Toutes nos actions sont dues à Jésus-Christ, non seulement comme à notre Dieu, mais comme à celui qui nous a rachetés d'un grand prix, pour nous obliger à le glorifier dans toutes nos œuvres, selon S. […] Or ne serait-ce pas se moquer de Dieu et des hommes, que de dire que l'on va à la Comédie pour l'amour de Jésus-Christ ? […] Et ceux mêmes qui travaillent le plus à justifier la Comédie, ont-ils jamais osé offrir cette action à Dieu ? Ont-ils jamais pensé à rendre grâces à Dieu d'y avoir assisté ? […] Car toute action qu'on n'oserait offrir à Dieu, toute action dont l'esprit de Jésus-Christ n'est point le principe, toute action que l'on ne saurait faire pour lui obéir; toute action qui ne saurait être un fruit et un effet de sa Croix, enfin toute action dont on n'oserait le remercier, ne peut être bonne ni permise à un Chrétien.
Plût à Dieu que j’eusse été honoré de ces communications secrètes dont mon Sauveur fait part à quelques âmes privilégiées, ce qui les comble de joie même au milieu des supplices, et les fait chanter dans les prisons et dans les fers. Apprends mon âme, apprends à chercher en Dieu tes plaisirs et tes délices, il en est la source, toute joie qui ne vient pas de lui se termine par la douleur, par la tristesse, par les pleurs, par le désespoir, et par le grincement de dents. […] tu la trouveras en Dieu, et Dieu te la donnera à toi-même ; car tu deviendras glorieux et plein de lumière par le commerce que tu auras avec lui. […] Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.
Cependant cette obligation remonte au commencement du monde : c’est le premier commandement que Dieu ait fait. […] Mais les Empereurs Chrétiens ne connaissaient rien de plus nécessaire que le culte et la loi de Dieu. […] On en est donc coupable devant Dieu. […] Tout cela paraît encore plus évident, quand on pense que Dieu exige de bonnes œuvres les jours de fêtes. […] Dieu n’en tient aucun compte.
« Que celui-là soit excommunié, et retranché de la participation des saints mystères, dit le Concile, qui au lieu de se trouver aux assemblées des fidèles dans l’Eglise, emploie mal le temps qui est consacré au culte de Dieu, et assiste aux spectacles les jours des Fêtes. » Concil. […] C’est ce que nous font comprendre ces admirables paroles que nous avons rapportées auparavant du Concile de Mâcon ; « Que vos yeux et vos mains soient sans cesse pendant tout ce jour, élevées vers Dieu. » Can. […] « Il faut s’abstenir, dit ce Souverain Pontife, les jours des Fêtes de toutes les affaires séculières, afin que l’âme Chrétienne puisse plus librement et entièrement les passer dans l’Eglise, et s’entretenir avec Dieu par des Psaumes, des Hymnes, et des Cantiques spirituels. » « Idcirco in diebus festis ab opere mundano cessandum est, ut liberius ad Ecclesias ire, Psalmis, Hymnis, et Canticis spiritualibus insistere, orationi vacare, etc. valeat Christianus. » Il est donc évident par l’autorité de ce Pape, et par plusieurs autres que nous en avons rapportées, que le fondement général de toutes les prohibitions qui regardent la solennité des Fêtes, est l’obligation de les sanctifier, qui nous est imposée dans l’Ecriture sainte, et par le commandement de Dieu même. Ce qui est invinciblement confirmé par les lois des Empereurs que nous avons encore citées, dans lesquelles ces Princes zélés pour la gloire de Dieu, défendent comme un crime, de s’adonner les jours des Fêtes aux exercices qui servent à la volupté et au plaisir, par la considération de cette même obligation que les Chrétiens ont de s’appliquer uniquement au culte de Dieu, et de travailler à leur propre sanctification. […] D’où il s’ensuit sur le principe commun, et reçu de tout le monde, que celui-là pèche mortellement, qui en ces saints jours emploie injustement le temps en cette sorte d’exercices, si ce n’est que l’ignorance et le sentiment relâchée de ceux qui lui donnent conseil, et qui le conduisent, puisse diminuer sa faute : ce que Dieu n’a jamais promis.
