Là, dans le sein de la volupté, elles font au Sultan toutes les agaceries dont elles peuvent s’aviser pour le divertir, & dansent des danses lubriques, que le Mercure lui même appelle voluptueuses, sur des airs très-voluptueux. […] Un amateur du théatre enchasse fréquemment ces pierres précieuses dans ces discours, il y est monté sur ce ton, on le reconnoît à ces termes ordinaires, il s’en fait gloire ; il l’appelle réforme, décence, pureté de style. […] Dans les principes de la religion & de la vertu on appelle licencieux, on craint comme dangereux, tout discours qui fait naître des idées impures, quoique voilé de termes équivoques, à moins que la nécessité n’oblige à les tenir, comme les Médecins, les Confesseurs, &c. […] C’est détruire les fortifications de la place qu’on habite, pour appeler tous les brigands qui voudront s’en emparer, & exposer sa propriété, sa liberté, sa sûreté.
Quelques-uns de ses bons mots sont remplis de ce qu’on appelle la grosse plaisanterie. […] Elle s’en approche & lui demande comment il s’appelle. « Madame, lui répond celui-ci, je me nomme Caliston ; pour vous servir ; elle s’écrie aussi-tôt ; « je voudrais bien vous servir aussi ! […] Voila ce qu’on appelle un éxcellent moyen de répandre de l’action dans un Drame. […] Voilà ce qu’on appelle une fin proportionnée au commencement ; & un Ouvrage indécent d’un bout à l’autre.
appelle-t-il vivre honnêtement employer son esprit et mettre tout son temps et sa peine aux jours mêmes qui sont consacrés au service divin, à apprendre son rôlet, à compasser ses pas, et à étudier ses gestes, ses postures et son ton de voix, pour s’imprimer dans le cœur les passions qu’ils veulent faire ressentir à leurs spectateurs ? […] Est-ce là ce qu’il appelle vivre honnêtement ? […] Il s’ensuit donc qu’on ne peut appeler les Comédiens de véritables Chrétiens. […] C’est pourquoi Tertullien appelle les Comédiens, « Furiarum ministros et animarum inquietatores. » Quelque belle et bien entendue que soit une pièce, s’il n’y a pas de passions qui soient soutenues et poussées par de bons Acteurs, elle n’est point goûtée et elle échoue toujours.
Marguerite de Valois, sœur de François I, et Reine de Navarre, composa six pièces de théâtre, qu’elle appelait Pastorales, deux Farces, et quatre Mystères ou Moralités dans le goût du temps. […] Ce galant homme était fait pour aimer le spectacle ; il y était si assidu qu’on appelait le théâtre la paroisse ou la cathédrale de l’Abbé Boisrobert. […] Il représentait assez bien ; on l’appelait par dérision l’Abbé Mondory (c’était le nom du plus fameux Comédien qui fût alors) qui doit prêcher ce soir au théâtre de Bourgogne. […] Un jour, revenant d’un grand repas, il fut appelé dans la rue pour confesser un homme qu’on venait de blesser à mort ; il s’approcha de ce mourant, et pour toute exhortation, il lui dit : « Mon camarade pensez à Dieu, dites votre Bénédicite », et s’en alla.
Cependant on peut dire, pour justifier cette indulgence, que l’Eglise regarde de plus près aux qualités des Ministres qu’elle admet, que des Ministres déjà reçus, qu’un refus ne fait pas autant de tort qu’un châtiment, que la privation de tout privilège clérical est une plus grande punition que la simple exclusion, qu’on exclut pour de simples défauts de corps ou d’esprit, qui ne sont point de péchés, et que des bouffons, tels qu’ils étaient dans ce siècle, qui amusaient les passants dans les rues, étaient moins pernicieux et moins coupables que des Comédiens et Comédiennes de profession qui passent toute leur vie à exciter par toute sorte d’artifices les passions les plus criminelles : métier si opposé au christianisme, que d’autres canons appellent cette espèce d’hommes des apostats et des démons. […] Gervais, Chantre de l’Opéra, ayant perdu sa première femme, et s’étant dégoûté d’une autre qu’il entretenait, devient amoureux de la Boon, appelée la belle Tourneuse, danseuse du théâtre de la Foire, la gagne et l’épouse. […] Après quelque temps d’habitation, Gervais dégoûté de sa femme, et la Duclos de son mari, et traitant leur mariage comme ceux de la comédie, ont l’impudence de demander à le rompre, et d’en appeler comme d’abus, sur ce qu’ils n’ont pas été mariés par le Curé de leur vrai domicile : comme s’il était permis à quelqu’un de ne pas savoir sa propre demeure, de tromper un Curé par un faux domicile, de se jouer d’un sacrement, de le faire servir à couvrir un concubinage ; et ensuite dévoilant sa propre turpitude et sa mauvaise foi, vouloir la faire servir à rompre les engagements les plus solennels. […] Tiberio Fiorelli, appelé Scaramouche, fournit une autre aventure de théâtre et une autre question de droit, rapportée tout au long, T.
Du moins les Auteurs et les Acteurs appellent du jugement du public, et se plaignent de son injustice, et n'ont pas toujours tort ; mais sans entrer dans tous ces procès, plus nombreux que ceux du palais, et qui n'en valent ni le temps ni la peine, il en résulte que le spectacle est le séjour des passions, mais non pas celui de la joie. […] Bernard appelle un plaisir frivole et puérile : « Spectacula, quid prosunt corpori ? […] 4.) appelle l'homme un animal imitateur, contrefaisant, singe, comédien, pantomime. […] S'il ne pratique pas ce qu'il dit, on en appelle de sa doctrine à sa conduite : Médecin, lui dit-on, guérissez-vous vous-même ; rendez-vous croyables des oracles que vous ne croyez pas ?
CE que saint Charles Borroméea, le Pere Guzman, & le Pere Comitolus, Jésuitesa, Monsieur le Prince de Contib, Monsieur de Voisinc, le Pere Quillebeuf de l’Oratoired, Monsieur Nicolee, & plusieurs autres sçavans hommesf ont écrit contre tout ce qu’on appelle Comédie, est plus que suffisant pour faire voir que ce divertissement est interdit aux Chrêtiens en l’état qu’il est presentement. […] jusqu’en 1659 l’ont ainsi condamné : « Sur les plaintes qui nous ont esté faites par plusieurs Recteurs de nostre Diocese, qu’outre les débauches qui se commettent és jours de Carnaval, qui font honte au Christianisme, plusieurs libertins portent leurs dissolutions jusques dans le saint temps de Carême, qui doit estre passé en larmes & en penitence, & font des mascarades le jour des Cendres, avec tambour & autres instrumens, avec des crieries & hurlemens, & plusieurs insolences qui vont au mépris des Ceremonies de l’Eglise par certaines funerailles & sepultures, qu’ils appellent de Carnaval. […] « L’art, qui régle les gestes dit Tertullienc , & les differentes postures du corps est consacré à la mollesse de Venus & de Bacchus, qui sont deux demons également dissolus, l’un en ce qui regarde le sexe, & l’autre en ce qui concerne le luxe & la débauche. » Saint Basile parlant du theâtre où se faisoient autrefois les spectaclesd, dont la danse faisoit une des principales parties, l’appelle une école publique de toute sorte d’impureté : Communis & publica est discenda omnis incontinentia officina . […] Veritablement si l’extravagance ne s’estoit comme naturalisée avec nos mœurs, nous appellerions folie, ce qu’on appelle gentillesse. […] Ce qu’on appelle une école de divertissement, est un apprentissage d’impudicité : Les filles vont au bal & à la danse pour s’y faire connoître & estimer, à ce qu’elles croient ; mais c’est en effet pour y recevoir de l’infamie.
O n appelle caractère au Théâtre, la manière de sentir, de parler & d’agir, propre à chaque personnage. […] Traite-t-on de Philosophie dans ce qu’on appelle un cercle (& cette matiere est comme les autres devenue à la mode) une certaine vivacité, une grande affluence de paroles, je ne sais quel art de manier la comparaison & l’anthitèse, des tours spécieux suppléent au raisonnement.
Or, Monsieur, puisqu’il est presque impossible de traiter cette matière sans appeler le christianisme au secours, Dieu qui connaît si bien la faiblesse des hommes, ne leur a pas dit pour rien, soyez sur vos gardes, veillez et priez, pour ne point entrer en tentation, imaginez-vous que l’ennemi est toujours aux portes ; ce qui est, ce me semble, une manière d’avis au Lecteur ou au Spectateur, comme vous voudrez, des Tragédies, dans lesquelles on se livre de gaieté de cœur à la représentation des passions. […] Augustin, que je ne me lasse point de citer, les appelle tantôt l’impureté d’une folle compassion, et tantôt une démangeaison d’amour propre, qui n’est pas fâché qu’on lui égratigne la peau, pour ainsi parler ; parce que cette satisfaction passagère lui cause une enflure pleine d’inflammation, d’où il sort du sang corrompu et de la boue.
C'est de là que vient l'aveuglement du cœur, selon ce qui est écrit : O mon peuple, ceux qui vous appellent heureux, vous trompent.
A la vérité les Empereurs de Constantinople ont jusques au declin de leur Empire retenu le gonfanon où était le Dragon peint, et l’appelaient Flammulum du Latin, duquel nom tant Cédrène que le Curopalate se servent, et dont vient le mot Français d’Oriflamme et le Flamboler des Turcs.
entre autres ce que l’on doit croire des jeux et des divertissements ; et il se répond lui-même que quand ils sont modérés, non seulement il n’y croit point de mal, mais encore qu’il y trouve quelque bien, et cette vertu qu’Aristote appelait Eutrapelie (c’est une vertu, comme vous savez, qui « Volo tandem tibi parcas, etc. »Aug. […] : qu’en tout ce qui peul être réglé selon la raison, l’on doit appeler superflu ce qui passe cette règle, et défectueux ce qui ne l’égale pas. […] Thomas veut que ces paroles du grand Chrysostome s’entendent des jeux excessifs peu modérés, et kil ajoute que l’excès dans jeu tient d’une folle joie, appelée par S. […] Ce Repos se procure par ces sortes de paroles ou d’actions divertissantes que l’on appelle Jeux. » Se peut-il rien, Monsieur, de plus fort en faveur de la Comédie ? […] Il ne faudrait pas remonter bien haut pour voir que la plus infâme de toutes les conditions était celle des Cabaretiers : ils n’étaient reçus ni en témoignage, ni même à intenter aucune Action pour le payement de ce qui leur était dû, tant on craignait de salir les Tribunaux en y parlant d’une profession si honteuse ; cependant ils ont aujourd’hui la qualité de Marchands de Vin, et travaillent à se faire incorporer parmi les Marchands que par distinction on appelle Honorables hommes, et dont on fait les Consuls et les Echevins, qui sont les premiers grades de la Bourgeoisie.
L’Orgueil ainsi travesti est si essentiel au Théâtre, que quand il introduit des Saints & des Saintes sur la scéne, il est forcé de les y faire paroître avec cette fierté, qu’il lui plaît d’appeler générosité & grandeur d’ame.
