Tout cela peint parfaitement l’orgueil & la mauvaise foi des comédiens, & la servile bassesse des auteurs, qui se mettent à leur discrétion, pour une vaine fumée de gloire dramatique. Il faut que cette gloire soit bien peu de chose, puisqu’elle dépend de leur caprice & de leur avidité ; & que les comédiens soient des ames bien peu honnêtes pour voler leurs maîtres & leurs bienfaiteurs, à qui ils doivent tout ; & ces maîtres même bien dégradés à leurs propres yeux, pour se soumettre eux & leurs ouvrages à de vils histrions. […] Sans monter sur la Scène, ce sont des vraies actrices : il est juste que la gloire en revienne aux maîtresses dont elles prennent les leçons. […] La Troupe ne manquera pas de mettre dans ses archives cette cause singuliere au nombre de ses titres de noblesse ; ils ont même menacé de l’évoquer au Conseil, pour promener leur gloire & montrer leur crédit. […] La France est redevable aux chef-d’œuvres de son Théatre d’une supériorité qui a été reconnue de tous les autres peuples de l’Europe ; & par conséquent on doit les regarder comme un des principaux appuis de la gloire nationale.
Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre C’ est peu d’accorder au Comédien des talens qu’il n’a pas, & un titre qui ne lui est pas dû ; on prétend qu’il épure les mœurs, & il s’en flatte lui-même, en s’attribuant la gloire d’avoir introduit les bienséances sur le Théatre. […] Ces prétendues bienséances, dans les mœurs de la nation, & non dans le zèle des personnes de Théatre, ne peuvent donc tourner à la gloire de celles-ci.
L’idée de la recompense se mêle naturellement à l’amour de la gloire. […] C’est pourtant à son tribunal que l’usage pris dans le sens dont il s’agit ici, fait gloire d’appeller.
Quoique les Tragédies et les Tragi-comédies soient tenues pour fort honnêtes en comparaison des Comédies ; cela n'empêchait pas que l’impudicité et plusieurs autres habitudes très dangereuses n’y fussent décrites fort naïvement, puisque ces Pièces avaient été composées par des Poètes Païens qui faisaient gloire des mauvaises actions que les Chrétiens ont depuis condamnées. […] Il y a des Pièces entières qui sont de ce style, et d’autres qui ne causent pas moins de mal, à ce que l’on pense, par le mépris des lois du Mariage et de toutes les bonnes mœurs, ce qui est leur principal sujet ; Et pour montrer que ce ne sont point de misérables Farces faites à la hâte, comme celles que les Saltimbanques et Charlatans jouent aux places publiques, elles sont faites toutes exprès par des Auteurs dont les noms sont aux affiches et aux Livres imprimés, comme voulant en tirer de la gloire, et l’on trouve de ces belles Pièces autant en Vers qu’en Prose.
Il a pris le ton du siecle, & a cru attirer plus de vogue à son Ouvrage en le théâtrisant pour ainsi dire ; mais il n’avoit pas besoin de ce nouveau degré de gloire. […] Quelle héroïque modestie n’a-t-il pas fallu pour supporter le poids de la gloire, l’un d’une comission si brillante, l’autre d’une couronne si glorieuse ? […] Eustache ternît sa gloire en se livrant à l’ennemi de son Roi, entrant à son service, & se liant à lui par les nœuds de la reconnoissance. […] Ce n’est pas, il est vrai, la gloire que Dieu promet à ses Ministres ; mais il faut avouer qu’il se montre plus sage que plusieurs Abbés aussi déplacés que lui sur la scene. […] La gloire de Dieu, le salut des ames, les intérêts de l’Eternité, sont ils si indifférens qu’on doive les abandonner ?
Il vit dans une attente continuelle de la gloire des enfans de Dieu.
Ainsi tout le dessein d’un Poëte, tout son travail, c’est qu’on soit comme son héros, épris des belles personnes ; qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.
Les Critiques envieux, qui cherchent à ternir la gloire de notre Théâtre, lui disputeront ce nouveau mérite avec encore plus de chaleur que celui d’être l’ouvrage du gout & de la réfléxion.
Si mes vœux étaient remplis, la gloire du Spectacle moderne & de ses Auteurs en deviendrait plus éclatante, plus réelle, & le goût de la Nation serait justifié.
La gloire d’avoir une cour, qu’elles se flattent de ne devoir qu’à leurs charmes, est le sujet dont elles s’amusent le plus.
Qu’y a-t-il de plus contraire à la Loi qui nous fait adorer un Jésus-Christ crucifié, et qui veut que nous élevions ses anéantissements au-dessus de toute la gloire du monde, que des représentations où la vanité triomphe avec un applaudissement général de tous les spectateurs ? […] Depuis qu’une femme a perdu la pudeur, quelle a banni la modestie, qu’elle a mis sous ses pieds l’honneur de son sexe, c’est un serpent rempli de poison, qui met sa gloire et son étude à donner de l’amour et à en recevoir. […] L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures, et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir.
Et ce ne fut que lorsqu’une faible lumière perça la nuit profonde du Moyen Age qu’elles reparurent, mais pâles et défigurées, méconnaissables, ne conservant rien d’elles-mêmes ; et pourtant on eût pu les montrer brillantes comme aux jours de leur gloire, puisqu’elles étaient créées. […] Il est impossible de nier la grandeur et l’éclat d’une époque qui honore la nation française ; mais il est impossible aussi de ne pas reconnaître qu’à travers tant de gloire les mœurs de la cour pouvaient être plus pures, et nous en voyons le reflet dans les compositions de Racine. […] Ainsi que cette réunion distinguée d’hommes célèbres en tout genre, ainsi que tous les hommes jaloux de la gloire nationale, je répudie une scène qui calomnie nos mœurs, flétrit notre littérature, repousse l’ami des hommes, la femme qui sait encore rougir, d’où la jeune fille ne peut sortir sans tache, et le jeune homme sans ressentir moins d’horreur pour le crime.
Cette comédie à Varsovie & à Londres fait sentir le prix & la gloire des statues & des portraits. […] On ne trouve dans les traductions l’ordonnance, les attitudes, les couleurs, les beautés ni les défauts de l’original : trop littérales, elles trahiroient le poëte & sa gloire, par des expressions, des métaphores basses dans notre langue, quoique nobles, dit-on, en anglois, où il n’y a point de mots bas. […] Ce poëte, qui ne travailloit pas pour la gloire, n’a rien donné au public pendant sa vie : on n’a rien trouvé dans ses papiers après sa mort. […] Il y peut-être cinq ou six pieces de bonnes, tout le reste de ses œuvres, qui, avec les notes dont on a eu la bonhommie de les enrichir, remplit plusieurs volumes, auroit dû pour sa gloire demeurer dans l’obscurité à laquelle il l’avoit condamné. […] C’est une réflexion que le Spectateur doit à la jeune & jolie Elisabeth Pirson, fille de l’hôte célebre du Jardin aux Ours, à qui il en rapporte la gloire.
Jouissez, Le Couvreur, d’une gloire si belle.
Cela paraît dans l’exemple de David, qui comme il est rapporté au second Livre des Rois, jouait de toute sorte d’Instruments lors qu’on porta l’Arche dans la ville de Jérusalem, et dansait en la présence de Dieu, et à la gloire du Seigneur :« David ludebat coram Domino in omnibus lignis fabre factis, et cytharis et lyris, et Tympanis, etc. »« David saltabat totis viribus ante Deum » 2.
C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole témoigne incontinent après qu'il ne pourrait souffrir les assemblées de jeux et de divertissement, et qu'il mettait toute sa gloire et toute sa joie à considérer les merveilles des œuvres de Dieu : « Non sedi cum concilio ludentium, et gloriatus sum a facie manus.
C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole, témoigne incontinent après qu'il ne pouvait souffrir les assemblées de jeux et de divertissements; et qu'il mettait toute sa gloire et toute sa joie à considérer les merveilles des ouvrages de Dieu : « Non sedi cum concilio ludentium, et gloriatus sum a facie manus tuae.
L’importance de l’objet, le prix des invitations, l’immensité des recherches, l’espérance d’une gloire immortelle, & sur tout d’une riche récompense, ont produit une foule d’ouvrages & de plans. 1°. […] Il est tems de faire cesser ces reproches trop fondés des autres Nations jalouses de la gloire de la nôtre, &c. […] Son concurrent, dont on a suivi le plan, revendique pour lui-même la gloire de l’invention : Non nostrum inter vos tantas componere lites. […] Celui-ci s’épuise en complimens, en promesses, en rodomontades, le Prince y répond parfaitement ; il finit par donner un grand festin, en abandonnant tout ce qu’il a dans sa cabane, & le jour se passe en danses, en chansons à son honneur & gloire.
peut-on en condamner l'usage, comme contraires à la gloire de leur auteur ? […] Il est une concupiscence de plaisir, comme d'argent, de gloire, de gourmandise, et si cette concupiscence règne quelque part, c'est assurément au spectacle, où toutes les espèces sont distribuées. […] Quelques Philosophes ont appelé volupté le repos et la tranquillité de l'âme, ils en font leurs délices et leur gloire : vous ne soupirez qu'après les agitations des spectacles. […] Quelle doit être cette gloire que l'œil n'a jamais vu, l'oreille n'a point entendu, l'esprit de l'homme ne saurait comprendre !
Un Gustave pouvoit se passer de la simple peinture de ses belles actions ; ses victoires pouvoient remplir plusieurs Arcs triomphaux, & les Heros comme luy fournissent toûjours assez de matiere pour joüir d’une pleine gloire sans le secours des beaux Esprits.
qu’on applaudisse de toute sa force, et qu’on attire l’applaudissement de tout le public à l’ambition, à la gloire, à la vengeance, au point d’honneur que Jésus-Christ a proscrit avec le monde ?
