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206. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Racine a eu la sagesse de ne pas permettre des danses dans Esther, quoiqu’il y ait des chœurs de jeunes filles ; les Comédiens qui y mêlent des danses, s’éloignent de l’esprit de la piece. […] Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] La destination des Eglises à la gloire de Dieu, la majesté de son trône, la sainteté des mystères qu’on y célèbre, l’attention, le recueillement, la modestie qui doivent y regner, permettroient-elles ces folies ? […] A la Visitation, aux Bénédictins, &c. on ne permet pas aux Pensionnaires, de l’un ou de l’autre sexe, d’apprendre à danser ; ailleurs un Religieux, une Religieuse, sont présens aux leçons, & veillent sur le Maître à danser, qui très-souvent entremetteur d’une intrigue, porte les lettres, les paroles, les présens. […] Louis XIV, à qui pour le distraire du gouvernement, le Cardinal Mazarin faisoit goûter tous les plaisirs, rougit de s’être permis celui-ci.

207. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Permettez-moi de vous proposer mes doutes à cet égard. […] Or je vous demande, Monsieur, si, en bonne Philosophie & dans une matière aussi grave, il est permis d’asseoir un jugement sur de simples probabilités ; & si, en bon Logicien, vous pouvez traiter de Sociniens les Pasteurs de Genève, sur des écrits & des conversations où ils ne vous paroissent pas prendre beaucoup d’intérêt à la Trinité, &c.

208. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Mais qui en fera les plaintes, qui en poursuivra la justice, puisque les parents même donnent ouverture à cette prostitution, quand ils permettent que les Romans soient entre les mains de leurs filles ? ils mettent le feu à la paille, pourquoi s’étonner si elle brûle ; La justice s’arme afin de punir les auteurs et les complices d’un enlèvement qui blesse l’honneur de quelque illustre famille, elle poursuit avec rigueur et avec toutes les notes d’infamie ces âmes perdues qui corrompent la pudicité des autres ; Néanmoins on permet que les Romans qui sont des bouches toujours ouvertes à persuader le mal, aient libre entrée dans les maisons, dans les cabinets pour y débaucher tous les esprits, pour leur inspirer des affections illicites, avec les moyens d’y réussir ; on punit le corrupteur d’une chasteté particulière, cependant on tolère, l’on agrée, on loue ces méchants livres qui sont les professeurs publics d’une passion, dont la fin est l’incontinence, le péché, le déshonneur, le désordre des familles et des Etats.

209. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Madame de Nemours  » pp. -

Et comme vos effets ont appuyé votre nom d’une louange éternelle, qu’elle me fasse l’honneur de me permettre, après avoir prié Dieu qu’il ajoute à la couronne de vos gloires et de votre postérité celle de toutes bénédictions, le titre, Madame, de Votre très humble, très fidèle obéissante et obligée servante, M.

210. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur le duc de Nemours » pp. -

A Monseigneur le duc de Nemours Monsieur, Encore que ce petit discours ne soit digne de la grandeur de votre esprit, j’ai cru que vous me feriez l’honneur de l’accepter, non tant pour vous satisfaire, que pour honorer ma nécessité, qui espère que vous estimerez l’effet pour le mérite de la cause, et un pauvre don d’un riche désir : le mien n’a rien de plus cher que le respect qu’il rend en affection à vos perfections, Monsieur, qui enrichissent le monde, remplissent les âmes d’admiration, l’univers de gloire, et cette grande Princesse (vive image de la vertu de nos antiques Rois) de contentement, voyant plus louer la personne que le Prince, parce qu’il est aussi grand de mérite que de nom, en l’un la pensée manque, en l’autre la voix se perd : Et pour ne perdre cette petite œuvre, j’ai pris la hardiesse de l’appuyer du vôtre, Monsieur, jugeant qu’il n’aura faveur ni lumière que celle qu’il tirera de vous, qui portez en terre les grâces du Ciel où il éclairera ses ténèbres : Et parce qu’en l’entreprise glorieuse la faute est digne de pardon, j’ai cru que vous y serez aussi prompt, Monsieur, comme je vous ai vu libéral aux louanges de l’esprit de la Signore Isabelle, dont les Comédies se peuvent maintenir, puisque vous les avez jugées, Monsieur, un plaisir semblable aux repos des Avettes, où il n’y a souillure, pollution, ni amertume : la crainte que mes paroles en apportent aux douceurs de vos Muses, me fera finir, et en toute l’humilité que je puis, vous baiser les mains, et supplier me permettre la gloire de me qualifier, Monsieur, Votre très humble, très obéissante, et très fidèle servante.

211. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

En effet, s’il étoit permis d’user indifferemment de toutes choses par cette seule raison, que Dieu en est le principe & l’autheur, il s’ensuivroit que l’homicide, par exemple, ny l’idolatrie, ne seroient pas des actions, ny mauvaises ny criminelles, parce que c’est Dieu qui a creé le fer & les poisons dont on tuë les hommes, & qui a aussi produit le bois & la pierre dont on taille les idoles. […] Or il est certain, selon toutes les loix de la bonne justice, qu’il ne vous est plus permis de participer par la veüe ny par l’oüye à toutes les choses ausquelles vous avez renoncez de cœur & d’affection. […] C’est par cette raison que l’Apôtre prouve aux Corinthiens, qu’il ne leur étoit pas permis de manger des viandes qui avoient été sacrifiées aux Idoles : considerez, leur dit-ilI. […] Il nous sera encore moins permis de soüiller nos yeux, & nos oreilles en assistant à des spectacles qui sont institués pour honorer, non pas les Dieux de la gentilité, mais l’idole du monde ; car le sens du goût n’étant pas plus privilegié que celuy de la vûë & de l’oüie, il n’y a pas un moindre crime à assister aux pompes du monde, qu’à manger des idolotites, puisque l’un & l’autre est defendu, & que vous avez renoncés à tous les deux. […] Ne sçavons-nous pas qu’un Philosophe repudia autrefois sa femme pour avoir assisté un jour à un spectacle publique, comme si elle y eût perdu l’honneur & violé la fidelité ; & les Empereurs même ont permis le divorce pour une pareille cause ; ce fut pour ce même sujet qu’Octave Auguste defendit aux femmes d’y assisterSuëton. in Octa.

212. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Mais si la superstition a introduit les Spectacles, la volupté les a étrangement rafinés (s’il m’est permis de parler ainsi.) […] Hé bien le voila qui a renoncé au Cirque, au Théâtre, à l’Amphithéâtre : Qu’il cherche parmi nous quelqu’autre chose à regarder, nous le lui permettons ; car notre dessein n’est pas de le laisser sans Spectacle. […] Le Théâtre Italien est ici bien obligé à la Langue Françoise, d’être si chaste, qu’elle ne permet pas d’entrer dans le moindre détail des paroles et des actions indécentes. […] Péché encore plus grand pour vous qui faites profession de vertu ; parce que les mondains s’autorisent de votre régularité apparente, et croient pouvoir se permettre des plaisirs que des gens de bien ne se refusent pas. » Ce que les Prédicateurs font contre les Comédiens dans les Chaires lorsqu’ils annoncent la parole de Dieu, les Pasteurs le font d’une manière plus forte lorsqu’ils administrent les Sacrements. […] Le repos qu’il est permis à l’homme de prendre, pour honorer celui de Dieu, n’est pas afin qu’il s’abandonne à la fainéantise, qu’il donne toute liberté à ses yeux, qu’il s’expose à des objets capables d’émouvoir ses passions ; mais afin qu’il rentre en lui-même, qu’il médite la Loi du Seigneur, qu’il interrompe les idées terrestres dont il a été occupé les autres jours ; pour rendre à son Créateur ce culte que les vrais adorateurs lui doivent rendre en esprit et en vérité.

213. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Le Diable donc n’ayant pu obtenir sans quelque résistance, qu’ès superstitions par lui inventées, on mêlât de tels jeux ; c’est chose étrange, que parmi ceux qui font profession du nom Chrétien, on ait permis que les Temples aient servi de Théâtres. […] Il ne les faut donc pas permettre. […] On apprend l’adultère en le voyant, et ces maux permis par l’autorité publique servant de maquerellage aux vices, celle qui peut-être était venue pudique au spectacle, s’en retourne impudique. […] desquels, on peut de là juger, combien ils sont criminels, qu’ils ne permettent pas qu’on en puisse faire une honnête relation. […] Sans doute, celui-là est tenu coupable d’un grand crime, qui rend le mal pour le bien ; puisqu’il n’est pas même permis de ne rendre le bien pour le malfp.

214. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

« Ils ne permettaient point que ces amusements fussent déshonorés par des Comédiens de profession. […] Nous ne pouvons nous permettre de voir aucune Scène immodeste. […] Il ne lui est pas permis de penser même à une mauvaise chose : comment se plairait-il à des représentations obscènes ? […] Cependant, si Dieu permet que ces désordres règnent dans le monde, soyons sûrs que c’est justement alors qu’il est plus irrité contre nous. […] Mais il faut bien que les Poètes aient de vivre, dira-t-on, et dans la nécessité extrême, tous les moyens sont permis.

215. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « I. Occasion et dessein de ce Traité : nouvelle Dissertation en faveur de la Comédie. » pp. 1-3

L’autorité Ecclésiastique s’est fait reconnaître : par ses soins la vérité a été vengée, la saine doctrine est en sûreté, et le public n’a besoin que d’instruction sur une matière qu’on avait tâché d’embrouiller par des raisons frivoles à la vérité et qui ne seraient dignes que de mépris s’il était permis de mépriser le péril des âmes infirmes : mais qui enfin éblouissent les gens du monde toujours aisé à tromper sur ce qui les flatte.

216. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

Autrefois ceux qui faisaient profession de piété témoignaient, par leurs discours et leur conduite, l’horreur qu’ils avaient pour les spectacles ; et ceux qui se les permettaient reconnaissaient du moins qu’ils ne suivaient pas en cela les règles de la religion.

217. (1664) Traité contre les danses et les comédies « TABLE DES CHAPITRES du contenu en ce Livre » pp. -

Qu’il n’est point permis aux particuliers de faire des assemblées pour la danse, ni pour toute sorte de sujet. page 33.

