Cette imitation se fait par un discours [ou stile] composé par le Plaisir, de telle sorte que chacune des parties qui le composent subsiste & agisse séparément & distinctement. […] « J’appelle un discours composé pour le Plaisir, un discours qui marche avec cadence, harmonie & mesure : & quand je dis que chacune des parties doit agir séparément, je veux dire qu’il y a des choses qui se représentent par les Vers tout seuls, & d’autres par le Chant. […] « Puisqu’il faut que la constitution d’une excellente Tragédie soit non pas simple, mais composée, & pour ainsi dire nouée, & qu’elle soit une imitation de choses terribles & dignes de compassion Φοβερων και ἐλεινων car c’est-là le propre de la Tragédie ; il est clair premiérement qu’il ne faut pas introduire des hommes vertueux qui tombent du bonheur dans le malheur, car cela ne seroit ni terrible ni digne de compassion, mais bien cela seroit détestable & digne d’indignation μιαρον. […] De plusieurs Ecrits qu’il avoit composés sur la Poëtique, il ne nous reste qu’un fragment où il y a des endroits si obscurs, que Castelvetro, après en avoir fait une longue étude, déclare qu’il ne se vante pas d’entendre parfaitement ce petit Traité, Questo oscurissimo libretto. […] L’homme est un composé de contradictions ; mais puisque la Pitié, excitée par une Tragédie, a pu faire faire à un Tyran une réflexion sage, elle pouvoit peu à peu le ramener à l’humanité.
[NDE] Quinault fut l'auteur des livrets de ces opéras, dont Lully composa la musique.
N’auroit-on pas fait composer ce programme à quelque libraire, dont la plume est exercée à vanter l’orvietan typographique, & dans la liste des souscriptions qu’il étale pompeusement à la tête de ses livres, ne manque jamais d’insérer dans le nom de quelque Prince Allemand, Suédois, Moscovite, Espagnol, &c. pour faire voir que son livre est connu & récherché de la mer Baltique, jusqu’au détroit de Gibraltar. […] La voilà donc la grande Pythonisse, vêtue de blanc, pour marquer la pureté de ses mœurs ; car depuis la défunte Daphné, Apollon n’aime que les vierges ; aussi les muses font-elles appellées les chastes sœurs ; pere des poëtes, aussi chastes qu’elles ; la voilà l’intime amie de Voltaire, l’héroïne de toutes les pieces, qui a rempli de son nom tous les théatres, depuis Rouen jusqu’à Vienne, à Varsovie, à Petesbourg & au Palais de délices ; qui a fait résonner tous les échos, de sa voix mélodieuse, qui a allumé tant de passions, fait composer tant de vers, fait tourner ; la tête à l’Avocat Huerne, qui voit à ses pieds toutes les autres actrices, comme un grand chêne porte sa tête chenue au-dessus des nuages, & daigne à peine régarder les petits arbrisseaux qui croissent au tour de lui ; qui a formé pour le théatre sa chere fille, la charmante Hus, vestale comme elle ; en un mot, & c’est tout dire, ce mot renferme tous les éloges ; la voilà l’incomparable Clairon, qui à pas lents, & d’une démarche majestueuse, d’un air de reine, accompagnée des graces, des jeux, des ris, des talens, s’avance vers la statue du Dieu Voltaire. […] Cette fête est une espece d’inauguration, où la muse de la tragédie (Fretillon) chante devant la statue de Sophocle (Voltaire) une hymne composée par Pindare (la Harpe). […] Ce spectacle qui a quelque chose d’extraordinaire & de frappant, par l’assemblage des parties qui le composent, & des circonstances qui l’accompagnent, est cependant un spectacle ordinaire & commun.
Les Ministres protestants les désendirent dans leurs Sinodes & Consistoires, & on composa divers traités Latins, François, Allemans, pour & contre. […] De vanité & de molesse ; ce n’est pas même un soupçon, chaque ruban, chaque coup de pinceau l’affiche, toute la personne d’une actrice n’en est qu’un composé. Le blanc & le rouge ne sont que sur la peau, la vanité & la molesse sont dans le cœur, il en est composé, il en est paitri ; 2°. d’incontinence. […] Henri Henriques, Portugais, d’abord Jésuite, & ensuite Dominiquain, enfin redèvenu Jesuite, a composé une Somme Théologique, éloignée des deux excès, du rélâchement & de la sévérité ; c’est un Casuiste judicieux, méthodique, clair & précis, habile Canoniste : il parle, L. 8, C. 56, de ceux à qui on doit réfuser, même publiquement, la Communion, il décide comme tout le monde, qu’il faut la réfuser aux pécheurs publics, selon ces paroles de l’Evangile : ne donnez pas les choses saintes aux chiens ; il distingue les différentes especes de notorieté, & de connoissance personnelle, qu’on peut avoir du crime, & donne des exemples de plusieurs sortes de pécheurs publics, qui ne méritent pas de communier ; la plupart ne sont pas l’objet de cet ouvrage.
Ils firent courir contre lui une foule de libelles, dont on composa un Recueil, sous le nom de Faceties. […] Toute sa vie il a composé des drames, & plusieurs sont ses plus beaux ouvrages. […] Quoi qu’il en soit du nom, sur lequel nous ne disputons pas, du moins quelque élevé que soit un amateur du théatre, qui a composé les œuvres du Philosophe de sans souci, nous avons à lui opposer un autre Ecrivain, qui ne lui est inférieur, ni pour la naissance, ni pour le mérite. C’est le grand & savant, & sur-tout le pieux Prince de Conti, qui a composé un très-bon Traité contre la comedie.
Foix, je sais seulement par ses ouvrages que c’est un Militaire, qu’il a été à Constantinople, que des sa jeunesse il s’est occupé du théatre & a composé des comédies, qu’il est répandu dans le grand monde, & lié avec des personnes du premier rang ; & sans avoir besoin de le dire, le ton de sa conversation & la légèreté de son style le disent assez. […] Ils ont été sans doute composés à Constantinople, sur ce que l’Auteur pendant son séjour entendoit dire des serrails de cette grande ville. […] Duclos a composé son Acajou sur des estampes qui étoient dans les mains du Comte de Tessin. […] On a beau en écarter les termes grossiers, & n’employer que des expressions ingénieuses, ce n’est que le tissu plus délié de la gaze qui fait mieux appercevoir ce qu’elle semble couvrir, & par l’agréable mélange des couleurs variées & bien assorties de la soie dont il est composé, fait regarder plus curieusement & sentir plus vivement ses charmes empoisonnés.
Or est-il probable qu’elle ne soit composée que de libertins, qui ne demandent que des èxpressions & des images indécentes ? […] Je crains bien que les sévères censeurs du Théâtre n’en prennent occasion de crier de nouveau contre ceux qui composent des Drames, qui les jouent, & qui assistent à leur représentation. […] La magie du Spectacle, la vue d’une aimable Actrice ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des Drames dont l’intrigue agréable & galante, dont le stile léger & délicat, nous invitent à nous livrer à la tendresse. […] On sçait par cœur les Contes de M. de Voltaire sur lesquels on a composé l’intrigue des deux Pièces que je vais éxaminer : il est donc facile de démêler ce qu’on ne représente qu’à demi.
Les Comédiens des Troupes ainsi composées, seront regardés comme des Esclaves publics, & comme tels, incapables d’aucune fonction civile, jusqu’à leur affranchissement. […] Il a composé treize Comédies-farces. […] Le fils du précédent, devint Avocat : il a composé 16 Comédies-Farces, & une Tragédie de Didon. […] Poisson, fils de Raymond, Comédien-Auteur : son Théâtre est composé de huit Comédies.
Ce furent plus de fêtes, de festins, d’aubades, de montres, de régiments, de compagnies, entre autres ils devinrent Comédiens et Poètes, composèrent et représentèrent des pièces de théâtre. […] Elles avaient été composées par Lucas Grimaud, Poète Provençal. […] Son Confesseur lui ayant fait jeter au feu un opéra qu’il venait de composer, un Seigneur de la Cour lui témoigna du regret de cette perte : « Ne dites mot, Monseigneur, lui dit-il, j’ai attrapé mon Confesseur, j’en ai dans mon cabinet une copie. » Les guerres de Charles VII contre les Anglais fournirent une nouvelle matière à la Basoche. […] Parasols, autre Poète Provençal, composa la pièce dramatique la plus bizarre, dont la représentation dura cinq jours, qu’il dédia à l’Antipape.
Jadis un bon faiseur mettait un ou deux ans à composer une pièce, de nature à s’assurer un droit éternel à nos hommages. […] Vous n’en voyez pas un qui ne se croie assez de talent pour composer des pièces pareilles à celles dont il est spectateur.
Bien loin d’encourager les compositeurs, on devroit défendre d’en jouer, d’en composer de nouvelles : la plupart ne sont que des plagiats, la plupart choquent la Religion & les mœurs ; & en bonne police, pour l’intérêt même du Théatre, on devroit arrêter toutes les plumes. […] Une troupe de misérables libertins composer le Théatre de la Nation ! […] Cet auteur se donna toute sa vie pour l’un des plus rigides Non-conformistes de la Grande-Bretagne : cependant son extrême sévérité ne l’empêcha pas de composer incognito huit pieces de théatre. […] Il composa successivement six pieces de Théatre, qu’il porta d’abord sous l’œil du public. […] Ces premiers succès l’encouragerent ; il composa une septieme piece, & la présenta à la Comédie Française.
Excellent composé du Comedien & du Poëte. […] Acteurs & Actrices qui composent presentement la Troupe Royale. […] Elle fut composée de concert auec Monsieur de Lyonne sur les memoires qu’en fournit le Cardinal Mazarin, & representée au Louure par la Troupe Royale. […] Excellent Composé du Poëte & du Comedien. […] Acteurs & Actrices qui composent presentement la Troupe Royale.
Serpens odieux, ils dévorent le suc des fleurs pour composer les poisons les plus subtils. […] Ce sexe naturellement crédule lorsqu’il aime, se laisse aller à sa passion sur l’espoir de promesses purement chimériques ; combien de filles abusées par une bonne foi composée ! […] Il composa plusieurs Pièces de Comédie qui lui acquirent une grande réputation. […] Ce fut à la sollicitation de l’illustre de Richelieu, que Saint Sorlin composa des Pièces de Théâtre. […] Gervais avait fait l’exercice, &, selon la coûtume l’on avait soupé par compagnie : la plûpart de ceux qui les composaient se rassemblèrent après le souper dans la place de S.
Ne le mettons pas même sur le compte de son Editeur, c’est un tour de Libraire pour mieux débiter son livre ; il a voulu le faire goûter aux amateurs du Théatre, dont Paris est plein, aux dépens de la réputation de l’Auteur, & il a inséré ce trait, qu’il a fait composer par quelque Acteur, ce qui doit lui avoir procuré cent acheteurs. […] Caffaro, Théatin, jusqu’à l’obliger de rétracter publiquement sa décision scandaleuse, qui permettoit de les voir représenter, & engagea le P. le Brun, de composer un grand & bel ouvrage, plein d’érudition & de piété, pour le combattre. […] Il eût ordonné que dans la distribution des prix on eût couronné l’Ecolier qui auroit sçu par cœur les pieces dudit Moliere, composé dans son goût, & pris son esprit, comme l’on fait souvent en faveur de Cicéron, de Virgile & d’Horace. […] Sa vengeance étoit implacable & réfléchie, jusqu’à composer des pieces exprès pour ridiculiser ses ennemis. […] Le sieur Calbava ne s’est pas borné aux Discours ; il est si enthousiasmé de Moliere, qu’il a composé quatre gros volumes à son honneur & gloire, sous le double titre, Art de la Comédie, Traité de l’Imitation.
