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184. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIV. Conséquences de la doctrine précédente. » pp. 136-137

Par tous ces principes des saints pères, sans examiner le degré de mal qu’il y a dans la comédie, ce qui dépend des circonstances particulières, on voit qu’il la faut ranger parmi les choses les plus dangereuses ; et en particulier on peut juger si les pères ou les saints docteurs qui les ont suivis, et Saint Thomas comme les autres, avec les règles sévères qu’on vient d’entendre de leur bouche, auraient pu souffrir les bouffonneries de nos théâtres, ni qu’un chrétien y fît le ridicule personnage de plaisant.

185. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

» Où je dois dire en passant qu'en ce lieu le mot de vanité s'entend de l'Idolâtrie au sens de l'Écriture Sainte ; qui considère toujours l'Idole pour une chose vaine et sans réalité, comme Saint Paul dit que l'Idole est un néant. […] , qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre. […] Tu les entends blasphémer le Nom de Dieu, et tu le souffres patiemment, tu les vois aller aux Spectacles, et tu ne les retiens pas.

186. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Tâchons d’en prendre un qui soit mieux entendu. […] « Pour moi je crois entendre chaque Spectateur dire en son cœur à la fin de la Tragédie : Ah ! […] Même de ces considérations diverses que nous venons d’entendre, cette conclusion positive me paraît hasardée.

187. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVIII. D’une excuse de laquelle se servent ordinairement les gens du monde, pour justifier la conduite des jeunes hommes, et des jeunes filles qui vont au bal. » pp. 142-145

O étranges mariages, dont le dessein n’est conçu que dans la recherche de la volupté, et ne peut naître que des sentiments de la chair ; puisque c’est ce qu’on voit et ce qu’on entend dans la danse qui en inspire les pensées !

188. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVIII. Sentiment d’Aristote.  » pp. 66-68

Ce n’est pas qu’on y jouât alors comme parmi nous, les passions des jeunes gens : nous avons vu à quel rang on les reléguait ; mais c’est en général, que des pièces d’un si grand mouvement remuaient trop les passions, et qu’elles représentaient des meurtres, des vengeances, des trahisons, et d’autres grands crimes dont ce philosophe ne voulait pas que la jeunesse entendît seulement parler, bien loin de les voir si vivement représentés et comme réalisés sur le théâtre.

189. (1675) Traité de la dévotion «  Méditation. » pp. 66-67

Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.

190. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

et néanmoins c’est là seulement qu’elle s’entend. […] qui se peut dire en faveur des Danses ; faisons parler leurs Avocats, entendons-les en leurs faits justificatifs. […] Il est bien des copies qui sont plus agréables que leur original : nous entendons plus volontiers un homme qui contrefait le grognement d’un pourceau que si nous entendions la bête même. […] pourquoi leur rend-on plus d’assiduité pour les entendre, qu’on ne fait aux Prédicateurs de la vérité ? […] Il voulait faire entendre qu’il est des hommes de toutes façons, et que ceux qui tenaient moins de la femme le faisaient voir dans leurs actions.

191. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Mais cette défense du Gouvernement lui est préjudiciable ; car en dérobant les grands à la censure publique, elle leur fait entendre qu’ils peuvent être vicieux impunément ; & il est malheureusement trop vrai que lorsqu’on peut commettre un crime sans rien craindre, on le commet presque toujours. […] Je n’entends pas par-là que la Comédie désigne en aucune maniere des gens actuellement en place, mais seulement qu’elle puisse leur présenter des modeles à suivre ou à éviter.

192. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

C’est dans le silence des passions qu’elle se fait entendre ordinairement ; elle ne laisse pas de suivre un pécheur, de l’arrêter par tout où elle le rencontre ; la frayeur, le dégoût sont les armes qu’elle employe contre lui, elle oblige sa conscience à le déchirer par des remords salutaires. […] Je ne sçai ce qu’il entend par l’Eglise : il y a peu d’apparence que les Prélats & les Docteurs approuvent qu’on consulte les Laïques, au mépris de leurs Reglemens, & dans la démarche que vous faites, que vous méritiez leurs suffrages.

193. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Il vous semble que les Auteurs qui ne peuvent faire tenir le même langage à leurs Héros, feraient mieux de les choisir dans un Pays où l’on ne les ait pas tant mis en œuvre ; et vous dites qu’un Grand-homme de notre France dont la Vie serait pleine de belles Actions, et qu’on ferait parler comme naturellement les honnêtes Gens y parlent, ferait pour le moins autant de plaisir à voir, que des Héros dont les Noms paraissent tout usés à force de les entendre répéter. […] J’avais pris cependant toutes les précautions possibles pour faire réüssir la Princesse de Cléves ; et persuadé qu’il est dangereux d’exposer de trop grandes nouveautés, je croyais qu’un Prologue que je fis pour préparer les Auditeurs à ce qu’ils allaient voir me les rendrait favorables ; mais leurs oreilles ne purent s’accommoder de ce qu’elles n’avaient pas coutume d’entendre ; et le Prologue attira plus d’Applaudissements que la Pièce.

194. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

J’entends par ces termes appliqués à la Tragédie, cet art du Poëte Tragique, par lequel il construit si habilement toutes les parties de son Poëme, qu’elles se tiennent comme par la main, & que les divers événements qu’il y fait entrer, conspirent l’un avec l’autre, & tendent tous à la même fin. […] Quoique parmi nous, la Langue Poëtique ne soit pas aussi éloignée du langage ordinaire qu’elle l’étoit chez les Grecs, & que leurs Poëtes ayent eu par-là un grand avantage sur les nôtres, il reste néanmoins assez de différences même dans notre Langue, entre le style de la Poësie & celui de la Prose, pour nous faire goûter le plaisir d’entendre un langage plus noble que celui qui nous est ordinaire. […] Ce n’est pas Corneille que nous entendons, c’est Cinna, c’est Emilie, c’est Maxime, c’est Auguste ; & de-là vient que ce genre d’imitation a un si grand avantage sur celle qui se fait dans l’Epopée. […] Combien y en a-t’il qui passent leurs jours à entendre des Opéra & des Concerts, & qui n’ont pas encore fait réflexion, que le plaisir qu’ils y goûtent, vient de la fidélité de l’Imitation qui se fait par la Musique ? […] On est frappé de ce que l’on voit, ou que l’on entend dire, & l’on se plaît à l’imiter ; on se croit assuré de plaire en imitant ce qui est à la mode.

195. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Troisième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 25-27

dévorée de jalousie, j’ai la faiblesse encore de préférer au mien le bonheur d’un ingrat… Je l’entends ; il vient ; je vais lui cacher le desespoir qu’il cause.

196. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Or, c’est ce que vous n’entendez sûrement pas. […] Ce que j’ai dit du genre des Spectacles doit s’entendre encore de l’intérêt qu’on y fait régner. […] L’adultere, l’inceste, le parricide, sont, à vous entendre, l’ornement de la Scene Françoise. […] Cette apostrophe est d’un quelqu’un qui n’y va pas, ou qui n’en entend que de mauvais. […] Je ne sais ce que vous entendez par les femmes du meilleur air.

197. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Il riroit bien davantage, s’il entendoit dire que l’Eunuque & le Phormion sont, comme la bataille de Zama, la gloire de leur siecle. […] La Clairon seroit fort étonnée de se voir sur le Théatre d’Ecbatane, & les Medes ne le seroient pas moins de l’entendre, malgré tout l’éclat de ses charmes, & les attraits de sa beauté. […] Jamais homme n’entendit mieux l’harmonie & ses secrets ressorts. […] Pour peu qu’un homme eût de verve, il pouvoit, sans être éclipsé, se mêler dans cette foule de rimailleurs, & le public qui n’en savoit pas davantage, & qui y entendoit le langage des Halles, crioit au miracle, comme les Harangetes battoient des mains aux farces de Vadé, &c. […] Il s’étoit fait, pour rendre ces folles idées, un jargon philosophique des termes qu’il avoit retenus, & que personne n’entend, & qu’il n’entendoit pas lui-même.

198. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

On conçoit, ou plutôt on a vu jusqu’où cela a été, surtout dans la classe la plus nombreuse de la société, après que ce frein naturel, déjà privé de l’appui de la religion, a été rompu aussi : on a vu que les enfants ont manqué de soumission et de respect à leurs parents, non seulement pour cause d’avarice, mais encore sous prétexte d’autres défauts qu’ils leur trouvaient : on a vu la contagion des mauvais exemples seconder partout le théâtre qui a ainsi dénaturé la majeure partie des jeunes gens, lesquels ont vieilli et sont devenus pères à leur tour, après avoir laissé contre eux mêmes à la génération suivante l’exemple de mépriser et insulter ses parents, et ainsi jusqu’à nous : enfin tout le monde doit voir aujourd’hui qu’au lieu de ces avanies publiques que Cléante fait à son père, avanies qui éveillent ou délient et mettent à l’aise les passions naissantes des enfants, il eût été bien plus sage de faire entendre à Harpagon, à l’insu de son fils, ou sans éclat, sans peinture irritante, ces paroles persuasives que j’emprunte d’un académicien célèbre : « Vos enfants sont vertueux, sensibles, reconnaissants, nés pour être votre consolation ; en leur refusant tout, en vous défiant d’eux, en les faisant rougir du vice honteux qui vous domine, savez-vous ce que vous faites ? […] Et après cette clémence, plus que divine, comme l’auteur, par une autre contradiction, le montre lui-même dans son Festin de Pierre, où Dieu engloutit un méchant, recommandée dans le Misantrope envers les agents de tous les désordres de la société, des plus grands maux qui accablent les hommes ; si vous vous rappelez les coups sensibles et redoublés qui ont été portés aux femmes les plus innocentes des malheurs du monde ; si vous réfléchissez à l’extrême rigueur avec laquelle ont été punies par le même auteur dans deux autres pièces fameuses des fautes de grammaire, ou des ridicules, quelques travers à l’égard desquels ses préceptes d’indulgence étaient excellents et obligés ; si vous remarquez encore qu’après avoir ridiculisé les délassements et les plaisirs honnêtes des sociétés les plus décentes de son temps, et avoir renvoyé durement à leurs aiguilles et à leur pot au feu des femmes plus opulentes et plus distinguées que la Dlle de Sotenville, personnage de l’Ecole des Femmes, il donne pour exemple cette dernière qui a des goûts et tient une conduite tout-à-fait opposés à celle qu’il prescrit aux autres ; car c’est bien la proposer de fait pour exemple contraire que de la rendre le personnage aimable de la pièce, et de lui donner raison, la faire applaudir en public lorsqu’elle rejète les remontrances de son époux, qui lui rappelle des préceptes appropriés à celui des aiguilles et du pot au feu, et refuse de se consacrer à son ménage et à sa famille, en déclarant qu’elle ne veut pas s’enterrer, qu’elle n’entend pas renoncer aux plaisirs du monde, qu’elle se moque de ce que disent les maris, qu’elle veut jouir indépendamment d’eux des beaux jours de sa jeunesse, s’entendre dire des douceurs, en un mot voir le monde ; tel est le langage de la maîtresse de cette école (Ariste que Molière rend exemplaire aussi dans l’École des maris est parfaitement de l’avis de donner toutes ces libertés aux femmes ; elles en ont bien joui depuis ces inspirations ; quand on les leur a refusées, elles les ont prises) ; si on fait ces rapprochements ou remarques, dis-je, sans prévention, il est impossible, à la vue de tant de contradictions incontestables et de cette variation de principes et de conduite de ce fameux poète comique, de ne pas soupçonner au moins que son désir d’améliorer les mœurs était aveuglé et dirigé par une verve impérieuse et désordonnée qui le portait à appréhender et fronder à tort et à travers telles classes, telles professions et réunions, ou telles personnes, et de faire rire le public à leurs dépens, et au profit de sa manie et de sa renommée. […] J’entends les lecteurs prévenus ajouter qu’elles en propageaient aussi de mauvais. […] Les femmes ont encore moins su auquel entendre ; sous la minorité de Louis XIV, on les critiquait sur la légèreté de leurs goûts ; elles ont été sensibles à ces reproches et se sont livrées à l’étude des sciences et des lettres ; elles fréquentaient les savants et voulaient avoir dans leur cercle leur mathématicien, ou leur littérateur ; Molière est arrivé, et s’est mis à crier de toutes ses forces, aux précieuses, aux femmes savantes ! […] Si vous observez plusieurs personnes conversant ensemble, dans une situation ordinaire, vous les voyez rire par habitude, sans savoir pourquoi ; vous les entendez critiquer les choses, goguenarder les gens.

199. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Elles n’ont que le mérite de l’antiquité, d’un nom Grec, & la vénération de quelques litterateurs, qui n’en entendent pas la moitié, & qui pour cela même les admirent. […] La foiblesse du cœur de Marie occasionna tous ses malheurs (c’est Buchanan que vous allez entendre, protestant, ennemi declaré de Marie ; ce qui est encore pire que la frivolité de la tragedie & du roman ; mais qui est un grand titre chez Voltaire.) […] On a engagé la célebre actrice Lemor à y faire entendre cette voix brillante qui lui attiroit, il y a cinquante ans, les plus grands applaudissemens ; les talens sont immortels, la premiere fois qu’elle y a chanté, il s’est trouvé au Colisée un monde prodigieux, pour entendre ce prodige, les uns enthousiasmés, disent qu’elle a conservé tout l’éclat de sa voix, d’autres moins galans, osent dire qu’il n’y a rien de bien merveilleux, qu’elle a beaucoup perdu de ses graces. […] Il étoit digne de les entendre. […] Elle a dû plaîre aux Ecrivains philosophes ; ils croient ne pouvoir mieux louer un Roi, un Héros, qu’en disant qu’il est digne d’entendre Corneille, Voltaire, parce qu’en le louant ainsi, ils se louent encore plus eux-mêmes : elle a été tant de fois repetée, qu’elle est devenue triviale, & souvent si mal appliquée, qu’elle ne signifie rien.

200. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

Je l'ai vu, j'ai vengé mon honneur et mon père; Je le ferais encor, si j'avais à le faire. » C'est par la même corruption d'esprit qu'on entend sans peine ces horribles sentiments d'une personne qui veut se battre en duel contre son ami, parce qu'on le croyait auteur d'une chose dont il le jugeait lui-même innocent.

201. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Je le ferais encor, si j'avais à le faire. » C'est par la même corruption d'esprit qu'on entend sans peine ces horribles sentiments d'une personne qui veut se battre en duel contre son ami, parce qu'on le croyait auteur d'une chose, dont il le jugeait lui-même innocent.

202. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Entendez-vous la scène muette & si énergique des yeux languissamment mourans & noyés dans le plaisir, vivement animés & lançant mille feux ? […] Gardons-nous de vouloir entendre ces entretiens secrets où l’on verse la passion, ces demi-mots, ces signes rapides, trop bien entendus, où l’on distille le crime. […] quel scandale pour le prochain d’autoriser par sa présence à donner & à voir des exemples, à débiter & à entendre une doctrine qui peut quelquefois lui être pernicieuse ! […] Il est plaisant d’entendre des gens de théatre parler de la perfection de l’Évangile, de la sainteté du baptême, de préceptes & de conseils, eux qui ont appris le catéchisme dans Moliere.

203. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Devra-t’on être surpris d’entendre S. 

204. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIV. Troisième réflexion sur la doctrine de Saint Thomas : passage de ce saint docteur contre les bouffonneries. » pp. 85-87

Mais Saint Thomas est bien éloigné d’une doctrine si absurde, puisque au contraire dans son commentaire sur ces paroles de Saint Paul : « Qu’on n’entende point parmi vous de saleté, turpitudo ; de paroles folles, stultiloquium ; de bouffonneries, scurrilitas »Eph.V.4.

205. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Ils ont tous les caractères odieux d’une dénonciation inquisitoriale ; à l’entendre, les maximes pures que j’ai proclamées, ne peuvent de ma part, être pures qu’en apparence ; puis me prêtant des opinions perverses, il semble qualifier d’hypocrisie, le langage respectueux dont j’ai usé, en parlant de la morale évangélique et des dogmes de notre religion.

206. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 2 : Livre VI, chap. 7] » p. 590

Finalement ce que Lavatier apporte de saint Athanased, s’entend infailliblement des ames damnées non de celles qui sont sauvées ou en état de salvation.

207. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

On le prend aujourd’hui sur un ton différent & tres-artificieux ; on fait l’éloge de ce saint état, on en porte la sainteté, les rigueurs à l’excès, pour faire entendre que cette perfection est impraticable ; que ceux qui s’y sont engagés, la plupart malgré eux, par force ou par désespoir, y gémissent sous la haire & le cilice, dans des combats perpétuels, sans pouvoir vaincre les passions qu’ils y ont apportées ; que l’impossibilité de les satisfaire les rend malheureux toute leur vie, & la sainteté de leurs vœux, toujours coupables ; que l’état, tout saint qu’il est, ne fournit pas des moyens suffisans pour éteindre ces feux criminels ; qu’au contraire il en augmente la vivacité par les obstacles. […] La décoration n’est pas moins mal entendue que les circonstances mal choisies. 1.° Il n’y a point de Communauté où chaque particuliere ait dans sa cellule une biere avec une lampe allumée nuit & jour, & y couche dedans, ce qui seroit d’une incommodité singuliere. […] Erreur, de quelque amour qu’on l’entende. […] Voltaire auroit dû imiter la docilité de Corneille à retrancher dans le Cid quatre vers fameux sur le duel, des qu’on lui eût fait entendre qu’ils étoient contre les bonnes mœurs.

208. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Les Italiens nous l’ont eu donné, ou du moins familiarisé : & ce qu’ils appellent Balare, est la mesme chose que ce que nous entendons par le mot de dancer. […] Mais la principale & la plus importante regle est, de rendre le pas expressif, que la teste, les espaules, les bras, les mains facent entendre ce que le danceur ne dit point. […] Car qui ne sçait que le deüil est ennemy de l’allegresse des chants : & qui ne s’abuseroit à entendre quelque air rejoüy sur des pas tristes, & sur des gestes mourants ? […] Quiconque donc mange les paroles, ou ne fait pas entendre ce qu’il chante, peche contre ce qu’il fait, & contre l’intention du Poëte, & contre le besoin du Sujet. […] Ie n’entends pas toutefois par ce dernier mot de belle Dance, ce rampant mol & paresseux, que les corps foibles & abbatus ont introduit dans les Bals.

209. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Ils se faisoient entendre par le seul moyen du geste & des mouvemens du corps. […] Ils furent forcés de s’y assujettir, pour se faire entendre. […] Les Trouveres ne pensoient pas qu’il y avoit jamais eu des Grecs ni des Latins : personne alors n’entendoit le Grec. Il n’y avoit que quelques Ecclésiastiques qui entendissent le Latin ; & les gens habiles sçavoient seulement par tradition qu’il y avoit eu des Anciens. […] On voit dans ces mêmes Capitulaires, que les gens vertueux évitoient de voir & d’entendre ces Farceurs, Bateleurs, &c.

210. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

« Je n’ai jamais, dit Fontenelle, entendu la purgation des passions, par le moyen des passions-mêmes. » « Tous ces grands divertissemens, selon le Duc de la Rochefoucault, sont dangereux. […] Je ne crois pas que par cette correction les Comédiens entendent ce badinage grossier, ces familiarités, ces baisers qui se donnoient sur le Théatre, dans son enfance, & qui y faisoient le fond des plaisanteries.

211. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Quand un Comédien s’en fait honneur, ou il se borne à l’art de la représentation, c’est-à-dire, à tout ce qui convient à soi-même, ou à la scène, pour bien imiter ses personnages ; ou il entend par là, l’art du Drame, qui lui-même comprend la critique. […] Entend-on par l’usage du Théatre la Poëtique elle-même ?

212. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Il parle néanmoins encore avec une tout autre douceur, lorsqu’il se fait entendre dans le cœur, et qu’il y fait sentir ce feu céleste dont David était transporté en prononçant ces paroles : « Le feu s’allumera dans ma méditation »Ps. […] C’est de là que naît dans les âmes pieuses, par la consolation du Saint-Esprit, l’effusion d’une joie divine ; un plaisir sublime que le monde ne peut entendre, par le mépris de celui qui flatte les sens ; un inaltérable repos dans la paix de la conscience, et dans la douce espérance de posséder Dieu : nul récit, nulle musique, nul chant ne tient devant ce plaisir ; s’il faut pour nous émouvoir, des spectacles, du sang répandu, de l’amour, que peut-on voir de plus beau ni de plus touchant que la mort sanglante de Jésus-Christ et de ses martyrs ; que ses conquêtes par toute la terre et le règne de sa vérité dans les cœurs ; que les flèches dont il les perce ; et que les chastes soupirs de son Eglise, et des âmes qu’il a gagnées, et qui courent après ses parfums ?

213. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

L’on espère entendre encore le caquet dévot et libertin de Vert-Vertb, quand il aura été purifié, et le babil si agréablement rendu de ces Révérences cloîtrées. […] J’attends avec impatience la Critique que vous nous promettez d’un ridicule national, vicieux et très-commun : je croirais que ce serait l’Esprit Philosophique, si ce caractère était celui de notre Nation, chez laquelle le vrai Philosophe est fort rare, si l’on entend par ce mot ceux qui enseignent et qui pratiquent les maximes de la bonne morale, et si nous n’avions pas vu naître dans ce siècle l’abus scandaleux de ce titre respectable, et la plus fausse Philosophie.

214. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Beaucoup très certainement ignorent que telle est la base des principes qui leur ont été transmis et qui règlent leur conduite ; mais enfin il ne peut y en avoir d’autre, et c’est réellement parce que Charlemagne a proscrit quelques bateleurs du huitième siècle, qu’au dix-neuvième nous refusons d’invoquer la miséricorde divine, dans nos temple, en faveur de ceux qui ont consacré leur vie à charmer nos loisirs, en nous faisant entendre de beaux vers et de grandes leçons ! […] Entendez-vous, Messieurs, un abbé réglait alors les roulades et les pirouettes de ces dames !

215. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

Chrisostome, si lors même qu’on est le plus eloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous ; comment notre ame pourra t-elle demeurer chaste, quand elle se plaîra à entendre des choses si dangereuses ?

216. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

Il est bon d’avertir le Lecteur que si le nouveau Théâtre va quelques fois puisér des règles chez les Anciens, il se réserve toujours le droit de les entendre à sa fantaisie.

217. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

On entend par Mœurs, les passions, les caractères, la façon d’agir.

218. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

Il s’enfuit de ce que je dis ici, & que j’ai donné assez à entendre dans le cours de mon Ouvrage, que les Poèmes relevés du nouveau Spectacle, tels que le Roi & le Fermier, Isabelle & Gertrude, la Fée Urgèle, Tom-Jones, &c. n’y seraient point déplacés, si l’on n’avait à leur reprocher que la noblesse de leur action.

219. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XI. » pp. 55-57

Des vents qui s’arrêtent au milieu de la plaine pour entendre les concerts….

220. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXII. On vient à saint Thomas : exposition de la doctrine de ce Saint. » pp. 79-81

Ce qui fait la difficulté, c’est que Saint Thomas dans ce même article se fait une objection qui est la troisième en ordre, où, pour montrer qu’il ne peut y avoir d’excès dans les jeux, il propose l’art « des baladins », histrionum, « histrions », comme le traduisent quelques-uns de nos auteurs, qui ne trouvent point dans notre langue de terme assez propre pour exprimer ce mot latin ; n’étant pas même certain qu’il faille entendre par là les comédiens.

221. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Vous faites entendre, ma sœur, que le Projet ne détruira pas l’inconvénient de la séduction de la Beauté. […] Qu’entend-on par séduire ? […] Si l’on entend, corrompre le cœur, inspirer le goût de la débauche ; cet effet ne peut résulter que de quelques Pièces, proscrites par le Plan de Réforme. […] Je vais d’abord vous éclaircir l’Article que vous n’entendez pas. […] Lorsque j’entends quelquefois dire que la Religion Payenne animait tout, qu’elle était riante & variée, je doute si l’on parle sérieusement.

222. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

qui osera les faire entendre à celle des peuples, bien souvent victimes de leurs vœux indiscrets ? […] Toujours environnés de bas adulateurs qui ne craignent rien tant que de compromettre ou leur fortune ou leur crédit, les grands n’entendent jamais le langage de la vérité. […] En vain j’entends le poète satirique élever la voix, et s’écrier avec Boileau : « Malheur ! […] J’entends plus d’un auteur effrayé se plaindre avec amertume et s’écrier, que j’attente aux droits sacrés du génie, en rappelant indiscrètement le despotisme d’une censure odieuse autant qu’importune. […] et l’illustre auteur de Phèdre, a-t-il jamais craint qu’on privât la France du plaisir d’entendre et d’admirer le fameux récit de la mort d’Hippolyte ?

223. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Huit jours avant la fête de saint Louis ; le Curé nomma au Prône onze juges, qui le 25 entendirent la Messe du Saint-Esprit avec l’Avocat du Roi & le Substitut du Procureur-Général. […] Enfin après avoir imposé silence, il lui fit ce compliment : Mademoiselle, une main bienfaisante qui se dérobe à la gloire & se refuse à des justes éloges, a préparé, dans le secret, à la vertu, un prix dont jadis on avoit vu avec moins de justice honoré la beauté, (le jugement de Paris, allusion que la Rosiere & ses Compagnes n’entendirent pas.) […] Ils se contenterent de faire entendre leurs flageolets & leurs musettes, & de chanter, les couplets que les Benedictins avoient composé.

224. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Les compositions étaient soumises à l’archonte ; il en réglait toutes les parties, il rejetait ce qui pouvait nuire à la morale publique ; le peuple n’entendait au théâtre que de saines maximes qui l’excitaient aux vertus, au respect des dieux et des lois. […] Le public était déjà instruit que la reine avait des assommeurs, chargés de faire passer de ses bras dans la Seine les compagnons de ses orgies nocturnes ; il avait déjà entendu Marguerite dire à Philippe d’Aulnay son fils et l’un de ses amants : « Je viens avant que tu n’expires te donner le plaisir de connaître ta maîtresse et celle qui t’a donné la mort. […] L’intrigue est une suite d’efforts des deux personnages à se tromper, s’intimider, se tuer ; d’où la jeunesse peut retirer d’épouvantables leçons de mensonge, de fourberie, et des maximes qui peuvent justifier le poignard ou le poison dans les rivalités d’amour, de vanité, ou d’intérêt, et enfin pour dernier tableau elle entend un fils maudire sa mère.

225. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Je ne sai si elle l’avoit entendu dire, ou si elle l’imagina : elle en étoit très-capable. […] Le Tasse voulut faire entendre qu’il se repentoit, non de ses amours, de ses piéces de théatre, mais d’avoir donné du temps à l’étude du droit & de la théologie, au lieu de le donner à la poësie. […] Il croyoit le voir & l’entendre ; il lui parloit, & fixoit sur lui ses regards. […] Voici quatre vers que Voltaire lui écrivit, pour l’inviter à venir réciter son poëme chez une Dame qui ne rougissoit pas de l’entendre. […] J’ai entendu souvent déclamer avec aigreur contre les Casuïstes, & entre autres Sanchez, de Matrimonio, pour être entrés dans un trop grand détail des matieres qu’on ne peut trop voiler.

226. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Mais je m’imagine qu’il entend les DamesLes Prostituées. […] Mais nos Poètes font aujourd’hui comme ils l’entendent ; ils mettent impunément et le mérite et la naissance à aussi bas prix qu’il leur plaît. […] Achille au premier aspect de Clytemnestre, lui fait assez entendre qu’il est aussi touché de son air modeste que des autres agréments de sa personne : Clytemnestre reçoit de bonne grâce le compliment d’Achille et le loue de louer la modestie. […] Mais des douceurs doucereuses, un repos qui aille à la léthargie, un air le plus rafraîchissant qui puisse dévorer, des roulades de frayeur, des torrents continuels d’une pluie brûlante ; c’est ce que je n’entends point. […]  » Gaspar-Main, si je ne me trompe, dit quelque chose de semblable ; mais Fletcher nous en dira davantage ; c’est dans son Prologue de l’Ennemi du sexe où le Poète parle en personne, et déclare franchement à l’assemblée ce qu’elle doit attendre de lui. « S’il est quelqu’un parmi vous qui vienne ici pour entendre des sottises, il peut se retirer : car je vous annonce au grand regret de la canaille, que vous n’entendrez rien de ce genre.

227. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Les Grecs qui étaient un peuple voluptueux et oisif, passaient toute la journée à entendre des Vers et des Harangues ; les Cordonniers, les Forgerons, les Tailleurs, les Maçons, ceux qui exerçaient les métiers les plus vils, confondus avec ceux qui remplissaient les premières Charges de la République, décidaient au Sénat et à l’Amphithéâtre, de l’esprit et du mérite des Orateurs et des Poètes, et faisaient valoir par leurs suffrages, ou décréditaient une Harangue, ou une Comédie. […] Le Poète ne doit pas donner à entendre, que son Héros est tombé dans le malheur, pour être sujet à quelque imperfection ; mais pour avoir fait quelque faute, qui mérite d’être punie. […] Voilà, Madame, quelques notions, qui pourront vous donner une idée générale de la perfection de la Comédie, et vous aider à connaître celles qui sont faites selon les règles de l’Art ; mais pour en être mieux instruite, je vous conseille, Madame, de lire le Discours que le célèbre M. de Corneille a fait sur le Poème dramatique, et qui se trouve dans le premier Tome de ses ouvrages : Il examine cette matière à fond, selon les règles que les Anciens nous ont laissées de la pratique du Théâtre, et qu’il entendait aussi bien qu’eux ; du moins on peut dire, sans le flatter, que ses Poèmes dramatiques égalent, s’ils ne surpassent pas ceux que l’antiquité a le plus admirés. […] Voilà, Madame, à peu prés les raisons dont ceux qui traitent la Comédie avec plus d’indulgence, et qui veulent qu’on lui fasse grâce, appuient leur sentiment ; mais les Censeurs des Spectacles sont intraitables, et n’entendent point raillerie ; ils crient, ils tonnent contre les Comédies et les Comédiens, et les damnent sans miséricorde. […] Ce sont, Madame, à peu prés les raisons, dont se servent ceux qui veulent que l’on bannisse la Comédie, parce que c’est une école dangereuse, où la vérité et les bonnes mœurs se corrompent ; où tout ce que l’on voit et tout ce que l’on entend, conduit au relâchement et au libertinage ; où l’amour et toutes les autres passions se glissent par les yeux et par les oreilles.

228. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

 La toile obéit à ses loix : On voit vos mouvemens, on entend votre voix.

229. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43

Ce sont des âmes invulnérables qui peuvent passer des jours entiers à entendre des chants et des vers passionnés et tendres sans en être émus : et des gens d’une « si éminente vertu » n’écoutent pas ce que dit saint Paul : I.

230. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

Grégoire, que lorsqu'on se repaît des vaines joies du monde, les sens spirituels deviennent engourdis et incapables de goûter et d'entendre les choses de Dieu. « Qui praesentis mundi delectatione pascitur, interni ejus sensus ligantur, ut jam spiritualia mandere et intelligere non valeant.

231. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

Grégoire, que lorsqu'on se repaît des vaines joies du monde, les sens spirituels deviennent engourdis, et incapables de goûter et d'entendre les choses de Dieu. « Qui praesentis mundi delectatione pascitur, interni ejus sensus ligantur, ut jam spiritualia mandere et intelligere non valeant.

232. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Ces deux théâtres ont eu aussi quelques petits démêlés entr’eux, qui ont cessé à l’instant qu’il a plû au Roi de leur faire entendre ses intentions. […] Et d’autant qu’il importe que chacun soit informé de la volonté de Sa Majesté, et qu’elle entend qu’il soit procédé extraordinairement contre ceux qui au dedans ou au dehors et proche de l’Académie exciteront quelque tumulte, et qui troubleront les spectacles et divertissements publics : Requérait le Procureur du Roi que sur ce il fût pourvu, afin que par le respect qui est dû aux volontés de Sa Majesté, plus que par la crainte du châtiment ; et qu’aussi par la connaissance de la protection particulière qu’il lui plaît de donner en faveur des Arts et du Public à l’Académie de Musique, ceux qui se trouveront à ces représentations n’y fassent aucun désordre, et qu’aucun de ceux à qui l’entrée en est défendue n’ait la témérité de s’y présenter. […] majesté ayant été informée qu’au préjudice de son Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, qui fait défenses à tous Comédiens de se servir de Musiciens externes, quelques-uns ne laissent pas de faire chanter sur leur théâtre des Musiciens, qu’ils prétendent n’être pas externes, sous prétexte qu’ils sont à leurs gages, et empêchent par ce moyen que les ouvrages de Musique pour le théâtre du sieur Lully, Surintendant de la Musique de la Chambre de Sa Majesté, ne puisse avoir tout le succés qu’on en doit attendre ; à quoi voulant pourvoir, Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que ladite Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, soit executée selon sa forme et teneur ; ce faisant permet auxdits Comédiens de se servir de deux Comédiens de leur troupe seulement pour chanter sur le théâtre, et leur fait très expresses défenses de se servir d’aucuns Musiciens externes, ou qui soient à leurs gages, à peine de désobéissance. […] Majesté s’étant fait représenter son Ordonnance du vingt-cinquième Février 1699. par laquelle Sa Majesté avait ordonné qu’il serait levé au profit de l’Hôpital Général, un sixième en sus des sommes qu’on payait alors pour l’entrée aux Opéra et Comédies, pour être ledit sixième employé à la subsistance des Pauvres ; et voulant Sa Majesté prévenir toutes difficultés à cause des prix différents, qui pourraient être mis dorénavant aux places desdits Opéra et Comédies, et conserver audit Hôpital le bien que Sa Majesté a entendu lui procurer ; Sa Majesté a ordonné et ordonne, que dorénavant il sera payé au Receveur dudit Hôpital le sixième de toutes les sommes qui seront reçues, tant par ceux qui ont le privilège de l’Opéra, que par les Comédiens de Sa Majesté ; lequel sixième sera pris sur le produit des places desdits Opéra et Comédies, sans aucune diminution ni retranchement, sous prétexte de frais ou autrement : Enjoint Sa Majesté au Lieutenant Général de Police de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera publiée et affichée par tout où besoin sera.

233. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Qu’y entend-je ? […] Ceux qui avancent qu’il faut de tels amusemens pour le Peuple, entendent par ce mot Peuple, la Populace ou la lie du Peuple. […] Monsieur, nous n’en doutons point, sa main protectrice & bienfaisante comblera, avec le tems, tous ces précipices affreux qu’une politique mal entendue a creusés sur ses pas. […] , à faire ce qu’on voit & ce qu’on entend, & si le plaisir de voir mal faire se change en habitude, que cette habitude devienne une seconde nature, alors tout est perdu. […] Ils ne voyent & n’entendent que des choses honteuses à dire & à faire, & ils en contractent l’habitude avant même de savoir que ces mots & ces actions sont un mal.

234. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Un Moderne en a fait une autre aussi grossière, et qui ne peut trouver d'Apologie, bien qu'elle soit dans une Apologie du Théâtre ; Il veut prouver que les Acteurs de l'ancien Théâtre étaient honnêtes gens, et que leur vie n'était point licencieuse comme on se l'imagine ; et sans distinguer les Jeux Scéniques des représentations du Poème Dramatique, ni les Mimes des Acteurs de la Comédie et Tragédie, il dit sur les paroles du grand Pline très mal entendues, que Luceïa et Galéria, donc il fait par une insigne bévue deux excellentes Comédiennes, s'étaient trouvées capables de monter sur le Théâtre ; la première durant cent ans, et l'autre à la cent quatrième année de son âge qu'elle y fut remise comme une merveille ; et posant pour maxime indubitable que la voix ne se peut jamais conserver dans la débauche, il conclut que ces prétendues Comédiennes, ayant conservé la leur si longtemps, avaient été fort honnêtes femmes, et ensuite que toutes les autres leur ressemblaient. […] « Mimorum, hoc est Histrionum mores hominium gestu corporis imitantium. » il entend par le mot de Mimes, les Histrions, qui par leurs postures imitaient toutes les mœurs des hommes.

235. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Considérons le cours des années et des siècles, le temps qui s’envole : écoutons le son de la trompette qui va bientôt nous appeler, la voix de l’Ange qui se fait entendre pour nous animer au combat ; les martyrs nous tendent les mains et nous présentent leurs couronnes. […] Je ne veux plus entendre d’autres discours que votre sainte loi12, je ne me permettrai plus d’autres occupations que celle de vous aimer, d’autre amusement que la pratique des bonnes œuvres, persuadé qu’il n’est pas d’autre moyen d’apaiser votre courroux, d’intéresser votre miséricorde, et d’obtenir, avec votre sainte grâce, le gage assuré d’une éternité bienheureuse. » 10.

236. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ils me rendent justice , disoit-il, ils me croyent capable d’entendre la vérité. […] M. de Voltaire & Madame du Chatelet ont fait long-tems les honneurs de la comédie de Sceaux ; il y pleuvoit des Impromptus à verse : en voici un du Poëte à la Marquise, qui venoit de chanter le rôle d’Issé : Charmante Issé vous nous faites entendre, Dans ces beaux lieux les sons les plus flatteurs,         Ils vont droit à nos cœurs. […] Traduction que personne ne lit, inutile aux savans qui entendent le texte, plus inutile aux autres qui ne s’en amusent point & n’y comprennent rien. […] Comment explique-t-il le flux de la mer, la mer entend sa voix (celle de Newton ;) je vois l’humide Empire , (image burlesque) s’élever, s’avancer vers le Ciel qui l’attire, mais un pouvoir central arrête ses efforts, la mer tombe, s’afaisse & roule vers ses bords . […] Quand la mer entendit sa voix s’elever, s’avancer vers le ciel  ; n’est que la même chose.

237. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Eschenburg, a pourtant fait bien des corrections, ramassé des variantes, taché d’éclaircir des endroits obscurs, que les anglois mêmes n’entendent pas, & que leur obscurité rend admirables. Il en a laissé beaucoup sur lesquels les anglois ne s’accordent pas, & qu’il a désespéré de faire entendre ; il n’a pas osé leur donner un sens arbitraire : il abandonne à la sagesse du lecteur la découverte des merveilles qu’il y voudra supposer. […] Moivre étoit si enthousiasmé de Moliere, qu’il le savoit tout par cœur, & en récitoit des scènes entieres avec le même goût qu’il les avoit entendues & récitées soixante-dix ans auparavant : car il mourut fort vieux. […] Je ne parle pas des leurs, on ne m’entendroit pas. […] Cette idée burlesque est si révoltante, qu’on ne peut l’entendre sans indignation.

238. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VII. Des Carozels. » pp. 191-195

Ie veux seulement en profiter, & faire entendre à nos Cavaliers, que la richesse des habits, la fierté des Chevaux, & le nombre des Soûtenans n’eust pas eû tout son éclat, si le sujet & le dessein n’eussent esté accompagnez d’un esprit secret & d’une fine intelligence, tant au choix & à la distribution de ses diverses parties, qu’à l’expression & qu’à la justesse de la representation.

239. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

Les Gouvernements les plus sages ont bien senti le faux du préjugé ; et, sur les plaintes que l’on entendait de toutes parts, ils ont tâché, dans tous les temps, de mettre des bornes à la licence des Théâtres.

240. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Il me semble que je vous entends dire que je n’ai donc pas lu les témoignages des anciens que vous avez rapportés. […] Ce qui vous doit faire voir que ce que Saint Cyprien dit dans la suite de plus fort en parlant des Comédies, ne doit aussi s’entendre que d’une simple représentation des crimes passés. […] Mais comme je conviens avec vous que ces Théologiens n’ont pas eu en cela d’autres sentiments que Saint Thomas, tout dépend de bien connaître et de bien entendre la doctrine de ce Docteur Angélique. […] Car peut-on, par exemple, rien entendre de plus sale qu’une Règle de Despaute que l’on fait dire dans une Comédie ou Farce à un enfant pour leçon, que les Ecoliers disent tous les jours sans crime ? […] Et quand il ajoute que ces gens entendaient des chansons déshonnêtes, etc. pouvait-il rien dire qui convînt mieux à l’Opéra ?

241. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Enfin, que peuvent faire de mieux, ceux qui vont vous entendre, que d’armer leur cœur contre des impressions funestes à leur repos, & d’oublier si parfaitement ce qu’ils viennent d’apprendre, qu’il ne leur en reste aucun souvenir en rentrant dans le sein de leurs familles ? […] Je pense, en second lieu, qu’on ne peut vous imputer tous les reproches qu’on vient d’entendre, mais uniquement à l’art que vous professez, & à la futilité du plus grand nombre de vos Spectateurs. […] Il faut, à son exemple, & lorsqu’il en est temps encore, oser dire la vérité aux risques d’affliger ceux qui l’entendent, & de passer pour un caractere dur & féroce, ou même pour un esprit contrariant & bizarre qui cherche à se faire un nom par la singularité de ses opinions.

242. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Quelle doit être cette gloire que l’œil n’a jamais vûe, que l’oreille n’a point entendue, que l’esprit de l’homme ne sauroit comprendre ! […] la foudre, l’éclair, le tonnerre, entendent-ils votre voix, & après avoir volé à l’exécution de vos ordres, viennent-ils à vos pieds vous offrir leurs services ? […] Qu’on passe derriere le théatre, on verra l’attelier des miracles & la fabrique des prodiges, encore même souvent le parterre voit & entend les célestes contre-poids, les merveilleux cordages de ces opérations divines.

243. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

 » Ce serait mal entendre l'Apôtre de croire qu'il défend de jamais parler des choses impures, et de jamais dire aucun mot de badinage et de plaisanterie. Tous les jours les Médecins, les Casuistes, les Magistrats, sont obligés d'entendre ou de dire les choses les plus obscènes, de la manière la plus développée. […] Je la compare ici aux petites maisons, et les spectateurs aux personnes qu'une misérable curiosité attire pour entendre les folies de ceux qui y sont renfermés.

244. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Mais il est tant de moyens de disposer le lieu de la Scène de façon qu’il soit à la portée de ma vue, & que les Acteurs puissent naturellement se faire entendre ; que, si l’on m’en croyait, l’on ne serait plus pardonnable d’y manquer.

245. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

Nous avons la consolation, de voir dans la Ville, qu’il y a des Dames d’une vertu solide, qui nous édifient très-souvent, & qui sont si assidues aux devoirs de la Religion, qu’on les voit frequemment qu’elles s’approchent de la sainte Table : peutêtre il y a de ce nombre quelques-unes, qui pourroient dire ; tout ce que nous voions, tout ce que nous entendons, quand nous allons à la Comedie, nous divertit, & rien de plus ; du reste nous n’en ressentons aucune impression, & n’en sommes nullement touchées.

246. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Je dois encore avertir ici, que je n’ai point hésité à rendre les termes d’Amant et de Maîtresse en d’autres plus propres et plus expressifs : et je ne suis pas convaincu que j’aie péché en ceci contre la politesse bien entendue.

247. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

A entendre quelques-uns de ses apologistes, on dirait qu'il ne mérite que des éloges, pourvu qu'on le purge des infamies de l'impureté ; comme si l'amour était la seule passion qu'il excite, ou la seule qui soit à craindre !

248. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

le bon Crébillon, d’éternelle mémoire, A fait jusqu’à sa mort les plus doctes écrits ; Qui n’est émerveillé d’entendre ses récits !

249. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

parcequ’ils les autorisent par leur présence, à proportion qu’ils sont plus recommandables par leur dignité ; & que la joie qu’ils témoignent à entendre leurs bouffonnes plaisanteries, contribue à rendre ces indignes farceurs encore plus insolens. […] A vous entendre, ce sont tous gens abominables : & en effet, vous les avez qualifiés d’infâmes. […] Qu’entendez-vous donc, M.  […] Comme un salpêtre qui prend feu à la moindre étincelle, elle se porte avec ardeur à des désordres quelle n’entend qualifier que d’agréable servitude, que d’aimables chaînes, que de doux martyre ; & le démon, comme un troisiéme ennemi, le plus artificieux de tous, ne tarde guéres à achever par ses secrets enchantement ce que le monde, la chair & les passions lui ont préparé de victoires.

250. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Là c’est une lettre envoyée dans une boëte, ici une lettre jetée avec une pierre par la fenêtre, une fille qui parle à la fois au jaloux & à l’amant, & par une équivoque fait entendre qu’il faut l’enlever, & sans que l’imbécille s’en apperçoive, l’embrasse dans le même temps qu’elle fait baiser la main au rival. […] Et votre femme entendra les fleurettes… Les divertissemens, les bals, les comédies Sont propres à former l’esprit des jeunes gens. […] Il seroit inutile de souiller cet ouvrage par un recueil des traits répandus à pleines mains dans toutes les comédies contre le mariage, on n’a qu’à ouvrir les yeux & les oreilles, on ne lira, on n’entendra que des horreurs sur cette matiere. […] J’entends du fond des foyers ou des coulisses quelqu’un de ces Prêtres de Vénus qui font tous les jours tant de mariages, se moquer de mes noces religieuses.

251. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Elle a la taille fine, Et même j’imagine… C’est grand dommage que la bonne intention de Rosalie soit sans éffet, & qu’elle ne puisse apprendre à la petite Fanchette ce que l’on entend en disant, « que les filles de Pantin & de Bagnolet n’ont besoin que d’un simple flageolet pour danser, tandis que celles de je ne sçais quel hameau ne dansent qu’au son des trompettes ». […] Il est aisé de trouver jusques dans Sancho-pança des morceaux qu’une honnête fille ne sçaurait entendre sans rougir. […] J’ai souvent entendu dire, que si un amant avait le malheur de s’enflammer pour une beauté cruelle, il n’aurait qu’à la mener à la représentation des Drames dont je parle ; & qu’il verrait bientôt s’éteindre sa rigueur : peut-être qu’une épreuve aussi dangereuse n’est déjà plus à faire. […] Ensuite elle soupire en ôtant nonchalamment sa coèffe ; un instant après sa fille l’entend soupirer & prononcer ces paroles ; « Dupré !

252. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Ainsi ceux qui aiment les jeux, le bal, la comédie, et qui suivent le luxe et les vanités du siècle, ne veulent point entendre traiter chrétiennement ces matières, afin de pécher plus librement et sans inquiétude, et comme leur goût est dépravé, ils trouvent de l’amertume dans les viandes les plus douces. On a beau leur dire, qu’il y a des jeux défendus, des spectacles et des assemblées dangereuses, ils tournent la tête, s’en moquent, se ferment les yeux, et se bouchent les oreilles pour ne point voir ni entendre toutes ces choses, qui leur déplaisent. […] Augustin confesse, que l’amour qu’il a eu pour les spectacles, a été pour lui un attrait à la volupté, et qu’il n’en est jamais sorti si chaste qu’il y était entre, parce que tout ce qu’on y entend, débauche les sens, séduit l’esprit, et corrompt le cœur. […] Paul est rempli de grâces et de bénédictions, et néanmoins il crie au secours de toutes parts dans les excès et dans les violentes insultesj que la concupiscence fait en lui ; il a paru tout trempé des naufrages, dont il s’était garanti ; on l’a vu se relever tout meurtri de dessous une grêle de cailloux dont on l’avait lapidé ; il s’est trouvé mouillé, fatigué, couché à plate terre dans le fort de l’hiver, et au milieu de toutes ces afflictions, on l’entend se plaindre de la tyrannie de la chair, de la manière du monde la plus pitoyable.

253. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

J’en parlerai moi, et même pour justifier l’usage qu’on en fait : on les représente tels qu’ils sont, fourbes, fripons impudents, par une raison très louable, c’est comme si l’on disait aux pères de famille : « Vous qui négligez de prendre vous-mêmes soin de l’éducation de vos enfants, qui ne leur donnez souvent que vos valets pour surveillants ou tout au moins qui leur permettez trop de commerce avec eux, vous qui, par une sévérité mal entendue, êtes presque toujours opposés à des goûts que la nature et la jeunesse autorisent ; vous qui, sans faire aucune attention à l’inclination, au goût, au caractère de vos enfants, ne leur prescrivez que ce qu’ils doivent haïr, ne soyez point surpris s’ils se livrent à des conseils tout à fait opposés à vos vues, et si les avis d’un Valet fripon ou d’une Soubrette effrontée obtiennent leur confiance que votre dureté leur a fait perdre. » Voilà Monsieur l’usage que nos Auteurs font des valets. […] Nos Auteurs ne les font donc pas toujours dignes de la corde : ils les font tels que le sujet l’exige ; j’entends ceux de nos Auteurs qui savent faire des valets : M.  […] Molière l’entendait mieux, ne vous déplaise ; si son Misanthrope eût toujours dit des injures grossières, il aurait révolté ; il lui en fait dire de plaisantes, il amuse. […] Mais on y peut appliquer cette pensée : « Parturient montes, nascetur ridiculus Mus. » « La montagne en travail enfante une souris. » du A vous entendre, on dirait que Regnard a fait sa Pièce exprès pour y introduire et légitimer tous les crimes que vous dites.

254. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

On n’y voit que la Morale des Païens, et l’on n’y entend que le nom des faux Dieux. […] Je ne comprends point par quelle raison vous avez voulu leur répondre et il me semble qu’un Poète un peu politique ne les aurait pas seulement entendus. […] et qui doit-on accuser, ou le Port-Royal qui a dit tant de fois une histoire véritable, ou les ennemis de Port-Royal qui n’ont jamais répondu à cette histoire, et qui bien souvent ont fait semblant de ne la pas entendre ? […] Le silence, la patience, la modération, la sagesse, la pauvreté, la pénitence ne sont pas des vertus dont la représentation puisse divertir des spectateurs, et surtout on n’y entend jamais parler de l’humilité ni de la souffrance des injures.

255. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Ils ne peuvent se flatter d’être entendus en corps, n’ayant aucunes lettres patentes, mais un simple brevet du Roi. […] Serait-ce à des Magistrats à leur donner par l’assiduité à les entendre, une autre sorte d’existence qui fait aussi peu d’honneur à la loi et à la magistrature, qu’à la religion et aux mœurs ? […] ), étend cette décision aux Comédiens qui n’exercent pas par un intérêt mercenaire (s’il en existe quelqu’un), mais par des vues bien mal entendues de vanité et d’amour de la gloire : « Etiam eos qui ambitiosa ostentatione in scenam prodeunt. » On ne voit point d’exemple de ces dérogeances ; aucune famille n’a eu besoin de se faire réhabiliter. […] mépriser une profession, la noter d’infamie, et accueillir ceux qui l’exercent, aller les entendre, les applaudir, les recevoir chez soi !

256. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

On y entend des cantiques pleins d'onction, accompagnés de la musique la plus brillante, tantôt vive et légère, tantôt grave et majestueuse, tantôt triste et lugubre, le plus souvent tendre et voluptueuse. […] Mais je veux que supérieur à lui-même, élevé au-dessus des nues, le cœur du haut de la vertu entende l'orage du péché gronder à ses pieds sans en être atteint, l'émotion même des passions qu'il permet, qu'il excite, le plaisir de l'émotion qu'il goûte, qu'il cherche, à laquelle il se livre, ne sont-ils pas de vrais péchés ? […] Ce spectateur furieux contre un jaloux qui traverse ou un sujet qui se révolte, verra-t-il offenser Dieu, entendra-t-il vomir des blasphèmes avec indifférence ? […] Je puis vous assurer qu'au lieu d'y voir répandre des larmes, on entendit parmi ceux qui étaient instruits du secret de l'éclipse, des éclats de rire immodérés, qui ne ne marquaient pas assurément de sensibilité douloureuse pour la nouvelle Glicerion.

257. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

LE théatre dont en 1727 Riccoboni donna une histoire depuis 1500, jusqu’en 1600, avec tout le luxe typographique, un catalogue des pieces italiennes qui ont paru dans ce siécle, & un poëme de sa façon ; ce théatre n’est pas ce qu’on entend à Paris par le théatre Italien, dont on vient de donner l’histoire en 7 vol. […] Tel a été dans tous les tems le théatre Italien, en Italie & en France : qui peut entendre sans rougir, les cinq théatres de Venise ? […] Selon Misson & tous les Voyageurs, c’est un édifice singulier, il est d’une grandeur extraordinaire ; ni Paris, ni Venise-n’en ont d’aussi vaste ; mais il est si admirablement disposé que quelque bas qu’on y parle, on y est entendu par tout, comme dans ces chambres artificielles, où par la courbure de la voute, le son le plus bas est rendu d’un bout à l’autre, & même quelque haut qu’on éléve la voix, il n’y a point d’écho qui repéte, & qui cause la moindre confusion. […] Peut être même le bon Curé ne connoissoit pas la profession de cette étrangere, qui passoit, & mourut assez subitement dans sa Paroisse ; mais voici un éloge singulier qu’en fit en latin, Hericius puteanus ; elle est si belle qu’il faudroit avoir les yeux d’Argus pour la voir, elle parle si bien qu’il faudroit les oreilles de Midas pour l’entendre. […] Nous nous contentons de faire quelque fois venir sur le théatre quelque gros paysan, comme on fait venir des gros valets avec le stile selon la grossiereté de village, qui font rire un moment, pourvû qu’ils ne se montrent pas trop souvent, & qu’ils ne soient qu’accessoires à la piéce dont le fond doit toujours rouler sur des bourgeois ; mais ce qui paroit très-plat à bien de gens ; car, s’ils ne sont bien amenés à propos, & ne présentent une naïveté fine & agréable, qu’est-ce que quelques mots estropiés d’un patois de campagne qu’on n’entend guere ?

258. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Mais j’entends déja qu’on me fait une grande objection : écoutons, & nous tâcherons d’y répondre. […] Avant de répondre à cette objection, il est à propos que je m’explique sur ce que j’entends par l’exclusion du ridicule ; je ne prétends pas interdire à la Comédie la peinture du ridicule qui se trouve dans les vices qu’elle attaque, pourvu que ces vices ne soient tels que parce qu’ils sont ridicules ; mais lorsque les vices qu’elle attaque sont dangereux, elle ne doit point leur prêter pour amuser les Spectateurs, un ridicule qui ne serviroit qu’à affoiblir l’horreur qu’on en doit concevoir : de plus, si la Comédie veut se renfermer exactement dans les bornes qui lui sont prescrites, c’est-à-dire, si elle veut corriger les hommes, elle n’attaquera que des vices essentiels, c’est-à-dire, ceux dont les suites sont funestes à la société, & laissera aux Théâtres de la foire saint Germain, le soin d’amuser le peuple par la peinture des vices ridicules.

259. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

(Quand je dis ridicule, j’entends un ridicule d’opinion, & nullement un ridicule essentiel.) […] Il ne faut plus s’étonner après cela d’entendre dire tous les jours qu’il n’est plus possible de faire une bonne Comédie ; que tous les caracteres sont épuisés, & que les ridicules dans tous les états, sont presqu’imperceptibles : on parleroit peut-être plus correctement, si on disoit qu’il n’y a plus de caractere ; que tous les vices répandus dans la Société, sont déguisés sous l’extérieur uniforme du ton & des manieres à la mode.

260. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

On entend rarement un connoisseur analyser au Théatre. […] Nous n’entendons pas mieux nos intérêts dans la conduite que nous tenons avec les Comédiens.

261. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

de se réjouir, pourvu que ce soit selon Dieu, et non pas selon le Diable : ainsi que les Saints l’ont entendu. […] Il est presque aussi grand que celui des Acteurs, qui ne paraîtraient pas en public, s’ils n’y étaient attirés par ceux qui les entendent, et dont ils regardent plus l’argent, que tout autre chose.

262. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

La noble, la pieuse Troupe a raison de n’avoir rien de commun avec cet audacieux Ecrivain, qui cherche à la couvrir d’infamie & de ridicule : elle mériteroit ces odieuses imputations, si elle avoit la foiblesse de mollir & de se charger des ouvrages de ce calomniateur, même de les entendre, jusqu’à ce qu’il ait autentiquement réparé ces insultes d’une manière aussi notoire que l’injure a été publique. […] Le mot de recette, disent les comédiens, ne doit s’entendre que de ce qui se reçoit à la porte. […] Le tumulte du parterre s’accrut au point qu’il n’eût pas été possible d’entendre les acteurs, quand même ils n’auroient pas eu la malice de baisser le ton à mesure que le parterre élevoit le sien. […] L’art. 38 porte : Il sera incessamment pourvu au surplus de l’administration, police & discipline intérieure de la Troupe, par un règlement qui sera fait par les premiers Gentilshommes de la Chambre de Sa Majesté, qu’elle entend être exécuté ainsi que s’il étoit contenu au présent arrêt. […] J’ai dû vous mettre ces observations sous les yeux, d’autant plus que ce sera pour la derniere fois peut-être que vous aurez entendu ma voix dans vos assemblées.

263. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Devant les Tribunaux le crime est encore incertain, & ce n’est qu’après avoir examiné les preuves, & entendu les Parties, que le Juge prononce.

264. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Je dis que c’est la belle Astrée Qui visite notre contrée, Laissant le ciel veuf de ses yeux : Mais j’entends la voix d’un Oracle Qui dit, c’est un autre miracle Pour trouver en terre les Cieux.

265. (1576) De la Censure. pp. 611-613

C'est la propre charge des censeurs graves, et sévères, qui auront la discretion d'entretenir les honnêtes exercices de la gymnastique pour maintenir la santé du corps : et de la musique pour ranger les appétits sous l'obéissance de la raison. j'entends la musique« duabus potissimum rebus civitates conservantur » « γυμναστικῇ καὶ μουσικῇ », ut ait Plato in Timæo.

266. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « III. Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation. » pp. 5-9

La première chose que j’y reprends, c’est qu’un homme qui se dit Prêtre ait pu avancer, que la comédie, telle qu’« elle est aujourd’hui », n’a rien de contraire aux bonnes mœurs, et qu’elle est même si « épurée à l’heure qu’il est sur le théâtre français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre »Pag. 38. 40.

267. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Beauchâteau (François Châtelet de) gentilhomme de naissance, et comédien de la troupe de l’hôtel de Bourgogne, où il débuta en 1633, avait coutume d’entendre la messe, chaque jour, en l’église de Notre-Dame à Paris ; il y rencontra auprès d’un pilier une femme qui avait la tristesse imprimée sur le visage, et qui fondait en pleurs et en gémissements.

268. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Ils enseignent ce qu’ils ont vu, et ce qu’ils ont entendu dire, mais ils ne le pratiquent point. […]  » : car encore que ceux qui n’entendent pas ce qu’on dit à la Messe, et à l’office divin, ne laissent pas de faire une action de piété, et de mérite devant Dieu lorsqu’ils joignent leur intention à celle de l’Eglise ; il est néanmoins très utile et très avantageux d’entendre ce qui s’y dit : « Nous devons , dit S. […] Autres passages de Saint Augustin mal entendus par l’Auteur de la Dissertation. […] Pour ôter toute équivoque, il faut remarquer que par le mot de Spectacles on entend toutes sortes de divertissements publics, comme S.  […] Direz-vous qu’il est utile d’entendre, et de voir ces choses ?

269. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

En Europe on ne l’entendroit pas sans rire. […] Elle entendit l’énergie de ce mot, & comme elle en sentoit la vérité, elle prit le parti d’en plaisanter. […] Elle vouloit qu’on l’entendit jouer du clavecin, & demandoit si la Reine d’Ecosse dansoit & jouoit mieux qu’elle. […] Quelle actrice n’entend sans se facher, & avec plaisir, dire sur ses graces les choses les plus licentieuses, qui s’emporteroient avec fureur contre celui qui la trouveroit laide ? […] L’amant, aussi pénétré d’estime & de reconnoissance, faisoit quelque fois entendre quelque chose de plus.

270. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Il entend les applaudissement qu’on donne à la fausse bravoure qui ne les sait point pardonner.

271. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

qui vont-ils entendre ?

272. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Et écrivant aux Ephésiens : Qu’on n’entende point parmi vous de paroles sales, de railleries ni de bouffonneries ; elles ne sont pas bienséantes en la bouche des chrétiens, qui sont obligés d’être saints, et ne permettez pas qu’on vous flatte trompeusement, vous disant qu’il n’y a pas grand mal, car ces propos attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui désobéissent9.

273. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Persifler est l’art ou l’action de railler agréablement quelqu’un, sans qu’il s’en apperçoive, par des idées, des raisonnemens, des termes, des figures, des gestes, des tons qu’il n’entend pas, qu’il prend dans un autre sens, ou qu’il attribue à quelqu’autre. […] Je ne puis m’accoutumer à un jargon théatral ; devenu si fort à la mode, qu’il a passé jusques dans la chaire, j’entendis, le Vendredi Saint, la Passion d’un Abbé plus petit maître qu’Apôtre, qui prêchoit le couronnement d’épines avec des cheveux parfumés poudrés & frisés à quatre étages. […] Il semble qu’aujourd’hui on ne puisse acquerir assez-tôt la science du mal, bien loin que ce soit une honte de paroître instruit, on l’exige comme une partie de l’éducation, il faut dans le monde, se faire à voir & à entendre tranquillement, & sans rougir, ce qui devroit être enseveli dans les ténébres. […] Cette chanson est du moins dans l’esprit de la fête, dans le caractère du héros, j’ aime mieux Moliere, ou que j’aime mieux Moliere  ; ce refrain est assurément plus convenable que tous les traits augustes, que la couronne des mœurs, que l’immensité, que l’éternité, que l’espace attendus, que l’immensité resserrée, l’aîle du tems qui plane, la demeure du sort, & tout ce fatras où l’auteur ne s’entend pas lui-même, & dont Moliere seroit bien étonné de se voir offrir le burlesque hommage : Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu, Parturient montes, nascetur ridiculus mus. […] La femme sera fidelle à son mari ; s’entend s’il est aimable, si elle ne l’en trouve pas, on verra , on consultera les acteurs & les actrices ; elles en savent plus que les cent sages de la Grece  ; les coulisses, les romans, les spectacles occuperont toute la vie de ce peuple , &c.

274. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

On pourroit faire relier les estampes separément, ou les distribuer dans une galerie, & dans son fauteuil ou en se promenant voir la représentation d’une piece à son choix ; toutes les nations sans entendre le François pourroient être à la Comédie Françoise. […] Le Commis qui entendit l’un & l’autre langage fit semblant de la croire, & la laissa passer. […] L’Académie des Jeux Floraux ne l’a pas écouté, elle lui a laissé lire dans une assemblée particulière un discours où il prétend trouver qu’on doit abandonner le Grec & le Latin, qu’il n’entend guere, pour n’étudier que les langues vivantes de Moscou, de Varsovie, de Berlin, de Londres, &c. qu’il ne fait guere mieux. […] Richard III n’a pas été plus heureux à la seconde représentation, qui a été la derniere, malgré la protection des graves approbateurs, qui entendent aussi peu le théatre que le digeste, & ne peuvent l’entendre.

275. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Un pere, une mere, un Gouverneur, n’oseroient se montrer à nud devant leurs enfans, & ils laissent sous leurs yeux toute sorte de nudités ; on ne leur laisse ni tenir ni entendre des discours licencieux, ni même nommer des objets grossiers. […] M. de Tourreil dans la Préface des Philippiques, décrivant les mœurs des Lacédémoniens, dit : Les plaisirs du theatre n’avoient point de privilege chez eux, au contraire une raison capitale les avoit rigoureusement proscrits ; on ne représentoit ni comédie ni tragédie, afin de n’accoutumer jamais les yeux ni les oreilles à voir l’image, à entendre les noms de ce que la loi condamne, ni l’apologie des passions & des crimes. […] Il en est ainsi du théatre ; on y voit, on y entend quelquefois de bonnes choses ; faut-il pour cela le fréquenter, le justifier ? […] Elle entend dire que son amant s’est noyé, elle tombe évanouie, on l’emporte chez elle ; elle revient quelque temps après les cheveux épars, & se laisse tomber sur le gazon, contre l’usage des gens de la campagne, qui ne donnent point ces sortes de signes de douleur. […] Il me semble entendre Annette & Lubin dans le conte & la comédie de Marmontel, qui faisant le licentieux détail de leurs familiarités criminelles, disent à chacune, qu’y a pas grand mal à ça .

276. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Si malgré toutes ces précautions la piece présente encore des rapprochemens trop aisés à faire, des allusions trop faciles à saisir, il est défendu aux comédiens de la jouer, et au public de l’entendre. […] Si le peuple n’alloit pas à ces spectacles, leur établissement cesseroit bientôt, et ne pourroit causer aucun ombrage ; mais, loin que le peuple cherche les farces, il est certain que, dans les petits spectacles, les traits de vertu et de courage les plus exagérés, exprimés avec le plus d’emphase et d’invraisemblance, sont ceux qu’il entend avec le plus de plaisir. […] C’est qu’il se formoit aux théâtres, où tous les citoyens, sans distinction, étoient admis ; dans les fêtes publiques, où les grands poëtes et les grands historiens récitoient leurs belles compositions et disputoient le prix ; et dans les places publiques où il entendoit l’éloquence, tantôt douce, tantôt foudroyante, de ses orateurs. […] Dazincourt ; mais les succès qu’ils obtiennent, doivent leur prouver que la nature ne les ayant point bornés à un seul genre de talent, tout privilége, qui les empêcheroit de les déployer, seroit injuste et vexatoire, qu’il priveroit le public du plaisir qu’il trouve à les entendre, et qu’il les frustreroit des applaudissemens qui leur sont dus. […] Il est certain, et aucun aristocrate n’en doute, que le moyen d’asservir le peuple, est de ne lui faire entendre que ce qu’on veut qu’il sache, et de lui cacher ce qu’il est de son intérêt de savoir : c’étoit le but du ministere, en privilégiant les journaux.

277. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

C’est pour tenter la conversion du coupable, c’est qu’il est nécessaire de l’entendre ; en cas de refus, il est condamné par contumace. […] Le Pere Hardouin étoit le plus sçavant & le plus ridicule Pirrhonien qui ait paru depuis l’Auteur de la Secte ; il a renversé la cervelle, avant de mourir, au pauvre Pere Berruier, qui a débité dans son nouveau Peuple de Dieu, un grand nombre d’erreurs, de faussetés & d’impertinences, sur la foi de son Maître, sans y entendre malice : Or, l’opinion d’un tel homme doit-elle balancer celle de tous les Sçavans & de l’Eglise même, relativement au premier Concile d’Arles ? […] Je suis fâché, Mademoiselle, de vous offrir tant d’objets épineux, à vous qui n’entendez & ne prononcez que des choses agréables : le chemin de la vérité n’est pas sémé de fleurs, il en coûte presque autant à la chercher, qu’à marcher sur ses traces, parce qu’aussi-tôt elle est bien connue, on la suit avec moins de peine que l’on ne se l’imagine.

278. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

On donne le même appui aux Comédiens qui ne monteroient pas sur le Théâtre, remarque Saint Jean Chrysostome1, si personne ne s’empressoit de les entendre, & s’ils n’étoient pas protégés : le mal qu’ils font eux-mêmes, ou qu’ils occasionnent dans les autres, réjaillit sur les Spectateurs qui y contribuent de leur présence ou de leurs éloges. […] Quintilien parlant des Comédies d’Aristophane, croit la recréation qu’elles procurent d’un trop grand prix, dès qu’on ne sçauroit les entendre qu’aux dépens de l’intégrité des mœurs. […] Considérons le cours des années & des siécles, le tems qui s’envole ; Ecoutons le son de la Trompette qui va bientôt nous appeller, la voix de l’Ange qui se fait entendre pour nous animer au combat ; les Martyrs nous tendent les mains & nous présentent leurs Couronnes.

279. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Les livres de droit, de Théologie, de Médecine, de Mathématique, n’ont que les figures nécessaires pour faire entendre les questions qu’on y traite. […] Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire. […] Le théatre est de toutes, la plus féconde, tout y fait tableau, & il fait tableau de tout ; le rêve entend la voix de l’actrice, suit les pas de la danseuse, voit des gestes de nudités, parcourt les décorations & les coulisses ; l’imagination est un théatre où l’on est à la commédie ; les estampes, les portraits répandus dans les chambres, au tour du lit, favorisent les scénes nocturnes, & lancent dans un cœur sensible tous les traits de la passion.

280. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

La Critique ne se fait entendre que l’orsqu’on lui laisse le tems de supputer de lègers défauts ; mais quand l’action court, sans jamais s’arrêter, elle ne peut rien saisir, ou sa voix ne serait pas écoutée ; elle est même contrainte d’admirer ; & souvent elle s’étonne, à la lecture d’un Drame, des applaudissemens qu’elle prodiguait à sa représentation. […] Quand je dis qu’il y ait beaucoup d’action dans un Opéra, je n’ai garde d’entendre qu’il soit rempli d’événemens ; je recommande seulement que les Acteurs restent très peu sur la Scène, qu’ils soient toujours en mouvement, qu’ils aillent & qu’ils viennent. […] Ce précepte de Boileau ne sçaurait trop être entendu : Que l’Action marchant où la raison la guide, Ne se perde jamais dans une Scène vuide.

281. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

De là ces loges reculées et grillées, où, à l’abri des regards curieux et malins, on peut, dit-on, voir et entendre sans être aperçu. […] Un Pasteur des âmes, l’esprit plein des futilités qu’il vient d’entendre, serait-il bien en état d’administrer les derniers sacrements, d’exhorter un moribond et le préparer à son dernier passage ? […] Un Prédicateur prêchera-t-il ce qu’il vient d’entendre ?

282. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Au reste, quand je dis que notre Opéra fut purgé de ses indécences, & rendu parfait, il faut entendre qu’on le corrigea de ses défauts autant que sa mauvaise constitution put le permettre. […] Comme ses Personnages étaient contraints de jouer à la muette, on descendait un carton, qui s’arrêtait sur la tête de ceux qui devaient parler, & sur lequel étaient écrites en grosses lettres les paroles que l’Acteur ne pouvait faire entendre que par signes.

283. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Nous n’entendons par ce terme, qu’un lieu élevé, où l’Acteur paraît, & où se passe l’action : au lieu que les Anciens y comprenaient toute l’enceinte du lieu commun aux Acteurs & aux Spectateurs. […] Cette façade avait à ses extrémités, deux petites aîles en retour, qui terminaient cette partie ; de l’une à l’autre de ces aîles s’étendait une grande toile, à-peu-près semblable à celle de nos Théâtres, & destinée au même usage, mais dont le mouvement était différent ; car au lieu que la nôtre se lève au commencement de la Pièce, & s’abaisse à la fin de la Représentation, parce qu’elle se plie sur le ceintre, celle des Anciens s’abaissait pour ouvrir la Scène, & se levait dans les Entr’actes, pour préparer le Spectacle suivant, parce qu’elle se pliait sur le Théâtre ; de manière que lever & baisser la toile, signifiaient précisément le contraire de ce que nous entendons aujourd’hui par ces termes.

284. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Ils se faisaient entendre par le seul moyen des gestes et des mouvements du corps. […] Ils pouvaient d’autant moins y prendre goût, qu’ils n’entendaient ni la langue latine ni la romaine rustique, qui étaient les seules en usage dans le pays.

285. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

C’était chez une personne, qui en ce temps-là était fort de vos amies, elle avait eu beaucoup d’envie d’entendre lire le Tartuffe, et l’on ne s’opposa point à sa curiositéh, on vous avait dit que les Jésuites étaient joués dans cette Comédie, les Jésuites au contraire se flattaient qu’on en voulait aux Jansénistes, mais il n’importe, la Compagnie était assemblée, Molière allait commencer lorsqu’on vit arriver un homme fort échauffé, qui dit tout bas à cette personne : Quoi, Madame, vous entendrez une Comédie, le jour que le Mystère de l’iniquité s’accomplit ?

286. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Les parodies de nos Opéra, lorsqu’elles sont bien faites, sont très propres à tourner en ridicule les maximes lubriques, dont Despréaux fait mention ; Don Quichotte en parodiant finement nos romans a fait cesser en Espagne et même en France, la folie de ce que l’on nommait autrefois Chevalerie qui faisait mépriser les devoirs ordinaires de la vie pour courir après une réputation chimérique et mal entendue. […] A l’égard du spectacle de l’Opéra, je crois qu’il n’est pas impossible d’en faire peu à peu quelque chose d’utile pour les mœurs ; j’avoue cependant que la chose me paraît très difficile en l’état de corruption et de mollesse où il est de mon temps ; mais après tout il ne faut à l’Académie des spectacles pour en venir à bout que deux moyens, le premier d’avoir un but certain où l’on vise, c’est de faire servir la musique et la poésie non à amollir les mœurs par la volupté, mais à les rendre vertueuses par l’amour de la gloire ; le second c’est de faire en sorte que ce perfectionnement soit presque insensible, car pour nous guérir de la mollesse, maladie enracinée depuis longtemps dans notre nation par une longue habitude, il faut pour ne nous pas révolter se servir d’une méthode qui procède par degrés presque insensibles, et je ne désespère pas que nos successeurs n’entendent chanter avec plus de plaisir les sentiments et les actions des grands hommes, que les maximes honteuses de la mollesse et les sentiments extravagants qu’inspire l’ivresse de l’amour.

287. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

… On y voit des femmes qui ont essuyé toute honte ; qui paroissent hardiment sur un Théâtre devant tout un peuple ; qui ont fait une étude de l’impudence ; qui par leurs regards & par leurs paroles, répandent le poison de l’impudicité dans les yeux, dans les oreilles de tous ceux qui les voient, qui les entendent ; & qui semblent conspirer par tout cet appareil qui les environne, à détruire la chasteré, à deshonnorer la nature, & à se rendre les organes visibles du démon.

288. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

On n’a jamais entendu que le succès d’un Drame se borna à sa représentation.

289. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien.

290. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Un grand cri se fait entendre & frappe ses oreilles ; la curiosité l’emporte ; il ne veut que voir ce qui se passe ; il se persuade que, quoi que puisse être, il s’en détournera & le méprisera : Ibid.

291. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Ie n’entends pourtant pas que cette affeterie regne en elles également par tout.

292. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et seront, iceux entrepreneurs dudit jeu et mystère, tenus faire commencer lesdits jeu et représentation incontinent à une heure après midi et icelle continuer jusques à cinq heures sans intervalles ; pour la décoration, bien et sûreté de quoicq, enjoint ladite cour, auxdits entrepreneurs, pourvoir et entendre à ce qui sera requis pour l’ordre et exécution dudit jeu, de sorte qu’il ne s’en ensuive aucun scandale, tumulte, émotion ou autres fautes de leur part, sur peine d’amende arbitrairecr, de prison et de s’en prendre à euxcs.

293. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

b Vous me semblez bien docte en cette matière, j’aimerais mieux entendre votre sentiment que celui des anciens.

294. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Les Acteurs et les Actrices du Théâtre de la Réforme seraient logées, comme nous avons déjà dit, et jouiraient chacun d’une pension proportionnée à leurs services : ils conserveraient leur pension et leur logement même en se retirant ; bien entendu cependant que dans le temps qu’ils exerceraient, la pension serait plus forte, et qu’en quittant elle serait moindre : de même si par accident ou par maladie quelqu’un des Acteurs devenait hors d’état de travailler, on lui donnerait la pension et le logement comme s’il avait servi le temps prescrit.

295. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Il est vrai qu’on peut l’entendre dans un sens moral, une belle tête, une tête savante comme on dit. […] Mais quelques interprêtes l’entendent dans le sens naturel d’une tête chargée d’ornemens d’or, & notamment de poudre d’or : aussi l’épouse ajoute, ses cheveux sont noirs comme le corbeau ; comæ ejus nigræ quasi corvus . […] On n’a jamais entendu que des cheveux blonds, qui tirent sur la couleur d’or. C’est ainsi qu’on l’a toujours entendu à l’Opéra, & sur tous les théatres du monde, où les Dieux & les Déesses viennent figures ; & dans la vérité cette parure n’est point naturelle.

296. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Son style boursouflé est celui d’un homme extasié, hors de lui-même, qui ne voit, n’entend, ne connoît que la grandeur, à qui il rapporte tout, comme à son principe & à son centre ; toujours monté sur le ton de dignité, toujours bouffi dans ses expressions, il ne laisse pas respirer un moment. […] Voudroit-on nous faire entendre qu’ils avoient demandé l’introduction ou la conservation du théatre, eux qui ont fait tout ce qu’ils ont pu pour l’abolir ? […] On va au-devant de lui dans des chars pompeux, logé, défrayé ; ce ne sont que repas superbes & brillantes assemblées pour l’entendre. […] Par une noble émulation une autre troupe d’Actionnaires, mais simples bourgeois, s’est formée à même temps, & pour s’étayer de l’autorité du Prince, lui a fait entendre qu’on avoit empiété sur ses droits.

297. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

J’entends un censeur moderne grommeler contre mes goûts et crier au scandale ! […] me dit mon borgne, en m’interrompant avec un sourire digne d’un Spartiate défendant un reste de vie : vous n’entendez rien aux affaires ; nous avons satisfait à l’honneur, nous emportons tous deux un certificat de bravoure ! […] Le hasard fit qu’à travers la cloison, qui me séparait de la pièce voisine, j’entendis la conversation suivante, entrecoupée de beaucoup de choses étrangères à mon sujet et que, par amour pour les mœurs, je m’abstiendrai de rapporter ici : eh ! […] Je m’approchai de la barrière du limonadier, privilégié pour la vente intérieure de l’établissement comique ; deux flâneurs disputaient sur les chances de ce nouveau théâtre ; je prêtai une oreille attentive, et voilà, mot pour mot, ce que j’entendis : « le Gymnase, appelé dès sa naissance à de hautes destinées, restera toujours ce qu’il est, heureux !

298. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

N ous n’entendons point par machines, celles qui servent à l’Opéra à descendre les Dieux du ciel, à les y enlever, à faire sortir des abîmes de la terre ou des enfers, des monstres & des furies. […] On y verra Zaraès supposé Iphis, un de ces Généraux, avec peu de vraisemblance, & pour l’obscurité au Pirrhus de Crebillon, & à l’Héraclius de Corneille, qui demandent une grande contention d’esprit pour être entendus.

299. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Il a fait l’un et l’autre, ou du moins il a tâché de montrer aux méchants la nécessité qu’il y a de ne le point être, et le foudre que l’on entend sur le théâtre nous assure de la bonté de son avertissement. […] Vous auriez bien plus meilleure grâce de blâmer un sentiment criminel et des lâches transports que vos oreilles avaient entendus, que l’impiété de ce fils, que vous connaissiez pour imaginaire et pour chimérique.

300. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Encore une fois, messieurs les prêtres romains, tâchez de vous entendre ; car, ce n’est pas, je pense, parce que le spectacle est plus décent à Rome et à Turin qu’à Paris, qu’il est permis dans ces deux villes, et défendu dans la dernière. […] Gardons-nous de proscrire ceux que St Paul allait entendre à Éphèse, et que parmi nous, le grand homme faisait asseoir à sa tablet, et puisque les vertus d’un acteur ne doivent pas être d’un moindre prix aux yeux de Dieu que celles de tout autre citoyen, ne faisonsu point à la cendre de ceux dont le cœur est rarement insensible au malheur, les devoirs que la religion et l’humanité réclament pour tous les hommes indistinctement.

301. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

« J’entends dire que la tragédie mène à la pitié par la terreur. […] J’entends dire qu’il attaque les vices ; mais je voudrais bien que l’on comparât ceux qu’il attaque avec ceux qu’il favorise. […] Enfin, que peuvent faire de mieux ceux qui vont vous entendre, que d’armer leur cœur contre des impressions funestes à leur repos, et d’oublier si parfaitement ce qu’ils viennent d’apprendre, qu’il ne leur en reste aucun souvenir en rentrant dans le sein de leur famille ?

302. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Le théatre ne s’ouvre que fort tard, & la comédie se joue au flambeau : tout y fait plus de sensation, la décoration est plus brillante & l’actrice plus séduisante ; elle occasionne des rencontres, des rendez-vous ; & lie des paroles nocturnes, où l’on va répéter & mettre à profit ce que l’on vient d’entendre. […] On peut douter si le jardinage a beaucoup gagné à cette anglomanie, désavouée peut-être par les anglois mêmes, qui vient de bouleverser tous nos jardins, proscrire la ligne droite, l’ordre simétrique, les formes régulieres, avec les décorations & les points de vue qui en résultent ; offrir des rivieres sans eaux, des montagnes faites à la main, des palais déguisés en masures, des irrégularités étudiées, des accumulations grotesques d’objets disparates, parodier d’une maniere mesquine & bisarre le grand tableau de la nature, tourmenter cette nature, sous prétexte de s’en rapprocher, la contrefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit  : voilà le théatre, les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces fragmens qui font un ouvrage de marqueterie à pieces rapportées, ces malheureux qui se tuent en chantant & en dansant, ces bergers qui fredonnent des ariettes, ces paysans ingénieux & courtisans, ces héros petits-maîtres, ces actrices prudes, ces conversations en sentences, cette philosophie que personne n’entend, cette licence modeste, cette malignité bienfaisante, &c. […] Avec les mêmes instrumens de musique, il imite le chant des oiseaux, le bruit des quadrupedes : on croit entendre un rossignol, un corbeau, un dindon, un bœuf, un âne, &c. […] Il n’avoit jamais étudié, & ne savoit que le jargon de son village & de son négoce, il n’avoit lu aucun auteur, il n’en entendoit pas la langue, & on n’en avoit pas encore fait de traduction. […] Quand le combat eut commençé, & qu’elle entendit le cliquetis des armes, elle se voila & demeura voilée jusqu’a la fin.

303. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Les convives s’en lassoient, & le laissoient à table ; il continuoit le verre à la main d’expliquer aux laquais le systême d’Epicure, qu’il n’entendoit pas mieux qu’eux. […] Si on pouvoit la voir & entendre le ton des passions, on rendroit parfaitement tous les caractères. […] Il avoit suivi trois ou quatre mois l’Université, & avoit entendu nommer Accurse, Alciat, Cujas, Bartole, dont il parle dans Pourceaugnac. […] Une coquette qui vient étaler ses charmes, un libertin qui voltige pour en repaître ses yeux & son cœur corrompu, sont-ils faits pour les entendre ? […] On admiroit le tragique, on goûtoit le comique ; tout le monde entendoit les bouffonneries de celui-ci, & ne pouvoit atteindre à l’élévation de celui-là.

304. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je ne crois pas que l’Auteur ait jamais eu le dessein de vous faire venir cette pensée, lui qui entend si bien à conduire cette passion entre deux Amants. […] Car il serait bien ennuyeux, ce me semble, d’entendre toujours Agamemnon et sa femme, se plaindre de ce que l’oracle a condamné Iphigénie. […] Quand vous les voyez seuls soupirer après le moment de leur Mariage, quand vous entendez tout ce qu’ils se disent pour se témoigner leur ardente passion, quel effet pensez-vous que cela fasse dans l’esprit des Spectateurs ? […] Je ne sais pas ce que vous entendez par vos railleries malicieuses ; mais je sais bien qu’on en raille toujours quand ce ne serait qu’à cause des sujets qu’on choisit pour exercer les écoliers. […] N’est-il pas vrai que la plupart de nos Tragédies se ressemblent, je vous l’ai entendu dire plusieurs fois à vous-même.

305. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Elle n’a qu’une vertu, qui nous la rend supportable, c’est d’aimer sa Nièce : elle l’aime éperdûment, mais aigrement, d’un ton toujours grondeur, pour improuver devant elle tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit, pour l’élever jusqu’au ciel, dèsqu’elle croit n’en plus être entendue.

306. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Votre Ballet nous fait assez entendre que s’il y a eu de la violence ce n’a été que pour emporter la Pomme allégorique qui est demeurée à votre Héros.

307. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

3. « D'autoriser par sa présence des assemblées profanes, où toute la morale de l'Evangile est renversée, où toutes les maximes de l'amour se débitent au scandale de la Religion, où l'on n'entend que des chansons qui amollissent, et qui corrompent peu à peu le cœur.

308. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Ceux qu’on entendoit gémir sur le Théâtre étoient les objets de la vengeance des Dieux, les malheureux enfans de ces Familles, victimes de colere, que le Destin poursuivoit. […] Et bien, il faut donc vous l’apprendre, Ie suis prêt à le dire, la douleur fait répondre à Œdippe, Et moi prêt à l’entendre.

309. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

» Il semble, à l’entendre, que les méchants livres soient permis en Italie, et pour venir à bout de ce qu’il souhaite, il blâme le reste de la terre, afin d’élever la France. […] Son zèle fera sans doute considérer son livre, il passera pour un homme de conscience, les tartufes publieront ses louanges, et, le regardant comme leur vengeur, tâcheront de nous faire condamner, Molière et moi, sans nous entendre.

310. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

En ce sermon combien que Saint Augustina ne fasse pas mention spéciale de toutes sortes de divinations (pour être chose trop longue, et prolixe, et qui eût bien requis un œuvre à part) si est-ce qu’il ne laisse pas et entend les reprendre sous celles qui y sont nommées. […]  » Tout cela est bon et bien allegué moyennant qu’on l’entende sainement.

311. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Huet, Evêque d’Avranches, qui, dans sa Lettre sur les Romans, nous fait entendre que l’Allégorie, que l’Ironie même sont permises ; & que ces deux figures n’ont point été bannies de ce Livre sacré, dont toutes les expressions sont si sublimes & si mesurées, dans le Livre enfin le plus cher aux Chrétiens. […] M. de Voltaire, qui a si bien suivi les traces du grand Corneille, & qui a fait plus que lui, en enrichissant la Nation d’un Poëme Epique, auroit dû imiter son noble empressement à retrancher dans le Cid, les quatre fameux Vers sur le Duel, dès qu’on lui eût fait entendre qu’ils étoient contre les bonnes mœurs. […] Après avoir parlé avec toute la délicatesse que la circonstance exigeoit, il reconnoît Moliere pour le fléau du ridicule, il loue M. de la Chaussée de la pureté de ses Piéces, & convient que, par le bien qu’il en a entendu dire, ses Piéces semblent concourir au but que la Chaire se propose, de rendre les hommes meilleurs.

312. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Les conversations licentieuses sont toûjours dangereuses à entendre ; inutiles aux gens de bien, qui détestent le crime, elles ne peuvent que les révolter & les affliger ; pernicieuses aux méchans, elles les confirment & les réjouissent ; funestes, elles ébranlent les gens indifférens, leur apprennent le péché, les familiarisent avec lui : Corrumpunt bonos mores colloquia prava, même celles des méchans. […] Je ne parle pas de la scène abominable où elle entend avec complaisance & consent à exécuter toute sorte d’horreurs. […] Que le cœur d’une femme est mal connu de vous, Et que vous savez peu ce qu’il veut faire entendre, Lorsque si foiblement on le voit se défendre !

313. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

& à la Somme de Silvester, qui tous par le mot Histrions n’ont jamais entendu des Comédiens proprement dits, tels que les troupes que nous voyons, mais d’une maniere vague & générale des gens qui amusent le public par des jeux indifférens, que la simplicité des temps & le défaut de théatre rendoient alors bien plus nombreux & plus courus, & qui ne méritoient aucune animadversion, pourvu qu’ils ne s’échappassent point à dire ou faire rien d’indécent. […] Qu’on cherche la moindre preuve de gravité dans ces bouffonneries, ces ris immodérés, cet excès de passion, cette ivresse de plaisir, ce ravissement du chant, cet éblouissement des décorations, cette espèce d’extase où l’homme hors de lui-même, absorbé dans ces objets, n’est occupé que de ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il sent dans ces momens de plaisir : Gravitas totaliter relaxatur. […] Les pénitens sont obligés de déclarer, & les Confesseurs d’entendre les choses les plus infames, & le sont avec mérite.

314. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

La premiere, estoit de faire bien entendre aux Soldats les divers commandements qui leur estoient faits ; de les leur faire souvent executer, tantost en particulier, tantost en compagnie de quelques uns, tantost avec tout le Camp.

315. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

Monsieur de Longepierre vint hier-soir : j’étais seule : il a trouvé mauvais que monsieur D’Alzan soit rentré tard ; il n’a pas assez pris de ménagemens pour le lui faire sentir ; il l’aura peut-être affligé, peut-être aigri ; en quittant son oncle, monsieur D’Alzan était triste ; j’ai cru l’entendre soupirer.

316. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Les conciles de Mayence, de Tours, de Reims et de Chalon-sur-Saône, que nous avons déjà cités, défendaient également, sous peine de suspension et d’être mis en pénitence, aux évêques, aux prêtres et aux autres ecclésiastiques, d’assister à ces spectacles, où ils pourraient voir et entendre les insolences et les jeux sales et honteux des bateleurs, des farceurs, des histrions et autres gens obscènes.

317. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

C’est le cardinal de Richelieu, ce célèbre ministre d’état, prince de l’église apostolique et romaine, qui, en accueillant la troupe de bouffons qui venait se fixer à Paris, fit, aux comédiens qui voulaient s’y opposer, cette belle réponse, qu’il ne fallait jamais condamner personne sans l’entendre ; et il usa de son autorité pour faire recevoir cette troupe de bouffons à l’hôtel de Bourgogne.

318. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Peu de temps après, par la même raison et toujours dans le même dessein, je mis au jour mes Pensées sur la Déclamation c, et quelqu’autre brochure ; mais tout ce que j’y dis, pour annoncer mon projet de Réformation, y est enveloppé avec tant de réserve, que personne n’a découvert mon intention : je ne pouvais pas me plaindre de n’avoir pas été entendu, puisque je ne m’étais pas expliqué assez clairement.

319. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Il semble qu’il suivrait de là que ce sont les murs et les loges du Théâtre public, les décorations, les habits des Comédiens, les Symphonistes, etc. qui attirent la censure des personnes graves que nous entendons déclamer tous les jours contre les Spectacles, et qu’elles ne condamnent pas la représentation en elle-même, ni la nature des Pièces que l’on représente ; ce qui serait absurde et insoutenable.

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