La Tragédie les met pour quelques heures dans une situation qui leur paroît si agréable ; son sujet en lui-même, les mœurs ou le caractere de ceux qu’elle met sur la Scène, leurs pensées, leurs sentiments, leurs expressions, tout conspire à réveiller ou à flatter les inclinations que nous avons tous pour la gloire, pour la grandeur, pour l’amour, pour la vengeance, qui sont les mobiles secrets du cœur humain ; & plût à Dieu qu’ils ne le fussent que dans la Tragédie ! […] Quelle impression ne fait pas Phedre sur l’ame d’une jeune spectatrice lorsqu’elle charge Venus de toute la honte de sa passion, lorsqu’elle prend les Dieux à témoin : Ces Dieux qui dans son flanc Ont allumé ce feu fatal à tout son sang, Ces Dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le cœur d’une foible mortelle. […] Tantôt c’est le désir de surpasser ses rivaux, & de vaincre ses ennemis ; tantôt, & presque toujours, c’est la soif de la grandeur, ou l’amour de la Gloire qui lui prête le sien : ainsi soit par son éclat naturel, soit par tout ce qui l’accompagne, l’image de la Vertu affecte toujours l’ame du spectateur. […] C’est par-là que la Tragédie suspend l’impression du vice qui le domine ; elle en interrompt le cours par un mouvement contraire ; il s’anime à la vûe de la gloire qui environne les Héros ; il aime à se laisser enflamer d’une noble émulation ; il s’applaudit en secret de ce sentiment, dont le cœur le plus corrompu est toujours agréablement flatté, & peu s’en faut qu’il ne se croye vertueux, parce qu’il admire la Vertu. […] Rien ne manque donc plus à la véritable gloire du Poëte, parce que joignant toujours ce qui plaît à ce qui touche, & ce qui touche à ce qui instruit, il rassemble & il réunit tout ce qui peut faire sur nous une impression aussi agréable qu’intéressante, & aussi intéressante que solide.
On sçait encore combien Quinault se repentit de n’avoir pas fait des siens un autre emploi que celui auquel il doit toute sa gloire. […] Les droits communs à tous les hommes devroient-ils être refusés à des hommes entretenus par le roi, dévoués à l’amusement, à l’instruction, à la gloire de la nation, & devenus même, par le luxe des riches, une ressource pour les pauvres ? […] Notre premier acteur eut la gloire d’en faire pleurer quelques uns à Zaïre, à Brutus, dans un voyage qu’il fit à Genève.
Machiavel composa plusieurs comédies qui eurent du succès : elles sont satyriques & licencieuses, c’est le plus grand titre à la gloire dramatique. […] Les loix & les formes ne sont que la condamnation & le préservatif du Machiavélisme légal ; les canons n’ont plus que les loix ne font que le combattre dans l’ecclésiastique avide de dignités & de bénéfices, qui supplante un innocent, dépouille un possesseur, exprime comme d’une éponge le revenu, sous prétexte de la gloire de Dieu. […] A la guerre, il sonne avec la trompette, il tire avec le canon, il ravage, il brûle, il massacre tous les drapeaux de la gloire & de l’intérêt de l’Etat : les conditions les plus basses ont leur Machiavélisme ; on en voit le germe jusque dans les enfans.
Puisqu’il est plus difficile de faire passer une partie de l’Histoire de son Hèros dans un même endroit, il en réjaillit un nouveau mérite sur le Poète qui sçait le faire avec art ; & par conséquent sa gloire en est plus grande. […] Disons à la gloire des Français qu’ils sont les seuls peuples de l’Europe qui ayent voulu adopter l’unité de lieu ; il n’ont pas craint, ainsi que les Allemans, les Anglais, les Espagnols & les Italiens, de s’asservir à des règles trop génantes, aussi leurs Poèmes ne craignent ils aucune comparaison. […] Le nouveau Spectacle a la gloire d’imiter Eschyle, Sophocle & Euripide, qui dès la naissance du Théâtre pratiquaient cette règle, source de mille beautés.
Il serait dans son tort, si chacun l’avait adoptée ; au moins il a la gloire de l’avoir connue en partie.
Mais pourvu que la gloire de Dieu soit vengée, nous ne nous mettons pas en peine de ce qu’en pensera le monde.
Ses Œuvres achevés éternisent sa gloire.
Ne recherchent-ils en tout ce qu’ils font que l’honneur et la gloire de Dieu ? […] Paphnuce, qu’il n’aurait pas en l’autre vie un plus haut degré de gloire, qu’un certain Comédien. » Réponse. […] « Pour ne pas parler ici de ceux qui sont tellement plongés dans le vice, qu’ils font même gloire des choses aussi honteuses que le sont les adultères. […] cela peut-il contribuer à la sanctification des personnes, ou à la plus grande gloire de Dieu ?
En vérité vous ne pouviez rien faire de plus contraire à cette gloire que vous poursuivez si ardemment, car quelle estime peut-on avoir pour vous quand on voit que vous comparez si injustement deux personnes, dont les actions sont autant opposées qu’elles le peuvent être ? […] Pouvez-vous dire que Monsieur Le Maistre a fait dans sa retraite « tant de traductions des Pères u », et le comparer avec Desmarets qui fait gloire de ne rien traduire, et qui ne produit que des visions chimériques. […] Il s’est dérobé à la gloire du monde qui l’environnait, et il est vrai que pour s’en éloigner davantage, il a fait toutes les actions qui lui sont le plus contraires. […] [NDE] Racine parlait en effet des « statues » et « temples » élevés à la gloire des poètes antiques.
L’une est la gloire de la vertu, l’autre l’ignominie du vice ; l’une distingue avec honneur parmi les honnêtes gens, l’autre dégrade au-dessous de la canaille. […] ), étend cette décision aux Comédiens qui n’exercent pas par un intérêt mercenaire (s’il en existe quelqu’un), mais par des vues bien mal entendues de vanité et d’amour de la gloire : « Etiam eos qui ambitiosa ostentatione in scenam prodeunt. » On ne voit point d’exemple de ces dérogeances ; aucune famille n’a eu besoin de se faire réhabiliter. […] C’est dommage que la gloire que le théâtre prétend tirer des personnes illustres, soit couverte de tant de nuages. […] Je compte bien que les plaintes de ces prisonniers n’auront point de fin ; mais ne m’en soucie, les querelles des méchants font l’éloge de la justice, et la gloire des bons.
A la place des gladiateurs, combien de temps n'ont pas été en vogue ces tournois sanguinaires où par une valeur féroce la noblesse rompait des lances, se battait à fer émoulu, sous les yeux des Princes, et où les Dames spectatrices, par un mélange odieux de douceur et de barbarie, employaient leurs charmes à animer les combattants, se plaisaient à les voir répandre le sang pour leur gloire, en invoquant leur nom, et distribuaient des couronnes aux vainqueurs. […] Le scandale des grands, des supérieurs, des gens de mérite, est plus funeste que celui du peuple : on fait gloire d'imiter des vices qui semblent ennoblis. […] La scène donne le plaisir sans mélange, cueille la rose sans l'épine, débarrasse de la honte, et s'en fait gloire. […] L'amour de la gloire est le sentiment des Héros, le seul mobile des grands cœurs.
Après la victoire, portez cette tête à Minerve pour lui en faire hommage, c’est-à-dire, à la sagesse & à la vertu, qui seule en mérite la gloire, comme elle en a ménagé le succès. […] Tout tourne à la gloire de l’Auteur de tous les biens ; la Providence les distribue selon ses vues adorables. […] Je ne suis pas surpris que Nicolas de Lira, Denys le Chartreux & bien d’autres croient que Judith a réellement péché, mais que la beauté de son action & la gloire de ses succès ont couvert & fait oublier ses fautes. […] On montre cette tête comme un trophée, c’est-à-dire, elle affiche son intrigue, se fait voir par tout avec lui, & s’en fait gloire. […] Après sa victoire elle reprend ses exercices, elle chante des Cantiques à l’honneur du Tout-puissant, & au lieu de jouir d’une gloire si bien acquise, elle s’enferme dans la retraite, & passe dans les travaux de la pénitencé une vie qui dura plus de cent ans.
Au milieu des malheurs qui s’accumulent sur nos têtes, cette capitale offre un spectacle singulier par les contrastes ; quelques patriotes déployant dans ces cruelles circonstances l’élévation de leur ame, persistant avec une fermeté courageuse, mais stérile à parler, à agir en hommes libres, tandis que des perfides sacrifient lâchement la patrie à leur fortune, & préférent la splendeur honteuse du moment à la gloire immortelle de retarder du moins la ruine de l’état ; d’autres enfin indifférens rient de tout, & contemplant avec indifférence les événemens qui se passent sous leurs yeux ; ceux-ci se sont égayés au sujet de la puérile dispute qui s’est élevée entre deux grands au sujet des spectacles publics, il s’agit de savoir au nom duquel des deux ils doivent être donnés ou plutôt autorisés (tandis que tous les deux devroient s’y trouver déshonorés). […] Le Roi a voulu avoir part à la gloire, il a fait de la comédie une affaire d’État, il a acheté tout le vaste terrein de l’Hôtel de Condé, inutile au logement du Prince, il y fait bâtir un hôtel magnifique pour la comédie, & il en fait libéralement present à la ville de Paris, il est vrai qu’elle en fera les frais, & que le Roi lui permet d’emprunter à cet effet quinze cents mille livres, & donner à toute la maison de Condé le spectacle gratis, & les Comédiens sont trop reconnoissans pour ne pas y ajouter bien des pots de vin pour les Officiers : ainsi la salle de l’opéra a été bâtie aux dépens du public, au profit de l’Hôtel d’Orléans. […] Le grand Condé, & d’être ainsi couvert de la gloire, de tant de batailles, de tant de siéges dont les rayons rejailliroient sur elle ; les Officiers de la maison de Condé n’étoient pas moins intéressés à ne pas voir priver l’Hôtel de leur maître, de la gloire de loger les muses & les grâces, & eux-mêmes de la facilité de leur faire la Cour gratuitement & librement. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène. […] La tyrannie d’Henri VIII, l’horreur des persécutions, l’embarras des factions, les guerres civiles, les troubles de religion, ne laissoient pas le temps de cultiver la scène & avoient monté la Cour & la nation Britannique naturellement sombre, sur un ton grave & sérieux, fort apposé à la bouffonnerie & à la licence : le règne de la vierge Elisabeth fut plus favorable à Thalie, il vit paroître le fameux Shakespear qui en fit la gloire dramatique ; c’est le créateur de la tragédie Angloise, comme Corneille de la tragédie Françoise ; les Anglois le mettent de pair avec ce Poëte, quoiqu’il lui soit fort inférieur.
Dans ce misérable métier, ils font gloire d’immoler en quelque façon leur mollesse à Vénus et à Bacchus ; les uns par des dissolutions horribles, les autres par des représentations lascives et brutales. […] En effet, ce qui devait tourner à leur gloire, ne pouvait venir que de leur inspiration : et pour enseigner cette funeste science au monde, ils ne devaient point employer d’autres hommes, que ceux, dans l’apothéose desquels ils trouvaient un honneur et un avantage singulier. […] Les philosophes n’ont donné le nom de plaisir, ou de volupté, qu’au repos, et à la tranquillité de l’âme : c’est cette tranquillité qu’ils regardent comme le fondement de leur joie, de leurs divertissements, et de leur gloire. […] surtout quel spectacle plus éclatant que celui, où toutes les nations de la terre assemblées verront, et plus tôt qu’on ne pense, paraître le Seigneur au milieu des nues ; alors triomphant, alors plein de gloire, et de majesté, alors enfin reconnu pour le véritable fils de Dieu. Quelle sera en ce jour la joie des anges, la gloire des saints, la récompense des justes, et la magnificence de cette nouvelle Jérusalem, où ils iront régner éternellement ?