« Il n’y a peut-être point de gens, dit Bayle, qui puissent se donner plus de carrière, en fait de maximes impies et libertines, que ceux qui composent des pièces de théâtre ; car, si on voulait leur faire un crime de certaines licences qu’ils prennent, ils ont à répondre qu’ils ne font que prêter à des profanes ou à des personnes dépitées contre la fortune les discours que le vraisemblable exige.
Celle dont notre poète s’est moqué particulièrement, qui se réunissait à l’hôtel de Rambouillet, était composée des femmes les plus recommandables par leur rang et leurs vertus, dont un sage, dont Fléchier a fait le plus bel éloge, dont les mœurs en effet étaient les plus édifiantes. […] Oui, d’après toutes les traditions qui les concernent, la douce harmonie d’un commerce pur régnait dans ces assemblées composées de l’élite du sexe, de femmes douées des plus belles qualités de l’âme, dont les petits défauts qu’on leur reprochait tenaient, pour la plupart, à ces qualités supérieures. […] Je justifierais peut-être suffisamment cette opinion défavorable au critique sous cet autre rapport, si je voulais m’écarter un moment de mon objet principal, pour faire remarquer que ses principes n’ont pu l’empêcher lui-même de composer, peu de temps avant ses leçons, et de nous laisser l’Etourdi et le Dépit amoureux, qui contiennent des fautes grossières contre la morale, contre la bienséance et contre la grammaire ; et plusieurs années après, un ouvrage des plus bizarres, une autre comédie en cinq actes, dans laquelle on a trouvé plus de choses contre le bon goût que les Précieuses et les Savantes n’en avaient jamais conçu ; je veux parler de son Festin de Pierre. […] C’est aussi le tableau affligeant que je me suis fait des résultats de cette nouvelle prostitution, et la conviction où je fus qu’elle serait encore très nuisible, qui m’ont porté à composer cet écrit, à reprendre la défense des indigents et des mœurs, que les progrès d’une cataracte dont j’ai le malheur d’être affecté m’avaient fait abandonner. […] La plus forte preuve qu’une verve irrésistible entraînait notre premier poète comique, et ne lui laissait pas toute liberté de réflexion et de jugement, c’est qu’il n’a pas pu s’apercevoir, avant de composer la comédie du Misantrope, qu’il donnait personnellement le plus sensible exemple de misantropie ; qu’il avait lui-même le caractère qu’il allait jouer, qu’Alceste suivait ses traces, et ne les suivait même que de loin.
La piece qu’on joua sur le théatre de la ville étoit neuve, & composée exprès pour la fête par un homme du métier, comme les habits uniformes de la milice bourgeoise. […] L’Académie, qui ne parut pas, auroit pu composer le drame : elle en laissa la gloire aux comédiens. […] Il composa un poëme sur l’Institution d’un Prince, qui, quoique médiocre, le fit connoître au Roi, & nommer précepteur de Louis XIII alors Dauphin. […] Si l’on avoit traduit le poëme latin de l’Institution d’un Prince, composé avant son délire, où il y a de bons principes ; des idées chrétiennes, quelques expressions heureuses, on eût pardonné à l’auteur, quoique la sagesse ne consulte gueres de tels oracles : mais qu’après plus d’un siecle, un poëte s’avise de ressusciter un fou, chassé de la cour, perdu de débauches, sans honneur & sans religion, pour en faire le Mentor d’un jeune Roi, & lui donner les plus pernicieux conseils, cette entreprise a sans doute été formée dans les jardins enchantés où des Yvetaux chantoit ses amours. […] Il a composé Pirame & Thisbé, & refait la musique de plusieurs autres opéras.
C'est une chose dont on ne peut demeurer d’accord, à moins que d’avoir été dans la tête de l’auteur du Festin de Pierre lorsqu’il a composé les endroits que notre censeur condamne, car autrement personne ne peut assurer que Molière ait eu cette pensée. […] Je vous dirai pourtant, avant que de la quitter, que les véritables dévots ne sont point composés, que leurs manières ne sont point affectées, que leurs démarches et leurs grimaces ne sont point étudiées, que leur voix n’est point contrefaite et que, ne voulant point tromper, ils n’affectent point de faire paraître que leurs mortifications les ont abattus.
Les spectacles peuvent donc être utiles et agréables, mais il faut qu’ils soient dirigés par une compagnie perpétuelle composée de gens habiles, et surtout de bons politiques sous les ordres du Magistrat de Police, et qu’ils tendent toujours à rendre dans la société la vertu respectable et aimable, les vices honteux et odieux, la vanité méprisable et ridicule ; je demande enfin pour Membres de cette compagnie des connaisseurs délicats, qui sentent combien les bonnes mœurs sont importantes pour augmenter le bonheur de la nation. […] Il est certain que Molière nous a enseigné la manière de bien peindre les hommes qui sont ordinairement composés de vices et de bonnes qualités ; mais il n’a pas eu assez de soin de peindre toujours en estimable ce qu’ils avaient d’estimable, et en méprisable ce qu’ils avaient de méprisable, et c’est cette confusion qu’il a laissée dans ses peintures qui fait que ses comédies sont quelquefois aussi pernicieuses qu’utiles au perfectionnement de nos mœurs.
C’est pourquoi il composa un Livre in 4°. plein de preuves et de faits les plus solides que l’on puisse désirer.
Cependant le Poète qui veut intéresser ses auditeurs dans la fortune de Pamphile et de Glycérie, fait paraître ces deux jeunes gens aimables ; il en fait à la fois un monstre de vertu et de vice, ou plutôt un composé de vices effectifs sous des vertus apparentes, pour le rendre aimable ; de sorte que bien loin que des jeunes gens conçoivent de la honte de ces sortes d’amours, ils souhaiteraient ressembler à ces deux amants, dont les amours réussissent.
La onzième, composée des Comédies-Farces, offre quelquefois un délassement agréable ; on peut la tolérer, en châtiant les indécences d’action, de geste & de discours, s’il s’en trouvait. […] L’admission ou le refus des Pièces nouvelles seront décidés par un Conseil composé des quatre plus anciens Auteurs dramatiques existans, de quatre Acteurs vétérans, & des huit plus habiles d’entre les Acteurs & les Actrices-citoyens. […] Dans toutes les Comédies à composer dans la suite, on ne parlera qu’en prose ; les vers étant un abus dans des Pièces où l’on doit prendre le ton ordinaire de la conversation. […] Ceux qui composeront dans les autres genres recevront une some moindre, avec une médaille d’argent, sans couronne. […] Dans les Pièces à composer, on évitera de faire dormir debout les Spectateurs, & de leur apprendre qu’on s’est couché & levé.
[NDE] Ce prologue est le premier d’un ensemble de six que l’auteur dit avoir composé à la demande de comédiens.
Comme les troupes de Comédiens ne sont composées que de gens de la lie du peuple, que la misère ou le vice y ont fait entrer, personne n’a intérêt ni de refuser ni de poursuivre de pareils héritages. […] Combien de fois dans les innombrables intrigues des femmes ou des maris infidèles qu’on met tous les jours sur le théâtre, les Acteurs et les Actrices composent ou jouent d’original ! […] L’affaire traîna quelque année » ; cependant comme il n’avait fait que composer des pièces, et n’avait jamais été ni Acteur ni d’aucune troupe, au lieu que Lully était l’un et l’autre, et qu’on craignait d’ailleurs le crédit du Musicien, on s’accommoda enfin, et il fut reçu. […] Son repentir est consigné dans un poème sur l’hérésie qu’il composa pour lors.
Quel mal il y a de passer une partie du jour au jeu, presque toute la nuit au bal ; ne repaître ses yeux que d’objets lascifs et séduisants ; ne reconnaître d’autre Dieu que le plaisir, ni d’autre maître que la passion ; se confondre dans un tas de libertins, les sens sans retenue, le cœur sans garde, l’esprit sans modération ; être de toutes les parties de divertissements, éternellement avec tout ce qu’il y a de moins régulier et de plus dissolu dans une ville : car de quels autres sujets pendant le carnaval peuvent être composées ces assemblées si libres, et la plupart nocturnes ? […] Je sais bien qu’il y a des gens qui, à ce qu’ils disent, courent moins de hasard en ces lieux-là que d’autres ; cependant les gens qui composent ces sortes d’assemblées, ont assez de peine à résister aux tentations dans la solitude ; à plus forte raison dans ces lieux-là où les beaux objets, les flambeaux, les violons, et l’agitation de la danse échaufferaient des Anachorètes.
Pour revenir aux Ariettes qui composent les trois quarts des nouveaux Drames, elles donnent matière à l’homme d’esprit de faire bien des réfléxions. […] Laissons à part tout amour pour la musique ; il ne s’agit point ici du Chant, mais de la perfection des paroles, qui seules composent un Poème. […] C’est en voulant imiter ce qui se pratique à ce Spectacle, que quelques Musiciens ne sauraient composer une Ariette sans l’annoncer par une Simphonie.
En effet depuis quelques années on avait essayé de faire des opérasm Français, et par une destinée singulière les deux premiers furent composés par des Ecclésiastiques, que les canons de l’Eglise n’avaient jamais chargén de cet emploi, et qui ont été suivis par Boyer, Pic, Pélegrin, la Mothe, Abeille, etc. […] Il n’avait ni le goût ni le génie de son prédécesseur, il n’en donna point le canevas ; il chargea le Secrétaire d’Etat de Lionne de la faire composer, et Lionne en chargea Quinault, qui commençait à paraître. […] Louis XII fit composer par les Enfants sans souci trois Soties ou Sottises, farces du temps, contre Jules II et sa cour, où l’on mêlait le Clergé, la pragmatique sanction, etc.
Garnier, & je crois que l’on n’écrit que pour avoir des Lecteurs ; on ne compose des Pieces que pour mériter les applaudissemens des Spectateurs. […] Je ne vous ai entretenu, jusqu’à ce moment, Monsieur, que des vices, des accidens & des désordres auxquels les Spectacles du Boulevard donnent lieu ; je ne saurais m’empêcher de parler du nombre assez considérable des individus perdus, pour l’Etat, qui composent ces troupes toujours mal montées. […] Quant aux Auteurs qui composent pour ces Spectacles, vous pouvez croire, Monsieur, que je n’en ai gueres meilleure opinion, en général, que des Paillasses, des Tabarins & des Gauthier-Garguille 33, qui représentent leurs pitoyables farces. […] car cet assemblage d’hommes, que j’appelle le Peuple, (nom jadis si respectable), est formé du corps entier de la Bourgeoisie, & ce n’est pas cette portion d’êtres éduqués, qui a besoin des Spectacles Forains ; ceux qui la composent peuvent & doivent aller aux Théatres : mais cette Populace, composée de gens, qui n’ont d’autres moyens pour subsister, que le rapport de leurs bras ; de ces gens encore, qui n’es pour la plupart sans esprit, sans jugement, sans raison même, (ainsi parlent nos antagonistes), cette Populace, dis-je, a besoin d’amusemens bas & grossiers, qui soient à sa portée. […] Les meilleurs Poëtes qui composaient pour la Troupe, étaient Clément Marot, & Villon.
Elle s’avisa de composer les contes comme Marguerite Reine de Navare. […] On ne compose que dans cet esprit, on ne traite plus que des sujets prophanes ; les passions seules fournissent la matière dramatique. […] Son conseil secret ètoit tout composé de Protestans, en particulier du Chancelier de l’Hôpital, dont le Calvinisme lui étoit si connu, que quand elle fut mécontente de lui elle le decrédita auprès du Roi son fils, & causa sa retraite de la Cour. […] Cela est dans l’ordre, puisqu’en effet il n’a lu de sa vie & n’a composé que des Romans. […] Elle ne failloit à ses messes, qu’elle rendoit fort agréables par les bons Chantres de la Chapelle, qu’elle avoit été curieuse de composer des plus exquis Musiciens ; & naturellement elle aimoit la musique , (le tout par dévotion).
