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251. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

quel Français aurait l’âme assez dure, pour voir avec plaisir la dégradation de ceux qui font nos plaisirs ! […] Des Pièces tendres, jouées par des femmes honnêtes, pourront bien disposer l’âme à la tendresse, mais ne la porteront ordinairement pas au libertinage : ajoutez que des Pièces peu répétées captiveront toute l’attention du Spectateur. […] SAINVAL, 1767 : Un geste forcé, des grimaces, peu d’organe, point de grâces ; mais du feu, peut-être de l’âme.

252. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Et pour ce qui regarde l’amour, un des plus malicieux artifices du démon, est de faire représenter ce qui se passe dans le commerce d’une passion illégitime, sous le prétexte d’un mariage espéré, afin que les compliments étudiés qui se font, les messages, les Lettres pleines de douceurs et de tendresses qui s’écrivent, soient moins suspectes à des âmes simples et sans expérience. […] Il faut donc que les vertus dont il prétend parler, et dont il dit que la Comédie est l’Ecole, soient celles-ci : une fierté pleine d’orgueil ; un mépris dédaigneux de tout le monde, un amour prodigieux de soi même, un désir insatiable du bien, de l’estime et de la gloire ; ces vices que Dieu punira éternellement dans l’enfer, sont les vertus éclatantes qui plaisent aux Amateurs de la Comédie, dans leurs Héros et leurs Héroïnes, et dont ils ne tâchent que trop, à la perte de leurs âmes, de se rendre les copies vivantes. […] Leur esprit est méchant et leur âme fragile.

253. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Jean-Jacques a raison de s’emporter contre Molière et de dire qu’il est le perturbateur de la société ; « qu’il excite les âmes perfides à punir sous le nom de sottise, la candeur des honnêtes gens. »co Je crois comme eux que parce qu’un homme est sot et ridicule, on n’est pas autorisé à le voler. […] Il n’y a que vous qui puissiez trouver de la grandeur d’âme à la manière impertinente et grossière dont Alceste traite l’homme au Sonnet. […] Ma franchise vous semblerait-elle de la grandeur d’âme ou de l’impertinence ?

254. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

La Lettre de ce prétendu Théologien ayant paru à Paris en 1694 durant le Carême, plusieurs Prédicateurs zélés pour le salut des âmes, persuadés qu’ils devaient s’opposer à tout ce qui pouvait leur nuire, s’élevèrent contre cette Lettre.

255. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Dieu dit le contraire en l’écriture Sainte, l’âme (dit-il) laquelle ne sera affligée au jour de la fête périrag de mon peuple.

256. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Jugez si l’Empereur eût souffert des impositions à la charge du public pour des comédies qui ne sont utiles ni au corps ni à l’âme, et qui nuisent à tous les deux ? […] Le public déteste avec raison ces malheureux brelans si souvent défendus et si fréquentés, ces coupe-gorge où l’on se ruine sur un dé ou sur une carte : le théâtre est un brelan et un coupe-gorge plus funeste ; on y va publiquement, impunément, en foule, on y perd son bien, son corps et son âme.

257. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

On demeure même d’accord que dans l’endroit, où le zèle pour Dieu, qui occupe l’âme de Théodore, devrait éclater le plus, c’est-à-dire dans sa contestation avec Didyme pour le martyre, on lui a donné si peu de chaleur, que cette Scène, bien que tres courte, ne laisse pas d’être ennuyeuse. […] Il le faut, parce qu’il est bien difficile qu’ils n’y souillent en même temps leurs yeux, leurs oreilles, et leur âme.

258. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

« L’âme est un feu qu’il faut nourrir, Et qui s’éteint s’il ne s’augmente.» […] Leur âme, toute grande qu’elle est, est trop pleine d’idées sublimes pour laisser place à un sentiment aussi petit et aussi ridicule que le préjugé établi contre nous dans la petite imagination des sots. […] Ils s’étaient imaginé, dit-il, qu’un homme qui avait pu traiter si énergiquement le caractère d’Atrée devait avoir l’âme aussi noire que son Héros. […] Un Historien de Néron devient-il un Monstre pour savoir développer avec art tous les mouvements secrets de l’âme de cet Empereur détestable ? […] , p. 144 : « J’adjure tout homme sincère de dire s’il ne sent pas au fond de son âme qu’il y a dans ce trafic de soi-même quelque chose de servile et de bas.  » fp.

259. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Si donc il est arrivé que le libertinage des Acteurs ait donné quelque peine à la pudeur des Ames Chrétiennes, il ne faut en cela qu'imiter les Empereurs qui n'ont jamais rien prononcé contre ces représentations, et qui se sont contentés d'en réformer l'abus, et d'imposer des peines rigoureuses contre ceux qui par leurs désordres corrompaient l'excellence de cette Poésie et la beauté de sa représentation ; il en faut chasser le vice qui se doit faire haïr partout, et conserver un art qui peut plaire.

260. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

autorisa cette disposition par une Ordonnance de la même année ; elle est fondée sur ce motif, que pour se conserver l’âme pure de tous vices, il fallait éviter de voir ou d’entendre les insolences de ces jeux sales et honteux des Histrions.

261. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Il avait travaillé l’espace de trois ans à la conversion des âmes jour et nuit, continuellement, sans un seul moment de relâche, pleurant, prêchant, exhortant et instruisant les fidèles en public et en particulier, en l’église et par les maisons19.

262. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Quand on considère la dépravation des mœurs, qui fut toujours l’âme du théâtre, on regarde comme un paradoxe ridicule que les comédies aient été des exercices de religion pour honorer la Divinité, et les Acteurs une sorte de Prêtres chargés de ce culte. […] Et vous, âmes saintes, objets de son mépris et de ses persécutions, réjouissez-vous, enfin le Seigneur vous a rendu justice, et l’a châtiée.

263. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

, détournons nos yeux des spectacles, du Cirque et du Théâtre, ils souillent la pureté de l’âme, la réduisent à un honteux esclavage et lui donnent la mort L. […] Enfin lorsque Dieu, dont la doctrine condamne à haute voix ces excès, est blasphémé par des peuples impies, et que l’on se fait des Dieux en l’honneur de qui on puisse faire paraître sur les Théâtres des infamies, qui déshonorent également l’âme et le corps.  […] C. est indigne d’un Chrétien ; il tire l’âme de son centre et il interrompt le cours, la suite et l’harmonie des bonnes œuvres. […] Esprit l’âme; vouloir donc que les Comédies et les Opéra puissent être l’occupation des Chrétiens, c’est vouloir que Jésus-Christ s’y plaise, et que le S. […] Si une âme si pure, si sainte, si élevée a été quelque temps sans connaître le mal que faisait en elle la lecture des Romans, doit-on attendre que les gens du monde apercevront aisément le mal que produisent dans eux les Comédies ?

264. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

L’observation éxacte de la Nature a donné naissance à toutes les règles, mais celle ci sur-tout est tirée de ce que nous enseigne la Nature, & de ce qui se passe chaque jour sous nos yeux : en voilà la preuve ; si l’on nous racontait une histoire remplie d’événemens incroyables, serions nous affectés, éprouverions nous cet attendrissement, cet intérêt qui font que les âmes bien nées plaignent les malheureux ?

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