Dans le siécle de Louis XV, il parle encore de cet événement, pour diminuer la gloire de Louis XIV, en faveur de l’Impératrice qu’il met fort au dessus de ce Prince, dans la guerre pour l’élection de l’Empéreur ; les troupes Autrichiennes prirent la ville de Genes, qui lui avoit déclaré la guerre, le Sénat craignant que la Reine de Hongrie ne demandât une ambassade pareille à celle qui fut faite au Roi de France, & sans attendre les ordres, se hate de la lui offrir. […] 19 que Louis XIV autrefois avoit exigé que le Doge vînt lui faire des excuses à Versailles, avec quatre Sénateurs ; on en ajouta deux pour l’Impératrice Reine (dont la dignité étoit supérieure) mais elle mit sa gloire à réfuser ce que Louis XIV avoit exigé, elle crut qu’il y avoit peu d’honneur à humilier les foibles, & ne songea qu’à tirer des contributions, dont elle avoit plus de besoin que du vain honneur de voir le Doge de la petite République de Genes avec six Genois au pied du Trône Impérial, c’est un poëte dramatique qui parle ici ; un autre avoit dit : Allez, Doge, allez sans peine, vous jetter à ses genoux, la République Romaine en eût fait autant que vous.
D’un côté, il ferait face au Temple de Thémis, de l’autre à la Statue du bon Roi ; au lieu de l’entrée de la Place percée vis-à-vis la porte du Palais, il y aurait deux passages suffisans pour l’aller & le retour des voitures, dans les deux angles, & le Théâtre occuperait le milieu : on pourrait élargir, & orner d’un arc à la gloire du Dauphin, l’entrée du côté du Pont-Neuf : on ouvrirait plusieurs portes de côté sur les deux quais, dont celles du milieu seraient pour les carrosses, & la Place aurait quatre grandes issues, outre un nombre d’autres pour les gens-de-pied ; elle serait environnée de trottoirs, pour donner à ces derniers la facilité de faire le tour de la Place, & de se retirer sans danger : le quai des Orfèvres, toujours tranquille, se garnirait de deux files de carrosses, lorsque la Place ne pourrait les contenir tous. […] Si la Nation Française, dans les siècles de sa gloire, ne laisse rien à la Postérité qui prouve son goût pour les Spectacles, & l’estime qu’elle fait des chefs-d’œuvres Dramatiques en tout genre dont les Siècles de Louis xiv & de Louis xv l’ont enrichie ; c’est à leur opposition à sa Religion qu’il faut s’en prendre, & à l’espèce d’infamie que cette opposition répand sur le Dramatisme.
C’est en effet par ce moyen que nous pourrons espérer de ressusciter avec Jésus-Christ pour la gloire éternelle. […] Et mon dessein aurait heureusement réussi pour la gloire de Dieu, et pour le bien des âmes, n’eût été l’exemple d’une permission, qu’on dit avoir été accordée à la ville d’Alatre, voisine de mon Diocèse, contre une ordonnance semblable à la mienne, et comme l’on croit sans que votre Sainteté en ait eu aucune connaissance ; En vertu de laquelle concession, néanmoins, le peuple de cette ville croit pouvoir en sûreté de conscience persévérer dans sa mauvaise coutume, de célébrer la fête de saint Sixte Pape et Martyr, qui est le Patron de ce lieu, en dansant, et en assistant à d’autres semblables spectacles.
Je reverrai Claironk maîtresse de la Scène En longs habits de deuil sous les traits de Chimène Contre un cher ennemi, tendre objet de ses pleurs, Craindre de décider par ses vives douleurs La Justice d’un Roi qui l’aime, et qui balance, Ou Camille en fureur respirant la vengeance, Contre les jours d’un frère en ses criminels vœux Soulever la Nature, et l’Enfer, et les Cieux ; D’un laurier tout sanglant lui reprocher la gloire, Et le forcer enfin à souiller sa victoire. […] Tout change en un instant ; la nuit fait place au jour ; Mortels, reconnaissez le pouvoir de l’Amour : Le Palais s’envolant disparaît dans la nue, Un Parterre aussitôt le remplace à ma vue ; Du grand Servandoniab magique illusion, Effet de sa brillante imagination : Tout n’est qu’enchantement ; sous l’habit de Colette Arnoud subjugue Mars : le son de la trompette Rappelle en vain ce Dieu dans les champs de l’honneur ; Plus content, plus heureux de posséder son cœur, Qu’il n’était autrefois jaloux de la victoire, Pour la suivre il renonce aux hasards, à la gloire ; Et livrant sans danger, de plus tendres combats, Il met tout son bonheur à mourir dans ses bras.
On peut arriver à la gloire par plus d’une voie. Mais, direz-vous, il n’y a plus maintenant de gloire à composer des Romans et des Comédies.
Racine, alors peû dévot, ne pensoit pas qu’en faisant briller son talent, il faisoit le procès à son métier & au théatre, auquel il devoit toute sa gloire.
L’oreille y est charmée par la mesure, par la douceur, & par la prononciation des vers ; le nombre & l’accord des instrumens & des voix semblent s’y disputer la gloire de la ravir. […] Les Auteurs des Pieces de theatre suivent en cecy les vestiges de cet ancien ennemy de la Grace, dont saint Augustin a triomphé avec tant de gloire pour luy, avec tant d’avantage pour l’Eglise, avec tant de satisfaction, de reconnoissance, & d’honneur pour l’auteur d’un bien-fait si necessaire aux hommes. […] Dieu declare luy-mesme aux Puissances de l’Eglise, & du monde, qu’il ne leur pardonnera point une complaisance si contraire à leur devoir, au bien public, & à sa propre gloire. […] Rendez à la reputation de l’Estat, à la vostre, à la prosperité, au salut des peuples, à vostre prosperité, à vostre salut, à la satisfaction, à la gloire de Dieu, ce que plusieurs Payens n’ont pû refuser à la seule honesteré publique. […] Ce seroit aux siecles futurs à prendre le soin de l’entretenir ; ce seroit nostre gloire & nostre bonheur, comme nostre devoir de le faire.
Feijoo pour la sienne, qui lui fait dire que Rome n’a produit qu’un Ciceron, au lieu que l’Espagne a produit deux Seneques, & que si tant de personnes mettent Virgile au dessus de Lucain, ce n’est qu’à cause que Lucain étoit Espagnol, & que toutes les autres Nations sont envieuses de la gloire de l’Espagne. […] D’ailleurs Moliere ayant été copié par tout, est cause qu’on nous accorde par tout la gloire de la Comédie, tandis qu’on nous dispute encore celle de la Tragédie. […] Malgré l’intérêt que chacun y prenoit pour la gloire de sa Patrie, Corneille & Racine triomphoient toujours.
Ce qui fait la gloire de l’un peut-il ternir la gloire de l’autre ? […] Il n’y en paraît point à qui son confident, son ministre, sa cour, tout ce qui l’environne, ne tienne les propos les plus païens, les plus vicieux, les plus tyranniques, sur l’autorité, l’ambition, la vengeance, la fierté, l’amour de la gloire.
On trouva qu’il fesait tort aux autres Spectacles ; il lui fut défendu de se servir de la parole ; mais il s’avisa d’un expédient digne lui seul de le couvrir d’une gloire immortelle. […] Je vais apprendre au Public un trait de l’histoire de notre Opéra sur lequel on semble avoir jetté un voile, sans doute parce qu’il n’est pas trop à la gloire de l’Opéra-Comique.
Je serais bien bon, me dites-vous, de courir après une gloire si difficile à atteindre, tandis qu’on me présente des laurier que je puis cueillir sans me donner beaucoup de peines. […] Peu s’en faut qu’il n’abandonne son projet, & ne renonce à une gloire aussi singulière.
Combien durera sa gloire ?
La gloire dont ils se couvrent tous deux ensemble, réjaillit ensuite sur chacun en particulier.
En ouvrant ta Lettre, j’ai cru que ton mari, affichant le desordre, profitait de notre absence ; pour avouer publiquement une de ces Créatures dont le crime est l’état, que l’impudence annoblit, & dont les hommes mesurent la gloire, par l’atrocité du scandale qu’elles ont donné.
Il est vrai que les Poètes ne louent pas ces vices, mais en louant les personnes en qui ils se trouvent, et les couvrant de tant d’excellentes qualités, ils font que non seulement on n’a pas de honte de leur ressembler, mais qu’on fait gloire d’avoir leurs defauts, C’est ainsi que faisaient les disciples de Platon, qui contrefaisaient ses hautes épaules ; et ceux d’Aristote, qui affectaient de bégayer comme lui.
Les Dances nouvelles font la gloire & l’honneur des Bals, un surcroit de la mode, & une augmentation de beautez des Assemblée.
Cyprien en son Epître à Eucratius, c’est profaner la sainteté et la gloire de l’Eglise, et violer les regles de l’Évangile, que de permettre qu’elles soient souillées par la communication de personnes aussi infâmes.
L’illustre Chancelier d’Aguesseau pensoit bien différamment, dans son discours sur l’imitation par rapport à la tragédie ; il parle fort au long contre les spectacles, il dit entr’autres ces belles paroles, les caractères, les sentiments, les pensées, les expressions des personnages mis sur la scéne, tout conspire à reveiller, à réflecter les inclinations que nous avons pour la gloire, les richesses, l’amour, la veangeance, qui sont les mobiles du cœur humain ; les passions feintes que nous y voyons nous plaisent, par la même raison que les réelles, parce qu’elles en mettent de réelles dans notre ame, ou parce qu’elles nous rappellent celles que nous avons éprouvées : Rapiebant me spectacula plena miseriarum mearum. […] Eschile & Menandre n’avoient point à briguer la protection d’un comédien important, ils ne recevoient du moins leur gloire ou leur condamnation, que du peuple entier, pour lequel ils avoient travaillé. […] Cette passion passe de la capitale dans les provinces, le mal se glisse par-tout ; les gens dont l’état demande plus de gravité, ne sont pas plus sages que les autres : le Magistrat, l’Ecclésiastique, l’homme de guerre se disputent la gloire d’épuiser leur bourse, de perdre leur honneur, & d’altérer leur santé. […] Ce n’est pas pour acquerir de la gloire qu’il s’est engagé dans la carriere théatrale ; ce n’est pas par intérêt, ce n’est pas par libertinage : le metier d’auteur dramatique, tout glorieux, tout lucratif, tout licencieux qu’il est n’a d’attrait pour la grande ame du Prince, Marmontel, qu’autant qu’il lui procure la facilité d’être utile à l’humanité ; (la Réligion & la vertu sont autre chose) il desire de rendre ses semblables meilleurs ; (le théatre y réussit mieux que la Réligion & la vertu) mettez dans l’alambic un gascon, un poëte, un déiste, en voilà le résultat.