L’Historiographe de l’Empire rassemble & lit tous ces écrits, & en compose son histoire.
Ces assemblées ne sont composées que de personnes mondaines, qui avec leurs parures immodestes ne songent qu'à voir, et à être vues.
Il résulte de la rétractation de ce Religieux, que pour amuser son loisir, il avait composé un petit ouvrage en faveur du Théâtre, mais sans aucun dessein de le rendre public.
Il ne faut pas en effet oublier que la Poésie a pour titre primordial de sa naissance le cantique qui fut composé par Moyse après le passage de la Mer rouge. « Delà, dit M. […] Bernard, Abbé du Monastere de Notre-Dame de Grasse, le fit traduire en Latin, vers l’an 1014 ; & dès-lors on le regardoit comme très-ancien, & on le croyoit composé du temps de Charlemagne. […] Il fut commencé vers le milieu du treizieme siecle par Guillaume de Lorris, qui composa les quatre mille cent cinquante premiers vers ; & quarante ans après sa mort il fut continué par Jean Clopinel dit de Meung. […] Son Roman de Sangraal, composé par Robert de Borron, donna lieu aux aventures du Roi Artus. […] De cent vingt Pieces composées par Sophocle, nous n’en avons plus que sept.
Decimus Laberius, Chevalier Romain & Poëte, s’appliqua à composer des Mimes & y excella ; ce n’étoit point un deshonneur à Rome de composer pour le Théatre, mais on ne pouvoit y représenter soi-même sans se dissamer.
La piece fût-elle décente, les acteurs vertueux, la seule assemblée qui compose le théâtre est un préjugé contre lui, & devroit le faire éviter. […] C’est dans cet ouvrage que nous avons puisé pour composer cet entretien.
A l’harmonie de la Versification se joignoit chez les Grecs, celle d’une Déclamation qui, sans être un chant Musical (comme je tâcherai de le prouver dans la suite) étoit une espece de Musique continuelle, par l’attention des Acteurs à observer dans les lenteurs & les vîtesses dans les élévations & les abbaissemens de la voix, la quantité des syllabes & des accens, & à observer outre cela une modulation composée par le Poëte même. Puisque nous ne pouvons juger que très-imparfaitement de Piéces qui étant composées pour le plaisir du cœur & la satisfaction des oreilles, produisoient leur effet par la Représentation, & qu’elles nous paroissent dans leur caractere comme dans leur forme si différentes des nôtres ; comment les comparer ensemble ?
Il a composé plusieurs ouvrages sur la virginité, et en faveur des vierges et des veuves il prêchait fréquemment sur cette vertu, avec tant de zèle et de succès, qu’un très grand nombre de personnes se consacrèrent à Dieu dans l’état religieux. […] 4.° Dans le livre des Offices ou des devoirs, qu’il a composé, à l’exemple de Cicéron, mais dont la morale est bien plus pure, ce Saint fait l’éloge de la libéralité, et condamne la prodigalité (L.
Les Négociants François, qui sont ici (Smirne) ont exécuté sur le théatre national, une tragédie en cinq actes, composée par M. […] que ces gens-là voulant se donner un air de littérature & de beaux esprits, & se mettre à la mode de Paris, ont bâti un théatre qu’ils décorent du grand nom de Théatre National, qu’ils y représentent des pieces, qu’un d’entr’eux, qui fait des vers, a composé une tragédie, qu’ils ont jouée ; mais quelle piece, mais quel succès, mais quels applaudissements ! […] La table en fer à cheval, étoit bordée d’une galerie continue, composée de 37 portiques, percés à jour, & faisoit la communication de cinq Temples placés à égale distance, qui faisoient cinq surtouts ; les groupes des figures qui couronnoient ces Temples, en distinguoient les différentes allégories.
Les tragi-comédies dans le siecle passé étoient aussi un composé de dignité & de gaieté, de personnages illustres & d’événemens réjouissans, & dans le vrai la vie humaine n’est qu’un tissu des choses les plus discordantes. […] Aucune nation n’a si bien réussi dans l’art dramatique, aucune n’a composé tant de pieces, & de tant d’espèces ; & quoique le très-grand nombre soient mauvaises, aucune nation n’en a composé tant de bonnes, & de si bonnes.
N’est-on pas en droit de demander si les dénominations et les qualifications, si dignes de respect : Pères de la foi…, Missionnaires…, en deviennent plus recommandables lorsqu’on sait qu’elles servent à désigner les membres qui composent ces jacobinières jésuitiques de Montrouge, de Saint-Acheul, etc., etc., qui inondent la France et qui ont des clubs correspondants en Suisse et dans tous les gouvernements qui sont assez imprévoyants et assez faibles pour se laisser mener et subjuguer par ces espèces de coteries religieuses qui sont autant de foyers d’intrigue et d’ambition ? […] Si donc je me suis occupé de faire ressortir ici les défauts du grand Napoléon, c’est que mon plan n’était pas d’en composer un portrait complet et achevé, je n’avais besoin que d’en faire une esquisse prise sous un point de vue particulier, et je ne suis pas assez injuste pour vouloir atténuer ou obscurcir tout ce que tant d’écrivains plus habiles que moi ont mis au jour, sur les grandes qualités et les grandes actions de cet homme à jamais célèbre. […] Si ce grand capitaine a pu être un composé d’Alexandre-le-Grand, et de Charles XII, il fut au-dessous de César, qui, se proposant aussi de conquérir le pouvoir souverain, qu’il voulait fixer entre ses mains, attira (comme le dit Tacite) tous les ordres de l’Etat, par les douceurs du repos.
La Comédie dans ses écarts rappelle toujours l’idée de ce qu’elle doit-être ; on découvre toujours que son genre est de faire rire & de corriger ; au-lieu que chaque Poème de l’Opéra-Bouffon paraît, pour ainsi dire, avoir été composé pour quelque Théâtre nouveau.
Il reconnoît cependant qu’il peut avoir donné lieu de le lui attribuer, lorsqu’il composa il y a environ 10 à 12 ans, uniquement pour lui-même, sans aucun dessein de le donner au Public, un écrit sur la comédie ; où, sans avoir murement examiné la matiere, il prit le parti de la justifier, de la maniere qu’il se figuroit qu’on la représentoit à Paris, n’en ayant jamais eu aucune connoissance, étant-même alors fort éloigné de cette Ville : il avoue que les principes & les preuves, répandus dans ce libelle publié sans sa participation, sont les mêmes que dans son écrit, quoiqu’il y ait des endroits différents, & que par là, ce qu’il avoit fait avec précipitation, a donné contre son dessein ouverture à ce libelle, dont il a un très-grand regret, & ce qu’il n’avoit jamais prévu. […] De là il passe au conte de je ne sçai quel Curé de Campagne, son Confesseur, dit-il, très-ignorant & très-ridicule, qui lui avoit refusé l’absolution pour avoir composé des comédies : Il n’y a là ni ridicule ni ignorance, que dans celui qui blame une conduite si sage ; mais dont il avoit calmé les scrupules, par la lettre de son docteur. […] Moliere moins scrupuleux que lui, n’avoit pas eu à tranquiliser un Confesseur, & ne s’étoit jamais exposé à un refus d’absolution, n’avoit consulté aucun Théologien, & n’avoit jamais trouvé dans sa famille de quoi faire des Religieux Théatins, qui prissent la peine de composer son appologie. […] Il est vrai encore que Moliere par une fin digne de lui, passa du théatre au tombeau ; il changea les brodequins en suaire, sans donner le moindre signe de répentir, au lieu que Racine & la Fontaine se convertirent sincérement, & montrerent les plus vifs regrets d’avoir composé ces mêmes ouvrages dont ils avoient pris dévotement la défense, d’autant plus croyable, que ce qu’ils ont dit allant paroître devant le juge des vivans & des morts, qu’ils prononçoient contre eux-mêmes, & que le voile de la passion & du préjugé s’élevoit pour eux.
Il a composé & répandu par-tout un livre contre Machiavel & sa politique ; ouvrage très-médiocre, comme tous ceux qui sont sortis de sa plume ; mais ouvrage auquel sa conduite sert de réponse ; il est lui-même son accusateur. […] C’est à ces vertus héroïques que fait allusion le Monarque Prussien, dans les vers injurieux qu’il composa contre les Princes Allemands, du nombre desquels il n’excepta pas l’Electeur d’Hanovre. […] Mon pere, pour rapprocher & concilier toutes les sectes, avoit fait composer un Traité où l’on prenoit & retranchoit quelque chose de chacune, les ridiculisoit toutes, pour en venir à ce mélange. […] Comme ce métier est indigne du trône, je ne compose que quand je n’ai rien de mieux à faire ; j’ai toujours avec moi quelque bel esprit qui rédige mes idées.
Parlant de la Poésie érotique ou voluptueuse , c’est-à-dire, galante & licencieuse, il dit, Voltaire, un composé de tous les esprits, & si l’on peut dire le sublimé de toutes les imaginations qui l’ont précédé, a été & est encore tout ce qu’il veut, un composé, un sublimé de Regnier, de Rabelais, Vergier, Chaulieu, Grecour, Lafontaine, &c n’est rien moins qu’un livre de morale ; c’est même un sublimé corrosif ; Voltaire , dit-il, se saisit de l’arme du ridicule, qu’il manie avec tant d’avantage & de cruauté ; il a donné l’idée du persiflage qui est la décomposition des objets imposans, réduits à leur juste valeur à pulvériser les titres qui décorent des Nains. […] Cette cruauté, ce persiflage, cet Egoïsme féroce, cette ame dénaturée, si peu honnête, cette jouissance morne, inquiéte, ce plaisir de nuire, ce talent dangereux, ne sont pas un panégyrique flatteur de ce composé admirable, de ce Sublimé. […] Dorat vient d’en donner un second qui ne vaut pas mieux, ou plutôt une nouvelle Edition où il y à inséré quelque piece fugitive composé depuis, il est intitulé, mes Torts, ou nouveau Mêlange de Poésie pour servir de suite à mes fantaisies.
La danse n’est pas proprement une danse simple, mais une danse composée & représentative dans toutes les pieces où elle est enchassée. L’art dramatique est l’art de peindre ; chaque drame est un tableau général d’une action composée d’une suite de tableaux, chaque acte, chaque scène en est un ; une danse doit faire une scène, & par conséquent un tableau. […] Il a composé un traité contre la danse. […] François Petrarque pensoit de même, cet homme si célèbre par ses talens, ses négociations, ses couronnes poëtiques, sur-tout par ses amours & ses innombrables vers galans, par conséquent peu suspect de rigorisme, Petrarque a composé, comme S.
