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117. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Turpin, Histoire de Siam, rapporte qu’il est un jour dans l’année où l’on choisit une femme flétrie par ses débauches ; on la porte sur un brancard, dans toute la ville, au son des tambours & des hautbois, tout le monde lui vomit des injures, lui jette de la boue ; après l’avoir bien promenée, on l’abandonne sur un fumier ou sur un buisson, hors des remparts, avec défense de jamais rentrer. […] Celle-ci est déjà rapportée ailleurs ; l’histoire de l’Ordre de Saint Dominique, vie du Cardinal dél Prato, Tome I. […] Dans son livre du nouvel Evangile. il accuse le Cardinal Pallavicini d’avoir favorisé le théatre, & il est vrai que dans son histoire du Concile de Trente l. […]  2. forme une petite histoire singuliere.

118. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Et toutefois il y a là une grave erreur ;  car si l’on suit avec attention l’histoire dramatique des siècles postérieurs, il devient évident que c’est par une fâcheuse méprise qu’on a cru voir le berceau de nos comédiens modernes parmi ces troupes d’histrions anathématisés dès les premiers âges de l’ère chrétienne ; qu’on ne peut, sans mauvaise foi, les regarder comme les successeurs de ces derniers, et qu’il serait tout au plus permis de considérer comme tels ces acteurs en plein air, dont les parades précèdent dignement la représentation en cire de la Chaste Suzanne ou du Jugement de Salomon. […] Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants.

119. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Sa réflexion sur un fait de l’histoire ancienne, relatif aux Spectacles, b, 294. […] Notice sur son Histoire du Maréchal de Saxe, a, 116 Esprit (de l’) par Helvetius. […] Citation de son Histoire Littéraire des Troubadours, a, 166 Mimographe (le). […] L’histoire comparée à un Spectacle dramatique, 70. […] Bossuet, Evêque de Meaux, sur l’Histoire Universelle, 61.

120. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Quand ce Philosophe recommande aux Poètes, que les Héros de leurs Pièces ayent des mœurs, il ne veut point recommander qu’on ait soin de les rendre sages, vertueux ; mais qu’on les fasse parler selon l’Histoire, ou de la manière qu’ils se présentent d’abord dans un Poème.

121. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Hommes & femmes à demi-nuds ; gestes licencieux, attitudes lascives, histoires scandaleuses, crimes énormes ; le pinceau se prostitue à tout. […] Il peut y avoir quelque exagération dans ces faits attestés, pourtant dans l’histoire ; & que l’aveuglement des passions rend très-croyables. […] L’histoire nous rapporte plusieurs traits semblables des statues qu’il a fallu mutiler ou couvrir pour arrêter les excès que la vue des nudités faisoit commettre. […] A la faveur de ce passe-port, jugez des décorations & des rolles de l’opéra, qui n’est que l’histoire des amours des Dieux ; du théatre Italien, des petites piéces, des parades, qui ne sont qu’un recueil des traits de libertinage. […] On n’y voit rien d’indécent, point de tableau d’histoire, avec des nudités, dont la beauté peut faire honneur à l’art, mais deshonore l’artiste ; nudam corporum pulchritudinem, quæ sicut ornaiaram, sic dehonestat artistum.

122. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

& les Peres s’estans apperçeuz que ce mal estoit incurable & que les remedes l’empiroient au lieu de le guerir, s’aduiserent de diuertir l’vsage des masques que l’on faisoit en habit de fols, de Satyres, Comediens & Trajediens, ou en forme d’animaux, d’idoles & de monstres, & en leur place de representer la natiuité du fils de Dieu, le reueil de l’Ange aux Pastres, la Circoncision, l’estoille les trois Roys & semblables histoires. […] Ce neantmoins ayants par ceste diuersion abrogé l’vsage des masques que ressantoient le Paganisme : Ils n’ont laissé par apres de retrancher ces representations des histoires sacrees, preuoyant bien qu’il arriueroit ce qui est depuis aduenu, c’est qu’elles feroient reprendre ces vieilles erres & eronnees superstitions : de sorte que Innocent 3. s’escrie Collec. […] Materne desguisé aux festes de la Déesse Pesinonce mere des Dieux soubs l’habit & masque d’vn des garde-corps de l’Empereur attenta à la vie de Commodus : Combien de voleries, d’assassinats, de parricides, de meurtres, de rauissemẽs, d’adulteres, de larrecins ont esté commis par les masques ; Ie renuoy le lecteur aux histoires & exemples ordinaires. […] & bien-souuẽt leurs femmes ont enfanté des mõstres ou des enfans manchots, epileptiques, cõtrefaicts & difformes : Conrad Euesque d’Helebestad de bonne memoire discourut à Cesarius Celestin vne histoire aduenue en France d’vn prestre, Cæsarius l. […] Gregoire de Tours en l’histoire de S.

123. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — article » pp. 419-420

L’étude de l’Histoire & des Ouvrages de l’imagination, est pour lui ce qu’elle est pour le Peintre & pour le Sculpteur.

124. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

En lisant l’histoire du droit canonique, au chapitre de la puissance des rois, comme protecteurs des canons, on y voit que les ecclésiastiques y sont, à double titre, soumis à l’autorité séculière ; premièrement en leur qualité de citoyen, qui les soumet à la puissance temporelle, comme tous les autres sujets ; en second lieu, en leur qualité d’ecclésiastiques, ils sont également soumis au prince, qui, étant protecteur des saints canons et décrets des conciles, a droit de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise.

125. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

L’original de cette histoire se trouve dans le Talmud. […] Telle fut d’abord la comédie nouvelle des Moissonneurs, une parodie licencieuse du livre de Ruth, de l’histoire de Boos, qui mérita la censure d’un grand Archevêque. […] Les Comédiens avant de recevoir la piece, les spectateurs dans le temps de la représentation, les cotteries, les caffés, les soupers, les écrits après qu’elle a été représentée, tout le monde quand elle est imprimée, c’est l’histoire de tous les jours. L’histoire du théatre n’est que le détail de ses tracasseries.

126. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Et à cet égard l’Histoire de l’Académie Françoise fournit plusieurs exemples édifians. […] Il y demande si l’Histoire Sainte peut fournir un sujet au Poëme dramatique. […] C’est, osons le dire, l’histoire usuelle, l’histoire utile, celle du moment ». […] Il y paroît persuadé que ces Romans font peut-être plus utiles même que l’Histoire. […] Quant à l’Histoire que l’on veut subordonner au Roman, une grande partie du mal est faite.

127. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Qu’on parcoure l’Histoire des Nations ; dans leur prémière grossièreté, elles méconnaissent le genre dramatique ; leur ignorance se dissipe-t-elle ? […] Après un trait d’Histoire aussi fort en faveur des Spectacles, poura-t-on douter encore de leur utilité ?

128. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Isidore de Séville traite d’Apostats ceux qui fréquentent le Théâtre, 168 Judith, pourquoi son Histoire plaît, 310. défigurée par M. […] Selon lui, les hommes charnels abusent de certaines Histoires des Livres saints, 321 Justin Empereur permet aux Comédiennes de se marier aux enfants de famille, 136 Justinien Empereur, défend les Spectacles aux Evêques et aux Prêtres, 135.

129. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Histoire des Cas de Conscience. […] Caffaro, ce qu’il fit dans plusieurs discours, d’abord débités dans ses conférences, ensuite imprimées séparément & enfin recueillies en un volume, de beaucoup augmenté après sa mort, en 1732, ce qui fait un très bon livre intitulé, Histoire des jeux du théâtre. […] Pour les mysteres qu’une dévotion simple & grossiere avoit établie, qu’un corps de confreres comédiens représentoit, outre que c’étoit un objet très-borné, un spectacle momentanée qui revenoit très-rarement, qui n’eût d’abord rien de mauvais, où l’histoire maussadement défigurée, ne pouvoit plaire à des gens d’esprit, ni par le ton de piété aux libertins ; d’ailleurs dès qu’on vit ce pitoyable spectacle dégénérer en licence, & confondre monstrueusement la Réligion & le vice : on n’eut point besoin de loix & de décisions, ils deviennent l’objet du mépris qu’ils méritent. […] Il abandonna le gouvernement de ses états, & courant les bois comme Nabuchodonosor, il appelloit à grands cris Mariamne, comme si elle eût été vivante : il en fut malade à l’extrémité, ne guérit jamais parfaitement, & devint sombre, farouche, de mauvaise foi, d’une humeur insupportable ; mourut enfin misérablement, & termina sa vie par un trait de cruauté sans exemple dans l’histoire. […] Ce Prince fait dans les fastes du monde, & dans l’histoire de la Réligion une époque singuliere & unique ; il accomplit la prophétie de Jacob : Non egredietur sceptrum de Juda, & dux de semore ejus, donec veniat qui mittendus est.

130. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Si vous étiez aussi versés dans l’histoire de l’Eglise et dans ses saintes pratiques, que vous témoignez l’être dans les fables des Poètes, vous auriez su peut-être ce qui se passait autrefois aux Elections et aux Ordinations des Evêques.

131. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Si j’avais fait ces Discours pour le public, j’aurais donné au premier une autre forme et pour le second, je ne sais si cette enchaînure des sentiments des Docteurs de l’Eglise, avec l’Histoire du Théâtre qui n’a pas déplu à nos Savants, pourrait plaire aux gens du monde, eux qui voudraient que les questions les plus difficiles fussent terminées en quatre mots.

132. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Enfin on y trouve une Histoire intéressante des Ecrits pour & contre les Théatres. […] L’Auteur y a fait beaucoup d’augmentations, dont, entre autres, une Histoire des Ecrits faits pour & contre les Théatres. […] La fiction y a si peu de part, que ce n’est presque que l’histoire même enrichie des ornemens de la Poésie. […] Se peut-il que celui dont il fait l’histoire ne soit qu’un homme lui-même ? […] Dirons-nous que l’Histoire de l’Evangile est inventée à plaisir ?

133. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Puisqu’il est plus difficile de faire passer une partie de l’Histoire de son Hèros dans un même endroit, il en réjaillit un nouveau mérite sur le Poète qui sçait le faire avec art ; & par conséquent sa gloire en est plus grande. […] Je pense qu’il leur est permis de mettre en action toute la vie de leurs personnages, de sorte que leurs Tragédies sont l’histoire détaillée de leur Héros ; car je ne crois pas qu’ils ayent de Comédies ; parce qu’une action comique ou la peinture d’un ridicule, ne sçaurait être d’une si grande étendue qu’une action purement tragique. […] Lorsque vous êtes témoin de quelque avanture dans le monde, c’est ordinairement une seule personne qui l’éprouve : pourquoi donc, en peignant ce qui arrive tous les jours dans les Villes, ou bien dans la Campagne, ajoutez vous à l’Histoire un nouveau personnage ?

134. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Je veux me le persuader ; parce qu’il serait impossible autrement de mettre sur notre Théâtre aucun sujet tiré de l’Histoire.

135. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Notre bien aimée la Veuve Delaulne Libraire à Paris, Nous ayant fait remontrer qu’elle souhaiterait faire imprimer et donner au Public un Discours sur la Comédie, Histoire Critique des pratiques superstitieuses, qui ont séduit les peuples et embarrassé les savants, par le P. le Brun de l’Oratoire.

136. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

Que si cette histoire vous semble de trop fraîche date, lisez la vie de S.

137. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Cela ne paroît pas dans ses productions ; on n’y trouve qu’une connoissance médiocre de l’histoire de France, & une idée très-superficielle de l’histoire de l’Eglise. […] Il parcourt de même l’histoire des guerres entre la France & l’Angleterre, & ramasse avec soin tous les traits de ce genre. […] Dans la fable & dans l’histoire l’homme a toujours vécu dans une société toute formée, qui connoissoit la religion & la pudeur.

138. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Les sujets de nos Tragédies sont ordinairement puisés dans l’Histoire, les Auteurs se font une loi de respecter les faits attestés, et loin que le Spectateur, dans les circonstances inventées s’amuse à réfléchir que ce sont des fables, les larmes que l’Acteur lui arrache prouvent assez qu’il est frappé du tableau comme il le serait de l’original. […] » bt Loin donc que, conformément à l’histoire, M. de Crébillon ait eu tort de représenter Catilina éloquent, ferme et courageux, c’est au contraire par l’abus de ces grandes qualités qui ne sont pas des vertus qu’il cherche à le rendre, et qu’il le rend en effet plus odieux aux Spectateurs. […] Caton, que vous croyez un pédant, a pourtant été trouvé tel que l’histoire nous le peint, un vertueux féroce. […] » cf Vous voyez bien Monsieur que le scrupule de mettre de grands Criminels sur la Scène serait pusillanime puisque les produisant il en résulte qu’on en conçoit une horreur plus forte pour le crime, et que l’effet que vous craignez que leur exemple ne produise n’est qu’une chimère, puisqu’il ne s’est jamais manifesté depuis tant de milliers d’ans que l’histoire, l’épopée, la Tragédie et la Scène mettent sous les yeux des Scélérats ; mais Mahomet n’est point puni, non Monsieur.

139. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Racine, Histoire Ecclesiastiq. […] « La multitude, toujours avide du merveilleux, dit-il, séduite par le jeu des Actrices, frappée d’une nouvelle espèce de tragicomédie, fit grâce à ce mélange monstrueux de religion et d’impiété, de morale et de bouffonnerie » (Histoire du Théâtre, tome 9. […] Quand ès collèges il sera jugé utile à la jeunesse de représenter quelque histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elles ne soient point en l’Ecriture sainte, que Dieu n’a point donnée pour être jouée, mais prêchée, que cela se fasse rarement, par l’avis du colloque qui examinera la composition. » C’est ce qui a été ordonné par les synodes de Montpellier, Figeac, Nîmes, Vitré, S.  […] Prinn fut cité devant la chambre étoilée, condamné à voir brûler son beau livre, dont le P. le Brun a composé le sien, et lui les oreilles coupées. » Il n’y a pas un mot de vrai dans ce récit, comme on peut le voir dans Rapin Thoiras, et tous ceux qui ont écrit l’histoire d’Angleterre.

140. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

.), et comme lui toute l’histoire, que ses liaisons avec les Comédiennes, jusqu’à les traîner dans ses voyages et dans sa litière : « Inter quos ledica tua Mima pertabatur. » Ce qu’il appelle avoir perdu le bon sens, par un jeu de mots qu’on ne peut rendre en français : « Venisti Brundusium in sinum et complexum tuæ Mimulæ, cum in gremiis Mimularum mentum et mentem depeneres. » Ses débauches avec Cléopâtre, sa défaite, sa mort funeste, furent les tristes suites de son amour aveugle pour ces créatures, qui l’avaient d’abord perdu. […] Un plus grand détail serait inutile ; on peut le voir fort au long dans le recueil des statuts de la basoche, dans l’histoire de Paris et dans celle du théâtre, tom. […] On peut voir l’Histoire du Théâtre (Tom. […] et 2.) d’où nous avons tiré la plupart de ces faits, les statuts de la Basoche, Histoire de Paris, le Dictionn. des Arrêts.

141. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Chanoine Régulier de Chancelade, a entrepris une Histoire du Perigord : il a fouillé dans toutes les archives de la Province, pour déterrer des matériaux. […] Mais Mr. de Prunis est un homme d’esprit, Auteur d’une belle histoire, lié avec les Savans, nommément avec Mr. d’Alambert, Juge éclairé, qui se pique d’être impartial & véridique, honoreroit-il de sa protection une production informe ? […] L’Historien de la ville de Bordeaux a entrepris l’apologie de la doctrine & des ouvrages de Montagne, non-seulement dans l’Histoire de Bordeaux, mais dans un ouvrage fait exprès, Eloge historique de Montagne. […] Montagne dans ses Essais, dit-il, est des plus décidés & des plus célebres Egoïste : tout son livre n’est que son histoire & son portrait. […] Il aime dans tous les climats, aux risques de sa liberté & de sa vie : l’adultere, la pluralité des femmes ne l’effrayent pas, comme on peut voir dans l’histoire de ses premieres amours avec une provençale dont il devint amoureux à Boulogne.

142. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Le merveilleux n’est plus son aliment ; c’est l’histoire. […] [NDA] « Depuis quelque temps on met l’Histoire en Drame.

143. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Sur quoi je vous ferai souvenir d’une petite histoire que m’a contée autrefois un de vos Amis. […] En combien de façons avez-vous conté l’histoire du Pape Honoriusq ?

144. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Mais nous avons à leur répondre que notre Auteur, par égard pour le titre primitif de son Ouvrage, a cru devoir le conserver à ce qui en étoit une suite nécessaire ; & nous ajoutons que les relations fréquentes qu’il y a entre les Lettres sur les Spectacles, & l’Histoire des Ouvrages pour & contre les Théatres, ne permettent pas de les séparer.

145. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Pour moi qui ai l’âme craintive Je ne veux sonder cette rive, La nature du vrai j’ai pris, A dépeindre et tracer l’histoire, Dont la vérité sert de gloire, Et l’art de honte à mes écrits.

146. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

On lui donna une teinture de l’histoire, de la géographie, des languevivantes d’Europe, qu’elle parla toujours fort mal, & du latin, qu’elle entendoit passablement. […] Aucune de ses tragédies, même de ses histoires, universelles & particulieres, qui ne soient des romans, où les faits sont alterés. […] Ce n’est que dans l’histoire, sans avoir besoin de s’embarrasser, que le théatre & les romans ont puisé. […] L’histoire ne montre pas des Rois Ambassadeurs. […] On pouvoit mettre dans la bouche d’un Ministre toute l’histoire de la Ligue.

147. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

On a compulsé toutes les histoires, on en a extrait & répandu dans le drame les saillies agréables, quelquefois piquantes, qu’un esprit jovial & un bon cœur lui dictoient. […] Les poëtes ne sont pas obligés de savoir l’histoire ; mais ils ne doivent pas la citer, quand ils ne la savent pas : ils sont inexcusables de la combattre par leurs mensonges. […] Un courier, un espion arrêté, des papiers surpris, des secrets découverts, ce stratagême de se servir de la personne, de la main, de la lettre de créance, pour pénétrer, pour tromper l’ennemi, sont si communs dans l’histoire & si naturels, que le moins adroit s’en serviroit. […] C’est une indécence de faire un Roi Ambassadeur d’un autre Roi son égal : il n’y en a point d’exemple dans l’histoire. […] Qui a figuré comme lui dans l’histoire ?

148. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Mais qu’ai-je affaire de vous rapporter des exemples tirés de l’Histoire Profane, à vous qui la savez à fond : c’est à vous que je m’en rapporte moi-même. […] Car c’est un tableau où sont représentées des histoires ou des fables pour divertir, et plus souvent pour instruire les hommes en les divertissant et en les délassant de leurs occupations sérieuses. […] Toutes les Histoires (sans excepter même l’Histoire Sainte) ne se servent-elles pas de paroles qui expriment les passions, et qui rapportent des actions éclatantes dont elles ont été la cause. Sera-ce un crime de lire l’Histoire, parce qu’on y peut trouver une occasion de tomber ? […] [NDUL] Lampridius, un des écrivains de l’Histoire auguste Héliogabale, V (Collection Nisard, t.XIX, p.437).

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Deux fameux Auteurs entreprirent, dit-on, de faire une Chanson de Pont-neuf contre l’immortel Rousseau, le David & l’Horace de la France ; dans laquelle ils se proposaient de tracer l’histoire de sa naissance, & les avantures de sa vie ; il leur fut impossible d’atrapper le stile des Hales, & cette bêtise originale des Chantres enroués de la Samaritaine.

150. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

Ils se relevèrent quelque temps après sous une autre forme dont il ne s’agit pas ici ; mais comme l’on ne voit pas que Saint Thomas en ait fait aucune mention, l’on peut croire qu’ils n’étaient pas beaucoup en vigueur de son temps, où l’on ne voit guère que des récits ridicules d’histoires pieuses, ou en tout cas certains jongleurs, joculatores, qui divertissaient le peuple, et qu’on prétend à la fin que Saint Louis abolit, par la peine qu’il y a toujours à contenir de telles gens dans les règles de l’honnêteté.

151. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Tout cela suppose dans l’auteur, dans l’acteur, dans les décorations, le décorateur, le peintre, une connoissance de la Mythologie & de l’Histoire. […] Pour donner aux dieux, aux héros, aux princes les habits qui leur sont propres, il faut que le Tailleur costumier possede à fond la Mythologie, l’Histoire sacrée & profâne, ancienne & moderne, les mœurs, les usages, les modes de tous les peuples & de tous les siecles, les couleurs de chaque nation d’un pole à l’autre, sur-tout l’Histoire de France, les coutumes, les modes, les toilettes, depuis Pharamond jusqu’à Louis XVI : ce qui n’est pas une petite étude. […] L’histoire du Théatre fourniroit à la Comédie autant de matiere, & une matiere aussi intéressante que l’histoire grecque & romaine en fournissent à la Tragédie, & la mythologie à l’Opéra.

152. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XI. Si on a raison d’alléguer les lois en faveur de la comédie. » pp. 46-48

[NDUL] Bossuet pense sans doute à Tacite, qui a dit des astrologues : « Genus hominum potentibus infidum, sperantibus fallax, quod in civitate nostra et vetabitur semper et retinebitur » (Tacite, Histoires, I, 22).

153. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

Parce que ce Siècle a été le plus fécond en Ouvrages pour et contre la Comédie, et parce que c’est celui où nous vivons, je me contenterai d’en rapporter l’Histoire, sans remonter aux Siècles précédents.

154. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

[NDA] Histoire du Théâtre Italien.

155. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit comprise en l'Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée, aussi que cela se fasse rarement, et par l’avis du Colloque, qui en verra la composition.

156. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Il parut en 1762, une histoire abregée, dit-t-on, du Port Royal, par Racine ; on fait dire à Boileau que c’est le plus parfait morceau d’histoire que nous ayons dans notre langue . […]  12. fait sans pudeur, l’histoire des ses amours, avec une femme mariée ; il dit qu’ayant su qu’elle devoit aller à la comédie, il s’y rendit, s’approcha d’elle, comme par hazard, s’assit à son côté, il se lia si bien avec elle, qu’il en vint au dernier crime. […] Ses intrigues sans nombre, sont presque toutes avec des actrices ; ce sont les héroïnes de Paphos : son imagination & sa plume ne pouvoient choisir de plus vaste champ ; il fait leur histoire avec la sienne, & celle de plusieurs personnes distinguées, aussi libertines que lui, qui, comme lui fréquentoient le théatre, & ne pouvoient manquer de fournir bien des aventures : ses folies quoiqu’innombrales & très-variées, n’ont rien que de vraisemblable.

157. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Les Journées amusantes de Madame de Gomez sont assez bien écrites, il y a de beaux sentimens, des traits d’histoire intéressans ; quoique d’une érudition affectée & trop recherchée pour une femme qui certainement n’a jamais lu la moitié des livres qu’elle cite, sur-tout pleins de galanterie, sans obscénité il est vrai, mais dangereuse pour des femmes, des jeunes gens, des cœurs frivoles qu’elle nourrit de cet aliment pernicieux. […] Qui s’attendroit qu’au milieu de cette multitude d’histoires galantes que débitent cinq ou six amans avec leur maîtresses qui passent quelques jours dans une maison de campagne à jouer, à se promener, à boire & manger, à dire des choses tendres, en un mot des journées amusantes, c’est-à-dire, au milieu de toutes les frivolités dont leur cœur & leur tête sont remplies, on s’avisat de traiter des affaires de la Régale & de Boniface VIII, de faire le procès au Pape Innocent XI de rapporter & d’éplucher les brefs qu’il écrivit, & ce que fit alors contre lui le Clergé de France : risum teneatis amici  ? […] Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur. […] Pavillon & Port royal, & dans leurs sentimens par conséquent très opposé aux spectacles ; c’étoit le ton du jour, car le Jansénime alors naissant cachoit ses erreurs, se disoit un phantôme & ne parloit que de morale sévère, insensiblement il a gagné du terrein & levé le masque, il seroit inutile de citer des passages de l’Évêque de Vence, soit de son histoire ecclésiastique, soit de ses paraphrases, soit de ses vies, soit de ses panégyriques, ses instructions, ses lettres, soit de la morale qui porte son nom, & qui n’est pas de lui, mais de M.

158. (1674) Le Theâtre François pp. -284

C’est, MONSEIGNEVR, à ce Nom fameux, & que d’ailleurs l’Histoire aura soin de conseruer, que ie prens la hardiesse de consacrer cet ouurage. […] Histoire de la Troupe du Marais. […] L’Histoire est rarement portée sur le Theatre dans toute sa pureté, & quand elle se trouue trop nüe, elle ne refuse pas quelques agrémens que l’inuention du Poëte luy peut donner. […] Histoire de la Troupe du Marais. […] Auant que de toucher ce grand’changement, il faut donner aussi l’histoire de cette troisiéme Troupe, dont le regne a esté court, mais qui a esté fort glorieux.

159. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Enfin, insistera-t-on, si le comédien représente l’ouvrage du Poête, celui-ci ne retrace dans son Poëme qu’une action passée, qu’il tire de l’Histoire, ou même d’anciens auteurs qui l’ont traitée avant lui. […] L’Histoire nous offre à la vérité, nombre d’événemens tragiques.

160. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Parmi cette foule de méchantes raisons, je m’arrête aux principales, car il serait impossible de les rapporter toutes, on allègue que la comédie ou tragédie est une peinture, et une représentation fidèle d’une action, ou plutôt de quelque événement dans sa substance et dans ses circonstances, et qu’elle n’est différente de la lecture de l’histoire, que nul ne s’avisera de soutenir être défendue, qu’en ce qu’elle représente d’une manière vive animée, et pour ainsi dire personnelle, ce que l’autre ne raconte que comme passé, et d’une manière morte et sans action. […] Sinon un vain plaisir qui sera d’autant plus vif que la pièce tracera plus fidèlement le portrait de nos maladies secrètes, dont elle est l’attrait et la pâture, « plena, comme dit saint Augustin, fomitibus miseriarum mearum », j’avoue que l’histoire intéresse de même le lecteur dans les actions qu’elle représente, et qu’il est malaisé de lire la Romaine, sans détester les cruautés de Marius et de Sylla, la profonde dissimulation de Tibère, aimer la clémence d’Auguste, sans grossir le parti de Pompée contre César, mais quelle erreur de ne savoir pas distinguer entre l’art de décrire les méchantes actions pour en inspirer de l’horreur, et celui de peindre des passions tendres, agréables, délicates, d’une manière qui en fasse goûter le plaisir, ne doit-on pas avoir quelque honte de confondre deux choses si opposées ?

161. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

En Espagne comme le naturel est plus grave les représentants qu’ils appellent y sont plus modestes et plus sérieux, et outre qu’ils ignorent ce que c’est que Farce, ils ne représentent pour l’ordinaire que des Histoires véritables ou des feintes qui approchent de la vérité comme l’on peut voir par tant de riches pièces que Lopé de Vega Carpio le plus fertile et le plus estimé de tous les esprits Espagnols a données au public. […] Si bien que comme les Images des Temples sont comme les livres des simples, aussi les représentations leur servent de lecture et leur apprennent diverses Histoires tant saintes que séculières dont ils tirent beaucoup de lumière et d’instruction.

162. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. […] Les Romains délivrés des longues inquiétudes que leur avoit causées Carthage, commencerent à chercher ce qu’avoient dit de bon les Tragiques Grecs : ils oserent même, dit Horace, marcher seuls en mettant sur leur Théâtre des Sujets pris dans leur Histoire & dans leurs Mœurs,   Vestigia Græca Ausi deserere, & celebrare domestica facta. […] Ce Roscius a laissé un nom si célebre qu’il mérite dans l’Histoire du Théâtre une place d’autant plus honorable, que fameux par sa supériorité dans sa profession, & par une probité rare dans sa profession, il a reçu de Ciceron ce grand éloge, qu’il paroissoit seul digne de monter sur le Théâtre, & seul digne de n’y pas monter.

163. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Nous y voyons de violentes passions ennoblies avec art ; des sottises héroïques consacrées par de vieilles fables ou histoires ; de beaux sentiments, qui ne sont à bien dire que des saillies extravagantes d’ambition et de vengeance ; des fantômes de vertu, qui en imposent par un vain coloris de grandeur ; des personnages qui, par leur caractère, leur rang, leurs sentiments et leurs exploits, réveillent au fond de l’âme et flattent des inclinations vicieuses d’où naissent en nous les révolutions les plus funestes. […] Dans un sentiment de mépris pour la faiblesse d’un empereur et d’un Romain, qui balance comme le dernier des hommes entre sa maîtresse et son devoir ; qui, flottant incessamment dans une déshonorante incertitude, avilit, par des plaintes efféminées, ce caractère presque divin que lui donne l’histoire ; qui fait chercher, dans un vil soupirant de ruelle, Titus, le bienfaiteur du monde et les délices du genre humain. […] » « Qui peut se dire à soi-même qu’il n’a contracté aucune tache en sortant d’un lieu où les deux sexes se rassemblent pour voir et être vus, et pour voir des spectacles consacrés aux dieux des nations, où on décrit leur histoire, où on peint leurs amours, où on représente leurs infamies sous des voiles qui en diminuent l’horreur et qui en augmentent le danger ?

164. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Néanmoins quand en un collège il sera jugé utile à la jeunesse de représenter quelque histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit point prise de l’Ecriture sainte, et que cela se fasse rarement par l’autorité du colloque qui en verra la composition. » Cette discipline constante dans la réforme est prise des synodes de Vitry, de Nîmes, de Montpellier, de Figeac, de S. […] Il faut que ce soit, non des comédies toujours plus libres, plus malignes, plus frivoles, mais des représentations sérieuses de quelques histoires, qu’on ne prenne jamais des sujets de l’Ecriture, qui ne doivent pas être mis sur la scène. […] Le Journal des Savants, la République des Lettres, l’Histoire des ouvrages des Savants, etc., ne se sont jamais amusés à ces frivoles analyses, aux débuts des Actrices, aux compliments des Acteurs, et ne parlent des spectacles qu’en passant, par occasion, comme d’un objet inutile et dangereux.

165. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

C’est un tableau très-divertissant que celui d’Hercule aux pieds d’Omphale, cet homme, si célebre dans la fable, & sur la scene, vraisemblablement copié en partie sur l’histoire de Samson aux pieds de Dalila. […] Chacune de ces confrairies a ses loix, ses usages, son esprit particulier ; toutes les histoires en sont pleines ; leur variété est infinie ; le détail en seroit inépuisable. […] L’empire du Mexique dans l’Amérique septentrionale, peut être aussi puissant que celui du Pérou, n’étoit pas aussi bien policé quand il fut conquis par Fernand Cortez, soit que les peuples y fussent moins spirituels & moins traitables, soit que les Princes eussent été moins heureux, & moins Philosophes que les Incas ; peut-être que n’ayant pas eu d’Historien comme Garcilasso de Vega, du sang royal, fort instruit des affaires du Pérou, nous ne connoissons point l’histoire du Mexique ; du moins est-il certain par tout ce que nous en savons, qu’on n’avoit point à Mexico, comme à Cusco & à Lima, un théatre régulier, où l’on représentât de vrais drames selon les regles de l’art, soit dans le genre noble entre des grands & des Héros, les seuls que permettoient les Princes Péruviens, soit dons le genre subalterne, bourgeois & bousson, comme en ont tous les théatres d’Europe. […] Ces petits ouvrages tenoient lieu d’histoire, on les récitoit dans les places publiques, on les faisoit apprendre aux enfans, on les transmettoit à la postérité. Telle étoit l’histoire des anciens Gaulois, dont les Druides chantoient les exploits, & chez qui ces poësies étoient les monumens, chants sérieux & peu amusans.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

L’histoire du théatre a oublié de faire mention de ce début, & de faire l’éloge de ce débutant. […] Louis en demanda l’établissement au Pape & l’établit dans son royaume, comme le rapporte M. de Fleuri, qui savoit mieux l’histoire & pensoit plus religieusement que l’Auteur des Essais. […] L’histoire des guerres de l’Angleterre contre la France, qui remplit le troisieme tome, est un tissu de traits la plupart faux ou malignement défigurés, contre les Papes, les Evêques, les Prêtres, les Moines, & contre tous les Princes & Ministres, tant Anglois que François, sur-tout s’ils ont eu quelque respect pour l’Eglise ; car chez lui c’est un crime & une bassesse impardonnable, qui rend méprisables les plus grands Monarques, & il a beau jeu. […] A s’en tenir même à ses malins portraits, cet homme dont les comédies annoncent de l’aménité dans le caractère, semble dans cette histoire pétri de fiel, le répand à grands flots sur tout ce qu’il rencontre, & va même le chercher au loin sans nécessité. […] Il ne manque à cette belle histoire que la vérité.

167. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Catherine avoit des Comédiens à ses gages pour la divertir, mais par un exemple peut-être unique dans l’histoire elle avoit aussi à ses gages une troupe de femmes galantes qui la suivoient partout, même dans ses plus longs voyages. […] Les histoires sont pleines de ces traits qui font peu d’honneur aux deux parties, & à la personne qu’on met en œuvre. […] L’histoire n’en a conservé aucun trait. […] Qu’on lise l’histoire. […] Benoit, Diocese de Perigueux, dont on lui donne le nom, sous lequel seul il est connu, n’a point écrit une histoire, mais un recueil en plusieurs volumes d’historiettes galantes.

168. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

L’Histoire, le Théâtre, la Poésie, une sage Critique, sont des occupations dignes de tous les Littérateurs qui veulent illustrer leur nom.

169. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

« à chanter ou les louanges de Dieu ou les histoires des Paladins ou d’autres choses honnêtes en temps et lieu convenable.  » Un si saint homme n’appellerait jamais honnêtes les chants passionnés, puisque même sa délicatesse va si loin qu’il ne permet pas d’entendre « le chant des femmes » Ibid.

170. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

S’il vous faut des spectacles, le ciel & la terre, l’histoire, les cérémonies de la religion, les saintes Ecritures, l’Histoire profane, les arts, les sciences, vous occuperont plus agréablement, plus utilement, plus innocemment, &c.

171. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Voici mes preuves, la nouvelle histoire du théatre Italien m’en fournira. […] S’il n’en vouloit pas imaginer, il en eût trouvé une infinité dans les histoires & les calendriers du théatre, qu’une main légère y eût agréablement enchassés. […] L’histoire d’Artois fait mention d’un Abbé de Liesse.

172. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

On raconte une histoire assez plaisante, qu’on prétend être la cause de cette anthypatie qu’il est si facile d’entre-voir. Cette histoire est du moins la preuve que ce n’est pas d’aujourd’hui que les Musiciens Français n’aiment pas leurs rivaux d’Italie : j’ai cru que le Lecteur la lirait ici avec plaisir. […] Bonnet, Histoire de la Musique & de ses effets.

173. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Relisez l’histoire ; vous y lirez cent mille traits de passion. […] Vous êtes dans l’état d’un homme dont j’ai lu autrefois l’histoire. […] Cette histoire, Monsieur, est la votre jusqu’au dénouement ; j’aime du moins à le croire ; j’aime à penser que vous ne haïssez, ne méprisez tant les femmes, que parce que vos chagrins, vos réflexions, vos sociétés ont nourri l’enfance d’un premier préjugé.

174. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Les Auteurs de Romans, d’Histoires, d’Épîtres & particuliérement d’Héroïdes, loin d’être naturels dans leurs Ouvrages, & de chercher à dire des choses qui nous concernent au moins un peu, se perdent dans le pays de l’imagination, & n’écrivent que des chimères ; leur stile maniéré, plein d’un faux brillant, n’est qu’un vrai persiflage.

175. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

[NDE] Dans l’ouvrage auquel ce livre fait suite, l’auteur trace l’histoire des comédiens, en commençant par les Grecs et les Romains, avant de tracer les trois âges des comédiens sous les rois de France.

176. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Pelisson nous l’apprend dans son Histoire. […] N’y a-t-il que de grands tableaux d’histoire, qui sont sans doute les plus parfaits ? […] Dans une vieille Histoire des Vaudois & Albigeois, imprimée à Geneve en 1619, & dédiée au Duc de Lesdiguieres, livre plein de recherches curieuses par le Sieur Perrin, on trouve la confession de foi, & la discipline de ces hérétiques du treisieme siecle, dont le Gascon du temps est fort peu différent de celui de nos jours dans le bas Languedoc. […] Quelquefois les mascarades représentent un combat, un tournois, une foire, un mariage ; d’autres fois un trait d’histoire, les Jeux Olimpiques, les Bacchanales, les Gladiateurs, un Triomphe.

177. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Toutes les histoires du temps parlent comme elle ; la conduite, l’agrandissement du Roi de Prusse levent toute équivoque ; ses nouvelles manœuvres contre la Pologne & Dantzick mettent dans un nouveau jour le malheureux systême qui fait toute sa politique. […] Sans souiller dans les histoires anciennes & modernes, voyez seulement les Russes, il n’y a que des bêtes entousiasmées qui puissent agir comme eux. […] Voltaire a commencé par ses livres, son histoire, ses anecdotes ; il a rit agréablement, & se fait lire & goûter par sa gayeté & son coloris, avec une liberté qui a l’air de la bonne foi & de la vérité. […] Rousseau travaille depuis quatre ans à une vaste collection contre l’histoire sainte, le christianisme, la cour de Rome.

178. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

L’Histoire et le Gouvernement des Monarchies peuvent-ils produire des plans assez sublimes : c’est aux seules Républiques à qui cet honneur est réservé, c’est à Rome, à Athènes, à Lacédémone, à Lucques, à San Marin, à Genève surtout, à qui il est exclusivement accordé d’avoir des Héros ; c’est dans une Ville célèbre comme cette dernière qu’une Politique sublime prépare des événements Dramatiques. […] C’est aigrir nos douleurs et je crois qu’il est mieux Que le Peuple aujourd’hui célèbre la mémoire Des exploits dont Bacchus honora notre histoire. […] Consultez l’histoire, vous y verrez que le catalogue des hommes abominables est beaucoup plus long que celui des femmes : vous y verrez à la vérité, que celui des femmes illustres est un peu plus court que celui des hommes ; mais s’il n’est pas plus long, on doit conclure de la brièveté du premier catalogue par rapport à elles, qu’elles seraient au moins au niveau des hommes dans le second, si les occasions de se distinguer ne leur eussent manqué, et si les hommes n’avaient eu grand soin de les en éloigner. […] [NDE] Antoine de La Sale, Histoire et plaisante chronique du petit Jehan de Saintré, Paris, D. 

179. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

L’historiographe Marmontel, quoique bien payé, ne s’occupe gueres de la composition de son histoire : il est vrai qu’il a pour lui l’exemple de deux grands hommes, Boileau & Racine, historiographes comme lui, qui comme lui n’ont pas enrichi les fastes de la nation ; à moins qu’on ne regarde le théatre comme le grand objet de nos annales. […] L’histoire qu’on vient de donner de ce théatre ne commence qu’à cette époque ; on a méprisé tout ce qui précede. […] Milton, le Tasse, le Camoëns se sont écartés de la route battue ; ils ont su mêler habillement l’intérêt de la religion dominante à l’intérêt nationnal, ou à un intérêt plus universel ; presque tous les dramatiques anglois ont puisé leurs sujets dans l’histoire de leur pays ; la plupart de leurs pieces sont appropriées aux mœurs angloises ; elles ne présentent que le zele pour la liberté, l’amour de l’indépendance. […] Il s’est fait beaucoup de tableaux, beaucoup d’ouvrages sur l’état des hommes à la naissance du monde soit selon la vérité de l’histoire d’Adam & d’Eve, dans la Genese, comme Milton, &c. soit dans les fables de la mythologie, sous les noms de Promethée, de Pandore, de Deucalion, de Pyrrha, comme le théatre de Saint-Foix, & depuis peu Colardeau, poëme de l’homme, d’après l’histoire naturelle de Buffon.

180. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Pline le naturaliste, l. 3, c. 16 de son histoire, faisant le détail des ouvrages des peintres de l’antiquite, rapporte en deux lignes ce trait d’Alexandre, des imaginations que l’obscénité rend fécondes ont trouvé le moyen d’en composer divers ouvrages. […] De la crédule histoire, il montre les erreurs. Bien loin de corriger l’histoire, Voltaire l’a défigurée par d’innombrables erreurs & une infinité de calomnies, la plupart essentielles. Le panégyriste est peu versé dans l’histoire, s’il l’ignore, ou peu sincere, s’il le dissimule Il peint de tous les temps les esprits & les mœurs  ; C’est-à-dire, il parle à tous les siecles des esprits & des mœurs de sa façon, pour ramener tout à la philosophie. […] On ne parle que d’après lui-même, on ne rapporte que ses préfaces & l’histoire qu’il a faite de son théatre : c’est le moyen le plus propre à le décréditer, & à réduire le panégyrique à sa juste valeur.

181. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Dans la Tragédie de Pénélope le Poète abandonne la nature, altère l’histoire, et fait violence à la raison. […] Dans le temps qu’Ulysse entreprend de se venger par la mort d’Eurimaque et de ses partisans, Télémaque, contre toute raison et malgré les Loix de son devoir, cherche à sauver le père de sa maîtresse ; et, parce qu’on ne pouvait pas laisser vivre Eurimaque, suivant l’histoire et suivant le bon sens, le Poète feint qu’il se noie en montant sur un esquif pour aller gagner ses vaisseaux. […] Le divorce, dans ce temps-là était, communément en usage : cependant, je suis convaincu que l’histoire de Médée n’a été imaginée que pour en corriger l’abus.

182. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

qu’elle corrompit les victoires, & qu’elle gouvernait avec un empire qui n’a point d’exemple dans l’Histoire ? […] Antoine Terrasson dans son Histoire de la Jurisprudence Romaine, p. […] L’Histoire fournit des traits moins reculés de la bienveillance des Grands pour les Poètes & les Acteurs. […] Jean-Jacques me permettra de ne pas être de son avis ; l’Histoire m’en fournit une preuve si autentique, que je ne puis me dispenser de la traduire ; c’est le moyen de convaincre les obstinés. […] « Je n’ai pas besoin (dit-il) de montrer comme d’un état deshonorant naissent des sentimens deshonnêtes. » D’un Etat saint (j’en donnerai des exemples dont l’Histoire fourmille) naissent souvent des sentimens déshonnêtes.

183. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Et n’est pas chose à approuver que les Histoires de la sainte Ecriture soient converties en comédies et tragédies, ce qui ne se peut faire sans en diminuer la Majesté, et sans leur ôter de leur pureté. […] On dira, peut-être, qu’on n’y a représenté que des histoires sacrées, tirées des livres saints. […] Mais quoi, si ces Acteurs se contiennent ès termes de la modestie, et ne représentent ès lieux sacrés que des histoires sacrées ? […] Cela ne se fait pas avec des clameurs, risées, et applaudissements ; moins encore par les histoires saintes, détournées de leur droit usage, et profanées quand elles sont converties en fables. […] Davantage les Histoires tragiques mettent devant les yeux des parricides, et des incestes des méchants Rois, et démontrent leurs méchancetés relevées.

184. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

La frivolité se répand sur tout : religion, morale, histoire, sciences, tout dans une imagination Française, par la manière de l'envisager et de le traiter, en prend la teinte ; rien n'est goûté dans le beau monde, s'il n'en a l'assaisonnement. […] Religion, politique, droit public, morale, intérêt des Princes, histoire, philosophie, etc. tout est de son ressort.

185. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Et néanmoins il faut donner cette gloire à la Musique, qu’elle a délivré du venin des couleurvres et des aspics, ou toute l’Histoire nous trompe ; si elle peut le plus, pourquoi ne pourra-t-elle pas le moins ? […] L’histoire est étrange et rapportée par de très bons Auteurs. […] Il ne se lit point dans toute l’Histoire Romaine, qu’aucune femme sage ait dansé : Cela n’était que pour les courtisanes à qui rien n’est défendu. […] Est-il rien de plus divertissant, qu’une Histoire bien déduite, qui nous fait voir, comme en une riche peinture, les faits les plus notables, qui se sont passés dans le cours de plusieurs siècles ? […] L’Histoire, dont je parle, devrait faire trembler tous les pères et toutes les mères autant de fois que leurs enfants sont en des compagnies, où le même leur peut arriver.

186. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Ne nous abusons pas par de vaines idées de perfection : trop d’austérité dans les principes peut avoir son danger ; l’histoire elle-même en fait foi. […] Est-ce donc que notre histoire elle-même n’en saurait plus offrir d’intéressant à recueillir et à développer sur la scène française ? […] Mais on peut juger du délire des Romains et de leur passion pour tout ce qui tenait au théâtre par ce qu’en rapporte l’histoire. […] NDA Histoire Romaine par l’abbé Millot, pag. 151. […] (Voyez l’Histoire ecclésiastique.

187. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

La puissance temporelle est donc la véritable conservatrice d’une religion qui mérite tous nos respects ; car il est démontré, par des faits nombreux dont fourmille notre histoire, ainsi que celle de tous les peuples chrétiens, que si les prêtres n’avaient pas toujours rencontré dans la force et dans l’autorité séculière, une barrière contre leurs écarts, contre leur ambition et leur ignorance, cette même religion serait anéantie par les excès de ses propres ministres.

188. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Car ceux-ci ne peuvent juger de l’avenir que par le passé, ils ne tirent leur lumière que de l’Histoire, et ils sont contraints d’avouer, que toutes les maximes sur lesquelles ils fondent leur raisonnement, sont incertaines et douteuses.

189. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Voltaire notre Dieu, s’écrioit on, le Dieu du goût, le Dieu de l’histoire le Dieu du théatre, le Dieu de la philosophie, voilà tous les Dieux ; c’est un vrai pantheon pour mieux représenter le Parnasse & l’Olympe ; on avoit habillé plusieurs personnes en prêtres & prétresses de différents Dieux, dont chacun célébroit son Dieu, & en portoit les attributs ; mais tous rendoient hommage au pere des Dieux, ce divin Arouet, qui leur avoit fait rendre un culte réligieux, & réunissoit en sa personne toutes leurs divines qualités. […] avec chacune sa piece à la main ; enfin, une troupe de génies de la philosophie avec des compas, de l’histoire avec le portrait de Charles XII, du Poëme Epique & du cheval d’Henri IV, de Louis XIV & de son siécle ; c’est ainsi que les Romains dans leurs funérailles faisoient porter les statues de leurs ancêtres, & que les triomphateurs trainoient à leurs chats les esclaves, & les dépouilles des nations qu’ils avoient vaincues. […] de la Harpe n’avouera pas, quoiqu’il ne soit pas Grec ; du moins Homere & Petrarque n’ont-ils pas enrichi les fastes du monde par de belles histoires, la pbilosophie par de savantes dissertations, la théologie par de brillants paradoxes : ont-ils expliqué le systême du grand Newton, la politique de la sage Angleterre ?

190. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Histoires des modes Françoises. […] L’histoire de la barbe fait voir que la mode n’a pas moins exercé ses caprices sur la barbe que sur la chevelure ; on lui a donné toutes sortes de formes, ronde, quarrée, pointue, en éventail, en queue d’hirondelle, & en cent autres manieres ; pour tenir la barbe dans ces formes diverses ; on imagina des cires préparées, sur lesquelles la barbe s’appliquoit & se tenoit ferme ; on les déguisa, on leur donna la couleur & l’odeur qu’on voulut. […] Toutes ces révolutions des cheveux & de la barbe ont occasionné des événemens plaisans, des contestations ridicules, qui servent à égayer leurs histoires.

191. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Qu’on parcoure les pieces jouées en ce temps-là, dans l’histoire du Théatre, l’histoire de l’Opéra, le Théatre Italien, on sera surpris de voir si souvent l’adultère sur la scène. […] C’est un événement unique dans l’histoire.

192. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Cette secte dangereuse, dit-il, a employé toutes les ressources, & pour étendre la corruption elle a empoisonné les sources publiques ; éloquence, poësie, histoire, romans, jusqu’aux dictionnaires, tout a été infecté, & nos Théatres eux-mêmes, ont renforcé les maximes pernicieuses dont le poison acqueroit un nouveau dégré d’autorité sur l’esprit national, par l’affluence des spectateurs & l’énergie de l’imitation. […] La réforme des mœurs opérée par le Théatre est fort bien rendue dans le livre de l’Histoire de la Prédication. […] Favart & sa Femme n’admiroient pas cette belle réforme sur le Théatre Italien, dont ils ont donné l’histoire.

193. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

que ce pieux Jésuite dit, qu’il aurait mieux aimé leur voir représenter les Fables des Poètes, que des histoires saintes, tant il convient peu, dit-il, à des gens si méprisables et si corrompus de prendre des personnages de Saints, qu’ils sont dans l’impuissance de soutenir avec assez de gravité et de bienséance. […] Les Comédiens ne représentaient autrefois dans Paris que des Histoires Saintes, telles que sont, par exemple, la Passion, les Actes des Apôtres, et autres semblables : C’est pourquoi on les appelait les Frères de la Passion ; et l’on en voit encore à présent les armes gravées sur la porte de l’Hôtel de Bourgogne. […] Je crois aussi qu’à cette heure il est revenu aussi bien que beaucoup d’honnêtes gens, du préjugé qu’on se faisait, à l’égard de quelques pièces où l’on représentait des histoires du vieux Testament ; ce qu’on a aussi découvert n’être pas sans danger, et être moins capable de produire de bons effets que de mauvais.

194. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Freron, dans son année littéraire, faisant l’histoire de la Rosiere de Salenci, ajoute, que ne feroit-on pas des hommes en attachant de la gloire & de l’honneur à la vertu, il ne manquoit plus à notre corruption que de jetter du ridicule sur la fête de la Rose, (comme l’ont fait Favard & Pesé,) & sur le plaisir pur qu’elle doit faire aux ames honnetes . […] ta gloire S’éternise aujourd’hui Tu sera dans l’histoire, Rival de Salenci ; Puissent tes habitantes, Dignes d’un tel honneur, Par des vertus constantes Mériter leur bonheur.

195. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

On représente sur le Théâtre des Histoires, dont les unes sont inventées à plaisir, et tirées des Romans : les autres sont prises dans les livres de ceux qui ont écrit ce qui s’est passé de plus mémorable dans le cours des siècles. Mais que ces Histoires soient feintes ou véritables, il est constant que les Auteurs de ces pièces ne cherchent pas, comme les Historiographes, à faire connaître la vérité, mais ils ne songent qu’à mettre devant les yeux des spectateurs ce qui peut plus agréablement occuper leur esprit, flatter plus doucement leurs sens, et émouvoir plus fortement leurs passions, et ils étudient tellement à cela, qu’ils n’épargnent rien de ce qui peut y contribuer, préférant le plus souvent le mensonge à la vérité.

196. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Autre sorte de spectacle, auquel les hommes bataillaient contre les bêtes cruelles, comme lions, taureaux, ours, et autres, lis une fort belle histoire d’un lion et d’un serviteur nommé Androdus Gellius lib. 5. ca. 4. noct. att. […] Autre sorte de spectacle, auquel les hommes bataillaient contre les bêtes cruelles, comme lions, taureaux, ours, et autres, lis une fort belle histoire d’un lion et d’un serviteur nommé Androdus Gellius lib. 5. ca. 4. noct. att.

197. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Par le détail qu’en fait l’Histoire de l’Opéra, les gages courants montent à soixante-sept mille cinquante livres ; les dépenses sont énormes, les meubles, habits, bijoux, masques, tableaux, décorations, machines, sont à tas dans le magasin, on le prendrait pour un arsenal. […] L’histoire Romaine est pleine de ces extravagances.

198. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

L’histoire accuse une reine de France d’avoir vécu dans la plus infâme débauche ; on l’exhume, on la montre au public non seulement souillée de ses crimes ; mais usant des libertés poétiques, l’auteur la charge d’atrocités dont aucun monument historique ne fait mention. […] Je cite seulement un fait reconnu par tous ceux qui ont un peu étudié l’histoire.

199. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Mais l’Histoire nous présente toutes ces leçons, & Aristote suivant le sens qu’on lui donne prétend que la Poësie fait plus que l’Histoire : en nous jettant dans le trouble, elle guérit le mal qu’elle a fait : en excitant en nous la Crainte & la Pitié, elle parvient à purger ces Passions. […] Un homme, quoique persuadé que l’Histoire d’Hippolyte est fabuleuse, pleure en lisant le recit de sa mort, & les Spectateurs pleurent lorsqu’ils entendent le recit de cette mort, quoiqu’ils n’ignorent pas que l’Acteur qui a fait devant eux le rôle d’Hippolyte, est occupé, pendant qu’ils le pleurent, à partager l’argent qu’ils ont laissé à la porte, pour être attendris. […] Il seroit à souhaiter que nous pûssions vivre dans la même ignorance : mais puisque nous voyons tous les jours des exemples des fureurs dont nous sommes capables, & que l’Histoire est le récit des crimes des hommes, il est permis à la Poësie de nous en retracer les images, pourvu qu’elle nous en inspire de l’horreur, ce qu’elle peut faire plus vivement & par conséquent plus utilement que l’Histoire.

200. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

« Un homme sans passions ne saurait intéresser personne au théâtre, et l’on a déjà remarqué qu’un Stoïcien dans la Tragédie ferait un personnage insupportable dans la Comédie, et ferait rire tout au plus. »j On a très mal remarqué ; Glaucias dans Pyrrhus, Brutus, Alphonse dans Inès, Cicéron dans le Triumvirat, Zopire dans Mahomet k, et tant d’autres à citer sont des Stoïciens ou jamais il n’en fut, et l’histoire nous trompe ; dans les Comédies tous nos Aristes, un Théodon dans Mélanide, le Héros de La Gouvernante l, ces gens-là ressemblent assurément au portrait qu’on nous fait des Stoïciens toujours amis de l’humanité et préférant l’intérêt de la vérité, de la raison, de la justice et de l’amitié, à leur intérêt propre. […] La complaisance d’un Auteur à peindre dans ses personnages les mœurs et les caractères de ses compatriotes, c’est-à-dire de donner à ses Héros des Vertus que l’histoire leur refuse, et qui sont communes dans sa Patrie, me paraît louable en ce que c’est un moyen d’entretenir ces bonnes qualités dans la Nation, de les faire aimer davantage et de captiver l’attention du spectateur en l’intéressant pour des Vertus et des bonnes qualités qu’il a lui-même ; c’est sans doute le motif qui a porté Racine à donner à ses Héros la politesse et la galanterie Françaises, et ce ne sont que des gens de mauvaise humeur qui peuvent trouver que ces Héros y aient perdu. […] Raisonner est l’emploi de toute ma maison ; Et le raisonnement en bannit la raison : L'un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire, L'autre rêve à des vers quand je demande à boire ; Enfin je vois par eux votre exemple suivi, Et j’ai des serviteurs et ne suis point servi. […] L’Histoire du Théâtre Français vous prouve que les désordres qui accompagnaient ces représentations ont été abolis par les lois de l’Eglise et par l’autorité des Magistrats. […] Gaillard de la Bataille, Histoire de Mademoiselle Cronel dite Fretillon, La Haye, [s. é], 1741 [2° ed.], vol. 1, p. 46.

201. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Il faut donc pour bien connoître la Poësie Dramatique, prendre connoissance de celle des Grecs : l’Histoire abrégée que j’en vais faire, apprendra comment elle est née, & comment elle s’est perfectionnée.

202. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

C’est un recueil d’événemens romanesques, peu vraissemblables, dont le fond est bon, mais le détail licencieux, que le théatre semble lui avoir inspiré ; il veut faire sentir l’influence du théatre sur les mœurs, qui est réellement très-grande ; ou sous des conversations entre trois femmes, où chacun raconte son histoire, comme dans le Décameron de Bocace, ou Septameron de la Reine de Navarre. L’auteur dont l’intention est bonne, n’a pas pensé qu’au tems des croisades, où il place cette aventure, il n’y avoit point de spectacle réglé où l’on pût ordonner des piéces à son gré ; que la Hongrie, dont le Roi allant à la Terre-Sainte, laissa régner le mari de cette femme ; que la Moravie, dont le Souverain fut le séducteur artificieux, étoient des pays barbares, où le théatre étoit inconnu, où il n’est guere connu encore ; ainsi le représente l’auteur de l’histoire de Jeanne de Naples, qui avoit épousé dans ce même tems, le frere du Roi d’Hongrie. […] Bergier avoit découvert plus de quatre vingt propositions erronnées, dans une histoire du Royaume de Stam, par M. […] Ribalier approuve une histoire pleine d’erreurs, & que M.

203. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

C’est une vérité dont il est aisé de vous convaincre, par une histoire abrégée du Théâtre, que je me propose de vous lire demain. […] Songeons que demain monsieur Des Tianges nous a promis l’Histoire du Théâtre : peut-être elle achèvera de lever les doutes de ma sœur. […] L’Histoire du Théâtre. […] Puisque nous sommes arrivés au temps de Thespis, premier Dramatiste nommé dans l’Histoire, il ne sera pas mal de parler de l’origine du mot Tragédie. […] Celui des deux Peuples qui cultivait les Sciences, nous a laissé l’histoire du progrès de ses amusemens, de ses jeux, des divertissements qui accompagnaient ses Fêtes.