On y voit les trois états de la nature humaine ; d’abord innocente, & dans le jour de la verité ; ensuite rachêtée & enbaumant toute la terre dans ses progrès par le parfum de la perfection évangélique ; enfin élevée dans la gloire toute resplandissante de beauté. […] Il étoit tombé dans l’obscurité & le mépris, même de ses amis & de sa femme ; il est dans le grand jour de la gloire & de l’estime de tout le monde : Prima dies . […] Nous étions trois, dit-il, un nuage qui nous envelopoit se dissipa ; nous vîmes le soleil se lever dans tout son éclat, le nuage sublista en partie, de l’autre côté chacun vit son ombre projettée dessus, & ne voyoit que la sienne parce que le nuage n’offroit pas une surface unie ; mais ce qui nous étonna, c’est que notre tête étoit entourée d’une gloire ou auréole, formée de trois couronnes concentriques d’une couleur très-vive, comme l’arc-en-ciel. […] Rome au milieu du luxe effroyable qui regnoit à Rome au temps de Juvenal, étoit bien déchue de son aisance, de sa gloire & de sa grandeur.
Votre plume n’auroit-t-elle pas acquis la même gloire ? […] Le cœur donne du courage, de la gloire, de la témérité, il peut aussi inspirer quelque chose de plus doux, de là dépend une félicité parfaite, il faut pour y parvenir faire un choix avec goût & discrétion suivant simplement la sympathie qui fait pencher vers un objet plutôt que vers un autre (c’est pour le fixer qu’on se farde & qu’on étale des nudités) ; cette sympathie formera bientôt le sentiment qu’on nomme amour (une jolie femme n’en doute pas) ; que cet amour produiroit la délicatesse seule source des vrais plaisirs (ce galimathias feroit rire une Actrice). […] Si cette façon de s’unir trouve les hommes contraires, il faut sans balancer refuser leur compagnie (il n’y a rien à craindre) ; les hommes ne pouvant se soutenir sans elles (ni elles sans les hommes), ils seroient forcés à suivre leurs loix pour les posséder (par sympathie encore) ; le succès de ses leçons fut prompt, les hommes furent attaqués par les regards (purement spirituels), dont les feux embrasent leurs ames, ils furent animés d’une ardeur que n’inspire point la gloire (toute à la pointe de l’esprit) ; dès ce moment les mortels ne connurent point de bonheur plus parfait que d’aimer & d’être aimé. […] Aldegonde, Jurieu, Claude n’étoient rien moins que des mysantropes ; il est vrai que les synodes des Protestans ont défendu le bal & les comédies, & ils n’avoient garde de ternir la gloire de leurs principaux chefs, en leur faisant un crime de leur indifférence pour le bal & la comédie ; mais les Dames ont droit de déraisonner, il faut tout pardonner aux grâces.
La gloire de reformer le monde était réservée à ce nouvel Evangile, et sans doute il a fait de grands progrès, et il est capable d’en faire encore de jour en jour de plus grands, il a corrigé quelque affectation de langage, quelques façons bizarres et grotesque de s’habiller, en un mot les manières qui ont quelque chose de choquant et de ridicule, mais pour des vices réels, des dérèglements effectifs, ha ! […] Pour ceux qui ont un besoin réel et effectif de quelque divertissement, qu’ils en cherchent de convenables à la profession Chrétienne et à leur état particulier, car comme le besoin que nous avons de nourriture pour réparer ce que la chaleur naturelle consume et ce qui dépérit à tout moment, ne nous donne pas droit d’user de quelque aliment qui aurait des qualités malignes, et qui ne manquerait pas d’altérer nôtre tempérament, parce qu’il produirait un effet contraire à la fin que nous nous proposons, aussi la nécessité prétendue de se divertir n’autorisera jamais ces pernicieux passe-temps qui causent plus de ravages dans une âme, qu’une viande empoisonnée dans un corps, divertissez-vous à la bonne heure, mais comme des Saints, vous regardant en la présence de Dieu, lui offrant vos recréations, et les rapportant à sa gloire.
Lui dirait-on bien que c’est pour sa gloire qu’on les prend ? […] Ne se fait-on pas gloire d’y applaudir et d’en être touché ?
Oui, pour conserver la gloire prétendue des Théatres de la ville, & tenir les autres dans l’asservissement & le mépris, on a soin de tenir les boulevards enchaînés dans la sottise & le vice. […] Le Cardinal de Polignac a fait pour combattre Lucrece un ouvrage immortel qui vaut mieux lui seul que sa traduction & ses farces n’en font à Moliere : la vraie gloire n’appartient qu’à la vertu. […] Ils ont placé ce buste sur un piédestal dans le Foyer : c’est le Temple de la Gloire & de la Vertu.
La Tragédie d’Iphigénie me paraît très convenable au nouveau Théâtre : On pourrait dire que c’est une Tragédie sans amour ; puisque celui d’Achille (qui a tous les caractères de l’amour conjugal) est plutôt un devoir qu’une faiblesse ; et que c’est moins son amour, que sa passion pour la gloire qui donne lieu aux transports qu’il fait éclater. […] Pierre Corneille se fait une gloire de ne pas avoir traité l’amour, comme à l’ordinaire, dans sa Tragédie de Sertorius : Racine, au contraire, semble vouloir s’excuser d’avoir donné très peu de part à l’amour, dans sa Thébaïde : c’est que le premier était âgé et jouissait d’une réputation bien affermie ; le second était encore très jeune, et la Thébaïde était son premier essai. […] Dans Titus et dans Tiberinus, l’amour de la Patrie, ce qu’ils doivent à leur père, le soin de leur propre gloire, tout est faible et impuissant contre l’excessive passion qui les domine et qui subjugue leur cœur et leur esprit : cette passion est punie, comme elle le mérite, par la mort des deux frères ; et c’est là le cas unique où l’on peut, sans risque, la représenter sur le Théâtre.
Mais quand il serait vrai que la raison seule pût tenir lieu de vertu, la tragédie dont je parle n’enseigne-t-elle pas aux Rois, que leur intérêt personnel, celui de leur gloire et de leurs plaisirs ne peut jamais se séparer de l’intérêt général des peuples soumis à leur empire ? […] Quand ils pourraient convaincre l’esprit que l’amour de la gloire n’est en nous que l’amour des plaisirs physiques, pense-t-on que cette découverte, inutile à l’humanité, en faisant de meilleurs philosophes, fit aussi de meilleurs Rois ? L’amour des plaisirs physiques est commun à tous les hommes ; l’amour de la gloire convient à des Rois, et c’est dans leurs âmes qu’il faut l’exciter : c’est ce que Racine a fait avec tant d’art ; et Racine a du moins, sur tous les écrivains politiques ou moraux, l’avantage d’attacher ses lecteurs.
La pureté, qui fait toute sa gloire, y est dangereusement attaquée. […] qui n’ait pour motif la gloire de Dieu, & qui n’entre dans l’ordre de sa prédestination & de son salut. […] de toutes les vertus la plus attaquée sur le Theatre, c’est la pureté, la gloire de la Religion, le plus riche fleuron de la Couronne de l’Eglise. […] saint Thomas, dont la principale gloire consiste à s’estre rendu le fidele disciple des Peres, l’héritier de leur esprit, l’interprete de leurs sentiments, approuveroit-il ce qu’ils ont si solemnellement condamné ? […] pour mériter d’estre un spectacle de gloire à Dieu & à ses Saints dans toute l’éternité bienheureuse.
Les autres tragiques qui se font un devoir de l’adorer et une gloire de l’imiter, oseraient-ils crier à l’injustice pour eux-mêmes, si on fait voir qu’on ne prend à son école qu’un faux goût de sublime, qu’il égare plus qu’il n’instruit ? […] Il ajoute en parlant de l’oncle : Si les dieux le pesaient dans leur balance d’or, Dussent-ils opposer l’empire et la victoire, Ce nom chargé de gloire Entraînerait les dieux et l’avenir encor. […] Voltaire est le dieu à qui seul appartient cette gloire. […] Et quelle gloire méritent leurs exploits ? […] L’orateur chrétien parle avec autorité de la part de Dieu et pour sa gloire ; le devoir et la vertu forment son auditoire, la modestie et le silence y règnent.
Quelle gloire pour la Poësie de faire entrer la Pitié dans le cœur de Néron ! […] Le zele de cet Anglois pour la Tragédie, va jusqu’à la regarder comme la source de la gloire d’une Nation dans les armes. […] Ce n’est point à moi à combattre une opinion qui fait rejaillir sur lui une partie de la gloire de nos conquêtes. Quand je fais cependant réflexion que la gloire de la Grece à Marathon, à Salamine, à Platée, a précédé celle de son Théâtre, & que les Athéniens étoient occupés des Piéces de Sophocle & d’Euripide, lorsqu’ils se laissérent subjuguer par les Lacédémoniens ennemis des Spectacles, j’ai peine à me persuader que les grands Poëtes Tragiques rendent une Nation invincible. […] Quelle Tragédie cependant offre de plus pernicieux exemples que celle-ci, qui commença la gloire de notre Théâtre ?
Les Vestales de l’opéra, des Italiens, des François n’ont pas plus de droit à se faire ériger des autels ; ceux auxquels leurs amans les ont élevées pendant leur vie, suffisent à leur gloire, & doivent exclure les autres.
LEs Spectacles sont trop précieux aux hommes, par les amusemens qu’ils procurent, & par les avantages qu’on en retire, pour ne pas se faire une gloire d’être utile aux Poètes qui s’y consacrent.
Nos Neveux, se fesant une gloire de suivre notre éxemple, soutiendront que les Spectacles ont été imaginés, non pour faire bailler, mais pour éxciter au plaisir.
, dit Iosephe, les premieres avoient été instituées à la gloire des Dieux, & les secondes à la memoire des morts. […] Tellement donc que Dieu ne s’estant proposé pour fin des plus grands ouvrages qu’il a fait hors de luy-même, que nôtre sainteté, aussi bien que sa gloire, il a employé tous les moyens que sa sagesse a pû inventer, & que sa bonté nous a pû fournir pour reussir dans ce dessein. […] Outre qu’il est incontestable dans les principes de la pure morale Chrétienne, que tout plaisir que nous ne pouvons rapporter à la gloire de Dieu, & qui au contraire nous détourne de luy & de son service, est un plaisir criminel & defendu. Or pouvez-vous avec tout l’art & la science de bien dresser vôtre intention, rapporter le plaisir de la comedie à la gloire de Dieu ; oserez-vous luy dire, Seigneur, c’est pour l’amour de vous, à vôtre honneur & gloire, que je vais voir joüer & danser les Comediens ; en verité, M. […] Voulez-vous des spectacles de pompe & de gloire, considerez l’état de l’Eglise triomphante, les chœurs des Anges, la joye des Saints enyvrez d’un torrent de delices & de voluptez eternelles.