218. (1675) Traité de la comédie « XXXI.  » pp. 325-326

Car toute action qu'on n'oserait offrir à Dieu, toute action dont l'esprit de Jésus-Christ n'est point le principe, toute action que l'on ne saurait faire pour lui obéir; toute action qui ne saurait être un fruit et un effet de sa Croix, enfin toute action dont on n'oserait le remercier, ne peut être bonne ni permise à un Chrétien.

219. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Avant d’aller plus loin, qu’il me soit permis de faire faire une petite remarque au Lecteur. […] Mais les plus grands Auteurs ne se sont-ils pas permis des négligences pareilles, où qui leur sont échappées ? […] le Lecteur me permettra-t-il de citer deux endroits originaux, tirés d’une Epitre de Pradon ? […] Remarquons pourtant qu’il est plus permis aux Poètes du nouveau Spectacle d’employer des expressions faibles & basses, qu’aux Auteurs célèbres que je leur compare.

220. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Avis au lecteur. » pp. -

Le premier par une nécessité de bienséance, qui ne permettait pas à l'Auteur de rien refuser aux honnêtes désirs d'une des plus belles et des plus vertueuses Dames de notre Siècle.

221. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXI. Réflexion sur le Cantique des cantiques et sur le chant de l’Eglise. » pp. 76-78

Le même Saint Augustin reprenait des gens qui étalaient beaucoup d’esprit à tourner agréablement des inutilités dans leurs écrits : « Et, leur disait-il, je vous prie qu’on ne rende point agréable ce qui est inutile : Ne faciant delectabilia quae sunt inutilia » v : maintenant on voudrait permettre de rendre agréable, ce qui est nuisible ; et un si mauvais dessein dans la dissertation n’a pas laissé de lui concilier quelque faveur dans le monde.

222. (1694) Lettre à l’abbé Menard « Lettre LIII. De remercîment à M. l’Abbé Menard. Il y est parlé de quelques Ouvrages dont ont porte le jugement. » pp. 62-63

Il faut laisser à décider ces sortes d’affaires dans le confessionnal, et ne pas les abandonner au jugement d’une infinité de personnes, qui se prévalent de tout, et qui ne sont pas assez sages pour s’arrêter à ce qu’il y a de juste et de permis dans une opinion indulgente, et pour observer toute la modération que l’Auteur demande.

223. (1823) Instruction sur les spectacles « Table des chapitres. » pp. 187-188

Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. 105 Chap. 

224. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — I.  » pp. 455-456

Que si l'on considère que toute la vie des Comédiens est occupée dans cet exercice ; qu'ils la passent tout entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant des spectateurs l'image de quelque vice ; qu'ils n'ont presque autre chose dans l'esprit que ces folies: on verra facilement qu'il est impossible d'allier ce métier avec la pureté de notre religion: et ainsi il faut avouer que c'est un métier profane et indigne d'un Chrétien ; que ceux qui l'exercent sont obligés de le quitter comme tous les conciles le leur ordonnent ; et par conséquent qu'il n'est point permis aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession contraire au Christianisme, ni de l'autoriser par leur présence.

225. (1675) Traité de la comédie « II.  » pp. 275-276

Et ainsi il faut avouer que c'est un emploi profane et indigne d'un Chrétien ; que ceux qui l'exercent sont obligés de le quitter, comme tous les Conciles l'ordonnent ; et par conséquent qu'il n'est point permis aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession contraire au Christianisme, ni de l'autoriser par leur présence.

226. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

, qui ne permet pas que les femmes Chrétiennes prennent des maris engagés au culte des Idoles, distingue en termes précis les Scéniques des Comiques. […] Et ce qui doit être de grande considération sont les paroles de Tite-Live« Quod genus ludorum ab Oscis acceptum tenuit juventus nec ab Histrionibus pollui passa est. », qui dit qu'après l'établissement des Jeux Scéniques, les jeunes gens qui jouèrent les Fables Atellanes, ne permirent jamais aux Histrions de se mêler avec eux, de crainte qu'ils ne corrompissent les innocentes railleries qui s'y faisaient ; Car puis qu'il est certain que les Comédiens et les Tragédiens ont toujours été dans un rang élevé au-dessus des Atellans, ils ont été bien moins capables de souffrir ce mélange des Bouffons, ni le commerce de leurs honteuses plaisanteries.

227. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

Mais il est nécessaire de combattre en cet endroit la manière d’interpréter ces Canons, et les opinions relâchées des Casuistes, qui en ont voulu altérer le véritable sens par des gloses dangereuses : car de ce que les Canons en défendant la danse, et toute sorte de spectacles les jours des Fêtes, font mention du temps des divins Offices ; quelques-uns ont pris occasion de dire, que cette prohibition de la danse, et des autres divertissements mondains, n’a été faite qu’en considération des Offices divins ; et ainsi, qu’il est permis aux fidèles de danser en tout autre temps que celui des Offices ; et c’est le sentiment d’Angélus. […] Et quand bien même les Offices divins, et les exercices pour lesquels les fidèles s’assemblent, ne rempliraient pas entièrement le temps ; les Constitutions de l’Eglise ne permettraient pas néanmoins qu’on l’employât au jeu et à la danse, parce que la raison principale et fondamentale, pour laquelle on doit retrancher ces divertissements, subsiste toujours, qui est l’obligation de sanctifier les Fêtes, établie dans la loi de Dieu même.

228. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

elle lui dit que tout homme, qui fait des protestations d’attachement à une femme, ne cherche qu’à la corrompre et à la déshonorer : elle lui dit qu’il n’est pas permis d’avoir une liaison particulière avec un jeune homme, quelqu’innocente que soit cette liaison ; parce que, ce qui est innocent d’abord, est souvent un acheminement au crime. […] On y prend tout le contrepied : les démarches les plus hasardées, et les extravagances les moins permises, sont les routes ordinaires des Amants de Théâtre, pour peu qu’ils trouvent de résistance dans leurs parents : et l’on n’y suppose même cette résistance, que pour donner lieu aux stratagèmes les plus hardis et les plus indécents.

229. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

non seulement il était permis à certaines femmes de sacrifier leur honneur ; il se trouvait encore des hommes assez impudents pour faire le métier infâme d’exposer en vente, si j’ose parler ainsi, la pudeur de ces malheureuses. […] Comme ce terme est fort connu, et qu’il exprime bien la chose dont parle l’auteur, j’ai cru qu’il me serait permis de rendre ainsi la phrase latine ; « inter effœminationis modos ».

230. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Permettez, Madame, qu’à ces authorités aussi respectables que décisives, j’en ajoute une, qui, quoique moins frappante, n’en fera peut-être pas moins d’impression sur votre esprit. […] est il plus permis d’assister à ces piéces, que de les représenter ? […] & permettez qu’à ces monumens aussi lumineux, que décisifs, j’ajoute ici un petit fragment de la lettre de J. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait des délassemens & des plaisirs, qu’on peut appeiler indifférens ; mais les plaisirs les plus indifférens que la Réligion permette… Appartiennent en un sens à J.C… Tout ce que nous faisons, doit être d’une telle nature, que nous puissions du moins le rapporter à J. […] En faut-il davantage, pour vous prouver, que l’enseignement constant de l’Eglise, ne permet pas à de vrais Ministres de J.C. de regarder comme innocens, les partisans du Théatre ?

231. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

Que les Peres & les Meres sont donc coupables, s’ils permettent à leurs enfans d’aller aux Spectacles !

232. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Troisième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 25-27

Aujourd’hui, que la première émotion calmée me permet d’écouter la raison, je ne vois plus que votre magnanimité.

233. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre X. Que c’est une chose vicieuse et un dérèglement manifeste de danser fréquemment. » pp. 37-40

Quoiqu’il soit permis de prendre quelque recréation après le travail, et de donner quelque relâche à son esprit après les occupations sérieuses ; si on excède néanmoins dans le divertissement, soit pour la manière d’en user, soit pour le temps qu’on y emploie, ce n’est plus une recréation honnête ; mais une pure sensualité, et on n’agit pas en homme raisonnable : mais on se laisse conduire aux passions de la chair, et aux instincts de la nature, comme les bêtes.

234. (1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -

Que ne m’est-il permis, MONSEIGNEUR, de louer les Grands hommes qu’elle a produits ?

235. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

L’impureté est-elle permise à celles qui naissent dans les palais, & défendue aux habitantes des cabanes ? […] Il n’est permis que de se retrancher dix années. […] La loi délicate de la pudeur ne permet point aux femmes de s’exposer seules dans le monde. […] Vous vous permettez de regarder des tableaux licentieux, de lire de mauvais livres, de chanter des chansons lascives ; quoique vous soyez sans témoins, la pudeur malheureusement exilée n’habite plus dans votre cœur. […] doivent-ils eux même se les permettre, & en se les permettant, ne se dégradent ils pas eux-mêmes ?

236. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Pour les amours du Roi, on pourroit, dit-il, lui en faire un éloge, s’il étoit permis de louer ce que la Religion defend . […] Il est donc permis à tous les bons joueur & à tous ceux qui n’ont pas à faire leur cour. […] Pour les affaires de la Religion, qui ont si fort agité tout ce regne, sur lesquelles il n’est pas permis d’être neutre, quand l’Eglise a parlé : ce n’est pas seulement de la neutralité, c’est une vraie indifférence. […] Abus qui ne devroient trouver grace devant aucun tribunal, contre lequel du moins il devroit être permis d’employer le ridicule : mais la fermentation a été poussée si loin, que le gouvernement a proscrit les deux pieces, & fait fermer le théatre. […] On leur a fait grace, & permis de rouvrir le théatre, à condition que le directeur demanderoit publiquement pardon, & déclareroit solemnellement qu’on n’a prétendu ridiculiser personne.

237. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Qu’il me soit permis d’indiquer en passant une réflexion étrangere à notre sujet, mais très-naturelle. […] Le bain est permis, souvent nécessaire, sur-tout dans les pays chauds. […] un mari, un pere, peuvent-ils le permettre ? […] Le même objet doit exciter dans les autres cœurs les mêmes sentimens, & les sentimens d’un mari sont-ils permis à tout le monde ? […] Il ne les blâme pas moins, & c’est mal servir son goût que de se les permettre.

238. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14

Nous sommes les enfants des Saints, s’il ne nous est pas permis de nous unir comme les Gentils.

239. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Avertissement. » pp. -

Loin d’avoir eu dèssein de rendre un mauvais office au Théâtre Italien, il me semble que j’ai travaillé à lui acquérir par la suite une solide gloire, en m’éfforçant de prouver que ses Poèmes devaient être aussi parfaits que ceux de la bonne Comédie ; en montrant que les meilleurs Auteurs qui ont travaillé pour lui, ont eu tort de négliger souvent des principes qu’observèrent rigoureusement les grands hommes qui ont illustré la Scène Française ; & en engageant enfin tous ceux qui voudront écrire désormais dans son genre, à ne se permettre aucune liberté.

240. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « X. Différence des périls qu’on cherche et de ceux qu’on ne peut éviter. » pp. 44-45

; donc il est permis d’inventer de nouvelles tentations et de nouveaux pièges pour prendre les âmes.

241. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Elle a deux objets, les satisfactions permises dont elle règle l’usage, les réduisant à une juste modération, et les illicites qu’elle retranche absolument.

242. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

La plénitude de la charité que nous devons à Dieu, dit Saint Augustin, ne permet pas que l'on en laisse couler au-dehors aucun ruisseau, « nullum rivum duci extra patitur ».

243. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

Meurs ou tue. » Et cependant en les considérant selon la raison, il n'y a rien de plus détestable ; mais on croit qu'il est permis aux Poètes de proposer les plus damnables maximes pourvu qu'elles soient conformes au caractère de leurs personnages.

244. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

La plénitude de la charité que nous devons à Dieu, dit saint Augustin, ne permet pas que l'on en laisse couler au-dehors aucun ruisseau. « Nullum rivum ducu extra patitur.

245. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Mais on croit qu'il est permis aux Poètes de proposer les plus damnables maximes pourvu qu'elles soient conformes au caractère de leurs personnages.

246. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Pourquoi seroit-il plus permis de les vendre à des baladins, qu’à d’honnêtes Musulmans ? […] Ne permettez pas qu’une destructive frivolité abolisse dans nos villes, dans les campagnes qui les environnent, ces retraites champêtres et solitaires où par des promenades et des divertissemens honnêtes se nourrit l’esprit de société et d’amitié, où la pensée trouve un asyle ; où l’homme se repose de ses travaux ; se remet de l’étourdissement des affaires, se détrompe des illusions essuyées dans le commerce du monde22 ; où l’air infecté et réellement létifère des spectacles23 est remplacé par un air bien-faisant, travaillé des mains de la nature ; où au lieu des émanations morbifiques de toute espèce concentrées dans un espace étroit24, on ne respire que le parfum des plantes salutaires. […] Les nations ont imaginé toutes sortes de titres pour illustrer la mémoire des héros ; il en est un jusqu’ici inconnu, destiné au nouvel Alcide qui abattra le mimisme ; celui de restaurateur de l’espèce humaine. » Tel est, s’il m’est permis de lever un moment le voile de l’avenir, le discours que quelque puissant ami de l’humanité adressera un jour à un prince que la réforme des grands abus n’effraie pas. […] Est-il permis d’assister aux spectacles dès qu’on ne se sent point atteint de la corruption qu’ils respirent ? Est-il permis de fréquenter les mosquées et les pagodes, d’être assidu au prêche des sectaires, dès qu’on n’a point envie d’apostasier ?

247. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Tout excès est un vice, même dans les choses permises. […] Le rouge ne permet pas de douter que cette femme ne soit pâle, le blanc qu’elle ne soit brune, les cheveux empruntés qu’elle ne soit chauve, l’épaisseur de la croute qu’elle n’ait de rides, la fausse gorge qu’elle ne soit maigre, les hauts talons qu’elle ne soit petite, la multitude des odeurs qu’elle ne sente mauvais, &c. […] S’ils sont assez vertueux pour lui prêter une oreille attentive, s’ils lui tendent la main pour la faire asseoir à côté d’eux sur leur trone, les Courtisans ne lui permettent d’en approcher qu’en habit de Cour. […] Il faut que les femmes se lavent & se tiennent propres ; mais il ne faut leur permettre aucune affectation de parure. […] Je crois que sans donner dans la morale relâchée, on peut permettre les couleurs à Madame Staal & aux Sauvages.

248. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Tout est permis dans le monde, & non-seulement permis, mais maintenu dans les chansons, paroles deshonnêtes, &c. […] Moliere eût manqué son but s’il n’eut fait ressembler son imposteur aux hommes de bien ; on n’est hypocrite que pour avoir l’extérieur & l’apparence de la vertu qui cachent le vice, mais cette ressemblance tournée en ridicule, rend suspect le véritable homme de bien, & dégoûte de la vertu qui peut si aisément être suspecte ; quand ensuite Louis XIV la permit, il fit changer le nom de Tartuffe en celui d’Imposteur, parce que ce mot qui est de son invention est un de ces mots imitatifs qui peuvent s’appliquer au bien & au mal ; ce mot peint un homme doucereux & affecté, qui peut être bon ou mauvais, & qui fait une confusion dangereuse du vice & de la vertu. […] Ne m’allez pas dire que lorsqu’une honnête femme a tant fait que de renoncer à son devoir, elle doit être plus furieuse qu’une autre ; que les combats qu’elle a essuyé avant de se rendre, la font devenir une fois plus sensible à l’infidélité qu’on lui a fait, qu’une honnête femme à qui il en coûte pour se laisser vaincre, veut jouir de la peine qu’elle a eue à se défendre, & que ne voulant pas tous les jours recommencer les frais d’une passion, il lui est permis d’enrager lorsqu’elle en perd les fruits. […] Saint Augustin dans ses rétractations se reproche d’avoir donné le nom de Dieu & de Déesse à Apollon & aux autres Muses, quoique ce ne fut qu’en plaisantant, etiam joculando ; & dans ses confessions il s’accuse comme d’un crime de son amour pour le théatre & la lecture du second livre de Virgile, des amours d’Enée & de Didon, il ne permet même de rendre à d’autres qu’à Dieu les honneurs divins, même en paroles, même en apparence, & la créature ne peut les fouffrir sans le rendre presqu’aussi coupable.

249. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

la vertu permet-elle qu’on en occupe les autres ? […] Quelle injure à Dieu de disputer, de chicaner avec lui, en se permettant des actions qui peuvent quelquefois lui déplaire ! quelle haine de soi-même de s’exposer à la mort, en se permettant des actions qui peuvent quelquefois être criminelles ! […] Bossuet dont nous avons déjà parlé, lorsque Louis XIV revenant de la Comédie lui demandoit en riant, s’il est permis d’y aller : Il y a de grands exemples pour, & de fortes raisons contre. […] Ceux qui veulent vous éloigner le sçavent bien, ils n’agissent que par envie, les plaisirs leur sont interdits, ils voudroient vous priver de ce que leur état ne leur permet pas de goûter.

250. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Ce Prince en prit le goût, & se seroit toujours habillé en femme, si sa dignité le lui eût permis ; mais les Princes sont emprisonnés dans leur grandeur. […] Pendant ce temps-là les loix se taisent ; il est permis de se livrer à tous les plaisirs, le libertinage n’a plus de bornes, le vice marche tête levée. Tout le monde va masqué, & ceux qui paroissent gens de bien, que ne se permettent-ils pas dans les ténèbres ? […] Il n’est pas permis aux masques de porter l’épée, crainte des accidens ; mais le masque est par-tout sacré, personne ne peut l’insulter ni le refuser ; il entre par-tout, il est bien accueilli. […] On ne prononce pas, même par jeu, les vilains discours, les mots sales du peuple ; & on prononce des blasphèmes & des impiétés ; on ne se permettroit pas des actions naturelles dont la dégoûtante bassesse blesse l’honnêteté, & on se permet les crimes qui blessent la religion, l’honneur & la probité ; on rougit de paroître avec des habits sales, déchirés, avec de misérables haillons, & on se montre avec une conduite honteuse, scellérate, méprisable.

251. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Mlle de Guise » pp. -1

Je n’aurai donc jamais envie De cette liberté ravie, Serait envier son plaisir : S’il est permis que je regrette, C’est la perte n’en fût faite, Si tôt que j’en eus le désir.

252. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIV. Troisième réflexion sur la doctrine de Saint Thomas : passage de ce saint docteur contre les bouffonneries. » pp. 85-87

Quoi qu’il en soit, en troisième lieu, il ne faut pas croire que Saint Thomas ait été capable d’approuver les bouffonneries dans la bouche des chrétiens, puisque parmi les conditions sous lesquelles il permet les réjouissances, il exige entre autres choses, « que la gravité n’y soit pas entièrement relâchée : ne gravitas animae totaliter resolvatur  »2. 2. q. 168. 2. c.

253. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Dès son exorde M. de Sénancourt se permet de crier au scandale, à cause de la réunion de deux mots, au rapprochement desquels, on n’est pas, dit-il, très habitué.

254. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

Qu’il me soit permis de me flatter que le zèle dont je suis animé, me fera obtenir le pardon d’une hardiesse, que la droiture de mes intentions peut rendre seule excusable auprès de Votre Majesté Impériale.

255. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

c’est le jour du Seigneur, il lui appartient tout entier, et si la faiblesse de l’homme ne lui permet pas de le lui donner absolument par une application actuelle, au moins ne doit-on prendre que les divertissements nécessaires ; encore faut-il qu’ils ne soient contraires ni à la sainteté du jour, ni à celle à laquelle les Chrétiens sont obligés. […] L’Auteur conclut de ces principes, que plus les Enfants témoignent d’empressement pour les Comédies, moins on leur doit permettre d’y aller ; parce que l’empressement est une marque de l’inclination qu’ils ont au luxe, à la pompe, à la sensualité, à la délicatesse, à l’oisiveté, à la mollesse, aux artifices, et aux déguisements. […] Ne leur permettez point d’ouïr des Chansons efféminées et lascives, de peur que ce ne soit un malheureux charme qui amollisse leurs âmes, et qui leur fasse perdre toute vigueur. […] » Vous voyez par ces paroles de l’Apôtre, qu’il n’est pas permis aux Chrétiens de dire la moindre parole non seulement déshonnête, mais même peu sérieuse, ou qui tienne pour peu que ce soit de la bouffonnerie, bien loin d’en faire toute leur joie et tout leur divertissement.

256. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Que du moins les beautés répandues dans leurs Ouvrages soient des modéles qu’il faille suivre servilement ; ensorte que les premiers servant de piéces de comparaison aux derniers, il ne soit pas permis de mettre ceux-ci en œuvre sans les avoir pésés dans la balance des autres. […] On me permettra d’en marquer ici en passant, une des principales raisons.

257. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Si, au contraire, ils sont des obstacles à la sainteté, s’ils empêchent de gagner les indulgences, & de mettre à profit ce temps de grace, pourquoi le permettre en aucun temps ? […] Par les canons & les ordonnances des rois, on ne doit jamais ouvrir le théatre dans ces saints jours : les offices divins sont les seuls spectacles permis, ordonnés même aux fideles. […] Le Pape, il est vrai, tolere le théatre avec bien des restrictions gênantes, comme il tolere les courtisannes : mais il n’a jamais permis à ses musiciens de travailler pour le théatre, ni de le faire par interim, en attendant qu’il soit maître de chapelle. […] Un chrétien ne se permet pas un assemblage profâne de deux objets de son amour & de ses chants qui s’excluent mutuellement, le vice & la vertu, Dieu & le péché. […] Un peintre n’a pas besoin de voir ce qui ne lui est pas permis de peindre.

258. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

est-il plus permis de faire serment de le tuer ? […] 2.° Il est donc permis à l’héritier légitime d’être tyrannicide : s’il peut l’être par lui-même, ne peut-il pas se faire aider par une autre main ? […] Thomas, on a dit être permis. […] Racine le fils se tue de prouver, selon la doctrine Moliniste, que le mensonge est permis contre un ennemi. […] Fût-elle tyrannique, est-il permis de tuer les Tyrans ?

259. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

On léve toutes ses barriéres, en faisant paroître au grand jour & avec applaudissement ce que les principes d’une bonne éducation ne permettent pas même d’envisager sans peine dans le secret.

260. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

que ce soit celui de peindre la Nature ; mais d’adoucir ce qui pourrait révolter : ne confondons point le Théâtre moderne avec celui des baladins où tout est permis.

261. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477

Que s'il n'est pas permis d'aimer les vices, peut-on prendre plaisir à se divertir dans des choses, qui nous apprennent à les aimer ?

262. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

Que s'il n'est pas permis d'aimer les vices, peut-on prendre plaisir aux choses qui ont pour but de les rendre aimables ?

263. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

On devoit chanter la priere pour le Roi, selon la fondation, mais la foule ne permit pas aux Bénédictins de prendre leur place au Chœur & d’en trouver même dans leur Eglise, il fallut se contenter de le dire à voix basse chacun en particulier ; mais le Curé benit quatre grands pains qu’on appelle Brioches & ailleurs Pain béni dont trois furent distribué au peuple, comme le Pain béni à la Grand’Messe, & une fut portée chez la Rosiere qui la distribua à ses compagnes, parens & amis. […] les vieillards vous ont choisie, les mœurs ont applaudi à leur choix ; les filles ont orné votre triomphe, les grands & le peuple de la Cité, (Besançon,) vous ont comblé d’honneur, c’est à notre tour de rendre hommage à vos mœurs, à votre sagesse ; recevez cette guirlande à laquelle chacun de nous se fait un devoir d’attacher une fleur, & permettez-nous de vous offrir une fête qui sera digne de la vertu puisque vous en faites le sujet. […] La fête finit par un soupé que les garçons donnerent à la famille, le tout s’y passa dans la plus grande decence, les garçons avoient pris un engagement entr’eux de ne se rien permettre dans cette fête qui pût blesser la modestie, & de se distinguer toute leur vie par la plus exacte régularité des mœurs.

264. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Mais il y a encore une raison plus grave et plus chrétienne qui ne permet point d’étaler la passion de l’amour, même par rapport au licite ; c’est que le mariage présuppose la concupiscence, qui, selon les règles de la foi, est un mal auquel il faut résister, contre lequel par conséquent il faut armer le chrétien. […] Voilà les effets des amours prétendus permis du théâtre. […] Vous qui voyez une courtisane, revêtue d’habillements magnifiques, se montrer la tête découverte avec effronterie, avec un air et des gestes languissants et voluptueux, faisant entendre des chants lascifs, débitant des vers lubriques, prononçant des paroles obscènes, se permettant des indécences que vous regardez d’un œil attentif, et qui font sur vous une trop forte impression, vous osez dire que vous n’éprouvez aucune faiblesse ?

265. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

De tous les jeux qu’on devait faire à son honneur, il ne permit que les jeux du Cirque92. […] Constantin embrasse le Christianisme, il fait des lois pour défendre de sacrifier aux Idoles, et pour permettre de bâtir des Eglises. […] Thomas, rendent les divertissements permis ou condamnables. […] S’il est permis d’aider ou de travailler aux Théâtres pour les Comédiens. […] [NDA] Justin fit une loi par laquelle il permettait aux gens de famille d’épouser des Comédiennes.

266. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, Nous lui avons permis & permettons par ces Présentes, de faire réimprimer ledit Ouvrage, &c. […] Or, peut-il être quelque âge où il soit permis d’entretenir & d’exciter nos passions ? […] Il permet, dit-on, d’aller aux bals & autres divertissemens dangereux : mais comment les permet-il ? […] Voilà les effets des amours prétendus permis du Théatre. […] A la faveur de je ne sçais quelles commodes suppositions, on les rend permis ou pardonnables.

267. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

On pourrait croire qu’elle n’a point voulu permettre que la mémoire de ce grand Cardinal fut déshonorée, comme elle l’aurait été, si vous aviez confondu son nom avec ceux de vos divinités Païennes que vous faites danser à la réception du Prélat de votre Eglise.

268. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Les ecclésiastiques commettent un délit, envers les lois civiles, à raison de ce refus de sépulture, attendu qu’il ne leur est pas permis de condamner une profession que les diplômes du prince, les lois de l’Etat et les règlements de la police du royaume, ont instituée, protégée et honorée ; ils commettent un autre délit, envers les lois de l’Eglise, attendu que le refus de sépulture ne peut être fait qu’à des excommuniés dénoncés, et que les comédiens ne sont nullement dans cette catégorie.

269. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

270. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110

Aussi Quintilien ne voulait pas qu’on la permît aux jeunes gens, tant que leurs mœurs ne seraient pas en sûreté.

271. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Elle le verra, non plus dans les hommes à qui le monde permet tout, mais dans une fille qu’on montre comme modeste, comme pudique, comme vertueuse, en un mot, dans une héroïne ; et cet aveu dont on rougit dans le secret est jugé digne d’être révélé au public, et d’emporter comme une nouvelle merveille l’applaudissement de tout le théâtre ». […] Quant au jeune homme à qui on permet d’assister, sans nécessité, à ces sortes de spectacles, c’est-à-dire notablement obscènes, sans pécher mortellement, pourvu qu’il fût d’une conscience très-timorée, nous demanderons quelle est cette conscience très-timorée d’un jeune homme qui assiste à de pareils spectales ? […] On donne pour raison qu’on a alors un motif suffisant qui permet de coopérer d’une manière éloignée aux péchés des autres, ou de s’exposer soi-même à quelque péril. « Quia tunc daretur ratio sufficiens peccatis aliorum sic remotè cooperandi et cuidem periculo se exponendi. » C’est d’après cela, ajoute-t-on, qu’il est permis d’aller aux spectacles non obscènes, aux femmes mariées, pour ne pas déplaire à leurs maris qui exigent d’elles cette complaisance ; aux domestiques, pour servir leurs maîtres ou leurs maîtresses ; aux enfants, sur l’ordre de leurs parents ; aux magistrats et aux gens de police, pour le maintien du bon ordre ; aux rois et aux princes, afin de se concilier l’affection de leurs sujets ; aux hommes de cour, qui sont obligés d’accompagner le prince, etc., pourvu que toutes ces personnes aient une intention pure et ne consentent à aucune délectation charnelle.

272. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Préambule J e sens bien qu’il y a à peu près autant d’imprudence, pour ne pas dire de ridicule, à écrire aujourd’hui contre les spectacles, qu’il y en aurait à blâmer l’usage du vin en présence de convives tout remplis de ses fumées ; mais je sais aussi que toute ivresse a des intervalles pendant lesquels on permet à l’homme de sang-froid, de s’efforcer d’en diminuer les trop grands excès. […] Je prie d’observer aussi que je ne me suis permis cette discussion tardive ou réchauffée sur cet auteur respectable, dont on ne peut lire les principaux ouvrages sans admiration, qu’enhardi par la pensée que malgré tout ce qui en a été dit, on pourra encore le discuter sous quelque rapport, même dans des siècles, comme nous le faisons tous les jours des anciens auteurs grecs et latins les plus fameux ; et me sentant d’ailleurs soutenu, quant au fond, par de grandes autorités, par celles de Labruyère, de Racine, du président de Lamoignon, de Bourdaloue, des savants de Port-Royal et d’autres, qui en ont parlé dans le même sens, qui ont combattu la comédie en question à sa naissance, et l’ont jugée dangereuse unanimement, par des présomptions, par des calculs de probabilité seulement, et sur qui j’ai donc l’avantage du temps, de plus longues observations, des faits, ou de raisons positives, en un mot, de l’expérience.

273. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Aucun Auteur ne s’est encore avisé d’en accuser un autre de plagiat, parce qu’il se sert, ainsi que lui, des vingt-quatres lettres de l’alphabet ; or de même qu’il est permis à tout le monde de faire des Livres par le moyen de ces vingt-quatres lettres de l’alphabet, en leur faisant prendre un arrangement inconnu ; il doit être permis aussi d’inventer un Spectacle nouveau, où l’on pourra parler & chanter, pourvu toutefois que la parole & la musique soient employées différemment qu’ailleurs.

274. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Maxime, qui prend les Mimes pour les Comédiens, comme a fait cet Apologiste ; car où Valère dit que la Ville de Marseille fut toujours si sévère en ses mœurs qu'elle ne permit point aux Mimes de monter sur le Théâtre, parce qu'ils ne représentaient que des actions d'impureté, cet Interprète dit que les Marsiliense furent si sages qu'ils bannirent de leur Ville la Comédie et tous les Jeux Scéniques. […] Aussi l'Auteur ne dit pas que les Mimes furent chassés de Marseille, et moins encore la Comédie, mais seulement que l'on ne permit point aux Mimes de monter sur le Théâtre.

275. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Valère Maxime vous dira qu’on exposait sur le Théâtre des filles nues avec de jeunes garçons qui se permettaient aux yeux du peuple d’être les Acteurs d’un spectacle le plus contraire à la pudeur, et que Caton, averti que sa présence gênait le goût du peuple, quitta le Théâtre pour n’être point spectateur de cette licence impudique qui était dégénérée en coutumeb. […] Bonaventure dit formellement : « Les spectacles sont bons et permis s’ils sont accompagnés des précautions et des circonstances nécessaires » ; nos spectacles sont dans ce cas, et je le prouverai.

276. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

 » C'est donc l’autorité des Magistrats qui concourt à ces grands maux, et à la perte des âmes, par la permission et le consentement qu’ils donnent à ces farceurs et bateleurs : c’est leur permettre d’arracher les âmes d’entre les mains de Dieu, pour les rendre les esclaves du diable. […] Je sais bien qu’il ne leur est pas plus permis de s’y rencontrer les autres jours ; mais je marque ici particulièrement les Dimanches et les Fêtes, pour satisfaire au sujet que je traite, comme aussi parce que c’est ces saints jours qu’on emploie plus ordinairement à ces pernicieux divertissements.

277. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

La fuite d’Henri qui étoit de leur parti, & sa révolte est-elle bien propre à les justifier ; mais fût-il un tyran, eroit on en France qu’il sois permis de détréner & de tuer les tyrans, & d’aider le rebelle qui les détrône & les tue, & d’en faire l’éloge sur le théatre, comme d’un exploit héroïque ? […] Est-il permis d’aider un rebelle qui tue son Roi ? […] Mais dans tous ces trois cas, est-il permis à des chrétiens, d’épouser la femme de leur frere, & du meurtrier de leur Roi ? […] Que dans un tems de disgrace, les Magistrats ne s’occupent que du bal masqué qu’ils devroient proscrire, pour l’intérêt des bonnes mœurs ; n’est-ce pas justifier la Providence qui a permis qu’on les rêtranchât du corps de la Magistrature ? […] Un bon Prince, qui aime ses sujets, ne peut trop remedier à ce désordre, comme il n’est pas juste que les libertins jouissent du privilege des gens de bien, ce n’est qu’à ceux-ci qu’on permet de danser & de se réjouir.

278. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Il seroit à souhaiter que notre théatre aujourd’hui imitât sa sagesse, en retranchant les libertés qu’il s’est trop souvent permises. […] Il n’est pas permis de peindre le vice, il faut le fuir. L’acteur ne peint la passion que pour l’exciter dans le spectateur. 2.° Crime ; il n’est pas permis d’exciter les passions dans les autres. […] Il n’est donc pas permis de contribuer à entretenir par son argent, par sa plume, un métier, un exercice, un danger aussi pernicieux. […] Peut-on se permettre de les exciter, se faire un jeu de le communiquer, & d’en recevoir les blessures ?

279. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

C’est un jardin public, où on ne plante pas d’arbres fruitiers, mais des allées, des parterres, des bosquets, des jets-d’eau, des statues ; mais est-il permis d’y semer des herbes & des fleurs venimeuses, & d’y établir une école épicurienne ? […] Dans ces deux ouvrages, écrits avec autant d’érudition & d’élégance, que de sagesse & de solidité, il prouve par une foule d’autorités des Pères, des Théologiens, des Jurisconsultes, des Philosophes, par la raison & l’expérience, qu’il n’est pas permis d’aller à la comédie, & de rien donner aux Comédiens. […] Est-il permis, continue cet Auteur, de donner aux Comédiens ? […] Comme s’il étoit permis d’entretenir les femmes publiques, les rébelles au Prince, les Ministres hérétiques, les jours où par hasard ils n’exercent pas leur criminelle profession. […] Voilà les personnes à qui, pour obéir à l’étiquette, le spectacle peut être permis, qui bien loin de se laisser occuper & absorber par le plaisir, n’y vont qu’à regret, & y sont occupées & absorbées par les réflexions les plus sérieuses & les plus Chrétiennes.

280. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Dans L’Amour sans Intérêt, Valentin est le héros de la pièce ; s’il est permis de lui donner un si beau nom. […] L’Auteur de l’Astrologue Joué est plus gracieux que cela, et en use plus généreusement à l’égard de Sang-farouche et de Iacynte : il ne demande point qu’ils reconnaissent leurs fautes ; il n’en exige d’eux nulle satisfaction ; il leur permet d’être coupables jusqu’au bout : ils s’en vont sans laisser après eux le moindre vestige d’amendement. […] et qu’il est permis aux simples particuliers de faire tout ce qu’ils jugeront à propos ? […] Ce n’est pas que je refuse ici à l’Auteur un aveu public de son bel esprit, dont je suis touché autant que qui ce soit : mais il me sera permis de lui avouer aussi que ses plaisanteries, si l’on peut ainsi les appeler, vont trop loin, et que son enthousiasme lui fait outrer les caractères. […] Monsieur, sans présumer trop de ma figure, permettez-moi de vous dire que si vous aviez vu autant de Milords que j’en ai vu, vous ne croiriez pas impossible qu’une personne de pire apparence que moi pût être un homme de qualité à la moderne.

281. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Siège s’acquittaient de ce devoir : « Ce n’est pas sans beaucoup de gémissements et de larmes, disaient-ils, que nous faisons connaître à Votre Excellence, que Dieu conserve, qu’il a plu à Dieu qui gouverne le monde par les lois de sa providence, de retirer de cette vie notre très-saint Pontife, dont la mort a causé une douleur si universelle, que tous jusqu’aux pierres mêmes, s’il est permis de le dire, en ont pleuré, "Cujus cuncti verè, et si dicendum est, etiam lapides ipsi fleverunt exitum".

282. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Il ajoute même, que l’on ne permette point aucune sorte de trafic, ni l’exercice de la Justice séculière dans les Cimetières.

283. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Il a paru dans Paris depuis quelques mois une Lettre ; où l’on entreprend de justifier la Comédie, qui est un divertissement fort au goût des gens du monde, et de la faire passer pour une chose bonne, honnête et permise.

284. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles.

285. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Mais de notre temps il n’est point de besoin, de dresser des Théâtres, d’autant que toutes les farceries, Tragédies et Comédies ne sont plus en usage comme du passé, ains ont été rejetées et bannies des villes, tant pour garder les mœurs honnêtes et vertueuses, que pour la sainteté et révérence de la vraie Religion Chrétienne, laquelle ne permet telles corruptions et déguisements.

286. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Un Auteur Dramatique dans une Monarchie doit un respect aveugle aux volontés du Prince, comme le reste des sujets, il ne se permettra pas de traiter des affaires d’Etat sur la scène, et ne fera parler ses Acteurs qu’avec respect des personnes qui en ont l’administration, dans une Démocratie au contraire, on peut en tous temps et en tous lieux attaquer l’inconduite des Chefs du Gouvernement. […] Le procédé de Louis XIV est donc absolument le contraire de celui que vous lui reprochez : il enseignait par-là à tout le monde que la Noblesse est si respectable qu’il n’est jamais permis qu’aux lois de l’Etat de la punir de ses désordres. […] Permettez-moi, Monsieur, de n’être ni de l’avis de Diogène Laërce, ni de celui de l’Abbé Dubos. […] Voilà Monsieur ce que les lois ont corrigé sur la scène : elles y peuvent donc quelque chose, puisqu’en ne permettant qu’à la Vertu d’y paraître, elles en ont banni le Vice ; puisqu’en n’y souffrant qu’une critique générale des mœurs, elles mettent les particuliers à couvert de la satire des Auteurs et de la malice des Comédiens. […] Or nos Auteurs veulent plaire, ils doivent s’assujettir à son goût : ce n’est donc qu’après avoir reconnu ce goût qu’ils se permettent de lui donner des pièces qui respirent la Vertu.

287. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

L’hymen est grave, sérieux, saint, austere ; il écarte la dissipation, l’inconstance, la frivolité, par la perpétuité d’un lien qu’on ne peut ni relâcher ni rompre ; il bannit toute idée de conquête, de triomphe de la beauté, de cour d’adorateurs, par l’unité de l’objet à qui seul il est permis de plaire ; il affadit le goût de la parure, du faste, de la mode, du fard, en concentrant les graces dans les yeux d’un homme qui n’en désire pas, & n’en approuve pas l’étalage suspect. […] Il ne permet le mariage qu’à seize & à dix-huit ans, & les fiançailles à douze & à quatorze . […] Mettre à prix la tête de quelqu’un, permettre au premier venu de le tuer, ce qui n’est pas toujours un acte juridique, mais de simple volonté, comme celle de Marius, de Scilla, des Triumvirs ; elle ne fait aucun changement dans l’état de la personne, & n’a pas besoin de réhabilitation après l’orage.

288. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

N’est-ce pas vouloir faire perdre toute la vraisemblance & le naturel, le charme des différentes espèces de Drames, que de se permettre d’agir autrement ?

289. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

Au lieu d’un faible artifice dont le Poète s’est servi, dans le Comte d’Essex, pour retenir ce prisonnier dans le Palais de la Reine, supposons que la facilité des changemens de Décoration lui eût permis de l’enfermer dans un cachot* ; quelle force le seul aspect du lieu ne donnerait-il pas au contraste de sa situation présente avec sa fortune passée ?

290. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

En tout cas les Souverains la permettent : & ici, mon Pere m’y amene, ou ma Parente Madame de *** que l’Auteur lui-même, s’il la connoissoit, n’oseroit condamner d’une vie peu Chrêtienne : aussi n’y peut-il pas être grand mal ; car je ne vois nulle part dans la lettre, que la Comedie soit qualifiée de pêché mortel.

291. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

On sait qu’il est permis dans le discours d’animer les vertus et les vices, et de donner un corps, une âme, un esprit, un visage, aux choses qui n’en ont point.

292. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Si cela est, il ne sera plus permis de peindre dans les Eglises des Vierge Marie, ni des Suzanne, ni des Madeleine agréables de visage ; puisqu’il peut fort bien arriver que leur aspect excite la concupiscence d’un esprit corrompu.

293. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31

Plus on est assuré du pouvoir de cette passion, plus on est obligé de le contredire ou de ne s’y prêter que selon les règles établies par la religion et les lois, en ne se permettant qu’une alliance légitime.

294. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Je ne vois point que ces passe-temps soient défendus en la loi divine, les commandements de Dieu, ni ceux de l’Eglise n’en parlent point ; mon confesseur ne m’en dit rien, il sait bien que je les hante, il ne laisse pas de m’absoudre, il me permet la communion tous les dimanches et encore plus souvent, encore que je donne le bal, encore que j’emploie cinq ou six heures à jouer tous les jours.

295. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

que ce qui est permis aux religieux pour une sainte récréation, leur donne la mort de l’âme, et leur cause une peine épouvantable et d’une éternelle durée !

296. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Saint Thomas d’Aquin, dont les mœurs valaient bien celles de Calvin et du Père Quesneli, Saint Thomas, qui n’avait jamais vu de bonnes Comédies, qui ne connaissait que des malheureux Histrions, devina pourtant que le Théâtre peut être utile : il eut assez de bon sens et de justice pour sentir le mérite de cet art, tout informe qu’il était : il le permit, et il l’approuva.

297. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

Je crois l’avoir déja remarqué, toutes les fois que Molière a été inventeur ses Pièces ont été correctes, mais quand il a voulu copier, il s’est trop assujetti à ses modèles : Qu’il me soit permis d’ajouter que si Boccace en ce cas mérite d’être blâmé, Molière n’en est pas plus excusable d’avoir tiré de cet Auteur Italien le sujet d’une Comédie si scandaleuse.

298. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Est-ce à dire qu’il ne soit jamais permis d’exposer au Théâtre des actions blâmables ? […] Voilà l’effet des amours permis du Théâtre. […] Pourquoi l’un des sexes se ferait-il un crime de ce que l’autre se croit permis ? […] Le cheval n’était pas permis aux Officiers d’infanterie. […] [NDA] Platon dans ses Lois permet aux seuls vieillards l’usage du vin, et même il leur en permet quelquefois l’excès.

299. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Le profond respect qu’on doit aux Livres saints, ne permet pas même aux Poëtes qui y prennent des sujets, d’y rien altérer, pour l’ajuster à leurs idées. […] Il l’a senti ; & même son traducteur, amateur du Théatre comme lui, pour excuser sa hardiesse à prendre dans la Bible le sujet d’un poëme épique, avance dans la préface que toutes les Nations & toutes les Communions catholiques & protestantes, ont également permis les représentations des pieces dramatiques tirées de la Bible . […] La bonne éducation ne le permet pas, les gens mariés même se rendroient ridicules s’ils les prenoient devant le monde. […] Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger.

300. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Leurs épaules ont modéré la malignité de la satyre, mais leur cœur s’est encore plus livré à la corruption, & assurément, pour peu qu’on soit soigneux de conserver la chasteté, on ne se permettra la lecture ni de l’ancien ni du nouveau théatre Italien, fatras énorme de sottises aussi plattes que licencieuses, dont on diroit bien mieux que Ménage ne le disoit des épigrammes de Catulle, que l’obscénité en fait tout le sel & la pointe. […] peut-il citer avec tant d’éloge une nation qui n’a jamais admis de femme sur le théatre pour y jouer aucun rôle, ni permis aux femmes de venir au spectacle ? […] Moi, je dis : Le théatre est infame, l’usure l’impudicité, la médisance sont des crimes : on a tort de se le permettre. […] Il est singulier que l’Auteur, qui est courtisan, dise ensuite : Qu’il nous soit permis de faire remarquer pour notre honneur, que nos observations sont de la plus exacte conformité avec ce que nous venons de rapporter du Journaliste Anglois.

301. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Ils accordent d’abord que les pieces obscènes & impies ne sont pas permises, que les Acteurs pèchent en les jouant, les Auteurs en les composant, les spectateurs en les regardant, les Magistrats en les tolérant, les parens & les maîtres en y laissant aller leurs enfans & leurs domestiques. […] Il n’est jamais permis de s’exposer librement au péril dans une chose qui n’est pas nécessaire, tout est relatif & personnel en matiere de tentation. […] Les libertins, les Comédiens même parlent comme nous ; jamais ils n’ont avancé que l’obscénité & l’impiété fussent permises, ils ont toûjours prétendu que leurs pieces en étoient exemptes. […] Une autre sorte d’indécence que l’habitude ne nous permet pas de sentir, c’est le mélange des deux sexes dans les spectateurs, dans les acteurs, dans les rôles.

302. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

J’espère après cela que le nouveau Théâtre sentira la nécessité de se corriger, & que ses Poètes rougiraient s’ils se permettaient encore des indécences. […] Ainsi l’on voit qu’il est mal placé, puisque le jugement de la Reine Berthe est définitif, & qu’il ne laisse rien à contester après lui ; il n’est seulement ici que pour faire un méchant jeu de mots : c’est comme si l’on disait à la vieille ; la Cour vous donne ce qui vous récréra, vous divertira ; on vous permet de vous amuser ; on vous permet la récréance avec ce beau jeune homme. […] Il n’est pas permis d’y salir l’imagination.

303. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Permettez-moi de vous raconter un fait qui, quoiqu’assez comique, vous fera juger de l’effet que cette excellente Tragédie est capable de produire : tout Marseille vous en attestera la vérité, « Et vous entendrez là le cri de la nature. » Un Capitaine de Vaisseau qui n’avait jamais vu de spectacle, fut entraîné par ses amis à la Comédie, on y jouait Atrée ; notre homme, ébloui par des objets tout nouveaux pour lui, oubliant que c’était une fable qu’il voyait représenter, lorsqu’il entendit Atrée prononcer ce vers qui vous choque si fort et par lequel il s’applaudit du succès de ses crimes, notre homme dis-je, se leva tout à coup avec fureur en criant : « Donnez-moi mon fusil que je tue ce B. là. » Vous jugez bien qu’une pareille scène fit oublier la catastrophe à tous les autres Spectateurs et que bien en prit aux Acteurs que le vers qui mettait le Capitaine en fureur était le dernier de la pièce, car ils auraient eu peine à reprendre leur sérieux après une pareille saillie. […] Malgré cela, la bonté de cœur de cet homme illustre est si publique, qu’il n’est pas même permis de croire qu’il se repente de vous avoir obligé. […] Je ne me vanterais point de m’être acquis ces applaudissements si l’exiguïté de ma taille m’eût permis de me consacrer au tragique ; mais comme le Public veut que ses yeux soient contents au spectacle autant que ses oreilles, j’ai cru devoir métamorphoser le Héros en Arlequin et devoir quitter le Diadème pour la calotte de Crispin. […] [NDE] Aristote, Poétique, Chapitre II, 1448a 17-19 : « [C’est la même différence qui permet à la tragédie de se distinguer de la comédie :] l’une entend en effet imiter des hommes pires, l’autre meilleurs que les contemporains. » [trad.M. 

304. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

La sage gravité des Chinois, qui ne permet pas d’avilir la science et la magistrature, a porté une loi qui défend aux bourreaux, bouchers, Comédiens et bâtards, et à leurs enfants, d’entrer au nombre des lettrés, ni d’obtenir aucun grade, et par conséquent les exclut du mandarinat, c’est-à-dire de toute charge publique. […] Le larcin était permis et loué quand il se faisait avec adresse ; La prostitution, consacrée à certaines Divinités, en était le culte religieux. […] C’est devenir esclave, louer son travail, commercer de ses peines, se vendre soi-même : encore si comme un autre artisan, c’était pour des choses permises et bonnes ; mais pour quel objet ? […] Les lois Romaines les plus sévères n’ont jamais puni d’une infamie légale ces légèretés passagères que les Empereurs même se sont quelquefois permises.

305. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Dans les lieux et dans les temps où il leur a été permis de se marier, les femmes de cette espèce leur furent toujours interdites, sous peine d’irrégularité avant l’ordination, de suspense de leurs ordres après l’ordination, et de déposition de leurs bénéfices. […] Après quelque temps d’habitation, Gervais dégoûté de sa femme, et la Duclos de son mari, et traitant leur mariage comme ceux de la comédie, ont l’impudence de demander à le rompre, et d’en appeler comme d’abus, sur ce qu’ils n’ont pas été mariés par le Curé de leur vrai domicile : comme s’il était permis à quelqu’un de ne pas savoir sa propre demeure, de tromper un Curé par un faux domicile, de se jouer d’un sacrement, de le faire servir à couvrir un concubinage ; et ensuite dévoilant sa propre turpitude et sa mauvaise foi, vouloir la faire servir à rompre les engagements les plus solennels. […] Cependant, comme tout le monde a droit au mariage, on le leur permet ; mais le Curé à qui se sont adressés des gens à tous égards si suspects, avant que de faire aucune publication de bans, prendra toutes les instructions possibles dans le lieu de leur naissance et de leurs principaux séjours, sur leur conduite, leur état, leurs engagements ou leur liberté, extrait baptistaire, mortuaire, ou consentement des parties, attestations des Curés des lieux ; et enfin il fera part de tout à son Evêque, et n’agira que par sa permission. […] Le Parlement crut devoir présumer en sa faveur, sur les indices qu’on en donna, les seuls que la distance des temps et des lieux permettaient d’espérer, et déclarant la fille adultérine, déclara la légitimation impossible, et lui adjugea une pension alimentaire.

306. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Quelques-uns ont dit avec Grotius que l’histoire de Judith n’étoit pas un fait réellement arrivé, mais une longue parabole, telle qu’ils croyent être le livre de Job, deux pieux Romans faits pour instruire les Juifs, & ranimer leur courage ou soutenir leur patience par ces héroïques exemples, ce qui sans être absolument contre la foi, est du moins très-peu vrai-semblable ; tant de noms, de circonstances, de faits si précis, ne permettent guere de douter que ce ne soit une véritable histoire, un peu embellie dans la narration. […] Quand même il seroit vrai que Judith se le seroit permis, on n’en pourroit rien conclure pour des Chrétiens, dont la Loi condamne si sévérement tout ce qui tend à l’impureté, jusqu’aux regards & aux pensées. […] Qu’on me permette d’en rapporter les differences. 1.° Toute la parure de Judith n’est que celle des Dames de son état. […] On peut croire, & sa vertu ne permet pas d’en douter, que Judith s’étoit renfermée dans les bornes de la modération. […] La Loi de Dieu défendoit, il est vrai, de se marier avec des infidelles ; mais dans les occasions extraordinaires, & pour un bien public, on le croyoit permis.

307. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

On ne croit pas que cette entreprise réussisse de pareils divertissemens contrastant trop avec la désolation de l’État, pour que des citoyens qui ont encore quelques sentimens d’amour pour le public ou le moindre égard pour la bienséance, puissent se permettre d’y aller ; il faut avoir le cœur tout-à-fait Comédien pour oser s’y montrer, le Roi de Pologne ne s’y est pas trouvé, il est trop sage ; ceux même qui sont attachés au grand Maréchal Poninski qui en est l’Auteur, pensent que les vrais patriotes ne le fréquenteront jamais, ce qui n’a été goûté que par les ames que la débauche a avili, qui après avoir acquis des richesses dans le malheur général, veulent les employer à se plonger dans le tumulte des fêtes & le délire des plaisirs, soit pour satisfaire leur goût, soit pour se cacher à eux-mêmes les malheurs qui les accablent. […] Molière ayant impunément attaqué l’homme le plus estimé de la Cour, se crut tout permis, & sa témérité allant toujours croissant, il se tourna contre M. de Lamoignon, premier Président au Parlement de Paris, qu’il dépeignit comme un hypocrite dans le Tartuffe. […] Comment a-t-elle pu choisir un Couvent, y laisser venir toutes les Religieuses, les laisser mêler avec les femmes les plus mondaines pour servir les Officiers, approuver la proposition de les baiser toutes, & prier l’Abbesse de le permettre ? […] Le Roi a voulu avoir part à la gloire, il a fait de la comédie une affaire d’État, il a acheté tout le vaste terrein de l’Hôtel de Condé, inutile au logement du Prince, il y fait bâtir un hôtel magnifique pour la comédie, & il en fait libéralement present à la ville de Paris, il est vrai qu’elle en fera les frais, & que le Roi lui permet d’emprunter à cet effet quinze cents mille livres, & donner à toute la maison de Condé le spectacle gratis, & les Comédiens sont trop reconnoissans pour ne pas y ajouter bien des pots de vin pour les Officiers : ainsi la salle de l’opéra a été bâtie aux dépens du public, au profit de l’Hôtel d’Orléans. […] Les jeux de hasard par-tout défendus & si pernicieux à la société, sur-tout d’en tenir banque, sont si permis que le Prince en fait trafic, & moyennant une femme convenue avec les fermiers, tout devient légitime.

308. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Qu’on me permette de saisir cette occasion de rendre justice au zèle avec lequel Messieurs les Gentilshommes de la Chambre47 veillent à tout ce qui concerne les Spectacles en général. […] On se permet de masquer tous les Danseurs, & on se dispense d’en faire autant aux Furies, représentées par des femmes. […] Il est vrai que les Poètes lyriques se permettent quelques libertés qui seraient ridicules sur d’autres Théâtres ; mais le genre de ce Spectacle semble les éxiger, & veut en même-tems que ses Pièces soient soumises aux règles. […] Il est donc prouvé qu’il est permis aux Poètes du grand-Opèra de négliger l’unité de tems ; mais ils doivent le faire avec adresse. […] Ils donnent à l’action de leurs Drames toute la durée qu’ils jugent nécessaire ; mais rien n’annonce les libertés qu’ils se permettent.

309. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Cir, pendant la vie du Roi, il ne fut pas permis au théatre public de les representer : c’eût été une profanation ; après la mort de Louis XIV. elles furent abandonnées au public ; personne n’en fut jaloux. […] Peut-il souffrir l’encens de l’un, & un Prince permettre l’encens de l’autre ?

310. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Mais si les Ministres de l’Évangile se taisent, en se plaignant peut-être, qu’ils n’ont pas la liberté prophétique de tout dire : La Providence a permis que la liberté comédienne et satirique y ait suppléé ; et que le siècle ne passât point, sans se voir reprocher publiquement sa corruption toute entière. […] Est-il une Église qui ne soit décorée de leurs plus belles nippes, quand la mode en est fort passée, ou quand la bienséance de l’âge n’en permet plus l’usage ?

311. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Tant qu’elle sera sur la terre, toujours semblable à un champ semé de froment3, elle y verra croître de l’ivraie qu’il ne lui est pas permis d’arracher, de peur d’arracher aussi le bon grain. […] Quand même les Lois Civiles permettraient des abus, et que plusieurs personnes les autoriseraient, il ne faudrait pas se dispenser de crier.

312. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Mais nous avons à leur répondre que notre Auteur, par égard pour le titre primitif de son Ouvrage, a cru devoir le conserver à ce qui en étoit une suite nécessaire ; & nous ajoutons que les relations fréquentes qu’il y a entre les Lettres sur les Spectacles, & l’Histoire des Ouvrages pour & contre les Théatres, ne permettent pas de les séparer.

313. (1576) De la Censure. pp. 611-613

 » Si on dit que les Grecs, et Romains permettaient les jeux : je réponds que c'était pour une superstition qu'ils avaient à leurs Dieux. mais les plus sages les ont toujours blâmés. car combien que la Tragédie a je ne sais quoi de plus Héroïque, et qui moins effémine les cœurs des hommes, si est-ce toutesfois que Solon ayant vu jouer une tragédie de Thespis, le trouva fort mauvais : de quoi s'excusant Thespis disait, que ce n'était que jeu, Non, dit Solon, mais le jeu tourne en chose sérieuse, beaucoup plus eût-il blâmé les comédies, qui étaient encore inconnues. et maintenant on met toujours à la fin des tragédies, (comme une poison ès viandes) la farce, ou comédie.

314. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Au reste, quand vous prétendez que les chefs-d’œuvres de ce grand homme tomberoient s’ils paroissoient aujourd’hui pour la premiere fois ; permettez-moi de vous dire que votre sentiment est outré. […] Me permettrez-vous, Monsieur, d’oser vous dire que vous n’avez pas saisi le caractere du Misantrope ? […] Quatriemement, il ne seroit pas permis aux Comédiens de différent sexe de demeurer dans la même maison. […] Ils y auront d’autant plus de facilité qu’il ne leur sera pas permis de porter des étoffes de prix à la Ville. […] Cette personne qui en entrant chez sa voisine n’avoit pas encore osé permettre à son imagination de s’entretenir d’un objet trop cher, en sortira pour oser se permettre un tête-à-tête avec ce nouvel amant.

315. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

C’est afin d’éviter tous ces inconvéniens, que la plus-part des Poétiques ont déterminé le nombre des interlocuteurs qu’il est permis de placer dans une Scène.

316. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

Permettez-vous à un homme qui s’intéresse vivement au mérite, de s’informer de l’état de votre fortune : il peut, sans incommoder la sienne, vous offrir les dons de l’amitié ; & si, comme on le dit, le Théâtre n’a pour vous que de faibles attraits, vous assurer l’indépendance.

317. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Il est facile de voir que la conduite de certains ecclésiastiques qui autorisent les spectacles ne rend point ces divertissement plus permis.

318. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Cette morale n’est pas plus admise à Genève qu’à Paris, et; tout bon Protestant, comme tout bon Catholique, ne se permettra jamais des sentimens si contraires à la croyance qu’on doit aux Mysteres de Foi, quoiqu’ils paroissent incompatibles avec les lumieres de notre foible raison.

319. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Et écrivant aux Ephésiens : Qu’on n’entende point parmi vous de paroles sales, de railleries ni de bouffonneries ; elles ne sont pas bienséantes en la bouche des chrétiens, qui sont obligés d’être saints, et ne permettez pas qu’on vous flatte trompeusement, vous disant qu’il n’y a pas grand mal, car ces propos attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui désobéissent9.

320. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

.° Si le titre de Chrétiens dont ils s’honorent, et leurs engagements à cet égard, leur permettent un genre de plaisir formellement opposé à tous les principes de la Religion et de la saine Morale. 2.° S’ils peuvent, sans reproche, concourir à salarier une troupe de gens justement notés pour leurs mœurs, condamnés par l’Eglise, privés même des Sacrements. 3.° Si enfin, osant présumer de leur propre vertu, ils n’ont pas à craindre l’influence de leur exemple sur la faiblesse de tant d’âmes qui s’en prévalent et qui se perdent. […] » Bourdaloue, dans son sermon sur les divertissements du monde, se propose cette question qu’il résout de même : « Les Spectacles profanes où assistent tant de mondains oisifs et voluptueux, ces assemblées publiques et de pur plaisir, où sont reçus tous ceux qu’y amène, soit l’envie de paraître, soit l’envie de voir ; sont-ce des divertissements permis ou défendus ? […] Ce n’est pas qu’il n’y ait des délassements et des plaisirs qu’on peut appeler indifférents : mais les plaisirs les plus indifférents que la Religion permet, et que la faiblesse de la nature rend même nécessaires, appartiennent en un sens à Jésus-Christ, par la facilité qui doit nous en revenir de nous appliquer à des devoirs plus saints et plus sérieux : Tout ce que nous faisons, que nous pleurions, que nous nous réjouissions, doit être d’une telle nature, que nous puissions du moins le rapporter à Jésus-Christ, et le faire pour sa gloire » « Or, sur ce principe, le plus incontestable, le plus universellement reçu, de la Morale chrétienne, vous n’avez qu’à décider. […] Il leur est donc impossible d’allier avec la pureté de notre Religion, un métier que d’ailleurs les Conciles leur font une obligation de quitter, et il n’est permis à personne de contribuer à les y entretenir, ni de l’autoriser par sa présence. » « Parmi les personnes qui vont aux Spectacles, y en a-t-il beaucoup qui connaissent toute la pureté de l’Evangile, et toutes les obligations du Chrétien ? […] A la faveur de je ne sais quelles commodes suppositions, on les rend permis ou pardonnables.

321. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il en résulte, aux yeux de ces jeunes gens, qu’ils sont les esclaves d’un préjugé, que le précepte d’amour et de piété filiale n’est pas plus absolu ni plus respectable qu’un autre, qu’il est relatif ou conditionnel, qu’il n’oblige pas, qu’il est impraticable à l’égard d’un père avare, qu’il est permis, ordinaire, qu’il arrive nécessairement qu’un enfant méprise son père, le vole et se moque de lui quand son père est avare. […] Aussi on a pu remarquer encore que la satire de l’avare a donné lieu aux désordres de la prodigalité plus qu’elle n’a corrigé ceux de l’avarice, et que sous ce seul rapport elle a déjà été très-nuisible à la société : cette méthode simple, dis-je, susceptible de contrepoids ou de correctifs que ne permettent pas les règles ou les entraves de l’autre qui sacrifie tout à l’envie de faire rire, à la nécessité de divertir, aurait pu être employée plus heureusement aussi à arrêter beaucoup d’autres extravagances ; comme celles des vieux maris, par exemple, et celle qui est jouée dans la pièce de Georges Dandin. Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. […] Ce ne peut être par la raison qu’il en est un plus grand besoin pour les corriger ; il n’est pas permis de penser que les moyens ordinaires de réforme, que la persuasion, les bons exemples, surtout cette patience, cette modération, recommandées envers les fourbes et les méchants, n’agissent pas aussi efficacement sur des hommes profondément pénétrés de l’amour des vertus que sur tout autre ; on use ici de plus de rigueur, on est inconséquent, injuste, par cette raison que j’en ai donnée déjà : que ces inconséquents, ces contre-sens, ou cette forme de leçon dont les effets sont opposés à l’objet du fond est un ressort dramamatique le plus souvent nécessaire pour attacher, égayer et rappeler le public. […] Molière ne les avait pas en vue dans cette satire, dit-on ; il est permis d’en douter ; mais au reste, que fait l’intention de l’auteur, lorsqu’il ne peut arrêter l’action de sa satire aux limites qu’il lui a fixées ?

322. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

C’est beaucoup qu’on leur permette les jours de Fêtes quelques chansons & quelque danse autour de leurs cabanes, ou le jour de leurs noces. […] Les Incas ont défendu le fard par une loi expresse, comme nuisible à la santé, mais l’ont permis aux filles du soleil, quand elles sont présentée au Monarque Philosophe, parce qu’il aime les couleurs vives & brillantes. […] Son acharnement contre le Pepe ne permet pas d’en douter. […] Il répondit généreusement : Ma conscience ne me le permet point ; je suis le seul dans la ville, qui puisse y maintenir le bon ordre avec autorité. M’est-il permis de l’abandonner dans son malheur ?

323. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Lisez attentivement les Auteurs qui ont parlé avec succès de ce qu’il faut observer dans les Pièces de Théâtre ; ne vous éfforcez pas de les suivre à la lettre : le nouveau Spectacle auquel vous déstinez vos talens, permet à ses Poètes de prendre quelques libértés, c’est du moins ce que nous montre la plus-part de ses Drames. […] Les gens de Lettres dont l’humeur est plus douce, & la Verve moins déréglée, se permettent à peine d’aller de Province en Province, ou de s’éloigner des environs de la Capitale.

324. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Mais, permettez-moi, Mademoiselle, de vous parler d’un autre point beaucoup plus embarrassant. […] On ferait une édition de toutes les Pièces telle qu’il serait permis de les jouer ; et les Troupes de Province, seraient obligées de s’y conformer sans réserve.

325. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

» Thespis lui répondit qu’il était permis de mentir pour le divertissement des autres : « Nous verrons, répliqua Solon, si nos lois jugeront de pareils jeux dignes de récompense et d’honneur. » Solon lui défendit en effet de jouer ses pièces à Athènes. […] Il ne fut plus permis que de faire la satire générale de la vie et des mœurs.

326. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Il n’est pas permis de contribuer à l’amusement public, lorsque cet amusement est une occasion de pécher pour plusieurs. S’il est quelquefois permis de tolérer un mal pour en empêcher un plus grand, il ne l’est jamais d’y coopérer même pour faire un bien.

327. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Mais par la même raison, il me paraît contre le bon sens et contre la bonne police de permettre de parodier et de tourner en ridicule d’excellentes pièces sérieuses, où la vertu est honorée et le vice puni ; cet excès dans les parodies est la suite de la corruption de nos mœurs ; le Poète pour procurer du plaisir au spectateur et pour gagner plus d’argent ne s’embarrasse pas de confondre le bon avec le mauvais, l’estimable avec le ridicule, le grand avec le méprisable, l’odieux avec l’aimable, comme si toutes ces choses étaient égales pour le bonheur et pour le malheur de la société, et comme si le but de la raison n’était pas d’unir toujours dans les spectacles l’utilité de la société au plaisir du spectateur. […] Je doute qu’ils eussent souffert à Racine d’employer tout son art à diminuer l’horreur naturelle que nous devons avoir du crime de Phèdre, je doute qu’ils lui eussent permis d’inspirer contre les bonnes mœurs au commun des spectateurs une sorte de compassion pour le sort malheureux de cette abominable créature.

328. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

A la faveur de je ne sais quelles commodes suppositions, on les rend permis ou pardonnables. […] Il faudrait, s’il est permis de le dire, prendre la fleur de l’espèce humaine pour en former une République qui serait peu nombreuse encore. […] la réponse serait facile : je ne suis point traître, je me fais entendre ; je dis ce qu’exige l’honnêteté, et ce que permet la bienséance. […] Il ne m’est pas permis d’approfondir cette question ; mais j’en dis assez pour me faire entendre. […] Rousseau permet aux filles de Genève d’avoir au bal, et dans tout cela, il n’y a rien que d’honnête.

329. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

Je répliquerai à mon tour, que puisqu’on permet à la musique instrumentale d’imiter des choses beaucoup plus difficiles pour elle que les éffets de la Nature, il me semble qu’il est tout simple de lui accorder aussi le privilège de peindre ce qui se rapporte particulièrement à son art.

330. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Oui, ma chère, dissimule : puisque tu connais ta Rivale, étudie-la, pénètre-la, copie-la, surpasse-la ; & crois que pour regagner entièrement un cœur sur le point de t’échapper, le moyen le plus sûr est de prendre les grâces de ton ennemie, de paraître plus aimable qu’elle : s’il est d’autres routes non moins sûres, il t’est permis de les suivre.

331. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Ces yeux doubles que vous lui donnez, et dont les uns servent à regarder danser et les autres à veiller sont peut-être le Symbole de cette direction d’intention si célèbre dans votre Morale qui fait qu’on peut, selon vous, prendre part extérieurement à une chose défendue, pourvu que par d’autres yeux on se porte intérieurement à un objet permis.

332. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Détestant, dans l’amertume de son cœur, les applaudissements profanes qu’il ne s’était attirés qu’en offensant Dieu, il en aurait fait une pénitence publique, s’il lui eût été permis.

333. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

Cependant après plus de vingt années de silence, un Particulier a entrepris de justifier la Comédie par une Lettre qu’on a voulu faire passer pour une Réponse faite au sieur Boursault, Auteur d’un Volume de Pièces de Théâtre, qui feint d’avoir consulté un Théologien illustre par sa qualité et par son mérite, pour savoir si la Comédie peut être permise, ou si elle doit être absolument défendue.

334. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

La raison et la Religion ne nous permettent pas de regarder simplement l’impureté comme une chose ridicule ; elles veulent que nous en ayons horreur, et elles demandent que nous en ayons tant d’éloignement, que nous n’y pensions jamais.

335. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Dans quel moment est-il permis de perdre de veue ni l’un, ni l’autre, de ces objets ?

336. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Chrysostome (tom. 1. homil. 2. de David et Saul, initio.) ayant appris qu’on avait fait un ballet, et que quelques-uns de ses auditeurs s’y étaient trouvés, sitôt qu’il fut monté en chaire, il commença son discours par de grandes invectives contre cet abus, et entre autres il dit : Si je connaissais ceux qui ont été à ces folies, je les chasserais de l’église, je ne leur permettrais pas d’assister aux redoutables mystères, et il appelle ces divertissements des pompes du diable.

337. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Mais, sans discuter ici cette raison que je n’ai garde de vouloir combattre, puisque c’est sur ce fondement que l’autorité publique protège le Théâtre ; faisons, au moins, tout le bien que nous pouvons, s’il ne nous est pas permis d’en faire autant que nous voudrions.

338. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Afin que le Théâtre ne puisse jamais manquer de Sujets, outre les Comédiens de Province, sur lesquels il faut peu compter ainsi que sur les enfants de la Capitale, je crois qu’il serait de la prudence d’élever et d’instruire pour le Théâtre une demie douzaine de garçons, et autant de filles ; une ancienne Comédienne, et un ancien Comédien auraient le soin de les former dans des logements séparés ; on leur donnerait en même temps des principes de religion et de piété, et on leur ferait apprendre un métier pour leur préparer une ressource, si par hasard à un certain âge on ne leur trouvait pas les talents nécessaires pour le Théâtre, ou s’il leur survenait quelque défaut qui ne leur permit pas d’y jouer : dans ces deux cas la bonne éducation qu’ils auraient reçus, jointe aux secours qu’on leur procurerait, les mettrait en état de trouver un autre établissement que celui du Théâtre.

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