Tels les Jésuites qui ont composé mille pièces & les ont fait représenter par leurs écoliers, nil sub sole novum . […] Il ne faut pas d’autres spectacles, celui qu’on y donne est un spectacle national, les Acteurs en sont excellens ; il y a du comique & du tragique, on reconnoît sans peine parmi eux les Arlequins, les Scaramouches, les Pantalons, &c de la grande troupe & les valent bien : sous ces noms ils désignent parfaitement & caractérisent clairement tous les Seigneurs qui composent cette assemblée ; les Ministres des Puissances co-partageantes la grande affaire de la division du Royaume, les Peuples qui en sont la victime ; rien de plus piquant pour les Polonois, il l’est moins pour nous qui ne connoissons pas les personnages ; mais rien de plus vrai & de plus juste, le Roi de Prusse y joue un grand rôle. […] Au contraire, on vit dans le même temps Madame de Montespan, enthousiasmée du théatre, s’y rendre assidument & y faire aller Louis XIV, faire composer & jouer à Molière, qui par goût & par intérêt étoit à ses gages, l’Amphitrion & George Dandin, justes pendans du Misanthrope & du Tartuffe ; les unes pour autoriser le vice, les autres pour décrier la vertu. […] Cyr, fit composer des pièces pieuses à Racine, les fit représenter par plusieurs Demoiselles, y invita le Roi & toute la Cour, les Évêques, les Ecclésiastiques, les Religieux ; ce que les Communautés religieuses ont depuis imité dans tout le Royaume, autorisées par les exemples dont son élévation & sa vertu sembloient faire une loi ; ne pouvant attirer tous les jours le Roi à St. […] Cyr, & delà dans toutes les Communautés de Filles du Royaume, & même leur en fournir la matière par les pièces qu’elle a fait composer & celles qu’elle y a fait représenter sous ses yeux ; la fête de Namur en fut le prologue, elle étoit infiniment moins dangereuse que les pièces données à St.
I’ ay traité jusqu’icy des plaisirs qui appartiennent aux sens plus qu’à l’esprit ; parlons des plaisirs qui sont communs au corps, & à l’ame, & en premier lieu de la Comedie, qui est un des plus agreables divertissemens de ces deux parties dont nous sommes composez. […] Il est certain que l’Eglise n’a jamais condamné indifferemment les Pieces de theatre, elle n’a jamais eu dessein de lancer le foudre sur la Tragedie intitulée, Jesus-Christ souffrant, & composée par saint Gregoire de Nazianze. […] Et comme cette matiere estant publique ne regarde pas moins les peres & les meres, les Puissances ecclesiastiques & seculieres, que les particuliers : Comme les Pieces de theatre sont ou entierement criminelles, ou en partie innocentes, en partie criminelles, & qu’il n’y a point d’Auteur qui n’en puisse composer de criminelles, voyons le zele avec lequel il faut fuïr & interdire les criminelles, reformer celles qui sont en partie innocentes, en partie criminelles ; empescher de paroistre celles qui peuvent estre criminelles ; ce sont les moyens d’arrester le mal qu’elles sont ou par elles-mesmes, ou par quelqu’une de leurs parties ; ce sont les moyens de prévenir le mal que les Pieces nouvelles pourroient faire. […] Ces Pieces produisent d’ordinaire dans les esprits des dispositions semblables à ce qu’elles sont : ces Pieces sont des composez de bien & de mal, un mélange de ce qui peut maintenir la vertu, & de ce qui est capable de la corrompre ; & il est quelque-fois tres-difficile de juger de la qualité qui l’emporte dans ce mélange. […] Les Conciles de Dieu sont composez des Pasteurs qu’il a establis pour nous conduire au Ciel.
Afin d’achever de faire connaître en peu de mots les Poèmes du grand-Opéra de nos voisins, je dois ajouter que la Musique n’en est pas toujours si admirable, puisque des Récitatifs d’une longueur énorme en composent la plus grande partie, & qu’on n’y rencontre que quatre ou cinq Ariettes travaillées avec soin, qui sont même les seuls morceaux que l’on écoute attentivement.
129 chapitres d’églises cathédrales, 526 chapitres d’églises collégiales, —— 655 chapitres, qui se composaient, tant en dignitaires qu’en chanoines, de 11.853 individus, dont le revenu tot. se portait à une somme de 8.299.900 f., ci.
que Platon fut Poète, et qu’il composa premièrement des Dithyrambes, et quelque Poésie d’amour et depuis une Tragédie. […] « Aristophane, Eupolis, et Cratin, Entre les Grecs eurent l’esprit certain, A composer Comédies m »ordantes, Et autres vieux, qui de langues piquantes, Peindaient au vif en grande liberté Les malfamés pleins de méchanceté, Comme larrons, adultères, paillards, Voleurs, meurtriers, et semblables pendarts. […] à raison que dès ma première jeunesse je les ai hantés avec un grandissime contentement et plaisir d’esprit : voire ai moi-même composé quelques Poésies en quatre volumes.
Il est donc par l’esprit, la plus excellente créature ; pour le corps, la plus infirme ; en l’un impassible, en l’autre sujet à toutes sortes d’accidents : étant composé d’âme et de corps, il doit avoir la contemplation et l’action, tant pour s’acquitter de ce qu’il doit à Dieu, qu’à son prochain et à soi-même, qui ne se peut dépouiller des passions étant homme, mais il les doit régler pour être sage. […] Grégoire de Nazianzej moine et Evêque, une des lumières de l’Eglise, appelé Théologien pour son savoir, a composé la Passion de notre Seigneur en vers grecs Iambiques très élégants.
» Voilà le caractère Français, le goût du frivole, le Français même en convient et en rit, le petit maître s'en fait gloire : aucune nation dans le monde, ni toutes les nations du monde ensemble n'ont autant composé de romans, de comédies, de chansons, de petites poésies de toute espèce. […] Il est vrai, et voilà le mal du genre dramatique ; il met dans la nécessité de donner de mauvais exemples, de composer et de jouer des rôles vicieux, de faire dire des sottises.
: mais au contraire, il n’y a rien de plus direct, de plus essentiel, de plus naturel à ces pièces, que ce qui fait le dessein formel de ceux qui les composent, de ceux qui les récitent, et de ceux qui les écoutent.
Ce qui doit être évident à ceux qui auront lu avec quelque attention les Réflexions que nous avons faites jusqu’à présent, puisque les Pices de Théâtre étant composées aujourd’hui avec plus d’art, elles sont par conséquent plus dangereuses, selon les Réflexions du Chapitre troisième ci-dessus.
L’amour paternel a eu la foiblesse d’aller déterrer des pieces du théatre, qu’il avoit composé il y a plus de 50 ans, que le public avoit heureusement oubliées, & qu’il se devoit à lui-même doublier aussi, & s’en répentir & en faire pénitence, comme Quinaut, Racine & la Fontaine, il en a donné une nouvelle édition, augmentée de plusieurs pieces d’une date plus récente, qui n’ajoutent pas de fleurons à sa couronne. […] La danse théatrale donne-t-elle l’air noble, aisé, modeste, qui compose le maintien d’un honnête homme ; pourquoi adopter à des jeunes gens des personnages & des caractères étrangers à leur état, & les dresser à des attitudes forcées : les maîtres de danses eux-mêmes, distinguent l’art qu’ils enseignent au théatre, de celui dont ils donnent des leçons en ville, comme deux genres tous différens ; pourquoi appliquer de jeunes gens à des exercices, pour qui il est rare qu’ils ne se passionnent, & qui sont si dangéreux ? […] Il faisoit peu de cas de cette gloire ; & dans son épitaphe qu’il composa, il ne fait mention que de sa valeur. […] Eschile ne put soutenir cet affront, il se retira en Sicile, où il composa des Elégies sur ses malheurs, & y mourut.
La brodeuse, le tailleur, les femmes de chambre empressées à servir la Déesse ; les Dames du monde qui viennent admirer, étudier, copier ce sublime modelle ; une multitude d’amans ou soi-disans qui la contemplent, dont les fadeurs ne peuvent épuiser le détail de ses charmes, lui répettent les vers flatteurs composés à sa gloire, lui appliquent ceux qu’on a adressés à d’autres, qu’on a débité dans les pieces, & lui en débitent de nouveaux ; elle-même en extase devant son miroir, enivrée de sa beauté, qui s’adore elle-même & se préfere à ses rivales, & compte les victoires qu’elle va remporter, les conquêtes qu’elle va faire ; quelquefois aussi transportée de colère, si un ruban n’a pas son pli, si un cheveu n’est pas à sa place, si la coiffeuse a oublié une épingle, &c. donnant ses ordres, lisant ses lettres, parcourant quelque brochure, parlant à ses adorateurs, recevant leur encens, les récompensant d’un souris, d’un coup d’œil, &c. […] La vraie beauté de chaque chose n’est que la simple nature sans affectation & sans caprice, l’assortiment, l’harmonie des parties qui la composent, réduites à l’unité. […] Un Aureur qui compose & une femme qui se pare, se ressemblent en bien des choses. […] La vanité & l’impureté qui sont artistement composées, se repaissent de leur ouvrage.
Abélard se distingua dans ce genre de Poésie ; Héloïse dit, qu’il était extrêmement considéré des femmes, à cause qu’il savait parfaitement allier le chant avec les Vers amoureux qu’il composait. En peu de temps on vit paraître un fort grand nombre de méchants Poètes, qui ne composaient que des petites pièces de galanterie. […] C’était le défaut de plusieurs qui composaient des Vers amoureux et des Satires piquantes, qu’ils appelaient des Sirventès, où les Princes n’étaient pas épargnés. […] Et il faut pourtant vous citer encore l’endroit qui m’a fait dire que saint Charles fit composer le Traité contre les Danses et la Comédie. […] On voit au 4. de Novembre page 115. que le Traité dont il s’agit fut composé par un des Domestiques de saint Charles, et que ce saint Cardinal présenta le Livre au Pape Grégoire XIII. en 1579.
L’habile Auteur qui a fait ces belles découvertes sur les saveurs n’a pas été moins heureux pour les odeurs, il a trouvé leur proportion & leur analogie ; il a composé l’échelle ou la gamme odorante, l’odeur de rose répond à l’ut, le jasmin au mi, la tubereuse au sol, & leur accord forme une harmonie délicieuse. […] Pour expliquer toutes ces mervilles on a donné au public l’admirable Traité de la Chymie du goût & dé l’odorat par un Marchand de liqueurs & de parfums, qui par ses idées burlesques essaye de donner du débit à sa marchandise ; le reste de son livre a son utilité, c’est un recueil des espèces différentes de liqueurs & des parfums, de leurs bons ou mauvais effets, de leur composition, recette, manipulation, distillation, &c. ce qui se trouve dispersé dans quantité d’autres ouvrages, & qu’il a réuni dans celui-ci, y ajoutant ses propres découvertes ; ce livre peut aider ceux qui composent les Traités des Arts & des métiers que donne l’Académie des Sciences. […] On trouve dans la Chymie du Goût des descriptions anatomiques de toutes les odeurs, des explications physiques, des raisonnemens de Médecine qui ne sont point d’un Marchand Parfumeur ; plusieurs mains ont travaillé à cet ouvrage, un plaisant a fait le frontispice du clavecin harmonique, savoureux & odorant ; quelque Médecin a composé la partie didactique, & le Marchand a donné le recueil des recettes des compositions de ses parfums, de ses liqueurs.
L'Auteur de la nouvelle Héloïse conclut son roman singulier par cette pensée très vraie pour quiconque mérite d'en sentir la vérité. « Je ne saurais concevoir quel plaisir on peut prendre à imaginer, à composer, à jouer le personnage d'un scélérat, à se mettre à sa place, et à lui prêter l'éclat le plus imposant. […] On fait encore part au public d'une foule de plates rimes dont on l'a célébrée, et qui ne feront point passer à la postérité le nom des protecteurs éphémères sous lesquels ils osent se montrer, surtout le Mercure, dont l'Auteur, bien payé par les trois théâtres, se fait un devoir de justice et de reconnaissance d'aller composer sous les beaux yeux des Actrices, et consacrer régulièrement tous les mois, trente à quarante pages d'un livre qu'il vend fort cher, à recueillir toutes les futilités du théâtre, et a le courage d'être l'intarissable, l'inépuisable, l'infatigable, et sûrement très frivole et très fade panégyriste de tous les Acteurs, Actrices, débutants, débutantes, chanteurs, chanteuses, danseurs, danseuses, instruments, décorateurs, peintres, machinistes, jusqu'aux tailleurs, cordonniers, brodeuses et couturières. […] Là se débitent et se composent les vaudevilles et les airs bachiques : l'ivrognerie est une gentillesse de Silène, les folies des Bacchantes sont des divertissements.