Comment permettrait-elle les spectacles dans ce temps qu'elle appelle un temps favorable, et des jours de Salut, puisqu'elle en a banni les plaisirs permis en d'autres temps, et qu'elle a même retranché de ses offices toutes les démonstrations d'une sainte réjouissance, principalement pendant le carême qui est un temps consacré à la mémoire de la Passion de Jésus-Christ.
y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie.
On ignorait ce monstre, tandis que ce qu’on appelle la bonne comédie était ignorée.
L’homme, plus coupable parce qu’il étoit plus fort, devoit encore plus rougir de son état, & il en fait l’aveu quand Dieu l’appelle : Timui eo quod nudus essem, & abscondi me. […] L’Abbé Rupert l’appelle un libertinage artificieux & artisé : Elaborata libido . […] Un usage décent en a sanctifié bien d’autres, qui n’étoient pas appelés à ce genre de vie. […] On vous appelle avec confiance, pour cacher les difformités, & vous en revelez le secret. […] Ce n’est pas, il est vrai, la philosophie du théatre, où par un renversement de langage & d’idées, dont on se fait gloire, le crime est appelé victoire, & la défaite d’un jeune cœur est traitée de triomphe ; mais c’est la philosophie de la religion & de la vertu.
C’est ce qui en fait le caractere, & arrache ces l’armes qu’on appelle délicieuses. […] Dans son histoire cependant, il fait plusieurs fois un mérite à Louis XIV d’avoir fort souvent donné des spectacles, d’avoir choisi pour acteurs les princes & les seigneurs, & de s’être mis à leur tête, d’en avoir donné au roi & à la reine d’Angleterre fugitifs, à leur arrivée en France : ce qu’il appelle, exercer galamment l’hospitalité . […] Mais le théatre s’embarrasse peu de la vérité & des convenances, pourvu qu’il puisse dire ce qu’il appelle un bon mot. […] prétend faire danser toute l’Histoire ancienne & moderne, & en mettre tous les événemens en ballets, qu’il appelle ballets d’action ; d’Alexandre, César, Auguste, Tamerlan, Soliman, &c. en faire des danseurs d’opéra, & ériger Hérodote, Teucidide, Tite-Live, Saluste, de Thou, & c. en Compositeur de ballets de la Cour en survivance. […] L’auteur les appelle des chevaux malais.
puis qu'on est d'autant plus touché de ces aventures poétiques, que l'on est moins guéri de ses passions, quoi que d'ailleurs on appelle misère le mal que l'on souffre en sa personne ; et miséricorde, la compassion qu'on on a des malheurs des autres: Mais quelle compassion peut-on-avoir en des choses feintes, et représentées sur un Théâtre, puisque l'on n'y excite pas l'auditeur à secourir les faibles et les opprimés, mais que l'on le convie seulement à s'affliger de leur infortune ; de sorte qu'il est d'autant plus satisfait des Acteurs, qu'ils l'ont plus touché de regret et d'affliction ; et que si ces sujets tragiques, et ces malheurs véritables ou supposés, sont représentés avec si peu de grâce et d'industrie, qu'il ne s'en afflige pas, il sort tout dégoûté et tout irrité contre les Comédiens. […] Mais aujourd'hui j'ai plus de compassion de celui qui se réjouit dans ses excès et dans ses vices, que de celui qui s'afflige dans la perte qu'il a faite d'une volupté pernicieuse, et d'une félicité misérable: Voilà ce qu'on doit appeler une vraie miséricorde ; Mais en celle-là ce n'est pas la douleur que nous ressentons des maux d'autrui qui nous donne du plaisir : Car encore que celui qui ressent de la douleur, en voyant la misère de son prochain, lui rende un devoir de charité qui est louable, néanmoins celui qui est véritablement miséricordieux aimerait mieux n'avoir point de sujet de ressentir cette douleur : Et il est aussi peu possible qu'il puisse désirer qu'il y ait des misérables, afin d'avoir sujet d'exercer sa miséricorde, comme il est peu possible que la bonté même puisse être malicieuse, et que la bienveillance nous porte à vouloir du mal à notre prochain. […] Telle était alors ma vie ; Mais peut-on l'appeler une vie, mon Dieu ?
Cicéron, dans le livre de l’Orateur, appelle histrions les plus grands acteurs que Rome ait jamais eus, Esope et Roscius. […] Appellerons-nous un métier honnête celui qui fait d’une honnête femme un prodige, et qui nous porte à mépriser celles qui l’exercent, à moins de compter sur un miracle continuel ?
N’est-ce donc que par pure cérémonie, ou par coutume qu’ils appellent Dieu leur pere ?
Ce sont ces passions qu’il plaît au monde d’appeler délicates, mais qui dans le fond sont si grossiéres.
Ce Théologien prétendu (je l’appelle ainsi, parce que le Père Caffaro Théatin, qu’on disait être Auteur de cette Lettre, l’a désavouée) veut justifier la Comédie par des passages de saint Thomas.
Il critique les Romains de faire des personnages Muets de femmes qui ne sont pas mariées : il appelle cela, « l’éducation de la vieille Elizabeth, dont la maxime était que les filles se présentassent et ne parlassent point ». […] Surtout ce juste, comme il plaît au Poète de l’appeler, ayant dit au commencement de son discours que l’on condamnait les gens au fouet pour de pareilles sottises, lorsque le Gouvernement et la discipline étaient en vigueur. […] Euripide reproche à ce Tragique d’avoir trop d’emphase dans ses vers, trop d’enflure, trop de fracas et trop de ce qu’Horace a depuis appelé : « Ampullas et sesquipedalia verba. […] Ces remontrances d’Eschyle sont de bons mémoires pour faire le procès à bien des Muses : et si le Théâtre Anglais était ici appelé en jugement, Aristophane le condamnerait à être brûlé avec plus de raison qu’il ne mit le feu à l’Ecole de Socrate. […] « Un Auteur judicieux, que Ben Jonson appelle un habile Artiste, évitera toujours les expressions libres et efféminées.
Ce qu’on y pourrait reprendre ce serait peut-être une complaisance trop molle, ou quelque manquement de sincérité, qu’un autre appellerait hypocrisie ; mais c’est à chacun de s’en défendre, et à composer son intérieur sur la belle apparence du dehors. […] elle a donné de l’air et de la majesté aux plus augustes louanges qui se devaient à Dieu ; il ne s’est point fait de cérémonies tant soit peu considérables, où la Musique n’ait été appelée, quand elle s’y est trouvée, elle a toujours eu place près du Sanctuaire. […] Hippodides y perdit la plus riche et la plus illustre alliance que la bonne fortune lui pouvait présenter : Il fut appelé avec les autres jeunes Seigneurs du pays pour voir qui d’entre eux aurait assez de bonheur pour épouser la fille du Roi. […] Les Soldats à qui la chose ne se put dissimuler, jetèrent bas les armes, et le contraignirent à faire une composition honteuse et de se retirer : Qu’on appelle cela comme on voudra ; mais il ne vaut pas mieux que de prendre la bourse de son voisin. […] Peut-on appeler recréation, où on quitte les livrées de Dieu pour prendre celles de son ennemi ?
Il est bien plus raisonnable d’attendre, qu’on vous appelle aussi-bien dans la Courante que dans les Bransles, & que l’enchaînure & la continuation du Bal dure de cette maniere, & avec ce petit soin de rendre & de reprendre ceux qui nous ont pris, & qui nous ont fait cet honneur.
Vous en appelleriez à vos Casuistes, qui prétendent qu’on doit moins s’arrêter à ces bons Docteurs, pour ce qui est de la Morale, qu’à vos nouveaux Auteurs qui ont mieux connu qu’eux le génie de ces derniers siècles.
« La Blanque qui sera autorisée par le Magistrat pour le soulagement des mineurs débiteurs et marchands, ne sera condamnée ; mais bien les autres qui ne sont de cette qualité, comme celles qu’on appelle Roues de Fortune, sont défendues. » Censure de ces trois Art.
C’est pourquoi nous en appellerons au témoignage non-seulement des pasteurs et des docteurs de l’Église, mais encore à celui des plus grands écrivains, des plus célèbres littérateurs, de ceux-là même qui ont le plus travaillé pour le théâtre. […] Houdart de la Motte appelle le théâtre une vive école des passions . […] » Le célèbre évêque d’Amiens, M. de La Motte, appelait les spectacles l’écueil inévitable de l’innocence et le péché qui damne ceux qui n’en ont pas d’autre . […] Telles sont les trois fameuses pièces qu’on osera peut-être appeler bonnes. — Or, si les bonnes pièces sont si contraires à la Religion et aux mœurs, que penser des autres ?
.), il y a dans la salle de la comédie un endroit qu’on appelle la Casuela, la cellule où toutes les Dames d’une médiocre vertu se placent, & tous les Seigneurs y vont causer avec elles. […] Ceux qui avoient la foiblesse de s’attacher à elles rougissoient du moins de l’avouer publiquement ; elles habitoient, non sous des lambris dorés (Actrices), mais dans des espèces de huttes appelées clapiers ; elles ne pouvoient étaler ni pierreries, ni aucune espece de luxe ; une dorure, une boucle, un clou d’argent, les exposoient à l’amende, à l’avanie, à la prison. On s’étoit attaché à flétrir par toutes les marques d’ignominie possibles un commerce honteux que la corruption de la nature ne permettra pas d’abolir entierement ; faute de meilleur expédient, on avoit appelé l’orgueil au secours de l’honnêteté. […] Mais plus glorieuse qu’intéressée, cette Héroïne a répondu fierement qu’ayant été appelée par un grand Roi, l’invitation d’un Directeur étoit trop peu pour elle, qu’elle n’iroit en Allemagne que sous les auspices de l’Impératrice-Reine, & qu’à moins d’un ordre de Sa Majesté Impériale, elle n’avoit point de voyage à faire.
A la bonne heure ; mais ce qu’on appelle beau monde n’est-ce pas aux yeux de la piété la plus mauvaise compagnie ? […] C’est une injure atroce d’appeler quelqu’un Musicien, Comédien. […] J’appelle galanterie cette passion comique & libertine qu’on baptise du nom d’amour (cette expression triviale est ici bien indécente, le baptême de la galanterie). […] Ce talent, s’il peut être appelé talent, est un bien mince mérite ; mais il plaît, que faut-il de plus ?
) : « Infamia notatur qui ludinæ artis, pronuntiandivi causa in scænam prodierit. » Les Comédiens y sont mis sur la même ligne que ceux que la loi appelle Lenones. Notre langue est trop chaste pour nous permettre d’appeler ce métier par son nom. […] Pour la galanterie, Marmontel est de fort bonne composition ; il porte l’indulgence jusqu’à faire de l’amour physique, que M. de Maupertuis appelle Vénus physique, et que nous bonnes gens appelons grossièrement l’impureté, jusqu’à en faire un bien, un mérite, un besoin périodique, une nécessité publique et particulière.
Aristote appelle les reconnoissances Agnitions. […] On sçait avec quelle chaleur on fronde de nos jours tout ce qu’on appelle préjugé, pour peu qu’on ait de prétention au bel esprit.
