à l’ouverture des Drames modernes, il faut aussi en placer un après le dénouement ; cela achève de réjouir le Spectateur, & c’est finir par un beau coup d’éclat.
Que notre Dieu devienne donc notre unique espérance : celui qui a fait toutes choses est meilleur que toutes choses: Celui qui a fait les belles choses, est plus beau que tous ses ouvrages.
Page 83 Le beau nom de libérateur fera désormais pâlir les noms d’empereur et de conquérant. […] Page 227 La belle Aspasie enseigne la danse à Socrate.
J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très profane. » » Je demanderais volontiers à M. de Montesquieu en quel de ces endroits qu’il peint avec tant d’agrément et de vérité, il voudrait placer un Officier de Cour souveraine. […] Par une conduite bien différente et bien plus chrétienne les Magistrats de la ville de Burgos firent abattre le beau théâtre de leur ville, qui avait coûté vingt mille ducats.