G Uy de Sève de Rochechouart par la grâce de Dieu et du S. […] Mais si la Comédie est criminelle dans tous les temps, combien le doit-elle être plus particulièrement dans ceux que l’Eglise consacre d’une manière particulière à la pieté et à la Pénitence tels que l’Avent et le Carême, et où par des Prières et dans des calamités publiques, elle implore, comme on le fait actuellement dans notre Diocèse, la miséricorde de Dieu et travaille à apaiser sa colère si manifestement irritée ; dans un temps en un mot où la nôtre est particulièrement occupé à attirer sa protection sur les Armes de notre invincible Monarque, en n’oubliant rien pour sanctifier ceux qui les portent pour son service, et pour les rendre aussi bons serviteurs de Dieu que du Roi ? Mais quelle doit être notre douleur de voir dans une Ville Chrétienne élever Autel contre Autel, la voix du Pasteur méprisée, une Mission établie en faveur du démon pour lui attirer des Esclaves, opposée à celle qui se fait pour augmenter le culte de Dieu et pour lui procurer des serviteurs fidèles ? Nous nous reprocherions d’employer en cette occasion, pour arrêter ce mal, l’autorité que Dieu nous a mise en main, si nous n’avions pas auparavant inutilement employé nos remonstrances : mais l’ayant fait sans aucun fruit, Nous n’avons pas cru pouvoir nous taire, sans nous rendre coupables d’approuver le crime par notre silence, et responsables devant Dieu de tous les désordres, dont ces divertissements criminels sont la source.
L’Impiété qui craint le feu, et qui est condamnée par toutes les Lois, n’a garde d’abord de se rebeller contre Dieu, ni de lui déclarer la guerre ; elle a sa prudence et sa politique, ses tours et ses détours, ses commencements et ses progrès. […] L’impie qui est l’organe du Démon, tient les mêmes maximes ; il insinue d’abord quelque proposition libertine, il corrompt les mœurs, et raille ensuite des Mystères, il tourne en ridicule le Paradis et l’Enfer, il décrie la dévotion sous le nom d’hypocrisie, il prend Dieu à parti, et fait gloire de son impiété à la vue de tout un peuple. […] L’Athée se met au-dessus de toutes choses, et ne croit point de Dieu : l’Hypocrite garde les apparences, et au fond il ne croit rien : le Libertin a quelque sentiment de Dieu, mais il n’a point de respect pour ses ordres, ni de crainte pour ses foudres : et le malicieux raisonne faiblement, et traite avec bassesse et en ridicule les choses saintes : voilà ce qui compose la Pièce de Molière. […] , « qu’il lui est très fâcheux d’être exposé aux reproches des gens de bien, que cela est capable de lui faire tort dans le monde, et qu’il a intérêt de conserver sa réputation » : Puisque la vraie gloire consiste dans la vertu, et qu’il n’y a point d’honnête homme que celui qui craint Dieu, et qui édifie le prochain. […] L’injure qui est faite à Dieu rejaillit sur la face des Rois, qui sont ses Lieutenants et ses Images, et le Trône des Rois n’est affermi que par celui de Dieu.
Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin Que c’est à Dieu un agréable spectacle de voir un Chrétien combattre contre la douleur, se préparer contre toute sorte de tourments, de menaces et de supplices, regarder sans crainte le visage de ses bourreaux, se jeter hardiment au milieu des apprêts de la mort, défendre sa liberté contre les Rois et les Princes, résister à tout hormis à son Dieu, à qui il est ; Enfin triompher de son juge, car celui-là est victorieux, qui a obtenu ce qu’il demande. […] Nos femmes et nos enfants se moquent des Croix et des tourments, montrent un visage assuré devant les bêtes farouches, enfin souffrent la douleur sans gémir, par la patience que Dieu inspire. […] Mais quoi ceux qui ne connaissent point Dieu abondent en richesses, et triomphent dans les honneurs et les dignités. […] D’ailleurs sans la connaissance de Dieu, qui peut avoir une solide félicité, vu que les grandeurs humaines ressemblent à un songe qui s’écoule en un instant. […] Nous ne prenons point de couronnes qui se sèchent, mais nous en apportons avec nous faites de fleurs immortelles que la libérale main de Dieu nous a données.
Dieu lui-même a souvent fait éclater sa colère contre ceux qui l’ont suivi. […] Tertullien en rapporte un exemple dont il prend Dieu à témoin. […] Si vous vous conduisiez de la sorte, Dieu béniroit vos mariages ; au lieu que vous attirez souvent son indignation par les danses & les autres excès ausquels vous vous abandonnez. […] Ne les imitez pas ; éloignez vous pour toujours de ces lieux de dissolutions, où l’on apprend à se corrompre & où ne se trouve jamais l’esprit de Dieu. […] Lorsque vous vous êtes trouvés dans ces assemblées profanes dont nous avons parlé, combien avez-vous déplu à Dieu, aux Anges & aux Saints ?