, dont le nom vient du Latin, qui signifié Joueurs, et qui dansaient et jouaient sur des Instruments de petits contes en vers, qu'ils appelaient Fableaux, avaient quelque ressemblance avec ces Mimes, dont la danse néanmoins avaient beaucoup de conformité avec nos Ballets ; « Argumenta fabularum ».Suet. in Calig. c. 57. […] de danse et de gestes, entre lesquelles ont été célébrés Luceïa que Pline appelle Mime, et Galéria Embolaire ou Joueuse d'intermèdes, Caramelle qui fut nommée la dixième des Muses et la quatrième des Grâces, Helladie à qui fut dressée une statue à Anches, et qu'on disait avoir été visitée de Jupiter, sous l'apparence de l'or, tant elle devint riche par ce métier.
Pleræque enim earum, tamquam in numerosa multitudine diebus festis, cum adveniunt audituræ verbum Dei, per inscitiam lætitiæ spiritualis, se dedunt inhonestis disciplinis. » c’est-à-dire, de femmes et de filles Chrétiennes, qui par une indiscrète et fausse joie, qu’elles appellent spirituelle, dansent aussi d’une manière honteuse les jours des Fêtes, et dans le temps même qu’elles viennent dans les Eglises pour entendre la parole de Dieu. […] Il appelle les danses un divertissement du Diable, parce qu’il s’en sert pour surprendre les âmes, et pour les perdre ; et il les condamne avec tant de fermeté, qu’il prouuve qu’elles sont contraires à tous les commandements de Dieu, et qu’elles anéantissent tous les fruits de nos Sacrements.
Quant aux indécences et aux libertés de l’ancien théâtre contre lesquelles on ne trouve pas étrange que les Saints Pères se soient récriés, je dirai encore à notre confusion que les tragédies des anciens Païens surpassent les nôtres en gravité et en sagesse, ils n’introduisaient pas de femmes sur la Scène, croyant qu’un sexe consacré à la pudeur ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution, j’avoue qu’il y avait souvent de l’idolâtrie mêlée et que leurs pièces comiques poussaient la licence jusqu’aux derniers excès, mais les nôtres sont-elles fort modestes, ce que vous appelez les farces n’a-t-il rien qui alarme les oreilles pudiques ? […] Voilà qui est plus que capable de nous préserver de l’ennui, et de causer à notre cœur de douces émotions sans le laisser en proie à ces folies des folies, comme les appelle saint Augustin, « et non daretur turpis præda nugatilibus ».
Le morceau de musique qu’en France on appelle air tout simplement est d’un chant doux, uni. […] Voici ses paroles(63) « Ces grands morceaux de la musique Italienne qui ravissent ; ces chefs-d’œuvres de génie qui arrachent des larmes, qui peignent les situations les plus vives, & portent dans l’âme toutes les passions qu’ils èxpriment ; les Français les appellent des Ariettes ». […] C’est ici le lieu de dire un mot du Vaudeville, puisque l’usage est de terminer la plus part des Poèmes du nouveau Théâtre par une espèce de Chanson, qu’on appelle Vaudeville.
Si ces Piéces étoient quelquefois obscènes, que devoient être les Mimes, qu’Ovide appelle Mimos obscæna jocantes, & autre part, imitantes turpia Mimos ! […] La sévérité des Magistrats contre les Spectacles étant encore à craindre, de peur qu’ils ne fissent à sa mémoire la honte d’abattre cet Edifice, veritus quandoque memoriæ suæ censoriam animadversionem, il s’avisa de sanctifier un lieu que Tertullien appelle la Citadelle de toutes les infamies, arcem omnium turpitudinum. […] Quelle dépense pour un Edifice qui devoit être détruit trois mois après, & que Pline appelle par cette raison, Theatrum temporarium !
Il ne doit pas même être suspect au monde : malgré ses égarements, il y fut toujours ce qu’on y appelle un honnête homme, plus judicieux, plus décent, plus utile, plus éclairé, que la plupart de ceux qui s’en donnent le nom. […] La douleur de ses maux s’appelle misère, celle des maux d’autrui compassion. […] C’est la charité ; mais n’appelez pas charité la liaison qu’ont entre eux les méchants, les voleurs, les Comédiens, et ceux qui les fréquentent : « Non quacumque charitas … qui simul latrocinia vel maleficia faciunt, qui Histriones amant, aurigis clamant. » (Serm. 159.
Mais une pièce dramatique régulière, partagée en scènes et en actes, formant un dessein, un nœud, un dénouement, accompagnée de chant, de danses, de machines, où l’on ne parle qu’en chantant, où l’on ne marche qu’en dansant, un spectacle où tout est réuni pour flatter le cœur, l’esprit, les yeux, les oreilles, que l’histoire de l’Opéra appelle « le spectacle universel, le triomphe de l’esprit humain, le grand œuvre par excellence », et qui en effet bien mieux que celui des Chimistes, fait couler des fleuves d’or dans la main des Acteurs, et une pluie d’or dans le sein des Danaé qui habitent ce pays des Fées ; on ne le connaissait qu’en Italie, il avait été ébauché en faveur de la maison de Médicis, à qui on doit en Europe la naissance des arts et du luxe. […] Il en donna de magnifiques pour le temps ; les Poètes l’appelaient esprit divin, géomètre inventif, unique en sa science. […] Alexandre appelle avec raison putidissima fabula, a dû être du goût d’un Comédien.
La liaison n’est pas difficile à former, elles sont si bienfaisantes, si zélées pour instruire la jeunesse : on lit dans la vie de Ninon de Lenclos que plusieurs meres qu’on appelle honnêtes & sages envoyent leurs enfans, garçons & filles à l’école de cette célebre courtisanne, pour les former à la vertu. […] Donnons à Venus une jupe pour remplir toute justice, & changeons son nom qui est un peu d’écrié ; nous l’appellerons la Sagesse. […] Avanture ordinaire dans nos romans, & sur nos théatres ; elles les envoyerent chercher, & se livrerent à eux avec la plus violente passion : Cum vidisset depictas in pariete imagines chaldeorum insaniverunt & miserunt nuntios ad eos ; ce qu’il appelle concupiscentia oculorum. […] 13. de la Sagesse remercie Dieu comme d’un grand bienfait, d’avoir préservé son Peuple du poison de la peinture & de la sculpture, dont il appelle les ouvrages une ombre vaine, un travail sans fruit, umbra picturæ, effigies, labor sine fructu ; mais dont la vuë empoisonnée fait naître le désir, excite la passion, enflâme la concupiscence, & conduit au péché, cujus aspectus dat concupiscentiam. […] Les insensés le réjouissent dans leur folies, dum lætantur insaniunt ; ils appellent paix, divertissemens, ces malheurs extrêmes, tam magna mala pacem appellavit.
L’impression révoltante qu’elles font s’appelle du sublime. […] Le mépris des rois qu’on appelle grandeur romaine, est le style ordinaire du père de la tragédie et de tous ses imitateurs. […] On lui a fait une sorte de crime de cette élégance continue, qu’on appelle monotonie de perfection, satiété de beauté. […] La liberté d’agir avec les gens sans se gêner sur ce qu’on leur doit, s’appelle familiarité avec les personnes ; elle détruit l’estime, la subordination, presque toujours la paix. […] J’en appelle à ces impitoyables sifflets, à ces éclats de rire, à ces cruelles critiques.
On appelle terreur en matière de Tragédie cette suite d’incidents opposés, qui naissent les uns des autres contre l’attente. […] Ce sont tous ces traits répandus, qui forment le caractère des personnages ; ainsi dans l’Iphigénie tout ce qui entre dans la représentation d’un homme amoureux, mais violent, tel qu’était Achille ; tout ce qui sert à nous peindre un Roi fier et ambitieux, tel qu’Agamemnon ; une mère tendre, une jeune Princesse courageuse, telles que Clytemnestre, et Iphigénie ; c’est précisément ce que nous appelons mœurs. […] Tout ce qui est ajouté à l’action pour la rendre plus brillante et plus vive, s’appelle Episode : lorsque le sujet est choisi, qui doit être un trait éclatant de la Fable ou de l’Histoire, on tâche d’y ramener toutes les actions connues de ses personnages, et de se servir de toutes les idées qui en peuvent naître. […] Péripétie est un changement de fortune, ou le passage d’un Etat à un autre, contre ce qu’on avait attendu, différent de ce que nous avons appelé terreur. […] La Fable, ou la composition du sujet, est la partie la plus essentielle de la Tragédie : On l’appelle Fable, parce qu’il est libre au Poète d’inventer les sujets tragiques, qu’il veut exposer sur la scène, ou d’en altérer les circonstances, quoique véritables, pour les ajuster au Théâtre.
Quelle insolence d’en appeler à lui pour attester des faussetés ! […] L’imagination de notre Poète s’échauffe en avançant dans son travail ; et voici un trait singulier du feu qui l’anime : « Je ne serais pas plus surpris d’entendre le son subit de la trompette qui appelle au souverain Tribunal les mortels endormis, et qui les fait chercher avec précipitation où sont leurs membres. […] Le Colonel Sancho apprend à Carlos la mort du vieux Juif qu’il appelle une heureuse nouvelle. […] C’est en cette même Scène que paraît La Famine : spectacle que Mr Dryden appelle une grande beauté ; mais dont tout le monde n’est pas aussi enchanté que lui. […] [NDE] Il s'agit de Love for Love de Congreve, appelé ailleurs "L'Amour désintéressé".
Mais c’est à quoi il ne parviendra pas ; puisqu’une Comédie tout à fait honnête, cesserait d’être ce qu’on appelle aujourd’hui Comédie, et n’aurait plus ni les mêmes partisans ni les mêmes adorateurs. […] Il pourrait être néanmoins que du temps de saint Thomas les Farceurs qu’il tolère et qu’il appelle Histriones, étaient certains flûteurs ou baladins sans conséquence ; mais à qui nos Comédiens d’aujourd’hui qui se piquent de noblesse, seraient fâchés d’être comparés. […] Il en appelle donc à saint Bonaventure, à Albert le Grand, et à saint Antonin. […] Mais cela, lui dirai-je moi, s’appelle-t-il envoyer un Pénitent à la Comédie ? Cela s’appelle-t-il l’y envoyer même en temps de Carême ?
Quel honneur peuvent nous acquérir ces productions frivoles qu’on appelle Romans ?
Une seule lettre changée dans un nom devient une Parodie : ainsi Caton parlant de Marcus-Fulvius Nobilior, dont il voulait censurer le caractère inconstant, l’appelait M.
« à chanter ou les louanges de Dieu ou les histoires des Paladins ou d’autres choses honnêtes en temps et lieu convenable. » Un si saint homme n’appellerait jamais honnêtes les chants passionnés, puisque même sa délicatesse va si loin qu’il ne permet pas d’entendre « le chant des femmes » Ibid.
Ils méritent notre admiration, car tout mortel qui excelle dans un art aussi difficile, est appelé à jouir de la célébrité.
Il fut engagé dès la première jeunesse dans l’état Ecclésiastique : et quoiqu’il reconnut assez qu’il n’y était point appelé, il y demeura jusqu’à la vingt-quatrième année de son âge, que Dieu le fit entrer dans l’état du mariage, où il l’appelait, prenant le soin de lui choisir une sage et vertueuse compagne pour l’aider à se conduire : « Faciamus ei adjutorium simile sibi. […] Son Altesse en reçut une joie extrême ; et la nuit suivante s’étant trouvé extraordinairement mal d’une grande oppression de poitrine, il fit appeler M. […] Le Sénat enjoignit au Dictateur Manlius de faire les Jeux qu’ils appelaient grands, que Marcus Emilius Préteur avait faits sous le Consulat de Flaminius Servilius, et qu’il avait encore voués pour cinq ans après. […] , on s’exerçait à faire des vers à l’honneur de Bacchus, qu’on appelait satyresq. […] Quant à ce qu’on appelle ordinairement amour, et pour qui je ne saurais trouver un autre nom, il est si extravagant et si léger, que je ne vois rien qui puisse lui être comparé.