Si les malheureux qui y combattoient, n’y eussent souvent perdu la vie, leur gloire auroit été briguée avec ardeur, & tous les Romains auroient voulu être Gladiateurs. […] Rome entretenoit dans les siens l’idée de la vraie gloire, en avilissant une profession qui pouvoit les séduire.
Mais quelle gloire plus frivole, quel plaisir moins satisfaisant ! Voilà donc les panégyristes que vous ambitionnez, & c’est avec des Danseurs, des Comédiens, des femmes de mauvaise vie que vous partagez cette gloire.
Oseriés-vous lui dire : oüi, mon Sauveur, c’est pour vôtre gloire que je cours à ces spectacles, à ces assemblées mondaines, que je me presente devant ces objets scandaleux. […] si vous vous representiés chaque jour devant les yeux le détachement du monde, la fuite de ses pompes & de ses plaisirs, la haine de vous-même, la mortification de vos sens, la vie de la Foi, que vous avés embrassées, la conformité avec Jesus-Christ, qu’il exige de vous comme son membre & son enfant, si vous le compreniés bien, qu’il faut aimer Dieu de tout vôtre cœur sans retour, ni partage, que vous ne pouvés sans crime porter ailleurs vos affections & vos desirs, que toute pensée, toute parole, toute œuvre qui ne se rapporte point à lui, est l’œuvre de Satan, & par consequent criminelle, qu’un simple regard qui ne tend pas à lui & à sa gloire, lui deplaît, l’offense ; qu’une seule demarche quelque innocente qu’elle paroisse, si elle ne se fait pas selon la charité, nous rend rebelles & coupables : si vous les compreniés bien, dis-je, ces verités, vous gemiriés sans cesse, vous viendriés souvent au pied du Tribunal vous declarer coupable devant Jesus-Christ vôtre Juge, dont le Confesseur tient la place.
Aristote a une si grande autorité dans cette matiere, qu’il a trouvé par tout des Commentateurs, des Traducteurs, & qu’il a la gloire de pouvoir compter au nombre de ses Interpretes, le Maître de notre Théâtre. […] Ce n’est donc point par les peintures des mœurs, par la délicatesse des sentimens, par les pensées ingénieuses, que la Tragédie produit son plus grand effet : & les Grecs, qui dans tous les Arts destinés au plaisir excellerent sur les autres Nations, pour leur gloire & pour leur malheur, puisque leur Passion pour les amusemens frivoles, fut enfin la cause de leur ruine, eurent la véritable idée de la Tragédie, quand ils y donnerent tout au Pathétique & à la vivacité de l’Action.
Ce sera à un petit nombre de Personnes qui, quoique jouissant des délassemens de la Société, respectent la Religion ; A des Personnes qui sçavent que beaucoup de préjugés, dont on croyoit ne jamais revenir, ont néanmoins été détruits par la suite ; A des Personnes, enfin, assez généreuses pour faire valoir, auprès des Puissances, ce qu’elles auront trouvé de juste dans la Cause des Comédiens, & qui détachées d’intérêts personnels, chérissent tout ce qui peut constater la gloire de l’Etat. […] Personne n’ignore que la vraie gloire ne peut s’acquérir que par les plus chers sacrifices. […] On leur répond, sur l’autorité de plusieurs autres Théologiens, que les pompes du Démon sont dans le péché, & spécialement dans l’orgueil ; que les choses les plus riches & les plus brillantes ne sont point, en elles-mêmes, criminelles ; que le plus beau de tous les Spectacles est la contemplation du Ciel, de la Terre, & de la Mer ; que Salomon, dans sa gloire, n’étoit pas si artistement vêtu que le Lys des champs ; & que tous les efforts de magnificence, que peuvent faire les Souverains, ne valent pas un simple boccage que nous offre la Nature.
Le métier de Comédien est une sorte de prostitution, & la prostitution une sorte de comédie, même avec ce désavantage, que le théatre offre, représente, enseigne, embellit avec le plus grand éclat le crime, que les autres ne font que commettre en secret avec ignominie : l’un est le vice hydeux & dans les ténèbres, l’autre le vice paré de graces & couvert de gloire. […] A-t-on jamais lu dans les Heures des Comédiens ce bel acte : Mon Dieu, je vous offre George Dandin, les fourberies de Scapin, que je vais jouer ou voir jouer, pour l’amour de vous & à votre gloire. […] quelle jeune personne ne les prend pour modelle, & ne se fait gloire de les imiter ?
Mais qu'un Prêtre et un Religieux, à qui tout l'interdit, qu'un Corps de Religieux et de Prêtres, que tout en éloigne, se fasse une affaire sérieuse, un devoir, une gloire, de composer des traités de l'art dramatique, et des pièces de théâtre, et d'en faire représenter de tous côtés avec le plus grand éclat, c'est ce que le Collège apostolique n'a jamais cru être sa vocation ; et à prendre l'Evangile pour guide, personne ne s'aviserait de chercher des Comédiens dans la Compagnie de Jésus. […] Avouons de bonne foi que sans rien perdre de sa gloire ni de celle de son chef, la Compagnie de Jésus aurait pu ignorer et paraître ignorer un art si étranger à son état. […] Les Démons, dit Tertullien, prévoyant que le plaisir des spectacles serait un moyen des plus efficaces pour introduire et maintenir l'idolâtrie (disons-en de même de l'irréligion et du vice), inspirèrent aux hommes l'art des représentations théâtrales ; ce qui devait tourner à leur gloire, ne pouvait venir que de leur inspiration : « Dæmones prospicientes sibi, inter cætera idolatriæ, etiam spectaculorum inquinamenta, quibus hominem a Deo avocarent ejusmodi ostium ingenia inspirasse.
Aussi Dieu n’a pas choisi le Théâtre pour y faire éclater la gloire de ses Martyrs ; il ne l’a pas choisi pour y faire instruire ceux qu’il appelle à la participation de son héritage. […] Ceux qui courent après les premiers, regardent Jésus-Christ crucifié comme une folie, et comme une occasion de scandale ; mais ceux qu’il appelle à la participation de sa gloire par le renoncement à leurs désirs et à leur cupidité, le regardent comme la force et la sagesse de Dieu. […] Ne soyez pas indiscrets, mais sachez discerner quelle est la volonté du Seigneur, vous entretenant de Psaumes, d’Hymnes et de Cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos cœurs à la gloire du Seigneur.
J’ai du moins saisi la seule gloire où il m’étoit permis d’aspirer ; celle d’ouvrir la route & de composer le premier une Tragédie vraîment nationale. […] L’opprobre n’est pas plus héréditaire que la gloire. […] Le desir d’être utile à ma Patrie, l’amour de la liberté, de la justice, & non pas l’amour de la gloire, m’excite à rassembler mes forces pour entreprendre cette tâche nouvelle. […] Leur gloire grossit, pour ainsi dire, à mesure qu’elle s’éloigne.
Personne assurement ne méconnoîtra dans ces portraits la toilette & le visage d’une actrice & de toutes les femmes qui sont gloire de les imiter. […] La Fontaine eut mieux fait pour sa gloire de ne pas donner au public les amours de Cupidon & de Psiché ; car à quelque trait prês, d’un stile plaisant, naïf, amusant, satyrique à son ordinaire, c’est une misérable rapsodie. […] Au bout de l’année ses compagnons épuisés sans doute, & dégoutés, voulurent diversifier leurs amusemens, & aller chercher fortune ailleurs : ils se souviennent, & font souvenir leur vertueux Prince de sa chere Itaque, & de la gloire qu’il attend. […] Ce n’est pas pour la gloire qu’il part, enfin c’est pour enlever Zolis.
Personne ne prit la précaution de faire son testament avant de s’y rendre, Les Dames se firent gloire d’y porter le mousquet : elles savaient bien qu’il n’y avoit pas des coups à donner. […] Les Danseuses de l’Opéra n’ont pas la gloire de faire monter si haut la noblesse de leur extraction, ni la devotion de donner à leur danse cet air de sainteté de la main des Prophêtes. […] Les loix de la pudeur sont bien moins cheres que les graces de la beauté, l’honneur de la vertu que la gloire de plaire. […] Il dédaigne en honnête homme une gloire qu’il faut acheter au prix de la vertu.
Quelle peut être la fin d’un Poète qui dispense la gloire à ce prix ? […] En un mot l’irréligion, le luxe, la mollesse, la dissolution sont les seules vertus qu’ils reconnaissent et qu’ils couronnent : comme si les hommes n’étaient pas déjà assez enclins à ces vices sans les y provoquer encore par l’aiguillon de la prétendue belle gloire. […] « Ben Jonson après lequel il peut faire gloire d’errer, lui fournit plus d’un exemple de ce qu’il pratique ; que cela se voit dans le Chimiste, où FaceP. […] qui voudrait faire de si grands frais pour acquérir de la gloire, tandis qu’on en est quitte à si bon marché, en prenant une autre route ?
La gloire me suivra jusque dans le tombeau. […] C’est pour la gloire des Dames que je réclame le bon goût de Madame la Dauphine : quel moyen plus sûr de confondre l’orgueil de nos Philosophes du jour qui osent refuser du génie aux Dames ? […] Rien de plus aisé que de prouver que les femmes ont de tout temps été ce que les hommes les ont fait ; les Spartiates, les Gaulois, les Germains, avaient transmis aux leurs la bravoure, l’amour de la gloire et de la Patrie. […] Vous direz peut-être que ces Héroïnes ne doivent leur gloire et leur réputation qu’à la sagesse de leurs Conseils ; je vous réponds moi, qu’un mauvais Conseil peut bien tromper un bon Roi, et l’empêcher de faire le bien auquel il est porté, mais que les meilleurs Ministres n’empêcheront jamais un méchant Prince de faire du mal, un Monarque sans génie d’être petit en tout, un Monarque imbécile de faire des sottises.
Les papiers publics pouvaient-ils être mieux employés qu'à célébrer le triomphe d'une Actrice qui traverse toute la France pour répondre à l'admiration d'une grande ville, et la gloire d'une grande ville dont l'entrée d'une Comédienne illustrera les fastes ? […] La troupe des Comédiens ayant manqué en 1761, par je ne sais quelle raison, les Etudiants en droit formèrent une troupe, et les Etudiants en médecine une autre, qui par un beau zèle du bien public se chargèrent de fournir tour à tour au théâtre, et par une noble émulation pour soutenir la gloire des deux Facultés, se disputèrent à qui des Médecins ou des Juristes seraient les meilleurs Acteurs. […] En exerçant mon ministère, qui combat toutes les passions, je ne puis me défendre de la vaine gloire, surtout en parlant devant le Roi ; comment des enfants se préserveront-ils d'une vanité si naturelle ? […] Les garçons sont destinés à des emplois qui les obligent à parler en public, les gens d'Eglise, de robe ou d'épée ont besoin de l'exercice de la déclamation : les filles sont destinées à la retraite, leur vertu est d'être timides, leur gloire d'être modestes.