Comme dans une révolution du globe, les forêts étant bouleversées, les arbres déracinés sont entraînés avec confusion par des torrents qui les jètent et les entassent dans des ravins profonds, où, privés de tous les moyens de vie et de conservation que la nature leur avait préparés, ils se décomposent et tombent en corruption ; ainsi, dans notre révolution politique, la société ayant subi un grand bouleversement, les hommes déplacés ont été jetés et entassés confusément dans les administrations, dans ces ravins civils, où, dépouillés de tous les éléments dont l’âme sensible et bien née compose son bonheur, privés de toute sécurité relativement aux points qui y sont les plus essentiels, asservis de fait, ne jouissant que très-illusoirement des droits de citoyen et des bienfaits de la liberté, ils s’énervent et s’abatardissent….. ; ou souffrent cruellement dans un réel esclavage, tantôt témoins, tantôt victimes des plus révoltantes injustices, sacrifiés tour-à-tour à l’esprit de parti, aux affections de coterie, à la cupidité, à l’intrigue, à la bassesse, à l’ineptie ; et, ce qui est le comble de la honte et des tourments de leur servitude, trop souvent soumis à cette espèce d’élus devenus leurs chefs, leurs juges, les arbitres de leur sort !
Si quelques uns d’entr’eux avaient composés un Livre pareil à l’Encyclopédie, rien ne nous serait échappé.
D’ailleurs, étant fait par racines et non par ordre alphabétique, bien des gens ne s’en accommodaient point, parce qu’ils avaient peine à distinguer les mots primitifs d’avec les mots composés.
Il est vrai que cet ouvrage a été composé par Tertullien depuis son hérésie ; mais, comme remarquent Pamelius & Rigaltius, ce passage a toûjours été cité avec éloge, & renferme très-exactement la vérité. […] C’est le vice qui le compose, le vice qui le débite, le vice qui s’en nourrit, & un vice effronté qui ne rougit de rien, & qu’on applaudit.
S’il était méprisable, ainsi que le soutiennent de prétendus connaisseurs, verrions nous d’illustres membres de l’Académie Française s’abaisser à composer pour lui des ouvrages ? […] Il commença même ses travaux Littéraires par composer Le Devin de Village, dans lequel on peut voir une grande partie de notre genre favori, le germe des Romances, des Ariettes & celui du Vaudeville.
Plaute, comique Latin, suivit la manière d’Aristophane ; comme Térence imita celle de Ménandre, dont il ne fut pas, comme on se l’imagine, le simple traducteur : de même qu’aujourd’hui, un Auteur Anglais qui de deux Pièces Françaises, en compose une dans le goût de sa Nation, ne peut être, sans injustice, privé du mérite de l’invention. […] Indépendamment de l’étude réfléchie des mœurs du grand monde, sans laquelle on ne saurait faire un pas dans la carrière du Haut-comique, ce genre présente un obstacle qui lui est propre, & dont un Auteur est d’abord effrayé : la plupart des ridicules des Grands sont si bien composés, qu’ils sont a peine visibles : leurs vices sur-tout, ont je ne sais quoi d’imposant, qui se refuse à la plaisanterie : mais les situations les mettent en jeu.
L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures, et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir. […] Cyprien en a composé un sur le même sujetj, et il n’y a point de Pères qui n’aient les mêmes sentiments que je vous propose, et qui ne tâchent de donner une extrême aversion de ces actions de Théâtre, comme contraires à la religion et à la dévotion.
Tous ces vastes projets de Monarchie universelle, et les mouvements qu’on se donne pour les faire réussir comme des jeux d’enfants, des toiles d’araignées, le mouvement irrégulier de ces petits moucherons qui voltigent au hasard dans l’air, toute leur prétendue gloire comme de l’herbe, non pas celle qui a quelque racine telle que le blé, mais que la fraîcheur de la terre produit en un moment, et que la chaleur du soleil brûle et sèche aussi vite, comme un songe dont il ne reste aucun souvenir, ou bien un tourbillon de fumée qui plus il occupe d’espace, plus il fait paraître en se dissipant le vide dont il était composé. […] Tertullien dans un ouvrage exprès qu’il a composé contre cet abus, entreprend de faire voir qu’il est incompatible avec la sainteté de la religion que nous professons, car il est certain dit ce docte Africain, que la recherche des plaisirs sensuels est une des passions la plus violente et la plus tyranniquec de l’homme, et qu’entre les plaisirs, celui des spectacles transporte davantage, ils font revivre les passions dans les cœurs les plus mortifiés, les animent, les fortifient, et après avoir comme extasiés ceux qui se repaissent de ces funestes divertissements, et avoir excité des mouvements d’amour, de haine, de joie, de tristesse, le cœur se ferme à ceux de la grâce plus calmes et plus modérés, et y devient impénétrable.
On reprochait à César, comme une grande faute, d’avoir obligé Laberius, Chevalier Romain, qui avait un talent singulier pour contrefaire les gens, et qui avait composé quelque comédie, de monter sur le théâtre et de jouer sa pièce. […] une armée composée d’Officiers langoureux et timides remporterait-elle bien des victoires ?
Indécence ; une troupe de Comédiens n’étant composée que de gens vicieux, infâmes et méprisables, la comédie n’étant qu’un composé de bouffonneries, de passions et de vices, ils ne sont que tolérés.
Il résulte d’une Piece si bien ordonnée, une impression totale qui charme notre esprit par la satisfaction dont il jouit, lorsqu’il compare les différentes parties d’un Ouvrage, ou les unes avec les autres, ou avec le corps qu’elles composent ; lorsque frappé de la justesse de leurs rapports, il goûte le plaisir de voir, que chaque chose étant à sa place, elle fait en elle-même & dans le tout qui en résulte, le véritable effet qu’on doit en attendre ; & comme cette espece de plaisir vient du goût que nous avons naturellement pour les objets qui se présentent à nos yeux, ou à notre esprit, avec ces proportions exactes & cette juste disposition, l’on peut appeller la satisfaction que nous en ressentons, le plaisir de l’ordre & de l’harmonie. […] C’est ainsi que pour avoir remarqué quelques fautes légeres qui sont inévitables à l’humanité, nous nous croyons supérieurs à ceux-mêmes dont nous ne pourrions approcher, si nous voulions prendre la peine de composer au lieu de jouir du plaisir facile de critiquer. Enfin, quand nous aurions le bonheur de nous mettre entierement au-dessus de ces retours de l’amour propre, nous éprouverions toujours en nous-mêmes que l’Auteur de notre être a attaché une secrette satisfaction à l’exercice des opérations de notre ame, qui nous sont aussi nécessaires que celles du jugement, & du raisonnement, qui n’est qu’un jugement plus composé. […] Ces Remarques ont été faites par M. le Chancelier d’Aguesseau pendant son séjour à Fresnes, sur un Discours composé par M. de Valincour. […] Il les composa pour être representées dans la Maison de Saint-Cyr, depuis la résolution qu’il avoit prise de ne plus travailler pour le Théâtre.
Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent. […] L’amour vertueux est, comme je l’ai dit un sentiment composé du physique et du moral, mais dans lequel celui-ci domine. […] C’est donc nous supposer une âme déjà bien corrompue que de prétendre qu’elle analyse ses émotions composées, pour en extraire du poison. […] S’il parle de l’amour composé, où dominent les affections morales, je nie que les émotions du Théâtre n’en déterminent pas l’objet. […] L’Auteur qui compose, et l’Acteur qui représente, se frappent l’imagination du tableau qu’ils ont à peindre.
Julius Pollux, qui composa son Ouvrage sous l’Empereur Commode, dit que le masque du Vieillard qui joue le premier Rôle dans la Comédie, doit être chagrin d’un côté, & serein de l’autre.
Les Poètes ont souvent mis sur le Théâtre des sujets graves tirés de toutes sortes d'Histoires, et même de nos Ecritures Saintes, et des persécutions de nos Martyrs ; elles font encore aujourd'hui comme autrefois l'exercice de la jeunesse studieuse, et les Maîtres des Sciences qui tiennent la plus belle Ecole de doctrine et de piété, ne feignent point de composer une infinité de ces Poèmes, et d'en donner publiquement le récit par le ministère de leurs Disciples, les plus modestes et les plus illustres.
Un Prêtre ayant fait des propositions déshonnêtes à une Dame qui les rejeta, il composa avec elle : Abandonnez-moi au moins votre servante. […] Quand l’Auteur écrivoit ces folies, il venoit sans doute de composer la piece des Parfaits Amans sur des décorations de Calot, trouvées au magazin de la comédie Italienne. […] Quiconque a lu le Droit canonique sait que la plus grande partie des Décrétales & du sexte n’est composée que des réponses des Papes aux consultations des Evêques François, & des décisions sur les proces de France. […] Foix, comme à un grave Casuiste, & le prie de lui composer une lettre pour son Curé, où il lui confie toutes les perplexités de sa conscience.
Que sert à l’homme de cultiver son esprit, de composer de beaux ouvrages, d’acquérir une réputation brillante, de goûter les plus doux plaisirs, de gagner tout un monde, s’il perd son âme. […] De sorte qu’au jugement même de leurs adorateurs, Melpomène et Thalie ne sont que des misérables couvertes de haillons, qui ont un habit pour les jours de fête, en ore n’est-ce qu’un habit d’arlequin, composé de pièces rapportées, où l’on trouve un morceau d’étoffe de prix, quelque joli compartiment, ou quelque couture bien liée. […] Il avait un frère poëte comme lui, mais qui composa en des genres plus utiles des ouvrages de tout un autre prix, quoique moins célèbres. […] Il est vrai, et voilà le désordre du genre dramatique : il impose la nécessité de composer et de jouer des rôles vicieux qu’on ne peut trop ensevelir dans les ténèbres.
Parmi les Modernes j’estime infiniment Vida, de Crémone, Poète, et Evêque d’Albe : Ces deux qualités paraissent assez mal assorties ; il a composé sur la poétique trois petits livres en vers, à l’imitation d’Horace. […] L’action doit être unique, et tous les incidents ou épisodes qui la composent, tellement liés ensemble, et par conséquent tous les personnages tellement nécessaires, qu’on ne puisse en détacher aucune partie, sans ruiner le tout. […] La Comédie en elle-même, et séparée des circonstances qui la rendaient vicieuse du temps que les Pères déclamaient contre elle, peut être regardée comme une chose purement indifférente ; mais les meilleures choses peuvent devenir criminelles par le mauvais usage que l’on en fait : Les mêmes sucs, et les mêmes herbes dont on compose d’excellents remèdes, deviennent des poisons pernicieux, quand on les apprête d’une autre manière. […] Il n’y a rien qui ne soit louable dans cette institution : Et si l’on a fait dans la suite, des Comédies pernicieuses, et qui blessaient directement les règles de l’honnêteté, il faut s’en prendre aux Comédiens, qui ont abusé de leur profession ; comme il faudrait punir un Médecin, qui ne se servirait des règles de son Art, que pour composer des poisons.
Or tout le Théâtre n’est composé que de personnages ainsi feints, et dissimulés ; que s’ils ne le sont toujours quant à leurs visages, ils le sont au moins quant à leurs habits. […] De plus cela est confirmé par cet excellent Dialogue, entre un Païen, et un Chrétien, composé par Minutius Felix, si on prend garde à l’une des objections que fait cetui-là, et à la réponse de cetui-ci. […] Tertullien en a composé un traité entierMarg.] […] db qu’un faiseur de Tragédies Grec, qu’il nomme Theodotus, ayant voulu adapter quelque chose, tiré des Ecritures divines, à une pièce qu’il composait, Dieu l’en punit sur le champ, et lui ôta l’usage des yeux. […] Quelque merveille qu’ils nous disent d’eux-mêmes, ils ne sont pas des Anges, mais des hommes, composés de chair et de sang, et sujets aux infirmités communes.
