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182. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

 29.) fait le détail de ces malheurs à son ami Apullion, qu’il prie de recevoir chez lui par charité un des principaux Sénateurs réduit à la dernière indigence. […] Dans les anciens tournois les Chevaliers allaient prendre l’ordre, la devise, les couleurs de leurs maîtresses, et après le combat venaient mettre les lauriers à leurs pieds, et recevoir le prix de leur victoire : c’est à une Actrice que s’offrent aujourd’hui les hommages et secrets et publics, et depuis que le Maréchal de Saxe s’est paré d’une couronne présentée, non par une Amazone, par une Princesse, par une Duchesse, mais par une … par une … par une Actrice, tout le monde dramatique a retenti et tout le monde militaire a applaudi à cette espèce de triomphe de l’Actrice, plutôt que du Héros, si différent de ceux des Scipion, des Paul-Emile, des Pompée, qu’on ne vit jamais, passant du Capitole au théâtre, faire flétrir leurs lauriers, en les laissant toucher à des mains infâmes. […] C’est toujours Belphégor qui règne ; il ne forme pas à la vérité des armées bien fortes, ses traits, pris dans le carquois de l’amour, ne blessent que les cœurs, ne triomphent que de la vertu ; mais la campagne serait-elle tolérable, si on n’allait les recevoir et les lancer aux pieds d’une Actrice, où l’on trouve depuis long-temps l’innocence et la pudeur terrassées ?

183. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Julien de Médicis les reçut favorablement, & le fit connoître à François I ; qui étoit alors en Italie. […] Après avoir reçu l’Extrême-onction, il dit, Gardez-vous bien de me toucher, je sens l’huile , Elisabeth d’Angleterre proféra une pareille impiété à son sacre, un an après la mort d’Arétin. […] Il vouloit cacher sous la pourpre les cicatrices qui ne s’effacerent jamais sur son visage & sur tout son corps, des coups de bâton & de poignard qu’il avoit reçus. […] L’Arioste composa des satyres qui firent grand bruit, des comedies qui surent bien reçues, le tout fort licencieux : car personne n’étoit plus livré aux femmes. […] Il a traduit le Tasse & l’Arioste ; il n’avoit nul empressement pour se donner ou recevoir des éloges.

184. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Lorsque l’Auteur a dessiné, imaginé, créé, c’est à l’Acteur à constituer un corps à des beautés muettes ; c’est de lui que la Représentation doit recevoir l’importance, l’intérêt, & l’agrément. […] Il ne sera rien innové dans la manière de donner les Pièces ; c’est-à-dire, qu’une fois reçues, elles seront apprises par les plus excellens Acteurs, & représentées aussi long-tems qu’elles se soutiendront. […] Ceux qui composeront dans les autres genres recevront une some moindre, avec une médaille d’argent, sans couronne. […] Celui & celle de tous les Acteurs & Actrices qui, durant le cours de l’année, auront le mieux rendu la nature, recevront un Prix. […] Chacun éprouvera la satisfaction de pouvoir montrer son indulgence à ses égaux ; on aura du plaisir à comparer les manières à voir notre plus belle jeunesse, passer en revue, & déployer, pour nous plaire, tous les dons qu’elle reçut de la nature, perfectionnés par l’art.

185. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Il ne veut pas qu’on reçoive des novices, mais qu’on donne au Clergé la bien des Religieux, réservant les manses abbatiales pour les cadets de la noblesse, les riches Couvens de filles pour faire des Chapitres de Chanoinesses qui puissent se marier, les autres pour des bourgeoises qui soient Hospitalieres, qui se marient aussi. […] Si jamais quelqu’un d’eux reçoit la palme du mortyre, ce ne sera qu’à son corps défendant. […] Les Soldats estropiés y sont par-tout reçus, & en plus grand nombre qu’aux Invalides. […] Il avance que la maison de Charlemagne a péri parce qu’il força les Saxons à recevoir le baptême, que Witikins a prospéré parce qu’il lui résista. […] Charlemagne punit des révoltés, ne força point à recevoir le baptême.

186. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

 Vous, sur qui Melpomène fonde Les progrès de son art long-tems interrompus, Le Couvreur, recevez l’hommage & les tributs  D’un Citoyen de l’autre Monde.

187. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « Stances à Madame Isabelle, sur l’admiration où elle a tiré la France » pp. -

Il dit qu’après que la matière Eut reçu sa forme première, Et rendu l’image en effet, Dieu fit descendre ses idées Dans le sein des Anges guidées Pour former cet esprit parfait.

188. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Sur quoi je lui offrirai un beau marché, étant assuré que le recteur du collège ne m’en désavouera point : c’est que lui, ou tout autre qu’il voudra, vienne à supputer la dépense faite en l’appareil de cette action, et que d’autre côté il calcule tout le reçu de quelconque part qu’il soit provenu. Je lui fais bonbm que si sur ce reçu il paye tout le dépensé, le recteur lui donnera tout compté et rabattubndix écus par-dessusbo. […] C’est un beau parti, nommément à un misérablebr, tel que doit être ce criminateurbs : car un homme d’honneur et de moyenbt n’aura jamais mis la main à la plume pour publier ces si puantes bourdes et tacher à plaisir la renommée de ceux desquels il n’a jamais reçu déplaisir. […] Les jésuites reçoivent l’appui politique du consulat et s’engagent à contribuer à la gloire culturelle et littéraire de la ville.

189. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Votre Altesse en a reçu de si belles instructions, qu’elle est persuadée que l’homme n’a point été créé à l’image et ressemblance de Dieu, pour se plaire à des jeux qui ne servent qu’à effacer ces traits divins, par les mauvaises impressions que l’on y reçoit. […] Il reçut une grande consolation de l’entretien qu’il eut avec ce S.  […] François de Sales ; il ne le put recevoir. […] Y a-t-il rien de plus doux que de mourir pour aller recevoir la récompense de ses travaux ? […] , peuvent recevoir les Princes des personnes infâmes ?

190. (1647) Traité des théâtres pp. -

Par la grâce de Dieu nous sommes Chrétiens, et en tant que tels avons reçu le Sacré sceau du Baptême. […] Il est connu que cette note d’infamie emportaitbe que ceux qui en étaient marqués ne pussent tester, ni être reçus en témoignage, ni être admis à aucune charge publique. […] Les Commandements de Dieu doivent être reçus nuement, et sans nulle enquête : Mais quant à tout ce que les hommes peuvent ordonner, il faut que nous examinions s’il est de Dieu. […] Mais comme cet Ancien ne reçut point cette excuse, nous ne l’admettons non plus aujourd’hui, et disons deux choses à ceux qui nous en veulent payer. […] Nous avons reçu la déposition de plusieurs des Pères les plus célèbres, qui d’une voix, se sont écriés contre eux, et les ont accusés de dissolution, et d’en donner les leçonsfq. 9.

191. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur. […] Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

192. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Est obligé de les abolir, 119 Argent, ne doit point en recevoir des Comédiens, 291 Arnobe contraire aux Spectacles, 155. […] Il n’y en eut presque plus dans le quinzième siècle, 210 V Valentinien I. défend aux Gouverneurs les Spectacles, 108 Valère Maxime condamne les Spectacles ; loue les Marseillais de ne point recevoir les Mimes, 139 Verus Lucius Empereur, aime les Histrions, 64 Vespasien Empereur se déclare pour les Comédiens, 59 Vierges Chrétiennes, quel était leur habit, 109 Université de Paris, ses Règlements sur les Pièces de Théâtre, 250. 284 Fin de la Table des Matières contenues en ce Volume APPROBATION.

193. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

C’est pour cela qu’ils étaient tellement en horreur parmi les Romains, que non seulement ils étaient privés des honneurs auxquels les Citoyens pouvaient aspirer ; mais encore ils étaient marqués par les Censeurs, d’une marque qui les rendait infâmes : c’était aussi pourquoi Saint Cyprien ne voulait pas qu’on les reçût à la participation des Sacrements ; et l’Eglise assemblée au sixième Concile général, qui est le troisième de Constantinople en 681. a défendu à tous Ecclésiastiques soit réguliers ou séculiers, de se trouver jamais aux jeux publics et spectacles, et que s’ils sont convaincus d’y avoir assisté, ils soient excommuniés et privés de toutes charges en l’EgliseCanon 23. […] « Vous mourrez comme des hommes », ajoute le Prophète parlant aux Juges, comme s’il disait, vous ne mourrez pas comme Juges, comme Pasteurs et Supérieurs des autres, mais comme hommes qui n’aurez aucune autorité non plus que le dernier des mortels, et qui serez traités avec toute sorte de mépris, de confusion et de peines, parce que la grandeur du châtiment se prendra de la grandeur des grâces que vous aurez reçues : le haut rang que vous tenez dans le monde ne vous exemptera ni de la mort, ni du jugement, ni des tourments qui sont préparés à ceux qui président, et qui ont abusé de leur autorité, comme font les Juges qui préfèrent la satisfaction d’un Tabarin, d’un Jodelet, et d’un faquin, à la gloire de Dieu, à l’honneur de son Eglise, et au salut des âmes qui sont le prix du Sang de Jésus-Christ : Pensez-y, Messieurs, il y va de vôtre éternité.

194. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Nous ne recevons point , dit-il, la Tragédie, ni la Comédie dans notre ville.

195. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

« Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des spectacles publics où les pères et mères ont l’imprudence de les conduire.

196. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Autres reçoivent le son de la voix, de façon qu’étant épandue par tout le lieu, elle s’évanouit tout incontinent et se perd, sans aucune formation ou signification de parole, qu’on puisse entendre.

197. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Ce Concile défend de recevoir un comédien qui veut se faire chrétien, si auparavant il n’a pas renoncé à son métier ; & s’il y retourne après sa conversion, il ordonne de l’éxcommunier. […] Aussi Salvien, auteur du cinquieme Siécle, (Salvien de Marseilles, qu’on nommoit le pere des Evêques) assure-t-il, que de son tems, personne n’étoit reçu au Baptême, s’il ne renonçoit auparavant aux spectacles, comme aux pompes du Démon. […] à chasser les Comédiens, & à défendre aux hôtelliers & à tous autres, sous de grieves peines, de les recevoir chez eux. […] Etes-vous de fer, ou de pierre, pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure, des paroles, du chant & des gestes des Comédiennes ?  […] êtes-vous donc de fer ou de pierre, pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure, des paroles, du chant & des gestes des Comédiennes ?

198. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

C’est par ce Passage d’un Ecrivain si grave, qu’on croit découvrir l’origine d’un Acteur, qui portant le nom bizarre d’Arlequin, est couvert d’un habit qui n’a aucun rapport à l’habit d’aucune Nation, & est un mélange de morceaux de drap, de différentes couleurs, coupés en triangles ; Baladin qui porte un petit chapeau sur une tête rasée, un masque dont le nez est écrasé, &, comme le Planipes des Romains, a des souliers sans talons ; Acteur principal d’un Spectacle dont le langage est aussi bigarré que son habit, puisque les Acteurs y doivent parler différens idiomes, le Vénitien, le Boulonnois, le Bergamasche, le Florentin ; Mime dans son jeu comme dans son habit, puisque le Mime (comme on le voit dans un Passage d’Apulée) étoit vétu centuncuculo d’un habit de piéces & de morceaux, Personnage qui est toujours prêt à recevoir des soufflets, suivant un Passage du Traité de Tertulien sur les Spectacles, faciem suam contumeliis alaparum objicit. […] Nos fameuses Piéces furent mieux reçues par d’autres Peuples : traduites chez les Italiens, elles parurent sur leurs Théâtres, & y firent oublier toutes celles que Crescembeni appelloit des merveilles. […] Il brilla par plusieurs autres Ouvrages, & s’acquit un si grand nom, que l’honneur singulier qu’il reçut après sa mort, mérite d’être rapporté, pour faire voir que les Muses doivent être favorables à une Nation où elles sont si honorées.

199. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Je reconnus bientôt que vous suiviez le grand courant des idées reçues par les Partisans du Théâtre. […] Pour ne pas trop se raidir contre les usages reçus, il consent néanmoins qu’on fasse apprendre à danser aux jeunes filles, après leur avoir choisi un Maître d’une vertu reconnue. […] Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions.

200. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Si votre maxime est reçue, il ne faudra plus non seulement voir représenter ni Comédie ni Tragédie, mais il n’en faudra plus lire aucune ; il ne faudra plus lire ni Terence, ni Sophocle, ni Homère, ni Virgile, ni Théocrite : et voilà ce que demandait Julien l’Apostat, et qui lui attira cette épouvantable diffamation de la part des Pères de l’Eglise.

201. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Il n'en est point où les mœurs ne reçoivent quelque atteinte.

202. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Se dit d'un soldat qui reçoit sa solde sans faire son service.

203. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Si on trouvait dans l’Antiquité un Poème comme Armide ou comme Atys, avec idolâtrie il serait reçu ; mais Quinault était modernej.

204. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » En l’année 1584, le même Parlement par un Arrêt de la Chambre des Vacations donné sur la Requête de Monsieur le Procureur Général, fit défenses aux Comédiens qui étaient pour lors à l’Hôtel de Cluny près des Mathurins, de jouer leur Comédies et de faire aucune assemblée en quelque lieu et Faubourg que ce fût, et au Collège de les recevoir à peine de mille livres d’amende. […] La seconde, quand il y aurait quelque chose de libre dans le corps de la Pièce, ou dans ce qui la finit, cela ne pourrait rendre la Comédie mauvaise, que par rapport à ceux à qui elle serait une occasion prochaine de péché, et non pas à l’égard de ceux qui vont à la Comédie, sans en recevoir aucune impression, ni sans en remporter aucune mauvaise idée, et qui par conséquent sont hors de danger de péché. […] Le Rituel de Châlons-sur-Marne, de l’année 1649, page 12, défend de recevoir pour parrains du baptême les pécheurs publics ou les personnes infâmes : comme les Femmes de mauvaise vie, les Concubinaires, les Comédiens, etc. […] Cet Archevêque, dit95 « le Synodicon de l’Eglise de Paris, fit des Statuts très saints, et particulièrement de ne point recevoir à la participation des Sacrements, et de priver de la sépulture Ecclésiastique les Comédiens qui n’auraient pas voulu renoncer à leur profession infâme et indigne d’un Chrétien. […]  » Et au Titre du Sacrement de l’Ordre page 343 et 34497. « Voici quels sont ceux qui ont des empêchements pour recevoir les Ordres, les Usuriers publics, les Farceurs, Bateleurs, Comédiens, les Infâmes, etc. » Le Rituel de Bayeux de l’année 1687, page 1687, compte parmi les pécheurs publics et infâmes, ceux qui s’appellent Comédiens et Bateleurs.

205. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Gesner, fils d’un Imprimeur & Imprimeur lui-même, a reçu une éducation conforme à son état : son goût l’a fait monter au Parnasse. […] Le Tasse étoit un homme savant ; un écrivain éloquent, un courtisan poli ; il avoit une imagination brillante, un génie fécond, un esprit d’ordre, un style coulant, une grande facilité à faire des vers, & de bons vers, il méritoit sa réputation littéraire, & la couronne poëtique, qu’on lui avoit décernée, & qu’une mort précipitée l’empêcha de recevoir. […] Tout cela est plein de finesse & de gaieté ; au reste bien reçu dans le monde. […] Ce fretillement, cette fraternité avec Chaulieu & Voltaire, cette Muse vive & gentille, montrent l’idée qu’en avoit le monde, & ne font l’éloge des mœurs, de la religion, de la sagesse, ni de l’Ambassadeur, ni de l’Ecclésiastique, ni de l’Evêque qui l’initia, ni de l’Evêque qui le députa, ni de l’Académie qui le reçut, ni des Journalistes qui en ont fait le panégyrique.

206. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Requéraient les suppliants les recevoir appelants de ladite permission du Lieutenant civil, si aucune y a d’exercer et jouer comédies audit jeu de paume de la Fontaine, en ladite rue Michel-le-Comte, comme rendue sans avoir ouï les suppliants, tenus pour bien relevés ; cependant défenses audit Avenet de plus permettre ledit exercice audit jeu de paume, et auxdits Comédiens d’y faire aucun exercice, et qu’ils videront dudit lieu, à peine de prison, et de quatre mille livres d’amende applicable à œuvres piesh, et commission pour informer des insolences, voies de fait et vols commis a l’occasion de l’exercice des dits Comédiens, pour être contre l’introducteur tous dommages et intérêts répétés. Conclusions du Procureur du Roi, et tout considéré, « La Cour ayant égard à ladite requête, a reçu les suppliants appelants, et en conséquence ordonne que sur ledit appel les parties auront audience au premier jour d’après Quasimodo, et cependant a fait inhibitions et défenses aux Comédiens de faire aucun exercice de comédien audit jeu de paume de la Fontaine jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné. ». […] Ce n’est que peu à peu, à mesure que l’esprit de frivolité et le goût du vice ont pris le dessus, qu’on a souffert, après bien des oppositions des voisins, et des gens de bien, que la folie et le scandale eussent des établissements fixes et des maisons publiques, où tout le monde fût reçu et invité à en aller prendre des leçons et voir des exemples. […] Si les hôpitaux reçoivent la portion du profit que les Comédiens leur donnent, et même quelquefois des aumônes, il en est comme des impositions sur les femmes débauchées, comme de l’argent volé dont on ne connaît pas le maître, comme des restitutions des usuriers : tout cela doit être employé en bonnes œuvres.

207. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Son livre eût-il été reçu & son travail récompensé, s’il eut par, lé autrement d’un citoyen si célebre ? […] On croit qu’il à formé le mot Egoïsme pour tourner ce défaut en ridicule ; & il est vrai que ce mot aujourd’hui reçu ne se trouve point dans les Auteurs qui ont écrit avant lui. […] Elles ont un habit pour l’Eglise, un autre pour aller dans la ville & les compagnie, où elles sont parfaitement bien reçues, à cause de la galanterie dont elles font profession. […] La ville entretient les comédiens, & tout l’argent qu’on reçoit à la porte est distribué aux pauvres. […] Cette satyre quoique amere n’a pas été mal reçue, au contraire on a profité de ses sages avis, on s’est corrigé.

208. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Je n’ai rien eu à démêler avec eux, Dieu-merci ; ce n’est donc point par vengeance secrette que je les attaque, c’est à cause du tort que leur domination fait à l’Art Dramatique : quoiqu’à bien considérer, pourquoi craindre les décrets d’un aréopage qui a refusé Mérope, qu’on a obligé de recevoir la Métromanie ? […] En effet, ce sont des gens, la plupart sans études, sans connoissances, sans esprit ; & l’axiome reçu ne mo dat quod non habet, a lieu ici plus que jamais.

209. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Il faut, dit saint Clement, que les fidèles reçoivent avec respect la connaissance des volontés de Dieu de la bouche de leur Evêque, qu’ils demandent au Prêtre les avis nécessaires pour parvenir un jour à l’éternité bienheureuse qu’ils espèrent, et qu’ils apprennent des Diacres les règles de la discipline Ecclésiastique. […] Mais il faut que les puissances séculières se joignent au zèle de l’Evêque ; car comme dit saint Isidore, celui qui est en autorité dans le monde n’a pas reçu ce pouvoir en vain.

210. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

L’on ne doit donc pas ainsi recevoir les Comédiens à la Sainte Communion ? […] ordonna qu’on les exposât aux bêtes féroces, et par tout le droit Romain ils sont déclarés infâmes, c’est-à-dire, indignes d’être reçus en témoignage, ni d’exercer Offices publics.

211. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

Le feu impur perce jusques dans les déserts ; sa chaleur se fait sentir dans les retraites les plus profondes ; & eux nouveaux prodiges, au milieu de la licence du Spectacle, ouvrant leurs oreilles & leurs yeux à des paroles, à des objets qui blessent la pudeur, n’en reçoivent pas la moindre impression !

212. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Les meilleurs remédes n’opérent que sur un tempérament préparé à en recevoir l’administration. […] On ne doit point détruire les Fables reçues, mais on peut manier avec habileté les incidens sans changer le fond de la chose. […] Chaque hôte seroit tenu de ne recevoir pour locataires que ceux à qui les Commissaires auroient donné des billets de logement à lui adressés. […] Les Prêtres et; les Lévites dansoient toutes les fois que le peuple de Dieu avoit reçu de lui quelque bienfait signalé. […] Mais, dit-on, ils s’en amusent, ils n’en reçoivent aucun produit ; c’est au contraire une dépense pour eux.

213. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Pouvoit-elle le recevoir & le couronner, après avoir fait prêcher & venant d’entendre celui de S. […] Afin de prévenir par la suite de pareils écarts, S.M. ordonne que l’article 6 du règlement fait en 1671 par l’Académie Françoise, à l’occasion des discours qui doivent concourir pour le prix d’éloquence, & qui porte qu’on n’en recevra aucun qui n’ait une approbation signée de deux Docteurs de la Faculté de Paris, & y résident actuellement, sera ponctuellement observé. […] On n’y mettra point M. de Languet, Archevêque de Sens, Académicien encore, qui à la réception de M. de Marivaux, parlant à la tête & au nom de l’Académie assemblée, en qualité de Directeur, fit une sortie si vive contre le Théatre & les pieces du nouveau reçu, qui pourtant n’avoit jamais parlé aussi indécemment que Moliere, & n’avoir jamais paru sur la scène. […] Le Roi a voulu prévenir ces scandales, en renouvelant le règlement que s’étoit fait l’Académie elle-même, & qu’elle avoit jusqu’alors observé, de ne recevoir de discours qui n’ait une approbation signée de deux Docteurs en théologie, règlement si chrétien & si sage, conforme à l’intention du fondateur du prix, qui n’a voulu accorder ses largesses qu’à des discours pieux. […] Hypocrite détestable, d’abord apostat du paganisme, jusqu’à recevoir le baptême, & entrer dans le Clergé, ensuite apostat du christianisme, jusqu’à se faire grand Pontife de Jupiter, & lui offrir des sacrifices, écrire contre Jesus-Christ, & persécuter les Chrétiens.

214. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Ainsi quand un Comédien fait les plaintes dont nous venons de parler, qu’il craigne qu’on ne lui dise : « Les Auteurs abondent chez vous ; recevez-les, vous le devez.

215. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65

Six infirmes, boiteux, aveugles, ou estropiés qui sont guéris, dites-vous, et qui prennent une nouvelle vigueur pour danser à l’honneur de celui de qui ils ont reçu un si bon office.

216. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Sur ces principes ceux qui frequentent les spectacles méritent-ils de recevoir l'absolution quand ils se présentent au Tribunal de la Pénitence ?

217. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie.

218. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Quand un homme ne peut croire ce qu’il trouve absurde, ce n’est pas sa faute, c’est celle de sa raison ; et; comment concevrai-je que Dieu le punisse de ne s’être pas fait un entendement contraire à celui qu’il a reçu de lui ?

219. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

NOUS avons vu en bien des endroits de cet ouvrage, combien l’amour, qu’on a la fureur d’introduire dans toutes les piéces de théatre, est dangereux pour les mœurs, & contraire au bon goût ; j’ajoute qu’il y est ordinairement ridicule, accompagné de circonstances, qui en forçant la nature, & choquant la vraissemblance, le rendent absurde ; mais on pardonne tout à l’amour, de quelque maniere qu’il se présente, il est toujours bien reçu, il faut à quelque prix que ce soit lui trouver par-tout une place. […] Une troupe munie d’un tel privilége, peut dire à la France entiere, nous ne voulons vous donner qu’une ou deux nouveautés, vous serez forcé de les prendre dans le genre qu’il nous plaira ; voulez-vous rire, nous voulons que vous pleuriez ; voulez vous pleurer, nous vous forcerons à rire, (Ces absurdités font rire & pleurer, choisissez ;) nous recevons ces mauvaises piéces, & rejettons les bonnes, dégoûtons les auteurs, enchaînons le génie du sieur Caihava. […] Que ce soit une vertu, ou un crime ; un acte héroïque, ou une bassesse ; que ce soit des Rois, des Ministres, des Guerriers, des Réligieux, comme dans Cominge, Euphemie, Ericie, Melanie. que ce soit un malheur imprévu, ou préparé ; un renversement de fortune ou une mort ; qu’on se la donne ou qu’on la reçoive : qu’elle soit accompagnée de tourment, ou sans douleur, que ce soit haine, ou vengeance, ambition, amour, jalousie, transport ; ou la soi dans les Martirs, la charité pour les malheureux, la discretion, & le silence, ou le hazard des circonstances, &c. […] Ce systeme dramatique, s’il étoit reçu, & goûté par la nation, ne serviroit qu’à exciter les passions les plus violentes, dans les deux sexes, & à renouveller les horreurs des Cirques, aussi opposées à l’humanité qu’au Christianisme ; à accabler de douleur & de crainte sous prétexte de plaisir ; à attirer l’homme hors de lui-même, à le jetter dans l’ivresse, le rendre comme insensé, pour l’amuser, & dans la vérité ne lui procurer aucun plaisir, rien ne plaît s’il passe les bornes de la nature. […] Il est surprenant qu’on aye osé proposer, & il le seroit beaucoup qu’on reçut ce systeme inhumain dans un siécle philosophe, où on ne parle que d’humanité & de bienfaisance, & qu’on en vint jusqu’à en faire un plaisir, qui jamais ne pourra plaire qu’à des mauvais cœurs.

220. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

On verra, dit-elle, que les femmes du peuple valent bien pour le moins les femmes les plus distinguées ; je bâtirai un temple à la pudicité Plebeyenne, où on ne recevra que des Plebeyennes au-dessus de tout soupçon. […] Aucune histoire ne dit que les actrices aient jamais demandé d’être reçues dans ces temples. […] Formés ainsi de la main de Thalie & de Melpomene, ces habiles éleves vont porter par-tout, & mettre en pratique les savantes leçons qu’ils y ont reçues. […] Ses leçons & ses exemples sont bien reçus du parterre. […] L’inspiration divine dans les unes, les principes reçus de leur religion dans les autres, peuvent seuls excuser, & même faire admirer ce desespoit.

221. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

L’Abbé de Monville, qui sentoit l’indécence de ses tableaux profânes, & le danger du salut qu’ils sont couvrir, tâche de se rassurer sur le salut de Mignard, en disant que plusieurs années avant sa mort il y avoit absolument renoncé, & ne s’occupoit plus que des sujets sacrés, & qu’enfin il reçut les derniers Sacremens dans des grands sentimens de piété. […] Dans un autre pot-pourri de prédictions, au commencement du regne de Louis XVI, dont les papiers publics ont fait un grand étalage, & qui n’est qu’une répétition déguisée de l’ancien vaudeville, Et tout s’en va cahin, caha, & de vingt autres que Panard & les Italiens ont fait en divers temps, on trouve ce couplet : Désormais l’acteur, loin de trancher d’un ton de prince, sans air protecteur, recevra le modeste auteur ; Chloé, qu’on vit si mince, dans son éclat, se souviendra des sabots que jadis en Province elle porta, & n’attendra pas pour se corriger qu’on la pince , &c. […] de Buffon, homme vraiment éloquent, répondant à M. le Maréchal de Duras, lorsque ce Seigneur fut reçu à l’Académie Françoise, fait une réflexion contre les sujets de nos tragédies, que nous avons souvent faite. […] Elles ne peuvent intéresser que le vice, & mettre à découvert la turpitude de la mere qui donne sa fille, de Moliere qui l’épouse, & de la fille qui le reçoit pour mari. […] La servante subornée demande son congé, se repent, reçoit secrettement l’hypocrite, le dupe, lui enleve son manteau, le donne au comédien, lâche le suborneur, & tout cela dans un quart d’heure.

222. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Pour se débarrasser du soin de recevoir des Ambassadeurs, il alla demeurer trois mois a Lyon, y passa son temps à acheter, à un prix exhorbitant, des petits chiens, des singes & des perroquets, alors fort rares, & établit avec de gros appointemens une multitude d’hommes & de femmes pour en avoir soin. […] Une passion violente le transporte à la vue de ce qu’on étale à ses yeux ; il donne des fêtes, se livre à la joie, se prépare au dernier crime ; enseveli dans l’ivresse, il reçoit le coup de la mort. […] La passion renverse tous l’édifice que l’hypocrisie voudroit étayer ; chaque vertu au coutraire lui donne son prix & en reçoit son ornement ; c’est un tissu de pierres précieuses que sa main enchasse & distribue dans un beau jour, elles forment la physionomie de la vertu, pour ainsi dire, la douceur, l’humilité, la patience, la charité, le recueillement, la simplicité, la chasteté, la prudence ; on voit tout d’un coup d’œil sur un visage modeste, il peint de l’abondance du cœur, il développe tout le cœur ; la passion le dérange & le trahit. […] C’est à Dieu qu’il faut demander, c’ost de sa main qu’il faut recevoir un mari ou une femme selon son cœur, si l’on veut que le mariage soit heureux. […] La voila cette Actrice portant la scene dans l’Eglise, qui y joue le même rôle que sur le théatre, assise sur l’Autel de son fauteuil, elle prend la place de Dieu, elle étale ses ornemens & ses graces, se présente à l’adoration de tout le monde, attire tous les regards, s’attache tous les cœurs, reçoit tous les hommages ; on ne pense qu’à elle, on n’admire, on ne loue, on n’encense qu’elle, hélas !

223. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

 » , qui ont quelque tache d’infamie, c’est-à-dire, les Comédiens, et autres gens de profession honteuse, ne seront point reçus à former aucune accusation. […]  » Dans le même Manuel au titre des dispositions pour recevoir les Ordres, on lit ces mots Ibid. […]  » , qui ont pour les spectacles un empressement qui va jusqu’à la folie ; qui disent, nous la regardons à la vérité, mais nous n’en recevons aucun dommage, soient attentifs à ce que je leur dis. […]  » Le Rituel de Châlons-sur-Marne de l’an 1649. page 12. défend de recevoir pour Parrains au Baptême les personnes publiques ou les personnes infâmes, comme les femmes de mauvaise vie, les Concubinaires, les Comédiens, etc. […] » voici quels sont ceux qui ont des empêchements pour recevoir les Ordres : Les usuriers publics, les Farceurs, Bateleurs, Comédiens, les infâmes, etc.

224. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

» De tous les Droicts assez entends l’affaire » Pour exploicter sans long temps pretendu » Au fonds d’enfer je puisse estre pendu » Si en brief temps je ne fais des merveilles » Puis qu’il convient que je souffle es oreilles » Bien tost mourront les coquins de Jesus. » Lucifer aiant partagé entre les Diables ses commissions, Sathan lui parla de la sorte : » Voy Lucifer tous Dyables sont enclins » Par tours souldains mouvemens & declins » Dessus les champs leur deuoir tres bien faire, » Mais au depart pour mieulx nous satisfaire » Ta patte estends sur nos groings dyabolicques » Pour confermer nos esprits drachoniques » Que recevons pour benediction Là même, folio 5. verso. […] Ces Spectacles de pieté parurent si beaux dans ces siecles ignorans, que l’on en faisoit les principaux ornemens des receptions des Princes quand ils entroient dans les Villes, & comme on chantoit Noël Noël, au lieu des cris de Vive le Roi, on representoit dans les ruës la Samaritaine, le mauvais Riche, la Passion de Jesus-Christ, & plusieurs autres Mysteres, pour recevoir nos Rois.

225. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Les partisans des Spectacles disoient à ce Père : nous y assistons, sans en recevoir aucune impression : spectamus quidem sed nil movemur. […] Le théâtre, leur dit-il, est un champ perfide ; pour être douces, les blessures qu’on y reçoit, n’en sont pas moins meurtrières, pernicies delicata, &c.

226. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Les partisans des Spectacles disoient à ce Père : nous y assistons, sans en recevoir aucune impression : Spectamus quidem sed nil movemur , Ah ! […] Le théâtre, leur dit-il, est un champ perfide ; pour être douces, les blessures qu’on y reçoit, n’en sont pas moins meurtriéres, pernicies delicata, &c.

227. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

« Quel est au fond l’esprit que le comédien reçoit de son état ? […] quand ce ne serait que par tant de regards qu’elles attirent, et par tous ceux qu’elles jettent, elles que leur sexe avait consacrées à la modestie, dont l’infirmité naturelle demandait la sûre retraite d’une maison bien réglée : et voilà qu’elles s’étalent elles-mêmes en plein théâtre avec tout l’attirail de la volupté, comme ces sirènes dont parle Isaïe, qui font leur demeure dans le temple de la volupté ; dont les regards sont mortels, et qui reçoivent de tous côtés, par les applaudissements qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent par leur chant. » Elles s’immolent à l’incontinence publique d’une manière plus dangereuse qu’on ne ferait dans les lieux qu’on n’ose nommer.

228. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Là le Négociant, victime d’une apparence illusoire, perd son bien s’il reçoit ces monnoyes, & la confiance publique, s’il les échange contre des valeurs réelles.

229. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

les temples de la volupté, dont les regards sont mortels, & qui reçoivent de tous côtés par les applaudissemens qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent par leur chant.

230. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Ces Fables néanmoins furent jouées dans Rome assez longtemps avant les Poèmes Dramatiques dont l'art ne fut connu du peuple Romain qu'au siècle de Plaute et de Névius, environ cent cinquante ans après les Jeux Scéniques, quand la Comédie et la Tragédie y fut reçue, qui sont la seconde et la troisième espèce des représentations honnêtes, qui furent depuis ajoutées à la pompe des Jeux publics.

231. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

Pour donc prouver quelque chose, et pour satisfaire à la première condition, d’abord il faudrait montrer, ou qu’il ne soit pas nuisible d’exciter les passions les plus dangereuses, ce qui est absurde ; ou qu’elles ne soient pas excitées par les délectables représentations qu’on en fait dans les comédies, ce qui répugne à l’expérience et à la fin même de ces représentations comme on a vu ; ou enfin que Saint Thomas ait été assez peu habile pour ne sentir pas qu’il n’y a rien de plus contagieux pour exciter les passions, particulièrement celle de l’amour, que les discours passionnés : ce qui serait la dernière des absurdités, et la plus aisée à convaincrez par les paroles de ce saint, si la chose pouvait recevoir le moindre doute.

232. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Que si l’Eglise de par-delà n’est pas suffisante, de nourrir et sustenter ceux qui ont disette, il se pourra retirer vers nous, pour recevoir par-deça ce qui lui sera nécessaire, tant pour son vivre, que pour s’entretenir : et que hors de l’Eglise il n’enseigne plus les autres, ce qui est abominable, et qui engendre la mort, mais que dedans l’Eglise il apprenne ce, qui est bon, et qui appartient à son salut.

233. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Racine ayant reçu une éducation toute sainte se relâcha bientôt de sa première ferveur : devenu sans peine, mais malheureusement pour lui, le prince des poètes tragiques, il fit longtemps retentir le théâtre des applaudissements que l’on y donnait à ses pièces.

234. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Augustin dont ce récit est tiré, & c’en fut assez pour faire à son cœur une plaie bien plus mortelle que celle qu’un des combattans venoit de recevoir….

235. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Bernard rapporte qu’Innocent II. « au retour de Liège voulut lui-même visiter Clairvaux, et que Sa Sainteté y fut reçue avec une extrême affection par les pauvres de Jésus Christ qui y habitaient, et qui n’allèrent pas au devant de lui parés d’ornements de pourpre et de soie, ni avec des livres d’Eglise dont la couverture fût d’or ou d’argent ; mais étant vêtus de gros drap portant une croix de bois mal polie, et ne témoignant pas leur contentement par le grand bruit des trompettes, ni par des acclamations et des cris de joie, mais en chantant doucement et modestement des Hymnes et des Cantiques.

236. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

La postérité saura peut-être la fin de ce Poète comédien, qui en jouant son malade imaginaire ou son médecin par force reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après et passa des plaisanteries du théâtre parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez »Luc, VI, 25.

237. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

L’esprit impur serait-il en possession de tant de chrétiens, s’ils n’allaient recevoir aux spectacles de funestes impressions qui, en éteignant dans leur cœur le goût de la piété, y allument le feu des plus fougueuses passions ?

238. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

On y mêle souvent des brocards et des paroles de risée et de moquerie sur les imperfections du prochain ; s’il est présent, il reçoit confusion et s’en sent désobligé quoiqu’il ne le témoigne pas ; s’il est absent, quelqu’un le lui rapporte, il en est piqué, et se résout d’en avoir la revanche : ce sont des allumettes de dissensions, de querelles, de haines, d’inimitiés et de duels.

239. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Coupables frénétiques, nous ne cessons de repousser la main charitable qui voudroit nous guérir ; & bien loin de recevoir le remede qu’elle nous offre, nous saisissons avec fureur, nous buvons à longs traits avec délices le poison subtil qui nous donne la mort. […] Si je les eusse connus, je les eusse connus, je les aurois empêché d’entrer dans l’Eglise : Ut eos à sacris vestibulis arceam  ; non pas cependant pour les en tenir toujours exclus ; mais pour leur faire sentir la griéveté de leur faute, les faire rentrer en eux-mêmes, & les recevoir ensuite, après qu’ils se seront corrigés : Non ut perpetuò soris maneant, sed tu correcti denuò redeant. […] Renversez ces lieux publiquement voués à la prostitution ; alors je verrai si je vous recevrai en témoignage. […] Et vous innocente Victime qui reposez sur cet Autel, je vous atteste, recevez les serments & la protestation que je vous fais : je serai, je suis innocent de la perte de ces ames, vous ne m’en demanderez point compte ?

240. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais qu’on les regarde, qu’on les observe à leur retour de ces scènes funestes, où leur innocence a reçu le premier ébranlement. […] Reparoissez dans ce siècle ; vous y verrez vos usages en honneur, vous n’y recevrez que des applaudissemens et des éloges. […] Mais je sais qu’aucun remède ne produira jamais d’effet solide et persévérant, tandis qu’il existera parmi nous un établissement autorisé, où l’imagination et le cœur reçoivent cette impulsion funeste qui prépare la dégradation des corps ; tandis qu’on verra dans chacune de nos villes ces troupes nombreuses d’histrions des deux sexes, qui avec des armes éprouvées contre la résistance des mœurs antiques, nous amènent une contagion composée du virus de toutes les nations ; qui couvrant une lépre hideuse sous des couleurs factices, provoquent l’imprudente incontinence d’une jeunesse étourdie et folâtre ; mettent publiquement à l’enchère la corruption physique et morale, et préludent à ce funeste triomphe par tous les artifices de la séduction…. […] Aujourd’hui c’est bien autre chose encore : une seule représentation vient de produire au jeune Westris 3000 guinées ; quoiqu’il prétende n’en avoir reçu que 1100.

241. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Sur quoi un Cardinal, soupçonné d’avoir dénoncé & procuré l’emprisonnement de quelques-uns, trouva affiché sur la porte de sa cellule, un écrit d’une main inconnue qui l’invite à aller recevoir les cinq cens écus promis au dénonciateur, qu’il a bien gagné. […] Il leur est assez difficile à l’un de donner & à l’autre de recevoir la bénédiction, & de faire les saluts d’étiquette, perce qu’ils sont fort près, & au prédicateurs de faire les gestes, sans donner quelques soufflets à Sa Grandeur, qui se tien en crosse & en mitre. […] On entame déjà la danse dans les maisons où l’on reçoit des pensionnaires. […] Mais devineroit-on qu’on y reçoive des femmes, que les femmes y interrogent les enfans, & leur fassent des argumens ; que de temps en temps les violons & les flûtes interrompent l’Exercice, & jouent un intermedes & qu’à la fin on y chante des airs d’opéra, on y exécute les plus belles danses, que le président homme grave & en dignité, y applaudisse, & fasse tenir le bal en sa présence.

242. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

C’est là que tous les jours Eve est séduite par le serpent, & Adam follement épris de sa femme reçoit le poison de sa main. […] Par toi-même bien-tôt conduite à l’opéra, De quel œil penses-tu que ta Sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces Héros à voix luxurieuse, Entendra ces discours sur l’amour seuls roulans, Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands, Saura d’eux qu’à l’amour, comme à son Dieu suprême, On doit immoler tout jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser enflammer, Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer, Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique. […] (c’est à peu près comme les Médecins qui font des traités de la matiere médicale), Portrait du bouffon Preville : Il reçut le grelot des mains de la folie. […] Porée Jesuite, qui avoit été son Professeur, & qui s’applaudissoit & gémissoit d’avoir formé un tel élève, dit en parlant de l’amour dans la tragédie d’Œdipe : Il n’y a presque pas d’amour dans ma piece, & par cette raison j’eus beaucoup de peine à la faire recevoir des Comédiens, & sur-tout des Actrices ; elles se moquerent de moi quand elles n’y virent point de rôle d’amoureuse.

243. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

là, graces à celle que vous avez reçue vous-même, vous avez pu leur servir de maître dans tous les genres. […] D’abord, je m’étois proposé d’aller vous communiquer de vive voix mes réflexions, mais elles sont en grand nombre, et j’ai craint d’en omettre quelques-unes ; j’ai appréhendé encore que, dans une conversation rapide et toujours superficielle, nous ne puissions, moi, approfondir la matière, vous, peser mes raisonnemens ; enfin, pour vous donner les lumières que vous consentez à recevoir de moi, il faut que je sois méthodique : tout m’a déterminé à écrire. […] Récemment encore j’ai été aux grands Danseurs, et j’ai vu d’abord le colérique, dont le valet André veut absolument avoir une jambe ou un bras cassé de la façon de son maître, parce qu’on lui a dit, qu’en ce cas il auroit une rente ; mauvaise imitation d’une Arlequinade plus sensée, dans laquelle Arlequin consent à recevoir quelques coups de trique sur le dos, moyennant qu’on lui paye une amende. […] Elles sont si utiles, que plusieurs d’entr’elles sont reçues gratis ; leur présence est le véritable assaisonnement de ce spectacle, elle tient lieu de l’esprit, de la finesse, de l’intérêt, qui manquent aux productions qui sont représentées.

244. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Il n’est donc pas nécessaire qu’il en ait par lui-même, il suffit qu’il soit propre à en recevoir, & que son ame s’embrase des flammes qui petillent dans l’ouvrage. […] Ils ont enchanté le spectateur, ils en ont reçu les plus grands applaudissemens ?

245. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Nul autre langage n’est reçu dans ces lieux de plaisirs. […] Ces faux Prophètes, qui s’étudient à ne dire jamais rien qui ne plaisent, et qui tâchent de se faire accroire à eux-mêmes que c’est l’esprit de Dieu qui les guide, seront-ils bien reçus à dire qu’ils ne pensaient pas qu’il y eût du mal d’assister quelquefois aux spectacles, quand le Seigneur leur demandera compte de tant de gens qui s’y seront perdus ?

246. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

On n’est pas longtemps à chérir ce que l’on voit représenté avec tant d’art ; le cœur ouvert à la séduction reçoit bientôt le trait qui le blesse ; et tel qui était chaste avant d’entrer au spectacle, n’en sort point sans cesser de l’être. […] « Voilà les leçons qu’on reçoit souvent aux spectacles, presque sans le vouloir.

247. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

D’ailleurs ce serait donner un grand avantage aux libertins, qui pourraient tourner en ridicule, à la Comédie, les mêmes choses qu’ils reçoivent dans les Temples avec une apparente soumission, et par le respect du lieu où elles sont dites, et par la révérence des personnes qui les disentc Mais posons que nos Docteurs abandonnent toutes les matières saintes à la liberté du Théâtre, faisons en sorte que les moins dévots les écoutent avec toute la docilité que peuvent avoir les personnes les plus soumises : il est certain que de la doctrine la plus sainte, des actions les plus Chrétiennes, et des vérités les plus utiles, on fera les Tragédies du monde qui plairont le moins. […] Si ce que je dis est fondé sur de bonnes et de solides raisons, il faut nous contenter de choses purement naturelles, mais extraordinaires ; et choisir en nos Héros des actions principales, qui soient reçues dans notre créance comme humaines, et qui nous donnent de l’admiration comme rares et élevées au-dessus des autres.

248. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Entraîné par la curiosité, Alype ouvre les yeux, et fait à son âme une plaie plus profonde que celle que reçoit le gladiateur. […] Vous avez bien fait de mépriser tous ces histrions, éveillez-vous entièrement, sentez que la divine Majesté ne peut être honorée par un métier qui déshonore ceux qui l’exercent, qu’on ne verra pas dans le ciel ces Dieux dont les adorateurs ne sont pas reçus au nombre de vos citoyens. […] La miséricorde de Dieu est si grande, qu’il reçoit à pénitence les plus grands pécheurs, non seulement ceux qui vont à la comédie, mais les Comédiens même.

249. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Il avoue ensuite qu’il avait fait une Dissertation Latine sur la Comédie, depuis dix ou douze ans, et qu’il y avait pris le parti de la justifier sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de jeunesse ; il déclare qu’on a ajoute à son Ecrit ce qu’il n’y avait pas énoncé, savoir l’Approbation tacite de Monseigneur de Paris, et l’air méprisant avec lequel on a traité les Rituels dans la Lettre du Théologien ; il reçoit avec soumission la discipline des Rituels, et la doctrine qui en fait le fondement. […] Il soutient qu’elle est supposée, qu’il a cherché partout sans l’avoir pu trouver ; qu’il n’est pas probable qu’un saint Evêque, tel qu’était saint Charles, ait fait une Ordonnance pour permettre la Comédie, lorsqu’on trouve le contraire dans le premier concile Provincial de Milan, où ce saint Archevêque parle avec ses Suffragants en ces termes : « Nous avons, dit-il, trouvé à propos d’exhorter les Princes et les Magistrats, de chasser de leurs Provinces les Comédiens, les Farceurs, les Bateleurs, et autres gens semblables de mauvaise vie, et de défendre aux Hôteliers et à tous autres sous de grièves peines, de les recevoir chez eux.  […] « Qu’à l’Amour comme au seul Dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même : Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer, Qu’on n’a reçu du Ciel un cœur que pour aimer, Et tous ces lieux communs de morale lubrique, Que Lully réchauffa du son de sa Musique. » Voilà les effets des Opéra et des Comédies de nos jours.

250. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

C’est ce qui fait espérer que Molière recevra ces Observations, d’autant plus volontiers, que la passion et l’intérêt n’y ont point de part : ce n’est pas un dessein formé de lui nuire, mais un désir de le servir : on n’en veut pas à sa personne, mais à son Athée : l’on ne porte point envie à son gain ni à sa réputation : ce n’est pas un sentiment particulier, c’est celui de tous les gens de bien, et il ne doit pas trouver mauvais que l’on défende publiquement les intérêts de Dieu, qu’il attaque ouvertement, et qu’un Chrétien témoigne de la douleur en voyant le Théâtre révolté contre l’Autel, la Farce aux prises avec l’Évangile, un Comédien qui se joue des Mystères, et qui fait raillerie de ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré dans la Religion. […] Et comme d’un côté Molière enseigne à corrompre la pudeur, il travaille de l’autre à lui ôter tous les secours qu’elle peut recevoir d’une véritable et solide piété. […] Et enfin sans m’ériger en Casuiste, je ne crois pas faire un jugement téméraire d’avancer, qu’il n’y a point d’homme si peu éclairé des lumières de la Foi, qui ayant vu cette Pièce, ou qui sachant ce qu’elle contient, puisse soutenir que Molière dans le dessein de la jouer, soit capable de la participation des Sacrements, qu’il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu’il soit digne de l’entrée de l’Église, après les anathèmes que les Conciles ont fulminés contre les Auteurs de Spectacles impudiques ou sacrilèges, que les Pères appellent les Naufrages de l’Innocence, et des attentats contre la Souveraineté de Dieu.

251. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

L’Abbé est si fort au-dessus de ces vains scrupules, qu’il a donné son théatre au public en un volume, & qu’il a fait valoir ce beau titre, pour être reçu à l’Académie ; les 40 ont aussi peu senti combien il est indécent, non-seulement de favoriser la comédie, mais de la favoriser dans un homme d’Eglise, que ce goût & ces ouvrages devoient exclure. […] Dezprez de Boissi a fait paroître en divers temps plusieurs lettres contre les spectacles, qui ont été très bien reçues, & le méritent. […] Le Curé surpris leur dit avant de les recevoir, crainte de quiproquo : Dites-moi qui de vous deux est la fille qui veut se marier. […] Ils jouoient au balon, non avec des raquettes, mais en mettant sur leur dos un cuir tendu & cortoyé comme un tambour, sur lequel ils avoient s’adresse de recevoir & de renvoyer la balle. […] Ce bal se tenoit en plein jour dans une plaine ; on y étoit plus à l’aise, tout le monde, sans distinction de noblesse, sans acheter des billets, y étoit bien reçu ; on entroit dans l’enceinte marquée, & deux à deux comme une procession.

252. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Elle allait doucement dans le fond des bosquets ; elle répètait à demi-voix le chant de l’oiseau dont elle recevait des leçons. […] Les Grecs recevaient les Sciences à demi-ébauchées, & les polissaient bien-tôt ; la musique eut le même sort. […] La plus-part des Empereurs Romains se piquaient d’être Musiciens ; ils chantaient en Public, & tiraient autant de vanité des applaudissemens qu’ils recevaient alors, que des honneurs du triomphe. […] Dès qu’elle fut reçue dans les Eglises, elle attirait une foule de Gentils, qui venaient satisfaire leur curiosité, & charmer leurs oreilles de ses sons harmonieux. […] Tandis que l’homme de Lettres languit, souvent dans l’obscurité, & dans le besoin, l’heureux musicien est chéri, caressé ; il reçoit tour-à-tour les faveurs des Grâces, & celles de Plutus.

253. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Mais quel tribut reçoit-elle ? […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point. […] Avec quelle reconnaissance ces mêmes Français ne recevraient-ils pas celui de la suppression des Spectacles des Boulevards & des Foires ? […] C’est là que la partie la plus considérable d’une Nation, celle qui, par état, guide nécessairement ou égare la multitude qui marche à sa suite, vient prendre ses principes, recevoir des exemples, contracter des habitudes. […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point.

254. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Comédie ayant enfin reçu des loix de la décence & du goût, la Parade cependant ne fut point absolument anéantie : elle ne pouvait l’être, parce qu’elle porte un caractère de vérité, & qu’elle peint vivement les mœurs du Peuple qui s’en amuse : elle fut seulement abandonnée à la populace, & reléguée dans les Foires, & sur le Théâtre des Charlatans, qui jouent souvent des Scènes bouffones, pour attirer un plus grand nombre d’acheteurs.

255. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Pour le reste de ses bévues et de ses sottises il en a reçu la confusion qu’il méritait par le jugement qu’a fait de son libelle l’Auteur des Nouvelles de la République des Lettres que votre fameux P.

256. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Il ne pouvait mieux exprimer l’effet de ces réjouissances, qu’en disant qu’elles donnent entrée « à une troupe de vices » : ce n’est rien, pour ainsi dire, en particulier ; et s’il y fallait remarquer précisément ce qui est mauvais, souvent on aurait peine à le faire : c’est le tout qui est dangereux ; c’est qu’on y trouve d’imperceptibles insinuations, des sentiments faibles et vicieux ; qu’on y donne un secret appât à cette intime disposition qui ramollit l’âme et ouvre le cœur à tout le sensible : on ne sait pas bien ce qu’on veut, mais enfin on veut vivre de la vie des sens et dans un spectacle où l’on n’est assemblé que pour le plaisir ; on est disposé du côté des acteurs à employer tout ce qui en donne et du côté des spectateurs à le recevoir.

257. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

Quoique l’ouvrage du P. le Brun fut très court, il fut bien reçu du Public ; mais l’Auteur peu content de cette ébauche, pensa dès lors à le perfectionner.

258. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Voici cette réplique : J’ai lu votre réponse, Monsieur, (je parle au Laïc,) et ne puis recevoir, comme vraies, les assertions qu’elle contient ; mais si j’ajoute, en ce moment, aux raisons que je donnais dans ma lettre à M. […] Vous m’apprenez qu’il en est autrement : je reçois avec reconnaissance l’instruction que vous me donnez.

259. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Mais elle a toujours pour celui qui la reçoit, le même dégré d’importance. […] J’ose assurer que de cent personnes qni ont reçu de l’éducation, il n’y en a pas dix en état de juger du style d’un ouvrage.

260. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Roscius, dont l’Histoire nous a conservé le nom, plûtôt pour marquer la foiblesse de ses admirateurs, que pour éterniser sa mémoire, reçut de Rome des applaudissemens, quelques bienfaits, & mourut Comédien. […] Ciceron qui le vit dans l’embarras, lui dit, en le raillant : Je vous aurois reçu auprès de moi, si je n’étois moi-même assis trop à l’étroit * : Se mocquant de Laberius & du grand nombre de Sénateurs que César avoit créés.

261. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Comment osez-vous fréquenter les Spectacles, s’écrie Salvien1, après avoir reçu le Baptême, vous n’ignorez pas que l’on y rencontre des représentations diaboliques, que le Théâtre est de l’invention du Prince des ténébres, & que sa fréquentation entraîne une sorte d’apostasie : confrontez ses maximes au symbole de la foi, conciliez ses mystéres avec ceux de la Religion, avec la participation des Sacremens ; pouvez-vous vous flatter d’y rencontrer Jesus-Christ ? […] Platon, le maître d’Aristote, est bien plus rigoureux, il a banni tout-à-fait le Théâtre de sa république : nous ne recevons, dit-il2, ni la Tragédie ni la Comédie en notre Ville, ce genre de poësie voluptueuse est capable de corrompre les gens de bien, par ce que n’excitant que la colere ou l’amour, ou quelqu’autre passion qu’elle arrose les mauvaises herbes qu’il falloit laisser entierement secher*.

262. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

En voyant, en entendant des choses impures, vous recevez des blessures mortelles, & vous n’y appliquez aucun remède ! Quelle doit être la corruption de votre ame, bien plus grande que ne le seroit celle du corps, puisque l’esprit est d’autant plus facile à recevoir l’impression du mal, qu’il l’aime & le désire !

263. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Un Poëte François dont la Piéce est mal reçue dans la premiere Représentation, espere un meilleur succès dans les suivantes : & s’il y est toujours malheureux, il espere que son Imprimeur lui fera rendre justice ; il n’en étoit pas de même d’un Poëte Grec. […] Le Théâtre d’Athénes ne recevoit presque d’autres Personnages, que les anciens Héros de la Grece : le nôtre reçoit dans sa vaste enceinte, les Héros de tous les tems, & de toutes les Nations, Hébreux, Grecs, Romains, Turcs, Persans, &c.

264. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Si l’amour condamnable de Ladislas reçoit le salaire qui lui est dû, la vertu de Cassandre n’est point exempte de reproches, et ne peut servir de modèle, parce que le Poète n’a pas donné à cette vertu la pureté et l’éclat nécessaire pour la rendre digne d’être admirée et d’être imitée. […] Je n’aurais pas même parlé de cette Tragédie, si Venceslas ne subsistait encore sur le Théâtre, pendant que les autres ouvrages de Rotrou sont abandonnés, et si de temps on n’en donnait la représentation : c’est apparemment par reconnaissance pour un ouvrage qui est du nombre de ceux dont la bonne Tragédie Française a reçu le ton, mais qu’elle a bien perfectionné depuis, surtout du côté des mœurs.

265. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Son Discours de réception y reçut les applaudissemens qu’il méritoit. […] Voici quels étoient les motifs de sa demande : « Je crois, dit-il, qu’un Poëte a autant de droit d’être reçu dans votre Maison qu’à la Comédie. […] Ainsi le masque est-il souvent reçu où l’homme seroit refusé. […] L’adultere n’est plus qu’un vieux mot de mauvais ton : ce qu’il désigne est reçu, accrédité, affiché même en cas de besoin. […] Les érudits en antiquité prétendent que ce fut d’un nommé Andron, Sicilien, que les Grecs en reçurent les premieres leçons.

266. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

En vain les Théologiens croyent-ils s’être assez rapprochés, & avoir suffisamment étendu leur charité, en établissant, que l’on peut tolérer ceux qui vont aux Spectacles ; & qu’à l’égard des Acteurs, dans les momens pressans, on est prêt à recevoir leur abjuration ; en vain d’autres Philosophes pensent-ils, d’après Pope, que tout est bien, tel qu’il soit, & qu’il faut des ombres au Tableau ; en vain la Politique croiroit-elle entrevoir, dans une innovation, quelques inconvéniens : il n’en est pas moins vrai, que de vouloir diffamer une Troupe de Gens à talens, que l’on reconnoît d’ailleurs être nécessaires, est une contradiction insoutenable, & qui ne peut pas long-tems subsister dans un Etat, dont le goût & les décisions sont des Loix pour toutes les autres Cours de l’Europe. […] Mais que l’on fasse attention que les Mandemens, ainsi que les Rituels, sont une conséquence nécessaire des sentimens reçus dans l’Eglise. […] Une Comédienne qui n’observeroit pas exactement les modes reçues à la Cour & à la Ville, & qui iroit au-delà, feroit une faute contre son état, & s’exposeroit à des désagrémens.

267. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Le second Couvent où on la met, n’est pas plus instruit ; on reçoit sans s’informer, de la main d’une étrangère, une fille unique de condition, dans la même ville. Les Supérieures, l’Evêque, qui en examine les Novices, sont aussi nonchalans ; on la reçoit sans dot, personne ne lui en a fait une, elle n’a aucun bien. […] Constance, tu reçois mon éternel adieu.

268. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. […] Je sais que ces deux petites Comédies ne peignent qu’une innocente tendresse dans l’amant ; mais l’amante fort des bornes, & des Représentations de ce genre, doivent être interdites aux jeunes filles dont on veut que le cœur ne reçoive des loix que d’une raison sage & soumise. […] il vient de recevoir une de tes Lettres ; il me l’a montrée : que j’en suis contente !

269. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Les femmes… A ce nom, le cœur s’attendrit, les oreilles s’ouvrent pour recevoir un son agréable, l’esprit s’éclaire et s’étend, … la vérité et le plaisir brillent devant vous, et leur flambeau vous montre le bonheur uni à la raison dans les plus beaux yeux du monde. […] Je confesse que l’artifice, la vanité, le despotisme, ont un peu altéré, dans ces souveraines, l’innocence de leur domination ; mais nous n’aurions pas ce reproche à leur faire, si nous nous étions conduits avec elles de façon à ne pas mériter nous-mêmes leurs reproches : l’amour n’a pas suffi pour nous rendre heureux ; le plaisir nous a rendu ingrats, la douceur nous a rendu téméraires ; nous avons voulu régner à notre tour ; ont-elles dû consentir à recevoir des fers ? […] En vérité, Monsieur, je n’oserais répondre sérieusement à tout cela, par respect pour le public, si son empressement pour tous vos écrits n’était pas tel que vos sentiments les plus erronés et les plus extraordinaires, reçoivent de votre célébrité le droit glorieux d’être combattus.

270. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des Spectacles publics, où les pères et les mères s’empressent de conduire leurs enfants de l’un et de l’autre sexe.

271. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

J’en contois à toutes, & j’en étois bien reçu. […] Le présent fut bien reçu ; les difficultés s’applanirent ; la paix fut bien-tôt faite. […] Les grands & les vrais principes de religion, qu’elle avoit reçus, & dont elle étoit sincerement pénétrée, lui faisoient craindre, tout ce qu’elle voyoit & entendoit. […] Vulcain le reçoit poliment, & lui donne les armes faites pour lui.

272. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Après les leçons que le clergé romain avait reçues pendant les orages de la révolution, les amis de la religion espéraient que l’Eglise, devenue gallicane (comme le demandait l’austère Bossuet), aurait modifié sa discipline et ses dogmes suivant les changements qu’ont apporté dans nos mœurs et dans nos croyances, la diffusion plus générale des lumières, la répartition plus étendue de l’aisance et de la richesse, et la conquête de la liberté qui a fait recouvrer à l’homme sa dignité. […] C’est la leçon d’égalité que tous les hommes, quels que soient leurs rangs et leur dignité, reçoivent par ces paroles qui accompagnent l’imposition des cendres : « O homme ! […] Il semblerait que, ne se fiant point à la justice de Dieu, et se servant du pouvoir qu’ils prétendent avoir reçu de lier dans le ciel ce qu’ils ont lié sur la terre, les prêtres veuillent par leur malédiction anticipée, usurpatrice, paralyser, anéantir les effets de la miséricorde divine. […] « Alors Jésus parla au peuple et à ses disciples, en leur disant : « Les scribes et les pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. » « Ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes, et ils ne veulent pas les remuer du bout du doigt. » « Ils aiment les premières places dans les festins, et les premières chaires dans les synagogues. » « Ils aiment qu’on les salue dans les places publiques, et que les hommes les appellent rabbin ou docteurs. » « Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; car vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous vous opposez encore à ceux qui désirent d’y entrer. » « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites parce que, sous prétexte de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves : c’est pour cela que vous recevrez un jugement plus rigoureux1. » « Malheur enfin à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, après qu’il l’est devenu, vous le rendez digne de l’enfer deux fois plus que vous !.

273. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Elle est reçue sans que ni le P. […] C'étaient les deux derniers reçus, car il fit profession : « Il fut enchaîné par des vœux éternels » le jour même qu'elle entra. […] Le pauvre Abbé est bien peu soigneux ; y a-t-il au monde un Supérieur de Communauté, qui après cinq ans ne sache pas le nomet le rang d'un Religieux qu'il a reçu : « lorsqu'à peine j'ai su votre rang, votre nom ». […] Qu'on loue, à la bonne heure, les vers, dont plusieurs en effet sont beaux, et qui séparés de la pièce, et ne servant pas à étayer et à masquer un édifice d'impiété, feraient honneur aux talents du Poète ; mais qu'on ose en exalter la religion, la morale, les bons effets, inviter l'Auteur à se livrer à ce genre de poésie, regretter que cette pièce ne soit pas reçue sur le théâtre, désirer qu'elle s'y établisse, il est fâcheux qu'une pareille inattention (et ce terme est bien doux) porte le sceau de l'autorité publique.

274. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

La vanité est si flattée d’un éloge quelconque, que tout excès est bien reçu. […] Ce dessein fut bien reçu ; on le jugea propre à polir l’esprit, & à exciter dans le cœur l’amour de le vertu. […] La singularité les fit recevoir. […] Nous voulions adresser nos Mémoires à l’Académie Françoise, persuadés qu’ayant autresfois soutenus des theses de Logique, vous en saviez assez pour être reçu dans cet illustre Corps, & pour y être loué depuis les pieds jusqu’à la tête à votre reception. […] Semblable au Cordonnier des fables de la Fontaine, qui en devenant riche, perdit toute sa gayeté, ne pouvoit plus chanter, se réjouir faire de bons souliers, & alla rendre à son bienfaiteur l’argent qu’il en avoit reçu, & se fit rendre sa liberté & sa joie, Corneille fit rapporter le bureau au Financier, se fit rendre sa verve avec sa table vermoulue.

275. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Né de parents beaucoup plus distingués par leur probité, que par leur fortune, j’ai reçu par leurs soins plus d’éducation, que leur médiocrité n’aurait dû les porter à m’en accorder ; leur tendresse généreuse et paternelle s’est privée du nécessaire pour me mettre en état de prendre un parti, qui me rendit plus heureux qu’ils ne l’ont jamais été. […] J’arrivai donc, je débutai avec succès ; mais j’avoue en même temps que je trouvai la troupe composée de sujets si méprisables pour les mœurs et les talents, que je me reprochai ma précipitation ; si j’avais des chagrins à essuyer d’une association pareille, j’en étais bien dédommagé par les bontés, les politesses généreuses que je recevais d’une bonne partie des Magistrats du Parlement de la Province et particulièrement de l’illustre et respectable famille de Mr. le President à Mortier de C. […] Cet accident et l’indigne conduite de la plupart de mes Camarades me déterminèrent à revenir à Paris, sans renoncer cependant au Théâtre, parce que je n’ignorais pas que la troupe que je quittais était la plus mauvaise du Royaume, je reçus bientôt un engagement pour la Cour de Bayreuth et j’y vins me convaincre que les bonnes mœurs, la probité, la conduite se peuvent très bien accorder avec le talent et le métier de Comédien, j’avoue en même temps que je n’ai pas trouvé la même pureté dans les troupes dans lesquelles j’ai été engagé depuis, mais j’y ai cependant trouvé toujours un bon nombre de sujets capables de justifier la bonne opinion que j’ai de ma profession. […] Il ne me reste donc plus qu’à faire des vœux pour qu’il plaise à nos Antagonistes d’avoir à notre égard moins de prévention et plus de charité, pour que les Comédiens puissent en France comme partout ailleurs se posterner librement aux pieds des Autels et remercier Dieu D’avoir reçu de lui le talent enchanteur De parler à l’esprit par l’organe du cœur. […] L’Actrice reçut du Héros un présent de dix mille écus.

276. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Les Peres les plus éclairez dans la connoissance des ressorts qui gouvernent nos ames, ne croyent pas que la vertu qui se trouveroit par rencontre dans ces combats, pust s’exempter d’y recevoir des playes mortelles, elle ne pouroit par consequent se resoudre d’y aller sans perir, puisque la seule volonté de prendre des plaisirs criminels est la perte actuelle de l’innocence, & des vertus. […] Deux Conciles d’Arles défendent de recevoir les Acteurs à la penitence, s’ils ne renoncent à une profession qui ne s’applique qu’à inspirer des crimes, & qui est coupable de tous ceux qu’elle fait, & qu’elle peut faire commettre. […] Pourquoy recevoir l’épée de la justice, si l’on ne s’en sert point contre ces ennemis declarez du Ciel, & de l’Estat ? […] Si vous entendez parler de ces Pieces condamnées avec tant de justice par les Peres, ayez autant de courage pour les empescher de paroistre, que vous en avez pour défendre les choses les plus indifferentes quand l’estat peut en recevoir du prejudice ; étouffez ces semences de la corruption & de la ruine des Estats, c’est un des meilleurs offices que vous soyez obligez de leur rendre ; faites reformer aussi celles qui doivent estre suspectes, c’est une partie considerable de cette obligation. […] Vous reconnoissez sans doute un Dieu pour vôtre Souverain ; vous ne doutez point que la majesté des Rois ne soit un rayon & une dépendence de cette souveraineté infinie de qui le neant mesme reçoit, respecte, & accomplit les ordres.

277. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ce contraste choque toutes les idées reçues. […] Saint Louis est canonisé, Henri a passé presque toute sa vie dans l’excommunication, bien méritée à cause de son hérésie, si bien reconnue qu’il en demanda & en reçut l’absolution à Rome par ses ambassadeurs. 2°. […] A peine a-t-il reçu la réponse, qu’il apprend que le duplicata du paquet intercepté en France, vient d’arriver, avec l’avis de la prise du premier courier. […] La députation suppose une supériorité, une dépendance qui détruit la souveraineté : ce Roi ne peut recevoir que les honneurs d’Ambassadeur & non de Roi, il doit céder le pas aux Princes particuliers & à quelques autres ambassadeurs, on lui donne des instructions & des ordres auxquels il doit se conformer, il est payé, il peut être révoqué, flétri, désavoué, il doit rendre compte de sa gestion. […] Tous les habitans qui étoient sortis dans la campagne, revinrent en passant dessous, pour recevoir les influences de cet astre, frappant la poitrine, se mettant à genoux, baisant dévotement la terre, demandant sa protection, & attribuant aux pieux exemples du Roi de Navarre les vertus de son sixieme arriere-petit-fils, qui rétablissoit le Parlement Béarnois.

278. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

A la commune voix veut-on qu’il se réduise, Et qu’il ne fasse pas éclater en tous lieux L’esprit contrariant qu’il a reçu des Cieux ? […] Combien d’autres au contraire, plus assidus aux prédications, conserveraient mieux les bonnes idées qu’ils y reçoivent, et en retireraient plus de fruit, s’ils n’étaient attirés aux spectacles par d’appât du plaisir ? […] Les spectateurs ne reçoivent que l’impression de la passion, et peu ou point de la règle de la passion. […] Quant aux Mandements qui ont paru au commencement de ce siècle, est-ce les détruire, que de dire qu’ils sont une suite des sentiments reçus dans l’Eglise ? […] Celles-ci font toujours plus d’effet, parce qu’elles sont prises sur notre air et sur nos manières ; que les personnes qu’elle nous représente sont faites comme celles avec qui nous vivons ; et que presque tout ce que nous y voyons, ou nous prépare à recevoir les impressions de quelque chose de semblable que nous trouverons bientôt, ou renouvelle celles que nous avons déjà reçues.

279. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Reçois le plus doux des baisers.

280. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Les pères contemplent leur fils, le frère est au fond et au bas du Théâtre, la sœur semblablement est présente : et est loisible d’enrichir et amplifier le Théâtre de dons et présents, afin que la mère soit présente, pour recevoir la tristesse et angoisse de la mort de son fils.

281. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

La plaie que les théâtres ont faite à la France n’est point encore fermée ; elle s’entretient et s’agrandit chaque jour par les leçons d’indépendance et d’insubordination qu’y reçoivent des hommes qui ne sont déjà que trop disposés à secouer le joug de l’obéissance.

282. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

On peut aussi peu le disputer au clergé ; Julien y fut admis, reçut les ordres mineurs & en remplit les fonctions avec édification, & bâtit une église à frais communs avec son frere Gallus, qui ne se démentit jamais. […] Mais, du centre de la bassesse & de l’ignominie où elle s’est dégradée, qu’on leve les yeux vers le plus grand roi qui fût alors dans le monde, le plus rempli de sa grandeur, le plus jaloux de son rang, pour ne pas dire le plus fier des hommes, & qui pendant près de quatre vingts ans a le mieux soutenu la majesté du trône ; il vient terminer ses jours, déposer ses lauriers & son diadême aux pieds de la veuve Scarron, adorer & recevoir dans ses bras les restes d’un vil poëte, aussi burlesque dans sa personne que dans ses vers Qui peut mesurer cette distance & comprendre cet anéantissement de la majesté royale.

283. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

J’avoue qu’il y a peu de personnes qui se connaissent en raisonnements ; et que c’est cause de cela qu’il faut les surprendre charitablement, pour leur faire recevoir la vérité : mais cela ne dispense pas un Orateur de la prouver solidement. […] Car il est certain que tout le secret de la Rhétorique consiste à réveiller de manière les traces principales du cerveau de l’auditeur, que plusieurs autre qu’on appelle accessoires se réveillent en même temps ; et qu’ainsi l’âme agréablement ébranlée par les idées qui en résultent, reconnaisse par un jugement favorable le plaisir qu’elle reçoit par le moyen du corps.

284. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Tout le monde est reçu pour les voir & pour les entendre ; soit qu’on regarde le lieu de l’assemblée, comme un endroit public ou une salle particuliere : l’alternative est une troisiéme circonstance exprimée dans la loi.

285. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Soyez assidus à vos paroisses, & vous y recevrez toutes les instructions, dont vous avez besoin sur une matiére, qui devient l’objet de leur zéle.

286. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Dieu qui verra nos cœurs touchés par ces images, Jusque dans nos plaisirs recevra nos hommages.

287. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

J’avoue que les sujets les plus extraordinaires peuvent instruire et divertir quand ils sont maniés par des mains savantes et heureuses ; mais peut-on douter que les matières Saintes quand elles tombent en de pareilles mains, puissent recevoir un tour assez agréable pour plaire et mieux encore pour édifier le Spectateur Chrétien.

288. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Petrarque est entré dans Rome sur un char de triomphe, aux acclamations du peuple Romain, comme les Scipions, les Paul Emile, le grand Pompée, il a reçu au Capitole la couronne poëtique ; il n’a tenu qu’à lui de la recevoir à Paris, où elle lui fut offerte en même tems. M. de Belloy vient de recevoir des honneurs fort approchans, un prix dramatique au théatre, de la part du Roi, la qualité de Bourgeois de Calais, une boîte d’or de la part des Echevins, un grand tableau, qui vaut bien une statue, placé dans l’hôtel de ville, lieu plus décent & plus honorable que les foyers de la comédie.

289. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Le Franc de Pompignan, ayant été reçu à l’Académie Françoise, fit à la reception un très-beau discours sur l’irréligion. […] Tout l’univers reçut un mensonge pieux, Et Julien passa pour un monstre odieux. […] A l’occasion du spectre qui sort du tombeau de Ninus, dans la tragédie de Sémiramis, que Voltaire avoit envoyée au Cardinal Quirini, & qui l’avoit reçue favorablemeut, voici ce qu’on dit des Catholiques & du Cardinal, l’un des plus savans du sacré College, d’ailleurs le plus honnête homme & le plus aimable, mais point Déiste.

290. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Dès le même jour je reçus de tous les quartiers de Paris plusieurs lettres dans lesquelles on me donnoit des adresses où je trouverois des personnes dont je serois satisfait, & qui viendroient à tout prix, &c. […] les Comédiens n’étoient-ils pas, comme Poisson, dans l’ivresse, quand ils l’ont reçue & jouée ? […] Autre coup de pinceau de sa main : la réflexion de l’Amour, qu’on ne veut recevoir parmi les Graces qu’en lui liant les pieds & les mains avec des guirlandes de fleurs : Cette proposition n’est qu’une petite simagrée de vertu, & une timidité de jeune fille, qui, à la faveur de la précaution qu’elle exige, cherche à se faire illusion sur la démarche qu’elle hasarde.

291. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

« Va contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs, ou tue. » Ils sont certainement trop conformes à la corruption du cœur humain, pour y être reçus avec indifference. […] Un Gentilhomme qui aurait reçu un affront, n’en sera-t-il pas touché en les entendant réciter par un bon Acteur ? […] On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tot se laisser emflammer ; Qu’on n’a reçu du Ciel un cœur que pour aimer. » Comme elles sont aidées par la corruption de la nature, et qu’elles ont avec cela devant les yeux quantité de mauvais exemples qui les portent à s’avancer dans le chemin de perdition, elles y font de grands progrès en peu de temps.

292. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Mais je ne m’arrête point à cela, et je crois que c’est seulement un préambule pour venir à votre but qui est de venger la poésie d’un affront que vous prétendez qu’elle a reçu. […] Aussi n’empêcherez-vous jamais par de telles suppositions qu’il ne soit véritable que tous les Religieux ont toujours été bien reçus à Port-Royal, et l’on n’a que trop de témoins de la charité et de la générosité avec laquelle on y a reçu les Jésuites mêmes, dans un temps où il semblait qu’ils n’y étaient venus que pour voir les marques funestes des maux qu’ils y ont faits, et pour insulter à l’affliction de ces pauvres filles.

293. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

La postérité saura peut-être la fin de ce poète Comédien, qui en jouant son malade imaginaire, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque les dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : ’Malheur à vous qui riez, vous pleurerez’. » C’est un jugement bien différent de celui de ses adorateurs, il est bien d’un autre poids. […] Les ordures des halles dans la bouche d’un Prince seraient-elles bien reçues ? […] 6.° La religion reçoit des coups dangereux jusques dans les pièces toutes Païennes.

294. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Qu’aurait pensé le Législateur, s’il les avait vus se mêler avec les Acteurs sur le théâtre, dans les coulisses, aux foyers (ce que jamais n’ont permis ni Athènes ni Rome païenne, avant les énormes dissolutions des Césars), s’il les eût vus recevoir dans leurs maisons, admettre à leur table, mener dans leurs voyages, à leurs maisons de campagne, cette engeance pernicieuse, si opposée à la sainteté de leur état ? […] Cette satire, énorme par sa longueur, insolente par ses horreurs contre une tête couronnée alliée à la maison royale, fut bien reçue par l’Antipape, irrité contre Jeanne, qui tenait pour Urbain son compétiteur, et par toute la France, qui s’était déclarée pour Clément. […] Cette galanterie, que la Clairon sans doute paya galamment, fut mal reçue du public, qui n’est pas galant et n’aime pas la magistrature galante.

295. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

La comédie, qui a eu dans Molière un père moins sage, a conservé et transmis jusqu’à nous l’héritage indécent qu’elle en a reçu. […] ) : « Ces satisfactions n’apaisent point une âme : Qui les reçoit, n’a rien ; qui les fait, se diffame ; Et de tous ces accords l’effet le plus commun, C’est de déshonorer deux hommes, au lieu d’un. » Je doute fort cependant que cette raison, qui aurait dû faire agir un Ministre pieux, ait en rien influé sur les démarches du Poète Prélat. […] Il fut agréé et imprimé, et bien reçu du public.

296. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Aux usages reçus il faut s'accommoder. […] C'est déjà les recevoir que d'en courir volontairement le risque. […] L'Encyclopédie, au contraire, cet élixir de sagesse, cette quintessence de religion et de vertu, se déclare hautement pour la comédie, fait le procès à Genève, parce qu'elle ne lui accorda jamais le droit de bourgeoisie, et à Rousseau qui s'obstine à ne pas recevoir dans sa patrie cette vertueuse citoyenne si propre à former les mœurs de ses habitants.

297. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

En vérité ces âmes si remplies de la joie du monde ne sont donc pas propres à recevoir ces consolations spirituelles, et les impressions salutaires de ce divin consolateur.

298. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

 » Berinthie néanmoins est considérée, applaudie, très bien reçue des personnes de marque ; et s’en va sans la moindre flétrissure, sans le moindre reproche au sujet de ses débordements. […] « Recevez ses froides caresses avec des bras de glace, et réservez votre flamme pour ceux qui viennent à vous pleins de flammes. […] et que ceux qui montaient sur le Théâtre pour divertir le peuple, recevaient dès là une marque d’infamie par un Edit exprès contre eux : Famosi sunt ex Edicto. […] Au lieu de remontrances et de reproches, ces malheureux ne reçoivent de vous que des éloges ! […] « Les leçons que vous recevez aux spectacles sont toutes différentes de celles que vous donne la vertu.

299. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Cette approbation générale, qu’il est sûr de recevoir en tout tems, dénote assez son mérite. […] Dès que le goût se relacha, dès que la frivolité vint s’emparer des têtes Françaises, toujours prêtes à la recevoir, il marqua l’instant de son triomphe, il osa se montrer au grand jour, & devint dans peu le Spectacle de la nation. » Voilà, je l’avoue, une critique à laquelle il est assez difficile de répondre.

300. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

entre lesquels quelquefois un homme est l’hostie, par le larcin du sacrificateur, lorsque le sang découlant du gosier de ce pauvre misérable, tout chaud et tout bouillant reçu dedans une coupe, est jeté sur la face de l’Idole, et cruellement bu, comme si elle avait soif : et entre les plaisirs et passe-temps, que prennent les Spectateurs, ils voient mourir quelques-uns, afin que par tel Spectacle sanglant, ils apprennent à exercer toute cruauté : comme si la rage et furie d'un chacun particulier ne lui suffît point, s’il ne l’apprenait même en public. […] Toutes les actions recevront leur loyer en l'autre monde (Dictionnaire de l'Académie).

301. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Ce corps ne recevra pas la sépulture chrétienne, et l’âme brillera d’un éclat céleste à côté du Dieu des chrétiens ! […] Je répéterai ici, qu’on a vu des papes et des cardinaux, instituer des théâtres, tant à Rome qu’en Italie, et en France : on a vu un abbé directeur de notre opéra, à Paris ; on a vu des capucins, des cordeliers, des augustins, demander l’aumône par placet, aux sociétés théâtrales, et la recevoir de nos comédiens bienfaisants : on a vu des religieux et des prêtres de l’église apostolique et romaine, prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.

302. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

On a donc tort de composer des Drames qui s’écartent des principes reçus, puisque ces principes sont fondés sur ce qu’éprouvent les hommes.

303. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

D'où il s'ensuit que ceux qui leur font des libéralités, ne pèchent point, et qu'au contraire ils font justice en les payant du service qu'ils en reçoivent, si ce n'est qu'ils y consument leur bien en de vaines profusions, ou qu'ils le donnent à des Bouffons qui ne s'emploient qu'à des divertissements illicites, parce que c'est entretenir et favoriser leur péché. » Je veux bien qu'en cet endroit S.

304. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

Encore que les saints pères n’approuvassent point qu’on fît rire, ils recevaient pourtant dans le discours la douceur, les agréments, les grâces Amb.

305. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Entendra ces discours sur l’amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer ; Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique ?

306. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Octobre 1588. et cette discipline n’a reçu depuis aucun changement.

307. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Voilà où la Réligion s’est réfugiée, elle est trop roturiere pour être reçue dans les appartemens, & trop peu élégante pour y figurer. […] Renfermées dans leurs maisons, elles reçoivent ceux qui viennent ; mais ne vont chercher personne, ne s’étalent point sur un théâtre, ne paroissent dans les rues que très-modestement couvertes. […] Permettre aux artistes de traiter ces sujets, recevoir, récompenser, exposer au Louvre ce que la vertu défend de regarder ; est-ce respecter les mœurs & la police ? […]  24, d’après le second Concile de Nicée, & tous ceux qui avoient condamné les Iconoclastes, enseignent que les images sont utiles pour enseigner les mystères, & confirmer les peuples dans la foi, & leur en rappeller le souvenir, qu’il en revient un grand fruit ; qu’on renouvelle la mémoire des graces & des bienfaits qu’on a reçu de Dieu ; que par la vue des miracles & des exemples des Saints, on est excité a imiter leur vertus, à adorer & aimer Dieu, à cultiver la piété.

308. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Gassendi l’a reçu comme un homme célèbre, accrédité, agréable, qui venoit passer un moment chez lui, & lui en faire passer d’agréables, comme on recevoit Dominique, & la compagnie qu’il y trouva étoit faite pour lui, comme lui pour elle. […] Une foule d’Auteurs dramatiques y ont été reçus, & on n’a jamais inscrit dans la liste le beau nom de Moliere. […] Infirme pendant plusieurs années, réduit à la diette blanche par les pieux excès de sa pénitence, il ne reçut aucun soulagement de la Faculté. […] Quelques Censeurs plus indulgens les ont quelquefois reçues.

309. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Cyprien, et aux autres Pères de l’Eglise qui ne vous flattent point, puisqu’ils n’ont point besoin de vous ; aux Pères à qui toute l’Eglise dit en la messe : Vos eslis lux mundi ; aux Pères qui lisaient et qui méditaient jour et nuit l’Ecriture, qui ont reçu le Saint-Esprit pour l’entendre, qui nous sont envoyés de Dieu, pour nous en donner l’intelligence, et qui reprennent aigrement ces folies ?

310. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ouvrir son âme aux cruelles, ou aux lascives idées de ce qui se joue sur les théâtres ; c’est la fermer aux inspirations de la grâce ; c’est perdre l’intégrité qui nous donne la vue de Dieu ; c’est n’avoir plus la confiance de nous approcher de son trône, de demander son secours, de recevoir ses lumières, et ses consolations comme ses enfants.

311. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

L’illustre Baronius, dont le témoignage est d’un si grand poids, dit qu’on ne peut expliquer combien au Concile de Trente la Doctrine de ce grand Docteur, reçut de louanges et d’acclamations de la part des Pères et des Théologiens qui y assistèrent ; et si vous en voulez davantage, je vous renvoie à Jean de saint Thomas et à Gonet, Théologiens célèbres de l’Ordre de saint Dominique, qui vous fourniront une infinité d’approbations pour autoriser la Doctrine de saint Thomas. […] Il ne faudrait pas remonter bien haut pour voir que la plus infâme de toutes les conditions était celle des Cabaretiers : ils n’étaient reçus ni en témoignage, ni même à intenter aucune Action pour le payement de ce qui leur était dû, tant on craignait de salir les Tribunaux en y parlant d’une profession si honteuse ; cependant ils ont aujourd’hui la qualité de Marchands de Vin, et travaillent à se faire incorporer parmi les Marchands que par distinction on appelle Honorables hommes, et dont on fait les Consuls et les Echevins, qui sont les premiers grades de la Bourgeoisie. […] Ils y sont si bien que la Comédie ne fait point dégénérer la Noblesse, Floridort, dont j’ai ouï parler comme du plus grand Comédien que la France ait eu, étant né Gentilhomme, n’en fut point jugé indigne par la Profession dont il était : et dans la recherche que l’on fit de la fausse Noblesse, il fut reçu par le Roi et son Conseil à faire preuve de la vérité de la sienne, qui par droit héréditaire a passé à sa postérité. […] , qui soutient qu’il est permis de tirer des vérités du sein des Fables Païennes, et que ce n’est au plus que recevoir des armes de ses propres ennemis. […] J’en excepte les Comédies qui se jouent en certains Pays, comme à Rome, à Venise, et dans toute l’Italie, où il est si ordinaire de voir des Religieux assister aux Spectacles, que cela est passé en coutume, et qu’il n’y a plus de scandale à donner ni à recevoir : de même qu’il n’y a point de mal pour eux de se trouver aux Comédies qui se jouent dans les Maisons Religieuses, ou dans les Collèges pour exercer la jeunesse, puisque c’est aussi un usage d’y voir sans scandale les Religieux des Ordres les plus austères.

312. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Je recevrais de lui la place de Livie (son épouse), Comme un moyen plus sûr d’attenter à sa vie. […] Le ciel entre nos mains a mis le sort de Rome. » Cinna aime éperdument la fille d’Auguste, et ne veut pas la recevoir de sa main, quand son père voudrait la lui donner : « La recevoir de lui me serait une gêne. […] « Brute eut trop de vertu pour tant d’inquiétude, Et ne soupçonna point sa main d’ingratitude, Et fut contre un Tyran d’autant plus animé Qu’il en reçut de biens, et qu’il s’en vit aimé. […] Sur ton autel sacré, Mars, reçois nos serments.

313. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

La comtesse comptoit des héros parmi ses ancêtres ; la beauté fut le moindre des dons qu’elle reçut de la nature ; supérieure à son sexe par l’assemblage de tous les talens qui forment le grand homme, l’Europe l’eût comptée parmi les premiers souverains, si sa naissance l’eut appellée au gouvernement d’un empire. […] Au lieu d’éclater en reproches vulgaires, il reçoit ses caresses avec un transport aussi vif & aussi sincere. […] Il lui fit le plus grand honneur que des histrions aient jamais reçus : il les introduisit dans les camps & les incorpora dans les armées ; les actrices devinrent amazones, il les traînoit avec lui dans ses opérations.

314. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

L’École des Femmes est moins révoltante ; c’est là une fille libre, ici une femme mariée qui s’oublie jusqu’à recevoir des lettres de son amant & lui donner des rendez-vous. […] c’est à elle seule à faire le procès, si le mari sauvage, ou trop régulier, ou trop économe, ne veut pas fournir au jeu, à la toilette, aux parties de plaisir ; s’il n’approuve la dissipation, l’amour du monde, le bal, le spectacle, la compagnie ; si maître chez lui, il ne veut pas souscrire à l’indépendance & recevoir le joug de la domination ; la seule inconstance, la diversité des goûts, la gêne bourgeoise de l’uion conjugale, l’ennui de l’uniformité, le ton du jour, &c. suffisent pour autoriser le divorce au tribunal de Thalie, & sous peine du ridicule l’arrêt souverain en est porté, & exécuté par provision. […] C’est de sa main qu’on doit recevoir une épouse : A Domino datur uxor prudens.

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