Vierge, environnée du soleil, de la divinité du Saint Esprit, qui la rend feconde ; du fils qui naît dans son sein, couronnée de gloire, élevée au-dessus de tout. […] Elle brille de la gloire de son époux, elle éleve sa tête jusqu’au ciel, supérieure aux variations de la lune, c’est-à-dire, aux vicissitudes des choses humaines. […] On peint ainsi les Saints après leur canonisation, couronnés de gloire. […] A ce signe de reprobation le démon reconnoît son palais, son trone, son temple, son autel, ses esclaves, ses victimes ; il y regne en souverain ; on se fait gloire de porter ses fers. […] l’une sera couronnée de gloire à la droite de Dieu, l’autre couverte de confusion avec les démons.
Lui a-t-il assuré une gloire éternelle ? […] La plupart des journalistes sont eux-mêmes adorateurs de cette vieille idole, ou font semblant de l’être, pour prendre le ton du jour ; & la plupart des auteurs comiques, pour rabaisser leurs contemporains, par un parallele banal & humiliant, & ne manquent pas de s’étayer du témoignage allemand que l’académie de Berlin a fait imprimer, pour remplir le vuide de son recueil, & en faire acheter des exemplaires à Paris, à la gloire du grand Pocquelin : par-tout un peu de charlatanerie. […] Mais qui osera braver cet écueil, & risquer sa gloire ? […] Pris du Temple de la Gloire, par, &c. auteur de plusieurs comédies. […] C’est bien diminuer la gloire du théatre, dont l’objet & le vrai but doit être d’échauffer le cœur & d’élever l’esprit de la nation, par les grands exemples & les beaux modeles qui l’ont illustrée .
Une mort universelle et subite frappera les habitants du monde ; les tombeaux s’ouvriront au son de la trompette des Esprits célestes, et Dieu paraîtra au milieu des foudres et des tempêtes, accompagné de toute sa Gloire. […] Missionaire Jésuite donc le Zèle sans bornes fera la gloire de son Ordre dans l’esprit de toutes les personnes d’une véritable piété, ne l’ai-je pas entendu, dis je, en prêchant sur le mariage, regretter de ne pouvoir appeler les choses par leur nom, et de ne pouvoir faire naïvement la peinture des impudicités qu’on rougit, disait-il, de nommer par un scrupule de bienséance toute mondaine, mais qu’on ne rougit pas de commettre, tant il est vrai, ajoutait-il, que le monde est parvenu au dernier degré de corruption ! […] Le vaillant Maréchal de Saxe put-il être insensible aux témoignages de reconnaissance que toute la Nation lui donna au Théâtre de l’Opera, en secondant par ses applaudissements l’ingénieuse politesse de l’une des Actrices3 Quelle gloire pour un Héros de voir les suffrages de son Maître confirmés par ceux du Public ? […] Gresset espère peut-être d’avoir part au degré le plus sublime de la gloire des Prédestinés, parce qu’il aura fait le mieux dont je suis incapable. […] Qu’ils sachent que l’intérêt de sa gloire ne lui fera jamais haïr une nation estimable par tant d’endroits et que les grandes âmes comme la sienne savent estimer et reconnaître le mérite dans leurs ennemis même.
quelle douleur pour le theatre de la nation dont les rivaux partageront, peut-être éclipseront la gloire ! […] Les vices & la passion, dit-on, contribuent au bien public, leur ressort fait l’héroïsme ; c’est-à-dire, que la sagesse de Dieu tire le bien du mal, & fait tout servir à sa gloire, même le péché. […] Qu’il doive encore sa gloire au désir de vous plaire. […] L’aventure de Campargue n’annonce que la corruption ; on auroit dû pour sa gloire l’ensevelir dans l’oubli. L’auteur n’a pas mieux ménagé sa propre gloire, la peignant & la chargeant d’obscénité, pour mieux souiller l’imagination de ses lecteurs, par une amorce trompeuse de vertu.
Pouvoir tuer un homme, c’est un art et science, l’avoir tué et massacré c’est gloire et honneur.
En un mot, nous faisons gloire d’avoir trouvé ce qu’ils cherchent toujours, et qu’ils ne trouvent jamais.
(le nom est en toutes lettres), fils du Dieu vivant, et époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre, et le partage à l’héritage de mon père ; en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.
Ma gloire, mon amour, mon cheval & mon frère ! […] Ce n’est pas du côté de la belle gloire que l’Auteur paroît avoir envisagé cette affaire. Cet Ecrivain, assez médiocre, suit en cela l’usage de tous les dramatiques : Auteurs & Acteurs, la bourse & le plaisir sont leur belle gloire.
N’éleveroit-il pas des monumens à sa gloire plutôt qu’à la leur ? […] c’est, je l’avoue, une douce chose de se livrer aux charmes d’un talent enchanteur, d’acquérir par lui des biens, des honneurs, du pouvoir, de la gloire : mais la puissance, & la gloire, & la richesse, & les plaisirs, tout s’éclipse & disparoît comme une ombre, auprès de la justice & de la vertu.
Il en est d’autres, non moins importantes pour sa gloire & pour notre bonheur, que vous verrez dans les occasions se développer également. […] C’est ce qu’on nomme la Philosophie de l’Histoire ; grand nom, sur lequel on comprend l’art de tout romaniser pour le bien des hommes & la plus grande gloire de l’Auteur ! […] Fausse gloire, fausse grandeur Logent par-tout le faux honneur. […] On sçait que les Poëtes Dramatiques attribuent à leur art la gloire d’avoir triomphé de la barbarie, & d’avoir adouci les mœurs publiques. […] Ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres, & à la vie laborieuse qu’ils menoient.
Elle fit revenir malgré lui sur la scène le pieux Racine, que la religion & la vertu en avoient arraché, & revivre les talens séduisans & les coupables écrits dont il avoit connu le danger & la gloire funeste qu’il arrosoit de ses larmes, & rallumer les feux demi-éteints de Louis XIV pour des jeux que, par un pareil motif, il avoit cru devoir s’interdire, & se reprochoit d’avoir trop aimé. […] La contagion gagna les communautés religieuses, qui se firent gloire de suivre un si grand exemple.
Alors les Spectacles leur étaient vraiment utiles, puisqu’ils n’entendaient parler au Théâtre que de la Religion qu’ils suivaient, des guerres que racontaient leurs annales, & de la gloire ou des infortunes de leurs ayeux. […] S’ils les travaillent avec soin, ils auront sûrement la gloire de réussir.
» Voilà le caractère Français, le goût du frivole, le Français même en convient et en rit, le petit maître s'en fait gloire : aucune nation dans le monde, ni toutes les nations du monde ensemble n'ont autant composé de romans, de comédies, de chansons, de petites poésies de toute espèce. […] Thalie a la gloire d'avoir triomphé du pesant bon sens, et d'avoir répandu sur tout un vernis de comique.
Ainsi tout le dessein d’un poète, toute la fin de son travail, c’est qu’on soit comme son Héros épris des belles personnes, qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.
Elle eût été plus utile que celle des Femmes savantes, & même une troisieme des Femmes ignorantes, vice très-commun & bien plus pernicieux que celui des savantes ; il en est qui ignorent, & affectent d’ignorer les premiers principes de la Réligion, des affaires du ménage, les loix de la politesse, de la bienséance, & s’en font gloire, & sont hors d’état d’élever leur famille, de veiller sur leur maison, & de remplir leur dévoir. […] Il court après la gloire de la beauté, il prétend ajouter à l’ouvrage de Dieu, donner des couleurs & des agrémens qu’on n’a pas reçu, & que Dieu ne veut pas donner, c’est censurer la providence, & la corriger ; tout cela est l’ouvrage du démon : Quod fingitur, opus diaboli. […] Le corps porte & glorifie son Dieu, la modestie regle ses mouvemens, la mortification réprime ses passions, le travail emploie utilement ses forces, voilà les livrées de la Divinité, les traits de son image, les signes de sa présence, les rayons de sa gloire.
Elles figureroient parfaitement avec leurs édits & declarations, & l’histoire, qui dans la vie des Princes ne parle guere, & toujours pour les blâmer, des comédies qu’ils ont donné, a grand tort de négliger cet article essentiel de leur gloire. […] Si peu de gloire , ajoute-t-il sensément, ne valoit pas la peine de mentir. […] La premiere de ses pieces l’éleva au comble de la gloire musicale, parce qu’il travailloit de génie sans connoître les regles de l’art, & que le Poëte devoit tout à l’art & à l’usage du monde.
Elles se sont une fausse gloire de marcher au milieu des pierreries, de fouler aux pieds les trésors ; encore si c’étoit pour en marquer leur mépris en Philosophe, mais non, c’est par ostentation, pour étaler leur opulence, & faire briller leur beauté : Soleis addunt margaritas, gestare non est satis, nisi calcent & per uniones ambulent. […] Tout le monde sait l’honneur que lui a fait Edouard III, Roi d’Angleterre, en établissant l’ordre de la jarretiere, dont les plus grands Seigneurs se font gloire d’être décorés. […] C’est elle-même qui le rapporte, s’en applaudit, & en rend gloire à Dieu.
La Volupté fut de tout tems regardée comme nuisible aux humains ; ceux qui ont sçu se défendre de ses charmes se sont acquis une gloire immortelle. […] Notre Opéra fut toujours hardi dans ses peintures ; il annonça dès en naissant qu’il serait peu scrupuleux : & se ferait toujours gloire de parler & d’agir librement. […] Je me hâte d’arriver au tems où l’Opéra-Bouffon s’éleva au comble de la gloire, à l’aide de la musique.
Rechercher un trépas si funeste à ma gloire ; Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire, D’avoir mal soutenu l’honneur de ma Maison ? […] Car le Christianisme a toujours fait l’unique noblesse ; et la gloire des Martyrs. […] Il faut donc que les vertus dont il prétend parler, et dont il dit que la Comédie est l’Ecole, soient celles-ci : une fierté pleine d’orgueil ; un mépris dédaigneux de tout le monde, un amour prodigieux de soi même, un désir insatiable du bien, de l’estime et de la gloire ; ces vices que Dieu punira éternellement dans l’enfer, sont les vertus éclatantes qui plaisent aux Amateurs de la Comédie, dans leurs Héros et leurs Héroïnes, et dont ils ne tâchent que trop, à la perte de leurs âmes, de se rendre les copies vivantes.