Opéra chez les Italiens est ordinairement une pièce en Musique ; c’est aussi une Comédie composée avec soin, & apprise entierement par cœur.
Bossuet, interrogé par Louis XIV sur ce qu’il pensait de la comédie, lui répondit : « Il y a de grands exemples pour, et de grandes raisons contre. » L’ouvrage qu’il a composé contre, ne permet pas de douter à qui des deux il a donné la préférence.
Je ne puis disconvenir qu’à comparer la Lettre avec mon écrit, il ne soit visible qu’elle en est tirée presque de mot à mot, et que par là ce que j’ai fait avec précipitation a donné malheureusement et contre mon dessein, ouverture à cette Lettre; Je n’ai jamais fait état d’imprimer mon écrit : il n’était pas composé avec assez d’exactitude pour prétendre le rendre public ; je ne m’étais pas assez instruit du sujet que j’y traitais, ni des autorités que j’apportais ou pour ou contre, entre autres de celle de S.
Athalie, le chef-d’œuvre de la scène, qu’on sait par cœur, composée pour S. […] Si cette pièce eût été composée de son temps, on l’eût fait apprendre par cœur aux enfants, comme le catéchisme, on eût couronné le Poète. […] Les Jésuites ont fait représenter mille fois toutes ces pièces dans leurs Collèges, ils en ont composé cent de pareilles, ils se sont donc arrachés à eux-mêmes cette défense. […] « On sent bien, dit-il, que l’Auteur n’a pas composé ce poème pour le donner au théâtre Français (n’est-il pas représenté, imprimé, lu de tout le monde ?) […] Croirait-on que jusque dans la préface, où il n’est point question de rôle d’Acteur, mais où l’Auteur parle de son chef, on ose dire sur l’assassinat de César : « Brutus est véritablement plus grand que César, puisqu’il y a autant de gloire à rendre la liberté à sa patrie que d’infamie à l’en dépouiller. » Voici des vers que Buzembaun n’a pas composés : il n’était ni Français ni Poète.
J urieu, Ministre célèbre étoit un homme savant & de beaucoup d’esprit, il écrivoit avec une extrême facilité, il a composé une infinité de livres dont quelques uns sont bons ; mais il ne savoit pas supporter l’adversité. […] Godeau ne fut pas toujours le même, il se destinoit au monde, il eut une maîtresse qu’il aimoit beaucoup, pour qui il a composé des ouvrages tendres ; il est vrai, mais non pas licencieux, cette fille ne voulut point de lui, parce qu’il étoit laid & petit ; le mauvais succès de ses amours n’a pas peu contribué à lui faire quitter le monde, & il le fit de bonne foi, il embrassa l’état ecclésiastique & y mena jusqu’à sa mort une vie édifiante. […] Moliere lâcha quelque trait contre lui dans ses précieuses ; tout cela n’aboutit qu’à lui faire quitter le monde, il l’aimoit alors, il fréquentoit le théatre comme tout l’hôtel de Rambouillet, mais quoiqu’amateur, poëte, homme du monde, galant, il composa ce sonet où il semble d’abord se justifier, parce que c’étoit les beaux jours de Corneille, qui bien plus décent que ses prédécesseurs en avoit banni la licence, mais malgré cette réforme il reconnoît l’inutilité de ses leçons & son danger pour les mœurs.
On ne sauroit croire combien elle excite l’émulation des bonnes mœurs : tous les habitans de ce village composé de cent quarante-huit feux, sont doux, honnêtes, sobres, laborieux, contents de leur sort. […] Medard qui a composé ce cantique, ce n’est pas cette morale lubrique qu’il a prêchée à Salenci, & qu’il a voulu faire suivre par sa pieuse fondation ; ce n’est pas celle qu’ont pris pour regle les juges de la rose & les filles qui l’ont méritée : la couronne à ce prix seroit aisée à obtenir, & la plus libertine auroit la préférence. […] Cette assemblée doit être mal composée & tumultueuse.
On veut que Corneille, Racine, Quinaut, se soient convertis, aussi-bien que la Fontaine ; j’en bénis le Seigneur ; aussi ont-ils cessé de composer pour le théatre : heureux d’avoir obtenu la grace d’une conversion si nécessaire, & d’en avoir rempli la condition indispensable, la cessation du crime ! […] La piece fût-elle décente, les Acteurs vertueux, la seule assemblée qui compose le spectacle est un préjugé contre lui, & devroit le faire éviter. […] La Fontaine que j’attribue au théatre, puisqu’il a composé plusieurs drames, & que ses Contes irréligieux & infames ont été presque tous mis sur la scene par des Auteurs aussi méprisables par leurs talens que par leurs mœurs ; la Fontaine qui avoit protesté de son repentir devant des Députés de l’Académie appelés exprès (ce qui pour le Corps étoit une belle leçon), qui avoit à grands frais acheté pour les brûler tous les exemplaires qu’il avoit pû trouver de ses Contes, qui avoit parcouru les rues sur un tombereau comme un criminel, la corde au col, pour demander pardon au public du scandale qu’il lui avoit donné ; la Fontaine avoit depuis long-temps dans son épitaphe fait le portrait des Auteurs dramatiques & de bien d’autres : Jean s’en alla comme il étoit venu, Mangeant son fonds après son revenu, Jugeant le bien chose peu nécessaire : Quant à son temps, bien le fut dispenser ; Deux parts en fit dont il souloit passer, L’une à dormir, & l’autre à ne rien faire.
Outre cette utilité générale, ils faisoient fréquemment allusion aux conjonctures où se trouvoit la Patrie ; de sorte que ceux qui sont bien versés dans l’Histoire de la Grece, peuvent marquer assez au juste dans quelle année chaque Piece a été composée. […] Enfin, ne pouvant se dispenser de faire entrer dans leurs Pieces des méchans & même des scélérats, & de les faire parler conformément à leur caractere, ils eurent soin de prémunir l’esprit des Spectateurs contre le poison du vice, en introduisant sur la scene le Chœur composé de Personnages vertueux & innocens, qui prenoient part à l’action ; s’intéressoient pour la vertu opprimée ; détestoient l’injustice, & corrigeoient, par des maximes pleines de sagesse & de gravité, ce qu’il y avoit de repréhensible dans la conduite & dans les discours de quelques-uns des Interlocuteurs.
Justinien fit deux compilations qui composent le Droit Romain, le Code qui est le recueil des Ordonnances des Empereurs, & le Digeste qui est le recueil des Décisions des Jurisconsultes, & un livre d’Institutes qui en sont l’abregé. Qu’un nouveau Tribonien fasse de même, qu’il compose un Code, un Digeste, des Institutes dramatiques, qu’il compile dans Moliere, Regnard, Poisson, Montfleuri, &c. toutes les sentences, les décisions, les maximes sur le mariage de ces grands Jurisconsultes, comme on a compilé celles de Papinien, d’Ulpien, de Paul, il n’en résultera sur ces articles que le Code Fréderic.
De bonne foi, si les Païens les avaient composées, qu’auraient-ils dit, qu’auraient-ils fait autre chose ? […] Si nos pièces avaient été composées de leur temps, qu’aurait-on eu à y changer ou ajouter pour les jouer ?
Entre tous ceux qui composent cette procession, on distingue les disciplinants qui en sont les principaux acteurs. […] renferme les prières les plus singulières, et a été composé par Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, qui mourut l’an 1222. […] Biala sire âne car allez Belle bouche car chantez. » Cette prose était suivie d’une antienne composée de commencements de psaumes, où, de deux en deux vers, on répétait l’exclamation bachique et profane, evovæ : « Virgo hodie fidelis, Dixit dominus, evovæ ! […] Si la rubrique qui ordonnait de chanter ainsi était bien observée, cela devait faire un terrible charivari : mais ces mots in falso pourraient aussi indiquer cette espèce de musique composée de plusieurs voix qui chantent en harmonie ; ce que nous appelons en faux bourdon, et que le célèbre Gerbertae, dans son traité de la musique d’Eglise, a nommé musica falsa ; mais nous verrons par l’intimation faite au clergé lors de la suppression de la fête des fous, de chanter mélodieusement, et sans dissonance, que le chœur devait s’étudier à fausser réellement le plus qu’il était possible ; et il profitait de la permission. […] A Amiens, la fête des Fous était célébrée après Noël, par quatre danses qu’on faisait dans l’église ; la première troupe de ces danseurs était composée des diacres ; la seconde des prêtres, la troisième des enfants de chœur, et la quatrième des sous-diacres.
C’est un scandale actif de composer un mauvais Livre qui contienne des erreurs ou des impuretés, quoiqu’il soit libre à tout le monde de ne le point lire. […] Solon dont Plutarque a écrit la vie, pensait comme nous, lorsqu’étant allé voir un certain Tespis qui représentait lui-même les Pièces de Théâtre qu’il avait composées. […] Ceux qui composaient ces Pièces croyaient avoir fait des merveilles quand ils avaient mis en Vers languissants une Histoire sérieuse : ils ne savaient ce que c’était que fiction : ils ne s’entendaient point à décrire des passions, et on n’y en voyait presque aucune en mouvement : les Pièces qui parlaient de mariage étaient tres rares, parce que c’est ce qu’ils représentaient plus mal. […] Mais peut-être, dira quelqu’un, le Livre des Spectacles que ce grand Cardinal a composé, n’est pas commun, et tout le monde n’est pas informé de ce qu’il contient. […] C’est ce que voulait dire Sénèque, lorsqu’il écrivait, « La servitude ne descend pas dans tout l’homme, pour enchaîner toutes les parties qui le composent ; César peut mettre mes mains et mes pieds dans les liens, mais il ne peut donner de fers à mon esprit ni à mon cœur. » Jamais en effet on n’a vu d’échafaud dressés pour les orgueilleux, ni pour les envieux, ni pour les avares.
Peu capables de rien composer qui approche de leurs chefs-d’œuvres, on veut au moins montrer qu’on en connoît les beautés.
Renvoyez donc ces parasites inutiles ; ayez de bons musiciens ; faites composer de la musique exprès pour les Piéces qui en demandent ; joignez-y de belles décorations ; en un mot, augmentez l’illusion, les prestiges, l’enchantement ; & les fruits que vous en recueillerez pourront appaiser vos murmures. »
Le Vrai ne compose presque jamais une action théâtrale.
Ceux qui composent ou qui représentent des pièces de théâtre vraiment obscènes, comme certaines comédies ou tragédies où l’on ne respecte ni la vertu ni la sainteté du mariage, pèchent mortellement3.
C’est un monde composé de tous les objets de nos passions, des grandeurs humaines, de tout ce qui paroît pompeux et éclatant, des plaisirs des sens, et des richesses d’iniquité.
Il aurait été à désirer qu’au milieu de tant de beautés qui composent cet Ouvrage, M. de Voltaire se fût permis de remplir son objet ; c’était la catastrophe de l’orgueil et de l’ambition ; tout annonçait un exemple terrible des précipices dans lesquels ces cruelles passions entraînent un grand homme.
