/ 426
151. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXV.  » p. 484

Mais il n'y a rien qui fasse mieux voir le danger de la Comédie, et combien elle est défendue aux Chrétiens, que l'opposition qu'elle a avec les principales dispositions dans lesquelles ils doivent tâcher de s'établir; et auxquelles ils doivent tendre, si la faiblesse de leur vertu les en éloigne.

152. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

La fureur de mettre de l’amour dans les tragédies domine si fort sur le théatre François, que M. de Belloy, homme sérieux, qui a entrepris par goût, de traiter les grandes actions des Héros François, matiere très-sérieuse, n’a pu se défendre d’en mettre dans toutes ses piéces, où souvent il est très-étranger. […] Plusieurs Prélats ont écrit contre ; dans tous les diocèses, les statuts sinodaux la défendent, sous des peines plus ou moins grandes ; il peut se trouver des Evêques qui y sont allés, soit pour faire leur cour, comme sous le regne de Richelieu & de Mazarin, soit par curiosité, soit si l’on veut, par libertinage. […] Peut-on raisonner si mal, quelle cause désespérée, qui n’est défendue que par des absurdités, & par des auteurs meprisables ? […] Caihava oublie l’intérêt des mœurs que Moliere a corrompues, & que les deux Jésuites défendent. […] Le Procureur général du Parlement de Paris pense bien autrement, puisqu’il a fait défendre à tous les Colléges de jouer des piéces de théatre.

153. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Avertissement. » pp. -

Je proteste avec sincérité, que ce n’est point les charmes que j’ai trouvé dans la Satire qui m’ont mis la plume à la main ; je n’ai cherché qu’à défendre les règles trop négligées, qu’à empêcher les jeunes Auteurs de suivre des exemples qui les égareraient.

154. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Quelque bonne et indubitable que soit la cause que je défends, je ne le puis faire avec succès, si le Saint Esprit ne vous fait sentir la force de mes raisons qui sont les siennes.

155. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

Mais le moyen de se défendre de cette illusion est de considérer au contraire la Comédie, non dans une spéculation chimérique, mais dans la pratique commune et ordinaire dont nous sommes témoins.

156. (1675) Traité de la comédie « XXV.  » pp. 314-316

Mais il n'y a rien qui fasse mieux voir le danger de la Comédie, et combien elle est défendue aux Chrétiens, que l'opposition qu'elle a avec les principales dispositions dans lesquelles ils doivent tâcher de s'établir, et auxquelles ils doivent tendre, quoiqu ‘ils en soient encore éloignés par la faiblesse de leur vertu.

157. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Pierre défend aux Chrétiens de s’abandonner, comme les Payens, à la dissolution & aux désirs de la chair. […] Thomas, défend non-seulement les choses & les paroles absolument déshonnêtes, turpiloquium, mais encore les folies qui peuvent provoquer au mal, Stulti loquium ad malum provocans, & enfin les bouffonneries, scurrilitas, des paroles où l’on cherche trop à rire & faire rire, verbum joculatorium. […] Il ne permet que les exercices du corps, les jeux des échecs, du billard, du palet, de la paume : encore défend-il aux Ecclésiastiques de les jouer devant des laïques, pour ne pas s’exposer à les scandaliser. […] Il explique & défend la doctrine de S.

158. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Il n’y aurait que les libertins qui pussent voir les pièces déshonnêtes ; les femmes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur, au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux et plus caché que l’autre qu’elles avalent sans le connaître, et qu’elles aiment lors même qu’il les tue. […] Il veut prouver ensuite que la représentation des Poèmes dramatiques ne peut être défendue par les raisons des anciens Pères de l’Eglise, et il apporte pour autoriser sa proposition, les jeux du Cirque que le grand Constantin et le grand Théodose firent faire pour le divertissement du peuple : mais on verra dans la Section suivante la réponse de saint Ambroise. […] Dans la Préface, l’Auteur déclare qu’il se trouve engagé de défendre le Traité contre la Comédie, fait par Mr. le Prince de Conti, parce qu’il l’avait donné au public par l’ordre de ce Prince quelques mois avant sa mort. […] Les pères et les mères qui ne se seront pas efforcés de suivre ces règles de l’Apôtre dans l’Education de leurs Enfants, et qui ne leur auront pas absolument défendu ces Chansons corrompues, seront d’autant plus coupables devant Dieu, qu’il leur est plus facile dans ce siècle de les en détourner.

159. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Mais ce qu’il y a de singulier, c’est que cet Auteur estimable, qui défend aux autres le contraste, n’a pû s’empêcher lui-même de faire contraster quelques-uns des personnages de ses Drames : le caractère brusque & dur du Commandeur, par éxemple, n’est-il pas opposé à la douceur, à l’humanité du Père de famille ? […] Je ferais loin de donner un pareil avis, si le préjugé ne nous défendait point de traiter plusieurs fois les mêmes Drames.

160. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Dans la religion Chrétienne, où le mariage est indissoluble, & la pluralité des femmes défendue, la bâtardise d’Elizabeth est-elle douteuse ? […] On oublioit que cette même bible défend aux femmes de parler dans l’Eglise. […] On s’en défendit beaucoup ; mais enfin on lui avoua le discours impertinent qu’il avoit tenu sur sa beauté. […] La Reine le vit, & s’y trouvant parfaitement belle, quoique dans des attitudes peu avantageuses pour sa vertu, elle défendit de le bruler, fit chercher & revenir le Peintre, & le récompensa magnifiquement. […] Notre Reine , disoit-on, nous fait voir beaucoup d’or & d’argent, mais il nous est défendu d’y toucher.

161. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Le Dieu de vérité qui a défendu si rigoureusement tout mensonge, peut-il approuver ce tissu de déguisemens ? […] Le Démon est le père du mensonge ; il se mentit à lui-même & à ses complices, se disant semblable au Très-haut ; il mentit à la premiere femme, l’assurant qu’elle ne mourroit pas, mais seroit une divinité, si elle mangeoit du fruit défendu. Le mensonge a perdu le ciel & la terre : tout péché est un mensonge ; il se dit préférable à la loi qui le défend.

162. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Les Loix, pour réprimer cette licence, défendirent de nommer. […] Les Magistrats s’aperçurent, mais trop tard, que dans la Comédie appelée moyenne, les Poètes n’avaient fait qu’éluder la loi qui défendait de nommer : ils en portèrent une seconde, qui bannissant du Théâtre toute imitation personnelle, borna la Comédie à la peinture générale des mœurs. […] Venise se défend encore de la Révolution ; mais elle cédera bientôt au torrent de l’exemple & à l’attrait du plaisir.

163. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Dans les passages qui nous défendent de suivre les désirs déréglés de la convoitise, et de satisfaire nos passions. « Car il est certain, dit ce savant homme, que la recherche des plaisirs est une des plus violentes passions de l’homme, et qu’entre les plaisirs celui des spectacles est un de ceux qui le transportent davantage Chap. […] Dans les passages de l’Ecriture sainte, qui nous défendent les moindres impuretés, et les moindres paroles déshonnêtes ou frivoles. « Car pourquoi dit ce grand homme, serait-il permis à un Chrétien de voir représenter sur un théâtre des choses auxquelles il ne lui est pas seulement permis de penser, et d’entendre parler de ce qui ne doit pas même être nommé devant lui Ch. […] Paul nous a défendu les paroles impertinentes, et celles qui ne tendent qu’à un vain divertissement : mais le démon nous persuade d’aimer les unes et les autres.

164. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Il me semble voir en vous (la comparaison ne vous offensera pas sans doute) ce chef intrépide des Réformateurs, qui pour se défendre d’une hérésie en avançait une plus grave, qui commença par attaquer les Indulgences, et finit par abolir la Messe. […] Demandez à nos Prédicateurs les plus fameux combien ils font de conversions par an ; ils vous répondront qu’on en fait une ou deux par siècle, encore faut-il que le siècle soit bon ; sur cette réponse leur défendrez-vous de prêcher, et à nous de les entendre ? […] Je ne sais, Monsieur, ce que vous pensez de cette dernière pièce, elle était bien faite pour trouver grâce devant vous ; ne fût-ce que par l’aversion dont on ne peut se défendre pour l’espèce d’hommes si odieuse que Molière y a joués et démasqués. […] Voilà, Monsieur, si j’avais à plaider la cause des femmes, ce que j’oserais dire en leur faveur ; je les défendrais moins sur ce qu’elles sont que sur ce qu’elles pourraient être. […] Quoi qu’il en soit, je ne sais si les Ecclésiastiques Genevois que vous avez voulu justifier sur leur croyance, seront beaucoup plus contents de vous qu’ils l’ont été de moi, et si votre mollesse à les défendre leur plaira plus que ma franchise.

165. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Dans les grands théâtres même, où les intermèdes sont des Pantomimes et des danses qui ne tiennent point à la Pièce, on voit la même chose : on n’y suit point le précepte d’Horace, qui défend d’ensanglanter la Scène.

166. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Leur défendons de représenter aucunes Comédies ou Farces, qu’ils ne les aient communiquées au Procureur du Roi, et que leur Rôle ou Registre ne soit de Nous signé. […] Et d’autant qu’il importe que chacun soit informé de la volonté de Sa Majesté, et qu’elle entend qu’il soit procédé extraordinairement contre ceux qui au dedans ou au dehors et proche de l’Académie exciteront quelque tumulte, et qui troubleront les spectacles et divertissements publics : Requérait le Procureur du Roi que sur ce il fût pourvu, afin que par le respect qui est dû aux volontés de Sa Majesté, plus que par la crainte du châtiment ; et qu’aussi par la connaissance de la protection particulière qu’il lui plaît de donner en faveur des Arts et du Public à l’Académie de Musique, ceux qui se trouveront à ces représentations n’y fassent aucun désordre, et qu’aucun de ceux à qui l’entrée en est défendue n’ait la témérité de s’y présenter. […] Ordon. du Roi qui défend à toutes personnes, de commettre aucuns désordres à la Comédie. […] Ordon. du Roi qui défend à toutes personnes, de commettre aucuns désordres à la Comédie.

167. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Tout en effet fut fini ; personne ne défendit un sentiment si dangéreux & si faux. […] La comédie, dit-il, allume le feu des passions ; les Ministres de la Réligion la défendent ; dans la conscience on ne doit pas conclure de la tollérance publique, qu’il soit permis d’y aller ; si le théatre offre des avantages, il offre des dangers : l’autorité publique qui ne voit les objets qu’en grand, par des vues générales, croit devoir permettre cette école du ridicule, pour le délassement du citoyen, l’encouragement du génie & l’honneur de la nation ; mais en l’interdisant pour la conscience, on aura parlé en chrétien, en homme raisonnable. […] Et on doutera s’il est défendu d’aller aux spectacles. […] Il fit mourir sa belle mere, son beau-frere, ses trois enfans, ce qui fit dire à l’Empereur Auguste, par allusion à la loi des Juifs, qui défend de manger de la chair de pourceau : Il vaut mieux être le pourceau d’Hérode que son fils. […] Caligula, Claude, Néron, Othon, Vitellius regnerent si peu, ou eurent tant d’autres affaires, qu’on ne pensa plus aux Juifs, que pour les exterminer par les mains de Vespasien & de Tite ; & les Juifs dispersés par toute la terre, ont si bien conservé l’horreur pour le théatre, comme opposé à la loi de Moyse, qu’il leur est défendu d’aller à la comédie, & qu’en effet ils n’y vont point.

168. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Il défendit d’aller la nuit au théatre, & aux femmes de se trouver aux combats des Athlétes. […] Les Italiens ne vinrent que sous le regne suivant, d’Henri III, il y eut entr’autre chose, de remarquable un combat qui se fit à l’Hôtel de Bourbon, où il y avoit un Paradis défendu par le Roi Charles IX, & ses freres les Ducs d’Anjou & d’Alançon, lequel fut attaqué par le Roi de Navarre, chef des Chevalierserrans, qui furent répoussés & jettés dans l’enfer, d’où ils furent retirés après par les défenseurs du Paradis, à la priere de Cupidon & des Nymphes. […] L’allégorie étoit visible, la bonne Réligion défendue par le Roi, étoit en Paradis. […] Hist. du Portugal; Le Pape Innocent XI, conduit par son zele & par sa piété, fit un réglement très-sage pour les théâtres de l’état ecclésiastique, qu’on y tolere comme les courtisanes : il défendit aux femmes de monter sur le théâtre : c’étoit l’usage des Grecs, qui n’eurent jamais des actrices. […] Il accuse les Puritains gens bigots, & superstitieux, d’avoir défendu les divertissemens après les dévotions de l’après-dînée, ce qui produit deux grands maux.

169. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Son frere étoit un fanfaron en noblesse, en fortune, en poësie ; il ne vouloit se défendre contre les critiques de ses ouvrages, que l’épée à la main, en gentilhomme : mais les gens de lettres, rarement gentilshommes, plus rarement guerriers, ne se battent qu’avec la plume. […] Les Peres & les Papes ont non-seulement condamné les baladoires, danses en effet très-licencieuses, du premier janvier & du premier de mai, qu’on appelloit d’abord majumes, ils ont aussi défendu, comme nos Rois, les danses publiques les jours de fêtes & dans l’église, comme très-contraire à la sainteté du temps & du lieu. Mais pourquoi les défendre, sous prétexte d’abus ? […] Peres, les Papes) défend-il ce que la Religion ne défend pas ?

170. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

La Faculté de Théologie de Paris les condamna, les Papes les défendirent (C. […] Les ordonnances de nos Rois et les arrêts des Parlements ont constamment défendu, sous peine de prison et de punition corporelle, de porter sur le théâtre, non seulement les ornements sacerdotaux, mais même les habits ordinaires des Ecclésiastiques et des Religieux : les paroles de l’Ecriture sont-elles moins respectables ? […] Les ordonnances ne parlent pas non plus des rôles Ecclésiastiques ou Religieux, qu’on aurait pu, en les déguisant, introduire sur la scène, sans encourir les peines, puisque la loi ne les défend pas ; mais on voit bien que c’est l’esprit de la loi, et toutes les fois qu’on a pris de pareilles licences on ne l’a pas fait impunément, et d’ailleurs un rôle sans un habit conforme est ridicule et sans agréments. […] On a porté la sévérité jusqu’à défendre aux Organistes de jouer pendant l’office divin des vaudevilles, des pièces profanes, des chansons tendres, des airs d’opéra, qui ne peuvent que distraire le peuple de l’attention au service, refroidir sa dévotion, par les sentiments qu’ils inspirent, et lui rappeler les mauvaises paroles composées sur ces airs : défense presque partout mal observée, soit par le goût du joueur, le plus souvent sans piété ; soit par disette et stérilité, la plupart ne sachant point d’autres airs, et n’étant pas en état d’en composer. Le Pape Jean XXII va plus loin, il défend même les motets à l’Eglise.

171. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

C’est pourquoi dans la Ville d’Utrecht, en particulier le 5 d’Avril 1771, la Comédie fut défendue. […] Il vous défendra d’exclure quelque plaisir que ce soit. […] Le prémier Parlement de France ne pensoit pas autrement, quand le 20 janvier 1765, il défendit les Tragédies & Comédies dans les colléges. […] Vous avez défendu à Mademoiselle votre fille, tout commerce avec certaines personnes. […] Dieu a-t-il défendu à tous les autres d’être savans, pour communiquer toutes ses lumieres au vôtre ?

172. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Différens Conciles défendent aux Ecclésiastiques d’assister à aucun Spectacle, à peine de suspension, & d’être mis en pénitence.

173. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Je ne puis vous exprimer le plaisir que cette Lettre m’a donné : car outre que tout le monde doit être édifié des sentiments humbles et chrétiens dont elle est pleine, je vois avec joie que quelques mots un peu trop forts qui m’avaient échappé dans les Discours ne tombent que sur un Fantôme, et sur un Auteur inconnu, qui pour défendre la Comédie, s’est servi mal à propos du nom ou du moins des qualités d’un Prêtre et d’un Religieux tel que le R.

174. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Ils ne s'en défendent pas ; ils se font un jeu, un mérite, ils s'applaudissent de leurs extravagances, ils les appellent sagesse : Être fou et se réjouir, c'est être sage ; être sage sans se réjouir, c'est être fou. […]  » Ce serait mal entendre l'Apôtre de croire qu'il défend de jamais parler des choses impures, et de jamais dire aucun mot de badinage et de plaisanterie. […] Mais du moins fut-il toujours défendu de franchir celles de la sagesse et de la modestie.

175. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Une religion serait fausse, si elle enseignait le vice ; les lois méprisables, si elles ne le défendaient ; la politique pernicieuse, si elle l'accréditait, si le vice la mettait en œuvre et en était le fruit.

176. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Ce sont des divertissements innocents, où on ne fait tort à personne, il n’est pas défendu de se récréer.

177. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous. Le beau défenseur, allez-vous dire, un Pygmée défendre Hercule ! […] Vos traits seront toujours hors de portée ; il n’est donc pas plus ridicule à moi d’entreprendre de le défendre, qu’à vous de l’attaquer ; et puisque je me suis mis en charge, j’entre en fonction et je commence. […] Je ne m’arrêterai donc pas à défendre Rome sauvée plus longtemps que Catilina : je passe à Mahomet.

178. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

« Le crime du Poète (dites-vous à tout Port-Royal)d vous a irrités contre la Poésie. » Mais Monsieur, s’il se trouvait qu’en effet on ne l’eût point offensée, n’aurait-on pas grand sujet de se moquer des efforts que vous faites pour la défendre ? […] On voit bien dès là que vous êtes un Poète de Théâtre, et que vous défendez votre propre cause ; car vous auriez vu plus clair dans celle d’un autre, et vous n’auriez pas confondu deux choses qui sont aussi différentes que le bien et le mal. […] Tout le monde sait que Monsieur Le Maistre a fait des plaidoyers que les Jurisconsultes admirent, où l’Eloquence défend la Justice, où l’Ecriture instruit, où les Pères prononcent, où les Conciles décident ; Et vous comparez ces plaidoyers aux Romans de Desmarets qu’on ne peut lire sans horreur, où les passions sont toutes nues, et où les vices paraissent effrontément et sans pudeur ! […] Mais en vérité pouvez-vous les avoir lues et parler de Desmarets comme vous faites, le défendre publiquement, et inventer pour lui tant de fausses raisons ?

179. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

La sage gravité des Chinois, qui ne permet pas d’avilir la science et la magistrature, a porté une loi qui défend aux bourreaux, bouchers, Comédiens et bâtards, et à leurs enfants, d’entrer au nombre des lettrés, ni d’obtenir aucun grade, et par conséquent les exclut du mandarinat, c’est-à-dire de toute charge publique. […] Lorsque Floridor, dont Piganiol rapporte l’exemple, fut attaqué par les traitants pour le droit de franc-fief, il ne défendit sa noblesse qu’en disant n’être monté sur le théâtre que pour son plaisir, sans faire corps avec la troupe, ni tirer aucune part des représentations. […] Il défendit aux Sénateurs d’entrer dans la maison de ces personnes infâmes (Tacit. […] Vitellius, malgré la bassesse de ses sentiments, méprisait si fort le théâtre, qu’il défendit aux Chevaliers Romains de se déshonorer en y paraissant : « Ne ludo senico polluerentur. » (Tacit.

180. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

François de Sales ne l’a point défendue, & que S. […] Louis, qui chasserent les Farceurs ; & les Arrêts du Parlement, qui défendirent à des Comédiens de jouer dans Paris. […] Il y a des loix d’un ordre supérieur qui me défendent de louer un genre d’ouvrages si dangereux ». […] Il défendit aussi de construire jamais des Théatres dans aucune de ses maisons. […] Ainsi il n’est pas nécessaire de les leur défendre ; ils se les défendent assez eux-mêmes.

181. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ce même Journal (juillet) suivant les progrès du théatre à Varsovie, dit en gémissant : On a promulgué une loi qui défend aux Entrepreneurs du spectacle, bal, jeu, &c. de s’établir ailleurs que dans le palais du Prince Salkonski, Palatin de Gnesne & Membre de la délégation, lequel pour cet effet leur affermera à son profit les appartemens dont ils auront besoin. […] Ce Magistrat étoit dans la robe ce que Montausier étoit dans l’épée l’homme le plus vertueux & le plus respectable ; ce qui en avoit fait des ennemis déclarés de Molière & de ses farces, il ne méprisa pas moins ces traits lancés contre lui ; mais le Parlement eut moins de patience, prit en main la cause de son chef, & défendit de jouer le Tartuffe, Louis XIV, frappé des plaintes de tous les gens de bien, la défendit aussi pendant plusieurs, années, comme nous l’avons dit ailleurs. […] Cyr, eussent baisé tous les Officiers d’un Régiment, & certainement nos Capucines, nos Carmélites, qui dans leurs règles, leurs parloirs, leurs grilles, leurs rideaux, leurs voiles ont tant de palissades, de chemins couverts, de demi-lunes pour défendre leurs forteresses, n’auroient pas facilement capitulé. […] Il est expressément défendu, l. 7, c. de spect. […] Ces loix sont aisées à concilier, n’y ayant point d’ordre de vendre & d’appliquer le prix en bonnes œuvres, il ne reste donc plus qu’à disposer de ces loyers, & savoir à qui ils appartiendront ; s’ils n’ont pas été payés, il est défendu de les exiger.

182. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

On reconnut alors que l’Eglise avait eu raison de défendre de s’exposer à se tuer. […]  » Cependant malgré l’indécence de cet usage, il fallut le défendre durant trois siècles, par les lois de l’Eglise et des Princes, avant que de l’abolir entièrement.

183. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Il est juste que le prévenu se défende, & se justifie, s’il est innocent ; on n’excuse point le crime, on le nie au contraire, & on en infirme les preuves.

184. (1576) De la Censure. pp. 611-613

Et quand oresa les jeux seraient tolérables aux peuples méridionaux, pour être d'un naturel plus pesant, et mélancolique, et pour sa constance naturelle moins sujet à se changer, si est-ce que cela doit être défendu aux peuples tirant plus vers le Septentrion, pour être de leur naturel sanguins, légers, et volages, et qui ont presque toute la force de leur âme en l'imagination du sens commun, et brutal.

185. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Ce sont comme des gens retranchés dans un cloaque, dont l’horreur seule défend toutes les approches. […] « Que les lois doivent défendre la Comédie aux jeunes gens. […] « Il nous est défendu d’être témoins des combats de vos Gladiateurs, de crainte que par notre présence nous ne devenions complices des homicides qui s’y commettent. […] Ce Père parle à ceux qui ne croient pas la Comédie une chose défendue ; parce que les saintes Lettres ne les condamnent pas en termes formels. […] Défendre ouvertement une chose, c’est souvent donner envie de la faire, le commandement perd alors toute sa force, pour en avoir nommé l’objet.

186. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Par exemple, défendre à Jean-Jacques de radoter continuellement, c’est défendre à l’Astre brillant qui nous éclaire, de poursuivre son cours annuel. […] Enfin, si la Comédie était nuisible aux bonnes mœurs, n’est-il pas des gens assez éclairés pour la défendre & en faire sentir les abus ? […]  12, parce qu’elle sert à la récréation de l’Homme qui est nécessaire pour sa vie, n’est pas défendue d’elle-même. De là vient qu’il n’est pas non plus défendu de vivre de cet Art. […] On défend de lire la Bible en langue vulgaire, crainte que de fausses interprétations, malheur qui n’est que trop arrivé, ne la corrompent.

187. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Saül n’a point fait de vœu, il défend sous peine de la vie à tous ses soldats, comme tout Général peut faire, de manger avant la fin du combat. […] Ce Curé ne s’en défend pas, mais il élude, & se jette sur le lieu commun de la violence des parents, que l’Eglise condamne plus que personne. […] la loi qui la défend, n’ordonne-t-elle pas d’honnorer son père & sa mère ? […] Sur-tout rien ne lui paroît plus ridicule que ce saint Curé qui fait parler le ciel, inspire les horreurs d’une tragédie : Ce Ministre du Seigneur, Qui de l’amoureuse foiblesse, Est le sensible protecteur, Et prend pour défendre l’erreur Le langage de la sagesse. […] Il ne parle ni en Prêtre, ni en Théologien, ni en Curé ; il défend le vice, il avance des erreurs, il insulte un parroissien distingué : Si dicentis enim fortunis absona dicta, Romani tollent equites peditesque cachinnum.

188. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Le Spectacle des Colléges est bien différent du vôtre, Mademoiselle, selon l’Ordonnance de Blois1 & la déclaration de la Faculté de Paris2, on a soin d’en retrancher toute espéce de saleté & le langage de la tendresse, les Regens qui en ont la direction, avant de mettre les Rolles entre les mains des Ecoliers, en ôtent tout ce qui pourroit souiller le cœur & blesser les oreilles : c’est un exercice que l’on croit utile à ceux qui se destinent à parler en public, & l’on ne se propose pas d’intéresser les Spectateurs, on a porté la réforme jusqu’à défendre par une nouvelle Ordonnance1 les danses dans les intermèdes ; quoiqu’un semblable amusement qui se passeroit entre les jeunes gens d’un même sexe, ne suppose aucune sorte de danger, mais une simple indécence. […] Quand donc on se transporte en une sainte assemblée, avec une intention pure, que l’on ne recherche pas industrieusement les Eglises les plus fréquentées, & la Messe où le beau monde se rassemble, c’est un cas fortuit, si l’on apperçoit un objet attrayant, il faut en détourner la vûe, & défendre son cœur & son esprit du vénin de la séduction ; les mouvemens indélibérés survenus dans l’ame & dans les sens, en conséquence du Spectacle qui s’est rencontré dans la Maison de Dieu, ne sont pour lors nullement imputables à celui qui les éprouve. […] Trouveront-ils au milieu de tant d’accusations des Avocats pour les défendre, ou des Consuls pour les proteger, pour les dérober aux supplices qu’on leur prépare.

189. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

1°, Que la Comédie n’est donc pas tout à fait indifférente, puisqu’on la défend sous peine de péché mortel aux personnes qui par leur état sont obligées de pratiquer la vertu. […] S’il a trouvé dans les saints Canons que les Religieux et les personnes constituées en dignité Ecclésiastique ne pouvaient assister à la Comédie sans se rendre coupables d’un péché mortel, il a dû voir aussi, qu’en même temps que l’Eglise défend aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations de Théâtre, elle leur ordonne de détourner les Fidèles de tous ces vains amusements. […] Celui de Reims en 1583, défend absolument tous les Jeux de Théâtre les jours de Fête29.

190. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

A peine fut-il sorti de la grossiéreté qui paraissait devoir être son partage, qu’il lui fut défendu de se montrer5. […] On trouva qu’il fesait tort aux autres Spectacles ; il lui fut défendu de se servir de la parole ; mais il s’avisa d’un expédient digne lui seul de le couvrir d’une gloire immortelle.

191. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Les Parties qui composaient le Théâtre, s’appelaient le Conistra, le Bouleuticon, les Diazoma, les Gradins, le Cercys, l’Ephébicon, & les Echœa ; l’Orquestre, l’Hyposcénion, le Logéon ou Thimélé ; le Proscénion, le Parascénion, l’Agyeus, & la Scène ; l’Odéon, le Podion, l’Episcénion ; la principale des Machines se nommait le Théologéon (c’-a-d. propre à faire parler un Dieu) on se servait au Théâtre du Sciadion pour se défendre du soleil. […] Comme il n’y avait que les Portiques & le bâtiment de la Scène qui fussent couverts, on était obligé de tendre sur le reste du Théâtre des voîles soutenues par des mâts & par des cordages, pour défendre les Spectateurs de l’ardeur du soleil.

192. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

On défendrait de représenter ceux dont le fond serait vicieux. […] Et l’on devrait défendre de paraître devant le Public à celui qui s’en serait rendu indigne en se déshonorant par quelqu’affaire d’éclat.

193. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Le Canon 67. du même Concile ajoute : Il faut défendre aux femmes et aux filles Fidèles ou Catéchumènes, d’épouser des Comédiens : que s’il y en a qui en épousent, qu’elles soient excommuniées. […] Le Rituel de Châlons en Champagne de 1649. défend de recevoir pour parrains au Baptême, les Comédiens.

194. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

C’est une belle, une sage loi, sans doute, que celle qui défend le divorce ; mais qu’elle cause d’abus !

195. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Ces yeux doubles que vous lui donnez, et dont les uns servent à regarder danser et les autres à veiller sont peut-être le Symbole de cette direction d’intention si célèbre dans votre Morale qui fait qu’on peut, selon vous, prendre part extérieurement à une chose défendue, pourvu que par d’autres yeux on se porte intérieurement à un objet permis.

196. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

On plaça Alipe à l’Amphithéâtre ; il défend à son cœur de prendre part à ces plaisirs criminels.

197. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et pour l’exécution d’icelui jeu et mystère, leur défend ladite cour faire jouer ou procéder audit jeu à autres jours que de fêtes, en icelles toutefois non comprises les solennellescp.

198. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

Les comédiens du troisième âge, ayant reçu leur institution du prince et des lois du royaume, ne sont point comptables de leur profession au clergé ; L’abjuration de cette profession, exigée par le clergé, est un véritable délit, parce que aucune autorité dans l’Etat n’a le droit de vouloir le contraire de ce qui a été créé et autorisé par les diplômes du prince et la législation du pays ; Le refus de sépulture, fait par le clergé aux comédiens, est encore un délit manifeste et réel, puisque c’est infliger une action pénale, imprégner un mépris public à une profession que le prince, les lois du royaume, les ordonnances de police ont instituée et régularisée ; et en cette circonstance l’outrage est non seulement fait à la personne et à la profession du comédien décédé, mais encore aux autorités suprêmes qui ont autorisé et commandé son exercice : voilà pour ce qui concerne l’état politique et celui de la législation ; c’est aux procureurs du roi qu’il appartient de faire respecter, par toutes les autorités existant dans l’Etat, ce qui a été institué et par l’action du prince et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume ; Le refus de sépulture est encore un autre délit envers les lois ecclésiastiques même, puisque, pour avoir lieu d’une manière canonique, il faut que les individus auxquels on veut l’appliquer aient été excommuniés, dénoncés dans les formes, et que jamais les comédiens du troisième âge ne se sont rencontrés dans cette catégorie ; Le clergé de France est d’autant moins fondé à frapper les comédiens de ses sentences exterminatoires, qu’il a lui-même aidé à leur institution, et que dans le principe de leur création les prêtres ont rempli des rôles dans les mystères que les comédiens représentaient ; que les obscénités, les scandales qui se pratiquaient alors dans les églises, ou dans ces comédies pieuses, étant tout à fait nuisibles à la religion, l’autorité séculière a fait défendre aux prêtres de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion ; Le clergé, dans l’animadversion qu’il témoigne contre les comédiens, signale son ignorance, son injustice, son ingratitude, et démontre en outre qu’il agit avec deux poids et deux mesures, ce qui est on ne peut pas plus impolitique pour un corps aussi respectable ; car on a vu que c’étaient des papes et des cardinaux qui avaient institué des théâtres tant en Italie qu’en France ; on a vu un abbé, directeur de notre Opéra à Paris, on a vu les capucins, les cordeliers, les augustins demander l’aumône par placet, et la recevoir de nos comédiens ; on a vu les lettres où ces mêmes religieux, prêtres de l’Eglise apostolique et romaine, promettaient de prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.

199. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

C’est l’arrêt que fit prononcer Voltaire contre l’Abbé des Fontaines, qui avoit maltraité son Mahomet, & peut être contribué à en faire défendre la représentation. […] Selon Plutarque, Apophtey, les Lacédémoniens avoient d’abord proscrit le théatre, & défendu les ouvrages d’Eschile, comme pernicieux ; quand ils les laisserent introduire, ils ne permirent pas aux femmes de s’y trouver ; ils perdirent bien-tôt la vertu, & leur en accorderent l’entrée. […] La nouvelle comédie, aussi libre & dissolue pour les mœurs ; fut plus retenue pour la satire, il lui fut défendu de nommer, de désigner les gens. […] Le comedien Maillard étant dans une boutique, vit passer sa femme, la salue, quelqu’un lui demanda s’il connoissoit cette jolie actrice, il répondit des obcénités sur le commerce qu’il disoit avoir eu avec elle : touchez-là, dit un homme qui ne le connoissoit pas, je puis vous en dire autant : Maillard piqué, lui dit, c’est ma femme, & mit l’épée à la main, le cavalier se défendit, le blessa légerement & le désarma.

200. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Elle tient aux bonnes mœurs & à l’humanité ; puisqu’il s’agit de défendre les prérogatives de la vertu, comme dit le Mercure d’octobre 1774, qui en fait l’éloge. […] La Communauté poussée à bout s’est défendue, & a gagné son procès. […] Blin de Sainmore, quoique poëte dramatique, n’a pu voir sans attendrissement des jeunes filles plaider contre leur Seigneur pour défendre la récompense de leur sagesse & de leur vertu. […] Du Ravisseur de nos antiques droits, Auguste Reine, accourez nous défendre : Vous aimez tant à voir fleurir les loix, Et votre cœur est si bon, est si tendre.

201. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Mais les Ediles chrétiens, qui vont à deux mille ans ans chercher des apologies dans le paganisme, n’ont-ils pas vu que tous les Peres & les Conciles les ont condamnés, & que la Religion leur défend non-seulement de les entretenir, mais encore d’y assister ? […] Madame de Maintenon lui avoit donné l’exemple sachant que les comédiens vouloient jouer Esther & Athalie, qu’elle avoit fait composer pour les Demoiselles de Saint-Cyr, elle le leur fit défendre. […] Malgré ces décorations théatrales, condamnées par les anciens, mais si fort goûtées par les élégans, malgré le goût régnant de philosophie & de théatre, croira-t-on (telle est la force de la vérité) que ces constitution si mitigées défendent absolument tous les spectacles, ba’, comédie, opéra, jeux publics, & toutes les folies de ce caractere ? […] Telle est la foiblesse de l’esprit humain qui ne peut être d’accord avec lui-même, la foiblesse du cœur qui ne peut se détacher en entier du plaisir même qu’il se défend, & le torrent de la flatterie qui, pour plaire à la Cour, se fit un mérite d’imiter Madame de Maintenon à Saint-Cyr.

202. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

L’église en m’imprimant un signe ineffaçable, Défendit en nos mains le sang le plus coupable. […] En un mot, la pièce dans son ensemble, me paraît inspirer un intérêt dont il est difficile de se défendre, et je ne suis nullement surpris du succès constant qu’elle a obtenu. […] Dans sa discussion, tout doit avoir l’empreinte de la grandeur et de la majesté ; et si tout, rigoureusement considéré, n’y saurait être légitime, tout au moins doit porter avec soi son excuse naturelle : il défend son semblable. […] C’est cet astre nouveau, qui désormais planant avec majesté sur tout le barreau français, doit guider les pas de l’orateur et du jurisconsulte, chargés de discuter et de défendre les intérêts de leurs concitoyens. […] Certes, c’était une bien sage disposition que celle des novelles, au titre de episcopis aud, qui défendait aux comédiens de paraître sur le théâtre en habit ecclésiastique ou religieux.

203. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Si parmi les calomnies que les Païens faisaient aux Chrétiens, on s’était avisé de leur reprocher que tandis que notre Religion condamne le Paganisme dans tous ses chefs, elle en suit la licence en plusieurs points ; qu’avec une morale austère qui donne des bornes si étroites aux plus honnêtes divertissements, elle permet les joies et les fêtes des Païens ; que ses lois toutes pures, toutes saintes qu’elles sont, ne laissent pas d’autoriser en certains temps le libertinage : et que sévère ou indulgente, selon les diverses occurrences, elle permet en certains jours de l’année la dissolution et les débauches, qu’elle défend en d’autres temps : si l’on eût osé faire cet injurieux reproche aux Chrétiens, avec quelle hardiesse, avec quelle indignation eût-on d’abord crié, et avec raison, au mensonge, à la calomnie ? […] Dites-leur que le bal est défendu parce qu’il est presque toujours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le théâtre de toutes les vanités mondaines, et le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut, et un précis vif et piquant de toutes les tentations : que tout y est écueil : que tout y est poison : danses, instruments, objets, entretiens, assemblée, tout y concourt à étouffer les sentiments de piété, à séduire et l’esprit et le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du Christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté !

204. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« On ne prétend pas défendre tout délassement ; ce serait outrer la morale de l’Evangile, et vouloir laisser l’homme sans soulagement dans sa faiblesse. […] Aussi la religion règle plutôt l’usage de nos divertissements qu’elle ne les défend.

205. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Et à considérer les impressions ordinaires que faisait la Tragédie dans Athènes sur l’âme des Spectateurs, on peut dire que Platon était mieux fondé pour en défendre l’usage, que ne fut Aristote pour le conseiller : car la Tragédie consistant, comme elle faisait, aux mouvements excessifs de la Crainte et de la Pitié h, n’était-ce pas faire du Théâtre une Ecole de frayeur et de compassion, où l’on apprenait à s’épouvanter de tous les périls, et à se désoler de tous les malheurs ? […] Tel peut s’abandonner lâchement à l’insulte d’un ennemi peu redoutable, qui défendra ce qu’il aime jusqu’à la mort contre les attaques du plus vaillant.

206. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

ils achetèrent ensuite la place et les masures de l’ancien Hôtel de Bourgogne, où ils bâtirent et y élevèrent un théâtre, pour y continuer leurs représentations qui dégénérèrent et devinrent bientôt profanes : de sorte que le Parlement leur défendit par un Arrêt, rendu en 1548. de continuer à représenter le Mystère de la Passion et autres sacrés Mystères : Ils cessèrent donc leurs représentations ; mais au lieu d’en demeurer là, ils louèrent aux Comédiens Français et Italiens, leur théâtre et ce qui en dépendait, à l’exception d’une loge qu’ils s’y réservèrent : et enfin en 1676. le revenu de cette Confrérie fut uni à l’Hôpital Général. […] assemblé sur la fin du septième siècle, lequel défend aux laïques sous peine d’excommunication d’exercer la Profession de Comédien et de représenter des spectacles. « Omnino prohibet hæc sancta et universalis Synodus, disent les Pères de ce Concile, eos qui dicuntur mimi et eorum spectacula… atque in scæna saltationes fieri. […] qui défend aux Religieuses de faire représenter des pièces de théâtre dans leurs Monastères, bien que ce soit des sujets de piété.

207. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

En un mot, les Grecs fesaient de la musique, telle qu’ils la possédaient, une affaire de religion & de politique ; il était défendu sous des peines èxpresses d’oser y toucher, fut-ce même pour la rendre plus parfaite. […] Elle est défendue chez les Turcs. […] Elle est défendue chez les Turcs avec autant de rigueur que Mahomet proscrivit le vin40 ; c’est du moins ce qu’on lit dans un célèbre Voyageur. […] Cet Empereur les ayant entendus, craignit qu’ils n’amolissent son courage, & ne causassent de grands désordres dans ses Etats ; il fit briser tous leurs instrumens, les renvoya sans délai, & défendit qu’aucun Musicien pût s’établir jamais dans son Empire. […] Il paraît que le Parlement de Paris pensait autrefois comme Platon ; voici ce qu’on trouve dans le Traité des statuts, par François Lemée, imprimé à Paris en 1688. c’est l’Auteur qui parle : « Je me souviens d’avoir lu que le Parlement de Paris défendit autrefois à certains Musiciens d’enseigner, parce qu’ils avaient trouvé une nouvelle façon d’harmonie, qui n’était ni cromatique, ni diatonique. » Chap. 5.

208. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Despreaux : « De n’oser de la fable employer la figure, De chasser les Tritons de l’Empire des eaux, D’ôter à Pansa flûte, aux Parques leurs ciseaux, D’empêcher que Caron dans la fatale barque, Ainsi que le Berger, ne passe le Monarque ; C’est d’un scrupule vain s’alarmer sottement, Et vouloir aux Lecteurs plaire sans agrément, Bientôt ils défendront de peindre la prudence : De donner à Thémis ni bandeau ni balance, De figurer aux yeux la Guerre au front d’airain, Où le temps qui s’enfuit une horloge à la main : Et par tout des discours comme une idolâtrie, Dans leur faux zèle iront chasser l’allégorie.

209. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

C’était autrefois au Concile Provincial à examiner les causes des Translations de sa Province, et à relâcher les Canons qui les défendent.

210. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

En effet Diogene de Laërce ajoute que Solon fit défendre à Thespis de jouer ses Pieces à Athenes. […] Ce second genre de Comédie fut donc défendu. […] Et, comme la ressemblance y étoit ménagée, de maniere qu’on pût aisément y reconnoître ceux que l’on jouoit, il fallut une nouvelle loi pour défendre de faire la satyre personnelle des Citoyens. […] Cet auguste Tribunal les défendit par ses Arrêts des 9 Décembre 1541 & 19 Novembre 1548, & on ne vit plus représenter que des sujets profanes. […] En voici les termes : « Ne sera loisible aux Fideles d’assister aux Comédies & autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens, comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais sur-tout quand l’Ecriture sainte y est profanée.

211. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

N’est-ce pas vous qui, dans les conférences du soir, avez soutenu une controverse d’autant plus pénible que vous défendiez, au moins en apparence, la cause la plus faible, celle de l’incrédulité ; controverse d’autant plus difficile encore, que vous étiez réduit à des questions extrêmement laconiques, et que, par les longs développemens, auxquels se livrait le saint homme chargé de faire entendre la parole de Dieu, vous étiez réduit au silence et obligé de reconnaître qu’il n’avait jamais tort ? […] Mais vous prétendez qu’un bal serait aussi dangereux aux Tuileries que dans tout autre lieu ; encore une fois, vous ne ferez croire à personne que dans le palais du Roi de France très-chrétien, les devoirs du catholique soient oubliés au point d’y permettre ce que la morale défend : on y donne chaque jour des exemples de piété, et pour prouver que le danger existe, il ne faudrait pas se borner à dire : il y a du danger.

212. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

N’y eût-il que la désobéissance à l’Eglise votre mère, qui l’a défendu, vous devriez trembler. […] Or pouvez-vous douter du danger du spectacle, vous qui connoissez la corruption de votre cœur, & qui soutenez si mal au jugement de votre conscience le parti que vous défendez devant le monde ?

213. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Vous vous défendez sur votre jeunesse, & vous vous flattez d’y trouver l’excuse de votre incontinence. […] c’est contre celle qui se défend qu’il dirige ses batteries.

214. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Je me rappelle au surplus que le Public n’aura pas oublié que, dans mon Histoire du Théâtre Italien imprimée l’an 1727, je fis les plus grands efforts pour défendre ma Profession : Je rapportais alors les décisions de S.

215. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Si les Anciens ont poussé l’attention, sur cet article, jusqu’à défendre de réciter aux enfants des fables et des contes, qui renfermassent la moindre idée capable de les corrompre : s’ils ne ne permettaient pas même de les amuser par des allégories ; c’est qu’ils sentaient que les premières impressions, qui se font dans l’esprit des enfants, ne s’effacent jamais ; et que, dans un âge tendre, ils n’ont pas encore assez de pénétration pour distinguer l’allégorie de la vérité.

216. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Pour la conclusion de mon Ouvrage j’exposerai ici quelques réfléxions que j’ai faites autrefois sur les représentations Théâtrales ; peut-être serviront-elles à défendre mon opinion, et en même temps à fortifier les raisons qui m’ont déterminé à souhaiter et à conseiller la Réformation du Théâtre.

217. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

On a voulu défendre et venger la religion en mettant en spectacle un tartufe de religion ; vous savez comme nous sommes devenus religieux ! […] C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Elle aurait encore l’effet salutaire de pouvoir peu à peu s’étendre à la foule immorale des particuliers inattaquables autrement, des parasites et làches complaisants qui flattent les vices, qui fréquentent et caressent les fripons heureux qu’ils encouragent, dont ils soutiennent l’impudence, par qui le crime est sciemment plus honoré, mieux défendu que l’innocence même. […] La commission, moyennant ces précautions et d’autres nécessaires pour éviter le danger des applications particulières et injustes, croira peut-être pouvoir conserver aussi aux théâtres le droit de poursuivre en masse de simples ridicules ; c’est-à-dire, de gloser et s’égayer sur les faiblesses, les défauts, les erreurs, les préjugés, qui sont censés affecter indistinctement toutes les classes de la société ; mais je ne doute pas qu’elle n’encourage plus efficacement qu’on ne peut le faire aujourd’hui, surtout le genre de spectacles convenable à toutes les conditions et à tous les âges ; celui dans lequel la morale est véritablement respectée et défendue, dans lequel le charme du naturel, celui de l’esprit sage et une gaîté décente, s’associent aux convenances et à l’intérêt du sentiment ; dans lequel, par conséquent, on ne souffre point de ces comédies faites bien moins dans l’intérêt de la réforme que dans le goût de la malignité et le sens de la dégénération, où on voit le vice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclats de rire, de la vertu défigurée et avilie.

218. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

est la premiere actrice de Toulouse, où elle est née incognito, fille de la Pitro & du Public ; plusieurs peres se la disputent, comme plusieurs villes de la Grece se disputoient Homere : elle a choisi le plus brillant, qui ne s’en défend pas ? […] Le nouvel Evêque plus indulgent a supprimé toutes ces peines ; il n’y a plus ni reserve, ni suspense ; la défense n’en subsiste pas moins devant Dieu ; personne n’est le maître de la lever, & de rendre licite ce qui est mauvais & défendu. […] C’étoit justifier le confesseur, c’est la premiere fois que des prêtres ont été interdits pour avoir défendu la comédie à leurs pénitens. […] Il se défendit mieux contre quelques Académiciens, qui lui argumenterent en forme.

219. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

L’Eglise voyant les désordres & les crimes de la danse sacrée, fut obligée, pour extirper le mal, d’oser avec outrage la défendre absolument. […] La musique & la danse sont des attraits si puissans de la volupté qu’on ne peut s’en défendre qu’en se bouchant les oreilles & se faisant attacher, c’est-à-dire en fuyant l’occasion & s’éloignant du rivage. […] Il la défend dans ses conciles, il ordonne aux Prédicateurs de parler fortement contre elle : Choreas saltationes tripudia sœpè & graviter de suggesta reprehendete & intectabitur. […] La Cour les défendit par raison d’Etat.

220. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Caffare & tous ceux qui ont eu quelque indulgence pour le théatre, & c’est à tort qu’on avance que le théatre a été mal défendu, puisqu’on ne peut dire rien de plus fort en sa faveur que l’ont fait ces deux Religieux, l’un avec toute la subtilité scholastique, l’autre avec toute l’élégance oratoire. […] Le célèbre Garde des Sceaux M. du Vair avoit prévenu l’Université, & dès l’année 1616, qu’il fut élevé à cette dignité éminente, il fit défendre aux Principaux & aux Recteurs des Collèges les représentations des comédies & tragédies, & ordonna que pour former les jeunes gens à l’art de la prononciation, on ne s’éloigneroit pas des usages des anciens Recteurs. […] défendra-t-on leur morale ? […] Mais on se trompe, l’Evangile défend par-tout ces divertissemens : la pureté du cœur, la mortification des sens, la foiblesse de la chair, la légèreté de l’esprit, la force des passions, la malice du démon, la suite des occasions, la haine du monde, &c.

221. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Ils ne souffraient qu'à regret le théâtre dans leur ville ; mais ne pouvant l'abolir entièrement, ils avaient du moins défendu aux jeunes gens de s'y trouver, comme la chose la plus capable de corrompre les mœurs dans un âge si facile. […] Croira-t-on que dans les règlements que font les Empereurs pour les études, il est expressément défendu aux Etudiants de fréquenter le théâtre, et aux Régents de le souffrir (C. […] Cette différence est si bien reconnue, que quand le Collège s'écarte des bienséances, on le compare au théâtre, et les Ecoliers aux Comédiens, et qu'au contraire quand une pièce du théâtre n'a pas excité la passion, on dit d'abord c'est une pièce de collège : double accusation, dont on ne manque pas de se défendre de part et d'autre, tant on est persuadé qu'on ne peut être innocent en imitant ce genre d'hommes, que leur ressembler, c'est oublier les vertus et les bienséances, qu'on ne peut être bon Comédien en observant ces lois. […] En exerçant mon ministère, qui combat toutes les passions, je ne puis me défendre de la vaine gloire, surtout en parlant devant le Roi ; comment des enfants se préserveront-ils d'une vanité si naturelle ?

222. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Il défend à toutes personnes de faire jamais servir l’Ecriture Sainte à de semblables choses, et ordonne aux Evêques de punir par les peines de droit ou arbitraires, les téméraires violateurs de ce Décret, aussi bien que de la parole de Dieu. […] . « Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies et autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l’Ecriture Sainte y est profanée ; néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la Jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit tirée de l’Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée. […] Qu’il sied bien à de telles gens, de faire les personnages des Saints, et de chanter publiquement les louanges Divines, après que Dieu a si souvent fait entendre aux hommes qu’il ne voulait être loué que par ceux qui pratiquent la vertu. « Rectos decet laudatio », dit le Prophète Roi, et saint Basile expliquant ces paroles, remarque que c’est pour cette raison que Dieu fit taire le démon qui l’appelait Saint ; que saint Paul imposa silence à la Pythonisse qui lui donnait des louanges, et que Dieu défend aux pécheurs d’annoncer ses justices. […] Il nous est défendu de souhaiter qu’il arrive quelque scandale, afin de procurer ce bien ; mais nous devons souhaiter qu’ils reconnaissent leur faute, et que l’Ecriture Sainte ne paraisse jamais sur le Théâtre, puisqu’on ne saurait l’y faire paraître sans l’altérer et sans la profaner.

223. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

L’auteur de l’ami des hommes a vu couper le poignet à une femme qui défendait son chaudron contre un Huissier des tailles. […] Quel est le Marchand qui ne m’avouera pas que la crainte de l’avenir lui prescrit de mettre toujours l’occasion à profit, et qui ne soit très persuadé qu’il serait un sot de ne pas le faire, quoique sa Religion lui défende les gains excessifs et usuraires ? […] Je sais bien que c’est de tous les états celui qui renferme le plus grand nombre de bons Chrétiens ; mais je sais de même que les devoirs de cet état étant en bien plus grand nombre, que ceux de tout autre, il est défendu par la Religion de se les imposer sans une vocation bien déterminée. […] On m’a reproché de m’être défendu avec trop d’aigreur contre Mr.  […] Mais puisque d’honnêtes gens pour le jugement desquels j’ai la plus respectueuse résignation, ont cru que je devais me défendre avec plus de modération, j’en demande excuse au Public et je passe condamnation.

224. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Il est vrai qu’il faudrait qu’il fût beaucoup plus réservé que Molière, & qu’il employât bien des soins & des ménagemens ; il serait sûr au moins de voir ses Ouvrages se distinguer de la foule, en poursuivant un vice qu’il est comme défendu de vouloir réprimer : la Comédie étendrait plus loin les droits qu’elle a de reprendre & de corriger.

225. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin Que c’est à Dieu un agréable spectacle de voir un Chrétien combattre contre la douleur, se préparer contre toute sorte de tourments, de menaces et de supplices, regarder sans crainte le visage de ses bourreaux, se jeter hardiment au milieu des apprêts de la mort, défendre sa liberté contre les Rois et les Princes, résister à tout hormis à son Dieu, à qui il est ; Enfin triompher de son juge, car celui-là est victorieux, qui a obtenu ce qu’il demande.

226. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le Médecin s’en défend d’abord, mais se rend ensuite : Que j’insulte le Roi jusqu’en son écurie ! […] La police défendit cette piece. […] Ce désordre arrive presque toujours quand le théatre ose porter ses mains sacrilèges sur les choses saintes, ce qui a fait défendre absolument chez les Protestans toutes les pieces tirées de l’Ecriture.

227. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Si ne veux-je pas toutefois défendre tellement et soutenir les fables Poétiques que je les veuille toutes approuver et louer. […] Car il faut chasser hors de la cité bien policée presque toute Tragédie, dont Solon la défendit aux Thespiens, comme étant inutile, l’appelant menteuse, ou, qui dit choses fausses. […] et tous joueurs de Comédies, farceries, et autres jeux sur échafauds : et à cette occasion y avait une ordonnance, par laquelle il était défendu, qu’un bateleur, farceur, et autres que nous appelons communément en France, Enfants sans souci, ne s’assissent en pas un des quatorze premiers rangs ou sièges au Théâtre.

228. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Mais pourquoi ce livre imprimé en Allemagne accuse-t-il les Catholiques, comme s’ils commandaient les choses qu’ils défendent. […] Scipion et Lélius ont aidé Térence à faire ses Comédies : Au prologue de celle de Clinia et Antiphile h, Térence s’en défend, et le prend à honneur.

229. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

A faire un discernement exact de ce qu’ils ont de faible et de solide, de la justice ou de l’injustice des causes qu’ils défendaient ; et à rechercher les fautes qu’ils ont commises dans l’art où ils se sont tant exercés. […] Je veux qu’on défende jusqu’aux insectes, et qu’on lui fasse voir qu’un petit rayon de lumière n’a pas plutôt débandé un des ressors du corps du plus petit animal, qu’on le voit chercher ou éviter les choses qui sont utiles ou contraires à sa vie.

230. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Le Parlement les rebuta comme personnes que les bonnes mœurs, les Canons, les Peres de l’Eglise & nos Rois même avoient toujours réputé infames, & leur défendit de jouer, ni de ne plus obtenir de semblables Lettres ; & néanmoins dès que la Cour fut de retour de Poitiers, le Roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre.

231. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Il se fatiguoit promptement dans les disputes de la conversation, & il quittoit sagement la partie ; il n’avoit meme ni assez de connoissance, ni assez d’esprit pour rien soutenir : il n’étoit rien hors de la Scène ; & il disoit, pour couvrir ses foiblesses, en style du Pont-neuf : Que feroit la Raison avec un filet de voix contre une gueule qui défend la Sotise ?

232. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

[NDE] : Le père François Caffaro, « Théatin », auteur de la « Lettre d’un théologien, illustre par sa qualité et son mérite, consulté par l’auteur pour savoir si la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendu » (dans Pièces de théâtre de Boursault, Paris : Jean Guignard, 1694, p. 1-75.)

233. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Les saints Canons ont toujours défendu les réjouissances publiques aux pénitents : et quand ferons-nous, Mes très chers Frères, des fruits dignes de pénitence, si nous ne les faisons lorsque nous voyons la colère du Ciel répandue sur toute la terre ?

234. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

où est cet assemblage, et cet amas criminel de diverses impuretés et débauches, c’est-à-dire, la désolation et le renversement de notre espérance et de notre salut : et encore que ces choses fussent en usage parmi eux, pendant qu’ils vivaient dans les ténèbres du Paganisme, ils étaient toutefois bien moins criminels, n’étant point coupables de prévarication contre une chose sainte et sacrée, ni une injure faite au Sacrement et contre son caractère : mais pour nous, comment pouvons-nous nous défendre, vu que nous confessons et publions que nous renonçons au don précieux et incomparable du salut, et qui fait qu’on nous peut justement reprocher, et demander où est notre Christianisme ?

235. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Mais quelque avantage que puisse avoir la Peinture, je ne conseillerai jamais à un Roi de s’y exercer, parce que sa main est destinée pour quelque chose de plus grand, et que tout ce qu’il peut emprunter de cet Art ingénieux, c’est le dessein et le crayon pour tracer le Plan des Villes qu’il veut assiéger, ou de celles qu’il veut défendre.

236. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

L’empereur Julien lui-même n’en jugeait pas plus favorablement, puisqu’il défendit aux prêtres du paganisme d’y assister. […] Telles furent celles d’un célèbre Littérateur de nos jours (la harpe), qui eut le bonheur de reconnaître le vrai, et le courage de le défendre. […] Mais instruit par le Président du Congrès de l’Arrêté ci-dessus, il le remercia de ce qu’il lui apprenait, et ajouta : Puisque le Congrès a défendu les Spectacles, je n’irai sûrement peint. Cette réponse nous donne lieu d’observer qu’un Chrétien, s’il veut être conséquent, doit à plus forte raison dire aussi : Puisque la raison et la religion ne défendent les spectacles, je n’irai sûrement point.

237. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Et on leur défendra les Romans & les mauvais livres ? […] L’Opéra de Paris qui voyoit d’un œil chagrin les succès des autres théâtres, voyant que les François avoient la foulé, s’avisa de leur défendre d’exécuter des ballets. […] Il réforma le luxe & la licence des gens du théâtre : défendit d’exposer dans les lieux publics, les portraits des pantomimes, histrions, &c. interdit aux actrices l’usage des pierreries, & la magnificence des habits, & aux femmes chrétiennes tout commerce avec les comédiens & comédiennes ; il défendit d’acheter, de vendre, d’instruire, de produire dans les festins & les spectacles, d’entretenir même chez soi des chanteuses & danseuses, joueuses d’instrumens, &c.

238. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Le peuple indigné, sans écouter la loi qui défend d’attenter à la vie des rois, le détrôna, & mit à sa place Isaac Lange. […] Le Roi défendit avec raison les jeux de hasard. […] Les empereurs romains n’aimoient pas les alliances de leurs portraits avec la comédie ; ils avoient défendu de les placer dans les salles de spectacles, de les mêler avec ceux des acteurs & des actrices. […] Nous ne connoissons point de traité sur la danse avant celui de Lucien, qui, sous prétexte de la défendre, s’en moque.

239. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Mais voici l’essentiel et le point capital à quoi je m’attache : c’est que rien n’est plus capable de corrompre la pureté d’un cœur que ces livres empestés ; c’est que rien ne répand dans l’ame un poison plus subtil, plus présent, plus prompt ; que rien donc n’est plus mortel, et ne doit être, par une conséquence bien juste, plus étroitement défendu. […] Vous avez des enfants, et après avoir mis votre premiere étude à leur inspirer les sentiments de la piété chrétienne, la religion, j’en conviens, ne vous défend pas de leur faire prendre certains airs du monde. […] Il y en a qui dans leur substance n’ont rien de criminel, et dont l’usage, si vous le voulez, ne va point à des excès remarquables ; mais Dieu néanmoins prétend avoir droit de vous les défendre, et en effet il vous les défend ; pourquoi ?

240. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Un Prince Mahométan, son allié & son garant, fidele à ses promesses, a pris les armes pour la défendre. […] L’Amérique au contraire pense en barbare : les colonies angloises, qui ne veulent point se soumettre aux Bils du Parlement, & ne craignent pas la guerre civile, dans le congrès général tenu à Philadelphie, où se sont réunies les provinces, parmi plusieurs règlemens qu’on a cru nécessaires pour entretenir les vertus guerrieres, & se bien défendre contre les entreprises de la metropole, on a expressément défendu de souffrir dans tout le pays aucune sorte de théatre, opéra, comédie, farce, &c. comme uniquement propre à énerver les corps & les esprits, & à rendre les habitans incapables de soutenir les fatigues de la guerre.

241. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Les Protestans comme les Catholiques, les Luthériens d’Allemagne comme les Calvinistes de France & de Holande, dans leurs synodes & leurs Casuïstes, ont toujours défendu les comédies, & nommement les pieces tirées de la Bible (nous l’avons démontré liv. […] Les poëtes médiocres sont si communs sur le théatre, le respect pour la Religion y est si étranger, il est si dangereux de leur livrer les choses saintes, ils en abusent, ils les profânent si fréquemment, qu’on ne peut trop défendre aux auteurs & aux acteurs d’y porter leurs mains sacriléges. […] Un si fameux succès ne lui fut jamais dû ; Et, s’il a réussi, c’est qu’on l’a défendu.

242. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Personne encore ne s’est avisé de l’en défendre. […] Les Évêques se bornent à défendre dans le for de la conscience, à excommunier, à exhorter, à faire prêcher ; le reste est l’affaire du Magistrat. […] Aucun Concile n’a défendu les théatres des Payens, ils ne subsistoient plus lorsqu’on les a tenus ; on n’a interdit que ceux des Chrétiens.

243. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

La Vérité est-elle donc si sévère qu’elle ne permette pas un peu de dissimulation sur des bagatelles ; ou si elle ne permet pas cette complaisance, a-t-elle prescrit de défendre ses droits d’une manière brusque et impolie ? […] Ne donnez point un masque odieux à Philinte, pour en prêter un gracieux à Alceste, ils perdraient tous deux à la Métamorphose que vous leur prescrivez : laissez-nous voir les gens tels qu’ils sont, et que leur père les a faits ; et soyez sûr que la Vertu ne s’offensera pas plus de nous voir rire d’un fou qui défend la vérité comme un Dogue, que de nous voir estimer la prudence, la politesse, et la complaisance d’un homme qui se contente d’être honnête homme lui-même, en pardonnant aux autres leurs défauts, « Comme vices unis à l’humaine Nature. » dp Sachez Monsieur reconnaître dans Philinte un homme vertueux, un amant raisonnable, un ami tendre, sincère, et confiant : sachez qu’un sage à votre façon serait une espèce de fou tel que fut Diogène : sachez enfin que la Vertu, loin d’exclure les qualités sociales, leur a donné l’être elle-même : elle est donc bien éloignée de proscrire la politesse, la prudence, la complaisance et la discrétion, et de prendre des Ours pour ses Avocats. […] Je n’emploierai pas plus d’efforts à défendre la cause des Dames, que celle de la Comédie ; cet objet me procure l’occasion de vous attaquer à mon tour.

244. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

.° Les lois défendent aux Magistrats et aux personnes en place d’épouser des Comédiennes, ni même leurs filles, non plus que des personnes publiques (dans les lois ces deux choses vont de pair). […] Dans l’Eglise latine, où le mariage est défendu au Clergé, ces lois subsistent encore plus sévères, puisqu’un homme qui aurait épousé une femme prostituée ou une Comédienne, ou leur fille (aux yeux des canons, comme aux yeux des lois, c’est la même chose), fût-il devenu veuf, ou fût-il séparé de sa femme, ne peut être admis aux ordres sacrés ni posséder des bénéfices : « Qui Meretricem duxit aut aliquam quæ sit mancipata spectaculis in consortio sacerdotali esse non potest. » Ce canon, pris du canon 17 des Apôtres, est rapporté par Yves de Chartres (P. […] Pour pouvoir se défendre, elle devrait être affermie dans des principes d’honneur et soutenue par l’estime, et déjà comme Comédienne elle est regardée comme la copie de ce qu’elle représente, sa vertu est ordinairement au-dessous du rien, etc. » Que disons nous de plus dans tout cet ouvrage ?

245. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Mais toutes sont criminelles, leur objet est défendu. […] On se moque avec raison de ces Casuistes accommodants, qui à la faveur d'une supposition chimérique, permettent de désirer un objet mauvais s'il n'était pas défendu : Je désirerais cette femme, si j'étais son mari ; le bénéfice de cet Evêque, s'il était mort ; de faire mourir cet ennemi, s'il était soldat dans l'armée ennemie, etc. […] Du moins dans une salle d'armes on n'attaque qu'avec le fleuret, et on enseigne à se défendre ; ici l'ennemi seul s'exerce et attaque avec l'épée à deux tranchants la plus acérée : le malheureux spectateur n'apprend qu'à se désarmer et à se livrer avec plaisir au coup mortel.

246. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Bien loin d’encourager les compositeurs, on devroit défendre d’en jouer, d’en composer de nouvelles : la plupart ne sont que des plagiats, la plupart choquent la Religion & les mœurs ; & en bonne police, pour l’intérêt même du Théatre, on devroit arrêter toutes les plumes. […] Pourquoi vous en défendre ? […] Il n’ignore pas que les Ordonnances de nos Rois ont défendu rigoureusement de jouer les Ecclésiastiques & les Religieux, même d’employer leurs habits ; que Moliere, Corneille, Racine, Quinault ne l’ont jamais fait ; qu’on n’eût osé le faire sous le regne de Louis XIV ; que ces portraits vrais ou faux font mépriser la Religion dans ses ministres : au reste ces portraits sont outrés. […] Les Comédiens, comme tous les individus, comme tous les corps de l’Etat, sont soumis aux loix générales, qui défendent de se faire justice à soi-même ; ils ont en outre des réglemens particuliers. […] Le sieur Palissot est donc en droit de présenter sa requête à la Cour, & d’y conclure à ce qu’il soit défendu à la Troupe des Comédiens Français de passer les bornes de son Règlement enregistré en 1761, (sans aucune approbation néanmoins, de la part du Consultant, des articles de ce Règlement qui pourroient blesser les intérêts des Gens de Lettres) ; & à ce qu’il soit également défendu à la Troupe des mêmes Comédiens de prononcer à l’avenir sur les convenances morales des ouvrages dramatiques, attendu leur incompétence.

247. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

Le sixième de Carthage reprouvé, ne défend que les Mimes et les Danses de la Scène.

248. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

On apprend au siècle présent des crimes auxquels peut-être il n’aurait jamais pensé : on l’avertit que ce qui s’est fait autrefois se peut encore faire aujourd’hui ; ainsi l’on fait des exemples de ces actions qui avaient cessé d’être des crimes. » Cependant c’est la tragédie de laquelle on peut avec le plus de couleur défendre l’innocence.

249. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Comment, au contraire, peut-on ne pas le défendre ?

250. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Il y avoit, par exemple, plus de cent ans que les Magistrats d’Utrecht avoient défendu les Théatres de Société, par une Ordonnance du 5 Avril 1671. […] Si cet Académicien n’a point d’autre raison pour défendre ce qu’il a intérêt de soutenir, je doute qu’il se flatte sérieusement du succès de sa cause. […] Innocent XI défendit aux femmes de monter sur le Théatre. […] Il obtint du Gouverneur de Milan un ordre qui défendit de représenter aucune Piece qui n’eût été examinée, & trouvée conforme à la Morale chrétienne. […] Parce qu’il lui est échappé des aveux qui ruinent la cause qu’il défend, ne seroit-ce que celui-ci.

251. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Dans le 14. il se propose l’objection que font encore aujourd’hui les protecteurs de ces divertissements, qu’il n’y a point de commandement de Dieu dans les Écritures Saintes qui le défende expressément, et qui oblige de lesl fuir ; A quoi il répond qu’il ne faut lire que le premier vers, du 1. […] [NDE] Ou bien il faut corriger « le » en « les » ou bien il faut comprendre : défende le théâtre et fuir les divertissements.

252. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

L’autorité séculière défendit enfin aux prêtres, de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion. […] Ce n’est pas son intention, sans doute ; mais en osant violer les règles du raisonnement, au point de dire ou faire entendre, qu’une vérité est vraie, parce qu’elle est vraie, il a manqué de respect envers les mystères révélés de notre religion, en employant pour les défendre, des arguments puérils et absurdes.

253. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

De quelque manière que les spectacles la tournent et la dorent, quelque apparence d’honnêteté dont ils la revêtent, elle est toujours la concupiscence de la chair, que saint Jean défend de rendre aimable, puisqu’il défend de l’aimer.

254. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Un second décret corrigea la méprise du premier, interdit les personnalités ; et par un troisième, toute offense envers les magistrats fut défendue. […] Mais son immense influence le soumettant à l’obsession de passions vives et ambitieuses, à la poursuite d’une autorité élective contre lesquelles les magistrats d’abord ne le défendirent pas, il fut enfin subjugué.

255. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Je crois vous avoir démontré ci-dessus en citant Britannicus que notre goût pour l’amour n’était pas condamnable en lui-même, qu’au contraire les Auteurs Dramatiques auraient tort de ne pas respecter et profiter d’un des avantages de nos mœurs sur celles des autres peuples, qu’ils s’étaient sagement attachés à nous apprendre le parti que nous pouvions tirer en faveur de la vertu de notre penchant à l’amour, en indiquant aux cœurs bien faits les objets auxquels ce penchant doit les attacher ; et je crois qu’en ce cas il est aussi sage de défendre l’amour et de forcer les pédants à le reconnaître pour un sentiment sublime et délicat, qu’il serait absurde d’applaudir l’attachement intéressé d’un vieux avare pour une jeune personne, lorsqu’il n’évalue pour quelque chose les charmes de sa Maîtresse qu’après avoir fait attention à son coffre-fort, que la Vertu, la bonne conduite, l’économie ne lui paraissent pas dignes d’entrer en compte et qu’il passerait volontiers tous les vices à l’objet de son amour pourvu qu’elle eût autant d’écus que de mauvaises qualités. […] On chasse aujourd’hui de tous les Corps les spadassins turbulents qui en troublent la tranquillité : on a défendu ces épreuves de valeur qu’on faisait essuyer aux Officiers nouvellement reçus, preuves trop multipliées pour n’être pas dégoûtantes et pour ne pas rendre l’uniforme odieux à tous les gens sensés. […] « Je connais tels de mes écoliers, dit le maître d’armes dans Timon Le Misanthrope, qui n’oseraient jamais se battre s’ils n’étaient sûrs de le faire sans péril. »ak Si les Spadassins sont haïssables vous m’avouerez que les lâches ne le sont pas moins ; la valeur est le seul rempart que la nature ait accordé aux hommes contre la violence : c’est l’unique obstacle que les Rois puissent opposer à l’ambition de leurs voisins ; c’est à la valeur qui menace et fait trembler les Machiavels, qu’on doit le salut et la tranquillité des Etats : tout homme qui n’a pas cette qualité de l’âme, peut avec raison être méprisé : on ne mérite pas la part que l’on a dans les biens de la Patrie quand on n’a pas le courage de la défendre. […] Je vous entends : il m’est défendu d’être meilleur que les autres ; et si je rends le bien pour le mal, je serai donc un homme sans honneur ? […] Le Magistrat, des lois emprunta le secours, Et rendant par édit les Poètes plus sages, Défendit de marquer les noms ni les visages.

256. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Ai-je besoin d’avertir que je ne veux défendre que deux ou trois de ces endroits qui m’ont fait le plus de peine, & qui éxciteront le plus la mauvaise humeur ?

257. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Car n’ayant pu nier qu’il n’y ait un précepte d’aimer Dieu, non seulement négatif par lequel il nous serait défendu de rien faire qui serait contraire à cet amour, mais aussi affirmatif qui nous oblige à l’aimer par un acte intérieur, il demande en quel temps ce précepte oblige.

258. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Personne depuis les Grecs, dans aucun coin du monde, n’avoit pense de rendre des honneurs publics à des gens que les loix déclaroient infâmes, & bien loin de leur ériger des statues, les Empéreurs avoient défendu de souffrir leur portrait dans les lieux publics, (voyez livre à en entier. […] La mode en est passée, il en reste quelque vestige dans ce qu’on appelle divertissement, qu’on entremêle en entr’acte dans les piéces ; mais il a été défendu par les capitulaires de Charlemagne, sous de très grandes peines, & par les Ordonnances des Rois, d’employer aucun habit ecclésiastique ni réligieux ; ce seroit prophaner les choses saintes, & le jouer de la Réligion. […] Les Dames & les petits maîtres des loges, ont voulu juger ce grand procès, dans les formes juridiques, & en connoissance de cause ; on demanda que Preville comparút pour se défendre ; il fut ajourné à trois brieves minutes, & réfusa de comparoître ; le sénat montra de l’humeur, & le condamna par contumace : cependant la petite piéce fut jouée, & ne fut pas applaudie, Preville en étoit acteur, c’étoit l’exécutoire de l’arrêt, ce n’étoit pas la peine de donner de petite piéce. […] L’amour a des attraits invincibles, le cœur ne peut s’en défendre, surtout lorsque tant d’exemples l’invitent à se satisfaire, & qu’au lieu des noms odieux qu’on donne à l’amour, on ne le présente que comme une galanterie nécessaire dans le monde ; c’est la morale que Moliere a prêchée toute sa vie, qu’on prêche encore tous les jours au théatre, elle produisit alors l’effet que le Prince s’en étoit promis, la defaite de cette femme suivit de près.

259. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Ne vouloit-on pas aussi placer le mausaulée de Crébillon à Saint-Roch, si le Roi plein de Religion n’eut défendu ce sacrilége ? […] Mais il y trouve le vice naturalisé, vivant, agissant ; il n’a qu’à le suivre, & se laisser aller au torrent : ou plutôt il est de toutes parts entraîné, sans pouvoir s’en défendre, il est charmé d’y être englouti. […] Henri VIII composa un gros livre pour défendre ses droits, le lui fit présenter par son ambassadeur, & en obtint le titre de Défenseur de la Foi, que les rois d’Angleterre prennent encore. […] Je lui défends de charger Mercure d’aucun message, & de donner l’Egide de Minerve à aucun plénipotentiaire.

260. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Dans L’Amour Triomphant, Garcie fait ce compliment à Veramond : « Puisse le Ciel et votre brave fils, et par-dessus tout votre Génie prédominant conserver et défendre vos jours ! […] Comme s’il était également glorieux de soutenir le libertinage au péril de sa vie, et de défendre la foi de l’Evangile jusqu’à l’effusion de son sang ! […] Les Athées en penseront tout ce qu’il leur plaira ; mais Dieu s’élèvera enfin, défendra sa cause et vengera sa gloire offensée. […] L’impiété choque toujours les oreilles chrétiennes, déshonore la Majesté de Dieu et a des suites pernicieuses : elle ôte insensiblement l’horreur du crime et affaiblit la lumière de la conscience dans ceux qui en sont témoins ; parce qu’elle porte au mépris du Souverain Etre qui défend le mal et qui ordonne le bien.

261. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Si Solon fut sur le point de faire défendre à Thespis, un des premiers Auteurs de la Tragédie Suidas. […] Il faut donc défendre les Tragédies. […] Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir épargné les scrupules qui naissent de ces sortes de spectacles, et d’avoir mis leur réputation à couvert de la censure : comme leurs soins s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la Tragédie ne sera plus un divertissement qu’elles doivent défendre à leurs enfants, et en les portant à y assister, elles croiront avoir trouvé un moyen assuré de les retirer doucement des divertissements plus dangereux. […] Mais il me semble que je vous ai ouï dire autrefois que c’était abuser de la sainteté de notre Religion que de représenter l’Histoire des Saints sur un Théâtre profane ; et il me semble encore que vous approuviez l’Edit que l’on fit le siècle passé, pour défendre aux Comédiens de représenter la Passion de Notre Seigneur, et d’autres sujets semblablesac.

262. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Les saints Canons ont toujours défendu les réjouissances publiques aux pénitents ; et quand le serons-nous, Mes Très-chers Frères, si nous ne le sommes lorsque nous voyons la colère du Ciel répandue sur toute la terre.

263. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Non, il n’est pas défendu de se récréer quelquefois pour débander et délasser son esprit ; mais avec quelqu’un de votre sexe, mais honnêtement et modestement, rarement et par nécessité, afin que l’esprit étant délassé soit plus frais, vigoureux et mieux disposé pour s’appliquer aux choses sérieuses de notre profession et pour le service de Dieu : Hoc autem dico secundum indulgentiam, non secundum imperium ; car, comme S.

264. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Son sentiment sur le zele des Poëtes dramatiques à défendre la cause des Théatres, a, 224 Bonnet, b, 146 Bordelon, b, 189 Borron (Robert de), b, 58 Bossuet. […] Motifs qui ont fait défendre dans les Colleges les exercices dramatiques, a, 484-496. […] Nécessité de s’en instruire pour la défendre contre ceux qui l’attaquent, 528. […] Efforts de l’ignorance pour justifier ce qui est défendu, 190 ; b, 256 Testament spirituel, ou derniers adieux d’un Pere mourant à ses enfans, a, 606 Théatres. […] Il défendit aux Principaux des Colleges d’exercer les jeunes gens à des représentations dramatiques, a, 492 Valere Maxime.

265. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Mais il n’a pu soutenir le ridicule, & pour s’en défendre il a donné un Mémoire qui le fait mieux sentir. […] Il est à désirer, dit-on, qu’on puisse représenter cette piece, apparemment défendue, & avec raison, qui n’enseigne que la morale la plus pure & la félicité publique de tous les Etats, la destruction de toutes les religions. Le Héros de la piece est un jeune Guebre ou Parsis, dont l’Empereur a défendu la religion. […] Jamais Galien n’est venu en Syrie, jamais les Guebres ne s’y sont établis, jamais Empereur Romain n’a défendu ni permis leur religion. […] On avoue que les Magistrats ont défendu cette piece, qu’elle a été arrêtée à Fontainebleau, qu’on y a fait bien du changement, qu’il faut l’élaguer encore.

266. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

car ; il ne suffit pas à des Chrétiens de ne pas s’avilir jusqu’à cette honteuse profession ; il leur est aussi défendu d’approuver ceux qui l’exercent : nobis satis non est, si ipsi nihil tale faciamus, nisi & talia facientibus non conferamur. […] Un Concile de Carthage défend sévèrement aux Clercs de prendre aucune part aux spectacles profanes ; & quelle est la raison qu’il en apporte ? c’est que l’assistance à ces spectacles a toujours été défendue à tous les Chrétiens & aux laïcs eux-mêmes : Quandoquidem à spectaculo & omnes laïci prohibeantur, semper enim Christianis omnibus hoc interdictum est.

267. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Sans doute les risques seroient moindres pour qui n’iroit là qu’une fois ou deux en passant ; mais une triste expérience prouve que le plus grand nombre aime à y retourner, et qu’on ne peut se défendre de cet enchantement, tout grossier qu’il est, à peu près comme les malheureux qui avoient été chez Circé, et qui ne vouloient plus redevenir hommes. […] Le prince Zulica, et son amante, sont deux enfans auxquels la fée Diamantine, défend de se voir, et qui se voient, d’où il arrive que le prince, de blanc qu’il étoit, devient noir ; et puis au dénouement, et par la protection de l’amour, il redevient blanc. […] Un Episode d’un poëme rempli de saletés a fait naître une pantomime où Dorothée qui en est l’héroïne se défend devant les Spectateurs, avec un art trop approchant de la vérité, contre les empressemens lubriques du Maire de la ville.

268. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Ils n’y toucheront pas en Prusse, il est défendu d’y faire aucun com-commentaire, aucune explication. […] Cette loi n’est pas juste ; il y a des personnes avec qui le pere peut avec raison vouloir ou ne pas vouloir le mariage de son fils, lui défendre d’épouser une Actrice qui le déshonore, lui ordonner d’épouser une honnête fille qu’il a séduite ; il peut y ajouter en punition ou en récompense le don ou la privation de quelque bien dont il a droit de disposer ; il ne peut pas, à la vérité, le priver de sa légitime.

269. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Outre la licence, la malignité, l’irréligion, excès communs à tous les théatres, dont on ne se défend gueres, celui de Machiavel en a deux que l’on ne veut pas avouer, quoiqu’aussi communs, le plagiat & les personnalités. […] Pour le plagiat, Machiavel ne s’en défendoit pas, on ne s’en défend gueres en France, Corneille & Moliere ont les plus grandes obligations au théatre espagnol, Racine à celui d’Euripide ; le vol dramatique est notoire, & tous les jours on se le reproche.

270. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Maur : on y représenta la Passion de Notre Seigneur, & le Prevôt de Paris scandalisé de cette nouveauté, défendit de pareils Spectacles par son Ordonnance du 3 Juin 1398. […] L’Amour Tyrannique de Scuderi qui parut deux ans après le Cid, causa une grande joie au Cardinal, qui ne doutant point que cette Piéce ne dût anéantir Corneille, défendit à l’Auteur de répondre à toute critique, parce qu’il les devoit toutes mépriser ; il déclara sa Tragédie, un Ouvrage parfait, & engagea Sarasin à le prouver.

271. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. […] Ne font-ils donc profession d’une Religion si sainte, que pour la déshonorer par une conduite si basse et si indigne d’eux, et pour désobéir à l’Eglise, qui leur défend si expressément cette sorte d’amusement.

272. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Depuis ce temps-là on voit distinguer dans les Auteurs les jeux sacrés qui se donnaient en l’honneur des Dieux, et les jeux ordinaires du théâtre ; les jeux sacerdotaux, où devait toujours se trouver quelque Prêtre qui offrît des sacrifices, et où il était défendu aux bouffons et aux mimes de se trouver, et les jeux profanes, auxquels Julien l’Apostat défendait aux Prêtres d’assister, pour imiter, disait-il, la retenue et la modestie des Prêtres Galiléens (c’est-à-dire Chrétiens).

273. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Toute cette gente infernale tourmente le roi Hérode, qui est revêtu d’une espèce de casaque courte, de couleur cramoisi, avec des ornements jaunes ; il a la couronne en tête, et le sceptre à la main ; il cherche autant que possible à se défendre des coups qui lui sont portés. […] L’autorité séculière, dans son extrême sagesse, les arrêts de nos parlements, défendent la représentation des saints mystères, et la mise en scène des personnages divins qui forment l’objet de notre culte public ; Et le chapitre de S.  […] Tant que le repas durait, il était défendu à saint Pierre et aux apôtres de parler et de rire. […] L’évêque y voulut mettre ordre : il défendit cette sonnerie, et ce qui l’accompagnait ; mais les clercs de chœur méprisèrent ses défenses. […] Le zèle et la piété de certains prélats, et la sagesse de nos parlements, ont cependant fait cesser ces véritables profanations, mais ce fut avec beaucoup de peine ; car on voit encore en 1511 un préchantre des fous, appelé Bissard, se permettre de faire tondre la barbe à la manière des comédiens, et de jouer quelque personnage dans la fête de la circoncision ; car cela lui fut défendu, parlant à sa personne, et la fête des fous n’eut pas lieu cette année.

274. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

On en trouve les semences non seulement dans les comédies où cet Auteur joue la dévotion, et les dévots, mais encore dans la plupart des autres, d'une manière si subtile qu'il est très difficile de s'en défendre.

275. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

La cause des Comédiens, que je ne prétends pas avoir défendue aussi habilement qu’elle le méritait, est pourtant bien facile à comprendre.

276. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Enfin, je ne croi pas qu’on puisse nier que tous les spectacles ne fassent partie de ce monde, que l’Ecriture nous défend si expressement, et si fortement d’aimer.

277. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Qualité héroïque, il est vrai, pour des Bergers, mais non pour des hommes qui doivent un jour défendre la patrie, ou gouverner l’Etat, et qui tous viennent déterminer leurs penchants dans les préceptes de la Comédie.

278. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 117 Du concile de Carthage, qui défend aux ecclésiastiques de jouer la comédie. Page 118 Des conciles de Mayence, de Tours, de Reims et de Chalon-sur-Saône, qui défendent aux ecclésiastiques d’assister aux spectacles.

279. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Pour imiter les Chrétiens, qui s’abstenaient du théâtre, il défendit à ses Prêtres d’y aller. […] Par une de ces contradictions qui faisaient son caractère, il défendait la comédie aux Prêtres, et leur menait les Acteurs jusque dans les sacrifices ; il affectait d’aller rarement au spectacle, et ne pouvait se passer de la compagnie des Acteurs ; il se moquait du goût des César pour le théâtre, et de la fureur des habitants d’Antioche, et les Acteurs étaient ses meilleurs, ses plus familiers amis ; aussi firent-ils après sa mort ses honneurs funèbres avec le plus grand éclat.

280. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Proserpine lui donne cette Boëte, avec défense de l’ouvrir, pour voir ce qu’elle renferme ; c’étoit lui en donner envie, d’ailleurs comment se défendre de regarder, & de prendre même un peu pour elle, de ce qui peut embellir Venus : elle ouvre la boëte fatale, & il en sort une noire vapeur, qui loin de l’embellir, la défigure & la rend horrible. […] Les Incas du Perou avoient défendu l’usage du vif argent ; comme nuisible à la santé ; mais ils permettoient le vermillon, dont leur femmes étoient passionnées. Les Princesses du sang, qui s’en servoient, avoient par jalousie, fait défendre aux autres femmes de l’employer.

281. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Les Medécins avoient beau défendre de s’y livrer, l’amour l’emportoit sur toutes leurs ordonnances. […] Ce n’est pas en elles une inclination vitieuse, c’est une facilité nonchalante ; elles péchent seulement pour n’avoir pas la force de se défendre. […] Par une nouvelle scene digne d’elle, il est entré dans la lice un Chevalier armé de toutes piéces, pour défendre sa cause.

282. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

La tentation de la parure n’est que la répétition de la tentation du serpent qui perdit la première femme dans le Paradis terrestre ; l’espérance de son embélissement, le fruit défendu est agréable à la vue, il est délicieux au goût : ses attraits sans doute sont dangereux, mais ce ne sont pas les plus puissans ; le démon ne les fit pas valoir, ce ne sont pas ceux qui perdirent Eve ; l’amour de la beauté fournit contre elle bien d’autres armes : vous serez comme des Dieux par l’étendue de vos lumières, vous connoîtrez le bien & le mal. […] Le fard comme tout l’attirail de la toilette n’a été permis ni défendu par les loix, ce sont des puérilités dont elles ne se sont pas occupées. Inutilement l’auroit-on défendu, les femmes n’auroient point obéi, mais les Auteurs & les Poëtes ne permettent pas de douter que Rome ne le blâmât.

/ 426