Vous débutez par ce que vous appelez fort improprement une interpellation que m’adresserait une mère de famille, et ce que j’appellerai tout simplement une amplification de séminaire très-digne de figurer dans un sermon.
Mais ceux-là seuls ont droit de prendre le titre d’Homme à talents ; parce qu’on ne doit appeler ainsi que ceux qui, sans aucun assujettissement, sans nulle contrainte, exercent un art où l’imagination & le génie en font plus que la main. […] Quand les usages, les loix & l’opinion générale ont proscrit les Comédiens ; quand d’un bout du monde à l’autre toutes les Nations leur prodiguent l’avilissement & le mépris, pourra-t’on croire encore qu’on appelle ces mêmes Peuples en témoignage en faveur des personnes de Théatre ?
Il est encore certain que la scène était alors très épurée : les Empereurs Chrétiens en avaient banni l’idolâtrie et la licence, le Gouverneur de Milan (la Ligurie) ni son père ne l’auraient pas souffert dans leur gouvernement, et le crédit que ce Saint eut sur l’esprit de cinq Empereurs, dont trois l’appelaient leur père et ne se conduisaient que par ses avis, ne permet pas de douter que le théâtre de son temps ne pût aussi bien que le nôtre, se servir, pour l’autoriser, du spécieux prétexte de la prétendue réforme. […] Personne ne fut la dupe de ce que l’Auteur de sa vie appelle une comédie : « Hac veluti in scena ficte representari, populus non ignorabat. » On jugeait bien qu’un homme qui toute sa vie avait été un modèle de pureté, ne devenait pas tout à coup impudique, et ne le serait pas dans son épiscopat : Nous prenons sur nous votre péché, et nous ne vous élisons pas moins Evêque, s’écria tout le peuple.
Qui vous appelle en ces lieux ? […] … Vous le devez, et j’en appelle à votre cœur. […] Informez-vous de moi, je m’appelle Zirbé, écrivez à vos parents ; il vous diront que jamais l’artifice ne souilla mes lèvres ; que cette beauté que vous avez daigné remarquer, ne me rendit jamais, ni vaine, ni faible, ni trompeuse ; que je possède une fortune considérable ; que mon rang n’est inférieur à celui de personne.
Les gouvernements se sont en effet laissé corrompre par les prêtres, en adoptant l’immoralité politique, appelée aussi machiavélisme, comme un principe nécessaire pour gouverner. […] Les philosophes déjouèrent de tout temps les maximes détestables, l’ambition et les absurdités des prêtres des païens ; ils démasquèrent leurs jongleries, leurs charlataneries, étayées de prétendus miracles, dont les plus imposants n’étaient que des phénomènes de physiologie phantaziexoussique, qui, de nos temps, furent très improprement appelés du magnétisme animal. […] En se chargeant exclusivement de l’éducation de la jeunesse, la secte jésuitique a pour principe de refuser la connaissance des sciences à la classe du peuple ; mais quant à celle des gens riches, appelés à jouer un rôle dans la société, elle ne consent à lui communiquer les sciences qu’à regret, et s’applique principalement à former des imbéciles, ou des fanatiques qui ressembleront à leurs maîtres.
15.) défend absolument de donner des spectacles le dimanche, qu’on appelait alors le jour du soleil, pour ne pas profaner la solennité du culte public : « Nullus die solis spectaculum præbeat, nec divinam venerationem confusa solemnitate confundat. » Ses successeurs sont allés plus loin, en y ajoutant beaucoup d’autres fêtes, toujours par la même raison essentielle de religion et de piété : « Omni theatrorum voluptate per universas urbes denegata, totæ Christianorum mentes Dei cultibus occupentur. » (L. […] Le scandale est frappant dans ces occasions, lorsqu’on a l’imprudence d’y appeler pour chanter ou jouer des instruments, les Musiciens de l’opéra. […] Il appelle le jour du sabbat délicat, pour marquer avec quel soin extrême on doit le sanctifier : Sabbatum Domini delicatum.
Mais pour pousser encore davantage cette matière sans sortir pour cela des bornes de la vérité : peut-on appeler tout à fait honnêtes des ouvrages, dans lesquels on voit les filles les plus sévères écouter les déclarations de leurs amants, être bien aises d’en être aimées, recevoir leurs lettres et leurs visites, et leur donner même des rendez-vous ? […] Aussi Dieu n’a pas choisi le Théâtre pour y faire éclater la gloire de ses Martyrs ; il ne l’a pas choisi pour y faire instruire ceux qu’il appelle à la participation de son héritage. […] Ceux qui courent après les premiers, regardent Jésus-Christ crucifié comme une folie, et comme une occasion de scandale ; mais ceux qu’il appelle à la participation de sa gloire par le renoncement à leurs désirs et à leur cupidité, le regardent comme la force et la sagesse de Dieu.
Les prêtres et les évêques voudraient-ils aujourd’hui appeler l’opprobre et l’excommunication sur ceux auxquels ils donnèrent l’existence, et, nous le répétons, sur ceux avec lesquels ils fraternisèrent au point de monter avec eux sur les théâtres ?
Louis XIV, en parlant de Molière, l’appelle le législateur des bienséances du monde, et le censeur le plus utile des ridicules de ses sujets.
Mathurine avec Colin s’appellera vice, la Duchesse avec Baron sera la vertu ; le crime avec la houlette sera obscénité, sous le diamant c’est élégance : il est adorable. […] Dans son voyage qu’il appelle Pot-pourri, où il a voulu imiter Bachaumont, & qui n’est qu’un tissu d’indécences, après avoir décrit avec le pinceau le plus grossier, le prétendu libertinage d’un Curé, il acheve son portrait imaginaire par le mêlange profâne & scandaleux des idées de religion adaptées au vice. […] Ce n’est pas embellir sa couronne, si ces infamies sont à lui, c’est le radotage d’un vieux pécheur qui meurt comme il a vécu ; il appelle précieux les contes de Marot & de Rousseau qu’il dit écrits sous la dictée des Dieux des Jardins, & dont il blâmé la grossiere obscénité. […] On appelle badinage cette trop véridique infamie.
Ils chassent Dieu & les Saints, & brisent leurs images ; ils appellent les amours & les graces, & adorent leurs tableaux. […] Au lieu de la tenir dans une modestie, qui lui conserveroit son affection, écarteroit ou décourageroit ses rivaux, il les appelle, leur ouvre les avenues, leur offre la proie, pique leur faim & leur soif ; peut-il se plaindre des succès de son ouvrage ? […] Il feroit beau la voir jouer la prude, peut-être la dévote, arborer la fierté, affecter la modestie, se plaindre de la témérité des hommes, repousser leurs assauts, tandis que c’est elle qui attaque, qui appelle, qui invite, qui irrite la passion, qui la fait naître. […] Qui l’appelle, qui l’invite, qui l’arrête ? […] Le Saint Ecrivain appelle ces visages. l’un le visage de la nature, l’autre le visage de l’art, le visage de la passion, le visage du péché, le visage du mensonge : Facies peccatorum similis .
On appelle ces folies des folies des négligences heureuses, on veut y trouver du naturel, de la délicatesse, &c. […] Une vaste salle où il avoit ses livres & qu’on appelle sa bibliotheque, tout autour des tablettes, & sur la planche ornée & tapissée d’inscriptions grecques & latines dont plusieurs sont demi effacées, comme on voit dans couvents, les parloirs, les dortoirs pleins de sentences & d’images. […] 2, s’éleve fortement contre lui dans un discours contre l’Egoïsme, que son traducteur, je ne fai pourquoi, appelle Egotisme. […] En Danemarck on fait les même jeux, que Regnard appelle Viscor : mais chacun prend l’habit de quelque métier ; le Roi de Danemarck y parut en charbonnier. […] Augustin, parlant de la femme célebre par son libertinage, qui se convertit aux pieds de Jesus-Christ, appelle famosa malâ utique famâ .
Je n’appelle Elizabeth Comédienne que d’après toute l’Europe, toutes les Cours, tous les Ambassadeurs qui ont traité avec elle, d’après toute l’Angleterre, son Parlement, sa propre Cour, jusqu’à son Bouffon qui le lui disoit sans façon, d’après elle-même qui en plaisantoit, & s’en faisoit gloire. […] Henri furieux du refus de Rome, & plus aveuglé que jamais par sa passion, n’en appela pas à un tribunal supérieur ; il n’en connoissoit pas. Le Clergé de France n’avoit pas encore décidé la supériorité du Concile, & d’ailleurs personne n’a jamais appelé du Pape au Concile pour des affaires particulieres. Il en appela à lui-même par une entreprise inouïe dans le monde qui feroit rire, si elle étoit moins tragique. […] Elle avoit fait quelque version des satyres d’Horace, qu’on appelle traduction, qui furent imprimées.
On appelle le genre d’Énigmes dont je veux parler Calembours ou Charade.
Après avoir examiné toute la frivolité des objections, qu’on oppose ordinairement pour arrêter ou suspendre toute réforme au théâtre, j’ai fait voir qu’il était possible de le rappeler au but réel de son institution, et de donner à ceux que des talents particuliers y appellent, un véritable lustre dans la société.
Dites, continue le grave Bossuet, que la pudeur d’une jeune fille n’est offensée que par accident, par tous les discours où une personne de son sexe parle de ses combats, où elle avoue sa faute et l’avoue à son vainqueur même, comme elle l’appelle. […] Ces théologiens, contre l’opinion d’un grand nombre d’autres, donnent pour raison que, dans l’espèce, cette simple assistance n’est point une grave coopération à l’entretien de la profession des acteurs ; ce qui ne nous parait pas exact : car qu’est-ce qui appelle sur le théâtre les acteurs, les entretient dans leur état, dans leur luxe, etc., si ce ne sont les spectateurs ? […] On appelle occasion prochaine du péché mortel tout ce qui expose au danger moral où probable de pécher mortellement.
Les livres de Choregraphie ou d’Orcherographie, comme on les a quelquefois appelés, à la faveur de quelques lignes, tracent les pas, les gestes, les figures, comme on marque les tons, les demi-tons, jusqu’aux soupirs dans la musique. […] Les Nègres de la Guinée, les plus stupides des hommes, ont inventé des danses les plus expressives, entr’autres une appelée Kalenda, où par les gestes les plus lubriques ils représentent toutes les infamies de la volupté. […] Horace reproche à son siecle, comme un des plus grands désordres, qu’on obligeât les femmes de danser dans les fêtes, festis matrona moveri jussa diebus, à plus forte raison qu’on les y exerçât de bonne heure, & qu’on appelât belle éducation, comme aujourd’hui on en fait une partie essentielle, d’enseigner aux enfans ces molles attitudes, ces mouvemens lascifs, qu’ils ne goûtent déjà que trop.