Il y a plusieurs traits singuliers qui marquent sa frivolité, sa fureur pour le théatre, & le peu de cas qu’elle faisoit des savans ; elle engagea Descartes à composer une comédie pour la divertir, c’étoit une idée extravagante. […] Descartes interrompit ses leçons & ses méditations, & eut la foiblesse de composer un drame, il ne réussit pas sans doute, il devoit s’y attendre, il voulut la brûler, M. […] Scuderi ayant composé son poëme d’Alaric, un des ancêtres prétendus des Rois de Suède, Christine lui fit offrir une chaîne d’or de dix mille livres pour se le faire dédier, ce qui fut accepté ; elle y étoit louée outre mesure, & avec elle le Comte de la Gardie son Chancelier, son Général d’armée, son favori, à qui Scuderi avoit quelque obligation ; un caprice ayant fait disgracier la Gardie, la Reine voulut par vengeance que son éloge fut supprimé. […] Le théatre eut-il jamais de tragédie aussi bisarrement atroce, & si jamais quelque Shakespear s’avisoit de mettre Christine & Monal Deschi sur la scène, ne craindroit-il pas de se déshonorer & de révolter tout le parterre, ne fut-il composé que des cannibales, s’il faisoit venir un Mathurin donner l’absolution à cet amant infortuné par l’ordre d’une si barbare & si ridicule Héroïne.
Savetier, & sous ce nom a débité des termes poissards, des sottises grossieres, des obscénités, des méchancetés à une vile populace qui passoit de la guinguette au théatre, & du théatre à la guinguette ; il a composé plus de pieces que les auteurs les plus féconds. […] Celle de Bruxelles a nommé les gens & n’a occupé aucun Tribunal ; en voici quelques traits remarquables : 1.° On laisse en Flandre une entiere liberté au parterre de parler, de siffler, de faire du bruit ; les loges mieux composées sont plus modestes ; ce désordre a regné long-temps en france. […] On a menace le poëte qui avoit composé les couplets & l’acteur qui les avoit chanté ; ils ont fait & chanté d’autres couplets en leur honneur ; on leur a fait grace, & on a méprisé leurs folies. 6.° Il est, dit l’auteur, plus difficile de bien représenter que de bleu composer.
Scudery avoit composé sept Pieces dramatiques. […] Traité contre les Danses & les Comédies, composé par S. […] Les Poëtes se rendant d’abord les esclaves de ces funestes maximes, en composent tout le mérite de leurs Héros. […] Ce fut le Pape Benoît XIV qui engagea ce Religieux à composer cet Ouvrage. […] Werenfels n’avoit pas vingt ans quand il le composa.
C’est lui qui prétend que l’on doive supprimer les deux premieres Races de nos Rois, que les fameux Ecrivains du siécle d’Auguste, sont la plûpart des Auteurs supposés par des Moines, qui, dans un siécle où le bon goût étoit ignoré, ont composé tant de beaux Ouvrages sous des noms imaginaires. […] Le sieur de la M** avoit d’autres principes dans la tête quand il a composé son Mémoire : Au milieu de votre troupe, Mademoiselle (que je crois copiée d’après celle dont Scarron raconte les Aventures dans le Roman Comique) je me représente le vénérable Jurisconsulte que vous introduisez, pour y faire trophée de son sçavoir contre les censures qui vous lient : il triomphe à peu de frais, aucun des Auditeurs n’est en état de le contredire ; il peut sans aucun risque avancer autant de contre-sens, d’Anachronismes1, de citations fausses, qu’il lui plaira : c’est assez qu’il débite force loix pour éblouir, qu’il vomisse du Latin à grands flots, & s’exprime en bons termes de Palais, avec un déluge de paroles : Dans ce cercle de Sénateurs de nouvelle fabrique, feu M. de Noailles, Auteur prétendu de leur Excommunication, est fort maltraité ; le Clergé de France, surtout les Auteurs de la réclamation, n’ont pas eu beau jeu ; enfin on a concédé à l’Apologiste, sans la moindre repugnance, le titre de Docteur de l’Eglise : on l’a proclamé l’Interpréte des Loix, l’appui de l’État, la lumiere du monde entier, tandis qu’il érigeoit la troupe en Académie Royale, la faisant marcher de pair avec les premiers Académiciens de l’europe.
Iconomanie, est un mot composé de deux mots, Icon, qui en Grec signifie image, & manie, c’est-à-dire, goût excessif ; passion extrême, espece de fureur, pour quelque chose. […] Un guerrier fait peindre des siéges & des batailles ; un libertin prodiguera des amours & des nudités, le théatre ne connoît guerre d’autre décoration, parce que c’est le sanctuaire de Vénus, sa nature est d’être une image, tout n’y est que représentation, imitation, peinture ; non-seulement les toiles de la décoration, mais toutes les parties qui les composent ; la piéce est le tableau d’une action, & les acteurs sont des portraits vivans des personnes qu’ils représentent, leurs gestes, leurs visages, leur ton de voix, des expressions à la passion, les danses, la musique les crayonnent.
Horace disoit que les Romains aimoient à écrire, & non pas à effacer, que le travail de la lime les rebuttoit ; nos premiers Poëtes ont eu la même aversion ; ils avoient bientôt composé une Piéce nouvelle, & la nouveauté suffisoit pour leur attirer des Spectateurs. […] C’est dans ce même goût qu’il a composé les siennes, qui étant celles d’un homme plein de la lecture des bons Ouvrages de l’Antiquité & des nôtres, sont malgré leurs défauts, préférables à toutes celles que Gravina & Crescembeni vouloient nous faire admirer.
C'est pour cela qu'il est nécessaire d'en venir à un plus grand détail ; et après avoir dit ce qui est de commun à toutes les Comédies, et qui compose comme leur genre, il faut faire voir ce qui est de particulier dans chaque espèce, et discourir de sa nature et de son origine, en y joignant ses circonstances, et ses effets comme je me le suis proposé. […] Les poètes se rendant d'abord esclaves de ces maximes pernicieuses, en composent tout le mérite de leurs Héros.
Le frivole talent de composer des paroles pour chacun de ces grands Acteurs, qui renfermaient leur portrait et leur éloge, relativement à la pièce, fit à peu de frais la réputation éphémère, aujourd’hui absolument évanouie, de Benserade. […] Du moins Oreste ne s’est pas oublié jusqu’à monter sur la scène : « In scena nunquam cantavit Orestes. » Quand Néron fit mettre le feu à Rome, il prit son habit de Comédien, monta sur la haute tour de Mécène, pour mieux voir ce qu’il appelait un bel embrasement, une vive image de l’incendie de Troie ; et pour mieux représenter le premier rôle qu’il jouait dans cette affreuse tragédie, il chanta un poème qu’il avait composé sur la prise de Troie.
C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Si le conseil, ou la commission composée, croyant ne devoir pas renoncer tout-à-fait à l’ancien domaine de la comédie, préférait quelquefois encore aux attaques directes et personnelles les satires vagues et indéterminées, ce serait, en prescrivant de les exercer avec des ménagements et tempéraments nouveaux, avec des contre-poids mieux calculés en faveur des hommes paisibles et innocents qui se trouvent confondus avec les coupables ; par exemple, avec l’attention de donner à la scène un air de famille, de la composer, autant que possible, de gens de la même classe, d’y faire censurer le plus fortement le coupable par des personnages réputés estimables, de son âge, de son rang, de son état et de sa qualité.
Il faut composer un roman pour en faire un drame, le fond en est même opposé à nos mœurs & à nos manieres. […] Il n’est pas surprenant que Voltaire en ait fait l’éloge ; pour ne pas en faire à deux fois, elle entreprit, non de composer de son chef, mais d’expliquer les deux Philosophes modernes, les moins faits pour les femmes, Leibnits & Newton, sans rien rétrancher de sa toilette, de ses plaisirs, du jeu, du bal, de la comédie, comme la femme du monde qui lui est la plus livrée. […] L’un a composé beaucoup de drames, l’autre en a beaucoup représenté ; sur le théatre de Sceaux, à la Cour de la Duchesse du Maine, c’étoit Racine & la Chammêlé, & je ne sai quel de deux vaut mieux dans son genre.
Le monde s’est épuisé pour les embellir ; le Pérou a fourni les métaux, Golconde les diamans, l’Espagne le vermillon, l’Italie la céruse : tous les arts y ont prêté leurs savantes mains, ils ont tissu les étoffes, broyé les couleurs, monté les pierres précieuses, composé les parfums, formé les boucles ; plus de trente métiers sont employés à la parure d’une femme, c’est le chef d’œuvre des Arts & des Sciences, qu’y trouverez-vous de bon ? […] Dans le Royaume voisin, dans la Prusse le Prince alors régnant par un goût tout opposé aimoit les Géans, il faisoit chercher de toutes parts & achetoit fort chèrement les hommes les plus grands ; il trouva le moyen de composer ses Gardes & plusieurs Régimens de Goliaths, en sorte que ces deux Royaumes voisins étoient comme l’Isle de Lilliput & l’Isle de Bodin Brac, du Docteur Suifh, l’une pleine de petits hommes, & l’autre de Géans, ce qui faisoit rire toute l’Europe ; leurs successeurs ont d’autres idées, & ne veulent que des hommes ordinaires. […] Le sieur N. a composé un fard admirable qu’il nomme l’essence virginale, & qu’il débite à Paris & à la Cour.
Je me renferme dans le prochain & inévitable danger pour les bonnes mœurs, dans le bal d’ailleurs le plus tranquille, le mieux composé. […] C’est un spectacle tout en danses, qui dure toute la nuit, & ne donne aucune peine, ni aux Auteurs pour composer des pieces, ni aux Acteurs pour jouer des rôles ; il n’y a aucun dessein, aucune suite. […] Ce ne sont pas seulement ceux qui dansent, tous ceux qui composent l’assemblée semblent aussi dans le délire.
Toutefois il ne s’en falut gueres que cette galanterie, quoy-que bien concertée, & composée de gens de choix, n’échouast auparavant que les deux Flotes se fussent mises en aucun peril.
Au bruit d’un Chœur composé de Musique vocale & instrumentale, il exprimait avec vérité le sens de toutes sortes de Poèmes : Il excellait dans la Danse Tragique, s’occupait même de la Comique & de la Satyrique, & se distingua dans tous les genres.
[NDE] Antoine Péricaud reporte que les jésuites de Lyon avaient coutume de terminer l’année scolaire par des exercices dramatiques, dont une Action composée par le professeur de rhétorique, qui étaient probablement, en 1607, le père Antoine Milieu.
On ne présume pas néanmoins d’avoir toujours heureusement rencontré dans la traduction de ces noms, qui sont composés de plusieurs mots et faits à plaisir : tels sont par exemple chez nos Comiques, Le Baron de la Crasse, Comédie.
Ils récitaient et représentaient des pièces de théâtre, la plupart tragiques et imaginaires, dans lesquelles ils peignaient de grandes actions ; ils en composaient des tableaux frappants, capables d’émouvoir leurs spectateurs.
» « Le Régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice, et selon la coutume, on avait soupé par compagnies : la plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent après le souper dans la Place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, Officiers et Soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les Tambours et Fifres, et ceux qui portaient les flambeaux.
[NDE] Histoire Ethiopique, ou Théagène et Chariclée, est un roman en langue grecque, écrit par Héliodore d'Emèse et composé de dix tomes.