Vous êtes le premier qui ayez la gloire d’avoir vu dans ce personnage un vil Rhéteur, mais vous êtes habitué à voir partout ce que personne n’y a vu, n’y voit et n’y verra jamais : félicitez-vous donc seul aussi de ce bienfait des Cieux. […] On accusait avec la dernière lâcheté M. de Voltaire d’attenter à la gloire de M. de Crébillon ; je crus faire ma Cour à celui-ci en lui portant ma critique de Nanine pour la lui faire approuver en qualité de Censeur, j’allai le lendemain pour en chercher l’approbation. […] Elle était telle que la gloire que nous en recevions était encore plus flatteuse pour l’Auteur que pour nous.
., a adopté pour principe invariable que l’autorité des rois est sur terre, inférieure à l’autorité sacerdotale, et que cette autorité ecclésiastique peut, dans l’intérêt de la religion, et pour la gloire de Dieu, disposer ici-bas des trônes et de la vie des souverains.
Qu’ils n’aient enfin en tout cela que le bien seul de la jeunesse qu’ils ont à conduire, et la plus grande gloire de Dieu en vue.
Il fut peu d’années après dans la plus grande gloire par les pièces d’Echyle, Sophocle, Aristophane, etc. […] Maître de la République Romaine, qu’il ne tint qu’à lui de détruire, toutes ses affaires allèrent en décadence, il fut obligé de quitter l’Italie, et enfin perdit et sa patrie et sa gloire dans les plaines de Zama, où il fut vaincu par Scipion.
N’est-ce pas le théâtre qui remplit leur imagination, qui exerce leur veine, pique leur émulation, répand leur gloire, nourrit leurs passions, perpétue leur inutilité par la sienne ? […] Le célèbre Molière, l’homme du monde qui en avait le moins de besoin, puisqu’il était et si fécond en fines plaisanteries, et si riche des libéralités de la Cour, et si intéressé pour sa gloire à ne pas s’avilir par la bassesse des propos, Molière a échoué à cet écueil.
Sur ce magnifique Théâtre on voit avec plaisir la peinture disputer à la danse, à la musique & à la Poèsie, la gloire de charmer, de surprendre les Spectateurs.
Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.
Il se fait pourtant ensuite cette objection, que « c’est une doctrine qui paraît cruelle de n’avoir aucun égard à la fragilité humaine, et de damner les hommes pour des choses qu’on dira pour rire : cum etiam per jocum nos dicta damnarent » : à quoi il répond que, si on n’est pas damné pour cela,« on n’aura point dans le ciel le degré de gloire, où l’on serait parvenu si l’on n’avait point de tels vices ».
On doit donc regarder l’invention de la musique comme un présent que Dieu nous a fait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattants.
De là vient qu’ils sont toujours accompagnés d’une suite de Gardes, qui ne contribue pas moins à leur gloire qu’à leur sûreté, que les tambours ou les trompettes sonnent quand ils marchent, et qu’il se fait du tumulte et du bruit à l’entour de leur Personne pour en conserver la Majesté.
Augustin rapporte & admire un pareil trait d’un pauvre de Milan ; mais d’un style fort différent, il le rapporte à la gloire de Dieu, & dans son éloge n’en châsse pas le diable, avec qui il n’étoit pas si familier que Moliere. […] Elle se faisoit même gloire de multiplier ses images. […] Elle prostitue la gloire comme Laïs prostituoit sa personne, & Apellés ses crayons à tout ce qui ne mérite que le mépris. […] Parmi les portraits sans nombre, de sa famille ; voyez la sœur à demi-nuë, d’une blancheur éblouissante, & les trois graces dont la nature a fait la draperie ; il a mis ce portrait à côté du sien, ses yeux sont tournés sur sa sœur, dont il admire la beauté, il en rapporte à Dieu toute la gloire ; admirez sa simplicité & son innocence, elles font son éloge ; il est persuadé que son clergé, ses domestiques, tout ce qui vient dans son palais est aussi chaste que lui, & ne s’occupe que des chefs d’œuvres du pinceau.
en deux petites farces, composées en l’honneur de Moliere ; 2°. en son apothéose ; 3°. dans une statue à ériger à sa gloire dans le peristille de la nouvelle salle qu’on projette de bâtir. […] ) Leur gloire étoit bornée à l’éloge de quelque amateur, & aux intrigues de quelque libertin. […] Le Joueur, le Philosophe, &c. elle explique son projet pour la gloire de Moliere à son apothéose ; chaque piéce personnifiée vient à son tour. […] La France doit cherir en lui l’homme de génie, qui le premier a combattu sur la scéne, les vices, les ridicules & le faux bel esprit, & qui a été le premier Législateur de la société & du goût ; si les personnes les plus considérables, si les amateurs des lettres & des arts se réunissoient pour faire achever ce monument, à la gloire de Moliere, cet exemple seroit peut-être suivi en faveur des grands hommes qui ont illustré la scéne.
il est un garant plus flatteur, & dont mon cœur fait gloire de s’enorgueillir … tu m’estimes … qu’ai-je à souhaiter de plus … ton amitié fera ma renommée. […] La bravoure & l’amour de la gloire ne sont-elles pas les premières vertus des Sujets de Louis ? […] Les Perses vaincus, les Vandales exterminés, l’Afrique reconquise, les Maures défaits, les Goths d’Italie subjugués, l’empire au comble de sa gloire… tant de succès prouvent-ils qu’elle n’écoutait que ses passions & les fantaisies de son sexe ? […] Ce sage Ministre, la gloire de la France, qu’en vain l’envie a tâché de noircir, en connaissait mieux l’importance & l’efficacité que notre Devin champêtre, que par pitié j’épithète de petit atôme littéraire. […] Pierre le Grand, Czar de Moscovie, fait pour la gloire de l’humanité : on dit que dans les derniers temps de son règne, au sortir d’une débauche, s’amusait pour se récréer à massacrer ses favoris les plus chers.
Il y a une Providence qui veille à nos besoins essentiels ; celui qui nourrit les animaux, qui habille les fleurs de la Campagne, n’oublie pas une créature qu’il a faite à son image & pour sa gloire ; c’est entre ses bras qu’une Actrice doit se jetter, en renonçant aux secours qu’elle recevoit d’une main criminelle ; le nécessaire ne lui manquera pas : si les délices lui sont enlevés, elle doit s’en consoler, puisqu’elle rentre dans l’état d’où elle n’auroit jamais dû sortir.
Dès qu’on s’écarte des bornes de la sainte morale pour suivre des exercices qui n’en sont ordinairement que les signes, on hâte les graves progrès du fanatisme, qui dévore le cœur d’une ardeur sacrilège, et nous mène au crime ; on néglige insensiblement la raison pour embrasser la cause, et on ne recherche plus l’exercice de la sainte vertu qui nous porte à faire le bien, pour s’appliquer à fuir les moyens qui peuvent nous conduire au vice ; devenant ainsi inutile à la société et à soi-même, et ressemblant parfaitement à ces hommes que Le Dante, dans ses chants, nous peint indignes du paradis, parce qu’ils n’ont rien fait pour le mériter, et que l’enfer même refuse d’admettre parmi les siens, parce qu’il n’aurait aucune gloire de les posséder.
Il est bon d’un côté que les hommes voyent dans leurs semblables les excès où les portent souvent l’injustice & la passion ; & de l’autre, que les Ecrivains les plus jaloux de leur gloire sachent que les talens les plus décidés, le génie le plus supérieur, la réputation la mieux établie, ne sont pas à l’abri des caprices de l’ignorance, ou du préjugé. […] Il s’y livre en homme qui n’est pas moins esclave de cette passion que de la gloire de vaincre, & du desir des conquêtes. […] Allons dans vos Etats m’en donner un plus doux ; Ma gloire la plus haute est celle d’être à vous. […] En quelque extrémité que vous m’ayez réduit, Ma gloire inexorable à toute heure me suit. […] Maffei ait entrepris l’apologie du Théatre Italien ; qu’il ait tâché d’en rétablir l’honneur, & de convaincre les autres Nations de l’excellence des Tragédies Italiennes, il n’y a rien en cela que de louable, rien qui ne convienne à un Citoyen illustre, à un Savant zélé pour la gloire littéraire de sa patrie.
Le Seigneur s’en sit gloire. […] Toutes les filles aspirent à la gloire de la couronne, & s’efforcent de la mériter par leur sagesse ; les garçons aspirent tous au bonheur d’épouser la fille vertueuse qui sera couronnée : pas un ne pense à séduire les jeunes villageoises ; ce seroit l’en rendre indigne, & se rendre lui-même indigne de l’obtenir. […] Cet amateur du théatre, inconnu jusqu’à ce procès, qui ne lui ouvre pas le temple de la gloire, veut encore diminuer le prix, & prendre le ruban, la bague, les roses sur les vingt-cinq livres dont il est chargé, comme possesseur du Fief de S.
Ce fameux acteur rougissoit de cette gloire littéraire. […] Tous ces détours n’ont pu épargner cette tache à sa gloire : l’ouvrage même n’a pas réussi. […] Mais une circonstance à laquelle ne s’attend pas un homme qui a de la religion, de la vertu, & même du bon sens ; c’est que, dans ce vaisseau richement chargé, où l’on avoit embarqué des présens magnifiques pour quelque Nabab des Indes, & plusieurs compagnies de soldats, pour la garnison de Ponticheri, on avoit eu la précaution d’embarquer aussi une provision de femmes de bonne volonté, pour le service des passagers, des soldats & des matelots, & notamment une troupe de comédiens & de comédiennes, pour les divertir sur la route, & soutenir le théatre françois de la Compagnie des Indes, répandre sur les bords du Gange les grands noms de Moliere, Corneille, Racine, Crebillon, où ils étoient parfaitement inconnus, quoique leur gloire immortelle, disent nos oracles, ait rempli tout l’univers.
L’immodestie du théatre n’est ni obscure, ni douteuse, ni médiocre, ni passagère ; l’univers en est témoin depuis vingt siecles ; les Actrices s’en font gloire, & les spectateurs courent s’en repaître. […] Les uns & les autres combleroient d’éloges une retenue édifiante qui fait l’honneur & la gloire du sexe. Une Actrice est-elle jalouse de cet honneur & de cette gloire ?