Celui qui y fait le personnage d’Athée s’y moque de Dieu ouvertement, et son fripon de Valet qui fait semblant d’y prendre le parti de la Religion et de défendre la vertu, s’en acquitte d’une manière si impertinente et si badine, que tous ses discours sont une nouvelle dérision. […] Cette Pièce ne saurait donc être trop censurée, et il est indubitable qu’on ne peut sans un très grand péché jouer en public pour divertir les spectateurs une Pièce qui afflige tous ceux qui ont de la piété et qui aiment Dieu. […] Il est donc indubitable que ces sortes de Comédies étant mauvaises, ne sauraient être représentées sans péché, et qu’il n’y ait point d’autorité qui puisse justifier devant Dieu ce que toute la tradition condamne, parce qu’il n’y a point en lui acception de personnes, et qu’il pèsera et jugera toutes choses au poids du Sanctuaire. […] Ceux donc qui consultent, trouvent dans cette règle du Rituel de Paris la conduite qu’ils doivent garder, et de quoi remercier Dieu de la grâce qu’il leur a faite de ne s’être point écartés de la règle de l’Eglise. […] 20. de la Cité de Dieu, qui le dit sur l’autorité de Cicéron.
C’est pourquoi ce Docteur est si en peine de savoir comment on peut accorder les commandements que Dieu fait d’obéir aux Puissances, avec ces paroles de saint Pierre : « Qu’il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ». […] Si ces Messieurs avaient tant soit peu de ce que j’ai déja dit ; de l’esprit de la Religion de Jésus-Christ, et qu’ils eussent lû en Disciples les Pères de l’Eglise, comme nous le faisons, et comme ils le devraient faire, il ne leur faudrait pas de grands discours ni de longues preuves pour décider juste sur ce chapitre ; et pour accorder les paroles de l’Ecriture sur l’obéissance qui est dûe à Dieu et aux hommes. Ils verraient clairement qu’il faut obéir à Dieu en tout, qu’il faut obéir aux puissances établies de Dieu en toutes les choses, où Dieu ne nous défend pas de leur obéir, et là où il nous le défend, s’il ne faut pas obéir, il faut souffrir, De sorte que la devise d’un vrai Chrétien à l’égard des Puissances, est d’obéir ou de souffrir.
Ce qui n’est point réglé sur les sentiments de la conscience, et contre la Loi de Dieu. […] , Dieu a chargé un chacun de la garde de son prochain. […] Psaume, pour reconnaître sur ce sujet la volonté de Dieu ? […] Souvenez-vous que c’est là l’exercice d’un homme qui a renoncé de tout son cœur au siècle, et qui se veut parfaitement convertir à Dieu. […] : Que celui-là renonce aux jeux et aux spectacles du siècle, qui désire obtenir de Dieu une rémission parfaite de ses crimes.
Si le Seigneur est votre Dieu, suivez-le constamment ; & si c’est Baal que vous regardez comme votre Dieu, attachez-vous à lui. […] avec quelle force ne devons-nous pas leur représenter que le Dieu qu’ils servent est un Dieu jaloux, qui veut être aimé uniquement, qui ne souffre point de partage dans les cœurs qui se donnent à lui, & qui rejette enfin comme indignes de lui, des hommages qu’on rend également au monde son ennemi ? […] L’excommunication est une peine terrible sans doute ; mais la colère de Dieu l’est encore davantage. […] A Dieu ne plaise que vous croyiez pouvoir allier l’œuvre de Dieu avec celle du monde. […] A Dieu ne plaise que vous croyiez pouvoir allier l’œuvre de Dieu avec celle du monde.
Quand vous entrez dans la maison de Dieu, prenez garde à vos pieds, e approchez-vous pour écouter sa parole, Eccles. […] Réglez, dit le Sage, tout votre corps de telle sorte, que nous n'employons point pour faire le mal, les mêmes membres ont nous nous servons pour faire le bien : Comme s'il disait, je vous prie que ces pieds dont vous vous servez pour aller au Temple de Dieu, ne soient point employés pour aller aux Jeux du Théâtre, et aux Spectacles infâmes. […] Certes ceux qui ont les pieds nets en entrant dans l'Eglise de Dieu doivent prendre garde de ne les point souiller, en allant dans des Lieux impurs et propanes qui déplaisent à Dieu.
Dieu, ses mystères, sa parole, ses Saints, ses Ministres, méritent-ils moins des égards respectueux ? […] est-ce sur un théâtre que Dieu a fait ses promesses, et que les Apôtres les ont publiées ? […] quel spectateur y va pour glorifier Dieu, s’instruire et s’édifier ? […] Dieu arrache la vérité des bouches les plus impies ; Caïphe lui-même prononça des oracles. […] Peut-on faire semblant d’outrager Dieu, et n’est-ce pas déjà l’outrager, que d’en faire le semblant ?