Je n’appelle pas de ce nom la mort ou la punition d’un homme : le personnage qui forme le nœud de l’action, qui la conduit et qui la termine, est celui, selon moi, sur qui la catastrophe tombe ; soit qu’il en périsse, soit qu’il en reste chargé d’opprobre, ou couronné de gloire, suivant que l’action l’exige ; je m’explique. […] Si Britannicus meurt, quoi qu’innocent ; c’est pour servir au caractère de Néron, et le faire détester davantage : Si Géta est assassiné, sans l’avoir mérité ; c’est pour mieux peindre la cruauté de son frère : si Hyppolite périt ; c’est pour charger le crime de Phèdre : ainsi ce n’est pas sur les personnages qui meurent que tombe ce qu’on appelle la catastrophe ; mais sur ceux qui commencent et qui conduisent l’action à une bonne ou à une mauvaise fin, et qui excitent le plaisir ou l’indignation des Spectateurs suivant les circonstances du sujet. […] D’un autre côté, si les Tragédies (comme quelques Modernes le prétendent) devaient toujours être nommées du nom de l’Acteur qui y meurt, nous serions bien embarrassés comment nommer la Tragédie qui s’appelle Médée ; serait-ce Créuse, Créon, les Enfants, Jason même ?
Le Grand Pompée qui s'est surmonté lui-même par la magnificence de son Théâtre, ayant bâti cet asile de toutes sortes d'impuretés, craignant d'en être un jour repris par les Censeurs, et de s'attirer par là quelque flétrissure injurieuse à sa mémoire, fit bâtir en ce lieu un Temple à l'honneur de Venus, et dans l'Edit qu'il publia pour appeler le Peuple à la consécration de cet Edifice, il ne lui donna point le nom de Théâtre, mais de Temple de Venus, au-dessus duquel, dit-il, nous avons mis des sièges pour ceux qui assisteront aux Spectacles: ainsi sous le titre d'un Temple, il éleva ce bâtiment détestable, employant la superstition pour se jouer de la discipline. […] On peut justement appeler les Théâtres, et la carrière des courses publiques, une Chaire de pestilence ; Car tout ce qui se fait en ces Lieux est plein de confusion et d'iniquité : Ces assemblées ne fournissent que trop de sujets d'impureté, où les hommes et les femmes étant ensemble, s'occupent à se regarder : C'est là où se tiennent de pernicieux conseils, lors que les regards lascifs excitent de mauvais désirs ; et les yeux étant accoutumés à regarder impudemment les objets qui sont auprès d'eux, se servent de l'occasion qui se présente pour satisfaire leur cupidité.
La Comédie-Bourgeoise se distingue des Drames que je viens de parcourir, par ce qu’elle prend son sujet parmi ce qu’on appelle les honnêtes gens ; elle ne met en jeu que des Bourgeois, mais des Bourgeois un peu distingués, tels que de riches Négocians.
» La première pensée qu’on a en ces lieux, qui sont l’Eglise du Diable, comme le même Père les appelle ; Ecclesia Diaboli, c’est de voir et d’être vu. « Nemo in spectaculo incundo prius cogitat, nisi videre et videri.
Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer.
Après sa mort, les victorins ses confreres ont fait son apologie : je loue leur zele & leur charité, & je crois sans peine qu’il y a des choses vraies, qu’on a beaucoup exagéré les torts de ce Religieux ; mais voici un mot qui n’est pas douteux, qui vaut mieux lui seul plus que toutes les bouffonneries vraies ou fausses qu’on lui attribue, & qu’on appelle bons mots, parce qu’elles sont indécentes ; il fit une mort chrétienne & religieuse. […] L’art insidieux qu’un appelle décence, de déguiser & faire goûter le désordre des passions sous des termes choisis, pleins de politesse, d’élégance & d’harmonie où il a été le plus grand & le plus dangereux maître : art funeste qui fait sa gloire dans le monde & qui fait l’objet de son repentir. […] Vega l’emporte sur Calderon pour la fécondité ; on appelle son Théatre l’Océan Dramatique. […] Le Libraire appelle le Poëte François, l’Emule de l’Italien qui lui rend l’hommage le plus généreux.
Cependant chaque théâtre regarde ses pieces comme une propriété ; c’est ce qu’on appelle leur fonds. […] Appeler ainsi la salle dans laquelle on les représente, c’est prendre le contenant pour le contenu21. […] Campistron, pour traiter le même sujet, avoit été obligé de placer la scene dans un autre pays, et d’appeler son héros Andronic. […] Il est certain que les comédiens étant privilégiés, il est impossible d’appeler de leurs arrêts.
Dupe d’autrui, & de soi-même, on s’étudie à étouffer la voix des remords, & au défaut de solides raisons, on appelle à son secours tous les grands & frêles raisonnemens des apologistes du Théatre. […] Gresset l’appelle motif sans réponse. […] L’Eglise fait-elle injure au sexe, quand priant pour lui, elle l’appelle le sexe dévot ? […] & où trouve-t-on, qu’on puisse, sans faire mal, suivre l’exemple de ces Ecclésiastiques, dont la vie est si peu réguliere, & si équivoque, que Voltaire lui-même les appelle des êtres indéfinissables ? […] … Un jeune pere de famille touchant à son dernier moment, fait appeler son épouse ; & après lui avoir fait les derniers adieux, je n’ai qu’une grace, lui dit-il, à vous demander : ne permettez jamais que mes enfans aillent aux spectacles.
.° Salomon faisant le portrait d’une courtisanne qui veut séduire un jeune homme, & qui va au-devant de lui, ornée de tous les attraits les plus capables d’allumer les passions ; ce qu’il appelle ornatu meretricio , dont elle lui fait le détail, n’oublie pas de lui dire que pour l’enivrer de plaisir ; elle a parfumé son lit avec les odeurs les plus exquises, aspersi lectulum meum cinnamomo myrrha & aloe ; les Actrices n’y manquent pas. […] Ce goût régnoit dans les auberges, où selon Juvenal un Parfumeur qu’il appelle Syrophenix, parce que les meilleurs parfums venoient de la Syrie & de la Phénicie, offroit aux hôtes des odeurs, comme du pain, du vin, de la viandes, &cum pervigiles placet instaurare popinas obvius assiduo syrophenix udus amomo ; & dans les moindres guinguettes pour la lie du peuple, Horace le reproche à son domestique qui alloit imprudemment s’y livrer : Fornix tibi, & uncta popina incentivum urbis desiderium. […] Les flacons ne sont pas remplis de l’eau de Jouvence ; tous les parfums de l’Arabie n’arrêtent pas le cours rapide des années, l’odeur du tombeau les poursuit ; le musc & l’ambre qu’on appelle pour la chasser la décelent.
Doit-on cette réforme aux Comédiens, chez qui les bouffonneries sont la plus grande partie de ce qu’ils appellent plaisanterie ? […] Il a réformé les défauts de la vie civile, & ce qu’on appelle train du monde, mais non pas les mœurs des Chrétiens. […] Allez grossir la foule de la frivolité qui vous appelle.
.), et comme lui toute l’histoire, que ses liaisons avec les Comédiennes, jusqu’à les traîner dans ses voyages et dans sa litière : « Inter quos ledica tua Mima pertabatur. » Ce qu’il appelle avoir perdu le bon sens, par un jeu de mots qu’on ne peut rendre en français : « Venisti Brundusium in sinum et complexum tuæ Mimulæ, cum in gremiis Mimularum mentum et mentem depeneres. » Ses débauches avec Cléopâtre, sa défaite, sa mort funeste, furent les tristes suites de son amour aveugle pour ces créatures, qui l’avaient d’abord perdu. […] Philippe le Bel goûta cette idée, et pour les animer au travail, en forma un corps en 1303, leur permit de se choisir un chef qu’il appela Roi, à peu près comme le Roi de la fève, le Roi des ribauds, des arbalétriers, etc., et des Officiers qu’il décora du titre de Chancelier, de Maître des Requêtes, de Procureur général, d’Aumônier, de grand Référendaire, grand Audiencier, etc. […] Mais comme les Confrères avaient un privilège exclusif, il fallut par accommodement donner aux pièces des Clercs un tour et un nom différent ; on les appela des Moralités.
On y voit de quoi apprécier ce que les défenseurs du théâtre appellent charité, générosité des Acteurs, et qui dans le vrai n’est que l’exécution des ordres absolus du Roi. […] Mais Montaigne jugeait du goût et des idées du public par les siennes, et appelait passetemps bien réglés une liberté pareille à celle qu’il se donne dans son livre, où l’obscénité, l’irréligion et la hardiesse des sentiments sont répandues à pleines mains, et souvent d’une manière plus révoltante que dans nos comédies, dont le grand nombre est plus châtié que ses essais. […] « Le luxe, dit cet Historien, à peu près dans les mêmes termes que le Journal d’Henri III, le luxe, qui cherchait partout des divertissements, appela du fond de l’Italie une bande de Comédiens, dont les pièces toutes d’intrigue, d’amourettes et d’inventions agréables pour exciter et chatouiller les passions les plus douces, étaient de pernicieuses écoles d’impudicité.
François de Sales appelle la pointe de l'esprit, on n'en était pas moins pur. […] Mais est-ce à des mondains, à des pécheurs, à des âmes faibles, qui n'y cherchent que l'amusement et le plaisir, à irriter, à appeler des ennemis toujours vainqueurs, toujours puissants, pour se livrer à leur discrétion et leur donner une nouvelle force, à s'exposer sans défense à leurs coups, à aider la main qui les porte ? […] Mais ce qu'on appelle modération, est déjà criminel.
Les fanatiques, sous le règne de l’inquisition, ne cessèrent de prêcher cette doctrine horrible, et les jésuites qui se sont constitués les héritiers directs et fidèles de toutes les opinions séditieuses, anarchiques et régicides de l’infâme inquisition si abusivement appelée saint-office, ont également adopté, prêché et pratiqué obstinément cette doctrine diabolique du régicide, qui, aujourd’hui même, exerce ses terreurs en Espagne.
Cyprien a dit : Peccant exemplo Deorum ; mais on l’attribue à l’étoile, à la destinée, à la nécessité d’un penchant invincible : on retrouve ses sentiments avec plaisir dans ceux qu’on appelle des Héros ; & une passion qui nous est commune avec eux, ne paroît plus une foiblesse ; on se répete en secret ce qu’Œnone dit pour appaiser le trouble de sa Maîtresse : Mortelle, subissez le sort d’une mortelle. […] J’y découvre encore une nouvelle source d’un plaisir plus fin & plus spirituel, qui n’est bien connu que des Spectateurs capables de réflexion, mais qui ne laisse pas de se faire sentir à ceux même qui réfléchissent le moins, & qui les affecte toujours quoiqu’ils n’en sçachent peutêtre pas la cause ; je veux parler ici de ce qu’on appelle dans la Peinture l’effet du tout ensemble, ou de la composition & de l’ordonnance du Tableau. […] Ce sont des paroles harmonieuses dont la mesure uniforme ou variée, mais toujours assujettie à certaines regles, forme ce qu’on appelle des vers. […] La déclamation, le geste, le mouvement des Acteurs, augmentent cet enchantement, sur-tout quand ils sont soutenus de ce qu’Aristote appelle les secours ou les instruments de l’imitation, & dont il fait la troisiéme partie de sa division générale ; je veux parler ici de la Musique & de la Décoration qui tendent à la même fin que tout le reste, & qui y tendent presque par les mêmes impressions. […] Il en est de même lorsque la Lunette appelle, pour ainsi dire, la façade d’un Palais éloigné, & l’oblige à se présenter devant moi.