Il ne nous est pas plus permis d’entendre parler des adultères des hommes et des Dieux, que les Comédiens pour gagner de l’argent chantent avec toutes les grâces dont ils sont capables (à l’Opéra) : « Nec fas est nobis audire Deorum hominumque adulteria, quæ suavi verborum modulamine prœmiis inducti celebrant. » Les Chrétiens se font gloire de la modestie et de la continence, ils respectent le mariage, honorent la chasteté, et fuient l’injustice et le péché. […] Je réponds qu’il y a peu de sagesse dans des villes où les amusements sont des affaires importantes : « Non sapiunt civitates quibus ludi pro re seria habentur. » Après tout, la cupidité, la vaine gloire, les crimes ne sont pas des jeux. […] Ce grand homme, qui a gouverné l’Eglise avec tant de sagesse et de gloire, dans une homélie sur l’Octave de S.
Tout est à Dieu, et n'a été créé que pour sa gloire. […] Tous les moments de la vie, tout ce que nous avons ne nous a été accordé que pour notre salut, tout jusqu'à une parole peut y nuire ou y contribuer, et augmenter la gloire ou la punition éternelle.
Il doit se picquer de bien faire & l’un & l’autre ; & quand il échet quelque sujet raboteux ou si peu traitable qu’il ne luy puisse approprier que mal-aisément son air, il doit en user comme les genereux, suivre le party du miserable, & qui doit le moins reussir, pour sauver la gloire de sa bonne foy & de son devoir. […] Aussi nostre Noblesse a toûjours consideré la Dance comme un des plus galants & des plus honnestes exercices, où de tout temps les Personnes les plus relevées & les plus honnestes ont tâché d’exceller, & ont fait gloire de reussir. […] , ne crut pas ny la Dance ny la Musique indignes de ses soins, & incompatibles avec la profession des Armes & avec l’amour de la gloire. […] Il n’est personne qui ait peine à s’imaginer qu’il est des gens de qualité, & autres qui dancent parfaitement bien la Dance ordinaire & serieuse, & qui emportent la gloire dans les Bals, & par tout où il s’agit d’un pas majestueux & simple, qui cependant ne sont point propres au Balet. […] Il est de la perfection d’un homme qui masque bien de ne point se faire connoistre ; que s’il fait quelque chose de singulier, & par-où il surpasse les autres, il sera assez temps d’en récueiller la gloire apres la consommation de l’Ouvrage.
Et comme il est plus aisé de descendre du grand au moindre, que de monter de celui-ci à celui-là, on peut d’avance leur répondre qu’alors ils partageront la gloire des maîtres de l’art, qui nous ont laissé des chefs-d’œuvres dans la Tragédie de pure action, & dans la Tragédie épisodique.
On ajoute : elle ne trouve de vraie gloire, qu’à répandre dans le Sanctuaire de la Religion qu’elle professe, celle que la France lui défere .
Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?
Il s’endort, pour ainsi dire, dans les bras de sa gloire, se néglige, & ne joue bien que par caprice.
qu’ils s’imaginent que le monde est heureux, lorsque ceux qui l’habitent, ne travaillent qu’à embellir leurs maisons ; et qu’ils ne font pas d’attention à la ruine de leurs âmes, lorsqu’on s’amuse à bâtir des Théâtres magnifiques, et qu’on détruit les fondements de la vertu ; lorsque les riches dans l’abondance des biens où ils se trouvent, mettent leur gloire à entretenir les débauches des Comédiens, pendant que les pauvres gémissent dans la misère, et que les choses les plus nécessaires à la vie leurs manquent.
., que s’ils y résistent il est en droit de les punir à titre de rebelles, et que s’ils font quelque entreprise contre l’intérêt de l’Eglise ou la gloire de J.
Ce système d’empiètement et d’usurpation d’autorité fut adopté par les ministres du culte, qui, foulant à leurs pieds les préceptes de la religion chrétienne, convoitaient les richesses terrestres de ce bas monde, et voulant, disaient-ils, s’en emparer pour la gloire de Dieu, ils s’appliquèrent, dans toutes les occasions, à en imposer au stupide vulgaire et à rançonner la crédulité.
On ne les verrait pas d’un côté pensionnés par le gouvernement et de l’autre un objet d’anathème ; nos Prêtres perdraient l’habitude de les excommunier et nos bourgeois de les regarder avec mépris ; et une petite République aurait la gloire d’avoir réformé l’Europe sur ce point, plus important, peut-être, qu’on ne pense.
Quelques Papes ont été plus vicieux, comme Alexandre VI, un de ses prédécesseurs, aucun n’a approché de son luxe & de son faste ; ce défaut dont on ne se défend pas, dont on se fait gloire, que le public se fait honneur d’imiter, fut-il exempt de vice grossier, ce qui n’arrive jamais, est plus nuisible au bon gouvernement, que le vice même qu’on cache, qu’on punit dans les autres, & qu’on n’affecte pas d’imiter. […] Paul Jove Panegiriste de ce Pape qui convient que sa vie voluptueuse & dissipée avoit terni l’éclat de ses belles qualités, & la gloire de son Pontificat, prétend pour l’excuser, que c’étoit moins la corruption de son cœur naturellement bon, que la facilité de son caractère, & la liberté de la puissance souveraine. […] Je ne doute pas que la sale de l’opéra n’imite enfin celle du théatre de Parme, elle mérite de voir servir tous les élémens à sa décoration, & ses murailles sont dignes du grand Prince qui daigne loger dans son Palais les divinités qui y étalent leur gloire. […] Son fils, dit Joli, jaloux de la gloire de sa mere, en a donné au public un recueil considérable après sa mort, avec une ample collection des ouvrages faits à son honneur, il en pleuvoir sur le Parnasse, on y trouve encore une pastorale en vers Italiens intitulée Mirtilla, que son éditeur assure très-belle, Bellissima Mirtilla favola boccaressia.
On a dit que Scipion & Lælius aimoient Térence, s’amusoient avec lui, corrigeoient quelque chose dans ses pieces, ce qui a fait dire, à la gloire du Théatre, qu’ils en étoient les Auteurs. […] Il riroit bien davantage, s’il entendoit dire que l’Eunuque & le Phormion sont, comme la bataille de Zama, la gloire de leur siecle. […] La Duchesse du Maine, Princesse aimable, pleine d’esprit, aimant la littérature, se plaisoit avec les beaux esprits, & en avoit quelques-uns à ses gages, qui ne la quittoient pas, & faisoient couler des vers à grands flots à son honneur & gloire. […] N’en voilà que trop pour la gloire des Acteurs, des Auteurs, des Admirateurs que le monde regarde de près est peu de chose !
Ces Ministres formés de la main de son père, étoient morts ou vieillis, & les baladins qui l’environnoient n’étoient point faits pour les remplacer ; c’étoit un parti nécessaire que celui de la retraite pour conserver sa gloire. […] Les États élevoient jusqu’au Ciel la gloire & la sagesse de son règne, & en méprisoient le tabarinage ; la générosité héroïque de son abdication l’y avoient forcée. […] Chanut, ami du Philosophe, Ambassadeur de France, ce qui est confirmé par une des lettres de cette Reine ou pour s’excuser de sa facilité à croire & à embrasser une nouvelle Religion, elle avance que depuis sept à huit ans, elle avoit des remords, de vives lumières qu’elle cherchoit à éclairer, & que Descartes l’avoit dessillée en bien de choses ; l’un & l’autre est possible, quoiqu’il en soit de l’aurore de ce grand jour & des Apôtres qui en ont ouvert la barrière à ses yeux ; ce n’est pas la peine de disputer à personne la gloire d’une si médiocre conquête, qui dans la vérité n’est ni honorable à l’Église, ni utile à personne ; dans la vérité comme dit Baile, quoiqu’elle professât le Luthéranisme à Stocholm, la Religion Catholique à Rome, elle n’étoit Luthérienne ni Catholique, elle n’avoit aucune Religion ; c’étoit une Actrice qui jouoit la comédie. […] Quittor.s-la, & faisons nous honneur de notre licence, réunissons la gloire & la liberté ; le monde sera assez dupe pour nous en croire & nous en louer.
Il ne faut qu'un peu de bonne foi pour tomber d'accord de ce que je dis; aussi Dieu n'a pas choisi le théâtre pour y faire éclater la gloire de ses Martyrs. […] Ceux qui courent après les premiers, regardent Jésus-Christ crucifié comme une folie, et comme une occasion de scandale ; mais ceux qu'il appelle à la participation de sa gloire par le renoncement à leurs désirs et à leur cupidité, le regardent comme la force et la sagesse de Dieu.
A Castres on joua une Comédie intitulée le Jugement de Midas, devant le Duc de Rohan, où le Sieur du Mont et autres Ministres assistèrent : Je sais bien que quelqu’un me dira, que les poèmes que ceux de la Religion représentent, sont examinés par les Pasteurs ou parpceux qui ont charge de l’Eglise ; et que lorsqu’il s’y rencontre quelque chose contre la gloire de Dieu, ou les bonnes mœurs, on ne les souffre pas représenter. […] Je souhaiterais pour sa gloire qu’il fût Imitateur d’un S.
Je sai bien que toutes mes actions n’en sont pas digues, mais quand d’Alembert est assis à table auprès de moi, il tourne tout à ma gloire. […] Que tous vos voisins soient persuadés que nous ne doutez de rien, que rien ne vous étonne, ne vous arrête ; que vous êtes un homme dangereux, qui ne connoit de regle que sa gloire & son intérêt ; que vous aimeriez mieux tout perdre que de fléchir. : comme ses sentimens supposent des ames peu communes, ils frappent, étonnent, étourdissent jusqu’aux princes. […] Ces riens sont la gloire ou la honte du général & même l’entousiasme.
Nos Poëtes, bien différens, n’ont en vue qu’un intérêt pécuniaire, ou une folle vanité ; ils veulent faire briller leurs talens & acquérir de la gloire, contens, pourvu qu’ils plaisent, même en se rendant nuisibles. […] Ses successeurs, incapables d’atteindre à ses sublimes qualités, s’attachèrent à copier ses vices, & réussirent à le surpasser par l’obscénité : méprisable talent, dont la gloire est une ignominie. […] On voit un nombre d’Acteurs choisis, parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer, & que la passion qu’ils expriment peut inspirer ; de jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, gagés pour peindre la passion de la maniere la plus vive, qui se font une gloire de l’inspirer ; des voix douces & insinuantes, des manieres engageantes, des paroles tendres, des vers composés avec art pour inspirer l’amour ; cet assemblage prodigieux de choses, dont une seule seroit une tentation, n’est-il qu’un amusement indifférent ?
Alors nous avons vu ce roi sacrifier sa popularité à leurs exigences, appeler toute la nation à l’expiation de ses fautes personnelles, à son repentir, à sa pénitence ; et la forcer à renier, pour ainsi dire, trente ans de gloire et de liberté. […] Les rois soucieux de la gloire ont mis à honneur la protection qu’ils ont accordée aux lettres et surtout aux œuvres dramatiques. […] Qu’est devenue la gloire de ce conquérant ?