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188. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

& sont-ce des Chrétiens qui veulent qu’on mette au nombre des plaisirs permis un amusement que ce Philosophe leur démontre être si criminel ? […] voilà les plaisirs, voilà les Spectacles des Chrétiens.

189. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Mais avant que d’en découvrir le mystère, il faut vous en faire rougir s’il y a moyen, en vous faisant voir combien ce silence est injuste, et combien il est contraire à la piété et aux sentiments que les véritables Chrétiens ont toujours fait paraître en de semblables occasions. […] Les vrais Chrétiens ont toujours été plus simples, et la dissimulation n’a jamais été leur caractère.

190. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

Que si telle est la sévérité des lois politiques, les lois chrétiennes souffriront-elles qu’on parle plus haut que l’Évangile ? […] « Je vous écris, pères, et à vous, vieillards : je vous écris, jeunes gens : je vous écris, enfants ; chrétiens, tant que vous êtes, n’aimez point le monde ; car tout y est ou concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. » Dans ces paroles, et le monde et le théâtre qui en est l’image, sont également réprouvés : c’est le monde avec tous ses charmes et toutes ses pompes, qu’on représente dans les comédies.

191. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Qu’on le demande à ces enfans dociles qu’une éducation chrétienne avoit garantis des impressions précoces du vice, et que l’imprudence des parens a conduits comme des victimes sur l’autel de l’histrionisme : que dis-je ? […] On a vu dans telle ville plus de cent citoyens, pauvres à la vérité mais honnêtes, et pouvant par des voies chrétiennes assurer la subsistance à leur famille ; on les a vus, dis-je, offrir leurs enfans à ce nouveau genre de prostitution ; et ceux qui ont été acceptés à raison de leur figure ou de la vivacité de leur esprit, ont été transportés dans le repaire des mimes avec plus d’empressement et de satisfaction de la part de ces parens dénaturés, que l’appas d’un gain immense n’en eût produit dans l’ame d’un marchand de nègres. […] Que des hommes dégradés par la cupidité, aient oublié qu’ils sont Chrétiens, qu’ils sont pères ; qu’ils voient de sang froid immoler leurs enfans aux pagodes dont les sacrificateurs leur en ont payé le prix ; c’est une infamie concentrée dans un petit nombre de citoyens avilis et dégénérés, que le public ne partage point et dont il ne peut être responsable. […] Venez poètes profanes et idolâtres, venez contraster avec les Chrétiens ; venez nous communiquer des lumières que la raison avoit distribuées parmi vous, qu’après vous le Christianisme a répandues avec tant de profusion sur la terre, et qui s’éteignent à mesure qu’il s’éteint lui-même parmi nous. […] C’est dans les mœurs, dans une éducation dure et sévère, dans une conscience pure et ferme, que germe la valeur et le courage7 ; le meilleur Chrétien, disoit le grand Gustave, est toujours le meilleur soldat ; et le plus mauvais de tous sera toujours celui qui, élevé dans le mépris de tous les devoirs religieux, moraux et civils, a cédé durant la flexibilité des premières années au sentiment des plaisirs sensuels, qui a dû s’en pénétrer, s’en nourrir pour en rendre l’expression avec vérité.

192. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Sous le voile forcé d’une modestie superficielle un Comédien fut toujours un mauvais Chrétien, si même il peut être appelé Chrétien, puisque ce métier est par lui-même le renversement de l’Evangile. […] Les choses n’ont point changé, quoique la politesse française, une police chrétienne, la piété de Louis XIV, le zèle des Ministres de l’Eglise, y aient répandu un vernis de décence. […] Les Empereurs Chrétiens commencèrent d’abord par accorder cette liberté à quelques particuliers, comme une récompense ; enfin ils en firent une loi générale. […] La qualité de Chrétienne et d’honnête femme est un titre pour le quitter malgré les engagements, une vie contraire un titre pour y être rappelé malgré la renonciation. […] la religion, les mœurs, le bon ordre, permettent-ils d’imaginer que dans un royaume chrétien on leur fasse une nécessité d’un métier infâme ?

193. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Si on excluait de la comédie les rôles de femmes et les déguisements, qui sont défendus aux chrétiens ; elle serait réduite à si peu de sujets, et ces sujets seraient si éloignés du goût des spectateurs, qu’elle tomberait d’elle-même : car elle ne se soutient que parce qu’elle présente un bizarre assemblage du bien et du mal, et que le mal l’emporte de beaucoup sur le bien. […] Ils savaient que, quand on veut plaire, on le veut à quelque prix que ce soit, et que de toutes les pièces de théâtre qui sont toujours ou graves et passionnées, ou plaisantes et bouffonnes, on n’en trouverait pas une seule qui fût digne d’un chrétien ; on a cru qu’il valait mieux détruire la comédie que de penser à la réduire, contre sa nature, aux règles sévères de la vertu.

194. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

.), plusieurs refusaient de se faire chrétiens, plutôt par crainte d’être privés de ces passe-temps, que par crainte du martyre. […] C’est une vérité orthodoxe et d’importance, que les chrétiens curieux de faire leur salut se doivent abstenir de ces divertissements mondains ; ce que je montre par toutes les voies par lesquelles on peut prouver une vérité catholique, à savoir par l’Ecriture et par les Pères, par les conciles et la pratique de la primitive Église, par les exemples, par les raisons et par l’expérience.

195. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

et les femmes sont elles plus retenues et plus Chrétiennes que n’étaient celles de ce temps-là ? […] Il n’entend pas sans doute les vertus Chrétiennes, telles que sont la douceur et l’humilité, le mépris des richesses, l’amour de la pauvreté et du silence. […] Mais des Comédiens ne sont nullement propres a faire aux Chrétiens des leçons de morale, qui aillent à réformer leurs mœurs. Pour corriger leur vie et régler leur raison, Les Chrétiens ont l’Eglise, et non pas le théâtre, dit M. l’Evêque de Grasse. […] Racine, c’est qu’il suffit du désaveu que cet illustre Auteur en fait par sa conduite, et du regret qu’il a d’avoir perdu tant de temps à une occupation si indigne d’un Chrétien, ce qui fera toute sa vie le sujet de sa pénitence.

196. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Tout pontife romain, qui a prétendu exercer, dans ce bas monde, une monarchie universelle terrestre, ou temporelle, a cessé dès lors d’être véritablement chrétien, ou du moins de professer les maximes et la doctrine de Jésus-Christ, qui a dit formellement : Mon royaume n’est pas de ce monde ; mais l’ambition immodérée qui chez les gens d’église est devenue, pour ainsi dire, une seconde nature, fait disparaître l’humilité, le désintéressement et la charité évangélique qui devraient toujours distinguer les ministres de l’autel. […] Ce système d’empiètement et d’usurpation d’autorité fut adopté par les ministres du culte, qui, foulant à leurs pieds les préceptes de la religion chrétienne, convoitaient les richesses terrestres de ce bas monde, et voulant, disaient-ils, s’en emparer pour la gloire de Dieu, ils s’appliquèrent, dans toutes les occasions, à en imposer au stupide vulgaire et à rançonner la crédulité. […] Tels sont les passages choisis malignement par M. de Sénancourt, par ce vétilleux inquisiteur, qui va jusqu’à blâmer les canons de l’église qui jadis recommandaient aux évêques la simplicité évangélique et la pratique des vertus chrétiennes de la primitive église.

197. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 1 : Livre II, chap. 3] » pp. 104-105

Cela ne se fait point parmi nous, et ne sommes tant irrévérencieux b en notre Religion, que de profaner l’honneur de Dieu et des saints : mais en lieu, ès jeux et processions publiques, du moins en quelques-unes, on fait entre les Chrétiens jouer et marcher les Diables en la forme qu’on les peint, non pas enchaînés, encore cela serait tolérable, mais déchaînés, comme si c’était au plus fort du Paganisme, et qu’on voulût représenter des furies enragées dessus un Théâtre ou Spectacle public, non plus de Païens, mais des Chrétiens qui doivent être assurés que le Diable a la puissance bridée.

198. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Anonyme, Instruction chrétienne pour l’éducation des filles, 1687 • Anonyme : Instruction chrétienne pour l’education des filles. […] Des jeux, des spectacles, & et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes », p. 274-320. […] Pralard fils, 1698, in-12, pièces limin., 199 p.) ; texte augmenté en Instructions familières, ou Théologie des dames chrétiennes, 2e éd., Paris, Pralard, 1700, 2 vol. […] Dans lesquels sont expliquées les principales veritez Chrétiennes, que l’on enseigne aux Missions. […] → Texte : chap XXV, « La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons.

199. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Galien estimoit les Chrétiens, & fit cesser la persécution. […] Les édits d’un Payen & d’un Chrétien sur le Christianisme peuvent-ils se ressembler ? […] Peut-on même dire qu’il l’accorde aux Chrétiens ? […] Mais s’il prétend que si les loix de l’Etat sont opposées à la croyance, il faille sacrifier l’Autel au Trône, il ne pense pas en Chrétien : un Chrétien doit plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes, & comme des millions de Martyrs, mourir plutôt que d’abandonner sa foi. […] Mais ce n’est pas un Chrétien qui parle, il est aisé de le voir ; il n’est pas moins aisé de voir que ce n’est pas un Chrétien qui le fait parler.

200. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

C’est du moins une assemblée de Chrétiens qui ne doivent pas faire prêcher le vice. […] Parle-t-on en Chrétien ? […] Est-on Chrétien sur le Théatre, y a-t-il du bon sens ? […] Quelle devroit donc être la sevérité des nations Chrétiennes contre les spectacles ! […] sont-ce des vertus chrétiennes ?

201. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Quand les Pères reprennent les vices de leur temps, ils n’ont pas coutume de dire : C’est un péché mortel, c’est un péché véniel, parce que ce doit être assez à un chrétien de savoir qu’une action déplaît à Dieu pour s’en abstenir et l’avoir en horreur ; et il y a quantité de péchés qui ne semblent que véniels, et qui sont néanmoins des pentes et des degrés par lesquels les hommes descendent en enfer, ou à cause des circonstances qui les enveniment, ou parce qu’ils conduisent à d’autres plus grands péchés, ou qu’ils nous privent des secours et des grâces actuelles de Dieu, qui nous seraient très salutaires pour nous conserver en bon état, et ne pas succomber aux secousses des tentations qui nous sont quelquefois livrées. […] Et écrivant aux Ephésiens : Qu’on n’entende point parmi vous de paroles sales, de railleries ni de bouffonneries ; elles ne sont pas bienséantes en la bouche des chrétiens, qui sont obligés d’être saints, et ne permettez pas qu’on vous flatte trompeusement, vous disant qu’il n’y a pas grand mal, car ces propos attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui désobéissent9.

202. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

« Mais », comme il fut observé dans le Journal Chrétien du mois d’Avril 1758, où l’Ouvrage de M. […] Son corps fut privé de la sépulture chrétienne, & enterré sur le bord de la Seine. […] Avant la naissance de leurs disputes, les Chaires chrétiennes n’étoient pas plus favorables à ces sortes de divertissemens. […] Il n’est donc pas étonnant que les Spectacles ne puissent se concilier avec les grands principes de la Religion chrétienne. […] Il obtint du Gouverneur de Milan un ordre qui défendit de représenter aucune Piece qui n’eût été examinée, & trouvée conforme à la Morale chrétienne.

203. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Quel chrétien a jamais douté que le culte suprême n’est dû qu’à Dieu ; que les honneurs religieux ne peuvent avoir pour objet, que la personne des Saints, dont la dignité, la vertu les mérite ? Quel Chrétien adorera jamais la toile ; le bois, le marbre qui les représentent ? […] Un chrétien peut-il avoit d’autres idées ? […] Un peintre péche en prenant pour modele des nudités ; on peut être bon peintre sans prendre de tels moyens ; mais quand il seroit nécessaire, il vaut mieux être meilleur chrétien, & moins bon artiste. […] Je suis bien éloigné d’ajouter foi aux songes, & prendre pour oracle les puérilités d’Artemidore ; mais le fond de cette idée est conforme aux regles de la piété chrétienne.

204. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

Il parut en 1672. une autre pièce contre la Comédie, qui se trouve dans l’Education Chrétienne des Enfants, selon les maximes de l’Ecriture et les Instructions des saints Pères de l’Eglise, avec un petit traité contre les Chansons. Monsieur l’Abbé Fleury a aussi dit quelque chose de la Comédie, dans son Livre des Mœurs des Chrétiens, imprime en 1682.

205. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

On donne à des Chrétiens qui paroissent sur la Scéne, les mêmes habillemens qui servoient autrefois aux Idolâtres : Corneille ne parle pas sur un autre ton que les Auteurs Grecs & Latins, il ne donne aucun signe qu’il ait une religion plus épurée. […] parce-qu’il ne s’énonce pas aussi grossierement que Rabelais, faut-il excuser le tort irréparable qu’il a fait à la morale chrétienne ? […] Saint Cyprien disoit autrefois1 que l’idolâtrie est la mere de tous les Spectacles, elle y attire les Chrétiens pour les initier à ses mystéres, sous couleur de divertissemens ; elle glisse son venin dans l’ame par les yeux & par les oreilles qu’elle a soin de chatouiller par le plaisir des représentations théâtrales : est-il en effet, ajoutoit ce saint Pere, un spectacle sans idoles, qui ne soit accompagné de quelque sacrifice, où la Scéne ne soit ensanglantée par la mort d’un Atlhéte.

206. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

La Religion Chrétienne a beau persuader la paix entre les peuples, la clémence au gouvernement, l’usage modéré des choses extérieures sans s’y corrompre ; le théâtre met au contraire le souverain bien de la vie, à s'élever sur les ruines des peuples, à remporter des victoires, sans avoir égard à la justice des armes, à juger des entreprises par l'evènement, à tenir les sceptres moins du Ciel que de l’audace et de la fortune. […] Nous ne saurions plus douter que la foi Chrétienne ne soit extrêmement faible dans les cœurs, puis qu’on autorise avec tant de pompe, les passions et les désordres qu’elle condamne. […] C’est un grand reproche à la France si Chrétienne de voir que ces méchants livres, ces corrupteurs de jeunesse s’y débitent sous l’autorité d’un privilège.

207. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Traité de la Comédie, inséré dans l’Education Chrétienne des Enfans. […] Il donna en 1715 un Recueil de Poésies chrétiennes, morales & héroïques. […] Il y parle en homme de Lettres, Philosophe & Chrétien. […] Quelle devroit donc être la sévérité des Nations chrétiennes contre les Spectacles ! […] Voilà ce qu’on doit attendre de la Religion Chrétienne « qui, comme le dit M.

208. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

L’exemple seul d’Alipe ne doit-il pas instruire & faire frémir ces chrétiens trop complaisans, s’ils ont quelqu’amour pour leur salut ? […] Les dispositions de nos chrétiens si complaisans ne sont assurément ni si grandes ni si généreuses.

209. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Je compte pour beaucoup plus la maniere immodeste, et nullement Chrétienne, pour ne pas dire dissolue, en laquelle on se pare et on se produit dans ces occasions, l’excés des ornemens dont on s’embarrasse, et l’étalage qu’on fait de ce que la pudeur voudroit qu’on cachât. […] Est-il donc de la prudence Chrétienne de s’exposer soi-même, et d’exposer les autres à de tels dangers ?

210. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Paul : Nec scurrilitas aut stultiloquium, montre évidemment, par de puissantes raisons, que le chrétien qui a soin de son salut ne s’accoutume jamais à dire des paroles de gausserie, que vous colorez du nom de facéties (S. […] Et ailleurs il dit expressément, qu’il vaudrait mieux labourer la terre un jour de fête que d’y danser, et il appelle la salle où l’on danse, la caverne infâme du diable12, et que si ces danseurs sont chrétiens en l’Église, il sont païens hors de l’Église.

211. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Et les Magistrats Chrétiens exhortés de ne les souffrir, d’autant que cela entretient la curiosité, et apporte de la dépense, et perte de temps. Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies, Tragédies, Farces, Moralités, et autres jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens, comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l'Ecriture Sainte y est profanée.

212. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Ils en ont esté les organes, & les interprêtes, pour dire plus clairement à tous les Chrétiens, ce que les saintes Ecritures n’ont dit souvent, que sous des ombres ; c’est donc eux, qu’il faut écouter, quand il est question de bien faire le discernement des choses douteuses ; Et c’est eux aprés l’Evangile, que Dieu nous a donnez, pour estre la juste régle de nos actions. […] Et des Dames Chrétiennes peuvent-elles y assister, aprés ce qu’ils en ont dit, sans montrer, ou que l’on fait peü d’estime de leur autorité, ou que l’on croit, que Dieu ne les a pas établis dans son Eglise, pour estre les oracles des Peuples ? […] Or n’y eût-il que ce seul mal, n’est-il pas assez grand, pour renoncer au Théatre, de se voir comme rejettée de Dieu, par une insensibilité à tous les mouvemens d’une dévotion Chrétienne ? […] Cela est-il Chrétien ?

213. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Il vous donne aussi, Mademoiselle, quelques coups d’encensoir, & comme s’il avoit tout le corps épiscopal & tout le peuple chrétien dans la cervelle, il assure positivement que la consultation vous rend digne des éloges de l’Eglise elle-même. […] On loue, il est vrai, quiconque se dépouillant de ses préjugés a recours aux oracles légitimes, & fait en conséquence un sacrifice généreux, brûlant ce qu’il avoit adoré : une telle disposition est toute différente de la vôtre ; dans une affaire d’où votre salut dépend, vous devriez agir avec plus de prudence, votre choix n’est nullement digne de la sagesse chrétienne. […] J’aime mieux attribuer au défaut de mémoire l’omission que je vous reproche : vous avez oublié une partie du Cathéchisme que vos parens chrétiens n’ont pas négligé de vous inculquer dès l’enfance ; ce grand nombre de Vers que vous sçavez par routine se trouveroit embarrassé des maximes de notre sainte Religion ; c’est un contraste qu’on ne peut soutenir long-temps, & l’on retient plus volontiers les choses dont le poids est moins pénible.

214. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

C’est pourtant un païen qui fait la loi aux chrétiens, & que les chrétiens ne suivent pas. […] Effets que toute la piété puisée à Port-Royal, dans une éducation chrétienne, n’empêche pas, L’épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux vertus dans Port-Royal instruite, aux loix de son devoir regle tous ses désirs.

215. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« Igitur nostri tantum causa profectus, sat fuerit illorum celebrare memoriam : non enim nostris indigent laudibus ornari, sed nos ipsorum vitæ historia, et commemoratione, imitationis gratia indigemus. » Voilà quelles doivent être les occupations des Chrétiens les jours des Fêtes. Mais ajoutons des nouvelles autorités aux précédentes, pour éclaircir davantage ce point, qui est si important dans la Religion Chrétienne. […] « Abstinendum festis diebus ab omni peccato et ab omni opere carnali et terreno, et ad nihil aliud vacare debere, nisi ad orationem concurrere, ad Ecclesiam cum summa mentis devotione. ». » Ajoutons encore le Concile de Mâcon : « Vous, Chrétiens, disent les Prélats assemblés dans ce Concile, qui ne portez pas en vain ce saint nom dont vous êtes honorés, et qui désirez vous en rendre dignes par votre conduite ; écoutez avec attention les avertissements que nous vous donnons, sachant que Dieu ne nous a donné l’autorité que nous avons, que pour veiller sur vos âmes ; pour vous enseigner ce qui sert à votre salut, et pour vous retirer de toute sorte de mal.

216. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

On lit la même chose dans la cinquième Loi du Code Théodosien : « Si quelques Chrétiens, dit cette Loi, veulent imiter la folie et l’impiété des Juifs, et suivre l'étourdissement ou l’aveuglement des Infidèles et des Païens, en profanant comme ces peuples charnels les jours destinés au culte de Dieu, par des recréations mondaines ; qu’ils apprennent que le temps qui est consacré aux prières, et à l’oraison, n’est pas un temps de plaisir et de volupté. » « Si qui etiam nunc vel Judæorum impietatis amentia, vel stolidæ Paganitatis errore atque in sania detinentur, aliud esse supplicationum tempus noverint, aliud voluptatum »l. 5. […] L’usage de cette sorte de danses qui selon l’Ecriture servent à glorifier Dieu, ne se trouve point parmi les Chrétiens, si ce n’est peut-être en ce que le Clergé et le peuple fidèle s’assemble pour bénir Dieu, pour le remercier, et pour l’invoquer, enfin pour l’honorer par le Chant, et par le son des instruments de Musique.

217. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

et pour conserver et augmenter la piété Chrétienne. […] Et de là il s’ensuit nécessairement qu’ils peuvent défendre la danse en tout temps, parce que comme nous avons prouvé dans tout cet ouvrage, ce divertissement, non seulement est opposé à la piété Chrétienne, mais encore il ne peut être qu’une source de maux et de péchés.

218. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

En vérité, un Chrétien se peut-il croire innocent dans le plaisir qu’il prend à voir, à entendre ce qui excite en lui tant de passions différentes ? […] un pareil discours dans la bouche d’un Chrétien, est un raisonnement insensé, qui ne mérite pas qu’on y réponde : « Ne respondeas stulto, dit le Sage, juxta stultitiam suam », Prov. 26.

219. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Ni Juif, ni Gentil, ni Turc, ni Chrétien, ni Genève, ni Rome ne se dérobent à leurs traits. […] Le Ciel que les Prêtres ouvrent aux Chrétiens, ne vaut-il pas mieux que la terre de Canaan ? […] Pour ce qui est du fait sur ce point : le monde Chrétien ne balança jamais à le reconnaître et à l’honorer. […] Quel divertissement pour des Chrétiens ! […] Les chaires Chrétiennes sont-elles sous la discipline du Théâtre ?

220. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Les empereurs chrétiens ne furent ni plus indulgents, ni plus heureux. […] Les premiers chrétiens l’avoient si fort en horreur, que l’éloignement du théâtre étoit une marque de christianisme reconnue dans les deux religions. La scene, quoique réformée par la religion chrétienne & par les loix des empereurs, n’en fut pas moins dangereuse, jusqu’à son extinction dans l’occident, par l’irruption des barbares ; & en orient, par l’invasion des turcs. […] qui, à Constantinople, à Milan, à Rome, à Carthage, à Marseille, à Treves, &c. ne parloient qu’à des chrétiens, en sont les démonstrations.

221. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Jamais la scene n’a vu, sans fremir, un mariage chrétien, ni des époux chrétiens n’ont goûté les folies & la corruption de la scene. […] Les familles seront heureuses de preférer les loix chrétiennes à la législation philosophique qui les detruit. […] Cette expression vague de religion renferme le Judaïsme, le Mahométisme, l’Idolatrie, comme les sociétés chrétiennes. Laisseroit on en Prusse épouser une Juive, une Turque sans lui faire promettre de se rendre Chrétienne ?

222. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin Que c’est à Dieu un agréable spectacle de voir un Chrétien combattre contre la douleur, se préparer contre toute sorte de tourments, de menaces et de supplices, regarder sans crainte le visage de ses bourreaux, se jeter hardiment au milieu des apprêts de la mort, défendre sa liberté contre les Rois et les Princes, résister à tout hormis à son Dieu, à qui il est ; Enfin triompher de son juge, car celui-là est victorieux, qui a obtenu ce qu’il demande. […] C’est donc avec raison que les Chrétiens qui ne tirent leurs louanges que de leurs mœurs et de leur vie, méprisent vos spectacles, vos voluptés et vos pompes, et les fuient comme des corrupteurs agréables.

223. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

On en faisoit aux Chrétiens les plus vifs reproches, & bien loin de s’en défendre, ils s’en justifioient sur la corruption de ces jeux. […] Chrysostome, Ambroise, Augustin, Salvien, Lactance, Cassiodore, &c. qui, à Constantinople, à Milan, à Rome, à Carthage, à Marseille, à Trèves, &c. ne parloient qu’à des Chrétiens, en sont des démonstrations. […] Dans le baptême vous avez renoncé à la chair, au démon, au monde & à ses pompes, Vous ne fûtes admis dans l’Église chrétienne qu’à ces conditions. […] Augustin pour arrêter son zèle par le nom auguste des Empereurs, qui, quoique Chrétiens, alloient au spectacle. […] Ce seroit bien resserrer les bornes de la morale évangélique, & mettre bien à l’aise la vigilance chrétienne.

224. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Mais pense-t-on que l’Evangile est la vérité, & non la coutume ; que pour damner, Dieu consulte la loi, & non la coutume ; & qu’un Chrétien, qui a renoncé aux pompes du monde, n’est pas justifié par la coutume ? […] On ne la voit pas chez les nations Chrétiennes ; le commun des femmes s’y habille modestement. Les Courtisannes & les Actrices seules s’en dispensent : sont-elles Chrétiennes ? […] Quelle des deux jugera-t-on Chrétienne & sage, la Syrienne voilée, ou l’Actrice découverte, voulût-on opposer coutume à coutume, & la prendre pour arbitre ? […] Elle seule devroit suffire pour interdire aux Chrétiens l’entrée d’une salle de spectacle : le péché étalé de toutes parts feroit tomber les ames les plus pures.

225. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Purgez et épurez le théâtre, dépouillez-le de tout le prestige des passions et des intrigues érotiques, et réduisez-le à l’expression pure du beau, du grand, du sublime, du généreux ; dès-lors les spectacles, aux yeux de la multitude, perdront tout leur intérêt et le théâtre restera désert : preuve donc que les représentations scéniques, prises dans leur ensemble comme elles se font aujourd’hui, sont évidemment blâmables et doivent par conséquent être généralement interdites aux chrétiens, qui n’y rencontrent ordinairement que des occasions de chute et des périls évidents et certains. […] Theatrum propriè sacrarium veneris est… privatum consistorium impudicitiæ (de spect., c. 10) ; comme une école d’impudicité et de libertinage, une peste que le démon a fait succéder à l’idolâtrie ; en un mot, ils ont considéré la fréquentation des spectacles comme une espèce d’apostasie, parce que, disent-ils, une telle action est une des pompes du démon auxquelles les chrétiens ont renoncé par leur baptême. […] Un chrétien devient en quelque manière apostat, lorsqu’il s’arrête à ces divertissements du inonde, auxquels il a renoncé dans le baptême en renonçant à Satan et à ses pompes. » (Sur les commandements de Dieu.) […] n’est-il pas à craindre qu’elle ne soit de celles des sages du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent, comme dit encore Bossuet, avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs et à leurs passions ? […] C’est donc une profession incompatible avec le salut ou la sanctification chrétienne, puisqu’on est obligé d’y faire renoncer les acteurs et les actrices à l’article de la mort, qu’ils soient aujourd’hui excommuniés ou non.

226. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Cette censure prive des biens spirituels, que les Chrétiens, en qualité de membres de l’Eglise, ont en commun, comme la priere, les Sacremens. […] L’Excommunication publique prive un Chrétien des honneurs de la sépulture, car il est statué par les Canons, dit la Décrétale2, de ne pas communiquer avec les défunts avec lesquels nous n’avons pas été unis pendant la vie : quand donc on a retranché quelqu’un du corps des fidéles par le glaive des censures, s’il n’a pas été réconcilié avant de mourir, il ne doit pas être enterré avec les autres, & si la chose est arrivée, soit par violence ou d’une autre maniere, & que l’on puisse distinguer le lieu de sa sépulture, nous voulons qu’il soit exhumé, & que son corps soit rejetté bien loin du Cimetiere. […] Il convient mieux à des Chrétiens, dit un Concile1 de Paris, en 829, de gémir sur leurs égaremens passés, que de courir après les bouffonneries, les discours insensés, les plaisanteries obscènes des Histrions ; le moindre effet que leur représentation produise, est d’amolir le courage pour la vertu, & d’écarter les Spectateurs de l’exactitude qu’ils devroient avoir, de remplir leur esprit de vanités frivoles, & de les livrer à des ris immoderés, si contraires aux loix de la modestie ; il n’est pas permis de se souiller par des Spectacles de cette nature, neque enim fas est hujusmodi Spectaculis fœdari. […] Sans doute elle avoit été copiée par les Comédiens du Milanois, quand Saint Charles Borromée tint son premier Concile qui proscrivit cette odieuse bigarrure1 de choses saintes & de bouffoneries, comme étant moins propre à nourrir la piété, qu’à deshonorer la religion chrétienne. […] Les Monarques n’ont point exigé la même immunité en faveur de leurs Sujets, ils ne se sont jamais opposés aux censures que l’Eglise a employés de tems en tems pour faire rentrer les particuliers dans les devoirs de la vie chrétienne, comprenant bien, selon la doctrine du Concile de Trente2, que le glaive spirituel est entre les mains de cette Epouse de J.

227. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Or, comment allier cette profession avec la pureté de la Religion chrétienne ? […] Si vous avez de l’honneur, ayez honte de vivre avec tant de personnes qui font gloire d’en manquer, & qui n’inspirent guères moins d’horreur aux personnes du monde, qu’à celles qui font une profession sincére de la Religion chrétienne. […] Envain auroit-on embrassé la foi chrétienne, si l’on prétend sécouer le joug qu’elle impose, si l’on court après les voluptés, dont elle interdit l’usage ! […] Tertulien & Saint Cyprien nous invitent à des Spectacles bien différens des vôtres, Mademoiselle, ils introduisent l’homme raisonnable & chrétien dans le Sanctuaire de la Religion & de la nature, pour charmer tour-à-tour sa raison & sa foi. […] Vous vous parez de titres de Chrétienne & de Citoyenne ; ces qualités font le mérite essentiel de l’homme ; on vit par elles devant Dieu & dans la société civile.

228. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Ambroise et de Maximus, il y en a un, où il reprend aigrement les Chrétiens qui se mêlaient en la célébration de leurs Fêtes. […] Canon 742e au Concile tenu à Rome, où présidait le Pape Zacharie, il fut commandé aux Chrétiens de ne plus courir ni folâtrer en public auec les Païens, sur peine d’encourir l’indignation et punition de Dieu. […] Et parce que les Gentils étaient comme ensevelis certains jours en toutes sortes de lascivetés et gourmandises, les Chrétiens pour se montrer tout différents de leur forme de vie, faisaient jeûnes et prières solennelles aux mêmes heures et temps. […] Nous serions dignes d’un reproche éternel, si elles étaient telles qu’il les représente, et nos Pasteurs nous banniraient des Sacrements, comme indignes de porter le glorieux titre de Chrétiens, s’il y avait quelque reste de celles qui sont condamnées tant par les Papes que les Empereurs ; s’ils ont retenu le nom de Scène et de Théâtre, et autres mots, ils en ont rejetté le vice.

229. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Préface C’EST une erreur qui a infecté beaucoup d’esprits, qu’il était presque impossible d’accommoder heureusement au Théâtre les Sujets qui sont tirés de l’Ecriture Sainte, et de l’Histoire Chrétienne. […] J’avoue que les sujets les plus extraordinaires peuvent instruire et divertir quand ils sont maniés par des mains savantes et heureuses ; mais peut-on douter que les matières Saintes quand elles tombent en de pareilles mains, puissent recevoir un tour assez agréable pour plaire et mieux encore pour édifier le Spectateur Chrétien.

230. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Le temple des chimeres avance un principe de morale absolument faux dans la Réligion chrétienne ; mais qui peut adoucir bien des maux dans la nature & la société. […] Qu’attendre d’un comique payen qui veut plaire à des spectateurs payens si même débitées à des spectacles, non chrétiens, elles allarment si peu la vertu commode & trop indulgente ? […] Ses derniers momens ont été ceux d’un chrétien & d’un honnête homme. […] Je ne pense point sans étonnement, dit M. le Franc, aux prodigieux avantages que les Payens ont, à cet égard, sur les Chrétiens. […] Chez nous Chrétiens, nourris dans les leçons pures du Christianisme, le théâtre tragique semble n’être fait que pour émouvoir la plus dangéreuse passion.

231. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Dites-nous donc, Monsieur, prétendez-vous que les faiseurs de romans et de comédies, soient des gens de grande édification parmi les chrétiens ? […] Si ce n’est là tout le contraire de l’Évangile, j’avoue que je ne m’y connais pas ; et il faut entendre la religion comme Desmarets entend l’apocalypse, pour trouver mauvais qu’un chrétien et un théologien étant obligé de parler sur cette matière, appelle ces gens-là des « empoisonneurs publics », et tâche de donner aux chrétiens de l’horreur pour leurs ouvragese. […] M. le Maître après avoir passé plusieurs années dans une grande retraite, et dans la pratique de plusieurs exercices de pénitence et de piété chrétienne : et après avoir joint à ses talents naturels des connaissances qui le rendaient très capable d’écrire sur les plus grandes vérités de la Religion, ne s’en est pas toutefois jugé digne par cette même humilité qui fait qu’il s’accuse de dérèglement et de crime ; quoique même avant sa retraite sa vie eût toujours été une vie fort réglée. […] Trouvez-vous que cette réserve et cette modestie si chrétienne de M. le Maître, soit fort propre pour autoriser les égarements de Desmarets ?

232. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Le Comédien ne respire que la licence et le plaisir ; le Pasteur des âmes, et le défenseur de la veuve, se réservent la justice et la piété : le langage comique répand partout le sel de la satire, l’amertume de la malignité ; le langage évangélique ne fait couler que le lait et le miel de la charité : les regards, les paroles, les démarches annoncent la dissolution et la frivolité des acteurs et des spectateurs ; et d’un autre côté peignent le recueillement et la religion de l’orateur et de l’auditeur chrétien, l’équité, la fermeté, la sagesse de l’oracle des lois. […] « C’est le temps, ajoute cet Auteur, véritablement homme de bien, et la situation où il faut se placer pour juger saintement de ce qu’on doit ou suivre ou éviter. » Si nous consultons les Protestants, la question sera bientôt décidée, car leur discipline s’explique ainsi : « Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux comédies, tragédies, farces, moralités, jouées en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu aux Chrétiens, comme apportant corruption des bonnes mœurs, mais surtout quand l’Ecriture sainte y est profanée. […] En effet peut-on acquérir à cette école profane ces grâces extérieures, qui font des sermons un spectacle, que le monde Chrétien réprouve parce qu’il respecte la divine parole, et que le monde profane désire parce qu’il se fait un amusement de la religion, comme de tout le reste ? […] le théâtre deviendrait l’école des vertus chrétiennes ? […] Il était réservé à notre siècle de voir de semblables horreurs, et à la Société de les enfanter, etc. » Ce n’est pas à nous assurément à entrer dans les affaires des Jésuites ; nous ne rapportons ce morceau que pour faire voir ce que les Magistrats pensent de la comédie, même des collèges, combien ils la croient opposée au respect dû à la religion, à la pratique des vertus chrétiennes, et à la bonne éducation de la jeunesse.

233. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

C’est le fanatisme du clergé espagnol, de concert avec le monachisme et le jésuitisme ultramontain, qui les y ont fait éclore et mûrir, en foulant à leurs pieds, non seulement la morale chrétienne et évangélique, mais encore les droits les plus sacrés de la légitimité. […] Il faut donc en conclure, que la cause des acteurs est enfin gagnée, tant auprès du gouvernement qu’auprès des membres du haut clergé de France, qui, se distinguant aujourd’hui par leurs lumières et leur équité, se convaincront que les comédiens et la comédie ont été transférés d’une manière honorable sur nos théâtres publics par la volonté de nos rois, par les arrêts de nos parlements, et enfin par l’approbation des souverains pontifes à Rome, chefs de l’église chrétienne, catholique, apostolique et romaine.

234. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

M. l’Abbé Fleury, dans les Mœurs des Chrétiens, condamne les Théâtres ; chez Aubouin, en 1682. Il parut en 1672 une autre Pièce contre la Comédie, qui se trouve dans l’Education chrétienne des enfants, selon les maximes de l’Ecriture et les instructions des saints Pères de l’Eglise, avec un petit Traité contre les chansons mondaines, qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont spirituelles ; car elles se chantent sans honte.

235. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Mais il y a encore une raison plus grave et plus chrétienne qui ne permet point d’étaler la passion de l’amour, même par rapport au licite ; c’est que le mariage présuppose la concupiscence, qui, selon les règles de la foi, est un mal auquel il faut résister, contre lequel par conséquent il faut armer le chrétien. […] On sort du spectacle le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, et l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premières impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs et les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le théâtre. » C’est là qu’un chrétien vient apprendre à commettre des crimes qu’il a sous les yeux et qu’il est forcé de considérer avec complaisance. […] Il est bien vrai que les temples ne sont pas pour la plupart des chrétiens le tabernacle de Dieu avec les hommes, la maison du salut et la porte du ciel ; mais la profanation que les gens du monde font des lieux saints ne justifie pas les spectacles.

236. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Aussi, lorsque les chrétiens ont triomphé sous Constantin, le christianisme n’était déjà plus la loi de Jésus, mais seulement la religion de ces anachorètes et des prêtres. […] que n’attendent-ils le lendemain …… et ils verront toute cette population calme se porter en foule au pied des autels pour y participer à une des cérémonies les plus augustes du culte chrétien. […] Et n’est-ce pas un soin digne de deux personnes vertueuses et chrétiennes qui cherchent à s’unir, de préparer ainsi leur cœur à l’amour mutuel que Dieu leur impose ?  […] La voici : Un autre auteur profane, un poète se charge de vous la fournir : « Ces visites, ces bals, ces conversations Sont du malin esprit toutes inventions…o. » Chrétiens, vous l’entendez ! […] Chrétiens réunis dans ce temple, écoutez, c’est la parole de Dieu !

237. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Si donc il est arrivé que le libertinage des Acteurs ait donné quelque peine à la pudeur des Ames Chrétiennes, il ne faut en cela qu'imiter les Empereurs qui n'ont jamais rien prononcé contre ces représentations, et qui se sont contentés d'en réformer l'abus, et d'imposer des peines rigoureuses contre ceux qui par leurs désordres corrompaient l'excellence de cette Poésie et la beauté de sa représentation ; il en faut chasser le vice qui se doit faire haïr partout, et conserver un art qui peut plaire. […] Il est certain néanmoins que depuis quelques années notre Théâtre se laisse retomber peu à peu dans sa vieille corruption, et que les Farces impudentes, et les Comédies libertines, où l'on mêle bien des choses contraires au sentiment de la piété, et aux bonnes mœurs, ranimeront bientôt la justice de nos Rois, et y rappelleront la honte et les châtiments ; et j'estime que tous les honnêtes gens ont intérêt de s'opposer à ce désordre renaissant, qui met en péril, et qui sans doute ruinera le plus ordinaire et le plus beau des divertissements publics ; Car l'opinion des doctes Chrétiens, est que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être condamnée quand elle est innocente, quand elle est honnête.

238. (1777) Des divertissements du Carnaval « [frontispice] »

[frontispice] Réflexions chrétiennes sur divers sujets de morale, utiles à toutes sortes de personnes, et particulièrement à celles qui font la Retraite spirituelle un jour chaque mois.

239. (1777) Des Spectacles « [frontispice] »

[frontispice] Réflexions chrétiennes sur divers sujets de morale, utiles à toutes sortes de personnes, et particulièrement à celles qui font la Retraite spirituelle un jour chaque mois.

240. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Qui donc aura droit d’exciter notre sensibilité, de nous attacher fortement, si nous refusons à l’orateur chrétien une oreille attentive ? […] vous ne le trouverez que dans la force et la puissance de sa morale, dont l’orateur chrétien vous développera les maximes. […] cessez d’accuser un Dieu juste et bon, lui répond l’orateur chrétien. […] Mais ce n’est pas seulement contre les horreurs du besoin et de la misère, que l’orateur chrétien nous soutient et nous rassure. […] et quelle institution plus grande et tout ensemble plus utile, que cette école auguste d’apôtres et de martyrs, destinés à porter jusqu’aux extrémités du monde, et la gloire du nom chrétien, et la gloire du nom français ?

241. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « APPROBATION »

APPROBATION N ous soussignés Docteurs de la Maison & Société de Sorbonne, avons lû le présent Ecrit sur la Comédie, dans lequel nous n’avons rien trouvé que de conforme à la foi de l’Eglise & aux régles de la Morale Chrétienne.

242. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre »

Le concile de Lérida (canone ultimo), tenu sous le pape Jean II, l’an 524, dit qu’il n’est jamais bienséant aux chrétiens de danser, pas même aux noces et aux solennités du mariage.

243. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XV.  » p. 470

Les affections même communes ne sont pas propres pour donner le plaisir qu'on recherche dans les Comédies, et il n'y aurait rien de plus froid qu'un mariage chrétien dégagé de passion de part et d'autre.

244. (1675) Traité de la comédie « XV.  » p. 296

Les affections communes ne sont pas même propres pour donner le plaisir qu'on recherche dans les Comédies; et il n'y aurait rien de plus froid qu'un mariage chrétien dégagé de passion de part et d'autre.

245. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXII.  » p. 492

Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes, et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain et aussi dangereux que la Comédie: et s'il se considère comme enfant de Dieu, comme membre de Jésus-Christ, illuminé par sa vérité, enrichi de ses grâces, nourri de son corps, héritier de son royaume; il doit juger qu'il n'y a rien de plus indigne d'une si haute qualité, que de prendre part à ces folles joies des enfants du siècle.

246. (1675) Traité de la comédie « XXXII.  » p. 327

Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain, et aussi dangereux que la Comédie.

247. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

L’Académie ne s’est point arrogé le jugement de la morale chrétienne : la pureté de la langue est son objet exclusif, & je la crois aussi incompétente dans la matiere présente, qu’elle l’est touchant le stile des Prophétes qu’elle a cru barbare, sur la foi du sieur d’Alembert. […] C’est à la dureté du cœur humain que l’on doit rapporter une concession pareille ; quelqu’autenticité qu’on lui suppose, elle ne sçauroit légitimer ce que la Loi de Dieu défend, un amusement contraire aux bonnes mœurs & à la religion chrétienne, Il n’est point vrai, Mademoiselle, que l’Etat vous autorise, vous n’avez en France, selon Brillon2, aucune Lettre-patente, au moins dans les formes usitées, les Comédiens sont purement tolérés.

248. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Pendant trois siècles de massacres horribles, dans le midi de la France, elle encouragea le crime et les plus noirs forfaits ; plus terrible encore elle introduisit chez tous les peuples chrétiens, la noire inquisition dont les mystères feront à jamais frémir d’horreur ; et partout, et en tous temps, elle sema la discorde, anéantit l’égalité, en convoitant la suprématie et le despotisme, et abusa de ses privilèges, en les employant à satisfaire l’égoïsme et les mauvais penchants de ceux qui étaient appelés à la sanctifier. […] Ce fut alors une révolution dans tout le monde chrétien.

249. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Caractere & effets d’un mariage chrétien, 6. […] Caractere de la foi Chrétienne, 308. […] Ce qu’il exige de ceux qui se disent Chrétiens, 397. […] Refus qui lui a été fait de la sépulture chrétienne, 266. […] Utilité de la Religion chrétienne, b, 470.

250. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Vivre six mois en chrétien, sans avoir sous les yeux les objets du libertinage ! […] Sur le même ton, les chrétiens des trois premiers siecles de l’Eglise me diront, il en a coûté la vie à plusieurs millions de chrétiens, pour avoir fait connoissance avec les apôtres & leurs disciples. Est-ce un langage chrétien ? […] Nous prenons peu d’intérêt à ces farces littéraires : mais l’intérêt de la religion doit exciter le zele d’un chrétien. […] Anacréon, dit-on, s’il composoit pour le théatre, ne parleroit pas autrement : mais un chrétien parleroit autrement.

251. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXIV.  » p. 494

Un des premiers effets de la lumière de la grâce est de découvrir à l'âme le vide, le néant, et l'instabilité de toutes les choses du monde, qui s'écoulent et s'évanouissent comme des fantômes, et de lui faire voir en même temps la grandeur et la solidité des biens éternels : et cette même disposition produit dans toutes les âmes chrétiennes une aversion particulière pour les Comédies; parce qu'elles y voient un vide et un néant tout particulier.

252. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Ses commencemens avoient été sages, & ce fut alors que parut l’ouvrage raisonnable & chrétien sur la dévotion. […] Arnaud démontra dans un gros livre qu’elle est le renversement de la morale chrétienne, & que Jurieu à son tour attaqua très-vivement la morale sévère dans le fameux livre de l’Esprit de M. […] Il fait voir l. 2, c. 1, combien les plaisirs des sens, les plaisirs du monde sont opposés à l’Évangile, & c’est le langage de tous les Chrétiens ; il distingue les plaisirs grossiers, les crimes énormes qu’on n’entreprend pas de défendre, quoiqu’on s’y livre, & les plaisirs qu’on traite d’indifférends : la danse, le jeu, la comédie, les spectacles, les intrigues, le commerce de galanterie qui sont des acheminemens aux plus grands vices ; & il soutient avec toute l’Église qu’ils sont défendus. […] Enfin il traite fort au long tous les péchés d’impureté, & puis, dit-il, les fards bravetés & ornemens lubriques sollicitent au crime comme de l’huile jetée au feu ; il ne faut douter que toutes ces choses ne soient fort déplaisantes à Dieu & contraires au commandement, à l’honnêteté & modestie chrétienne ; que les femmes, dit Saint Pierre, s’acoutrent en habit honnête & avec modestie, non en tresses en or, en perles, en vêtement somptueux ; quand elles viennent à l’Église qu’elles ayent la tête couverte, rien ne manifeste plus le cœur d’une femme que l’ornement d’icelle, on peut y voir au moins comme en miroir & lire comme en un livre, les habits comme la bouche parlent de l’abondance du cœur ; les femmes sont meurtrières d’ames quand elles viennent à l’Église elles ouvrent leurs coffres & arches (boëte) pour mettre l’or & montrer & porter tout ce qu’elles ont de beau & de brave, comme si c’étoient des Merciers qui y apportassent leurs merceries à la foire ; on diroit qu’elles veulent se moquer de Dieu, & lui reprocher sa pauvreté & misère. […] Mais dans cette leçon si pompeuse & si vaine, Le profit est douteux, & la perte certaine ; Ce remède y plaît moins que n’y fait le poison, Elle peut réformer un esprit idolâtre, Mais pour changer les mœurs & régler la raison, Les Chrétiens ont l’Église & non pas le théatre.

253. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

D’ailleurs ce serait donner un grand avantage aux libertins, qui pourraient tourner en ridicule, à la Comédie, les mêmes choses qu’ils reçoivent dans les Temples avec une apparente soumission, et par le respect du lieu où elles sont dites, et par la révérence des personnes qui les disentc Mais posons que nos Docteurs abandonnent toutes les matières saintes à la liberté du Théâtre, faisons en sorte que les moins dévots les écoutent avec toute la docilité que peuvent avoir les personnes les plus soumises : il est certain que de la doctrine la plus sainte, des actions les plus Chrétiennes, et des vérités les plus utiles, on fera les Tragédies du monde qui plairont le moins. […] Quel zèle, quelle force le Ciel n’inspire-t-il pas à Néarque et à Polyeuctef ; et que ne font pas ces nouveaux Chrétiens pour répondre à ces heureuses inspirations ? […] Néanmoins ce qui eût fait un beau Sermon faisait une misérable Tragédie, si les entretiens de Pauline et de Sévère, animés d’autres sentiments et d’autres passions, n’eussent conservé à l’Auteur la réputation que les Vertus Chrétiennes de nos Martyrs lui eussent ôtée.

254. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre »

) Ces premiers chrétiens avaient lu en l’Ecriture, que la dévote Sara, femme du jeune Tobie, invoquant le secours de Dieu en sa grande affliction, lui remontrait qu’elle ne s’était jamais trouvée aux danses, et pourtant elle avait été mariée plus de deux fois14.

255. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVII. Profanation de la sainteté des fêtes et du jeûne introduite par l’auteur : ses paroles sur le jeûne. » p. 97

que la comédie partage avec Dieu et avec l’office divin les jours de dimanche ; et l’autre où il abandonne à ce divertissement même « le temps de carême : encore, continue-t-il, que ce soit un temps consacré à la pénitence, un temps de larmes et de douleurs pour les chrétiens ; un temps, où, pour me servir des termes de l’écriture, la musique doit être importune, et auquel le spectacle et la comédie paraissent peu propres, et devraient ce semble être défendus. » Malgré toutes ces raisons, qu’il semble n’avoir proposées que pour passer par-dessus, malgré le texte de l’écriture dont il les soutient, il autorise l’abus de jouer les comédies durant ce saint temps.

256. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le Théatre, il est vrai, faisoit souvent usage des enchantemens, & en Grece, & à Rome ; mais les Chrétiens n’y paroissoient pas : ils avoient horreur de la scène, & ses prestiges ne faisoient impressions sur aucun Fidele. […] Les attraits, l’indécence, la facilité, l’invitation des actrices, la scandaleuse multitude des objets séduisans dont on est environné, des piéges qui y sont tendus, dont presque personne n’échappe, ce corps de péché en donnoit horreur, comme il en donne encore aux Chrétiens, excitoit le zele des ministres, & allumoit les foudres de l’Eglise, comme il fait encore.

257. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Dieu n'appelle pas tous les Chrétiens à une retraite entière. […] Augustin, la sûreté de ceux qui vivent dans les usages du monde par état, et par vocation, consiste à vivre dans la vigilance Chrétienne, et à prendre toutes les précautions nécessaires pour se garantir des pièges dont il est plein.

258. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

On peut ajoûter en troisiéme lieu que rien n’est plus opposé aux dispositions les plus essentielles au veritable Chrétien, que celles que la Comedie inspire. […] J’en parlerois plus au long, si l’Auteur du Traité des sources de la corruption qui regne parmi les Chrétiens, ne m’avoit prévenu à cet égard, et ne m’épargnoit la peine de m’y étendre.

259. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

« Mais quel spectacle au chrétien (dit-il) est l’avènement voisin du Seigneur, déjà connu, déjà glorieux et triomphant, quelle exultation des anges, quelle gloire des saints ressuscitant, quelle le royaume des justes et la nouvelle cité de Jérusalem ? […] Vraiment il y a bien là que voir et regarder, etc. » co Ainsi parlait cet ancien au temps jadis, fournissant de sujet aux acteurs d’alors, s’ils eussent été chrétiens, et si les chrétiens eussent pu déposséder l’idolâtrie et chasser l’impudicité du caveaucp et du cirque. […] Cette doctrine, jugée hérétique par l’Eglise chrétienne, est ici évoquée pour dénoncer l’erreur de l’auteur du Récit. […] D’après l’auteur de la Conviction, les pères de l’Eglise n’ont pas condamné le théâtre en tant que tel, mais ils ont seulement critiqué le théâtre païen de leur temps, contraire aux vérités chrétiennes.

260. (1678) Maxime LXXXI « LXXXI » pp. 39-41

LXXXI Tous les grands divertissemens sont dangereux pour la vie chrétienne ; mais entre tous ceux que le monde a inventez, il n’y en a point qui soit plus à craindre que la Comedie.

261. (1675) Traité de la comédie « XXXV.  » p. 331

 » Si nous sommes donc obligés, en qualité de Chrétiens, de demander à Dieu qu'il nous ôte les yeux pour toutes les folies du monde, dont la Comédie est comme l'abrégé, et qu'il nous en imprime la haine et l'aversion dans le cœur: comment pourrons-nous croire que nous puissions repaître nos yeux de ces vains spectacles, et mettre notre contentement en ce qui doit être l'objet de notre aversion et de notre horreur ?

262. (1664) Traité contre les danses et les comédies « A MADAME. MADAME LA PRINCESSE DE CONTI. » pp. -

Celles de la Cour, dont votre Altesse est un des principaux ornements seraient opposées, si la sage conduite de notre invincible Monarque n'avait joint l’éclat des vertus à celui de la puissance : Mais quelque ordre qui paraisse dans une Cour plus réformée et plus Chrétienne qu’elle ne fut jamais, votre Altesse jugera sans doute, MADAME, que le grand Archevêque qui a fait le Livre que je vous présente avait à souhaiter une protection sous laquelle il pût apprendre aux hommes avec quelle précaution ils doivent user des plaisirs qui d’eux-mêmes sont légitimes.

263. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Il est encore certain que la scène était alors très épurée : les Empereurs Chrétiens en avaient banni l’idolâtrie et la licence, le Gouverneur de Milan (la Ligurie) ni son père ne l’auraient pas souffert dans leur gouvernement, et le crédit que ce Saint eut sur l’esprit de cinq Empereurs, dont trois l’appelaient leur père et ne se conduisaient que par ses avis, ne permet pas de douter que le théâtre de son temps ne pût aussi bien que le nôtre, se servir, pour l’autoriser, du spécieux prétexte de la prétendue réforme. […] Ce n’est pas le vrai combat que vous devez soutenir, c’est la guerre contre les vices ; ce n’est pas la vraie couronne que le Chrétien doit remporter, c’est la couronne céleste ; ce n’est pas la carrière où vous devez marcher, c’est celle de la vertu. […] Non, les sacrilèges et la fureur d’Hérode ne furent pas si funestes à Jean que le poison de la danse : « Plus nocuisse saltationis illecebram, quam sacrilegi furoris amentiam. » Fuyez donc la danse, si vous voulez être chaste, au jugement même des sages païens ; elle ne peut être que le fruit de l’ivresse ou de la folie : « Juxta sapientiam sæcularem, saltationis temulentia auctor est aut dementia. » Voilà, mères Chrétiennes, de quoi vous devez garantir vos filles ; apprenez-leur la religion, et non la danse ; il n’appartient qu’à la fille d’une adultère d’être une danseuse : « Videtis quid docere, quid dedocere filias debeatis ; saltet sed adultera filia, quæ vero casta est, filias suas doceat castitatem, non saltationem. » Il cite une foule d’exemples de saintes Vierges qui ont mieux aimé souffrir la mort, et même se la donner, que de perdre la virginité.

264. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25

Sera-t’on enfin étonné d’entendre tous les saints Docteurs de l’Eglise reprocher aux chrétiens leur assistance aux Spectacles comme contraires aux engagemens solemnels qu’ils ont contractés dans leur Batême ?

265. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXV.  » p. 495

 » Si nous sommes donc obligés en qualité de Chrétiens, de demander à Dieu, qu'il nous ôte les yeux pour toutes les folies du monde, dont la Comédie est comme l'abrégé; et qu'il nous en imprime la haine et l'aversion dans le cœur: comment pourrons-nous croire que nous puissions repaître nos yeux de ces vains spectacles, et mettre notre contentement en ce qui doit être l'objet de notre aversion et de notre horreur.

266. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Justin Martyr, dans une Apologie à l’Empereur Antoine, fils d’Hadrien, déclame puissamment contre ces dissolus, de ce qu’ils imitaient le Baptême des Chrétiens ; Denis Evêque de Corinthe, en ses observations des jours de Dimanche, se plaint contre ces Corrupteurs de jeunesse, d’avoir pris des habits Sacerdotaux en dérision des Evêques. […] Cyprien, Evêque de Carthage, un des plus excellents Philosophes de son temps, et grand Orateur, en sa seconde Epitre de l’humilité des Chrétiens, fait mention d’un certain Comique, Neoptolomeus, qui avait infecté l’Empereur Valerius, par ses postures lascives ; bref, ils étaient convaincus de toutes sortes de crimes par les sacrés canons et décrets ; même le Pape Gesalius leur fit défendre la communion des Sacrements, comme nous l’enseigne le docte Rupert, en ses décrétales. […] Ce qui m’étonne d’avantage, c’est de voir que celui, qui devrait avoir une domination de raison, sur les impétueux mouvements de son esprit, le laisse emporter à des licences qui sont non seulement indignes d’un Chrétien, mais même d’un Athée, que celui (dis-je) qui doit donner un calme et une tranquillité à la partie imaginative de son âme, et régler ses écrits à la dignité de sa vocation, s’altère l’esprit contre une chose que tout le monde approuve ; Je suis fâché qu’un Religieux qui doit être le miroir de soi-même pour servir d’exemple à la piété, ne résigne plutôt les affections de son cœur à des actions saintes, qu’à se jeter sur les invectives. […] De quelle impétuosité n’a-t-elle point heurté les premiers Chrétiens, quand les Païens les appelaient secte pernicieuse, ennemis des Dieux, des Empereurs, des mœurs, et enfin de toute la nature comme témoigne Tacite en son livre des mœurs, et Suetonius en la vie de Néron.

267. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Quel Chrétien, de quelque secte que ce soit, a jamais parlé ainsi d’un livre Canonique de l’Ecriture sainte, & d’un Prophête envoye de Dieu ? […] Lisbonne & Archangel sont Chrétiens. […] Il mene la vie la plus Chrétienne, plus précieuse que ses talens. […]     Allez lâches Chrétiens, que les feux éternels Empêchent d’assouvir vos plaisirs criminels ; Vos austeres vertus n’en ont que l’apparence. […] Malgré la fierté qu’ils arborent, l’assurance qu’ils affectent, les blasphêmes qu’ils prononcent, les sophismes, les sarcasmes dont ils s’arment, il n’en est point qui ne rende en secret justice à la religion Chrétienne.

268. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

est-ce sous le règne des Empereurs Payens jusqu’à l’établissement du christianisme, ou sous le règne des Princes Chrétiens depuis Constantin ? […] Aucun Concile n’a défendu les théatres des Payens, ils ne subsistoient plus lorsqu’on les a tenus ; on n’a interdit que ceux des Chrétiens. […] Le Payen dans le centre de la corruption fait honte au Chrétien dans le sein de l’Église. […] Ce peuple, le plus ingénieux, mais le plus frivole & le plus débauché qui fut jamais, ne connoissoit pas même cette punition d’infamie légale, fruit de la pureté & de la décence des mœurs & de la législation Romaine, à peu près comme si on vouloit prouver que les Comédiens ne sont pas excommuniés parmi les Chrétiens, parce qu’ils n’étoient pas excommuniés chez les Grecs. […] Il le dira à l’oreille de quelques jeunes Magistrats qui fréquentent la comédie, & qui véritablement peuvent se donner eux-mêmes en preuve de la proposition, & nous rapprocher des temps lumineux de la Grèce : Tous les siecles de l’Empire Romain & de l’Église Chrétienne ne sont que des temps ténébreux, le théatre possede seul la lumiere.

269. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

De ses édifians corollaires comment distiller ce précieux élixir de ses premieres farces faites en province, & retouchées à Paris dans un temps où la Bejar avoit bien démonté son systême philosophique, je n’ose pas dire chrétien, on n’ose pas même prononcer ce nom en parlant de Moliere. […] Elle ne convertit pas tout le monde, mais elle en a beaucoup econverti dans tout le temps, elle en convertit encore, elle a rendu le monde chrétien, elle maintient la religion, & ce qui reste de vertu. […] C’est un trait de patriotisme : Corneille étoit de Rouen, & bien supérieur à Moliere, d’ailleurs réglé dans ses mœurs, & il mourut bon Chrétien. […] M. de Chamfort est embarrassé de concilier l’Académie avec elle-même, & avec le gouvernement éclésiastique & civil, & de justifier l’indécence qui priva des honneurs littéraires un de nos plus célébres écrivains, un citoyen vertueux des droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que Moliere a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en homme d’honneur, qu’il est mort sans aucune marque de religion, qu’il a été privé de la sépulture éclésiastique, & Corneille en bon Chrétien. […] Il a réformé les défauts de la vie civile, & ce qu’on appelle train du monde, mais non pas les mœurs des Chrétiens.

270. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Racine converti était si persuadé que la tragédie la plus sainte suffisait pour le damner, que si on ne l’eût retenu, il allait brûler, comme indigne d’un Chrétien, son Athalie, la plus belle et la plus honnête des pièces de théâtre, seule capable de réconcilier le théâtre avec la religion, si cette paix était possible. […] sera-ce avec ce religieux respect qu’inspire sa sainteté à un cœur chrétien ? […] 2.° Il ne convient pas qu’un Chrétien paraisse avoir aucun commerce avec le Démon, ennemi déclaré de la Divinité. […] Tel un Chrétien de théâtre, qui n’ose attaquer de front la créance commune, qui même en fait l’éloge, mais qui ne la croit pas davantage, et la pratique encore moins, berce le peuple de quelque bon principe de morale, de quelque vérité de religion, et tâche d’endormir le zèle qui le combat, par quelque pièce pieuse ; il y réussit en partie, et séduit toujours quelqu’un. […] Ce cœur double marche par des voies différentes ; cet Acteur me bénit dans la bouche, me maudit dans le cœur, ses discours sont chrétiens, ses œuvres Païennes, sa créance impie, il ne mérite que mes anathèmes : « Væ homini nequam, ingredienti duabus viis. » Le Sage fait dans ses proverbes deux comparaisons qui ne sont pas flatteuses, 1.° Les bonnes maximes dans la bouche d’un fol sont comme des épines dans la main d’un ivrogne : 2.° Comme il est inutile à un boiteux d’avoir la jambe belle, ainsi les sentences sont déplacées dans la bouche d’un insensé.

271. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

) Les Empereurs chrétiens, plus attentifs aux bonnes mœurs des Magistrats que la plupart des païens, ne leur ont permis de paraître au théâtre que dans certaines fêtes publiques où le spectacle faisait partie du cérémonial, et seulement avant midi, soit pour empêcher qu’ils n’y demeurassent longtemps, soit pour éviter les inconvénients qui pourraient naître de l’intempérance, s’ils y venaient après dîner, à peu près comme dans les affaires criminelles les lois veulent que les Juges soient à jeun quand ils prononcent : « Nullus omnino Judicum ludis theatralibus vacet, nisi illis tantum diebus quibus in lucem editi vel imperii sumus sceptra sortiti, hisque ante meridiem tantum ; post epulas vero ad spectaculum venire desistant. » (L. […] Le théâtre est si opposé aux règles de la piété chrétienne, si généralement réprouvé par tout ce qu’il y a eu de pieux et d’éclairé dans tous les siècles, il porte si clairement sur le front l’empreinte de tous les vices, il est si évidemment l’aliment de toutes les passions, l’expérience et la conduite de ceux même qui le défendent, fait si vivement sentir combien il est funeste à la religion et aux mœurs, qu’on ne peut ni blâmer le zèle qui en éloigne les fidèles, ni dissimuler le scandale que donnent ceux qui y vont, fussent-ils eux-mêmes innocents : « Et peribit in tua scientia frater ? » Ce scandale public devient plus criminel et plus pernicieux par l’assiduité de la fréquentation, le goût décidé, les invitations à y venir, les éloges qu’on lui donne, etc., mais surtout par le caractère de ceux qui s’y montrent, gens en place faits pour édifier, gens graves et réguliers, dont la réputation y donne un nouveau poids, un père, une mère, un maître, qui en donne l’exemple à ses enfants, ses élèves, les y laisse aller, leur fournit de l’argent ; par le caractère de ceux à qui l’on tient, famille chrétienne, communauté régulière, corps respectable, fonctions publiques, profession distinguée, etc. […] Tel était le scandale que donnaient aux païens et aux fidèles les mauvais Chrétiens des premiers siècles qui s’oubliaient jusqu’à fréquenter la comédie. […] On ajoute que l’Eglise ne peut que combler d’éloges son courage mâle, vraiment et héroïquement chrétien.

272. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « [Introduction]  » p. 2

[Introduction] Avoir prouvé que la religion et les lois, les deux puissances ecclésiastique et séculière, proscrivent la comédie, c’est aux yeux d’un Chrétien avoir terminé ce fameux procès ; mais nous avons encore avancé que la politique, aussi bien que la vertu, prononçait la condamnation du théâtre, que funeste au bien public, elle méritait toute l’animadversion d’un sage gouvernement.

273. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

En un autre plus bas étaient d’un côté le pape et sa suite, les rois catholiques, et chrétiens : d’autre part les Turcs, le prêtre Jeanp, les mécréants et hérétiques. […] [NDE] Prêtre Jean = figure mythique, roi d’un hypothétique royaume chrétien en Orient.

274. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. […] Les ministres des autels qui se rendent recommandables par une piété éclairée, sont présentement plus nombreux qu’on ne le pense : en effet depuis le rétablissement du culte et surtout depuis la restauration, le zèle des chrétiens, ranimé par les pieuses exhortations des prêtres, s’est tellement accru, qu’on voit les fidèles remplir les églises à l’heure des offices, et entendre les prédicateurs avec une attention vraiment exemplaire.

275. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Il n’est plus étonnant qu’un curé fanatique, des environs de Blois, après avoir lu dernièrement le mandement de son évêque, à l’occasion du sacre de notre auguste souverain, actuellement régnant, se soit exprimé avec la rage d’un ligueur, ainsi qu’il suit : « Mes très chers frères, comme Charles x n’est pas chrétien, qu’il veut maintenir la Charte, qui est un acte contre la religion, nous ne devons point prier pour lui, pas plus que pour Louis xviii, qui a été fondateur de cette Charte. […] En prenant acte de cet aveu, que les jésuites et leurs partisans regrettent sans doute, d’avoir renouvelé dans leurs brochures modernes, on acquerra la triste conviction, que ce qu’ils appellent l’église, ainsi que les papes d’alors, étaient, en ces temps-là, plongés dans la corruption la plus infecte, et foulaient audacieusement à leurs pieds, la vraie religion chrétienne, les préceptes de Jésus-Christ et la morale évangélique, qui commande la charité, la douceur, l’humilité, et prescrit formellement d’obéir aux princes de la terre.

276. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Comment peut-on concevoir que des chrétiens à qui on a fait connaître la nécessité de combattre leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer ? […] C’est un désordre auquel le chrétien ne peut remédier qu’avec le secours de la religion et des grâces que Dieu lui accorde ; mais les spectacles augmentent le dégoût des vrais biens, et en affaiblissent la connaissance.

277. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Mais c’est le comble de la misère de ne pouvoir trouver de plaisir que dans ses propres maux ; de récompenser ceux qui les savent entretenir et les rendre incurables, au lieu de penser à les guérir ; et il est incompréhensible, que les Chrétiens qui doivent avoir appris qu’ils n’ont à combattre que leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer. […] La Religion et la Foi tâchent de remédier à ce désordre ; et c’est en effet tout l’exercice des Chrétiens.

278. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Que ces mêmes Poësies fussent des Tragédies, seroient-elles par ce seul endroit plus contraires à la morale chrétienne, moins innocentes aux yeux de la Religion ? […] Pour moi, je ne puis ni ne dois parler qu’en homme de Lettres, Philosophe & Chrétien. […] Mais il y a bien des degrés entre la sainteté & le crime, entre la Perfection chrétienne & le violement total des loix du christianisme. […] est-il Chrétien ? […] L’art du Poëte consiste à peindre les passions de couleurs si vraies, que tout homme s’y reconnoisse, de quelque Religion, de quelque pays qu’il soit, Chrétien, Musulman, Asiatique, Américain.

279. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIV.  » p. 469

Il est si vrai que la Comédie est presque toujours une représentation de passions vicieuses que la plupart des vertus chrétiennes sont incapables de paraître sur le Théâtre.

280. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « [Introduction] » pp. 4-5

[Introduction] Il est étrange, Mes Révérends Pères, que vous ayez si mal profité des Avis que l’on donna l’année passée à vos Confrères de Luxembourg sur leur scandaleuse Procession ; et que l’on soit obligé de vous en donner de semblables sur ce que vous venez de faire à Aix qui n’est pas moins indigne de Chrétiens, de Religieux et de Prêtres.

281. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

Il est vrai que les mouvements les plus extravagants, et les plus visiblement opposés à la vertu Chrétienne, se trouvent dans cette sorte de danses, qu’on appelle ordinairement des ballets, et qui se font par les rues et dans les places ; mais cela n’empêche pas que l’immodestie, et le désordre que l’on remarque dans les bals et dans les danses ordinaires touchant la seule composition du corps, ne soit un fondement raisonnable de juger que l’on ne peut y assister, et y prendre part sans péché mortel.

282. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

Il faut considérer ensuite si tout cela peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un disciple de Jésus-Christ et d’un véritable chrétien.

283. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXIII.  » p. 493

L'expérience de tant d'âmes qui se perdent à ses yeux, et le dérèglement général qui règne partout, lui fait connaître qu'il n'y a rien de plus rare, que la vertu chrétienne; rien de plus facile, que de se perdre; rien de plus difficile, que de se sauver.

284. (1675) Traité de la comédie « XXXIII.  » pp. 328-329

L'expérience de tant d'âmes qui se perdent à ses yeux, et le dérèglement général qui règne partout, lui fait connaître qu'il n'y a rien de plus rare que la vertu Chrétienne, rien de plus facile que de se perdre, rien de plus difficile que de se sauver.

285. (1664) Traité contre les danses et les comédies « TABLE DES CHAPITRES du contenu en ce Livre » pp. -

Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. p. 41.

286. (1675) Traité de la comédie « XXXI.  » pp. 325-326

Car toute action qu'on n'oserait offrir à Dieu, toute action dont l'esprit de Jésus-Christ n'est point le principe, toute action que l'on ne saurait faire pour lui obéir; toute action qui ne saurait être un fruit et un effet de sa Croix, enfin toute action dont on n'oserait le remercier, ne peut être bonne ni permise à un Chrétien.

287. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Jean Chrysostome contre la Comédie, et de montrer combien elle est contraire à la Discipline de l’Eglise, et les maux qu’elle attire sur le peuple Chrétien. […] La Lettre finit par une Eloge du Père Caffaro, qui a édifié tout le monde par les sentiments humbles et Chrétiens, dont sa Rétraction est remplie. […] Mr. de Meaux conclut par ces paroles : « Voilà les saintes maximes de la Religion Chrétienne sur la Comédie. […] Je n’ai pu lire sans surprise dans la Préface de la Tragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à la Religion, et que les Comédiens ont par là un moyen sûr et glorieux, pour confondre ceux qui s’obstinent sans cesse à décrier leur profession.

288. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

 15 & 16, ne condamne-t-il pas les vains plaisirs du théâtre, lorsqu’il défend aux Chrétiens l’amour du monde comme incompatible avec celui de Dieu ; parce que tout ce qu’il y a dans le monde n’est que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux, & orgueil de la vie ? […]  4, 5, ne défend-il pas les théâtres, lorsqu’il interdit aux Chrétiens jusqu’à la moindre parole indécente ou boufonne ? […] Après cet examen, Tertullien conclud à la condamnation des spectacles, parce qu’ils excitent les passions, qu’ils sont contraires aux dons du Saint-Esprit, incompatibles avec les engagemens contractés dans le baptême, & à l’obligation qu’ont tous les Chrétiens de rapporter à Dieu toutes leurs actions, & de vivre dans une disposition continuelle de priere, d’attention, de vigilance & de pénitence.

289. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES CHAPITRES ET ARTICLES CONTENUS DANS LE PRESENT VOLUME. » pp. 7-9

De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens.

290. (1823) Instruction sur les spectacles « Table des chapitres. » pp. 187-188

La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. 116 Chap. 

291. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

, qui ne permet pas que les femmes Chrétiennes prennent des maris engagés au culte des Idoles, distingue en termes précis les Scéniques des Comiques. […] Chrysostome, où il blâme les Chrétiens d'aller voir sur l'Orchestre un lit préparé pour y représenter par la Danse la Fable de Mars et de Vénus, ce qui ne se faisait que par les Mimes.

292. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

il suffit à une mere d’avoir quelques sentimens pour arracher d’entre les mains de sa fille des Romans ou d’autre mauvais livres, pour lui interdire toute parole deshonnête, & l’empêcher de fixer ses regards sur des Tableaux indécens : & des meres qui se disent chrétiennes laisseroient aller, ou conduiroient elle mêmes leurs filles au Théâtre, où elles trouveroient les mêmes écueils, mais tout autrement dangéreux !

293. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

 Je conviens avec toi que des hommes pécheurs Devraient avoir toujours les yeux baignés de pleurs Je sais que l’Evangile en ses leçons divines N’offre pour le salut qu’un chemin plein d’épines Et que loin d’approuver les jeux et les plaisirs Il nous en interdit jusqu’aux moindres désirs,  Ainsi la Comédie, étalant sur la Scène Les appas séducteurs d’une pompe mondaine, Sans doute est peu conforme à ces vœux solennels Qu’en naissant un Chrétien fait au pieds des Autels.

294. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Les Actrices Chrétiennes n’ont ni moins de goût pour le vice, ni moins d’adresse à l’inspirer. […] Une Chrétienne tiendroit-elle ces discours & cette conduite ? […] Mais il y a bien des traits que la morale Chrétienne ne fauroit avouer, & qu’il seroit très-dangereux de donner pour des regles & des modeles. […] Elle est pourtant excusablé ; car quoique la morale ait toujours été la même, les idées dans ces lieux, dans ces tems éloignés, étoient moins austeres que dans l’Eglise Chrétienne. […] Le langage même étoit fort different ; aucune nation Chrétienne ne parleroit aussi cruement, avec aussi peu de réserve que les Prophetes, le livre des Cantiques.

295. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Celle des vierges Chrétiennes est bien supérieure. […] Cependant comme ces professions se bornent à des objets sérieux, ne sont exercées que par des hommes graves, & devant des auditeurs occupés de grands intérêts, il est une modestie, une gravité propre au sujet, & à l’état, dont l’Orateur Chrétien ne doit jamais se départir. […] Elle a sanctifié bien de héros Chrétiens. […] Je n’applaudis pas les excès de ces Héroïnes Chrétiennes & Payennes qui se sont ôté la vie pour conserver leur honneur. […] Quelques Princesses recommandables par la chasteté, ont pris cette dévise ; & il n’y a point de Chrétien, qui ne s’en fasse gloire.

296. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

, pour ne pas toutefois confondre et accabler vos esprits par une multitude de préceptes, Jésus-Christ et saint Paul après lui, réduisent tout à la charité qui en est la fin, et qui fait tout le prix et le mérite des vertus Chrétiennes, car elles ne sont toutes que diverses formes et impressions du saint amour, ainsi la tempérance que je vous prêche cette semaine n’est autre, selon la belle définition qu’en donne saint Augustin, qu’un amour qui fait rejeter les plaisirs dont il pourrait être affaibli.

297. (1824) Du danger des spectacles « INTRODUCTION. » pp. 1-3

De même qu’il est beau quelquefois d’attaquer avec une vertueuse liberté, des opinions et des préjugés qui ont pour eux l’autorité des temps et un vieux respect, fils de l’habitude ; de même que le résultat de ces attaques, inscrites dans les bornes de la modération et de la charité chrétienne, a souvent été la destruction de l’erreur et le triomphe de la vérité ; c’est ainsi qu’il est d’une importance égale, sinon plus grande encore, d’examiner avec les yeux de l’impartialité plusieurs des usages et des plaisirs de la société, que l’empire d’une longue indulgence semble avoir consacrés.

298. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

Un Chrétien qui sait ce qu'il doit à Dieu ne doit point souffrir dans son cœur aucun mouvement, ni aucune attache de cette sorte sans la condamner, sans en gémir, et sans demander à Dieu d'en être délivré : et il doit avoir une extrême horreur d'être lui-même l'objet de l'attache et de la passion de quelque autre personne, et d'être ainsi en quelque façon son idole, puisque l'amour est un culte qui n'est dû qu'à Dieu, comme il ne peut être honoré que par l'amour. « Nec colitur nisi amando.

299. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

Un Chrétien qui sait ce qu'il doit à Dieu, ne doit point souffrir dans son cœur aucun mouvement, ni aucune attache de cette sorte sans la condamner, sans en gémir, et sans demander à Dieu d'en être délivré ; et il doit avoir une extrême horreur d'être lui-même l'objet de l'attache et de la passion de quelque autre personne, et d'être ainsi en quelque façon son idole; puisque l'amour est un culte qui n'est dû qu'à Dieu, comme Dieu ne peut être honoré que par l'amour. « Nec colitur nisi amando.

300. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Augustin, qu’un bon chrétien ne se trouve pas au Théatre, Serm.

301. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Ce n’est pas assurément la charité chrétienne, qui a inspiré mon adversaire dans ce genre de critique.

302. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 10

Vous n’êtes pas le Christ ; non, mais vous êtes chrétien, et en cette qualité vous êtes obligé de vivre, d’agir et de parler comme lui ; vous êtes son serviteur, vous êtes tenu de le suivre ; vous êtes son disciple, vous devez l’imiter ; vous êtes un de ses membres, vous devez être animé de son esprit.

303. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 13

où est la charité fraternelle, où est la compassion chrétienne, où sont les entrailles de miséricorde que les prédestinés doivent avoir ?

304. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Les actionnaires qui ont affermé la salle de spectacle, voulurent partager la gloire de cette belle fête ; il s’imaginerent que c’étoit un acte de charité chrétienne de donner, aux nouveaux mariés, qui certainement ne s’y attendoient pas, la comédie gratis, le jour de leurs noces, & le Dimanche suivant. […] Les Turcs s’avancent avec fierté, branlent leur cimeterre, & ménacent les chrétiens. […] Quelle estime pour la Réligion chrétienne doit donner la Foi du Sujet, qui, par son indifférence pour la Réligion, croit prouver son amour & la fidélité pour son Prince ; ce n’est point la foi Catholique qui fait les Martyrs, c’est la foi des Dieux, des tems de la Cour. […] C’étoient des faux Dieux sans doute ; mais les payens les regardoient comme vrais : c’étoit leur réligion, & ils montroient plus de dévotion à leur maniere, que les poëtes chrétiens dans la Réligion véritable.

305. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Combien ne voit-on pas d’écrivains jésuitisés, qui, inspirés par l’orgueil le plus hautain, n’ont pas honte de fouler à leurs pieds, la charité et l’humilité chrétiennes, en distillant le venin de leurs plumes empoisonnées, et en produisant des ouvrages qui semblent écrits sous la dictée des furies ! […] Il déshonore ses écrits par des principes anarchiques en politique et par des doctrines dangereuses pour la religion chrétienne, dont il ébranle, dont il renverse tous les supports et détruit toutes les preuves. […] On l’a vu traversant avec la rapidité de l’éclair, les montagnes de l’Helvétie, et de là, postillonnant vers la capitale du monde chrétien. […] Ce n’est pas le zèle de la morale chrétienne ni de la charité évangélique, qui inspire tant de rigueurs à cet apôtre du jésuitisme, car il voudrait comme un autre Mahomet, protéger et propager par le fer et par le feu, les pratiques du culte divin.

306. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

une fille chrétienne, qui aura vecu dans la modestie, croyant qu’il lui est permi de prendre quelque chose extraordinaire se met au hazard de se perdre. […] Neanmoins on peut dire à la honte de plusieurs Meres chrétiennes, que leurs filles sçavent plûtôt un pas de danse, que les principes de leur religion, tant elles ont soin de les rendre agréables au monde.

307. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Ce n’est que dans les Pièces chrétiennes. Ils ne sont supportables que dans une Pièce chrétienne ; parce qu’il est alors à supposer qu’un pouvoir divin agit sur les personnages qu’on juge à propos de faire changer.

308. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Par quel principe de morale vôtre Confesseur oseroit-il vous permettre, que vous alliassiez l’usage de la sainte Communion avec le divertissement de la Comedie ; lors qu’il sçait que Salvien ce grand Prêtre de Marseille se servît de toute son eloquence à faire des invectives aux Chrétiens du cinquiéme siécle ; lesquels firent par une bizarre reconnoissance representer à l’honneur de Jesus-Christ les spectacles du Cirque & du Theatre ? […] Ce n’est pas moi, qui vous en suis témoin, Madame : car vous sçavez, que je suis d’un état qui par lui-même m’interdit de pareils spectacles : mais ce sont des personnes de vôtre rang qui ont eu le malheur de s’y trouver : ce sont des personnes de vertu & de probité, à qui une curiosité indigne de leur âge & de leur emploi avoit persuadé d’assister aux Comedies qu’on represente chez vous, qui avouent tous d’un consentement unanime, que le nouveau Theatre est un ecueil contre lequel échoue la chasteté chrétienne, que ces Comedies sont, principalement pour les jeunes gens, une école de libertinage, & que la contagion d’impureté est d’autant plus à craindre, qu’elle y est plus deguisée & plus rafinée.

309. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

N’est-ce pas une chose étonnante et digne de larmes, de voir que des Chrétiens qui sont obligés à une vie si pure et si sainte, se jettent eux-mêmes dans les lacets du diable et du monde, et s’exposent hardiment et sans aucune crainte dans les périls effroyables du péché, sans faire aucun cas, ni des avertissements du saint Esprit, ni de la gloire de Dieu, ni de leur propre salut ? […] n’est-ce pas une chose lamentable, de voir qu’un si grand nombre de Chrétiens emploient les Fêtes et les Dimanches, surtout depuis la Septuagésime jusqu’au Carême, au jeu, au bal, à la danse, et à la comédie, ou à voir, ou donner d’autres semblables spectacles, d’une manière très indigne, et pour ne pas dire avec impiété, ou au moins avec un mépris intolérable des Canons de l’Eglise, des Ordonnances des Princes, et de la loi de Dieu même, qui nous oblige de passer les Fêtes saintement ?

310. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Nous savons que le dernier qui a écrit a voulu prouver par plusieurs passages des anciens Auteurs et des Pères de l’Eglise, que la Comédie et les Comédiens ont été depuis longtemps réputés infâmes, et qu’il a toujours été défendu aux Chrétiens d’assister à leurs spectacles, comme étant nuisibles et scandaleux. […] Quoique les Tragédies et les Tragi-comédies soient tenues pour fort honnêtes en comparaison des Comédies ; cela n'empêchait pas que l’impudicité et plusieurs autres habitudes très dangereuses n’y fussent décrites fort naïvement, puisque ces Pièces avaient été composées par des Poètes Païens qui faisaient gloire des mauvaises actions que les Chrétiens ont depuis condamnées.

311. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

(C’est ainsi que Tertullien appelle les Spectacles) Ce vice le plus honteux & le plus dangereux de tous, ne devroit pas même, selon saint Paul, être nommé parmi des Chrétiens.

312. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

répond, que sans courir au théâtre, nous trouverons la nature si riche en spectacles divertissants, et que d’ailleurs la religion et même notre domestique sont capables de nous fournir tant d’occupations où l’esprit se peut relâcher, qu’il ne faut pas se tourmenter pour en chercher davantage : enfin que le chrétien n’a pas tant besoin de plaisir, qu’il lui en faille procurer de si fréquents et avec un si grand appareil.

313. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

Meurs ou tue, tel est le conseil barbare qu’un père chrétien donne à son fils.

314. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Il ne faut donc nullement s’étonner, que l’on ait tant crié contre des spectacles, qui enseignaient publiquement le libertinage et l’impiété ; et où après avoir dit et fait tant de choses contre les bonnes mœurs et contre la pudeur, on s’en prenait à Dieu par d’horribles blasphèmes : voilà pourquoi les Comédiens dans un Concile furent condamnés comme des excommuniés et des blasphémateurs ; mais je crois que l’on ne peut, avec justice, se servir contre les Comédiens modernes de l’autorité de ce Concile, pour prouver que ce sont des Excommuniés, et pour défendre aux Chrétiens, d’avoir aucun commerce avec eux, ou d’assister à leurs spectacles. […] On obligeait les Comédiens qui voulaient embrasser la Foi chrétienne, de renoncer à leur métier ; et si après avoir reçu le Baptême, ils reprenaient l’exercice de la Comédie, on les excommuniait, et on les retranchait du nombre et de la société des Fidèles. […] Les danses, la symphonie, les spectacles, les vers tendres et passionnés n’inspirent que des sentiments profanes, et directement opposés aux maximes de la Morale Chrétienne, puisque le but de la Comédie, et la principale intention des Comédiens est de donner du plaisir en remuant les passions, et principalement celle de l’amour ; car c’est celle qui règne davantage dans les Comédies ordinaires. […] Le Concile d’Elvire déclare formellement, que si les Comédiens veulent embrasser la Foi chrétienne, il faut qu’ils renoncent auparavant à leur métier ; et s’ils le reprennent après leur Baptême, qu’ils soient chassés et retranchés de l’Eglise. […] Il serait inutile de vous dire plus nettement ce que je pense sur cette matière ; mon suffrage n’est pas d’un grand poids, et je n’aime pas à décider : Mais si vous vouliez absolument, Madame, que je vous en parle selon mon cœur, je crois que les Chrétiens sont obligés de s’abstenir du Théâtre, comme de bien d’autres plaisirs : Il faut apporter tant de précautions pour conserver son innocence, que le plus sûr est d’y renoncer entièrement.

315. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43

, que je crains que leur probité ne soit de celles des sages du monde qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs passions et à leurs plaisirs.

316. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Il peut témoigner et jurer en Justice, remplir le devoir Pascal comme un autre ; et, à sa mort, on ne lui refusera pas la sépulture Chrétienne.

317. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

Il en résulte que, non seulement à Rome et en Italie, mais encore dans tous les autres Etats, et par conséquent en France, la profession de comédien doit y être entièrement affranchie des anathèmes et de l’excommunication de l’Eglise, pourvu toutefois que les acteurs se soumettent, ainsi que tous les autres citoyens, aux devoirs de chrétien et aux pratiques de religion.

318. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

Ce sont ces saintes délices qui font monter les âmes chrétiennes du désert de ce monde jusqu'à Dieu, selon cette parole du Cantique : « Quae est ista quae ascendit de deserto deliciis affluens ?

319. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Les Romains, dit-on, faisoient pour les spectacles de plus grandes dépenses ; mais c’étoient des Payens, & nous sommes Chrétiens, leur corruption étoit extrême : rougissons de les imiter, nous qui sommes les enfans des Saints. […] Tous les Sauvages sont comédiens & moins retenus que les peuples policés, moins gênés que les Chrétiens par les loix de la Réligion & de la charité ; & sans aller de pair avec Baron, & la Clairon, tous les voyageurs assurent qu’ils se donnent toute sorte de spectacle ! […] Si les comédiens Romains avoient fait peindre des Anges à leur théâtre, les Chrétiens l’auroient pris comme une dérision de la Réligion Chrétienne. […] Les Chrétiens ont aussi les leurs, elles ont leurs significations mystérieuses, le détail de ces spectacles religieux, chez tous les peuples du monde, fourni sept à huit volumes in folio à la plume de l’Abbé Basnier, & un millier de planches au burin, de Picard.

320. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Leurs maîtres Chrétiens n’ont pu réussir à l’abolir. […] S’ils étoient instruits de la sainteté, de la modestie de la loi chrétienne, que penseroient-ils de leur religion ? […] La religion chrétienne est trop mal-adroite pour faire cette liaison, elle n’a jamais pensé que les mystères pussent être des amusemens. […] Ainsi je tiens qu’il ne faut pas aller au bal quand on est Chrétien, & les Directeurs feroient leur devoir, s’ils exigeoient de leurs pénitens qu’ils n’y allassent jamais.

321. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Cyprien, il n’est pas étonnant qu’ils aient fulminé contre les spectacles et que les Comédiens aient été en horreur aux gens sages, aux Chrétiens, aux Pères de l’Eglise ; mais ceux-ci prouvant par l’énumération des indignités qui se commettaient au Théâtre la légitimité de leur Anathème, n’ont rien prononcé contre un spectacle utile aux mœurs et conforme à la raison. […] L’impudence ne peut exciter que la honte et la colère dans le cœur d’un honnête homme, il n’est pas besoin d’être un Saint ni même un Chrétien, pour penser comme S. 

322. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

La vertu seule a droit de faire des heureuxbf. » Outre que les spectacles n’offrent pas un délassement convenable, ni digne d’un chrétien, ils n’offrent pas même un délassement physique. […] Ce sont des plaisirs bien plus dignes de nous que tous ces faux plaisirs des spectacles qu’on n’aime et qu’on ne recherche avec tant d’ardeur que parce qu’ils flattent et nourrissent le penchant et le goût qu’on a pour les plaisirs criminels de la voluptébk. » « Tertullien et saint Cyprien nous invitent à des spectacles bien différents des spectacles profanes : ils introduisent l’homme raisonnable et chrétien dans le sanctuaire de la religion et de la nature, pour charmer tour à tour sa raison et sa foi.

323. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ainsi l’Eglise se contenta d’abord d’en blâmer l’exercice, et d’en découvrir aux Chrétiens tous les écueils pour les en détourner. […] Théodoric Roi des Goths s’étant rendu le Maître de l’Italie l’an 493. y abolit les combats cruels, et sanglants du cirque, tous les autres Princes Chrétiens en ont fait autant dans leurs Etats ; et de ces spectacles des Anciens ; il n’est plus resté que ceux du Théâtre.

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