« … … … … … Le mal n’est jamais que dans l’éclat qu’on fait, Le scandale du monde est ce qui fait l’offense ; Et ce n’est pas pécher, que pécher en silence. » Peut-on, après cela, nous vanter l’utilité de la Comédie, et l’appeler l’Ecole des mœurs ? […] Elles y voient des filles qu’on appelle vertueuses, qui se livrent néanmoins à cette passion sans conséquence : elles les voient préférer le choix de leur cœur à celui de leurs parents, s’exposer à tout, mettre tout en usage pour le soutenir : ces parents à la vérité les inquiètent, menacent, fulminent ; mais ils cèdent enfin : les amants sont unis ; et après quelques légères persécutions, leur passion triomphe, est satisfaite. […] Telles sont les Pièces à scènes épisodiques, vulgairement appelées Pièces à tiroir. […] Il répond ensuite au prétexte qu’on réveille l’amour pour le corriger et le bannir ; il appelle cela exciter un grand incendie pour l’éteindre, après qu’il a fait bien des ravages ; donner du poison pour le faire revomir, après qu’il a déchiré les entrailles. […] Peut-on, par exemple, appeler ainsi ce qui fait une occupation d’état ?
On peut, dans le Promethée d’Eschyle, considérer la Tragédie naissante & informe, un Spectacle fait pour amuser le Peuple par des Décorations & des Machines, des Personnages apportés dans les airs, & une fille que le Chœur appelle Fille cornue ; c’est Io, moitié Vache, qui se croit piquée par une mouche, qui la poursuit, & qui crie, α, α, ε, ε, εα, εα, ιω, ιω, &c.
Voilà, mes Pères, ce qu’on appelle des désordres dignes du zèle d’un véritable Evêque et contre lesquels le Prélat défunt n’aurait pas manqué d’exercer le sien, si l’occasion s’en fut présentée.
J'ajoute une autre loi des Empereurs Valentinien, Théodose, et Arcade dans laquelle après avoir fait mention de plusieurs Fêtes particulières ; ils marquent toute la quinzaine de Pâques, le jour de Noël, et de l’Epiphanie, et les Fêtes des Apôtres : « dans lesquels jours (disent-ils) à cause de leur sainteté, nous défendons toutes sortes de spectacles ; et nous mettons encore au même rang des Fêtes dont nous avons parlé, les jours qui étaient nommés les jours du Soleil, et que les Chrétiens appellent communément, plus justement, les jours du Seigneur, ou les Dimanches ; que l’on doit célébrer, et solenniser avec une pareille dévotion et révérence ».
Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes, » Bossuet voulut un jour éprouver quel pouvait être l’effet de ce jeu d’instrument qu’on appelle le coup d’archet.
Ceux-ci qui n’étaient attachés à aucun lieu permanent, continuèrent à courir le monde, et à représenter leurs bouffonneries dans les Places publiques, ou dans les maisons des particuliers qui les y appelaient pour s’y donner ce plaisir.
L’Eglise appelle œuvre de miséricorde d’épouser une fille déréglée. […] Il appelle Plutarque le Théologien du Paganisme, & lui fait dire, pour se moquer de l’enfer & du mariage : Vous qui ne vous mariez pas, vous êtes des impies que les démons attendent pour leur faire souffrir des peines éternelles au fond des enfers. […] Ils quittèrent ensuite ce quartier, & se placerent dans un jeu de paulme, vieille rue du Temple ; on les appela la troupe du Marais. […] Mais il ajoute une sortie indécente contre ceux qui reçoivent les sacremens, entendent la messe & le sermon chez les Religieux, ce qu’il appelle ridiculement friandise spirituelle, & dans leur paroisse viande solide, comme si ce n’étoit pas par-tout même sacrifice, mêmes sacremens, même parole divine.
non seulement habituelle, mais aussi actuelle : or est-il que la grâce actuelle consiste en des lumières de l’entendement, et en des suavités et affections de la volonté, que saint Augustin appelle « une victorieuse délectation » :13 Et ailleurs il dit, que « la grâce de Dieu consiste à faire connaître ce qu’était caché ; et à rendre doux et agréable, ce qui ne nous plaisait pas ». […] qui concerne le corps, et qu’ordinairement on appelle récréation, comme sont, 1. prendre l’air, 2. se promener, 3. s’entretenir en des devis et des discours joyeux, 4. jouer du luth, de la guitare, de la harpe, des épinettes, des orgues, et semblables instruments. 5. chanter en musique, ou entendre chanter. 6. aller à la chasse. 7. jouer à quelque jeu licite, qui montre l’habilité et l’industrie du corps et de l’esprit, comme sont les jeux de paume, du ballon, du paille-mailb, des boules, des échecs, des tables, du billard, ou courre à la bague. 8. se trouver aux bals, danses, comédies, et même y danser, ou y jouer son personnage comme les autres. […] qui traitant des vertus, en ont mis une qu’ils appellent Eutrapélie, laquelle préside aux jeux, et aux récréations, et met le milieu, ou la médiocrité en icelle, retranchant les deux extrémités ; l’une est vivre avec une austérité trop grande, sans vouloir converser avec les autres, et se recréer, faisant toujours une vie sauvage, et quasi farouche : l’autre extrémité est, vouloir toujours rire, jouer, se recréer, de façon, que cela soit plutôt occupation et vacation, qu’un simple divertissement. […] L’Orateur Romain, au premier livre de ses Offices, distingue deux genres de discours joyeux et récréatifs, l’un qu’il appelle, « illibéral, sans civilité, sans respect, accompagné de pétulance, et de vice ; l’autre courtois, ingénieux, facétieux » :56 celui-ci est louable, celui-là blâmable ; car telle récréation est une dissolution ; et est une chose infâme, que le valet ne puisse se donner du passe-temps, sans offenser son maître, qui est Dieu, et sans lui causer de l’ennui, tandis que lui ne fait que rire.
Les lâches, les ingrats, sont blasés sur tout ce qui s’appelle plaisir délicat ; il ne leur faut, que de la joie brutale, du fracas, des convulsions, des orgies, des….. […] J’en appelle sur ce point, aux témoignage de tout homme sensé, de tout ami de l’honnêteté & des mœurs, de tout homme, en un mot, qui, né avec un esprit observateur & une saine judiciaire, réfléchit sur les conséquences de chaque chose. […] L’Auteur de l’ouvrage Anglais intitulé : Parallele de la condition & des facultés de l’homme, avec la condition & les facultés des autres animaux, l’appelle, la perfection du sentiment & de l’imagination. […] Ces parties, que les jeunes gens appellent fines, sont toujours fort grossieres, puisque la débauche y préside. […] Cicéron, le plus sage des Philosophes & l’ami le plus sûr de la Jeunesse, nous dit que la nature exige de nous une conduite grave & serieuse, & nous appelle à des occupations plus importantes que les Jeux & les Divertissemens.
Or Solon, qu’ils avaient choisi pour corriger leurs lois, et bien policer leur République, s’y étant rendu, appela le joueurap à l’issue de l’action, et lui demanda s’il n’avait point de honte de mentir en la présence de tant de gens ? […] De vrai on en trouve des vestiges ès Canons qu’on appelle des Apôtres au Canon 18 où il est ordonné que celui dont la femme se trouverait avoir monté sur le Théâtre ne pourrait être admis à aucun degré Ecclésiastique. […] Ce saint et universel Concile « défend absolument Ceux qu’on appelle, Bateleurs, et leurs Spectacles, et de s’en aller aux Théâtres, que si quelqu’un méprise le présent Canon, et s’adonne à ces choses, qui sont défendues, si c’est un du Clergé qu’on le dépose de sa charge, et si c’est un Laïc, qu’il soit retranché de la Communion. […] , qui se trouve encor aujourd’hui entre ses œuvres, où il appelle les assemblées qui se faisaient aux Théâtres, « des Eglises du Diable, et des rendez vous d’impudicité »bu ». […] qui à peu près lui a été contemporain, s’est étendu en plusieurs endroits dessus ce même sujet, a appelé ces Théâtres, « la Boutique du Diable , a dit, qu’ il soupirait du fond de son cœur, de ce qu’un mal si GRAND n’était pas tenu pour être mal »cb (ce qui est le même erreur d’aujourd’hui)Le mot est masculin.
Et quand il appelle, qu’il fait espérer sa grace, rien n’est téméraire. […] Dieu n’y appelle pas, il y a un vrai danger ; Dieu n’y a pas promis la grace ; qui aime le péril, y périra. […] Cependant le même Curé qui a quitté si brusquement & si injurieusement, d’une maniere à ne plus paroître dans cette maison, revient demi heure après, sans être appelé, uniquement pour apporter une mauvaise nouvelle, dont personne ne l’a chargé, la mort du fils, comme pour se venger du père, en l’accablant de douleur. […] Dieu donc lui même n’a pas droit d’ordonner les adversités, la mort, l’enfer ; il n’a pas droit d’imposer des loix difficiles pour toute la vie, par exemple, d’appeler à la profession religieuse, d’exiger d’Abraham le sacrifice de son fils Isaac. […] On n’a fait pour elle que ce que l’on fait pour les Pensionnaires que l’on élève avec amitié & avec piété, à qui l’on fait craindre le monde & ses dangers, & estimer l’état religieux, très-estimable en effet, & très-heureux pour ceux qui y sont appelés par de bons discours & de bons exemples.
Voltaire, qui prétend égaler et surpasser tous les grands hommes, se fait dire dans une lettre sur la Mort de César : « J’y ai admiré une prodigieuse quantité de beaux vers, que j’appelle Cornéliens. […] Et ce Poète, qu’on appelle grand, pour avoir dignement soutenu la grandeur Romaine, pouvait-il avilir davantage les Romains qu’en leur prêtant une conduite, des sentiments, un langage, si indignes d’eux ? […] Qu’on appelle un Souverain comme on voudra, Roi, Empereur, Dictateur, Sultan, Mogol, etc. n’est-ce pas toujours la puissance souveraine ? […] Il convient qu’on en fut si frappé qu’on disait publiquement, c’est un ouvrage très dangereux, fait pour former des Ravaillac et des Jacques Clément, et il ne veut pas convenir, malgré la vérité, que le gouvernement en défendit la représentation, ce qu’il appelle une cabale. […] (Phocion) J’appelle un Roi Tyran quand il aime le crime : Ce nom dans un Tyran n’est plus sacré pour moi.
Concevoir une extravagance, et la faire adopter, c’est depuis quelques années une opération parfaitement synonime ; mais de toutes celles qu’on a proposées depuis qu’il y a des hommes qui déraisonnent, et depuis qu’il y a parmi les hommes ce qu’on appelle idée de mœurs et de décence publique ; je puis assurer que rien n’égale la promptitude, l’enthousiasme, je dis trop peu, la fureur avec laquelle on s’est emparé de la creuse et fatale invention qui dévoue la jeunesse au théâtre. […] Jamais on ne vit plus littéralement ce qu’on pourroit appeler des hôpitaux ambulans. […] On a vu changer en un sol aride et brûlant des retraites ravissantes que d’antiques ormes couvroient de leurs feuillages épais ; on a vu démolir sans aucun profit réel ou même apparent pour l’Etat, d’augustes et d’imposantes ruines qu’on pouvoit appeler veterum decora alta parentum.