Si le Public, qui en fait ses délices aujourd’hui, étoit composé des mêmes personnes qui approuverent dans la nouveauté Cinna, Polieucte, Heraclius, &c. cette supposition auroit du moins une apparence de fondement ; mais le Public de ce siecle, ne peut être porté, que par la raison, à joindre son suffrage à ce-lui du siecle passé, & ne doit pas rougir d’être d’un avis contraire au sien. […] Il faudroit un public composé de Souverains, pour tirer quelque utilité d’un poëme qui ne seroit fondé que sur les situations prises dans les intérêts de l’État ; encore en faudroit-il de nouveaux à tous les changemens de circonstances, pour en pouvoir recueillir quelque fruit : chaque mutation exigeroit une production nouvelle : la leçon du jour ne seroit plus celle du lendemain : les évenemens ne sont jamais les mêmes ; mais la vertu ne change point, & son influence sur les mœurs est invariable. […] Un art qui a pour objet la perfection de la morale, dont la fin est d’engager tous les particuliers qui composent la societé, à tendre au bien general, non-seulement doit être reçu par tout gouvernement équitable, mais même protegé & encouragé en proportion des avantages qu’il procure. […] Etoit-il bien nécessaire, si vous n’êtiez animé que du desir de servir vos compatriotes, de composer un volume contre les spectacles, uniquement dans la vûe de préserver Geneve de l’introduction d’un art si dangereux, puisque de votre aveu vous étiez intimement convaincu, que les facultés de la ville ne peuvent admettre un pareil établissement ?
Il se dégoûta du théatre & de Paris ; il revint à Dijon passer ses derniers jours avec ses amis, & composa un grand nombre de Noëls, de Cantiques & de pieces pieuses. […] Il traduisit en vers les Pseaumes de la Pénitence, & composa quantité de poésies sacrées, Noëls, Cantiques en françois & en patois bourguignon, que le peuple chante avec plaisir ; comme Corneille qui termina sa vie par la traduction de l’Imitation de J.
Leurs Piéces qui n’avoient aucune forme Dramatique, étant composées de Chants, de Danses, & de Vers de toute sorte de mesures, furent nommées Satyres, du mot Latin Satura qui veut dire un mélange de plusieurs choses. […] En rassemblant les noms de tous les Poëtes anciens qu’on sait avoir composé des Piéces de Théâtre, on forme une liste chez les Grecs bien plus nombreuse, que celle que peuvent fournir les Romains : celle-ci cependant est encore assez nombreuse pour nous faire voir, que depuis Andronicus jusqu’à Quintilien, les Piéces de Théâtre ne manquerent pas à Rome ; & de tant de Piéces, le seul Thyeste de Varius, a mérité de Quintilien cet éloge, qu’il étoit comparable à la meilleure des Tragédies Grecques.
« Cette pièce nous découvre mieux qu’aucune autre la véritable vue dans laquelle Molière a composé son théâtre, et peut mieux nous faire juger de ses vrais effets. Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tableau des défauts contraires, dans lesquels il a pris ces caractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces.
Nous avons déjà dit que saint Charles Borromée avait fait composer un Livre contre la Comédie. […] La deuxième regarde les Auteurs, et généralement tous ceux qui y coopèrent ; ils répondent à cette demande, que tous ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée pèchent, et particulièrement ceux qui composent pour le Théâtre les Pièces que l’on y représente ordinairement, parce que leur action tend d’une manière déterminée à une chose mauvaise.
« En un mot, dit-il, je suis persuadé que les tendresses, ou les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides et toutes les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe et de sa malheureuse famille. » M. […] Après cette espèce de protestation, je dirais que le Brutus de M. de Voltaire me paraît composé précisément comme il doit l’être, pour nous fournir l’exemple d’un amour capable de corriger et d’instruire En effet, l’amour violent de Titus et de Tiberinus, tous deux fils de Brutus, pour Julie fille de Tarquin, est porté à un tel excès dans cette Pièce, qu’il mérite d’être présenté aux Spectateurs ; afin que chacun d’eux conçoive une juste horreur pour une passion capable d’entraîner après elle tant de crimes et tant de malheurs.
Et voyant qu’il choquait toute la Religion, et que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartuffe, et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites : il a cru qu’il ne pouvait défendre ses maximes, qu’en faisant la Satire de ceux qui les pouvaient condamner. […] L’Athée se met au-dessus de toutes choses, et ne croit point de Dieu : l’Hypocrite garde les apparences, et au fond il ne croit rien : le Libertin a quelque sentiment de Dieu, mais il n’a point de respect pour ses ordres, ni de crainte pour ses foudres : et le malicieux raisonne faiblement, et traite avec bassesse et en ridicule les choses saintes : voilà ce qui compose la Pièce de Molière.
) Le Caffre, l’Iroquois, le Japonois, l’habitant de la froide Siberie, enfin tous les Peuples qui composent ce bas monde, trouveront en cet ouvrage le sujet de leur admiration & de leurs éloges.
T Ertulien fait une reflexion bien vraye dans le Traité qu’il a composé des Spectacles.
les distingue encore agréablement, quand il dit, « il faut prendre garde à ce que l'on voit dans le Théâtre ; Car si c'est un Mime on rira ; si c'est un Danseur de Corde on craindra pour lui ; si c'est un Comédien on applaudira. » Mais ce qui doit nous assurer de la distinction de ces Acteurs, est que l'Echafaud qui était dressé dans le Théâtre chez les Grecs, c'est-à-dire dans l'aire, la cave ou l'espace libre de ce grand lieu nommé Théâtre, était composé de deux principales parties ; La première que l'on nommait proprement la scène, et que nous appelons communément le Théâtre, était fort élevée, et c'était où les Acteurs des Poèmes Dramatiques paraissaient au-devant des toiles peintes, et des tapisseries qui en faisaient la décoration, selon la qualité de la pièce que l'on jouait dans l'espace libre nommé Proscenium ou avant-scène ; et l'autre était plus basse, nommée Orchestre, c'est-à-dire un lieu pour danser, où les Histrions faisaient leurs dansesαὕτη δὲ ἔστιν ὁ τόπος, ὁ ἐκ σανίδων τὸ ἔδαφος.
Je ne vois rien dans notre Langue de plus agréable que le petit Roman de la Princesse de Cléves : les Noms des Personnages qui le composent sont doux à l’oreille et faciles à mettre en Vers : l’intrigue intéresse le Lecteur depuis le commencement jusqu’à la fin ; et le cœur prend part à tous les événements qui succèdent l’un à l’autre.
La Troupe sera composée comme on la voit aujourd’hui au Théâtre Français ; mais, pour jeter plus de comique dans les petites Pièces, on ajoutera, aux Acteurs ordinaires, l’Arlequin personnage masqué du Théâtre Italien.
Il y en avait d’autres moindres ; comme on peut le voir dans Kirker qui a composé un grand ouvrage sur ces hautes colonnes pyramidales, que l’on nommait obélisques.
Pour diriger une Troupe de province comme celle de Paris il faudrait que celle-là fût composée du même nombre de sujets que celle-ci, et c’est ce qui n’arrive jamais. […] On peut donc facilement extraire de ce Répertoire général un Répertoire particulier de tous les rôles d’un même genre pour en composer un Emploi dont on charge un sujet quelconque : ce Répertoire particulier serait joint à son engagement et signé de lui, en sorte qu’il serait tenu d’en remplir tous les rôles sans exception et perdrait le droit de former aucune prétention sur l’emploi des autres, comme on n’en pourrait former aucune sur le sien. […] Il est bien sûr qu’elle les jugerait avec l’équité et l’impartialité qu’on doit attendre d’un Tribunal composé de juges aussi respectables et si fort au-dessus de la corruption et de la prévention. […] Il ne tiendrait qu’à moi de me faire honneur dans votre esprit : le moindre petit écolier de Droit, un Clerc de Procureur même pourrait selon vous sans trop d’effort de génie composer un Code ; rien n’est à votre avis plus aisé.
Il est dans la plupart des piéces, soit pour faire un contraste, soit pour lier une intrigue, des rôles infames, dont on ne peut faire les actions, avouer les sentimens, tenir le langage, par conséquent qu’on ne peut ni représenter, ni composer sans avoir perdu toute honte. […] Gacon, ex-Oratorien, mort Prieur de Baillon, trop fameux par son esprit caustique, qui lui valut plusieurs mois de prison, sans le corriger, Gacon ne composa point de drame, ni de farce, quoiqu’il eût du talent pour la grosse plaisanterie, il n’avoit pas assez de génie pour faire un tout régulier, une bonne piéce de théatre ; dans le nombre infini de satyres, épigrammes, sonnets, rondeaux, chansons qu’il a fait, il a donné un recueil intitulé le Poëte sans fard, où sous prétexte de candeur & de sincérité, il satyrise tout le monde, tout cela nous est étranger, & d’ailleurs fort peu intéressant. […] Comme tous les hommes sont composés des mêmes membres, & sont les mêmes actions.
On composa, & on fit jouer pour la même fête seculaire, une autre piéce intitulée l’Assemblée, où il y a aussi des vers : c’est une chanson que chanterent Momus & Mde. […] Le Palais de la frivolité est dédié aux Dames : c’est un acte de justice, & de reconnoissance ; elles ont élevé ce Palais, elles l’habitent : la frivolité leur doit son empire & presque son existence, dans la république française, dont elles composent-le sénat : elles en font mouvoir les ressorts, & en donnent les modèles. […] Ce tissu aussi ridicule qu’infâme, de fautes & de blasphêmes, fait horreur & pitié, a-t-on osé le composer ?
L’Eglise Anglicane (j’entends ceux qui la composent) est peut-être la seule communion dans le monde qui tolère de telles insolences : l’Auteur du Relaps se signale par-dessus tous les autres en ce métier. […] C’était eux qui composaient conjointement avec les gens d’épée, le corps de la Noblesse. […] D’un autre côté, quelle espèce de plaisir découvre-t-on dans ce composé de mauvais sens et d’abus ?
Il en diminua, autant qu’il put, le nombre à Rome ; il combattit les partisans dans plusieurs de ses Ouvrages ; il engagea le célebre Pere Concina, Dominicain, à composer un Traité latin contre les spectacles, qui fut imprimé à Rome en 1752. […] Nougaret, la vue des actrices, les femmes qui remplissent les loges, tout porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des drames dont l’intrigue agréable & galante, le style léger & délicat nous invitent à nous livrer à cette passion.
Cette seconde partie est très-bien rendue, d’une très-bonne morale, touchante & édifiante, sur le modele du Livre de Tobie : elle peut être extrêmement utile dans toutes les familles, c’est une bonne leçon à ceux qui les composent. […] Ce livre, composé à Avignon, a tout l’air de la province dans le tour, les expressions, &c.
Le dernier Thomiste & l’un des plus distingués qui aient écrit sur le théatre, est le célèbre Daniel Concina, dont les Auteurs Dominicains qui ont composé le Dictionnaire théologique rapportent au long la doctrine & les preuves. Son ouvrage fut composé par ordre de Benoît XIV : preuve certaine que quoique les Papes tolèrent à Rome le théatre, comme les femmes publiques, ils ne l’ont jamais approuvé.
Comme ces deux passions ne passent dans l’esprit de ceux qui ne se conduisent pas par les règles de l’Evangile, que pour de nobles maladies de l’âme, surtout quand on ne se sert pour les contenter que des moyens que le monde trouve honnêtes : les Poètes se rendant d’abord les esclaves de ces maximes pernicieuses, en composent tout le mérite de leurs Héros. […] Car enfin les viandes offertes aux Idoles sont des créatures de Dieu ; mais ces chansons ne sont que des productions du diable qui les compose par ses ministres.
du Cerceau a composé son Grégoire, & qui n’est qu’une vieille plaisanterie d’un duc de Bourgogne.
JE soussigué Provincial de la Compagnie de Jesus, en la Province de Lion, suivant le Privilege, qui nous a été Octroyé par les Rois très-chrétiens, permets de faire imprimer & debiter les Sermons composez & prêchez par le R.
On les à mis trop souvent en usage, pour qu’un Poète jaloux de se distinguer veuille récourir aux moyens qu’ils offrent de composer une intrigue.
Saint Ambroise au livre 3. qu’il a composé des Vierges, dit ainsi : « Que peut-il y avoir de pudeur où l’on danse ?