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167. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

On va en juger par les citations qui suivent, elles sont tirées du livre des crimes de la presse, dans lequel l’auteur, en parlant du savant député, s’exprime ainsi qu’il suit : (Page 131), « Il y a de la démence à force d’y avoir de la déraiso ». […] Que ne suivaient-ils le convoi sans étiquette, et sans prendre un rang contesté ?

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Chaque représentation théâtrale emporte bien quatre heures, ce qui fait plus que le tiers de la journée d’un ouvrier, sans compter le temps employé à s’y préparer, à lier la partie, les conversations, jeux, repas, promenades, qui suivent et que le spectacle occasionne, ce qui en consume bien autant : voilà plus de la moitié de la journée. […] L’Hôtel de Bourgogne, de Guénégaud, etc. tout à suivi la pente des vices et le goût du peuple ; qui peut s’en défendre ? […] C’étaient des femmes qui se présentaient au public dans un état indécent : qu’on regarde, ou plutôt qu’on ne regarde pas nos Actrices, qu’on n’écoute pas leurs conversations, qu’on ne suive pas leurs démarches, on rougirait des Majuma Français, célébrés, non au mois de mai, mais toute l’année.

169. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

C’est l’exemple que je me propose de suivre en vous parlant des spectacles de nostre siecle : persuadé, que plusieurs Chrétiens ont besoin, les uns d’estre instruits, les autres d’estre fortifiez, les autres d’estre détrompez, les autres d’estre confondus sur cette matiére. […] , qui a montré dans cette occasion célebre comme en une infinité d’autres qui l’ont précedée & qui l’ont suivie, qu’une science profonde le rend capable d’exhorter selon la saine Doctrine, & de convaincre ceux qui s’y opposent ; Tit. […] Mais peut-on dire, s’écrie un grand Saint, que l’on suive J. […] Si vous estes sages, suivez donc le conseil du saint Esprit, quand il vous avertit dans ses Ecritures de ne point arrêter vos yeux sur les personnes du sexe, de peur que leur beauté ne vous devienne un sujet de chûte : Eccli. […] Suivons-les, mes Freres, dans toutes ces erreurs, & servons-nous des lumiéres de la vérité, pour les détromper, s’il nous est possible ; laissant aux attraits tout-puissans de la grace la force de les toucher.

170. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Tel est le théatre, rien n’y est nouveau, tout s’y répete ; les Poëtes se pillent, les Acteurs se copient, les spectateurs se suivent, &c. […] C’est donc un mauvais guide ; d’ailleurs les hommes, dit Seneque, se suivent comme des moutons : Non ad rationem, sed ad similitudinem vivimus, pecorum ritu sequimur antecedentem gregem, euntes non quò eundum, sed quò itur. […] mais la suivent-ils ? […] La danse est un peu pantomime, elle peint bien des choses, & quoique les actions humaines ne suivent pas une mesure musicale, & n’offrent point de cadence réglée, il n’est pas impossible de réunir les pantomimes à la danse. […] Un Prince est bien aveugle, qui suit de tels guides. 2.° J’amuse par ces jeux un peuple inquiet, dont la fidélité m’est suspecte ; ils ne pensent pas à se révolter, ils oublient leur misere tandis qu’ils s’occupent à rire.

171. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Mais quand on a une fois avancé un systême, il faut bien le suivre, & pour soutenir que les Spectacles sont absolument mauvais en eux-mêmes, dans leur essence & dans leur principe, il faut le démontrer, bien ou ou mal. […] On met aussi au rang des Poëtes Provençaux, l’Empereur Fréderic Barberousse, connu par les vers qu’il fit en 1162, lorsque Raymond Berenger, dit le jeune, vint à Turin lui rendre hommage des Comtés de Provence & de Forcalquier, suivi d’une Cour nombreuse de Gentilshommes & de beaux esprits, auxquels il distribua la récompense des Poëtes de ce tems, qui consistoit en armes & en chevaux. […] Nos vers servirent d’abord aux anciens Tournois & Carousels(a) ; & ensuite, après le dernier en 1560, à Orléans, à l’avénement de Charles IX. au Trône, où le Prince de la Roche-sur-Yon fut tué, on ne les employa plus qu’aux fêtes & aux bals qui les suivirent. […] Jodelle & ceux qui le suivirent firent jouer leurs pieces sur le théâtre dressé dans les collèges de Rheims & de Boncours ; ensuite ils jouerent à l’hôtel de Cluni, rue des Mathurins, à lancien Palais de Julien l’Apostat, & à la Foire S. […] On y voyoit arriver de toute la vaste étendue de son Empire, des Ducs & des Comtes, qui eux-mêmes étoient suivis d’une Cour brillante, & faisoient une dépense égale à celle des Rois.

172. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Revenons aux Coutumes des Grecs : Quelques coutumes qu’ils aient eues dans leurs affaires publiques, il est certain que dans les ouvrages d’esprit, ou dans les entreprises qui ne regardaient point la Religion, ils devaient agir par les mêmes lumières, par lesquelles nous agissons ; ils avaient là-dessus les mêmes vertus à suivre, les mêmes bienséances à garder, et la même raison à consulter ; ces choses sont de tous les temps. […] Et cela n’est de nulle conséquence pour nous, qui faisons profession de suivre des règles, et de consulter un peu le bon sens. […] Mais quand on voit un Prince dont tous les sentiments sont généreux, et toutes les actions honnêtes ; l’estime que nous avons pour lui nous dispose à le suivre dans ses faiblesses, et l’on croit qu’il est permis d’être amoureux, en voyant des Princes illustres et d’une si haute vertu, qui n’ont pas fait scrupule d’avoir de l’amour. […] Achille lui-même ne vous a-t-il pas autant engagé dans ses sentiments, quand il suit ce que sa gloire lui inspire, que quand il semble s’abandonner à l’amour ; et ne m’avouerez-vous pas qu’il était aisé de ne se point ennuyer à l’Iphigénie, quand il n’y aurait point eu du tout d’amour ? […] [NDE] Corneille, Sophonisbe, 1663 (qui suit la Sophonisbe de Mairet, de 1634).

173. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Dans les grands théâtres même, où les intermèdes sont des Pantomimes et des danses qui ne tiennent point à la Pièce, on voit la même chose : on n’y suit point le précepte d’Horace, qui défend d’ensanglanter la Scène.

174. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

175. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» D’où il suit deux choses : la première que les spectacles où on voit la force du corps & la souplesse, ne demandent presque point d’art, puisque le jeu en est franc, sérieux, & réel, & qu’au contraire ceux où l’on voit l’action de l’áme, demandent un art infini, puisque tout y est mensonge, & qu’on veut le faire passer pour vérité. […] C’est donc une erreur, de croire, que les inconvéniens du Spectacle ne soient, absolument, que dans le Drame, dans la pompe du Spectacle, la Musique & les Danses, la dissipation, la volupté qui l’accompagne, puisqu’en elles-mêmes toutes ces choses peuvent être très-innocentes ; ils sont, essenciellement, dans la façon de penser du siècle, que le Drame n’a point donnée, mais qu’il a suivie ; ils sont, accidentellement, dans l’Actricisme, ou la manière de jouer ; dans la personne même des Comédiens & des Comédiennes de profession. […] Les Ministres les plus avoués de cette Religion atrabilaire, privent les peuples qu’ils se sont asservis, de ces divertissemens honnêtes, où la Jeunesse des bourgs, dans les temps qui suivirent la création, retraçait aux yeux des Vieillards le printemps d’une vie que les glaçons de l’âge allaient éteindre ; où de jeunes filles, quittant pour un moment la contrainte ; acquéraient des grâces & de la souplesse. […] Rousseau & Riccoboni, suivis de quelques Réponses.

176. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Ne rougissez-vous pas d’entendre dire d’un pôle à l’autre que la France est l’asile des Arts, & suivre le sentier d’un absurde préjugé ? […] Je vois cet usage assez généralement suivi ; ô temps ! […] A suivre strictement sa comparaison-je suis d’un autre avis, moi. […] croit-il nous engager par-là à suivre ses traces ? […] (Ce que je trouve d’original, c’est ce qui suit.)

177. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Après cela, Monsieur, il n’y a plus qu’à lui donner audience, et à voir de quelle manière il exécute son rôle : je le suivrai pas à pas, et ferai remarquer toutes ses allures par quelques réflexions. […] Je le suivrai toujours pas à pas. […] Mais Tertullien poursuit, et il fait une triste peinture des Spectacles qui suivront le Jugement dernier ; et c’est là que les Comédiens feront leur personnage. […] La dévotion aisée ne s’était point encore avisée de ce secret, et elle n’était jamais allé si loin ; mais voilà les égarements où l’on tombe quand on abandonne les Vérités éternelles, pour suivre le penchant et les inclinations du monde. […] Il peut donc se faire expliquer cette Lettre, puisqu’il n’entend pas le Latin : et on peut l’assurer qu’il y trouvera une doctrine plus salutaire que celle de la Lettre qu’on lui adresse, et qu’il fera par conséquent beaucoup mieux de suivre.

178. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Voire, nous suivons ses traces ès cirques : nous suivons les traces du Sauveur ès Théâtres ? […] Car, si le principal ne demeure, rien de ce qui suit ne peut subsister. […] Rivet ne suit pas le texte original, en français, de J.  […] Suit une liste des excuses invoquées par les apologistes du théâtre. […] Viret ne suit pas la trad. fr. antérieure, de Nicolas Bauffremont, Du Vray jugement et providence de Dieu, Lyon, G. 

179. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Non, le portrait est chargé, ces horreurs ne seroient pas souffertes, & tout le crédit de ces grandes Princesses ne les sauveroit pas de la corde ; mais se livre au libertinage, suivre les amans contre la volonté de la famille, passer sa vie dans des mauvais commerces, vivre soi-même, & entretenir ses amans dans un célibat & une débauche volontairement sterile, réduire par les enchantemens, c’est-à-dire, par tous les charmes que peuvent prêter l’art & la nature ; enlever la toison d’or, c’est-à-dire, la bource à ses adorateurs ; à ces traits qui ne sont pas chargés, le public sans s’y méprendre, reconnoît aisément les nouvelles Médées : au reste, les rôles de Medée sont si communs sur le théatre, qu’il n’est pas étonnant qu’en s’y familiarisant, on les réalise. […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres. […] En cela ils ne faisoient que suivre le conseil, où plutôt l’ordre de Mercure ; car ce Dieu vint avertir Ulysse que Circé lui offriroit sa couche, & qu’il se gardât bien de la refuser. […] Se farder c’est vouloir imposer, vouloir se donner pour ce qu’on n’est pas ; c’est un vrai mensonge d’action, si les femmes ne vouloient que se plaire à elles-mêmes, & s’embellir à leurs propres yeux, permis à elles de suivre leur goût, dans le choix de leur ajustement, & de leur parure ; mais si c’est pour plaire aux hommes qu’elles se fardent, & s’enluluminent ; j’ai recueilli les voix, & je leur prononce, de la part de tous les hommes, que le blanc & le rouge les rend affreuses & dégoutantes, les vieillissent & les déguisent ; qu’ils haissent autant de les voir avec de la ceruse sur le visage, qu’avec des dents à la bouche, & des boules de cire, qu’ils protestent sérieusement contre tout l’artifice dont elles usent pour se rendre laides, & qu’il semble que Dieu leur réserve ce dernier & infaillible moyen de les guerir des femmes ; si elles étoient telles naturellement, qu’elles le deviennent par artifice, que leur visage fût aussi allumé, & plombé, qu’il le devient par la peinture, elles seroient inconsolables ; elles sont assez foles pour le conserver dans la vieillesse. L’affectation les suit dans la douleur, & la fievre : elles meurent en rouge, elles se moquent des autres qui ont ce ridicule, & ne savent pas s’en corriger : c’est un masque qui se moque des autres masques : Væ tibi væ nigra dicebat cacabus ulla.

180. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Que chacun suive son goût dans des jeux qui ne sont faits que pour amuser, c’est , dit-on, sacrifier le grand Corneille, le grand Moliere, faire succéder des bouffonneries à des chefs d’œuvre, pour s’épargner les fatigues d’admirer. Pourquoi ne pas suivre ses maîtres ? […] On y voit des paysages, des foires, des portraits de toute espece, chaque Peintre suit son génie, sur-tout dans ce qui n’est fait que pour se divertir. […] Madame d’Acier, jalouse de l’honneur des anciens qu’elle traduisoit, avoir composé une diss riat on sur la comedie de l’Amphitrion, qui venoit de paroître ; elle prétendoit & prouvoit par un parallele suivi de deux pieces, que Moliere n’avoit fait que copier l’Amphitrion de Plaute, ce qui est vrai. […] Les Masques, chacun sur la frenne, déguisés en Roi, en Reine, en Cavaliers, en fous, &c. forment une partie en regle, & suivent en dansant la marche ordinaire.

181. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Depuis qu’on a quitté la manière toute simple de traiter les matières de Théologie par l’Ecriture Sainte et par les Pères de l’Eglise, pour ne plus suivre que les vaines subtilités d’un raisonnement humain et philosophique ; il s’est fait peu à peu un si étrange changement dans la morale Chrétienne ; que les notions les plus communes de plusieurs vérités capitales, sur lesquelles la Discipline de l’Eglise était fondée, se sont insensiblement anéanties et éteintes.

182. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

IL paraît par la Lettre précédente, que l’Auteur des deux Discours qui suivent ne les estime pas assez pour les faire imprimer.

183. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

On ne peut pas douter que, dans les commencements, les Poètes, les Spectateurs et les Gouvernements n’ayent reconnu, d’un aveu unanime, que le Théâtre n’avait rien de mauvais, et qu’il méritait, au contraire, d’être soutenu et suivi ; mais, lorsque le profane fut resté en possession de la Scène, les sentiments se trouvèrent partagés.

184. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Suivie de pièces justificatives, Paris, Baudoin frères, 1825, in-8°, 37 p. […] Suivi d’une histoire abrégée des ouvrages qui ont paru pour et contre la comédie, par M.  […] Contient, p. 639-662, le « Plan et Objet d’un second Discours suivi sur les Spectacles. […] Si les mœurs de l’ame suivent le temperament du corps. 2. […] X, « Avis importans qu’il faut suivre pour élever chrétiennement les enfans », p. 155-281, art. 

185. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

L’une qui ne répugne point à la Loi, mais qui est prête à la suivre en tout. […] Augustin quand il se repent des larmes que Didon lui a fait verser, & du tems qu’il a perdu à suivre Ænée dans ses voyages ; mais je soupçonne Platon de mauvaise humeur contre la Poësie, dans laquelle il n’avoit pu briller, quand il condamne jusqu’à la Poësie Epique. […] Un Criminel qu’on conduit au supplice est toujours suivi d’un Peuple qui le suivra en plus grand nombre, si le supplice qu’on va lui faire souffrir est plus grand. […] Je fais observer qu’Aristote au commencement du morceau qui suit, ne parlant que de la Tragédie excellente καλλίςης, ne prétend pas parler de ce qui est essentiel à la Tragédie, mais de ce qui la rend plus belle, c’est-à-dire, plus propre à émouvoir les Hommes. […] Corneille avoit donné au Passage d’Aristote, un sens à peu près pareil à celui qu’a suivi M.

186. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Ils s’embarrassent tout aussi peu que je fouille dans les siècles passés pour y déterrer leurs titres, et que je suive les branches de cet arbre généalogique pour compter les quartiers et leurs alliances. […] Les Empereurs Chrétiens ont suivi leurs traces ; ils ont renversé de fond en comble les monuments de l’idolâtrie. […] C’est là qu’on lui offre le culte le plus religieux, qu’on suit ses lois, qu’on parle son langage.

187. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Je reconnus bientôt que vous suiviez le grand courant des idées reçues par les Partisans du Théâtre. […] De là suit évidemment le danger du Spectacle, contre lequel nous réclamons par ces motifs. […] Ne serait-ce pas encore une nouvelle preuve que nous ne cherchons, n’aimons, ne suivons de Spectacles que ceux qui flattent nos passions les plus répréhensibles, et vers lesquelles nous avons plus de pente ; qui les entretiennent ces passions, qui les échauffent, qui les animent ; dégoûtés de ceux qui nous apprendraient à les calmer, à en tirer un parti raisonnable ou à les vaincre : en un mot, que tout Théâtre où l’on se proposera de redresser les mœurs, restera désert, et que les chambrées, pour me servir du terme consacré que vous m’avez appris, ne seront bonnes qu’autant qu’on aura employé plus d’art pour les renverser de fond en comble ?

188. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Les Auteurs du Journal des Savans, après avoir rendu justice aux Observations neuves, ingénieuses & hardies que M. de Pompignan y présente sur le caractère de Racine, finissoient leur Extrait, en disant : Nous ne suivrons pas M.

189. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Les Auteurs de notre Opéra suivent souvent cette règle importante.

190. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Il n’est rien tel pour cela que de renverser les principes de conduite ; la pratique suivra à coup sûr ce renversement : car n’avoir aucun bon principe, c’est n’avoir aucune raison d’être vertueux.

191. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Le recteur suivi des quatre facultés ; De théologie ; De droit ; De médecine ; Et des arts ; « 43. […] Ce second dais était suivi de S.  […] Les apôtres dînaient dans la rue, devant la porte du maître : vraisemblablement pour désigner que Saint Pierre avait pleuré sa faute à la porte de Caïphe ; et que les autres Apôtres avaient abandonné leur divin maître, et ne l’avaient point suivi dans la maison du pontife. […] Cette sainte vierge vivante et animée est suivie d’une autre qui n’est que de bois, mais qui n’est pas moins révérée ; c’est une statue miraculeuse, dont les dominicains racontent des merveilles. […] La fête des fous à Besançon avait cela de particulier, qu’elle était suivie de plusieurs cavalcades, qui se chargeaient d’injures mutuellement, et même poussaient les choses quelquefois jusqu’à en venir aux mains.

192. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Le Conte de la Fontaine revient ici dans la mémoire, & répand sur les Scènes qui suivent, un air d’obscènité qui ne les rend dignes de plaire qu’à des libertins. […] On n’a qu’à lire les Vers qui suivent. […] Dans une autre Scène, la tendre, la naïve Isabelle, tient ce discours à Dorlis, qu’elle prend, il est vrai, pour un esprit Aérien. « Votre image me suivra par-tout ; vous m’apparaîtrez dans mes songes ». […] J’ai montré aux Poètes les éxemples que je leur conseille d’éviter ; il me serait impossible d’enseigner ceux qu’ils doivent suivre.

193. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Idées frivoles, fruits d'une imagination dépravée, qui ne changeant rien dans la réalité des choses, ne servent qu'à égarer celui qui les suit. […] Je sais encore qu'il est des mouvements doux et innocents, dont on suit l'impression sans crime, le plaisir de secourir les malheureux, l'admiration des ouvrages de Dieu, la joie de sa présence, l'espérance des biens célestes. […] L'inquiétude, le travail, les remords, la honte, les suivent : utile assaisonnement qui en est le préservatif et le remède. […] Il se joue deux pièces à la fois, l'une sur le théâtre, l'autre dans le cœur ; l'Acteur dans l'une, le spectateur dans l'autre, s'identifient avec le personnage et en suivent tous les mouvements, celui-là pour peindre, celui-ci pour goûter le mauvais comme le bon, et plus que le bon, ce qui n'est jamais permis même pour s'amuser.

194. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Suivons-la sur les divers tretaux où elle s’est montrée ; un détail de divers rôles qu’elle a joué les mettra sous les yeux ; l’amour du théatre renverse jusqu’aux têtes couronnées. […] L’Abbé Médecin suivit quelque Seigneur qui voyageoit en Italie & en Espagne y fit des observations, & acquit quelque réputation ; il fut annoncé à Stocholm comme un hypocrate habile & agréable ; ce qui pour lors n’étoit pas commun dans la faculté ; la Reine en fut enchantée, le fit son Médecin & son petrone arbiter voluptatum. […] Les jolies savantes de Paris n’ont pas suivi cet exemple rare ; leur amour pour la philosophie, même pour les romans ne les rend pas si matineuses. […] Il y en a cinquante encore pleines de fadeurs, que leur excès même rend ridicule : Pictoribus at que Poetis quidlibet audendi semper suit æqua potestas. […] Sa morale, selon Madame de Montpensier, ne valoit pas mieux que sa conduite ; elle proposa à Madame de Thianges de la suivre à Rome, & de quitter sa famille ; que c’étoit une sottise de s’amuser à son mari, que le meilleur n’en valoit rien .

195. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

C’est en quoi consiste l’avantage qu’on lui donne sur tous les Comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, & sur ceux même de la Grece : de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de Mr. le Cardinal de Richelieu, qui avoit dessein de purifier la Comédie, & de ne faire faire sur le Théâtre que des leçons de Vertus Morales, comme on veut nous le persuader, nous n’aurions peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses Ouvrages. […] Aussi peut-on dire qu’il se soucioit peu d’Aristote1 & des autres Maîtres, pourvû qu’il suivît le goût de ses Spectateurs qu’il reconnoissoit pour ses uniques Juges.

196. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Voilà la seule régle qu’on daigne suivre dans ses jugemens. […] Le Spectateur entraîné par les situations intéressantes qui suivent le changement du caractère de Rodogune, ne l’apperçoit pas ; & nous osons assurer qu’il y en a beaucoup qui n’y ont pas encore fait attention.

197. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

déjà tout finit, et la vive Camilleh Pour le séjour des Dieux abandonnant la Ville, Des trois Grâces suivie, et son fils dans les bras, Va priver les Mortels de ses riants appâts : Vénus toutefois prête à quitter sa toilette, Adressa ce discours à plus d’une Coquette : "Il n’est qu’un seul moyen de parer la Beauté, C’est l’Amour : ce miroir sans cesse consulté, Ne vous y trompez pas, apprend mal l’art de plaire, Le cœur conseille mieux dans l’amoureux mystère ; Belles qui m’écoutez, quand vous saurez aimer, Mon fils vous montrera comme on peut enflammer." […] Tout change en un instant ; la nuit fait place au jour ; Mortels, reconnaissez le pouvoir de l’Amour : Le Palais s’envolant disparaît dans la nue, Un Parterre aussitôt le remplace à ma vue ; Du grand Servandoniab magique illusion, Effet de sa brillante imagination : Tout n’est qu’enchantement ; sous l’habit de Colette Arnoud subjugue Mars : le son de la trompette Rappelle en vain ce Dieu dans les champs de l’honneur ; Plus content, plus heureux de posséder son cœur, Qu’il n’était autrefois jaloux de la victoire, Pour la suivre il renonce aux hasards, à la gloire ; Et livrant sans danger, de plus tendres combats, Il met tout son bonheur à mourir dans ses bras.

198. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

La raison & la Religion, à qui il sera toujours cher, l’ont dicté ; & tout esprit fait pour entendre & suivre l’une & l’autre, ne peut se refuser à l’évidence de vos principes, & à la justesse des conséquences.

199. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

On a déjà vu dans les chapitres précédents que la qualité de comédien n’excluait pas la pratique de la piété, et que plusieurs d’entre eux se faisaient un devoir de suivre les obligations qui nous sont imposées par la religion, en même temps qu’ils exerçaient leur propre profession.

200. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

« Quelle que soit la cause de ces tristes événements, ne peut-on pas conclure qu’il vaut mieux écouter, dans le calme, la vérité, que d’attendre qu’elle tonne pour nous soumettre à elle » ; et fuir, sans hésiter, des plaisirs illégitimes, plutôt que de s’exposer à ressentir l’amertume du repentir qui les accompagne souvent, et qui les suit toujours ?

201. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Voilà un précepte que l’on ne sçaurait trop suivre ; quoiqu’il regarde particulièrement les Poètes du Spectacle moderne, il se rapporte à tous les Auteurs en général.

202. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Un traité de paix, une déclaration de guerre, l’acquisition d’un grand royaume, sont suivis de la représentation de Zaïre ; on parle de l’établissement de l’Ecole Militaire & d’un Concert. […] Ce portrait, dans un beau cadre, élevé sur un char, & surmonté par un arc de triomphe, traîné par huit chevaux, précédé, escorté, suivi des officiers de Son Altesse Royale, de la garnison du château d’Angers & de la maréchaussée, fit son entrée solemnelle par la porte Cupif magnifiquement ornée, salué en entrant par une décharge générale de l’artillerie, & reçu par les officiers municipaux, le présidial & tous les corps de justice en habits de cérémonie. […] Le directeur parut sur le théatre au jour marqué, suivi de deux acteurs tenant chacun une torche à la main, & lut à haute & intelligible voix l’excuse qu’on lui avoit donnée par écrit, conçue dans les termes précis qu’on avoit exigés. […] Notre savant l’y suit pas à pas. […] La folie de des Yvetaux fut de s’imaginer d’après les romans, que la vie pastorale est la plus heureuse : il s’habilla en berger & la chanteuse en bergere, un chapeau de paille sur la tête, la houlette à la main, la paneliere à son côté, ce nouveau Corridon suivi de son Amarillis, qui jouoit de la harpe, conduisoit dans les allées de son jardin des troupeaux imaginaires, leur faisoit des vers, leur chantoit des chansonnettes, & les gardoit du loup, des oiseaux qu’il avoit dressé venoient y mêles leur ramage.

203. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Sont-ce là les récompenses qu’il promet à ceux qui s’attacheront fidèlement et constamment à le suivre ? […] Suivez-moi, je vous prie. […] Car du moins si c’étoient les pasteurs des ames, si c’étoient les maîtres de la morale, si c’étoient les ministres des autels, les directeurs, les prédicateurs de la parole de Dieu, qui maintenant et parmi nous eussent sur la question que je traite, des principes moins séveres que ceux de toute l’antiquité ; et si ces principes étoient généralement et constamment suivis par la plus saine partie des chrétiens, peut-être seroit-il plus supportable alors d’examiner, de délibérer, de disputer. […] Or voyez si ce sont là les enseignements que vous voulez suivre, s’il n’y a pas un autre monde où vous pouvez vous borner, s’il n’y a point d’autre politesse dans le christianisme que celle qui va à vous damner, s’il n’y a point d’autres maîtres pour vous instruire et pour vous élever. […] parce que toutes ces joies du monde finiront bien-tôt, et qu’elles seront suivies d’un malheur éternel, au lieu que vos peines passageres se changeront dans une félicité parfaite qui n’aura jamais de fin : Sed tristitia vestra vertetur in gaudium.

204. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Dryden suit rarement les règles de l’équité dans ses Comédies ! […] Ce qui suit est trop énorme pour ne le pas omettre. […] Celui qui suit Laocoon, c’est Penthée Prêtre d’Apollon. […] Mais Homère et Virgile pensaient autrement que nos Poètes au sujet des Prêtres : ils suivaient pour règles et la nature et l’usage établi ; ils savaient que le Sacerdoce est en soi un ministère considérable, et qu’on en avait toujours eu cette idée. […] Certainement, nous ne pouvons croire qu’un homme soit déchu de la gloire de sa famille, dès là qu’il est homme d’Eglise ; sans faire outrage à notre patrie ; sans supposer que nous avons pour Monarque un Julien, et que les lois de l’Antechrist sont les règles que nous suivons.

205. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

4°, Que comme le péché que commettraient les Ecclésiastiques en allant à la Comédie serait un péché de scandale qui les rendrait responsables de plusieurs autres péchés, où tomberaient ceux qui auraient cru pouvoir suivre leur exemple ; de même aussi les Laïques qui font profession de piété, et à qui la Comédie ne ferait aucune mauvaise impression ne laisseraient pas d’offenser Dieu, et d’être coupables de bien des péchés, parce que plusieurs esprits faibles pour qui la Comédie est un poison mortel ne se déterminent quelquefois à y aller, qu’à cause qu’on y voit aller des personnes qui passent pour pieuses. […]  » et assurer qu’il n’a suivi que la doctrine et le sentiment des Pères. […] « Que ne suit-on les pas du modeste Racine Réponse à la Satire des femmes.

206. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Et ce tout se réduit aux trois assertions qui suivent : 1°.  […] On s’y sent pressé à suivre la pente : on s’y laisse entraîner, & l’abyme est au bout. […] Des hommes de même caractere, intéressés peut-être à les avilir, suivent leurs traces…. […] Il suit le monde pour courir s’enfoncer dans le silence de la solitude. […] Le Peuple suivit l’exemple des Grands, & la fin des troubles de la République fut celle de la liberté.

207. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Ne se peut-il pas dire, que c’est le deshonneur de nôtre Religion, de voir, que tres-souvent le theatre de la comedie soit plus suivi, que la chaire de verité ? […] Dites donc plûtôt, qu’elles vous sont un exemple de scandale, pour les fuïr, & non pas un exemple d’édification, pour les suivre, & les imiter.

208. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Eschyle, leur premier Tragique, donna à la Tragédie un air gigantesque, des traits durs, une démarche fougueuse, c’était la Tragédie naissante, bien conformée dans toutes ses parties, mais encore destituée de cette politesse que l’art & le temps ajoutent aux inventions nouvelles : il falait la ramener à un certain vrai que les Poètes sont obligés de suivre jusque dans leurs fictions. […] Il fut suivi de Johnson, beau fils d’un Maçon, profession qu’il exerça lui-même.

209. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

« Revenons aux Romains, qui, loin de suivre à cet égard l’exemple des Grecs, en donnèrent un tout contraire. […] Elles ne la déshonoraient point ; elles rendaient seulement authentique le déshonneur qui en est inséparable : car jamais les bonnes lois ne changent la nature des choses ; elles ne font que la suivre ; et celles-là seules sont observées.

210. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Et on sçait que quand l’homme est guidé par ce motif, il suit le cours de ses désirs avec autant de rapidité que de constance.

211. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Si je l’eusse suivi pied à pied, c’eût été m’engager dans des longueurs inutiles.

212. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Oui, ma chère, dissimule : puisque tu connais ta Rivale, étudie-la, pénètre-la, copie-la, surpasse-la ; & crois que pour regagner entièrement un cœur sur le point de t’échapper, le moyen le plus sûr est de prendre les grâces de ton ennemie, de paraître plus aimable qu’elle : s’il est d’autres routes non moins sûres, il t’est permis de les suivre.

213. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Les premières, et qui furent introduites de bonne heure en ces divertissements furent les Fables Atellanes, ainsi nommées de la Ville d'Atelle dans la Campanie, qui fut toujours la Province des délices et des voluptés d'Italie, et d'où elles furent transportées à Rome ; Elles étaient comme des Satires agréables, sans aigreur et sans turpitude, et que la vertu Romaine avait accompagnées de bienséance et de modestie, et dont les Acteurs étaient en bien plus grande estime que les Scéniques et Histrions, et jouissaient même de quelques privilèges particuliers, entre autres de sortir du Théâtre avec les habits dont ils s'étaient servis dans leurs représentations ; ce qu'à parler franchement je ne saurais bien comprendre, quoique les Auteurs en fassent grand bruit ; car si l'on entend qu'ils sortaient ainsi de la Scène où ils avaient paru, je ne vois pas quel était leur avantage, ne croyant pas que les autres Histrions y reprissent leurs vêtements ordinaires avant que de disparaître aux yeux du peuple ; et si l'on veut dire qu'ils pouvaient même sortir de ce grand lieu que l'on nommait Théâtre, et aller à travers la Ville jusques dans leur logis, avec les ornements qu'ils avaient portés en jouant leurs Fables, je ne connais point quelle était l'excellence de ce privilège ; car c'était les exposer en mascarades publics aux petits enfants et aux grands idiots, qui n'étaient pas plus sages, à mon avis, dans la Ville de Rome, que dans celle de Paris ; et qui sans doute les auraient suivis avec beaucoup de bruit et de tumulte.

214. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Voulons-nous suivre l’extravagante conduite des rois d’Israël qui ne consultaient que de faux prophètes ?

215. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Dans le nom de parti que vous leur donnez, dans les dogmes que vous dites être les leurs, je ne puis ni vous approuver, ni vous suivre. […] Qu’on n’attribue donc pas au Théâtre le pouvoir de changer des sentiments ni des mœurs qu’il ne peut que suivre et embellir. […] Vous avez beau démontrer à des fous que leurs chefs les trompent, ils n’en sont pas moins ardents à les suivre. […] Revenons aux Romains qui, loin de suivre à cet égard l’exemple des Grecs, en donnèrent un tout contraire. […] Dieu veut qu’ils suivent leur destination, et certainement le premier et le plus saint de tous les liens de la Société est le mariage.

216. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Car il s’est fait d’aussi jolies choses qu’il s’en pourroit faire, & on se divertiroit peut-estre bien-mieux aux vieilles Dances qu’aux nouvelles : Le Sieur Lully ne durera pas tousiours, & ceux qui le suivront ne l’attraperont pas sans peine, & peut-estre point du tout.

217. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Les six prologues suivent le récit lucianesque de L’Asne ruant : il donne le titre au volume et, au dire de l’auteur, met en scène des étudiants en droit de Bourges sous des identités illustres.

218. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Parmi Messieurs de la Religion Prétendue Réformée, on ne lit les Pères et les Canons de l’Eglise que pour les critiquer, non pas pour les suivre.

219. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

[NDE] Comme le chapitre précédent, celui-ci suit le texte de Montargon, op. cit., p. 699-702.

220. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Mais comme le Traité qui suit celui-ci ne doit avoir que ce seul sujet, je puis me dispenser de m’y arrêter presentement.

221. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Un an après l’ouverture du Théâtre de la Réforme, les Comédiens de Province seront obligés de se soumettre à la même Réforme ; ceux qui voudront suivre la Profession auront soin de se conformer en tout au Théâtre de la Capitale, qui leur fournira des Copies de toutes les Pièces ou anciennes ou nouvelles qu’il aura adopté, à mesure qu’il en aura fait usage.

222. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

On voit bien que c’est une censure de la conduite des Jésuites, elle est juste, il est à souhaiter que tous les autres Parlements suivent l’exemple de celui de Paris en introduisant dans leur ressort la meme réforme. […] Sa belle ame qui étoit faite pour la pratiquer, fut si frappée de ces discours, qu’il retira ses pieces, & renonça au théatre, que l’étourderie & les passions de la jeunesse lui avoient fait d’abord trop goûter, pour s’adonner à l’étude de la sagesse ; il ne permit, non plus qu’Aristote dans sa République, aucune représentation théatrale, parce qu’il n’en est aucune qui n’excite quelque passion, colere, vengeance, ambition, amour ; l’action suit de près les discours & la représentation, on se laisse aisément gagner lorsqu’on aime de voir & d’entendre. […] Les drames Espagnols ont un grand avantage sur les nôtres, les mœurs & la Réligion y sont toujours respectées, & si elles ne suivent pas les regles que prescrit Aristote, qui ne sont que de fantaisie quoiqu’en disent les amateurs, du moins ils suivent celles de la décence, dont un chrétien ne doit pas s’écarter.

223. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Il lui est même défendu de se conformer au monde, d’en prendre l’esprit, d’en suivre les usages, d’entretenir avec lui de commerce. […] A peine le pardonneroit-on à des barbares qui suivent les modes de leur pays. […] Le théatre a fait de l’art du déguisement une partie considérable de l’art dramatique, pour bien suivre le costume, qui caractérise la nation, le temps, le lieu, & s’approprier son habit. […] Dans le vieux Recueil d’Arrêts d’amour, livre burlesque du seizieme siecle, fort inutilement orné d’un commentaire latin d’un savant Jurisconsulte, où l’érudition de toute espèce est prodiguée à pure perte, on trouve l’Arrêt 42. qui traite burlesquement la matiere de masquerie, suivie d’unu ordonnance comique.

224. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Les Autheurs demeurent d’accord, que Zenobie Reine de Palmire suivit de Char d’Aurelian, dans un Chariot qui le suivoit immediatement, & où elle estoit attachée par des chaisnes d’or. […] Cette Troupe satisfaite & exultante estoit suivie des Ostages que le General avoit receu, attendant l’accomplissement des Traitez. […] Les Senateurs y portoient une robbe blanche, & estoient suivis des Citoiens délivrez, ou rachetez de leurs ennemis, des Voisins & des Alliez, secourus ou rétablis, & enfin des divers Officiers de la Republique, comme Legats, & Centurions, Tribuns & autres personnages de quelque sorte de consideratiõ. […] L’irregularité de ces diverses manieres y a laissé glisser des choses d’autant plus indignes de la Majesté d’une si splendide Ceremonie, qu’elle a souffert Messaline, femme indigne de vivre, joüir de la gloire induë de son Mary, & suivre le Char de l’Empereur Triomphant, dans un second presque aussi élevé & autant embelly.

225. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

) On ne connaît pas exactement les étoffes dont parle la loi ; la mode s’en perdit dans les siècles de barbarie qui suivirent la chute de l’empire. […] Il fut suivi par Philippe Auguste, qui supprima les libéralités que ses prédécesseurs avaient accoutumé de leur faire. […] Si quelqu’une de ces femmes, après avoir obtenu la liberté sous prétexte de religion, profane cette religion sainte, et quoiqu’éloignée du théâtre, elle en suive l’esprit, « animo scenica », en se livrant à l’ordinaire au désordre, « turpibus volutate complexibus », qu’on la fasse revenir à son premier métier, jusqu’à ce que la vieillesse la rende hideuse et ridicule, « donec anus ridicula et deformis : ; que même alors elle n’en soit pas délivrée, quoiqu’une chasteté forcée lui soit devenue nécessaire. […] Au souper qui suit le spectacle, on ne parla que des intrigues des Actrices, de dix amants ruinés, de trente trompés, de quarante assez imbéciles pour se croire aimés, etc. » Ne sont-ce pas bien là des objets dignes d’occuper le Conseil d’Etat, d’être soigneusement retenus dans leurs nobles fonctions, de n’obtenir que très difficilement la liberté de priver le public de leurs importants services ?

226. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Ceux qui aiment le bal, les jeux, la comédie, les spectacles, & qui suivent le luxe & les vanités du siécle, ne veulent point entendre traiter chrétiennement ces matieres, afin de pécher plus librement & sans inquiétude. […] Vous suivez, comme des yeux, les honteux progrès de sa passion. […] Dites-moi quelle est la principale regle que se propose de suivre un Auteur, en consacrant sa plume à ces divertissemens profanes ? […] & craindrez-vous de préférer des plaisirs purs & innocens à des fatisfactions qui ne sont suivies, que de crimes & de remords ? […] Plan et Objet d’un second Discours suivi sur les Spectacles.

227. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Ne se peut-il pas dire, que c’est le deshonneur de nôtre Religion, de voir, que très souvent le théatre de la comédie soit plus suivi, que la chaire de verité ? […] Dites donc plûtôt, qu’elles vous sont un exemple de scandale, pour les fuïr, & non pas un exemple d’édification, pour les suivre, & les imiter.

228. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Un Spectacle où l’on est médiocrement ému, mais où les sens sont agréablement affectés ; où l’esprit débarrassé du soin & privé du plaisir de suivre une intrigue, peut donner toute son attention à de jolis airs, quoiqu’adaptés à des paroles vides, dut & devra toujours plaire à la plus légère des Nations : telles sont les Comédies-Ariettes. […] Mais non : l’on ne suivra pas cette route : les Auteurs craindraient trop de n’être pas applaudis.

229. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Il me souvient que l’Abbé d’Aubignac en composa une selon toutes les lois qu’il avait impérieusement données pour le Théâtreb ; elle ne réussit point ; et comme il se vantait partout d’être le seul de nos Auteurs qui eût bien suivi les préceptes d’Aristote ; « Je sais bon gré à M. d’Aubignac, dit Monsieur le Prince, d’avoir si bien suivi les règles d’Aristote : mais je ne pardonne point aux règles d’Aristote d’avoir fait faire une si méchante Tragédie à M.

230. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

» Dans le troisième Synode de Milan, il ordonne aussi aux Prédicateurs de reprendre avec force ceux qui suivent les Spectacles, et de ne pas cesser de représenter aux peuples, combien ils doivent les avoir en exécration, et d’employer les preuves tirées de Tertullien, de S. […] Racine d’avoir renoncé à la Poésie du Théâtre : « Que ne suit-on les pas du modeste R... […] Ceux qui avaient espéré de lui trouver des approbations, ont pu voir par la clameur qui s’est élevée contre la Dissertation, et par la censure qu’elle a attirée à ceux qui ont avoué qu’ils en avaient suivi quelques sentiments (L’on peut croire que M. de Meaux veut parler de l’interdit du Théologien, par feu M. de Harlay Archevêque de Paris,) que l’Eglise est bien éloignée de les supporter : et c’est encore une preuve contre cette scandaleuse Dissertation, qu’encore qu’on l’attribue à un Théologien, on ne lui ait pu donner des Théologiens, mais de seuls Poètes Comiques pour Approbateurs, ni la faire paraître autrement qu’à la tête, et à la faveur des Comédies. 

231. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Le corps des comédiens s’est mis sur les rangs, & pour la premiere fois s’est avisé de suivre cet exemple, en faveur du grand Moliere, dont on a célébré la mort cent ans après, le 17 Février 1773. […] Apollon & les Muses les débitent ; ils sont suivis d’un ballet héroïque. […] La France doit cherir en lui l’homme de génie, qui le premier a combattu sur la scéne, les vices, les ridicules & le faux bel esprit, & qui a été le premier Législateur de la société & du goût ; si les personnes les plus considérables, si les amateurs des lettres & des arts se réunissoient pour faire achever ce monument, à la gloire de Moliere, cet exemple seroit peut-être suivi en faveur des grands hommes qui ont illustré la scéne. […] Pour séduire une femme très-respectable de la Cour d’Hongrie, un Prince son amant, ordonna sous main, aux acteurs de ne représenter que des piéces où la foiblesse des femmes fût toujours excusée ; ainsi tout disoit à cette Dame qu’une femme peut se livrer sans crime, au penchant de son cœur ; mille exemples, moyens plus persausifs que tous les discours, l’assuroient que le deshonneur ne suit pas toujours une tendre foiblesse, que la plus austere vertu n’est pas à l’abri des soupçons, que la loi de la fidélité n’est qu’un joug imposé par la tyrannie des maris, qu’une femme sage peut reprimer les desirs ; mais qu’il lui est impossible de n’avoir pas de penchant. L’amour a des attraits invincibles, le cœur ne peut s’en défendre, surtout lorsque tant d’exemples l’invitent à se satisfaire, & qu’au lieu des noms odieux qu’on donne à l’amour, on ne le présente que comme une galanterie nécessaire dans le monde ; c’est la morale que Moliere a prêchée toute sa vie, qu’on prêche encore tous les jours au théatre, elle produisit alors l’effet que le Prince s’en étoit promis, la defaite de cette femme suivit de près.

232. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Tout ce qui ne suit pas ces guides s’égare, ce qui ne leur ressemble pas ne mérite que du mépris. […] Si les amateurs se bornoient à établir leurs princes sur le trône dramatique, & à transformer leurs actes & leurs scènes en traités complets de poésie, on les laisseroit s’applaudir de leur triomphe : mais, ce qui est le comble du ridicule & de l’indécence, ils veulent assurer à des comédiens l’empire philosophique, & transformer des drames dont la vertu suit la représentation, en traités parfaits de morale. […] Le soir tous les travaux sont finis ; nous transportons chez nous les impressions que nous avons reçues, elles nous suivent dans la solitude de la nuit, & fournissent de la matiere à nos réflexions & quelquefois à nos rêves . […] S’il y a dans les pieces quelque chose de licencieux, quelque mauvaise morale, les occupations de la journée en auroient affoibli les impressions ; nous les emportons toutes entieres chez nous, elles nous suivent dans le silence de la nuit. […] Mais il y trouve le vice naturalisé, vivant, agissant ; il n’a qu’à le suivre, & se laisser aller au torrent : ou plutôt il est de toutes parts entraîné, sans pouvoir s’en défendre, il est charmé d’y être englouti.

233. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Une Action grave d’où dépend une revolution dans un Etat, doit être Publique : il est vraisemblable qu’elle se passe devant des témoins qui s’y intéressent : de-là suivent nécessairement les deux autres Unités. […] Le caractere de Mithridate est si bien connu, avant qu’il arrive, que la nouvelle de son arrivée prépare à ce trouble qui va suivre ; mais le même Poëte a souvent l’art de faire connoître les Mœurs d’un Personnage, par les premieres paroles qu’il lui fait prononcer. […] Uniquement occupé de son grand dessein, il ne parle jamais à son Fils, ni à sa Fille, il voit arriver son Fils, il sort sans lui dire de le suivre : mais aussitôt Josabet dit à ce Fils avec empressement,   Allez, ne vous arrêtez pas, De votre auguste Pere accompagnez les pas. […] Il s’en suit de là, qu’à Athenes même, c’est-à-dire chez un Peuple tout Musicien, notre Opera eût paru un Spectacle ridicule : c’est ce qui m’engage à une Digression d’autant plus nécessaire qu’elle me servira dans la suite, à prouver que la Déclamation Théâtrale des Anciens n’étoit pas un chant. […] Cette peinture terrible est suivie de la plainte tendre d’une Fille de dix ans, qui se croyant dans le carnage, éléve ainsi sa voix,    Hélas !

234. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Voilà, Madame, les livres que j’ai lus autrefois sur la matière que vous me proposez : Mais ces idées sont maintenant fort effacées de mon esprit, parce que je me suis toujours appliqué depuis à des choses qui n’y ont nul rapport ; cependant si la solitude, et le repos de la campagne où je suis depuis quelques mois, peut me rappeler quelqu’une de ces anciennes idées, je vous écrirai au hasard, comme dans mes autres Lettres, et sans suivre un ordre méthodique, tout ce qui se présentera à mon esprit. […] Les parricides, les incestes doivent être suivis de châtiments proportionnés à la noirceur de ces grands crimes ; mais les disgrâces des personnes moins coupables que malheureuses, font une impression plus douce ; c’est ce qui attire ces larmes de compassion, qui attendrissent l’âme, et qui causent un plaisir si délicat. […] Quoique le Poète ait la liberté de changer quelques circonstances de son Histoire, d’en supprimer une partie, d’en ajouter de nouvelles ; il ne lui est pas permis cependant d’altérer les événements principaux, et qui sont connus de tout le monde : Il n’est pas cependant obligé de suivre mot à mot la vérité de l’Histoire, pourvu qu’il ne la corrompe pas dans les points essentiels, et qu’il ne confonde point par des changements notables les idées du spectateur. […] Rien n’attache plus l’esprit du Spectateur, que la liaison des événements, qui doivent être, comme enchaînés les uns aux autres ; en sorte que ce qui a précédé, produise naturellement ce qui suit. […] Je vous dirai seulement les raisons qu’on allègue de part et d’autre ; vous en jugerez vous-même, et vous suivrez les avis de votre Directeur.

235. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Le Poète qui voudra connaître particuliérement le Théâtre auquel son génie le porte, verra que les règles sont générales, du moins parmi une Nation, & qu’on ne saurait par conséquent les suivre avec trop de soin.

236. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Nos Neveux, se fesant une gloire de suivre notre éxemple, soutiendront que les Spectacles ont été imaginés, non pour faire bailler, mais pour éxciter au plaisir.

237. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

C’est le parti que j’ai suivi dans mes Lettres ; où je prends le plus souvent un ton qui n’est pas le mien à beaucoup près.

238. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

… Un goût, que je n’ai pu détruire, joint à des applaudissemens mérités, m’a jeté loin de moi-même… Voila la cause de ma ruine… Ursule ignore mes torts… mais je les sais ; mais le remords me ronge, me déchire… Et cependant, lorsque je promets de renoncer à ***, je la vois sur la Scène, suivie des Grâces, des Ris & des Talens, enviée, adorée, desirée, l’objet des hommages de tous les cœurs… ma résolution s’affaiblit ; le charme renaît… Non, je ne suis pas digne de vivre… Quand je vois Ursule… Ursule, & mon fils que je serais au desespoir qui me ressemblât un jour, je meurs de confusion.

239. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Mais tel est le fort de ces Parades satyriques, elles ne peuvent troubler ou séduire qu’un moment la Société, & la punition ou le mépris suit toujours de près les traits odieux lancés par l’envie.

240. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Une seconde espèce de Parodie Dramatique, est la Parodie-d’imitation, qui consiste à suivre pas-à-pas la marche d’un Ouvrage, à en rendre les situations par des Personnages d’un ordre inférieur, sans critique & sans ridicule.

241. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

On lit la même chose dans la cinquième Loi du Code Théodosien : « Si quelques Chrétiens, dit cette Loi, veulent imiter la folie et l’impiété des Juifs, et suivre l'étourdissement ou l’aveuglement des Infidèles et des Païens, en profanant comme ces peuples charnels les jours destinés au culte de Dieu, par des recréations mondaines ; qu’ils apprennent que le temps qui est consacré aux prières, et à l’oraison, n’est pas un temps de plaisir et de volupté. » « Si qui etiam nunc vel Judæorum impietatis amentia, vel stolidæ Paganitatis errore atque in sania detinentur, aliud esse supplicationum tempus noverint, aliud voluptatum »l. 5.

242. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

Et quia repraesentationes quae fiunt hodie de rebus spiritualibus miscentur cum multis joculationibus et trufis et larvis, ideo non congruit cas in ecclesiis fieri, nec per clericos… Sed cum histriones utuntur indifferenter tali exercitio ad repraesentandum etiam turpia, vel vituperandum et irridendum personas spirituales, vel sacramenta et divinum cultum, vel miscentur ibi superstitiones vel periculum vitae, ut tendere arcum super funem et hujusmodi, illicita est ars et eam oportet dimittere. » — D’où il suit que, dans la pensée de saint Antonin, histrionatus ars est bien l’équivalent de ludus scenicus, d’art dramatique, puisqu’il s’agit de repaesentationes, et comme, pour en parler, il s’autorise de saint Thomas, c’est donc qu’à son avis, celui-ci, par histrions, entendait aussi les comédiens.

243. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Je sçais qu’on peut être Gentilhomme & Comédien : mais on voit des Nobles être pis que cela encore, sans être un exemple à suivre pour la Noblesse. […] Les hommes ont souvent pris une route opposée à celle qu’ils devoient suivre ; mais c’est quand ils flottoient entre l’incertitude & l’ignorance des chemins.

244. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Des Personnes qui ont de l’éducation, ne vont pas ordinairement voir attacher un homme à la potence ; la Populace le suit, & le suivra avec plus d’empressement, si on doit lui voir souffrir un supplice plus considérable.

245. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Les Modernes ont suivi les Anciens : comme eux, ils ont fait l’ambition et l’amour la base de la Tragédie ; avec cette différence néanmoins, qu’ils n’ont pû altérer ni dégrader l’ambition, parce que cette passion est toujours constamment la même, au lieu qu’ils ont avili l’amour : ne le traitant jamais en grand, mais dans la fadeur et dans le faible dont cette passion est susceptible. […] Lorsqu’Elisabeth dit, qu’elle a donné lieu au Comte de ne rien craindre et sujet de ne point se gêner, le Poète a suivi parfaitement la nature, et selon ce principe, il établit une maxime très capable de séduire et de corrompre le cœur des Spectateurs ; mais l’austère vertu dont la Reine fait parade ensuite lorsqu’elle dit, que pour toute récompense de son amour le Comte doit être content de la voir, de soupirer, de la plaindre de se plaindre, cette austère vertu, dis-je, n’est capable que d’égayer l’Auditeur en le faisant rire d’une maxime que le penchant de la nature ne nous inspire pas : ainsi cette belle vertu est étalée sur la Scène en pure perte.

246. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Il en reste encore beaucoup en Italie & en Angleterre, où les choses les plus graves, les plus touchantes, sont mêlées ou suivies de bouffonneries de Tabarin. Nous en avons aussi dans des conversations de valets, de soubrettes, de paysans, qui se mêlent aux scènes les plus sérieuses, dans la farce qui suit la tragédie, dans les chœurs, les danses, les fêtes, les pantomimes qu’on y entremêle, par exemple, dans la Princesse d’Élide de Moliere, où les Princes & les foux vivent très-familierement ensemble. […] Peu de lecteurs sont capables de suivre un systême, de saisir une preuve, une objection, une réponse ; tout sait railler, tout aime à rire, on se moque des Saints & de leurs vertus, des Ministres & de leurs fonctions, des cérémonies & de leur signification, des mystères & de leur profondeur, du Pape & des Évêques, & de leurs décisions, de leurs règlemens, de leur pouvoir, de leurs censures.

247. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

J’ai suivi vos avis, ma sœur : je vais au Spectacle ; j’y vois ma Rivale : je m’attache à saisir son ton ; j’imite sa voix, son sourire, jusqu’à son geste.

248. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Il en fait l’histoire depuis la création du monde, & la suit chez tous les peuples. […] Nous ne suivrons pas l’Auteur dans l’immense détail de ses ballets Poëtiques, Allégoriques, Moraux, Bouffons, Ambulatoires, Politiques, du Plaisir, de la Nuit, de Bicêtre, du Carnaval, du Gris de lin, &c. […] Le théatre a fait de la danse un art véritable & fort étendu, de grands maîtres, d’habiles élèves, des plans réguliers, un système suivi, une vraie académie, une science profonde ; tout y est choisi, préparé, combiné, symmétrisé ; uniformité de parures, assortimens de décorations & d’habit, égalité de tailles, ressemblance de traits, harmonie & cadence, symmétrie des pas & des figures, dextérité, légèreté, souplesse, force, tendresse, tous les agrémens imaginables, par conséquent tous les traits de la séduction ; tout y peint la volupté, met la passion en action, & y fait naître un vif intérêt, sur-tout lorsqu’adroitement combinée avec la piece représentée, elle fait avec elle un vrai tableau, naît-des événemens, les prépare ou les accompagne, comme l’a fait souvent le voluptueux Quinaut dans ses opéra, & que tâchent de faire ceux qui le suivent, car l’opéra est le vrai trône de la danse, le trône des danseuses, des figurantes.

249. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Je ne parle pas des désordres de toute espece & sans nombre qui s’y commettent, folles dépenses en habits, en décorations, en rafraîchissemens ; dérangement des domestiques, des enfans, des voisins ; jalousies, vivacités, querelles, filouteries, insultes, diffamations de bien des gens, indécences de certaines mascarades impies, satyriques, scandaleuses ; parties de plaisir, qui précèdent ou qui suivent, &c. […] Ils ont dans leur baptême renoncé au démon, à la chair & au monde : peut-on s’y rengager plus authentiquement, en arboter plus hautement les pompes, en suivre plus aveuglément les suggestions ? […] Notre siecle en a fait un spectacle régulier & suivi, que donne un corps de danseurs, où tout le monde est reçu en payant. […] les repas qui précèdent, qui suivent, qui interrompent, font-ils exempts de gourmandise, même quelquefois des plus grands excès ?

250. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Jésus-Christ n’est point venu bouleverser la société, mais la régénérer : ce n’est point en aggravant le fardeau de la loi de Moïse qu’il a voulu faire venir les hommes à lui : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, qui êtes chargés, je vous soulagerai. » Ce n’est point en changeant les habitudes des hommes, en rompant les liens qui les unissent mutuellement ; ce n’est point en les détournant des devoirs de citoyens ou même de sujets, qu’il a prétendu établir sa morale sainte, et faire de tous les hommes un peuple de frères : « Prenez, a-t-il dit, mon joug sur vous, et apprenez que je suis doux et modeste de cœur. » Ce n’est point par des craintes et des menaces, qui paralyseraient les hommes dans toutes leurs actions et qui tendraient à détourner toutes leurs pensées des choses de la terre pour les concentrer sur l’avenir qu’il promet à ceux qui suivront exactement ses préceptes, qu’il a voulu faire triompher sa doctrine divine, car il ajoute : « Et vous trouverez le repos de vos âmes. » Il n’a point exigé de ses disciples et de ceux qui seraient amenés à lui la renonciation aux plaisirs et aux jouissances que la bonté du créateur a attachées à l’humanité en compensation des maux naturels et physiques qui l’affligent, encore moins qu’ils se soumissent volontairement à des combats continuels contre leurs désirs, et même contre les passions qui sont l’âme de la société, et qu’ils cherchassent à amortir ces passions par des jeûnes, des privations, des tortures, car il dit en terminant : « Mon joug est doux, mon fardeau est léger. » Comment se fait-il, mes frères, que la loi nouvelle, douce, tolérante, consolante comme son divin auteur, soit devenue une religion n’imposant que de tristes devoirs, contrariant tous les sentiments de la nature, faisant, pour ainsi dire, haïr la vie et les moyens de la conserver ; religion toujours austère, toujours menaçante, toujours effrayante, et dont le joug serait cruel et le fardeau accablant, insupportable ? […] Ils pensaient, ces amis de la religion, que les prêtres auraient suivi, au moins de loin, les progrès que l’esprit humain a faits par les discussions philosophiques de tout un siècle, et par l’éloquence persuasive et retentissante de la presse ; qu’ils auraient banni ces controverses absurdes ou inintelligibles que, dans des temps d’ignorance, les avaient soutenues le fer et la flamme à la main. […] Dans les temps modernes, les théâtres se sont relevés avec la civilisation et l’ont suivie dans sa marche. […] Écoutez Orgon parlant de ce fourbe : « Qui suit bien ses leçons goûte une paix profonde, Et comme du fumier regarde tout le monde … … Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien.

251. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Je vous insulterais presque autant que vous le méritez si je m’arrêtais plus longtemps à l’ironie : je reprends mon sérieux pour répondre à ce qui suit. […] La gloire me suivra jusque dans le tombeau. […] Mais Monsieur, si l’on voyait une belle femme suivre pas à pas son Amant comme une Colombe suit son Pigeon ; si, lorsqu’il « prendrait chasse », elle le poursuivait ; s’il restait dans l’inaction, et qu’elle le réveillât par de « Jolis coups de bec » ; si elle faisait mieux enfin que la « folâtre Galatée » de Virgile, c’est-à-dire aussi bien que votre amoureuse Colombe ; je suis persuadé que les Casuistes les plus relâchés regarderaient ces agaceries comme le manège de la plus fine Coquetterie ; et que nul d’entre eux, non plus qu’aucun Moraliste, ne s’aviserait d’y applaudir et de prendre ces grimaces pour des preuves de pudicité.

252. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Son père, baigné de larmes, le suivait de ville en ville, errant avec la troupe à laquelle il s'était donné. […] Depuis ce temps-là, dans tout le royaume, beaucoup de Communautés de filles qui ne s'étaient pas avisés d'être Comédiennes, se sont cru en droit de suivre un si brillant exemple. […] On crut, à la faveur de la sainteté de l'histoire et de la piété des Actrices, en écarter tout danger, suivre les mouvements de la vertu, lui donner du lustre, et réformer le théâtre. […] Cyr, partout on suivra l'exemple que vous donnerez, on se lassera des pièces de piété (elles sont en petit nombre et la plupart très médiocres), on en jouera de profanes, on y invitera des laïques ; dans toutes les maisons religieuses, au lieu de former des Novices, on dressera des Comédiennes.

253. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

or poursuit ce Père, vous vous aimez d’un mauvais amour, ou plutôt vous vous haïssez, si vous suivez vos passions et vos vices, puisque selon le Prophète, "celui qui aime l’iniquité, hait son âme". […]  » Quoique ces reproches ne soient pas suivis à présent d’une peine sensible et corporelle, semblable à celle donc le Poète Théodecte fut autrefois puni, le châtiment n’en sera pas moins terrible. […]  » Il suit de tout cela, que quand même il se trouverait des Poètes qui auraient les lumières d’un saint Ephrem, d’un saint Ambroise, de saint Grégoire de Nazianze, de saint Paulin ou des autres Poètes qui ont eu l’esprit de Dieu, et qu’on pourrait faire des pièces où l’Ecriture conserverait toute sa force et toute sa pureté, ce serait la profaner que de la mettre dans la bouche des Comédiens et des Comédiennes, pour être jouée dans un lieu destiné au divertissement. […] On voit des Chrétiens chanter aujourd’hui des Psaumes, et se rendre demain aux assemblées de divertissement : suivre aujourd’hui les maximes du Christianisme, et demain celles du démon.

254. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

En effet si l’exemple de ces pieux Cénobites de la Thébaïde, proposés pour modèles aux Chrétiens, frappait assez pour que tout le monde se proposât de le suivre, n’est-il pas vrai que la privation des secours mutuels, l’éloignement pour le mariage proposé par St.  […] En veut-on deux mille, que l’on suive la conduite des jeunes gens qui en sortant du Collège pour entrer dans le monde, ont le bonheur de prendre du goût pour le spectacle et de le préferer à tous les amusements auxquels la jeunesse a coutume de se livrer. […] Les Emplois de ce Bureau occupés par les plus honnêtes gens du monde, les suivent jusqu’au tombeau ; à moins qu’une retraite volontaire n’y laisse une place vacante. […] J’en appelle aux gens de bon sens : je leur demande si une éducation un peu suivie inspire beaucoup de goût pour l’esclavage rebutant d’une profession Mécanique ; s’il n’est pas sage, prudent et même religieux de s’adonner à ce à quoi on est le plus propre, s’il n’est pas du devoir d’un fils d’être pressé d’ôter à sa famille dont il a autant lieu de se louer que je l’ai de la mienne, le fardeau de son entretien. […] J’attends donc pour me faire Médecin d’être sûr qu’un Médecin scrupuleux ne soit pas exposé à passer pour ignorant, en avouant à ses malades que la Médecine n’a pas encore acquis le degré de lumières suffisant pour la juste application des remèdes ; et tout Médecin bon Chrétien qui aura fait fortune avec les scrupules que la Religion doit inspirer sur sa profession, sera le modèle que je me proposerai de suivre.

255. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Quid enim suit, quòd ille oraculi voce, id est populi suffragio, sapientissimus declaratus Socrates ad Theatrum Euripidis sederet frequens ? […] Nous allons suivre les traces de ces grands guides dans la seconde partie de ce discours, où il nous reste à porter nos regards, autant qu’il convient & qu’il est permis de le faire, sur les spectacles publics, pour juger par eux mêmes de ce qu’ils sont, & de l’Ecole utile ou pernicieuse qu’il nous offrent pour les mœurs. […] Racine jeune le consola de Corneille vieilli & peu docile à suivre ses traces. […]   Que seroit-ce si la jeunesse de l’un & de l’autre sexe y désapprenoit l’antique simplicité, pour s’instruire à tromper la vigilance la plus éclairée, & à suivre pour un engagement de toute la vie un aveugle passion, plûtôt que la prudence désinteressée de ceux à qui on doit le jour ? […] Fermez l’oreille à l’importune raison, suivez la pente du cœur.

256. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

.… Tu vois, mon ami, que je puis, sans manquer à mes devoirs, suivre le penchant qui me porte à lui prouver mon estime ?

257. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Passant ensuite à l’influence réelle du théâtre en France, et le considérant particulièrement aux époques des grands événements qui ont précédé ou suivi le cours de la révolution, j’ai fait voir qu’il avait beaucoup contribué au bouleversement de l’Etat, et nui singulièrement à sa prospérité, en affaiblissant les grandes idées religieuses dans l’esprit des peuples, en corrompant les mœurs, loin de les corriger, enfin en altérant jusqu’au bon goût, et en changeant même le caractère national sous le rapport du sentiment et de l’urbanité.

258. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Louis XIV suivit ses traces. […] Ce mariage fut traversé par le Cardinal de Richelieu ; il passa à Cologne, se fit suivre de sa maîtresse déguisée en homme, s’en dégoûta, épousa la Comtesse de Bossu ; il la laissa, revint en France, & devint amoureux de Mademoiselle de Pons. […] Jean de Luz, l’engagea à le suivre à Madrid pour l’aider dans ce bel exploit, & que lui-même qui avoit eu des intrigues dans cette ville, comptoit de profiter de l’occasion pour enlever la sienne aussi.

259. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Ce Pontife trouve le séducteur dans le lieu saint qui lui étoit interdit ; il est témoin de la violence avec laquelle il le force, des attentats d’une troupe de jeunes insensés dont il se fait suivre, il entend les blasphemes contre tous les Dieux, contre cette même Vesta dont il venge l’honneur par le sang de sa fille. […] Ainsi liée & enveloppée, on la couchoit dans une biere, & on la portoit dans cet état comme on porte les morts au tombeau, suivie des Prêtres, des Prêtresses & du peuple, à travers toute la ville, depuis le Temple de Vesta jusqu’à la porte Colline, qui en étoit fort éloignée, auprès de laquelle étoit le caveau que le premier des Tatquins avoit fait construire pour cette triste cérémonie, & qu’on appeloit pour cette raison Campus sceleratus. […] Votre heureuse innocence Le peint d’après l’erreur qui suit toujours l’enfance.

260. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Après avoir porté cette botte franche que les adversaires de GUILLOT-GORJU ne peuvent parer, il triomphe ici en un mot du reste de leurs faibles raisons, alléguant que si la Comédie n’était suivie d’une farce, elle serait plus tolérable. […] Il y a non seulement des farces indifférentes, mais honnêtes ; et si on demande combien il y a de Comédies honnêtes, on peut répondre qu’il y en a autant que d’actions honnêtes parmi les hommes : que si ce qui suit la Comédie peut être plus proprement appelé le tableau des actions humaines, si par hasard on y représente quelque chose qui choque la modestie, combien les actions en effet sont-elles plus odieuses, dont les Comédies ne sont que le tableau ?

261. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Les productions utiles coûtent : saisir avec précision une vérité, développer avec netteté un grand principe, suivre avec ordre le fil des conséquences, analyser avec exactitude une matière importante, ce ne fut jamais le chef-d’œuvre d'un esprit léger et superficiel qui ne sait qu'effleurer les objets, incapable de réfléchir, de comparer, de combiner les idées. […] A la bonne heure, je ne dispute pas : cette bonne compagnie me donnerait-elle le temps de faire, se donnerait-elle le temps d'écouter un raisonnement suivi ?

262. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Ce n’est pas un crime d’être femme, et la honte ne suit que le crime. […] Nous présentons donc d'abord les pages paires qui contiennent le texte de Rousseau, suivies des pages impaires.

263. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

si nous ne lui en donnons, il mourra, et ne pourra nous suivre. […] Ecoutez ce qui suit : Vous avez fait, ô Seigneur mon Dieu, quantité de merveilles. […] J’accorde que ce grand Saint ait regardé les Spectacles comme indifferents en eux-mêmes : mais n’en demeurons pas là ; suivons-le dans son raisonnement, et disons comme lui dans le Livre qu’il a fait exprès touchant les Spectacles. […] Entrecoupez tout cela de Musique, d’Instruments, de Danse, et de voix qui invitent tout le monde à suivre l’amour, à s’abandonner à la tendresse, et à s’aimer jusqu’au tombeau. […] Il avait bien raison de parler de la sorte ; car Dieu a tellement fait suivre les plaisirs et les douleurs, que les douleurs du monde, quand on les supporte avec patience, se changent enfin dans une consolation éternelle ; au lieu que les joies dégénèrent en des pleurs qui ne finiront jamais.

264. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Les tentatives de quelques Auteurs, nous font augurer qu’on cherche à suivre son éxemple.

265. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Ils eussent bien mieux fait de suivre constamment et de soutenir généreusement la doctrine des anciens, appuyée sur la discipline de l’Eglise, et animée de son esprit, et de réprimer par la force de la vérité la licence effrénée des Chrétiens relâchés et vicieux, que de leur apprendre une voie large qui favorise leurs convoitises, et qui par conséquent ne peut que les conduire au précipice, par des opinions nouvelles, qui n’ont aucun fondement dans la doctrine de l’Eglise, ni dans celle des Saints.

266. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Si quelqu'un persiste après cela à préférer son jugement particulier à celui de l'Eglise, qui a toujours suivi comme une de ses plus importantes règles le consentement unanime des Pères, et qu'il continue à approuver un divertissement qu'ils condamnent, il ne faut pas essayer de lui prouver davantage une vérité si certaine; mais il suffit de lui dire ce que dit saint Athanase à un évêque de Corinthe, vos sentiments ne sont point ceux de l'Eglise orthodoxe, et nos ancêtres ne les ont point eus.

267. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Le trouble ne fut point envenimé par ces sortes d’agents provocateurs, d’invention jésuitique, et ne fut suivie d’aucune mise en jugement.

268. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

 » Lorsque ceux avec qui nous conversons, expriment vivement leurs affections, ils nous les communiquent ; l’image de leurs actions, que nous voyons, le son des paroles qu’ils prononcent d’un ton élevé, excitent en notre âme des idées qui sont suivies des mêmes mouvements dont ils sont agités.

269. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

fit sortir d’une maison affligée les Joueurs de flûte, et la troupe bruyante qui les suivait.

270. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ?

271. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Je me suis, il est vrai, conformé à ces règles dans ce que j’ai donné ; mais il est aisé de voir que ce qui m’a déterminé à tenir cette conduite, c’était le désir d’éviter la singularité, et la crainte d’être le seul de notre siècle qui osât opposer une digue à la prévention générale : j’ajoute que je n’ai suivi ces règles que lorsqu’elles m’ont paru conformes aux préceptes de la raison autant qu’à ceux des Maîtres de l’Art ; aussi lorsqu’il m’est arrivé de citer quelque dogme du grand Maître, j’ai toujours dit : Comme le veut Aristote ou plutôt la raison : la nature : le bon sens : le vrai : et autres termes semblables, ainsi qu’on peut le vérifier dans mes Ecrits.

272. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

D’après ce peu de réflexions, et les témoignages irrécusables qui vont les suivre, on a lieu d’espérer que, parmi les partisans du Théâtre, ceux au moins qui se piquent encore de bonne foi, d’honnêteté, de vertu, de piété même. examineront attentivement devant Dieu : 1.° Si le titre de Chrétiens dont ils s’honorent, et leurs engagements à cet égard, leur permettent un genre de plaisir formellement opposé à tous les principes de la Religion et de la saine Morale. 2.° S’ils peuvent, sans reproche, concourir à salarier une troupe de gens justement notés pour leurs mœurs, condamnés par l’Eglise, privés même des Sacrements. 3.° Si enfin, osant présumer de leur propre vertu, ils n’ont pas à craindre l’influence de leur exemple sur la faiblesse de tant d’âmes qui s’en prévalent et qui se perdent. […] « Il faut, dit Madame de Sévigné, des personnes innocentes, pour chanter les malheurs de Sion, et des âmes vertueuses, pour en voir avec fruit la représentation. » D’ailleurs, ces pièces saintes, de quelles autres pièces ne sont-elles pas ordinairement suivies ? […] » « Suivez la plupart des pièces du Théâtre français, vous trouverez, presque dans toutes, des monstres abominables et des actions atroces, utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux pièces, mais dangereuses certainement, en ce qu’elles accoutument les yeux du peuple à des horreurs qu’il ne devrait pas même connaître, et à des forfaits qu’il ne devrait pas supposer possibles. […] Il leur persuade que, pour être honnête homme ; il suffit de n’être pas un franc scélérat. » « J’aurais trop d’avantage, si je voulais passer de l’examen de Molière à celui de ses successeurs, qui, pour mieux suivre ses vues intéressées, se sont attachés dans leurs pièces à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sans mœurs. » « La belle école que le Théâtre !

273. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Pour les jeunes libertins, en faveur de qui se trament les intrigues, leurs folies, leurs passions, leur indocilité à leurs parents, leur facilité à suivre les conseils de leurs esclaves & de leurs maîtresses, sont toujours non seulement impunies ; mais récompensées par le succès de leurs amours. […] Il débuta par un Roman médiocre, suivi de l’Echo du Public, feuille périodique, que sa liberté sit proscrire, & de deux Opéras comiques. […] A qui on donne pour des chefs d’œuvre & des modeles à suivre, de si détestables productions ? […] Tout bien compté ; il y a dans les plus grands poétes plus de mauvais que de bon, & de médiocre que d’excellent ; & tout bien compensé, ils sont dans la littérature, & sur-tout dans les mœurs, plutôt des modeles à éviter, que des modeles à suivre.

274. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Deux Cardinaux soupçonnés d’avoir conspiré contre lui, furent mis à la question ; l’un fut pendu, l’autre racheta sa vie par ses tresors ; mais il en couta la vie à plusieurs coupables ; pour faire oublier leur supplice, le Pape créa 30 Cardinaux, qui selon son goût, l’imiterent dans les plaisirs, les autres Prélats suivirent son exemple, tous les auteurs Catholiques & Protestants, gemissent de la désolation de ce tems, &c. […] Cette pensée conduit-elle à celle de Dieu qui la suit, & doit-elle la faire détester ? […] On tâcha d’imiter cette magie extravagante, à l’opéra, où l’on représenta un temple de Jupiter, orné de tant de diamans, de cristaux, de miroirs, de plaques, que la lumiere des flambeaux de toute part réfléchie, étoit insoutenable ; tout cela fut fait pour Olivier Cromwel ; on le mit sur un lit de parade, la couronne en tête, le sceptre d’or à la main, quoiqu’il n’eût que la qualité de Protecteur ; il fut d’abord en purgatoire, qu’il n’avoit jamais cru, & ensuite dans le Ciel, dont il ne s’étoit guerre plus embarrassé, non plus que de l’enfer, ainsi que tous ses partisans ; tout cela fut fait par autorité publique, à Londres où l’on se pique d’être philosophe, où l’on étoit depuis long-tems protestant, où l’on brûloit le Pape dans la place publique, sans faire attention que c’est-là une pompe catholique, que Philippe II, dont on imitoit les obseques, avoit été le plus grand ennemi de l’Angleterre ; après toutes ces folies, le cadavre soigneusement embaumé, & suivi de toute la Cour, fut porté dans le tombeau des Rois. […] Un spectacle régulier & fixe est une bataille rangée, & soutient une guerre suivie, qui dévaste tout.

275. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Les Actrices qui l’imitent dans le camp d’Holopherne, l’ont-elles suivie, la suivront-elles dans sa retraite ? […] C’est la mode, dit-on, il faut la suivre. […] Si de bonne foi on vouloit suivre les loix de la pudeur, que ne feroit on pas par les prieres, les larmes, les amis, la résistance, pour ne pas se charger du scandale de l’immodestie ?

276. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ces petits spectacles, à un très-bas prix, ne sauroient nuire aux grands théâtres ; car aucun de ceux qui les suivent, ne pourroient supporter de voir jouer les mêmes pieces aux délassemens, aux associés, etc. […] Comment suivre cette échelle, cette graduation de priviléges et ses ramifications ? […] Le peuple suit et applaudit, à l’ambigu comique, le Soufflet, les Dragées d’un jeune Prince, la Conspiration manquée, etc. […] Voilà les pieces que le peuple suit, les titres qui l’attirent, tandis que les gens du monde ne courent qu’aux pieces ordurieres.

277. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

    Lorsque dessous le masque on voit des jeunes foux, Tout prêts à s’enflammer, prompts à se satisfaire, Suivre les étendards du beau Dieu de Cythere, Sentir tout bouillonner au son des instrumens, Et s’engouer enfin de ces plaisirs bruyans, L’aurore, en plein biver si lente & si tardive, Paroît selon leurs vœux trop prompte & trop bâtive, Quoique de leur amour le rapide roman Souvent dans un quart-d’heure ait dégouté l’amant. […] Que m’importe demain, quel est le jour qui suit ? […]             Moi, qui ne suis point affublé         De visions Théologiques         Je préfere à l’onde fatale         La solide réalité         Des voluptés de cette vie,         Je laisse la félicité,         Dont on pretend qu’elle est suivit,         A tout fanatique entêté,         Qui ne vit qu’en l’éternité.

278. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Les chaussures héraidiques ne pouvoient servir qu’à une piece & à un personnage, il eût fallu les changer à chaque piece, & pour bien suivre ce costume savoit le blason aussi bien que le P. […] On pouvoit les suivre à la trace de leurs amours, comme les chiens suivent le gibier à l’odeur.

279. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Le son & la lumière se répandent & s’éloignent dans un instant, & ne consomment aucune matière ; les odeurs ne se répandent que lentement, & durent long-temps, les saveurs ne se font sentir qu’en s’appliquant au palais, & la sensation bonne ou mauvaise qu’elles excitent cet ébranlement des nerfs qu’elles picotent ne s’affoiblit que peu à peu, & se mêle avec celle qui la suit ; ce ne sont point comme dans le son ces cours d’archets, ces sentimens momentanés & précis qui se succèdent pour la mélodie, ou se réunissent pour l’harmonie, comment suivre la rapidité des sons, former des croches, battre la mesure dans le goût & l’odorat ? […] Attaqué & vaincu de nouveau, il fut obligé de prendre la fuite, il fut poursuivi ; il eut beau se déguiser & se cacher, les odeurs le trahirent, il fut découvert à la trace comme le gibier dont le chien de chasse suit la piste ; il fut pris & mis à mort.

280. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Le souper fut suivi d’un feu d’artifice qui dura deux heures, & fut terminé par un arc de triomphe qui occupoit une grande partie du jardin. […] On représenta pour début & par préférence ; non une piece pieuse, une drame sérieux, une comédie de caractère, mais un opéra-bouffon italien, l’Amour artisan, qui fut suivi d’un ballet. […] Les trois duels polonois, à l’épée, à la plume & aux coups de poing, furent suivis d’un quatrieme qui pensa devenir une guerre civile.

281. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Je n’ai garde de soupçonner dans les gens de théatre un projet semblable à celui de Bourgfontaine, où les Jansenistes, dit-on, composèrent un systême réfléchi de déisme, & formèrent le dessein suivi de détruire la religion & les mœurs. […] Moliere quitta la boutique de son père & ses études, pour suivre une Actrice dont il devint amoureux, la Bejard, qui faisoit bonne fortune de la jeunesse de Languedoc. […] Si j’ai accepté des époux, ce n’est que de la main de mon père, toûjours soûmise a votre loi, pénétrée de votre crainte, jamais pour suivre mon inclination & mon amour (elles n’ont point d’autre guide).

282. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Ainsi ceux qui aiment les jeux, le bal, la comédie, et qui suivent le luxe et les vanités du siècle, ne veulent point entendre traiter chrétiennement ces matières, afin de pécher plus librement et sans inquiétude, et comme leur goût est dépravé, ils trouvent de l’amertume dans les viandes les plus douces. […] Il y en a qui précèdent la danse, et d’autres qui la suivent, je vous prie de les remarquer. […] Ajoutez à tout ce que nous venons de dire, une réflexion qui vous donnera de la confusion, et à tous ceux qui la feront sérieusement devant Dieu ; considérez ces deux personnes, qui dansent au milieu d’une nombreuse assemblée, la Fille avance ou recule en cadence, le garçon la suit.

283. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Si vous ne suivez son exemple vous ne pouvez employer son autorité, et vous ne sauriez dire que parce qu’il a fait une Tragédie Sainte, il vous est permis d’en faire de profanes. […] « Jetez-vous sur les injures, lui dites-vous,aj vous êtes appelé à ce style, et il faut que chacun suive sa vocation. » Vous pensez donc que la vocation porte au mal et aux injures. […] Il faut que chacun suive sa vocation. »

284. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Messieurs les Principaux des Colleges de cette Capitale ont suivi cet exemple. […] Ce qui suit est relatif à la sixieme, & contiendra les augmentations qui caractériseront la VIIe Edition. […] Au reste, nous pouvons assurer qu’ils sont tous équivalens à ceux dont on nous a procuré les Extraits qui suivent. […] Je desire fort que sa sixieme Edition soit suivie encore de plusieurs autres. […] Ceux-ci reçoivent l’impression de l’amour ; en suivent-ils la regle, qui consiste à n’avoir pour objet que le mariage ?

285. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

On fit de même avant & après Vêpres, qui furent suivies de la Bénédiction du T.  […] Le matin l’Académie s’assemble dans l’Eglise paroissiale où l’on dit une Messe à cette intention, suivie d’un sermon où l’on exhorte les fideles d’avoir recours à Dieu pour obtenir la rosée du ciel & la graisse de la terre, à reconnoitre ses bienfaits, à lui en rapporter la gloire & en faire un saint usage, secours du ciel sans lequel tous nos travaux & toute notre industrie seroit inutile.

286. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Le Maréchal de Saxe avait aussi peu de délicatesse : non seulement il souffrait que les Officiers jouassent des rôles, mais il avait une troupe de Comédiens qui le suivait et campait avec lui ; il la prêtait même au Général ennemi. […]  5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L.

287. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Car enfin quelques efforts que ces grands Saints, et ceux qui les ont suivis, aient fait pour étouffer ce désordre ; il s’est tellement accru dans ces derniers siècles par la corruption générale, qui s’est répandue parmi les fidèles, qu’il passe maintenant pour un divertissement honnête, et que les comédies, qui sont la honte et la confusion du Christianisme, sont devenues la plus sérieuse occupation de la plupart des Chrétiens. « Ce qui m’afflige davantage, disait autrefois S. […] Dans les passages qui nous défendent de suivre les désirs déréglés de la convoitise, et de satisfaire nos passions. « Car il est certain, dit ce savant homme, que la recherche des plaisirs est une des plus violentes passions de l’homme, et qu’entre les plaisirs celui des spectacles est un de ceux qui le transportent davantage Chap.

288. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Vous aimeriez mieux un sermon peut-être, mais souvenez-vous de ce beau précepte d’Horace « segnius irritant etc.. »p « Qu’on n’attribue pas au théâtre le pouvoir de changer des sentiments et des mœurs qu’il ne peut que suivre et embellir. »q Embellir des mœurs n’est-ce pas à peu de chose près les changer, rendre un Peuple voluptueux, galant ; un Peuple badin, spirituel et délicat ; un Peuple naturellement farouche, brave et généreux ; c’est ce me semble gagner beaucoup sur l’humanité, c’est profiter d’un caractère vicieux faute de raison qui l’éclaire, pour en former un caractère qui devient estimable par sa réforme : c’est retrancher des mœurs ce qu’elles avaient de défectueux auparavant ; et Molière en se bornant à l’embellissement des mœurs du Peuple qu’il voulait corriger, a sans doute rempli la tâche que la raison impose aux Philosophes. […] Faisons-leur sentir combien les objets dans lesquels ils font consister les plaisirs sont méprisables, opposons dans mes tableaux des gens raisonnables à des fous, profitons du penchant de mes spectateurs à la volupté pour en faire des Amants tendres, galants, et raisonnables, ce qui me serait impossible s’ils n’avaient aucun goût pour le plaisir ; ils aiment la société, qu’ils apprennent de moi quels sont les amusements honnêtes qu’ils doivent chercher dans la société ; pour leur faire préférer la compagnie des femmes estimables, tâchons de leur inspirer du dégoût et même de l’horreur pour les débauches de cabaret auxquelles ils se livrent beaucoup moins par goût que pour suivre la mode ; faisons-leur sentir que ces rubans, ces pompons, ces colifichets dont ils sont affublés les rendent ridicules aux yeux du Sexe, et que la licence de leurs propos les rend aussi méprisables qu’une conversation galante et sensée les rendrait aimables aux yeux des personnes dont ils désirent la conquête. […] Il en a montré le chemin, qu’on le suive, et si nous n’avons plus de Molière à espérer, qu’il nous vienne seulement des Destouches, et nous pouvons être sûrs qu’ils attaqueront avec succès les ridicules et les vices qu’on peut nous reprocher aujourd’hui. […] Raisonner est l’emploi de toute ma maison ; Et le raisonnement en bannit la raison : L'un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire, L'autre rêve à des vers quand je demande à boire ; Enfin je vois par eux votre exemple suivi, Et j’ai des serviteurs et ne suis point servi. […] Voulez-vous que nous le suivions ?

289. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

C’est pourquoi s’il s’en trouve parmi eux quelques-uns qui suivent encore la folie des Juifs, ou qui imitent l’erreur et l’extravagance des Païens, par les danses et par d’autres divertissements indignes ; qu’ils apprennent que c’est abuser d’un temps, qui est tout consacré à la prière, que de l’employer à la recherche de son plaisir ; et que c’est irriter Dieu, que de s’occuper à des exercices qui ne servent qu’à la satisfaction des sens ; lorsqu’on devrait être prosterné devant sa majesté, pour l’adorer, et pour invoquer sa miséricorde.

290. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Voilà les leçons les plus avidemment courues, le plus attentivement étudiées, les plus fréquemment répétées, en particulier, & les mieux suivies dans la pratique. […] On ne souffre que la nudité du Crucifix, à laquelle le monde est accoutumé, & qui ne fait point de mauvaise impression ; ces ordres ont été suivis. […] Ces arts sont par eux-mêmes innocens, ils furent employés inocemment pour conserver la mémoire d’un fils cher enlevé par la mort, d’un Roi respectable, éloigné de ses sujets ; ne pouvant les voir on traça leurs images, qui sembloient les rendre présens, & consoler de leur absence : on dit aussi que l’amour crayonna le premier portrait d’un amant, par les mains de sa maîtresse ; on abuse de tout, cette image adorée comme l’original, est devenue une idole, la passion lui a rendu un culte sacrilége, & de combien d’abominations, ce culte n’a-t-il pas été suivi ? […] Telle a été l’illusion de la vie humaine, hæc suit humanæ vita deceptio ; ainsi les créatures de Dieu sont devenues un sujet de tentation, & un filet où les hommes ont été pris, in tentationem animabus & in muscipulam insipientibus.

291. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Il s’en suit donc delà que ce n’est pas directement la musique qui nous fait éprouver des sensations ; mais les différens bruits qu’elle imite. […] Il est probable que la musique vocale dévança toutes les autres sciences & suivit de bien près l’instrumentale que je crois un peu plus ancienne. […] Ecoutons ce singulier raisonnement du divin Platon, il prouve que je n’ai point tort de prétendre qu’ils la regardaient comme l’unique source de la sagesse & du maintien du bon ordre : « Toute nouveauté introduite dans le chant, est suivie d’un changement dans l’Etat, & l’on ne saurait toucher aux loix de la musique sans toucher aux loix du Gouvernement » : ceci est-il formel ? […] Néron voulut bien s’assujettir à suivre certain régime, afin de se conserver toujours la voix fléxible & belle.

292. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Je ne connois pas, Mademoiselle, l’état de votre fortune, mais avec autant de célébrité que vous en avez acquise, il n’est pas à présumer qu’une sage retraite vous laissât sans ressource : dans la supposition qu’elle fût suivie de la plus triste indigence, c’est un malheur qui doit moins vous effrayer que votre situation presente ; le Théâtre est un œil qui vous scandalise, vous devez l’arracher1, c’est un pied qui vous porte au péché, vous devez le couper ; car il n’est pas raisonnable de sacrifier la vertu aux richesses, & toutes les douceurs de cette vie sont un très-petit objet, au prix du bonheur de l’autre.

293. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

[NDE] De « fuite » à « suivait » en italiques dans la version de 1712.

294. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

J’en ai un très grand regret, et il n’y a rien que je ne fisse volontiers pour réparer le scandale qui s’en est suivi, et que je ne prévoyais point.

295. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Nos inclinations ne se portent déjà que trop au mal, sans qu’il faille jeter de l’huile sur les flammes ; sans que l’on emploie ce grand appareil, tant de damnables instructions, autorisées par des exemples célèbres, par les triomphes du vice, suivis d’un applaudissement public pour assurer les courages contre les reproches de la conscience, et les menaces des lois : on met l’honneur à nourrir des haines irréconciliables, à mettre la désolation dans les familles et dans les états, pour une parole mal interprétée, pour une ombre, pour un soupçon de déplaisir : on qualifie cette fureur du nom de force, et comme au temps de l’idolâtrie, des vices on fait des divinités à qui l’on présente des sacrifices de sang humain, quand l’on introduit toutes les fausses déités du Paganisme, et qu’on rapporte tous les événements des affaires à la fortune ; n’est-ce pas affaiblir extrêmement la foi d’un vrai Dieu ?

296. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Le Roi oublie le combat qui va se livrer, pour écouter les propos de ces amans, & suivre le fil de cette intrigue. […] Henri suivit celle que son Ministre, plus fin que lui, lui traçoit : l’abjuration & l’Edit de Nantes lui couterent aussi peu l’un que l’autre. […] Ce petit drame est suivi d’un Traité sur l’art, selon l’auteur, nouveau de faire des proverbes. […] Sollicitations, menaces, promesses, même de la charge de Chancelier de France, rien ne put lui faire suivre d’autre avis que celui de la justice. […] Henri disoit un bon mot, avoit une répartie agréable, une conversation amusante ; mais il n’a jamais tenu sur le champ un si long discours & si bien suivi.

297. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Elles jettent l’effroi dans l’ame des Spectateurs, bien loin de l’amollir & de le corrompre, quand elles sont accompagnées d’ailleurs de ces grandes leçons qui annoncent au crime & aux foiblesses la punition qui les suit. […] Ce qui suit n’est pas un correctif assez fort. […] En quelque extrémité que vous m’ayez réduit, Ma gloire inexorable à toute heure me suit. […] Oui, Madame, & je dois moins encore vous dire, Que je suis prêt pour vous d’abandonner l’Empire, De vous suivre, & d’aller, trop content de mes fers, Soupirer avec vous au bout de l’univers. […] Son exemple a déjà été suivi dans Mérope avec un succès éclatant & bien mérité.

298. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Il n’a réussi que dans les pièces où il a suivi son goût, Horace, Cinna, Pompée, etc. […] Plus le péril est grand, plus doux en est le fruit : La vertu nous y jette, et la gloire le suit. […] Quoique de toutes les pièces tirées de l’Ecriture, Athalie soit celle où l’on a le plus fidèlement suivi le texte sacré, on y a ajouté des circonstances qui ne servent qu’à justifier l’attentat. […] La tragédie de Brutus ne suit pas même la distinction ordinaire du Tyran d’invasion, et du Tyran de gouvernement. […] c’est à lui à trembler. » Ce dénouement est enfin l’assassinat de deux Sénateurs en plein Sénat par un ami du Héros, et le Héros en fait l’éloge, et le donne à son fils pour exemple de vertu à suivre : « O mon fils, vous voyez le prix de la vertu : A ses pieds tôt ou tard le crime est abattu. » Son Denis le Tyran est empoisonné du même venin ; on y fait même servir la religion à autoriser le tyrannicide.

299. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

C’est la regle que donnoit Saint Augustin, & que suit après lui le torrent des Docteurs. […] Véritablement, il n’est pas nouveau ; depuis que le théâtre est établi, on eut toujours grand soin de nous le dire ; & depuis qu’on le dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les passions, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non pas certainement dans la pratique ; c’est dans les écrits de ceux qui nous en ont donné les regles, non pas dans les ouvrages de ceux qui les ont prétendu suivre. […] Suivez-moi, Messieurs ; il ne faut ici que du détail.

300. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Si le Seigneur est votre Dieu, suivez-le constamment ; & si c’est Baal que vous regardez comme votre Dieu, attachez-vous à lui. […] C’est à eux qu’on peut dire avec le Prophète : Si vous regardez Baal comme votre Dieu, attachez-vous à lui, suivez ses maximes, adoptez ses loix, prenez part à ses fêtes sacriléges : si Baal Deus est, sequimini illum. […] Que les Grands de la terre répandent leur faveur sur ceux qui les représentent, qu’ils les admettent à leur familiarité, qu’ils leur donnent auprès d’eux un accès qu’ils refusent souvent à la probité & à la vertu ; qu’une nation voisine porte l’enthousiasme jusqu’à mêler les cendres d’un Comédien avec celles de ses Rois ; que des Auteurs insensés osent nous proposer de suivre un tel modèle : ce fanatisme prouve-t-il autre chose que l’excès de dépravation, auquel les Chrétiens de nos jours sont parvenus, & qu’ils augmentent encore en se livrant à ce penchant violent qui les entraîne vers des plaisirs si frivoles & si dangereux ?

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