J’en appelle ici, mes Frères, à votre propre témoignage : j’en appelle sur-tout à ce sexe à qui la pudeur est si naturelle, & en qui elle survit quelquefois à la vertu. […] Qui donc osera désormais appeler le théâtre une école de vertu ?
Les spectacles ne furent d’abord qu’un amusement honête & modéré ; mais le luxe s’y introduisit, ils dégénérerent en une vaine pompe dispendieuse & nuisible, qui ouvrit la porte au vice ; c’est au vice que ce qu’on appelle la vieille comédie dut sa naissance. […] Collet comédie), c’est ici la même chose, les trois théatres sont trois lieux publics, qui entretiennent près de trois cents courtisannes, & en ont sous leurs aîles plus de mille ; ils sont plus dangereux que ceux d’Italie, les courtisannes actrices, sont plus séduisantes, plus exercées, mieux choisies ; elles s’étalent impunément, & dans les plus beaux jours, & se répandent par tout : on va au théatre & chez elles, on les appelle chez soi, sans craindre la police ; ces trois lieux fourmillent aussi des hommes courtisans pour les Dames, acteurs, danseurs, musiciens, ce qui n’est pas toléré en Italie. […] Linguet crut pouvoir hazarder une nouvelle traduction du théatre Espagnol, il a mérité de réussir, sa traduction est bien faite, & il traite judicieusement plusieurs questions dramatiques ; il y a quelques pieces fort longues, (c’est le goût des Castillans) prises de Lopez de Vega, de Calderon, de Guillaume Castro & de quelques autres moins célebres : Lopez de Vega est comme Hardi parmi nous, qui composa huit cents pieces de théatre, il en a donné plus de deux mille ; on appelle ses œuvres, par une fanfaronnade de Castille, l’Océan Dramatique, & il est impossible qu’un si grand nombre de poëmes soient bons ; mais ils sont meilleurs que ceux de notre Hardi.
C’est lui même, non dans le cours de ses égaremens, mais depuis qu’il est converti, Prêtre, Réligieux, Abbé, fondateur d’Abbaye, après avoir, par sa mauvaise doctrine & sa causticité, mérité d’être chassé de l’Abbaye de Saint Denis, condamné par un Concile, excommunié par le Pape, qu’il s’avise d’écrire ses avantures, non pour les déplorer, comme Saint Augustin a écrit ses confessions, mais pour entretenir sa passion ; car on n’en fait rien que de lui, & de la savante Climene, qui se le rappelloient mutuellement dans leurs lettres, dans le style qu’on appelle tendre, noble, pathétique, parce qu’il est très-licentieux & très-passionné, le tout mêlé de dévotion ; déreglements des Réligieuses, de passages de l’Ecriture, aussi bien que des poëtes, & sur-tout d’éloges infinis deux-mêmes. […] Pour ne pas troubler ses études, par l’amour d’une femme, & l’embarras du ménage, & pour mieux rappeller l’idée de la science Mathématique & Astronomique de la mere, il appelle son fils naturel Astrolabe. […] On appelle comédie personnelle celle où l’on nomme ou désigne quelqu’un qu’on tourne en ridicule.
La vie du comte de Saxe est pleine de ce qu’on appelle foiblesse, & que sa religion n’approuva pas plus que la religion catholique. […] Elle-même, quelques lettres après, appelle les guerres de Maurice injustes, ridicules, puériles Elle dit à Monsieur de Lowendal, si les infirmités nous privent du brave Maurice, vous nous rassurez, on ne s’appercevroit pas qu’il fût mort . […] Si on appelle un tel personnage grand homme, les idées de notre siecle sont bien différentes de celles du genre humain, de la religion & de la vertu.
Forcé de souscrire à des vérités si palpables, le monde en appelle à son expérience ; & alors témoin, juge & partie, peut-il ne pas se donner gain de cause ? […] La Fontaine que j’attribue au théatre, puisqu’il a composé plusieurs drames, & que ses Contes irréligieux & infames ont été presque tous mis sur la scene par des Auteurs aussi méprisables par leurs talens que par leurs mœurs ; la Fontaine qui avoit protesté de son repentir devant des Députés de l’Académie appelés exprès (ce qui pour le Corps étoit une belle leçon), qui avoit à grands frais acheté pour les brûler tous les exemplaires qu’il avoit pû trouver de ses Contes, qui avoit parcouru les rues sur un tombereau comme un criminel, la corde au col, pour demander pardon au public du scandale qu’il lui avoit donné ; la Fontaine avoit depuis long-temps dans son épitaphe fait le portrait des Auteurs dramatiques & de bien d’autres : Jean s’en alla comme il étoit venu, Mangeant son fonds après son revenu, Jugeant le bien chose peu nécessaire : Quant à son temps, bien le fut dispenser ; Deux parts en fit dont il souloit passer, L’une à dormir, & l’autre à ne rien faire. […] Sa fille, qui double la Clairon, appela de ce jugement au Maréchal de Richelieu, & cria à la calomnie.
C’étoit mal connoître ce Seigneur, qui étoit la vertu, la probité, la sagesse même : J’avoue, dit-il, que vous êtes belle, Monsieur ou Mademoiselle, car je ne sais comment vous appeler ; mais n’avez-vous pas honte de porter un pareil habit, & de faire la femme, puisque vous êtes assez heureux pour ne l’être pas ? […] Elle lui applaudit, ainsi que le Duc de la Roche-Foucant qui s’y trouva, & après eux tout le monde, on plutôt tout le monde se moqua de lui, & il eut la foiblesse de croire qu’on l’approuvoir, ne quitta plus ces habits peu décens, se fit peindre en femme, appeler Madame, &c. Ne font ce pas encore de ridicules mascarades, si souvent & avec raison jouées sur le théatre, que le luxe & le faste que tout le monde arbore, & qui confond tous les états, le Bourgeois Gentilhomme qui tranche du grand Seigneur, la Soubrette, l’Actrice habillée en Princesse, le laquais en carrosse qui appelle ses gens ?
Génies sublimes, si vous appelez toujours ce funeste amour, au moins soyez chastes & austères en le peignant. […] Riccoboni a raison de les appeler licencieuses. […] Il mit aussi-tôt flamberge au vent, on appela la garde ; l’Acteur alla en prison, le lendemain il quitta la ville.
Le Comédien dont parle Horace qui ayant trop bu, s’endormit, & n’entendoit point la voix de l’Ombre de Polydore qui lui crioit ma mere je vous appelle, jouoit le Rôle d’Ilionnée endormie ; & celui qui prit l’urne où étoient les cendres de son propre fils, représentoit Electre tenant l’urne des cendres de son frere. […] Il envioit aux Grecs ces mots qui paroissent inutiles, & qui servoient à rendre le nombre parfait, ces mots que dans Homere nos ignorans appellent des chevilles, & que Cicéron appelloit complementa numerorum. […] Je les ai voulu lire, & j’ai été puni de n’avoir cherché dans Saint Augustin que des connoissances frivoles, qu’il appelle nugacitates : je n’y ai rien pu comprendre dès l’entrée.
Cependant à Paris même, les Comédiens éprouvèrent en corps de pareils affronts lors de leur établissement ; ils furent chassés successivement de quatre différents quartiers où ils avaient acheté des maisons, et obligés de s’en défaire avec perte, jusqu’à ce qu’enfin ils trouvèrent le moyen de s’accommoder avec les habitants de la rue des Fossés, appelée aujourd’hui de la Comédie, où ils ont bâti leur Hôtel. […] Sous le voile forcé d’une modestie superficielle un Comédien fut toujours un mauvais Chrétien, si même il peut être appelé Chrétien, puisque ce métier est par lui-même le renversement de l’Evangile. […] Cette Nymphe, célèbre par ses intrigues, son luxe, et ses amants, qu’elle avait ruinés pour y fournir, qui même par ses talents en coquetterie avait mérité que les autres Actrices vinssent recevoir ses leçons, et la prendre pour modèle ; cette fée, dis-je, comme l’Auteur l’appelle, avait tellement enchanté un riche Financier, que par ses profusions excessives il la mit sur le pied des Dames du plus haut rang, lui assura par contrat, sous le titre de dette une pension considérable, et enfin fut accablé de dettes.
Ce n’est pas à nous qu’il faut vous en prendre, si ces lois vous paraissent austères et difficiles, mais à l’Evangile que vous avez embrassé ; cet Evangile qui nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles ; cet Evangile qui nous ordonne de prier sans cesse, et de mortifier tous nos sens si nous ne voulons pas périr ; cet Evangile qui n’appelle bienheureux que ceux qui pleurent et qui souffrent, qui n’offrent le Royaume des cieux qu’à ceux qui se font violence ; cet Evangile qui est le testament d’un Dieu qui n’a vécu que pour nous donner l’exemple, et dont la vie se passa dans les travaux, dans les douleurs et se termina sur une Croix. […] C’est ainsi que les Pères de l’Eglise ont appelé les Théâtres, persuadés qu’ils étaient, que les spectacles ne pouvaient passer que pour les œuvres du Démon ; seconde vérité qui doit nous les faire envisager avec toute l’horreur et tout l’effroi qu’ils inspirent aux âmes saintes. Oui, mes Frères, ces divertissements que vous excusez, ou que vous regardez comme des objets indifférents, tant pour la Religion, que pour les mœurs ; ces Tragédies que vous allez entendre avec un enthousiasme que rien ne peut exprimer ; ces Opéra que vous trouvez si magnifiques et si merveilleux ; ces Comédies que vous appelez l’école du savoir-vivre et des bonnes mœurs, sont les pompes de Satan.
Voilà ce qui s’appelle juger un Ouvrage avec impartialité. […] de Voltaire appelle avec raison, l’espece la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre. […] de Voltaire les appelle des êtres indéfinissables. […] Considérez qu’elle vous appelle à ce passage affreux du temps à l’éternité, mais à l’éternité des biens ou des peines. […] Ainsi vous ne pouvez point dire qu’il est l’écho de ce qu’on appelle indécemment déclamations de Prêtres.
Mais le Village ne deuient pas pour cela la Cour ; & la propreté ne s’appelle pas magnificence ; & Siluie n’est pas changée en Semiramis ; & les guirlandes de la Mariée ne doiuent pas estre de diamans, de rubis, & d’esmeraudes ; Il faut qu’elles soient de jasmin, de roses & de marjolaine. […] Il n’est pas, Monsievr, que vous n’ayez encore oüy parler de la Medecine, qu’on appelle alimentale, qui guerit les corps en les nourrissant ; & d’vne autre science voluptueuse, qui purge auec des parfums & auec des fleurs ; & d’vn autre Art surnaturel, qui se sert d’vne éponge au lieu de rasoir, & pense le bras, en appliquant ses remedes sur la chemise.