204. (1647) Traité des théâtres pp. -

Il se lit en l’Histoire Ecclésiastique Hist. […] L’Histoire fait foi que le premier qui joua des Tragédies à Athènes, fut un certain Thespis, qui ayant dressé un Théâtre, tout le peuple y prenait un merveilleux goût. […] Nous ne devons ici omettre le jugement qu’en ont fait deux Anciennes Républiques, qu’on a tenues entre les mieux policées, et dont toutes les Histoires ne se peuvent lasser de rehausser les louanges. […] Ils taisent à dessein que la Discipline ne parle pas des Comédies, qui sont d’ordinaire des fictions fabuleuses, mais seulement de la représentation de quelque histoire. […] 5. d’une composition sur quelque belle histoire, diligemment examinée par un Colloque, à toutes les pièces qu’il prendra fantaisie aux Comédiens de jouer, qui pour la plupart sont des fictions, dont le thème est un amour sale, et dont la représentation préjudicie à la Société ?

205. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Que le sage fuie donc ce divertissement, qui peut le rendre criminel, et qui hasarde, s’il ne ruine sa conscience ; s’il veut des spectacles, il a les histoires Saintes et profanes ; il a tous les jours l’exemple des Saints, il a ce qui se passe dans le grand monde, où il trouve de quoi rire par indifférence, et de quoi pleurer par compassion.

206. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Voici l’histoire, le vrai crime de Don Carlos fut l’hérésie & la révolte : impatient de monter sur le trône, il ambitionnoit la souveraineté des Pays-Bas, alors en guerre avec Philippe ; Les Députés pour faire diversion l’avoient demandé au nom de leur pays, avoient promis de le reconnoître ; il s’éloignoit d’un père & d’un Roi, à son gré trop sévère qui s’opposoit à ses passions. […] On peut voir dans l’histoire des variations de Bossuet & dans tous les Controversistes Anglois le faux & l’absurdité de cette Religion de théatre. […] C’est une histoire de son règne, ce n’est donc pas Rome qui a commencé, c’est Elisabeih qui a forcé Rome à lancer ses foudres, sans doute les Bulles aigrirent les esprits &, la persécution fut plus animée, des Catholiques poussés à bout peuvent avoir fait des tentatives pour sécouer le joug selon le caractère d’une nation si remuante, il est faux que le Pape en soit la cause ; Elisabeth étoit sanguinaire, elle le tenoit de son père qui fit mourir des milliers des Catholiques, sans que Rome eut rien fait contre lui, & de sa nation dont toute l’histoire est un tissu de guerres civiles, de crimes & d’horreurs. […] Écrivain médiocre, autant que Prince médiocre ; ses ouvrages ne valent pas mieux que ses sentimens, mais l’esprit de la secte & l’enthousiasme d’un savant éteignirent en lui les sentimens de la nature & de l’honneur, il en fut puni dans sa postérité qui a perdu le trône de la Grande Bretagne dans la personne de son petit-fils détrôné par son propre gendre ; il en fut puni dans son fils & son successeur Charles I qui périt sur un échaffaud comme sa mère, ainsi par un évenement unique dans l’histoire, le Roi Jacques, ou selon l’expression des Anglois la Reine Jacques, Regina Jacobus, qui le premier des Stuart abandonna la Religion Catholique & acheva de la perdre dans ses Etats, se trouve placé entre deux morts les plus tragiques qui furent jamais, de sa mère par Elisabeth, de son fils par Cromvel.

207. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Il en faudroit dire autant de tout Poëte qui composeroit des Odes, des Epîtres, un Poëme épique ; de tout homme qui écriroit des Histoires, qui feroit des Pieces d’éloquence, des Dissertations littéraires, des Traductions, ce qui seroit absurde, & n’entrera sans doute dans l’esprit de qui que ce soit. […] En un mot, continue Racine, je suis persuadé que les tendresses ou les jalousies des Amans ne sauroient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides, & les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe & de sa malheureuse famille. […] ne voudrois pas non plus que l’amour se fût glissé dans la Tragédie d’Alexandre, quoiqu’il y soit autorisé par l’Histoire. […] Dégoûté des sources mensongères de la Fable, & des récits souvent fabuleux de l’Histoire Profane, il a cherché ses sujets dans le sein de la vérité même. […] Ce choix de Tragédies à l’usage du Théatre est précédé d’un discours intéressant qui contient l’Histoire & la défense du Théatre, & c’est dans cet Ouvrage que j’ai lû des choses qui m’ont surpris de la part d’un Ecrivain équitable & judicieux.

208. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Toute l’histoire des Ptolomées & de toute l’Egypte en parle. […] Toute l’Histoire Ecclésiastique, tous les livres de discipline pour les Clercs & pour les Religieux sont pleins de ces traits, les vies des Saints en fournissent par-tout des modeles. […] L’histoire ecclésiastique rapporte de plusieurs saints qu’après leur mort leurs corps exhaloient des odeurs ravissantes.

209. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Il est une Histoire trop remarquable dans un ancien AutheurAul. gel. l. 15. c. 4. […] Il est d’une necessité indispensable d’expliquer icy la difference qu’il y eut entre tous ces Monuments, des divers Triomphes des dépoüilles si vantées dans toute l’Histoire Romaine, sous le mot Latin d’Opima Spolia. […] Ie suis toutefois persuadé que la curiosité des Lecteurs desirera beaucoup de choses & qu’elle faira naistre des doutes, & poura faire des questiõs, où la brieveté & le tissu de l’Histoire n’ont pû permettre de répondre sur le champ.

210. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

L’histoire d’un œil de verre déposé dans un gobelet et avalé, par mégarde, avec une médecine, est le trait saillant du Café des halles Selon le narrateur, un apothicaire en posture pour donner un lavement au malade, est fort surpris, et même effrayé, ne sachant pas ce qui s’est passé, d’appercevoir un œil brillant dans un endroit où il ne s’attendoit guère à trouver rien de pareil. […] L’histoire nous apprend, en rougissant, que l’affreux Tibère faisoit servir l’enfance même à ses plaisirs ; mais ce n’étoit pas le crime de Rome entière ; il n’y avoit point à Rome de rendez-vous autorisés, de lieux privilégiés, de foires où l’on exposât cette nouvelle marchandise bien parée, arrangée avec art, où le riche libertin et le viellard dégoûté vinssent acheter à ses parens l’innocence d’une fille de dix à onze ans. […] Voulez vous que celui dont vous desirez faire un bon mari et un bon père entende ces polissons se conter jusqu’à leurs maladies, exprimer en style plus que trivial, le jugement qu’ils portent sur chaque spectatrice, mêler aux éclats de rire les juremens, raconter à l’envi sur l’une et sur l’autre, d’affreuses histoires vraies ou fausses ?

211. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Lisez l’Histoire de l’Eglise, et vous verrez à quelles pénitences on condamnait autrefois celui qui avait assisté aux Spectacles, et vous verrez qu’ils furent toujours regardés par les Chrétiens comme l’école du Démon, et qu’il déclara souvent lui-même, par la bouche des possédés qu’on exorcisait, qu’il s’était emparé de leur esprit, parce qu’il les avait trouvés au Théâtre, c’est-à-dire, dans un lieu qui lui appartenait ; de sorte qu’il n’y a pas lieu de douter que l’Apôtre n’ait voulu parler des Spectacles, lorsqu’il publie qu’on ne peut assister à la table des Démons, et à celle de Jésus-Christ : « Non potestis bibere calicem Domini, et calicem Dæmoniorum. […] lisez l’histoire de Joseph, celle de Moïse, celle des Machabées, histoires si attendrissantes, si supérieures à toutes les fictions, que ceux mêmes qui ont voulu les mettre en vers, et qui ont cru les embellir, les ont défigurées ; lisez les souffrances de Jésus-Christ, les circonstances de sa douloureuse Passion, celles de son ignominieux Crucifiement, et si vous ne versez pas des larmes, c’est que votre cœur n’a de sentiment que pour les crimes et pour les fables.

212. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Qui le pourrait croire à présent, si les Histoires anciennes n’en faisaient foi, que les hommes aimèrent enfin avec tant de passion, ce que la superstition avait eu tant de peine à introduire, je veux dire les combats et les effusions de sang ? […] Ceux qui composaient ces Pièces croyaient avoir fait des merveilles quand ils avaient mis en Vers languissants une Histoire sérieuse : ils ne savaient ce que c’était que fiction : ils ne s’entendaient point à décrire des passions, et on n’y en voyait presque aucune en mouvement : les Pièces qui parlaient de mariage étaient tres rares, parce que c’est ce qu’ils représentaient plus mal. J’ai vu une Bible entière réduite ainsi en Vers et en Colloques, qui avait bien trois cens ans : J’ai encore eu entre mes mains un Manuscrit en Vers et en forme d’Opéra tragique, où l’Histoire de la mort de Pilate était jouée ; et tout le monde sait que l’Hôtel de Bourgogne a été autrefois occupé par une Confrérie de gens qui s’étaient dévoués à représenter la Passion de Jésus-Christ. Or dans toutes ces Pièces il n’y avait d’abord pas un mot équivoque ; tout y était presque dans le style d’une Histoire ordinaire, si ce n’est qu’on parlait en Vers. […] Voici donc l’Histoire originale.

213. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Le même Auteur nous assure, qu’aucun Poéte avant lui n’a pris son sujet dans l’Histoire nationale.

214. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

C’est dans l’histoire des grandes révolutions qu’on trouvera des tableaux qui ne ressemblent point.

215. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Tout à coup l’objet change, ce n’est plus une conjuration, c’est une intrigue amoureuse ; sans à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se résout à s’écarter d’une histoire connue en faveur d’une épisode qui détruit le fonds de son sujet.

216. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Nous avons donné d’aprés les Saints Peres un chapitre exprès du spectacle qu’offrent aux yeux de la foi les merveilles de la nature, le paradis, l’enfer, l’histoire de la religion. […] L’histoire en fournit-elle un grand nombre ? […] L’histoire en est pleine, toute la terre en est le théatre. […] Hercule, dont il semble qu’on ait imaginé la mort sur ce trait d’histoire, habillé en femme, filant aux pieds d’Omphale, est empoisonné par une chemise que Dejanire lui a donné, & se brule lui même sur un bucher.

217. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce phénomène a un air d’héroïsme & de piété, que les harangueurs & les Poëtes ont élevé jusqu’au ciel, & que le peuple a cru sur leur parole ; l’histoire fournit peu d’exemple d’abdication d’une couronne, il n’y en a aucun parmi les femmes ; on voit bien des Impératrices & des Reines qu’on y a forcé, aucune ne la fait volontairement. […] On donnoit dans le monde cette abdication de la couronne de Suede pour une action héroïque de philosophie & de religion, on le lui a dit cent & cent fois à elle-même dans les harangues qu’on lui faisoit dans les vers qu’on lui adressoit ; elle s’en moquoit, sachant bien que ce n’étoit que foiblesse & libertinage ; on en voit quelques exemples dans l’histoire, ils ont rarement réussi, elle s’en est cent fois répentie, on le lui avoit prédit en particulier le fameux Chancelier Oxenstiern, habile Ministre qui lui étoit fort attaché, & l’avoit utilement servie, ainsi que son père, & vouloit l’empécher d’abdiquer. […] Les Suédois étoient peu enthousiasmés de tant de sciences, & quoiqu’il y eut des Érudits de toute espèce, langues, histoire, mathématiques, philosophie, médailles, antiquités, astronomie. […] On trouvera cette pièce & bien d’autres dans les œuvres de Ménage, en particulier dans son Histoire Latine & Italienne des femmes philosophes.

218. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

On peut dire dans le même sens à tous les Chrétiens : lisez l’histoire profane pour occuper vos loisirs, lisez des traités de Morale, des Pièces de poésie dictées par le goût, la raison et la vertu, vous ferez bien ; si vous ne lisez que les Saintes Ecritures, vous ferez encore mieux. […] J’ai vu à Munich représenter par les Ecoliers des Jésuites un Spectacle moitié Lyrique et moitié Dramatique, la partie Lyrique servait d’Intermède à ce dernier Poème, elle avait pour sujet le triomphe de David sur Goliath, le sujet Dramatique était la Parabole du mauvais Riche ; on peut, comme vous voyez, allier le Théâtre avec l’édification, et si les Saintes Ecritures n’offrent pas un assez grand nombre de sujets Théâtraux ce n’est pas sans doute exciter le scandale que d’en choisir dans l’histoire prophane pour les Tragédies et de puiser dans le commerce du monde des vérités morales pour en orner une Comédie. […] Combien y a-t-il de Héros dans toute l’histoire qui aient jamais consolé des vaincus de la sorte ? […] [NDE] Le Marchand de Londres ou l’Histoire de George Barnwell, pièce de théâtre, tragédie bourgeoise en 5 actes, écrite par George Lillo et traduite par Pierre Clément.

219. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Procope, qui dans son Histoire, rapporte ces belles qualités d’Esprit & de corps, qui rendirent Théodora si puissante ; & dans sa satire, l’abus qu’elle en fit, par la corruption de son cœur. […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais. […] L’histoire de l’Ordre de Saint Dominique, tom.

220. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Ce mêlange parut d’une manière frappante dans le Czar Pierre par les scènes bisarres, indignes de lui, qui le dégradoient, & le faisoient passer du trône d’un grand Prince au tabarinage des trétaux d’un Arlequin ; sa Cour étoit un théatre, comme il étoit l’Acteur le plus comique, il y jouoit tour à tour les rôles d’Empereur & de Valet, de Ministre & de Scaramouche ; nous en avons rapporté bien des traits en divers endroits de cet ouvrage : en voici qui n’a point d’exemple dans l’histoire. […] Pour favoriser la population des Nains, ce Prince si grand & si petit qui a joué tant de rôles sur la scène du monde, fit en 1710 une fête solennelle sans exemple dans l’histoire, ayant eu la fantaisie de voir un mariage de Nains, il en assembla soixante-douze pour la cérémonie, qu’il fixa au 24 novembre : la veille, deux Nains de taille égale, richement vêtus, se mirent dans une petite voiture à trois roues, tirée par un petit cheval orné de rubans de différentes couleurs, & allèrent précédés de deux Maréchaux Nains, montés sur de très-petits chevaux, inviter ceux que l’Empereur vouloit admettre à la nôce ; le lendemain tous les Nains étant assemblés, la procession défila vers l’Église de la Forteresse où le mariage devoit être béni par le plus petit Papa (Prêtre Grec) qu’on avoit pu trouver dans l’Empire : un Maréchal Nain portant un bâton orné de rubans, ouvrit la marche, il précédoit le fiancé & la fiancée qui marchoient devant l’Empereur, les Ministres, les Knées, les Bojards, les Officiers & les autres personnes de la Cour ; les soixante-dix Nains restans venoient ensuite, ayant un Nain à leur tête, & marchant deux à deux ; la procession étoit suivie d’une foule immense, contenue par les Soldats de la garde. […] Fagnan ajoute deux traits d’histoire.

221. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Ce monstre de scélératesse fait horreur au plus libertin ; & quoique la femme de Constantin, & quelques autres exemples dans l’histoire, eussent fournit une matiere à la scène, on n’avoit pas osé braver si indécemment les bonnes mœurs. […] Ce n’est que fable sur fable : on ne peut rien apprendre au Théatre, ni l’histoire, ni la mithologie, encore moins la religion & la vertu ; ce n’est que mensonge & libertinage. […] Villaret, continuateur de l’Histoire de Velli, n’étoit pas sans mérite.

222. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Il en fait l’histoire depuis la création du monde, & la suit chez tous les peuples. […] L’Histoire Poëtique lui compte au moins trois amans dont elle a eu des enfans, entr’autres Archéloüs, dont on prétend que sont venues les Sirenes, qui ont hérité des goûts & des talens de leur mère. […] Sur-tout il doit savoir l’histoire & la fable (mieux que Scaliger & Petau) depuis le développement du cahos & la naissance du monde jusqu’à nos jours, & pour lui donner la leçon, on lui fait le détail d’une infinité de sujets qu’il doit représenter.

223. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Porée est un homme sage, ferme & modeste, qui examine d’abord en Métaphysicien, comme les Théologiens scholastiques, si dans la spéculation le théatre envisagé dans sa nature comme la représentation d’une action humaine, ne peut pas être tourné au bien, & devenir une école de mœurs, comme l’histoire qui rapporte ces actions, la peinture qui les met sous les yeux, la philosophie qui en raisonne, la poësie épique ou lyrique qui les chante (c’est l’abstraction métaphysique de S. […] L’histoire ne choisit pas, elle parle avec une sorte de sécheresse. […] Ils défigurent l’histoire & la géographie par les pays & les événemens, & les Héros fabuleux qu’ils y mêlent ; le poëme épique, par le faux merveilleux & les épisodes d’amour qu’ils y introduisent ; le théatre même, par des amours & des intrigues absurdes, comme dans Britannicus, Bajazet, Alexandre, Phèdre, Mitridate, vice intrinseque, dont on ne le corrigera qu’en le faisant renaître de ses cendres ; l’éloquence, par des narrations traînantes qui ne finissent point, des descriptions fardées de lieux enchantés, des discours fastidieux de flatterie & de tendresse, pleins de frivolité & de petites fleurs d’élocution qui n’ont aucun sel, mais beaucoup de poison.

224. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

L'Histoire du Théâtre aux premiers tomes, le Journal des Audiences, T. […] Toutes les histoires de Marseille et de Provence, qui rapportent un trait si honorable, en font unanimement l'éloge. […] On crut, à la faveur de la sainteté de l'histoire et de la piété des Actrices, en écarter tout danger, suivre les mouvements de la vertu, lui donner du lustre, et réformer le théâtre.

225. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

« On prend une Histoire qui plaît, dit l’Abbé d’Aubignac, & sans savoir ce qu’elle a de convenable, ou de mal-propre à la scène, sans regarder quels ornemens, ou quels inconviens il faut éviter. » On se met au travail : tout ce qu’on écrit est délicieux.

226. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

On sait que ce genre d’écrire est marqué à un coin différent des autres ; qu’il ne consiste pas, comme l’histoire, par exemple, dans un récit simple et fidèle ; qu’il y faut je ne sais quel brillant qui serve comme de parure au solide, certains tours particuliers soit pour la pensée, soit pour l’expression ; certaines figures qui le caractérisent.

227. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

On éprouve une sensation pénible, en lisant dans l’histoire, que depuis cette fatale époque de la ligue, la société des disciples de saint Ignace de Loyola, dont la domination ne peut s’établir que sur les discordes civiles et la désorganisation sociale, n’a cessé d’exciter des troubles et des désordres, dans tous les gouvernements qui ont eu l’imprudence de la recevoir et d’en suivre les conseils ; il n’est enfin, pour ainsi dire, aucune conspiration régicide, dans laquelle des jésuites n’aient figuré comme conspirateurs et complices.

228. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Comme ces Lettres ne se trouvent imprimées en aucun lieu, et que c’est une pièce unique qui sert à éclaircir ce point d’histoire et de littérature ; nous les rapporterons ici dans leur entier ; voici ce qu’elles contiennent.

229. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Il est vrai que ces histoires étant mortes touchant d’abord beaucoup moins, que celles que la voix, l’action, l’habit, les mouvements des personnages animent dessus les théâtres.

230. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Arétin se livra au théatre : il composa plusieurs comédies & quelques tragédies, qu’on trouve dans ses œuvres, & dont Riccoboni a fait le détail dans son Histoire du Théatre Italien. […] Il s’en faut bien qu’il faille tout croire : jamais homme ne fut plus menteur & plus présomptueux ; la ressemblance du style, des expressions, des traits de satyre, des obscénités, des fautes d’histoire, &c. ne permettent pas d’en douter. […] Il n’a aucun but, aucune suite, ni commencement, ni fin, ni milieu ; il entame cent histoires, les interrompt, les abandonne, ne termine rien : c’est une intempérance incroyable de l’imagination la plus romanesque, qui n’observe aucune vraisemblance. […] L’Histoire du Théatre italien rapporte, qu’un jour son pere fort en colere contre lui, à cause de sa débauche & de ses comédies, le gronda long-temps & fort vivement.

231. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

raconte une histoire galante avec d’affreuses circonstances. […] Après avoir badiné quelque temps sur l’histoire de Bellérophon, Eschyle du même ton badin accuse Euripide d’avoir ruiné les Ecoles et les Académies ; et d’avoir rempli Athènes de sornettes et d’impertinences : de sorte qu’on donnait souvent le fouet aux petits garçons, et la plantadev aux Bateliers pour leurs historiettes et leurs caquets. […] Eschyle au fort de la dispute taxe Euripide d’imprudence : il lui dit qu’un Poète doit rejeter ce que l’histoire ou la fable contiennent de scandaleux, et n’adopter que ce qu’il y trouve d’honnête : il lui reproche d’avoir mis en œuvre des sujets de galanteries, et rapporté des incestes dans ses Poèmes :Ibid. p. 224 et quant à lui, autant qu’il s’en peut souvenir, il s’est toujours interdit les intrigues d’amour. […] « Dans cette disgrâce j’ai de congratuler à la pureté de notre Scène, de voir qu’une histoire qui fait le plus bel ornement du second Livre des Vierges de saint Ambroise, se trouve trop licencieuse pour y être supportée.

232. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

C’est M. la remarque que je fais dans nôtre Histoire Sainte, où nous lisons que Moyse ayant fait quelques miracles en presence de Pharaon, pour le convaincre que sa mission & que le commandement qu’il luy faisoit de donner la liberté aux Enfans d’Israël, venoit de Dieu ; ce Prince rebelle à la grace des miracles, aussi bien qu’au commandement de Dieu, appella promtement à son secours les plus fameux Magiciens d’Egypte, lesquels per incantationes Ægyptiacas, & arcana quadam similiter fecerunt , par la force de la magie, & par l’operation du demon, luy firent un spectacle de divertissement par une fausse imitation des miracles de Moyse, afin que son esprit seduit par ce plaisir enchanté, resista toûjours à la puissance de Dieu, retint son peuple dans l’esclavage, & mit un nouvel obstacle à son salut. […] Voilà pourquoy non content de rappeller dans sa memoire l’histoire de tous les siecles passés, il veut encore par une espece de magie que la comedie a inventée, tirer les morts de leurs tombeaux par une fausse resurrection, & les faire paroître sur le theatre sous des visages inconnus, sous des figures étrangeres, & avec des habits empruntés. […] Quoy, l’on verra l’histoire de leurs vies mêlée d’intrigues d’amour & d’incidens de galanteries, & representée par des vers qui expriment & émeuvent les passions d’une maniere si forte & si douce, qu’en faisant les portraits de ces saints & de ces saintes, ils font paroître avec éclat leurs petites foiblesses, & obscurcissent leurs plus grandes vertus. […] Et que fait-on autre chose dans la comedie, sinon de renouveller les anciennes pompes qui étoient instituées en l’honneur des faux Dieux, puisque comme je l’ay déjà remarqué, on ne voit representer sur le theatre que les histoires de ces fabuleuses divinités. […] Voulez-vous des spectacles tragiques, meditez la mort des Martyrs, & toute l’histoire de la Passion de Iesus-Christ, qui est la plus sanglante & la plus sainte tragedie du Christianisme.

233. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Elle peint au naturel : le tableau n’est pas flaté, & le monument est peu honorable pour notre siècle ; mais l’histoire du cœur humain aurait de grandes obligations aux Plaute & aux Térence, s’ils nous avaient tracé le tableau des mœurs de leur temps avec autant de vérité, & qu’ils nous eussent par-là dispensés d’aller fouiller dans les horreurs Romaines ensevelies sous le fumier de Martial. […] Il serait donc à desirer que nos jeunes Auteurs, choisissent desormais plus souvent leurs sujets dans l’histoire moderne de l’Europe ; & sur-tout, l’on voudrait leur voir célébrer les Héros de la Nation. […] Les Historiques ; lorsque l’Auteur choisit un sujet dans l’histoire des Grecs & des Romains, ou dans celles des Nations modernes, telles que les Turcs, les Persans, les Anglais ; &c. comme Cinna, Pompée, Sertorius, Athalie, Mithridate, Bajazet, Tamerlan, Cosroès, le Comte d’Essex, Warwick, &c. […] [Voyez sous la Note [A] l’Histoire du Théâtre .] […] Je suis, comme on l’a vu, bien loin de croire, que l’histoire raisonable doive fournir des sujets à l’Opéra : c’est un Spectacle d’enchantement, d’illusion, où les Êtres fantastiques doivent briller, surprendre, étonner, mais où les vrais Héros seront toujours déplacés.

234. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

On peut voir l’Almanach des Boulevards, ou leur histoire, les anecdotes inombrables, le détail des pieces, le catalogue des acteurs, démontrent l’étonnant succès de tout ce qu’il y a de plus bas, de plus grossiers, de plus licencieux. […] Clément trouve peu vraisemblable qu’un homme du commun dise de pareilles injures aux Chambres assemblées, quoique toutes les histoires en rapportent d’équivalentes, & que le poëte n’y ait mis du sien que la mesure & la rime.

235. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Peut-on ignorer l’histoire à ce point ? […] C’est un Poëte qui traite l’histoire comme une intrigue de théatre, il accommode à son gré la fable, pour préparer le dénouement qu’il se propose.

236. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

L’histoire seule, sans les lumières de la philosophie, a résolu de tels problèmes. […] « Certes, dans les pays où les femmes sont appelées au trône, elles y portent autant de vertus que les hommes ; et l’histoire nous présente plus d’une Elizabeth.

237. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

En effet, qui est-ce qui a assez peu étudié l’histoire des passions humaines pour ne pas savoir qu’elles ont pris naissance avec l’homme, & qu’elles se sont perpétuées avec lui ; qu’elles sont aujourd’hui ce qu’elles étoient il y a mille ans ; que le tableau des mœurs de chaque siecle, & de chaque région de l’Univers se ressemble ?

238. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Tel est le malheur attaché à la Poésie, cet Art si dangereux, dont l’Histoire est beaucoup plus la liste des fautes célèbres & des regrets tardifs, que celle des succès sans honte & de la gloire sans remords : tel est l’écueil presque inévitable, sur-tout dans les délires de la jeunesse ; on se laisse entraîner à établir des principes qu’on n’a point ; un vers brillant décide d’une maxime hardie, scandaleuse, extravagante : l’idée est téméraire, le trait est impie, n’importe, le vers est heureux, sonore, éblouissant, on ne peut le sacrifier, on ne veut que briller, on parle contre ce qu’on croit, & la vanité des mots l’emporte sur la vérité des choses.

239. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

distingue les Gladiateurs, les Comédiens, les Tragédiens, les Histrions, les Mimes et le Cirque, et attribue aux Gladiateurs la cruauté, aux Comédiens les Histoires amoureuses, aux Tragédiens les crimes des mauvais Princes, aux Histrions ou Bateleurs les gestes impudiques, aux Mimes l'imitation des actions les plus honteuses qui doivent toujours être cachées dans les ténèbres, et au Cirque les vaines extravagances des Courses et des Combats.

240. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Fleuri dans son Histoire Ecclésiastique faisant l’analyse du traité des spectacles de Tertullien, suppose que cet auteur parle de ce qu’il n’avait peut-être jamais vu. « Tertullien, dit-il, montre l’origine de chaque espèce de jeux ; et parlant de ceux du cirque en particulier, il fait entendre qu’il n’était pas à Rome, et peut-être qu’il n’y avait jamais été.

241. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Car ce que je puis encore compter parmi les divertissements criminels, et ce que je mets dans le même rang, ce sont ces histoires fabuleuses et romanesques dont la lecture fait une autre occupation de l’oisiveté du siecle, et y cause les mêmes désordres ; entretien ordinaire des esprits frivoles et des jeunes personnes : on emploie les heures entieres à se repaître d’idées chimériques, on se remplit la mémoire de fictions et d’intrigues toutes imaginaires, on s’applique à en retenir les traits les plus brillants ; on les sçait tous, et les sçachant tous on ne sçait rien. […] une histoire, disons mieux, une fable proposée sous la forme d’histoire, où l’amour est traité par art et par regles ; où la passion dominante et le ressort de toutes les autres passions, c’est l’amour ; où l’on affecte d’exprimer toutes les foiblesses, tous les transports, toutes les extravagances de l’amour ; où l’on ne voit que maximes d’amour, que protestations d’amour, qu’artifices et ruses d’amour ; où il n’y a point d’intérêt qui ne soit immolé à l’amour, fût-ce l’intérêt le plus cher selon les vues humaines, qui est celui de la gloire ; où la gloire même, la belle gloire, est de sacrifier tout à l’amour ; où un homme infatué ne se gouverne plus que par l’amour, tellement que l’amour est toute son occupation, toute sa vie, tout son objet, sa fin, sa béatitude, son Dieu.

242. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

De toutes ces discussions théologiques il résulte que la comédie, envisagée dans la spéculation, par une abstraction métaphysique, n’étant que la représentation des actions humaines, est par elle-même indifférente, comme la peinture, la sculpture, l’histoire, le chant, &c. tout peint, tout imite : les enfans même savent contrefaire. […] le Brun, l’histoire du théatre depuis son origine jusqu’au siecle de S.

243. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. […] Le Fait suivant est trop glorieux à la Tragédie, pour n’avoir pas sa place dans l’Histoire de la Tragédie.

244. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Rodrigue n’obtiendrait pas le rang qu’il a dans la Comédie s’il ne l’eût mérité par deux duels, en tuant le Comte, et en désarmant Dom Sanche : et si l’histoire le considère davantage par le nom de Cid, et par ses exploits contre les Maures ; la Comédie l’estime beaucoup plus par sa passion pour Chimène, et par ses deux combats particuliers. […] Avec une histoire des ouvrages pour et contre les théâtres.

245. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Ainsi la Tragedie & le Balet sont deux sortes de Peintures, où l’on met en veüe ce que le Monde ou l’Histoire ont de plus illustre ; où l’on déterre, & où l’on étale les plus fins & les plus profonds mysteres de la Nature & de la Morale, & tout ce qui peut nous estre inconnû, soit par le reculement des temps, soit par l’ignorance ou par le peu de curiosité de nos Peres. […] Il leur semble, dis-je, que pour faire ou choisir un Sujet, ils n’ont qu’à detacher quelque trait de la vieille Fable, quelque poinct de l’histoire moderne, où quelque nouvelle bizarrerie de leur imagination, de les distribuer en quelques entrées, de les soustenir ou revêtir de quelques visions extravagantes, & enfin de les enrichir aux dépens du Prince. […] Pour faire le choix d’un beau Sujet, il faut bien examiner si le poinct de l’Histoire ou de la Fable qui nous a pû fraper l’imagination, a cette seve necessaire pour fournir à toute l’action. […] Ie ne vois pas de fonds ny plus sûr ny plus riche que l’Histoire, où que la Fable. […] Ce n’est pourtant pas assez que la Fable ou que l’Histoire ayent consacré un poinct illustre, ou quelque singulier évenement, & qu’ils l’ayent rendu considerable dans tous les Monumens de l’Antiquité, il faut qu’il soit clair & intelligible.

246. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Dites-nous s’il vous plaît quelques histoires sur ce sujet ?

247. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Nous lisons encore dans l’Histoire du droit canonique, 1 vol. in-12, pages 385 et 393, au chapitre de la puissance des rois comme protecteurs des canons ; « Que le prince temporel ne peut pas faire la discipline ecclésiastique, mais qu’il doit la maintenir ; « Que les puissances temporelles sont nécessaires dans l’Eglise, afin de suppléer par leur pouvoir à ce que l’étendue de la parole ne peut faire ; « Que le prince a la liberté de choisir, parmi les différents usages, ceux qui sont plus conformes au bien de son Etat ; qu’il peut rejeter tout à fait, ou modifier les décrets de discipline faits par des conciles, même généraux ; pag. 394 ; « Que les ecclésiastiques ont un double lien qui les soumet à l’autorité royale ; 1° leur qualité de citoyen qui les soumet à la puissance politique comme tous les autres sujets ; 2° leur qualité d’ecclésiastique qui les soumet au prince qui, comme protecteur des saints canons, doit veiller à leur exécution ; pages 400, 401 ; « Que cette même qualité de protecteur des saints canons donne droit au roi de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise » ; pag. 402.

248. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

[NDE] Vert-Vert ou les Voyages du perroquet de la Visitation de Nevers, poème écrit par Jean-Baptiste Gresset en 1734, raconte l'histoire d'un perroquet élevé par des dévots qui apprend lors d'un voyage en bateau le parler des matelots et des femmes légères et qui finit lui-même par jurer devant les religieuses.

249. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Est-ce donc une beauté de la scène de défigurer l’histoire, pour transformer le tyrannicide en un acte de religion ? […] Il me semble voir le fameux réservoir de Montezumax, dans l’histoire du Mexique, où ce Prince nourrissait de chair humaine, une multitude de crapauds, de serpents, de vipères. […] La vérité de l’histoire y est absolument défigurée pour la rendre plus horrible par une multitude de noirceurs. […] Il convient qu’il a totalement changé l’histoire, qu’il n’a pas « mettre sur la scène une action vraie, mais des mœurs vraies ».

250. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Il prenoit ses sujets dans l’histoire du pays, comme a fait le Sieur de Belloi. […] Il est vrai que ne trouvant pas ou n’osant prendre dans l’Histoire de France des sujets qui ouvrissent à sa verve une carriere aussi libre, il est allé en chercher dans l’Histoire Romaine, où il ne couroit aucun risque.

251. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les Caractères de la Bruyère, le Télémaque de Fénelon, l’Histoire universelle de Bossuet, valent infiuiment mieux que toutes les productions théâtrales ensemble. […] La critique de l’Ecole des femmes a fourni matière à une comédie ; ce serait une histoire amusante, que le détail des querelles théâtrales. […] Religion, politique, droit public et intérêt des princes, histoire, morale, philosophie, tout est de son ressort.

252. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Cette Reconnoissance qui est tirée du sein même de la chose, se forme peu à peu d’une suite vraisemblable ; [je repete les termes d’Aristote] le Grand-Prêtre a promis un Roi aux Levites : quand il le leur présente il leur en raconte l’Histoire. […] Dans ces nouveaux ouvrages on ne voit plus à la vérité des Dieux & des Déesses, des Magiciennes, & des enchantemens : on y voit les grands sujets de l’Histoire ; & l’on est fort surpris de les y trouver. […] Comment pourrions-nous, dans les graves sujets de l’Histoire, admettre la Danse, devenue pour nous une partie si importante de ce Spectacle, qu’en sa faveur on a reçu des Piéces Dramatiques en plusieurs Actes qui n’ont entre eux aucun rapport ?

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