Les Protestans ont toujours fait aux Catholiques un crime de ce qu’on faisoit payer les dispenses à Rome dans les cas les plus importans qui lui sont réservés, & dans chaque Diocese pour les menues dépenses qu’accordent les Evêques ; ils en ont fait le tarif à leur maniere, ils l’appellent la Boutique du Pape, & voici un Prince Protestant, grand Philosophe, un Salomon, qui fait du paiement des dispenses une loi genérale, en fixe le tarif, & se les attribue toutes à lui seul : Qui dicis non furandum furaris . […] Paul appelle un grand Sacrement : Sacramentum hoc magnum est ; ou si l’on veut, un grand mysiere, une action sainte qui représente les plus grands mysteres.
vous osez l’appeler une mer de délices ! […] Nous ne sommes pas faits pour passer notre temps dans les ris, les divertissemens & les délices ; c’est la vie des Comédiens & des Comédiennes, des parasites & des adulateurs des Grands, non de ceux qui sont appelés à une vie céleste, & dont les noms sont écrits dans le livre des élus, mais de ceux qui sont livrés au Démon.
Pline appelle le Theatre de Pompée Amphitheatre, & compare sa grandeur à celle du Theatre de Scaurus. […] l’appelle une Nouvelle invention.
Les Troubadours donnoient quelquefois les noms de Tragédie & de Comédie, aux Fabliaux qu’ils récitoient ; mais on connoissoit si peu alors ce que signifioient ces termes, que Dante appelle Comédie son Poëme sur l’Enfer, le Paradis, & le Purgatoire, & appelle Tragédie l’Æneide.
Le plus célèbre, qui vint de Toscane à Rome, s’appelait Hister, Histro, ou Histrio, peu importe. On donna son nom aux Comédiens, on les a appelés Histrions.
L’ignorance avoit été le partage de ce qu’on appelle aujourd’hui les honnêtes gens.
Les Grecs, plus attentifs que les modernes aux effets que la musique devoit produire sur le Théâtre, n’usoient point de celle qu’on appelle à plusieurs parties.
C’est avec raison que j’employe le terme peindre, puisque la plupart des Auteurs de Poètique appellent un Drame un tableau : le Poète n’est donc que le Peintre, & le Comédien prend réellement la ressemblance des objets qu’on lui indique.
.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.
Dieu n'appelle pas tous les Chrétiens à une retraite entière.
Après quelques temps le Théâtre se corrigea : on substitua, à ces amours déréglés, des amours qui ne tendaient qu’au mariage : mais, tout bien considéré, ces amours (que l’on appelle honnêtes) ne sont pas moins de mauvais exemples que les autres ; ils sont toujours traités sur la scène, sans bienséance, et en dépit des engagements des parents, ou de la volonté des Tuteurs.
Gresset, cet art que les Prophètes ont rendu si respectable, cet art si justement appelé par les Païens le langage des Dieux : le mauvais usage qu’on en a pu faire ne doit pas le faire proscrire, ou bien il faudrait par la même raison, ne plus méditer sur les Saintes Ecritures ; puisque les hérétiques en ont abusé par les sens forcés qu’il leur a plu de donner à quelques passages : je sais bien que des spectateurs impies, au lieu de s’en tenir au sens naturel d’une pensée croient souvent voir une impiété enveloppée dans un vers très innocent en soi, ils veulent croire, par exemple, que nos Ministres Ecclesiastiques sont attaqués et la Religion outragée dans ces deux vers de la Tragédie d’Oedipe de Mr. de Voltaire, Nos Prêtres ne sont pas ce qu’un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur Science. […] J’en appelle aux gens de bon sens : je leur demande si une éducation un peu suivie inspire beaucoup de goût pour l’esclavage rebutant d’une profession Mécanique ; s’il n’est pas sage, prudent et même religieux de s’adonner à ce à quoi on est le plus propre, s’il n’est pas du devoir d’un fils d’être pressé d’ôter à sa famille dont il a autant lieu de se louer que je l’ai de la mienne, le fardeau de son entretien. […] Missionaire Jésuite donc le Zèle sans bornes fera la gloire de son Ordre dans l’esprit de toutes les personnes d’une véritable piété, ne l’ai-je pas entendu, dis je, en prêchant sur le mariage, regretter de ne pouvoir appeler les choses par leur nom, et de ne pouvoir faire naïvement la peinture des impudicités qu’on rougit, disait-il, de nommer par un scrupule de bienséance toute mondaine, mais qu’on ne rougit pas de commettre, tant il est vrai, ajoutait-il, que le monde est parvenu au dernier degré de corruption ! […] Rousseau, l’amour propre m’aveugle peut-être assez pour m’en dérober la justesse : je vais vous les exposer et y répondre ; vous aurez entendu les deux parties, il vous sera facile de juger et je n’en appellerai point de votre jugement.
Saint Charles, dans ses Conciles, ne finit point sur le détail des maux que font ces images licentieuses, sur l’obligation de les bruler, sur le soin que doivent avoir les peres de familles, de n’en pas laisser dans leurs maisons ; & il ne fait que répéter les oracles des anciens Conciles, entr’autres le III de Constantinople in Trullo, qui le défend absolument, & les appelle les corruptrices des ames, des séductrices des yeux, des incendiaires. […] Le second Concile de Constantinople avoit fait les mêmes défenses, c’étoit dans la Grece, dans le centre des arts, l’empire des Appelles & des Praxitelles.
Alors il ne fut plus permis de nommer personne sur la Scène ; mais l’on se servit de masques ressemblans à ceux que l’on voulait railler ; c’est ce qu’on appelle Comédie-moyenne. […] La prémière s’appelait Prætexta, à cause que l’on nommait ainsi la robe de pourpre, à large bande, que portaient les Magistrats en dignité ; & parce que ses Acteurs étaient vétus de la sorte : voilà notre Comédie héroique.
» voila ce qui s’appelle décrire son sujet avec Art. […] Je crois découvrir des incidens assés multipliés pour former ce qu’on appelle un nœud.
» Qui l’aurait jamais cru qu’un Religieux, pour faire mettre au jour des Comédies, s’appliquerait à vaincre l’obstination d’un Laïque ; et que pour dissiper une crainte qu’il appelle scrupuleuse, il ne craindrait pas de renverser la Tradition, persuadé qu’il ne peut écrire en faveur de la Comédie, sans paraître s’opposer ouvertement à tous les Pères et à tous les Conciles ? […] Qu’il soit convaincu qu’appeler la Comédie moins une Ecole du vice que de la vertu ; c’est une proposition téméraire, scandaleuse et qui blesse les oreilles pieuses : Qu’il a insulté aux saints Décrets en déclarant que les Comédiens pouvaient en sûreté de conscience jouer tous les jours sans excepter les plus solennels, pourvu que quelques personnes voulussent avoir le plaisir de la Comédie.
Après cette brillante apologie, le Médecin gazetier fait un traité du fard qu’il croit une partie essentielle de la Médecine appelée cosmétique qui consiste comme toutes les autres à ôter le superflu & ajouter ce qui manque, à retablir la déperdition de notre triple substance, à faire la régénération des chairs consommées, la réunion des parties disjointes par la solution de continuité, & réduire à une meilleure conformation les dépravations d’icelles , &c. […] Parmi toutes les drogues de la matière médicale, il y en a de singulières : les perles calcinées dont les cendres appliquées sur la peau lui donnent un air perlé ; la poudre de diamant très-brillante, le secret de Salomon, le nexaphar, l’eau d’Escargot & sa bave & la bile du Tusc qu’il appelle la pierre philosophale du fard, & cent autres folies. […] Le Pape Urbain VIII entendant parler d’un petit maître Romain qui se vermillonnoit pour cacher la jaunisse que lui causoit ce que nous appellons mal de Naples, & qu’en Italie on appelle mal de France, dit de lui : cet homme est bien enluminé, il a dans le corps le rouge de France, & sur la peau le rouge d’Espagne.
Nous avons dit et justifié clairement dans la Pratique du Théâtre, que la Comédie et la Tragédie commencèrent par les Danses et par les Chansons qui furent faites dans Icarie, l'un des Bourgs d'Athènes, à l'entour d'un Bouc qu'Icarius avait tué comme l'ennemi de Bacchus, au milieu d'une Vigne, dont il gâtait et mangeait les fruits ; et cette cérémonie s'étant ainsi continuée durant quelque temps, passa dans sa Ville et sur les Théâtres, et fut appelée Tragédie, du nom du bouc que l'on y sacrifiait à Bacchus ; ce qui dura plusieurs siècles, jusqu'à tant que Thepsis, pour donner quelque repos au Chœur de Musique, y inséra un Acteur qui récitait quelques Vers, et Eschyle y en mit deux ; et ces récits s'éloignant peu à peu des louanges de Bacchus, ses Prêtres en firent de grandes plaintes, n'ayant pu retenir les Poètes, qui par ce moyen plaisaient au peuple.
Ce saint Concile général condamne ceux qu'on appelle Comédiens, et défend entièrement leurs Spectacles, comme aussi les Danses qui se font sur le Théâtre.
Comme c'est par la vertu, et par les travaux que Dieu nous appelle à la vie ; c'est par la volupté que le Diable nous conduit à la mort : comme on acquiert le véritable bien par de faux maux, on se procure les véritables maux par de faux biens.
Je confesse que j’ai usé en ces rencontres et en quelques autres pareilles, du privilège accordé à tout Traducteur ; ce privilège étant aussi établi et aussi consacré que ce qu’on appelle, le Droit des Gens.
Comment peut-on concevoir que des chrétiens à qui on a fait connaître la nécessité de combattre leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer ?
Mais c’est le comble de la misère de ne pouvoir trouver de plaisir que dans ses propres maux ; de récompenser ceux qui les savent entretenir et les rendre incurables, au lieu de penser à les guérir ; et il est incompréhensible, que les Chrétiens qui doivent avoir appris qu’ils n’ont à combattre que leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer.
J’appelle amour cette attente profonde, ce sentiment soumis, tendre, ingénu, ce trait de feu qui des yeux passe dans l’ame, de l’ame aux sens, qui fécond en desirs, &c. […] C’est d’où nous vient en sa faveur ce monstre de coquetterie, & ce métier faux & trompeur qu’on appelle galanterie. […] Il se donne de grands mouvemens pour faire un bon choix, & ménager la conquête de l’objet choisi (ce que lui-même sans détour appelle Séduire), & enfin pour se procurer l’yvresse de la jouissance. […] Ses admirateurs mêmes l’appellent un monstre admirable : Lafontaine y a puisé une partie de ses contes.
Les Observations de Fagan, qu’il appelle nouvelles, ne sont qu’un foible & léger extrait de la lettre du P. […] Si quelqu’un est tenté de me condamner, qu’après avoir apprécié le phosphore qu’on nomme esprit, ce rien qu’on appelle renommée, cet instant qu’on nomme la vie, qu’il interroge la religion, qui doit lui parler comme à moi, qu’il contemple la mort, qu’il regarde au-delà.
36Denis d’Halicarnasse dans son Traité de l’arrangement des mots, dit qu’il y a trois caractères qui distinguent tous les Ecrivains, de quelque nature qu’ils puissent être ; le prémier convient à merveilles à notre Spectacle ; c’est celui qu’il appelle austère, c’est-à-dire rude & négligé, qui sent moins l’art que la nature. […] Il appelle Boileau, Ce Corbeau déniché des Montfaucons du Pinde.