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103. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Augustin : « Je veux que vous vous ménagiez, car il est de l’homme sage de relâcher quelquefois son esprit appliqué à des affaires. » Cet Ange de l’Ecole indique ensuite l’espèce de plaisirs qu’il conseille de prendre. […] Térence et Molière ont eu le même objet, ils ont offert des spectacles de même espèce à des peuples différents par les lois, les mœurs, le gouvernement et la Religion.

104. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ils subdivisaient ensuite les jeux de théâtre en Tragédie, Comédie, Mimes et Pantomimes ; et les jeux du Cirque en combats de différentes espèces, luttes, courses à pied, à cheval ou dans des chars, et en autres exercices du corps, soit par des personnes libres, ou par des Gladiateurs, et quelquefois par ceux-ci contre les bêtes féroces. […] Ils paraissaient quelquefois sur le théâtre dans les intermèdes, pour divertir et amuser le peuple, pendant que les Acteurs se reposaient ; et ils jouaient une espèce de Comédie muette, représentant par leurs gestes ce qui se devait jouer dans l’Acte suivant.

105. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

En effet les Comédiens n’avoient pas plus fait preuve de seize quartiers, que ces Seigneurs en avoient fait de leurs talens ; mais le grand nombre des voix l’emporta ; l’entrée gratuite fut une espece de jetton qu’ils gagnoient à perpétuité. […] Pourquoi proscrire cette variété de Drames de toute espece, Pastorales, Proverbes, Larmoyans, Arrietes, &c ? […] On y voit des paysages, des foires, des portraits de toute espece, chaque Peintre suit son génie, sur-tout dans ce qui n’est fait que pour se divertir. […] C’est un usage qu’à la mort du Roi, de la Reine, du Dauphin, on ferme les spectacles dans tout le royaume, plus ou moins de temps ; ce que l’étiquette n’a pas encore réglé, par rapport à cette espece de deuil, & par-tout on chicane pour abréger ce temps arbitraire. […] C’est une espece de pantomime qui s’exécute en dansant.

106. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Chez les Romains, les Comédiens étaient dans une espèce d’incapacité de s’obliger ; tellement que quoiqu’ils se fussent engagés sous une caution, & même par serment, ils pouvaient se retirer (Novelle 51).

107. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Mais les choses ont tellement changé de face, et se sont si fort perverties, que c’est présentement une espèce de paradoxe de dire, qu’on ne peut aller à la Comédie sans blesser sa conscience et sans offenser Dieu.

108. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Elles ont répandu de tous côtés des lumières, des idées nouvelles, des scélératesses, accompagnées de subtilités inconnues ou rares, curieuses, piquantes même dans leur espèce, dont les libertins et les fripons habiles ont profité les premiers, et qui ont pris vogue ensuite parmi les fripons ineptes et peu inventifs qui ont une grande obligation au cerveau des réformateurs. […] Cet avis, transmis per aurem, au moyen du récit de quelque fait, pouvait à la vérité ne pas suffire à un aveugle fait exprès, à un têtu sans pareil comme Orgon ; mais il aurait suffi sans aucun doute à la masse des honnêtes gens, pour les engager à se mettre en garde contre ces loups, comme il suffit d’avertir ainsi les laboureurs qu’il y en a d’une autre espèce auprès de leurs bergeries, dans des bois même où ils n’en ont jamais vu, pour les déterminer à veiller nuit et jour sur leurs troupeaux ; en effet, on n’a jamais été obligé pour cela de représenter publiquement une de ces bêtes féroces croquant un mouton. […] La sage précaution que prend la politique de dégrader et dépouiller de toutes les marques de ses dignités, pour ne pas les avilir aux yeux du peuple, l’homme en place convaincu de forfaits, avant de l’envoyer à l’échafaud, est la censure la plus frappante de cet usage inconséquent de traduire sur les tréteaux du ridicule et de l’infamie, sur cette autre espèce d’échafaud d’autres criminels tout parés des couleurs, ou sous les formes respectables de la vertu que, je ne puis cesser de le répéter, les satires et les critiques intempestives et déplacées ont fait ainsi tomber dans le mépris et conspuer.

109. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

N’est-ce pas vouloir faire perdre toute la vraisemblance & le naturel, le charme des différentes espèces de Drames, que de se permettre d’agir autrement ?

110. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Ces divisions, qui par les différentes espèces développent les diverses branches de l'art dramatique, nous paraissent propres à en dévoiler le dangereux crime.

111. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Toute cette gente infernale tourmente le roi Hérode, qui est revêtu d’une espèce de casaque courte, de couleur cramoisi, avec des ornements jaunes ; il a la couronne en tête, et le sceptre à la main ; il cherche autant que possible à se défendre des coups qui lui sont portés. […] Les deux clergés réunis de Saint-Jacques et de Saint-Remy, l’on sortait de l’église, on portait l’espèce de tombeau ou berceau dans lequel était la représentation de la Vierge, et à ses côtés les filles de Sion ; ensuite le S.  […] Il y en a quelques-uns qui prennent ce dévot exercice pour un véritable exercice de piété ; mais il y en a d’autres qui ne le font que pour plaire à leurs maîtresses ; et c’est une galanterie d’une nouvelle espèce, inconnue aux autres nations. […] Des pontifes et des dignitaires de cette espèce étaient assistés d’un clergé aussi licencieux. […] Il est singulier ; il est unique en son espèce.

112. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

La France, l’Italie, lui en fournissent en abondance de toute espece. […] Malgré ces éloges, ces caresses, ces bons traitemens de toute espece, les deux Poëtes se brouillerent. […] Dieu se borne au devoir de conserver l’espece ; Mais il ne descend point jusqu’à l’individu. […] Le second principe, Dieu qu’il reconnoît en Déiste quoiqu’il l’appelle souvent moteur inconnu, ce Dieu, dont il fait un chimérique, ne s’embarrasse point des individus, ne s’occupe que de la conservation de l’espece, comme s’il pouvoit créer & conserver des especes sans individus, & que les especes fussent des êtres à part : Universale à parte rei.

113. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Il n’est pas moins naturel, que nous desirions de voir les créatures auxquelles notre climat est étranger : tous les êtres ont entr’eux une espèce de fraternité ; je n’en voudrais pas d’autre preuve que le plaisir que nous ressentons en voyant pour la première fois un être vivant, & cette inquiétude qui nous porte à desirer de connaître ses qualités extérieures, ses inclinations, ses goûts, sa manière de se nourrir, son utilité ou sa nuisibilité pour nous, & pour les autres animaux, &c. […] Aimable réciprocité, qui, par une convention tacite, fait qu’aux yeux des autres, chacun est ce qu’ils sont pour lui, un Histrion, ou même une espèce de Polichinel petit-maître, très-divertissant. […] Au lieu qu’en l’avilissant, on détruit cette espèce de vénération que l’homme a toujours pour l’objet de ses desirs, & qui en fait le charme le plus doux. […] D’ALINVAL, 1769 : Quand on le voit, quand on commence à l’entendre, on espèce…… Mais parturient montes…… Il fait les Tyrans, & quelquefois les Pères dans le Haut-comique.

114. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Le Président Barnabé Brisson, si célèbre par son érudition, son habileté, ses vertus et ses malheurs, a composé une espèce de traité contre la comédie, dans son savant commentaire sur la loi Dominico (Codex Theodosianus de spectaculis), où après avoir rapporté quantité de passages des saints Pères contre les spectacles, il conclut qu’on les a toujours proscrits avec raison, et que tout le monde doit les éviter avec soin. […]  1.), comme une espèce de prodige un reste de modestie que la force de l’usage et la pudeur avaient fait conserver sur le théâtre, où l’on n’en connaît presque plus. […] Cicéron ne conteste pas la justice de ce reproche en général ; il se retranche sur le mérite personnel de Roscius, qui bien loin d’être infecté des vices de son état, était par une espèce de prodige plus honnête homme qu’habile acteur :«  Audaciter dico plus fidei quam artis, plus veritatis quam disciplinæ possidet, quem populus Romanus meliorem virum quam Histrionem arbitratur. » Une pareille exception fait-elle l’éloge de la profession et de ceux qui l’exercent ? […] Assurément ce ne sont pas là des lettres patentes. » Il y en a pourtant de trois espèces, 1.° en faveur des Basochiens, 2.° pour les Confrères de la Passion. 3.° Aux Comédiens Italiens.

115. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Ce Programme est un long verbiage assez mal écrit, on y fait une espece de traité de l’art dramatique, dont on donne des regles fort triviales, ce qui n’est ni l’usage des programmes, ni le style des Princes ; il y en a même d’assez peu justes. […] Il ramassa tous les histrions qu’il trouva, & fit joüer devant le Pape sa Calanda, & d’autres piéces avec des belles décorations, des danses, des simphonies qui en faisoient une espece d’opera ; ce qui plut infiniment aux Médicis, & singulierement au Pape. […] Il en donnoit lui-même d’une autre espece, qu’aucun Souverain que je sçache n’a jamais donné. il étoit naturellement railleur, & se divertissoit de tout : le théatre avoit nourri, & beaucoup augmenté en lui ce défaut. […] Le bon Andreini composa & fit graver sur la tombe d’Isabelle, une grande épitaphe où il fait une honorable mention de ses vertus : il faut l’en croire ; magnâ virtute præditâ & honestatis ornamentum  ; espece de galimathias. […] Il savoit une infinité d’anecdotes de toute espece, surtout litteraires ; il en a fait une compilation immense, où l’on trouve du goût, & du choix, il en montre aussi dans la Jiornati di litterati ; il est utile pour connoître les Livres de sa Nation, dont la plupart sont inconnus en France, il est parlé au long de ces hommes célébres dans le Dict. de l’Abbé l’Avocat, que le Dict.

116. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Madame de Maintenon s’ennuyoit beaucoup avec le Roi, qui la tenoit dans une espece d’esclavage, comme elle s’en plaint dans vingt endroits de ses lettres, sur-tout depuis que devenu dévot, ce Prince avoit renoncé aux plaisirs, aux fêtes, aux théatre, dont Madame de Montespan, pendant son regne l’avoit rendu amateur. […] On joua toute sorte de piéces, & les acteurs & les actrices, catéchistes d’une autre espece, enseignetent les élémens d’une autre réligion, la plupart des piéces de Duché valet de chambre du Roi, qui n’étoit ni dévot, ni janseniste, furent composées pour ce théatre, & l’Abbé Genet, aumônier de la Duchesse d’Orléans, en faisoit pour la Duchesse du Maine, que la Princesse & sa Cour représentoient ; ainsi l’aumônier alloit de l’Autel au théatre, de la Messe à la comédie ; c’est une fonction d’aumônier qui n’est pas dans le cérémonial des aumôniers.

117. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

On a raison de dire, que ce Plan entraîne d’énormes dépenses ; Mais cet inconvénient se réduit presqu’à rien, lorsque l’Etat exécute au-dedans, des travaux dont le coût ne lui fait rien perdre, puisqu’il n’a d’autre effet que de rendre plus vive la circulation des espèces. […] Si la Nation Française, dans les siècles de sa gloire, ne laisse rien à la Postérité qui prouve son goût pour les Spectacles, & l’estime qu’elle fait des chefs-d’œuvres Dramatiques en tout genre dont les Siècles de Louis xiv & de Louis xv l’ont enrichie ; c’est à leur opposition à sa Religion qu’il faut s’en prendre, & à l’espèce d’infamie que cette opposition répand sur le Dramatisme.

118. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Jongleurs, espèce de comédiens, pag. 77, 81. […] Plaisantins et conteurs, espèce de comédiens, pag. 73.

119. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Le théatre est une espece de barreau, où le Poëte déploie son éloquence.

120. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Si elle tombe, outre les fruits que nous venons de détailler ; le public tirera encore de cette espece d’alerte, cet avantage que le mauvais le ramenera au bon.

121. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Content de la mienne, je ne déclame contre celle de personne ; mais je dis qu’il n’auroit pas été fort difficile de s’élever avec avantage contre un homme qui sappe les fondemens de toute espece de Religion Chrétienne en abolissant la Foi.

122. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 14 Le but de l’auteur est de déjouer, s’il est possible, toutes les espèces d’hypocrisies et de charlataneries littéraires, politiques et religieuses. […] Page 167 La loi de tendance du 17 mars 1822, considérée comme n’étant qu’une espèce de jury, uniquement composé de juges inamovibles, dont on connaît les opinions de longue main. […] Page 195 L’auteur anonyme de ce livre honteux cache son nom pour se dérober à l’infamie dont cette espèce de manifeste de Montrouge sera à jamais flétrie.

123. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Enfin cette espèce de tumulte cesse, & l’on me dit : Ah Constance ! […] Son père ayant paru surpris de ses absences, elle se crut obligée de prévenir ses soupçons, & de lui faire entendre, pour ne pas compromettre son époux, qu’elle ne pouvait résister à l’envie de voir ce dernier ; mais qu’elle ne voulait que son père pour confident de cette espèce de faiblesse ; elle donna de bonnes raisons au Vieillard pour l’engager à lui garder le secret.

124. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Les Romains avaient des Tragédies de deux espèces. […] Quoiqu’il ne nous soit demeuré qu’une Tragédie de cette dernière espèce, (l’Octavie, qui passe sous le nom de Sénèque) nous savons néanmoins que les Romains en avaient un grand nombre ; telles étaient le Brutus qui chassa les Tarquins, & le Décius du Poète Attius ; & telle était encore le Caton d’Utique de Curiatus Maternus ; mais nous ne savons pas si cette dernière a jamais été jouée.

125. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Ecoutons ce fameux Philosophe, « La Tragédie ne laisse pas de conserver toute sa force sans représentation & sans Acteurs62… Peu importe à une Pièce que l’Acteur manque de bien jouer son role63… de plus, la Tragédie fait son éffet seule & sans tous ces mouvemens64. » On conçoit qu’Aristote veut dire, qu’une Pièce doit se soutenir par les choses qu’elle contient, par la manière dont son stile expose & développe les sentimens, les passions des Personnages : ce qu’il adresse à la Tragédie se rapporte également à toutes les espèces de Drames quelconque.

126. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Ces Fables néanmoins furent jouées dans Rome assez longtemps avant les Poèmes Dramatiques dont l'art ne fut connu du peuple Romain qu'au siècle de Plaute et de Névius, environ cent cinquante ans après les Jeux Scéniques, quand la Comédie et la Tragédie y fut reçue, qui sont la seconde et la troisième espèce des représentations honnêtes, qui furent depuis ajoutées à la pompe des Jeux publics.

127. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Les Drames de la seconde & de la troisième espèces sont à l’étroit sur nos petits Théâtres : il leur faudrait des Palais dignes de la majesté des Dieux & de la grandeur des Rois ; des Théâtres en un mot, (presque*) comme ceux de la Grèce & de Rome. […] Ce sont des défauts de cette espèce qui font que les personnes sans prévention, en convenant que Molière est le père du vrai Comique de situation, de la véritable économie théâtrale, ne regardent pas ses Ouvrages comme de parfaits modèles, & qu’elles condannent les mœurs du plus grand nombre de ses Pièces. […] La première espèce de Comédie est ordinairement excellente ; nous avons des Pièces, dans ce genre, supérieures à tout ce qu’ont produit nos voisins. Si la seconde espèce a de l’utilité, elle a de grands inconvéniens. […] La cinquième est peut-être la plus agréable espèce de Comédie.

128. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

La Farce est une espèce de comique grossier, où toutes les règles de la bienséance, de la vraisemblance et du bon sens sont également violées.

129. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Les Cours, accoûtumées aux plaisirs, aux spectacles de toute espèce, en peuvent être moins frappées. […] Cette espèce de calus se fait dans l’ame comme dans le corps, sans qu’on s’en apperçoive, & on ne connoît enfin son malheur que quand il n’est plus temps d’y remédier. […] C’est une espèce de tragicomédie qui a fait rire tout Paris. […] Germain des Prés, où l’air est bon, & où pendant ne mois ils ont donné au public une espèce de farce deux sois la semaine.

130. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Il portoit d’une main une branche de Laurier, & de l’autre une espece de Sceptre ou de Baston de Commandement. […] Pline adjoûte à cét appareil du Char une espece de Divinité, qui s’apelloit Fascinus. […] Il arriva pourtant quelquefois que le Senat se rendit separément au Capitole, & que les Captifs affranchis & sauvez suivoient le Char, sans chaînes & sans crainte d’estre immolez à la gloire du Vainqueur comme les autres : Mais ils en estoient distinguez, seulement par leurs testes rasées & couvertes d’une espece de bonnet & de chapeau, comme pour donner à entendre qu’ils estoient à couvert des souffrances de la servitude. […] Quelquefois mesme, comme dans cette espece de reconnoissance de la vertu des Generaux, on se piquoit plutost de rendre Iustice au merite, que d’exceder en de vaines Pompes.

131. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Quant aux indécences et aux libertés de l’ancien théâtre contre lesquelles on ne trouve pas étrange que les Saints Pères se soient récriés, je dirai encore à notre confusion que les tragédies des anciens Païens surpassent les nôtres en gravité et en sagesse, ils n’introduisaient pas de femmes sur la Scène, croyant qu’un sexe consacré à la pudeur ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution, j’avoue qu’il y avait souvent de l’idolâtrie mêlée et que leurs pièces comiques poussaient la licence jusqu’aux derniers excès, mais les nôtres sont-elles fort modestes, ce que vous appelez les farces n’a-t-il rien qui alarme les oreilles pudiques ? […] Qu’est-ce que tout l’effort de l’imagination des Poètes a pu jamais enfanter d’approchant, c’est là que vous verrez des villes prises, des combats singuliers, des batailles sanglantes, des renversements de Provinces et de Royaumes, de nouvelles Monarchies établies sur les débris des anciennes, des prodiges de valeur, tant de belles Scènes que Dieu lui-même a pour ainsi dire préparées, mais toute la conduite qu’il a tenue depuis le commencement du monde, n’est-ce pas une espèce de poème épique plein d’événements merveilleux, on y voit tout l’enfer déchaîné pour traverser et anéantir ses desseins adorables, le sacrifice d’une infinité de martyrs, des hérésies sans nombre, sorties du puits de l’abîme pour offusquer la lumière de la vérité, ses victoires, malgré l’oppression de ses défenseurs, tout se disposant aux noces de l’Agneau avec l’Eglise, qui se consommeront à la fin des siècles par leur union éternelle, et le spectacle lumineux de la vérité.

132. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

L’Eglise a imité cet usage dans le Jubilé de l’année Sainte, espece de fête séculaire qui revenoit tous les cent ans, qu’on a depuis reduit à cinquante, & enfin à vingt-cinq ans, pour multiplier un si grand bien. […] Les Princes y dansoient, on composoit pour eux de mauvais vers, selon le goût courant ; c’étoit une espece de drame représenté, en masque ; Benserade & plusieurs autres s’y sont exercés, & ont été bien payés ; c’étoit toujours quelque galanterie, souvent très-licencieuse. […] Peut-être l’actrice est-elle une amazone, elle a soutenu plus d’une espece de combat, comme la fille d’Auguste, qui se donnoit autant de couronnes qu’elle avoit épuisé de guerriers. […] C’est un homme unique dans l’Univers, il n’a pas eu son pareil depuis le déluge, il a composé quarante opéras, il coule de sa plume de la musique sans fin, comme les eaux du Danube, il est récherché de tous les Potentats ; le Sophi, le Mogol, l’Empereur de la Chine & du Japon vont l’enlever à l’Europe ; cet homme cependant est si humble, & si désintéressé, il a une si haute idée de l’opéra de Paris, qu’il prie à genoux les directeurs de vouloir bien recevoir & jouer un opéra François, qu’il a essayé de faire ; car il fait le François mieux que l’Allemand ; cet Orphée Autrichien, a un goût, une vénération que rien n’égale pour cette langue, qu’il met sans façon au-dessus des langues mortes & vivantes, pour la belle musique de toute espece ; car il s’est essayé dans toutes les langues, & ses opéras Chinois sont admirables ; il veut bien se contenter de la part qu’on donne aux musiciens, offrant de prendre sur son compte le voyage, & le séjour de Paris, & d’envoyer même auparavant sa piéce à examiner à tout l’orchestre parisien, &c. […] Bergier flatté par ces éloges, & endormi par cette espece de profession de foi, lut la tragédie, il n’y trouva pas la moindre trace d’opposition au Christianisme ; il écrivit au bas son approbation pure & simple, sans exiger aucun changement ; en conséquence la piéce fut jouée, d’abord à Versailles, ensuite à Paris avec applaudissement, ce n’est qu’après la douzieme représentation, qu’elle a été arrêtée, ce n’est pas la seule, qui, sous l’emblême fausse d’une Réligion, ait attaqué la véritable.

133. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

L’esprit créateur de Moliere n’a pas fait tout ce savant développement & cette espece de création d’art & de science qui aujourd’hui font un monde ; mais il en a été le germe. […] Un ballet qui tient à l’action est une espece de scene moins fatiguante, qui entretient l’attention & l’intérêt. […] En un mot c’est une espece d’école de morale mondaine & d’impiété qui enseigne la licence pour soi, la tolérance pour les autres, ennoblit le vice, & rend méprisable la vertu. […] L’Abbé Perrin, auteur de l’Opera, est mort en prison pour dettes ; l’Abbé Pelegrin, qui a fait tant de drames & de vers de toute espece, n’avoit point de pain, &c. Il s’est formé a Montpellier une espece de Vauxhall bourgeois, dont la gazette d’Avignon (janvier 1767), parle en ces termes : On voit ici tous les citoyens concourir à un projet que chacun voudroit avoir fait.

134. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Voilà l’espece de Tragédie qui entraîne l’ame où elle veut, suivant le terme d’Aristote. […] Ce même Grand-Prêtre que rien ne peut troubler, qui parle quelquefois avec une espece de dureté à Abner, & à Josabet, & qui ne caresse jamais l’Enfant, se trouble pour lui, s’attendrit & pleure, quand il prévoit les dangers où il l’expose en le couronnant : O mon Fils, de ce nom j’ose encore vous nommer, Souffrez cette tendresse, & pardonnez aux larmes, Que m’arrachent pour vous de trop justes allarmes, &c. […] Il y a dans nos Lamentations une espece de mélodie : nous la remarquons, dit Quintilien, lorsqu’aux funérailles nous entendons gémir les Femmes. […] Après ce que je viens de dire sur la Musique ajoutée à la Tragédie ; & après avoir établi dans tout ce que j’ai dit jusqu’à présent sur la Poësie Dramatique, qu’elle a deux objets, ou de faire pleurer ou de faire rire, dans quelle espece mettrai-je une Poësie qui aidée de la Musique, ne produit aucun de ces effets ? […] Dans ce que je viens dire sur la différente impression que font sur nous la Musique & la Déclamation, je puis me tromper ; mais si tout le monde n’est pas de mon avis, je crois être de l’avis de tout le monde, lorsque je regarde un Opera comme un Poëme d’une espece bizarre, qui n’a de commun avec la Tragédie que le titre qu’on lui donne, comme un Ouvrage contraire au bon sens, comme un Spectacle, qui sans occuper l’esprit enchante tous les sens & ennuie à la fin.

135. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Cet ouvrage contiendra donc tout ce qu’on peut dire de plus important sur chaque espèce de Drames ; il donnera aussi une idée de l’art que chaque Peuple éxige de ses Auteurs Dramatiques.

136. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Il est clair qu’on s’accoutumera enfin à regarder d’un œil favorable les paysans, les savetiers, & d’autres gens de cette espèce, qu’on voit paraître tous les jours sur la Sçene.

137. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Septimanie, sa sœur, accomplit seize ans : elle est jolie ; blonde, fade, nonchalante ; c’est l’opposé de son frère, que je lui préférerais ; je crois que j’aimerais mieux une étourdie, une coquette que ces espèces d’êtres-là : tu la verras ; monsieur Des Tianges engage son Pupille à prendre une Charge à Paris, & sa sœur doit demeurer avec nous, comme monsieur D’Alzan le présumait.

138. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Alors les esprits échauffés produisirent tout d’un coup par une espece d’enthousiasme les Vers appellés fescennins. […] Ces Pieces, quoique d’un ordre inférieur aux deux premieres especes de Comédies, n’étoient jouées que par la jeunesse Romaine qui, en se réservant cette espece de plaisir, ne permettoit pas qu’elles fussent représentées par des Comédiens de profession. […] Les Mimes, qui formoient la quatrieme espece de Comédie Romaine, n’étoient que des farces où les Acteurs jouoient sans chaussure ; ce qui faisoit quelquefois nommer cette Comédie déchaussée 15. […] L’amour étoit pour eux une espece de Divinité qui leur donnoit la loi, & qui décidoit souverainement de la paix & de la guerre. […] C’est dans cette espece de comparaison qu’on trouvera que Corneille, par exemple, s’est approché de cette élévation de style & de pensées qu’on admire dans Sophocle, & que Racine respire ce ton de tendresse qui caractérise Euripide.

139. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Que d’espece de Vers y entroient, & que d’especes de pieds entroient dans les Vers ! […] A l’harmonie de la Versification se joignoit chez les Grecs, celle d’une Déclamation qui, sans être un chant Musical (comme je tâcherai de le prouver dans la suite) étoit une espece de Musique continuelle, par l’attention des Acteurs à observer dans les lenteurs & les vîtesses dans les élévations & les abbaissemens de la voix, la quantité des syllabes & des accens, & à observer outre cela une modulation composée par le Poëte même.

140. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

C’est dans la Grèce, séjour de la malignité & du vice, berceau des assaisonnemens & des embellissemens des passions, qu’on a honorés du nom de beaux arts, & qui n’en sont que l’abus, que Thalie a trouvé des modelles de plus d’une espèce. […] Ce sont des espèces & des branches de la médisance. […] Aucune nation n’a si bien réussi dans l’art dramatique, aucune n’a composé tant de pieces, & de tant d’espèces ; & quoique le très-grand nombre soient mauvaises, aucune nation n’en a composé tant de bonnes, & de si bonnes.

141. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Ces comédiens du troisième âge furent, dans l’origine, des pèlerins de la Terre-Sainte, qui, à leur retour, chantaient par les rues des cantiques de leur composition, sur la passion de Jésus-Christ, sur les prodiges opérés au saint sépulcre et ailleurs, et en général sur les choses extraordinaires et merveilleuses dont ils prétendaient avoir été témoins pendant le cours de leurs longs voyages, et dont ils offraient la représentation sur des espèces de tableaux.

142. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Je fais donc voir dans cet Ouvrage la nécessité de réformer le Théâtre : en conséquence de ce principe je propose une méthode et des règles pour exécuter la réforme dans toutes ses parties : on y trouvera une espèce de Catalogue raisonné d’un petit nombre de Pièces, dont une partie peuvent subsister telles qu’elles sont, d’autres qu’il faudrait corriger, et quelques unes de celles que je rejette tout à fait.

143. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Ce ne sont donc pas les Pièces de cette espece que je propose de réformer ; mais c’est à l’exemple de celles-ci que je voudrais qu’on réforme les autres ; en sorte que le Théâtre soit également par tout un délassement utile et un amusement instructif.

144. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Il ne suffit pas en effet de traiter des sujets tels qu’un Joueur, un Jaloux, un Glorieux, et autres de cette espèce, il faut attaquer aussi les Menteurs, les Avares, les Imposteurs, etc.

145. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

La Guerre d’Espagne, ou les Mémoires du Marquis de, … mieux écrits que ceux du Comte de Chavagnac, sont aussi remplis d’anecdotes de toute espece. […] Il y a des théatres de toute espece, comme à Paris, où l’on donné tous les jours quelque spectacle, & des lieux publics, comme en Italie. […] On tient chaque nuit dans ces maisons une espece de bal, où ces filles dansent tour-à-tour avec les Matelots au son de toute sorte d’instrumens. […] Ce langage, l’écho de celui du siécle, ces idées, qui en rendent le véritable esprit, font de l’incrédulité un jeu qui amuse, un ton qui a imposé un air de bel esprit, dont on se fait honneur, une espece de scene comique.

146. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Jamais assurément les rubriques chrétiennes, même dans l’immense foule des Breviaires, Missels, Rituels, de toute espèce que de tous côtés on enfante, n’ont imaginé de mettre la danse dans le cérémonial ecclésiastique. […] On a pu y mêler des gestes de toute espèce, & s’en servir pour caractériser certaines personnes, un paysan, un arlequin, une furie, &c. on y a joint des habits appropriés à leur caractère. […] Elle plongeoit les spectateurs dans une espece de ravissement qui alloit jusqu’à l’extase (étoit-ce pour des objets célestes ?) […] Cahusac rapporte un traité de Philostrate sur la danse (il eut pu en citer vingt autres), où l’on voit des danses de toute espèce, souvent des plus licencieuses, où les femmes se montrent dans la plus énorme indécence.

147. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Parfait, on n'en verra que de deux espèces ; les uns des enfants de famille, que la débauche a livrés au théâtre ; les autres des misérables qui sont allés y chercher du pain. […] Ignace, qui veut que tout soit en Latin, on jouait une pièce Française entremêlée de ballets de toute espèce, où les danseurs, les musiciens et les instruments de l'Opéra étalaient tout ce qu'ils avaient de talents, au milieu des Jésuites, spectateurs, présidents, Auteurs, par un assemblage qui n'est assurément pas dans l'institut, tout impie qu'on le dise ? […] Lorsque les jeunes Etudiants avaient fini leur cours d'étude et devaient passer au rang des maîtres, ce que nous appelons passer Docteur, on les menait en cérémonie au bain, où se trouvaient, d'un côté les maîtres pour les prendre et les agréger à leur corps, et de l'autre leurs condisciples, qui faisaient semblant de s'y opposer, comme ne voulant pas perdre un camarade qui leur faisait honneur ; ce qui formait une espèce de combat qu'ils appelaient eglistræ, où les maîtres devenaient enfin vainqueurs, emmenaient le candidat, le couvraient de riches habits, le promenaient en triomphe dans la ville, et le faisaient monter sur le théâtre public pendant la représentation, pour recevoir les éloges et les applaudissements des spectateurs. […] Elle s'avisa de construire un petit théâtre dans son appartement, qui était à plein pied de celui du Roi, où les Princesses et les Dames de la Cour représentaient des pièces de toute espèce.

148. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Cet espece de mécanisme est commun en Languedoc & en Provence, pays des anciens Troubadours, qui la plûpart n’avoient d’autre verve. […] Cet Ecrivain a un fond de méprisable ; on ne peut en profiter qu’après avoir dévoré une infinité de miseres de toute espece. […] A l’occasion de ces fêtes il y pleuvoit des chansons, des madrigaux, des inpromptus, des lettres, des vers de toute espece, dont le fonds & le refrein à chaque ligne font l’éloge de la Princesse, répeté en cent façons, beauté, grace, sagesse, esprit, amour, Vénus, beaux yeux, Minerve, admirables, adorables, Déessée, &c. […] L’espece de discrédit où étoient tombés les représentations des Comédies de Moliere, ne venoit pas seulement de ce qu’on les donnoit trop souvent, mais de ce que les Acteurs en chef abandonnoient plusieurs rôles, qui, quoique peu considérables, ne méritoient pas moins leurs soins & leur zele. […] Tout succès n’est que chance, toute vogue n’est que mode ; la frivolité & l’inconstance ne s’attachent à rien, & l’espece de servitude où l’arrangement & l’annonce semblent les mettre, est une nouvelle raison de briser ses fers.

149. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce Bourdelot, espèce de bouffon & d’Arlequin, qui avoit toute sa confiance & gouvernoit les affaires de ses plaisirs, lui donnoit la comédie, & dirigeoit les Comédiens ; il étoit Ecclésiastique & Médecin, & disoit avoir un bref du Pape qui lui permettoit d’exercer la Médecine, il en avoit sans doute un autre qui lui permettoit aussi de jouer la comédie quoiqu’ecclésiastique. […] La matière médicale qu’il employa avec le plus de succès, fut le théatre, dont par l’ordonnance de son Médecin, Sa Majesté Suédoise prenoit chaque jour quelque dose comme le Cardinal de Richelieu prenoit par l’avis des Médecins un recipé de l’Abbé Bois-Robert ; espèce de Bordelot très-habile Charlatan & Comédien, qui à la vérité ne savoit pas la Médecine, mais qui composoit des comédies, ce que ne faisoit pas le Bois-Robert de Suede. […] Les Suédois étoient peu enthousiasmés de tant de sciences, & quoiqu’il y eut des Érudits de toute espèce, langues, histoire, mathématiques, philosophie, médailles, antiquités, astronomie. […] Cependant un acte si héroïque, cette espèce de martyre plus difficile que la perte de la vie : l’abdication d’une couronne pour la Religion suppose un fond de vertu bien éloigné des mauvaises mœurs. […] C’étoit une société de débauchés, sa maison étoit une espèce de serrail d’hommes ; elle avoit à Stocholm des femmes auprès d’elle, c’étoient des Officières en charge, en quittant la Suède elle les congédia toutes, & ne voulut plus avoir que des hommes ; il est très-indécent que des femmes ayent des hommes pour les servir, comme il le seroit aux hommes de se faire servir par des femmes, des Baigneurs, des Tailleurs, des Valets de chambre, des hommes à leurs toilettes, & c’est un des plus grands désordres de Suède ; mais il l’est infiniment davantage de n’avoir que des hommes, les femmes le plus libertines, les Actrices ont des femmes de chambre pour le service ordinaire, mais où a-t-on vu qu’une Princesse n’en eut aucune & se fasse lever, coucher, habiller, déshabiller par des hommes ?

150. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Les Grecs ne sont point encore les inventeurs de ce genre brillant de Spectacle ; ils sont même privé de la gloire de l’avoir perfectionné, parce qu’ils le négligèrent sans doute, en faveur d’une espèce différente de pièces qu’il leur fit découvrir. […] Un si long intervale me fait présumer que l’Opéra-Sérieux produisit dans Athènes des Drames d’une espèce différente de ceux qui sont parvenus jusques à nous ; mais que le tems nous a ravis. […] Ses Ouvrages remplis de force & d’une harmonie variée, charmèrent toute la France, & causèrent une espèce de division. […] Le parterre de l’Opéra est souvent le centre de leur espèce de guerre civile. […] J’avertis que je ne vais considérer ici nos deux diverses espèces de Poèmes lyriques que par rapport aux paroles & aux différentes beautés que renferme leur action.

151. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ceseroit une espece de vers techniques, plus agréables à apprendre que ceux du P. […] Cette espece de petit traité de la loi naturelle n’est pas sans erreur contre cette loi. […] Cette piece a souffert des contradictions de toute espece, & le mérite. […] Il n’est que trop vrai que le Théatre est une espece d’école & d’instruction publique. […] Voici des traits d’une autre espece dans un voyage nouveau, Essais historiques sur l’Inde.

152. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Mais les uns & les autres en composent une troisiéme espece qui tient des deux, & qui sont & prompts & durables. […] Elles sont le Principe essentiel de ses accroissements, & tout le surplus qui entre en ce genre de composé, n’est qu’une espece de tumeur & d’excroissance, & qu’un amas vitieux de Parties superfluës. […] Ie ne sçay si je me trompe ou si je juge vray de cette derniere espece ; mais je pense que ce n’est rien autre que celle du Balet. […] L’homme particulier, le Bourgeois, le Miserable, & generalement tous les Mortels, ont dans leur habit une espece de caractere exterieur, qui en fait connoître la dignité & le merite. […] Mais la plus mignonne, & la plus aparante est une Porte pratiquée du costé de l’apartement des Tuilleries, & qui rend dans une petite gallerie, & ensuite dans une espece de Loge pour la Reine, où est son haut Dais.

153. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Or entre les raretés de cette espèce, on peut d’abord mettre deuxLa Veuve Blacacre et Olivie. […] Tels sont les préparatifs du Poète pour prévenir les Dames en sa faveur ; tels sont ensuite les éloges qu’il leur destine pour mériter leur approbation ; persuadé apparemment de la délicatesse de leur goût ; mais des Auteurs de cette espèce ont-ils la moindre notion de l’honnêteté ? […] Il n’y a guère dans Plaute que quatre exemples de cette espèce ; c’est à savoir Olimpion, Palestrion, Dordalus, Stratilax :Casin. […] Mais tout est bon pour des Poètes dont les tours d’éloquence sont de même espèce que les diamants faux des Acteurs. […] Phidippe, espèce de Petit-Maître jure par Neptune le Maquignon qu’il a une tendresse respectueuse pour son père Strepsiade. « Point de Maquignon, si vous m’aimez, repart le bon homme ; cette Divinité m’a ruiné ou peu s’en faut.

154. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

C’est le plaisir que donnent les Spectacles, & non l’utilité, qui détermine leur espèce. […] On voit combien dans cette espèce d’autonomase, ou de rénomination, les hommes doivent avoir négligé les véritables rapports. […] Je dis plus ; en condannant toute espèce d’amusement, de Spectacles, & les Drames de quelque genre qu’ils soient, le Chrétien raisonne conséquemment. […] Les enfans des Princes d’Asie y dansèrent des Pyrrhiques, espèces de Ballets figurés, qui représentaient différentes actions, quelquefois très-libres. […] Dans la suite, les Comédies de la Passion furent des espèces d’Opéras à machines, où il y avait aussi de la Musique.

155. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

La conséquence que la Glose a tirée de cette loi générale, est que toute espece de Comédiens, sous quelque nom qu’ils se produisent, sont atteints de plein droit du vice dont nous parlons, sic putat Glossa quod Joculatores omnes sunt infames ipso jure .

156. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Ce qui peut encore les rebuter davantage, c’est qu’étant accoutumés à forger des événements qui n’ont ni suite ni vraisemblance, à donner des grands noms historiques aux fictions fabuleuses, et à confondre ainsi la verité et le mensonge, ils n’osent avec raison traiter des sujets, qu’on ne peut altérer sans un espèce de sacrilège.

157. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Le Saint Evêque de Marseille, Salvian, parlant des spectacles, dans le sixième livre qu’il a fait du gouvernement de Dieu, est fort éloigné de les faire passer pour divertissements, puisqu’il les condamne avec tant de chaleur : voici ses propres termes : « Aller aux théâtres, dit ce Saint, est une espèce d’apostasie de la foi, une prévarication mortelle de ses Symboles et célestes Sacrements » : car, de grâce, quelle est la première confession que font les Chrétiens, lorsqu’ils sont admis au Sacrement salutaire du Baptême, si ce n’est dire et protester, qu’ils renoncent au diable, à ses pompes, aux spectacles que tu reconnais et confesses être des œuvres du diable ?

158. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Le sifflement est une espece de rire moqueur. On a d’abord dit en Latin Siffiare, son imitatif, ou les deux ff, forment un petit sifflement ; delà est venu le mot François sifflet & siffler, par corruption on a changé les deux ff en b, sibilare, sibilum, ce qui est plus doux à prononcer, & peut s’appliquer plus aisément aux différentes significations du mot siffler, au lieu que siffilare ne convient qu’à la moquerie, & forme une espece de ris en le prononçant. […] Ses tapisseries sont des Pantins de toute espèce, sa bibliothéque un recueil de brochures, de comédies, d’héroïdes, &c. […] L’albâtre n’est point une couleur, c’est une espece de marbre qui jamais ne se petrit avec quoi que ce soit.

159. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il alloit en coche (espece de cabriolet) dans les rues de Paris, avec la Reine son épouse, entroit dans les maisons & monastères d’hommes & de filles faire la quête des petits chiens de manchon qu’il aimoit à la folie, prenoit ceux qui lui plaisoient, & les portoit dans un panier pendu à son bras ou en écharpe à son cou. […] Il ne les quittoit ni jours ni nuit ; le jour il vivoit avec eux dans des appartemens écartés, inaccessibles à tout le monde ; la nuit ils couchoient tous dans une espece de dortoir, & il partageoit toujours son lit avec quelqu’un d’eux ; c’étoit une douzaine de petites cellules pratiquées avec des cloisons au-tour d’une vaste salle, ce qui donna à S. […] Non, rien ne dégrade plus l’homme, & ne rend plus incapable des actions de vertu d’un sage gouvernement, des fonctions importantes de la royauté, du sacerdoce, de la magistratere, que ce goût efféminé de luxe, de parure, de frivolité : fruit & principe trop ordinaire des plus grands vices, qui énerve l’ame, amollit le cœur, blase le corps, dissipe les biens, fait perdre la confiance, l’estime, le respect de tout le monde, ruine les familles, & porte les plus funestes coups à l’Etat, faisant de l’homme public, du pasteur des ames, du père de famille, une espece de baladin & d’Actrice. […] Ces femmes dont l’extrême délicatesse, vraie ou affectée, ne peut souffrir la plus légère incommodité, en contractent des infirmités de toute espece.

160. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Quant à l’espèce des Spectacles, c’est nécessairement le plaisir qu’ils donnent, et non leur utilité, qui la détermine. […] Ceci me fournit l’occasion de proposer une espèce de problème. […] Que deviendrait l’espèce humaine, si l’ordre de l’attaque et de la défense était changé ? […] L’espèce a-t-elle une décrépitude physique, ainsi que l’individu ? […] Il en est pourtant une espèce dont je voudrais bien qu’on se fît moins de scrupule, savoir les bals entre de jeunes personnes à marier.

161. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

On part deux à deux, dans un profond silence, & une espece d’extase, pour se rendre auprès de l’idole. […] Cette fête est une espece d’inauguration, où la muse de la tragédie (Fretillon) chante devant la statue de Sophocle (Voltaire) une hymne composée par Pindare (la Harpe). […] Dans l’Ode qu’on a déclamée ; des envieux, encore quelle espece d’envieux qui poursuivent Voltaire jusqu’à la tombe, & disent nous l’admirerons après sa mort.

162. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Les Payens ont donné des queues à plusieurs de leurs Divininités, aux Tritons, aux Syrenes, aux Faunes, aux Satires, aux Harpies, aux Centaures ; & Telliamed, dans son roman Jour 6, assure que non seulement quelques particuliers en ont par hasard, mais des nations entieres aux Moluques, en Affrique, en ont naturellement, comme les animaux, ce qui forme selon lui une espece particuliere. […] Les longues queues sont rares, elles ne subsistent qu’au Palais, dans le haut Clergé, dans les grandes cérémonies, processions, funérailles, entrées, mariages, couronnement des Princes, où elles jouent un long rôle, dans les écussons, où l’on voit une foule de queues de toute espece, & sur le théatre dont elles sont une décoration. […] Les queues sont prises dans l’Ecriture sainte en deux sens différens ; tantôt comme une espece de distinction.

163. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

L’ancienne chaussure étoit une espece de botine ordinairement ouverte, qui montoit à mi-jambe. […] Le cothurne étoit une espece de botte forte qui donnoit à l’Acteur une taille gigantesque. […] Cet usage de suspandre à la jaretiere de jolies bagatelles, est monté à la ceinture : on y voit suspendu, avec la chaîne de la montre, une infinité de colifichets de toute espece, d’or, d’argent, d’ivoire, qu’on appelle breloques, mot pittoresque, qui représente le petit cliquetis que font ces joujoux quand on les remue.

164. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

On a imaginé encore à Varsovie une espece de Vauxhall, sous le nom de Redoute, où l’on boit & mange, chante & danse, &c. […] Le même palais où l’illustre Délégation tenoit ses séances pour relever les affaires délabrées de l’état (espece de comédie où on jouoit la nation), ce même palois est aujourd’hui livré au théatre : es comédiens ont trouvé le moyen de chasser ces seigneurs, après les avoir longtemps amusés ; la dépense considérable du loyer en a été le prétexte. […] & autres personnes de différens états & conditions, & une troupe de musiciens, de fiacres & autres gens de la plus basse espece, vous avez fait bien avant dans la nuit, à la lueur des flambeaux, une irruption dans la maison du Sérénissime Prince Weroninski, Nonce du même Palatinat de Braclaw, dont sont les Princes Czerseverstizki, & que m’y étant présenté à vous ; Amplissime Seigneur Poninski, vous m’avez attaqué par des paroles injurieuses à mon honneur, à ma réputation, vous avez même fait effort pour porter la main sur ma personne, & m’avez calomnié en ces termes : Voici mon ennemi, toujourt contraire à mes sentimens, que je méprise comme indigne d’être mon ami.

165. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

sont des drames très-mauvais, & il y en a beaucoup de cette espèce, parce que le vice y est couronné, la vertu méprisée & tournée en ridicule. […] Riccoboni a fait une espèce d’Index expurgatorius des pieces de théatre, comme on a fait à Rome des livres hérétiques. […] On formera à l’Hôtel une espèce de noviciat de douze garçons & douze filles.

166. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Comme cette substance adorable est renfermée sous les espèces du pain et du vin, cette céleste sagesse l’est aussi sous l’enveloppe des paroles et des figures. […] Mais la seule indécence qu’on connaît sur un théâtre où tous les jours on voit tant de crimes de toute espèce, n’est que le monstrueux mélange de la débauche et de la sainteté du sujet. […] « L’Etat, dit-il, devrait faire bâtir aux petites maisons des loges pour ces Théologiens… Il serait même à propos de jouer ces espèces de fous et de folies sur nos différents théâtres, surtout à la foire pour le peuple, d’en récompenser le Poète et les Acteurs, et ne prendre que la moitié du prix à l’entrée. » Qu’on juge que deviendrait la religion, si elle était abandonnée au théâtre de la foire, et les Acteurs récompensés pour la jouer.

167. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

D’où il faut nécessairement conclure que cette distinction d’excommunications y était inconnue, et que toutes étaient de la même espèce, toutes comminatoires, ou toutes absolues ; du moins est-il certain que les excommunications des Comédiens ont toujours été de la même espèce que celle des autres pécheurs : on a dans tous les siècles parlé des Comédiens comme des hérétiques, des usuriers, des adultères, etc. […] Si l’on reçoit à Paris le sixième des entrées de la Comédie Française, le neuvième de l’Opéra, ce n’est pas l’Eglise, c’est l’Hôtel-Dieu qui en profite, et ce n’est pas l’Eglise, c’est le Roi qui l’a imposé, comme une espèce d’amende, dont il fait l’application aux pauvres.

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Divertissez-vous, mais innocemment ; non dans des plaisirs dangereux et criminels, mais modérément, sans passion et sans excès ; mais sagement, sans dissipation et folie ; mais chrétiennement, en Dieu et en sa présence, « gaudete in Domino, semper in conspectu Dei » ; en tout temps, en tout lieu, en toute espèce de divertissement, « in Domino semper ». […] Si la comédie était permise sous ce prétexte, il n'est ni espèce ni excès de divertissement qui ne fût permis, puisqu'elle les rassemble tous et les porte au plus haut degré. […] C'est une espèce d'automate, un perroquet qui redit ce qu'il a appris, qui répéterait des impiétés, comme des textes d'Evangile, et qui les répète en effet, quand son personnage le demande, de la même bouche dont il vient de prononcer des sentences, passe du théâtre aux foyers, de la tragédie à la farce, aussi peu croyable dans le bien que dans le mal, dans les promesses que dans les menaces, dans les flatteries que dans les injures.

169. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Puis donc que la Nature, par des raisons aussi proportionnées à la sagesse du Créateur qu’au bonheur de la créature, a mis dans l’individu de chaque espèce d’animaux, soit à mains soit à pattes, un égal penchant à s’unir au sexe pour lequel il est fait, à quoi bon vouloir tant nous l’apprendre, & employer pour cela tant d’art inconnu chez les bêtes ? […] ) une corruption religieuse, toute espèce de libertinage qu’elles ne connoissent pas, & principalement celui des hommes avec les femmes . […] plus importants que ceux des plus sévères Anachorettes… rendus à la Patrie par nos héros & héroïnes de théâtre, tous tachés de cette espèce de corruption de mœurs qu’ils sçavent allier toujours à la magnanimité, à la grandeur d’ame, à la sagesse, aux talens, enfin à toutes les qualités qui forment les grands hommes parmi eux. […] Que direz-vous de ces protestations, Diligam te, Domine , faites par ces cœurs vendus au démon de l’impureté, avec qui ils ont fait une espece de pacte d’en ravir à Dieu le plus qu’ils peuvent ? […] Je parle encore ici au nom de tous mes Concitoyens, je n’en excepte que ceux qui composant cette espèce d’hommes, ne méritent pas d’être comptés parmi nous ; mais je leur déclare en même-temps que (p. 6.

170. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Et continuant sur ce ton, il lui fait voir d’autre part les avantages qu’il y a à être aimée d’un homme comme lui : que le commun des gens du monde, Cavaliers et autres gardent mal un secret amoureux, et n’ont rien de plus pressé après avoir reçu une faveur, que de s’en aller vanter ; mais que pour ceux de son espèce, « le soin, dit-il, que nous avons de notre renommée est un gage assuré pour la personne aimée, et l’on trouve avec nous, sans risquer son honneur, de l’amour sans scandale, et du plaisir sans peur ». […] Enfin la manière dont il met fin à la conversation est un bel exemple de l’irraisonnabilité, pour ainsi dire, de ces bons Messieurs, de qui on ne tire jamais rien en raisonnant, qui n’expliquent point les motifs de leur conduite, de peur de faire tort à leur dignité par cette espèce de soumission, et qui, par une exacte connaissance de la nature de leur intérêt, ne veulent jamais agir que par l’autorité seule que leur donne l’opinion qu’on a de leur vertu. […] La Dame répond excellemment que « ce n’est pas en s’emportant qu’on réprime le mieux les folies de cette espèce, et que souvent un froid refus opère mieux que de dévisager les gens ; qu’une honnête femme ne doit faire que rire de ces sortes d’offense ; et qu’on ne saurait mieux les punir qu’en les traitant de ridicule ». […] Il fait lui dire plusieurs choses d’un ton et d’une force différente par les diverses personnes qui composent la compagnie, pour le faire répondre à toutes selon son but ; même pour le faire davantage parler, il le fait proposer et offrir une espèce de grâce, qui est un délai d’exécution, mais accompagné de circonstances plus choquantes que ne serait un ordre absolu. […] Vous me direz qu’il paraît bien par tout ce que je viens de dire, que les raisonnements et les manières de Panulphe semblent ridicules, mais qu’il ne s’ensuit pas qu’elles le semblassent dans un autre ; parce que, selon ce que j’ai établi, le Ridicule étant quelque chose de relatif, puisque c’est une espèce de disconvenance, la raison pourquoi ces manières ne conviennent pas à Panulphe n’aurait pas lieu dans un homme du monde qui ne serait pas dévot de profession comme lui, et par conséquent elles ne seraient pas ridicules dans cet homme comme dans lui.

171. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Je me dispenserai de répondre à celui qui me demanderait de quelle espèce il était donc ?

172. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

J’en dis de même du jeu, fureur qui agite les hommes comme une espèce de démon.

173. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Enfin, à quoi comparerons nous les combats de Taureaux en Espagne et tant d’autres Jeux de la même espèce, que toutes les Nations de l’Europe ont variés suivant leur génie et le climat de leur pays.

174. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Une vigne cultivée le Dimanche ne donnera pas de plus mauvais vin, que si elle avait été façonnée un jour ouvrier ; les hirondelles ne naissent point dans nos Eglises, qu’avec une petite espèce de sacrilège et de profanation d’un lieu sacré ; elles n’en sont pas pourtant plus noires, ni moins légères pour voler. […] Chaque animal a de l’inclination pour tous ceux de son espèce ; tous se regardent comme des membres détachés d’un même corps, qui tâchent de se réunir ; il n’est que les bêtes farouches, et les oiseaux de rapine qui ne se joignent point. […] De plus en un honnête entretien la même personne ne parle pas toujours, chacun y vient à son tour, et cette aimable variété fait comme une espèce de Comédie imprévue, où il y a autant de personnages qu’il y a d’hommes qui veulent parler. […] Je ne dis rien de la multitude des choses qui se traitent dans la conversation ; ni de la rencontre de tant de divers esprits qui font une espèce de concert très divertissant : Les uns s’élèvent dans leurs discours, les autres s’abaissent. […] D’une autre espèce de divertissement, qui est la Lecture

175. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Ensuite au son des instrumens on se rend à l’Eglise où le Seigneur conduit le vainqueur : il le place sur un espece de thrône avec un Prie-Dieu, on fait des prieres publiques pour le Roi, pour le Seigneur & sa famille, & par une priere en françois, on remercie Dieu des graces qu’il a faites aux deux Paroisses ; on le prie de continuer à les accorder. […] Le pain béni qui est une image & une espece de supplément de la divin Eucharistie, est-il bien placé hors de la Messe ?

176. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

 ; or rien ne nous est plus dangereux, susceptibles d’erreur au point où nous le sommes, que de prendre l’habitude de quitter les choses réelles pour nous attacher à leur ombre, et de mettre notre plaisir dans le néant, c’est pourquoi Tertullien ne fait aucune difficulté de dire que tout ce qui tient de la fiction passe devant l’auteur de la vérité pour une espèce d’adultère, « adulterium est apud illum omne quod fingitur », et comme ces fables sont ingénieuses, et embellies de tous les ornements de l’art, et des traits de l’éloquence, elles viennent non seulement à vous plaire plus que la vérité, mais encore à en inspirer le mépris et le dégoût. […] En formant de grandes et pompeuses images des créatures, en les relevant sans cesse, en leur attribuant une grandeur, une force, une puissance qu’elles sont bien éloignées d’avoir, disons plus, une espèce de divinité, en sorte que l’esprit s’abat et se prosterne devant l’ouvrage de l’esprit d’un homme, comme faisaient autrefois les peuples abusés sous le règne de l’idolâtrie, devant celui d’un sculpteur ou d’un peintre.

177. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Ce serait ici le lieu, de parler des différentes espèces d’excommunications qui sont fondées sur le droit naturel, que toute société doit avoir, de bannir de son corps ceux qui en violent les lois ; et on demanderait à l’autorité spirituelle si elle prétend avoir le droit de lancer un anathème dont l’effet puisse produire, dans l’ordre social, une peine civile et matérielle, sans la permission du souverain, dont l’excommunié est le sujet. […] Je me bornerai ici, à distinguer l’espèce d’excommunication, que des prêtres semblent vouloir appliquer aux comédiens morts subitement sans les secours spirituels de l’église : mais je fais observer que le prêtre déclare implicitement, par cette excommunication, que celui qu’il anathématise est damné à jamais, à cause de sa profession de comédien.

178. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ses effets sont encore moins sensibles pour ceux dont les passions sont déjà accoutumées aux émotions les plus vives, qui sont blasés sur les plaisirs ; qui ne sentent plus rien, pour avoir trop épuisé toute espèce de sentiments et de voluptés ; qui ne s’aperçoivent plus des écarts de leur esprit et de leur cœur par l’habitude qu’ils ont contractée de les laisser s’égarer impunément, et qui se croient toujours innocents, parce qu’ils ne savent plus distinguer ce qui les rend coupables ; pour ceux en un mot qui consentent à tout, qui s’amusent de tout sans scrupule, et qui, entraînés par tout ce qui leur paraît agréable, se livrent à toutes les impressions qu’ils en reçoivent, sans s’inquiéter de ce qu’elles peuvent avoir de criminel. […] Ajoutez la confusion et la négligence des spectateurs, le lieu même qui invite à la volupté, tout ce qu’on entend avant que ces femmes paraissent et après qu’elles ont paru ; ajoutez le son des instruments de diverse espèce, les charmes d’une musique dangereuse, qui amollit l’âme, qui dispose les hommes et les rend plus faciles à se laisser prendre aux attraits des courtisanes qui se donnent en spectacle.

179. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

C’est un monde qu’un Opéra, Acteurs, Actrices, Danseurs, Danseuses, Musiciens, Instruments de toute espèce, Maîtres à danser, à chanter, Peintres, Tailleurs, Brodeurs, Menuisiers, Machinistes, Dessinateurs, Pages, Portiers, Régisseurs, Inspecteurs, etc. […] Lully a laissé dans ses coffres six cent soixante-cinq mille livres en espèces.

180. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

C’est là que la volupté entre par tous les sens, que tous les arts concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre les accents des passions les plus vives ; que la danse retrace aux yeux ou rappelle à l’esprit les images qu’un cœur chaste redoute le plus ; que la peinture ajoute à l’enchantement par ses décorations et ses prestiges ; qu’une espèce de magie nous transporte dans les pays des fées, à Paphos, à Cythère, et nous fait éprouver insensiblement toute la contagion de l’air impur qu’on y respire ; c’est là que tout nous dit de céder sans résistance aux attraits du penchant ; c’est là que l’âme amollie par degrés perd toute sa force et son courage ; qu’on languit, qu’on soupire, qu’un feu secret s’allume et menace du plus terrible embrasement ; que des larmes coulent pour le vice, qu’on oublie ses vertus, et que, privé de toute réflexion, réduit à la faculté de sentir, lié par de honteuses chaînes, mais qui paraissent des chaînes de fleurs, on ne sait pas même s’indigner de sa faiblesseau. » Aussi Riccoboni, auteur et comédien tout à la fois, après être convenu que, dès la première année qu’il monta sur le théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière de tous les spectacles.

181. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Dans ce débris tous ceux de cette profession se séparèrent en deux différentes espèces d’Acteurs ; les uns sous l’ancien nom de Jongleurs, joignirent aux instruments le chant, ou le récit des vers.

182. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Si toutes les femmes étaient d’aussi bonne foi que vous, Madame, elles avoueraient avec la même ingénuité, qu’elles ne savent ce que signifient proprement les termes de Tragédie et de Comédie : Ce sont les deux espèces qui divisent le Poème dramatique : Peut-être que ce mot est encore un mystère pour bien des femmes ; cette espèce de Poème est nommée de la sorte, parce qu’il représente quelque action, et il est différent des autres qui se passent en simples récits. […] Œdipe apprend la mort de Polybe, Roi de Corinthe, dont il croit être le fils ; il mêle à sa douleur quelque espèce de joie, puisqu’il voit tomber par là cet Oracle, qui lui avait prédit, qu’il serait le meurtrier de son père ; mais il apprend en même temps, qu’il n’est point fils de Polybe ; et cette nouvelle emmène le dernier secret de sa destinée : Il se trouve fils de Laïos, qu’il a tué, et de Jocaste qu’il a épousée. […] Si les Princes et les Magistrats tolèrent la Comédie par une espèce de politique, on ne doit pas conclure pour cela, qu’elle soit permise devant Dieu ; on tolère dans les Etats et dans les Républiques bien d’autres désordres, à quoi il serait peut-être trop dangereux de remédier.

183. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

D’Aubignac aurait dû voir que le Théâtre qui semble n’être consacré qu’à une espèce de Poème, en reçoit pourtant dans lesquels on remarque quelque diversité.

184. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Néanmoins ces espèces sont mortes et trop limitées, pour rendre nos sens et nos esprits satisfaits ; c’est pourquoi les Théâtres entreprennent d’achever, ce qui manque à tous ces arts, et de nous faire voir les choses éloignées, avec des expressions plus vives, qui emportent même quelques avantages sur le naturel.

185. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Il est vrai que tous les cœurs étoient changés, jusqu’aux Protestans, les Calvinistes aussi opposés que les Catholiques à la Religion Anglicane, faisoient plus du bruit qu’eux, & menaçoient d’un soulevement général ; elle s’imaginoit qu’un mari pourroit rétablir ses affaires, appaiser ou contenir les mécontens ; quand elle vit manquer cette ressource, elle tomba dans une espèce de désespoir ; & dans sa maladie, lorsqu’on lui présentoit des remèdes, elle disoit avec douleur ces mots singuliers qui la trahissoient & démontroient ses éloges dont on la combloient encore : Laissez-moi mourir en repos, les Anglois sont las de moi, & je suis lasse d’eux, il est temps de nous séparer. […] La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine. […] Mais c’est une femme qui faisoit des vers, aimoit les pointes, & en partie s’amusoit à composer des rebus & des logogriphes ; heureusement pour sa gloire, il n’en reste point, ce mêlange de Rellgion & toute sa vie est une espèce de logogriphe. […] On réussit à en faire un espèce de Savant & un Roi d’un si mince mérite qu’on l’appeloit le Roi femme, tandis qu’on appeloit Elisabeth la femme Roi, Regina Jacobus. […] Mais sous le règne d’Elisabeth, l’Angleterre étoit un théatre, où elle jouoit tour à tour dés tragédies, des comédies, des farces de toute espèce ; le parterre battoit des mains.

186. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Je conclus de là, Monsieur, que la composition ni la représentation d’une Tragédie n’ont rien en soi de vicieux, ni qui puisse causer les regrets de l’Auteur, ou des Acteurs ; & que tout le mal, qui est très-grand quand il y en a, consiste dans l’espèce de la Tragédie, dans la qualité des Acteurs, & dans le lieu de la Représentation. […] Si, dans le plan indiqué, on les assujettit à une espèce d’enquête de vie & de mœurs, formalité bizarre en apparence pour un homme qui doit jouer le rôle de Néron, ou de M. […] Ce n’est point le génie François, c’est la nature qui dicte des sentimens de cette espèce. […] Ces sortes de Collections de toute espèce, imaginées par l’amour du gain, exécutées sans goût, multipliées sans nécessité, appauvrissent plus la République des Lettres, qu’elles ne l’enrichissent. […] J’en ai fait un de mon côté ; & c’est, j’en conviens, une espèce d’entreprise sur le vôtre, indépendamment de tout ce que je puis avoir hasardé de répréhensible dans le cours de mes réflexions.

187. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Sans s’embarrasser des témoins en grand nombre, & de toute espèce qui les y assiegent, qu’elles y invitent, elles s’habillent & déshabillent, se parent, se font servir sans précaution, l’affectent, s’en font un jeu, un mérite ; moins retenues que la Diane de la fable, qui cherchoit des bois écartés, ne souffroit avec elle que ses compagnes, chassa honteusement une d’elles qui s’étoit oubliée, & punit cruellement le malheureux Actéon, sous les yeux de qui le hasard l’avoit faite tomber. […] On a cette espèce d’admiration pour les Saints, pour les Héros, pour les grands génies qu’on ne voit pas Mais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe à l’autre, est bien rare, s’il n’est une chimère, sur tout dans le rafinement & l’excès où cette Dame philosophe le porte. […] Les présens qu’on fait aux Comédiennes sont bien d’une autre espèce ; que feroient-elles d’un voile ?

188. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Des danses de toute espèce, vives, graves, enjouées, folles, grotesques, par une infinité de figures diversifiées, symétrisées, & artistement entrelassées, les mettront dans toutes les attitudes & tous les jours aux yeux des deux sexes entremêlés & enthousiasmés : Possedi servos & ancillas, delitias filiorum hominum. […] 4.° On enseigne le grand art d’y réussir ; ruses, fourberies, artifices, intrigues, intriguans & confidens de toute espèce, le théatre est un arsenal où l’on trouve toute sorte d’armes, une académie où on apprend tous les exercices ; qu’on en revient délié & aguerri ! […] Une infinité de romans, de poësies, d’historiettes de toute espèce, sont une mine inépuisable.

189. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Cet homme célèbre, plein d’esprit & de politesse, qui écrivoit avec tant d’agrément & de légèreté les moindres bagatelles & les choses les plus sérieuses, qui a vécu trois ou quatre vies différentes, pour ainsi dire, homme, femme, abymé dans l’étude, livré au théatre, estimable par un courage apostolique, qui l’a conduit au bout du monde, méprisable par une coquetterie d’Actrice, toujours gouverné par le plaisir, se faisant aimer de tout le monde ; cette espèce de phénomène dans la société ne dissimule pas ses défauts. […] Le pinceau s’est prostitué à transmettre ces déguisemens de toute espèce aux races futures ; une tête de femme sur le corps d’un homme, dans le froc d’un Moine, dans la perruque d’un Magistrat, sur le collet d’un Abbé ; celle d’un homme sur le corps d’une coquette, sous le voile d’une Religieuse ; quels monstres ! […] Les Romains par d’autres vues avoient une infinité de masques de toute espèce, qui représentoient toute sorte de personnes, vieillards, jeunes gens, &c & toute sorte de sentimens, joie, tristesse, fureur, &c.

190. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Des valets que vous avez chassés, engoués comme tous ceux de leur espèce de ces ridicules théâtres, se sont plûs à leur en vanter les pièces, à leur en citer des traits, à allumer leur curiosité. […] Les premiers sont l’espèce d’hommes la plus vile qu’il y ait à Paris. […] je vous dirai qu’ils se promenent quelque tems de théâtre en théâtre sur le rempart, qu’il faut que les garçons entrent tôt ou tard dans les troupes ambulantes des Provinces ; que les filles qui ne peuvent s’élever au rang de courtisannes entretenues, peuplent les mauvais lieux ; qu’en général les efforts prématurés de toute espèce qu’on a fait faire à ces malheureux, altérent de bonne heure leurs facultés Morales et Phisiques, et qu’ils se traînent, dans le Marasme, à peu-près jusqu’à trente ans.

191. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

un ruisseau bourbeux qui, à coup sûr, n’a pu être pris pour l’Hypocrène, une espèce de promontoire pierreux ne peut figurer l’Hélicon. Les personnages qu’on y rencontre sont loin de ressembler aux Muses, et la monture des doctes Sœurs se cache bien, où l’espèce en est fort dégénérée… et s’est multipliée à l’infini. […] [NDA] Drame de Porte Saint-Martin, espèce de suite de la Paméla de François de Neufchâteau.

192. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Tout y fut prié en cérémonie, comme quand on convoque une assemblée capitulaire ; on prépara un siége plus élevé, pour M. le Curé, avec des chaises plus basses à côté, pour ses Vicaires, comme à l’Eglise quand il officie ; le Chapitre n’y fut pas moins honoré, on lui fit une espece de chœur, par deux rangées paralelles de fauteuils, plus élevés & plus propres pour les dignitaires, & derriere des places moins élevées pour les Prébendiers ; car cette troupe d’acteurs aime l’ordre & la décence, & sait parfaitement les rubriques. […] Il y a plus d’une espece de joueurs de Gobelets, & le public en est toujours la dupe.

193. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

La seconde est, une espece de tombeau au milieu du Parterre ou de l’Arene, eslevé en rond, de la hauteur de sept pieds, & de trente de diametre. […] Par cette autre peinture des Chasses de la seconde espece, l’on voit qu’elle estoit toute meurtriere & toute cruelle, & contre des bestes farouches recherchées pour cela de tous les coins du monde, & renfermées dans ces cavernes dont nous avons parlé.

194. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions. […] C’est donc une espèce de poltronnerie, de pusillanimité, de lâcheté, de se laisser ébranler par les fanfaronnades d’un écervelé, qui se fonde, pour attaquer un homme vraiment vaillant, sur un préjugé odieux, un usage barbare, (vous le reconnaissez) qui choque les Lois, le bon sens, l’humanité et la Religion.

195. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

En effet, il y a une infinité de crimes dans chaque espèce dont la défense ne se trouve pas dans l’Écriture ; comme il y a des bonnes œuvres sans nombre, auxquelles les Chrétiens peuvent être obligés dans les rencontres soit par rapport à Dieu, soit par rapport au prochain, dont le précepte ne se trouve en termes formels ni dans l’Ancien, ni dans le Nouveau Testament. […] On tâcha longtemps d’amuser le Peuple avant que d’avoir imaginé cette espèce de Théologie ridicule, dont enfin on convint par tout le monde. […] Ce qui a fait dire à Cicéron au livre 1. des Offices : Il y a une espece de divertissement indigne d’un honnête homme, qui est insolent, criminel, impur. […] Comment est-ce, je vous prie, que tous les Pères auraient regardé ces sortes de Spectacles, sinon comme une idolâtrie pareille à celle de leur temps, où toutes les paroles et les actions sont des espèces de blasphême qu’ils auraient jugé digne de punition ? […] Ce n’est pas pour autoriser le jeu de hasard, que je parle de la sorte : À Dieu ne plaise que je veuille autoriser ce que l’Église a condamné ; mais je prétends que si on fait plus de quartier à ceux qui commettent cette espece de péché, ceux qui tombent dans un autre, n’ont pas droit de se plaindre quand on les traite selon les règles de la justice.

196. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

C’est que la gloire des beaux siécles a inspiré à ceux qui les suivent, le désir de se faire aussi une espèce de fortune, en ramassant & en publiant les moyens que les grands hommes ont mis en usage pour plaire.

197. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Ce phénomène jetta la Cour, la Ville, & la Province dans une espèce de ravissement ; le nom de Corneille voloit de bouche en bouche.

198. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Leurs masques étaient une espèce de casque, dans lequel ils mettaient la tête entière.

199. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Disons encore plus à la louange de notre espèce, & cette réfléxion regarde particulièrement la Tragédie ; par un penchant naturel, qui subsiste toujours en nous malgré nos vices, & qui prouve que nous sommes faits pour vivre en société ; ce n’est pas seulement aux incidens, aux malheurs réels, que nous voyons arriver sous nos yeux, que nous prenons vivement part ; dès qu’on nous peint avec des couleurs vraisemblables, ou avec un crayon énergique, des revers auxquels l’on peut être sujet, nous sommes émus & affectés.

200. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il est certain que d’un bruit si confus, qui ne nous permet de saisir que quelques mots à la dérobée, il ne résulte qu’une espèce de charivari.

201. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

202. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

C'est une espèce de piété d'être cruel dans cette occasion, et ce n'est que dans de pareilles conjonctures qu'il est permis de l'être. » « Per calcatum perge patrem.

203. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Une de nos espèces d’Automates, sans aucun fonds propre, Dogmatistes, Formalistes, Compilateurs et Dissertateurs, qu’on nomme Savants, se sont arrogés le droit de donner des préceptes sur un Art qui n’a de loi que la nature : ils ont jeté les Auteurs dans un labyrinthe de règles embarrassantes et ridicules : ils leur ont mis des entraves jusqu’à la façon de rendre leurs idées ; continuellement resserrés et contraints dans la froide et pénible méthode, le but leur échappe : cette méthode, si étrangère aux passions, produit quantité de petites beautés de détail, mais qui ne sortant pas essentiellement du sujet, forment un ensemble de pièces de rapport, sans force, et incapable de causer de grandes émotions.

204. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ce Baron n’a pas les suffrages du Public, on n’applaudit pas aux soins qu’il se donne pour distraire par des divertissemens de cette espèce les Polonois qui voudroient jeter les yeux sur les malheurs incroyables de leur patrie. […] Le plus singulier gouvernement des Princes par rapport au théatre, a été celui de Madame de Maintenon, espèce de Mentor de Louis XIV. […] La jeune d’Aubigné fut trop heureuse d’épouser Scarron, vieux débauché, bouffon, perclus, Cudejatte qui voulut bien la prendre, il n’étoit rien moins qu’un maître & un modèle de vertu : Je lui apprendrai bien des sottises , disoit-il, après la mort de cet homme burlesque ; ne sachant que devenir, elle fut reçue quelque temps chez Ninon Lenclos, la plus fameuse courtisanne à qui elle plut, & avec qui elle vécut si familièrement qu’elles couchoient ensemble ; ce qui n’étoit rien moins encore qu’une école de vertu : enfin la veuve Scarron entra comme une espèce de femme de chambre chez Madame de Montespan, autre modèle de vertu dont elle devint la confidente, la commissionnaire auprès de Louis XIV, & enfin la Gouvernante de ses enfans naturels, dont l’éducation lui fut confiée ; elle s’acquitta si parfaitement de tous ces emplois, qu’elle plût au Roi, supplanta sa maîtresse, la fit retirer de la Cour, & devint femme du Prince, le rendit pieux, & lui fit fonder la fameuse Maison de St. […] Malgré les apothéoses de Voltaire & les éloges couronnés de l’Académie Françoise, le théatre n’eut pas encore de son temps cet accès facile auprès des grands, cette familiarité, cette espèce de respect des Seigneurs, cet attachement de libertinage pour les Actrices, ces grands airs de luxe, ce faste, cette opulence plus propre à rendre ridicule qu’à élever une engeance aussi méprisable par le vice que par la bassesse, plus propre à corrompre les mœurs qu’à donner un moment de plaisir par les jeux.

205. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Dépouillé de toute espece de prévention à cet égard, je sens le vuide du Spectacle, comme j’en connois l’utilité. […] Ce deshonneur lui est commun avec toutes les autres, que les hommes, de quelque espece de condition qu’ils soient, pourront rendre méprisables quand ils se feront mépriser eux-mêmes. […] Je suis très-persuadé qu’elle n’a point donné le jour à un méchant de l’espece de celui dont nous parlons, si je me trompe dans ma bonne opinion, elle trouvera en vous un second Ciceron. […] Si la plus grande partie de nos Comédies ne ressemblent point à Nanine, elles différent aussi dans l’espece de plaisir qu’elles donnent. […] Heureusement cette espece de chenille de Théatre n’est pas commune, mais le fut-elle encore moins, elle le seroit toujours trop, puisqu’on est assez injuste pour juger du général par le particulier.

206. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Avant de la constater, je dois vous donner une idée de cette espece de censure, pour la tirer du cahos où votre Avocat l’a noyée dans son Mémoire ; il confond tout, faute de Théologie. […] Saint Raymond, célébre Canoniste, & Compilateur des Décrétales de Gregoire IX. distingue1 l’Excommunication de droit & la personelle ab homine : on encourt la premiere en dix-sept circonstances, comme l’hérésie, la percussion des personnes consacrées à Dieu, l’infraction des Eglises, la profanation des choses saintes, ainsi des autres ; cette espece de censure ne comporte aucune monition, elle est encourue par le seul fait : pourquoi les monitions sont-elles requises, lorsqu’il est question d’une sentence personnelle ?

207. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Il est sûrement possible de former un Nœud d’une espèce différente. […] Éxaminons maintenant de quelle espèce sont les dénouemens de notre Opéra, & s’ils ne s’écartent point des préceptes des Auteurs qui ont écrit sur le Théâtre.

208. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Il y avait à Alexandrie, sous le nom de Parabolani, une espèce d’Ecclésiastiques fort nombreux, qui n’avaient d’autre fonction que de veiller et de soigner les malades, surtout les pauvres, à peu près dans le goût de nos Sœurs grises, qui vont leur porter le bouillon, et dans celui des compagnies de Pénitents blancs, noirs, gris, bleus, rouges, jaunes, etc., établis dans les provinces méridionales de France, qui vont chaque semaine visiter les pauvres malades. […] (traité où on n’irait pas chercher cette question), et quelques autres Casuistes, qu’il est permis aux Religieux d’aller à la comédie, pourvu qu’il n’y ait point de scandale (par exemple, dans des loges grillées), de danger de péché mortel, de défense particulière de leur règle, et que le sujet de la pièce soit quelque histoire sainte ou humaine, ou quelque fable de l’invention du Poète, (c’est-à-dire à toutes les pièces, car il n’y en a point d’une autre espèce).

209. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Echauffé, dès mon enfance, par les écrits des grands hommes, pénétré des vérités sublimes qu’ils ont exprimées avec tant d’énergie, passionné pour l’indépendance, & révolté contre toute espèce de tyrannie ; mais, par une suite de ce caractère, me sentant très-incapable de parvenir à la faveur, sous un Gouvernement arbitraire, je m’étois livré de bonne heure à la Philosophie & aux Belles-Lettres. […] Entraîné vers la Tragédie, non-seulement par un penchant irrésistible, mais par un choix médité, par une persuasion intime que nulle espèce d’ouvrage ne peut avoir autant d’influence sur l’esprit public ; j’avois conçu le projet d’introduire, sur la Scène Françoise, les époques célèbres de l’Histoire Moderne, & particulièrement de l’Histoire Nationale ; d’attacher à des passions, à des événemens tragiques, un grand intérêt politique, un grand but moral. […] Ne sont-ce point des Gens de Lettres qui ont tonné contre la superstition, contre le fanatisme, & contre nos loix criminelles, & contre les injustices des Tribunaux, & contre les jugemens par commission, & contre les Lettres de Cachet, & contre la corvée, & contre les déprédations du fisc, & contre tous les abus qui ont abâtardi les Nations, & dégradé l’espèce humaine ?

210. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Ces auxiliaires généreux ou sentinelles avancées des tribunaux ordinaires, qu’ils éclaireraient et soulageraient en prévenant bien des désordres, seraient les appuis familiers et invisibles, les anges gardiens temporels des faibles, l’espoir des opprimés, et l’effroi des oppresseurs les plus cauteleux de toute espèce, qui n’échapperaient pas à la verge ailée, preste et prochaine de leurs satires aussi facilement qu’ils échappent au glaive lent, formaliste et éloigné de la justice, surtout lorsqu’ils n’ont à faire qu’à d’obscurs et malheureux plaignants, non-seulement dont ils étouffent la voix, mais dont on les a vus même, à force de sacrifices et de séduction, ou d’effronterie, et de ruses de chicane, obtenir encore réparation. L’utilité de légitimer et bien organiser cette justice intermédiaire qui n’aurait d’action que sur les justiciables de l’opinion, qui n’appellerait sur eux que la peine intermédiaire aussi de la honte et du ridicule (et tout au plus de la surveillance spéciale du ministère public qui, même dans les cas d’une certaine gravité, bornerait là son intervention, en vertu d’un pouvoir discrétionnaire ad hoc), et ferait alors concourir efficacement à la réforme ce puissant et précieux moyen de répression, dont toutefois, ainsi que je viens d’en faire le vœu, il ne serait plus fait d’application inconsidérée aux écarts et défauts légers qui n’excluent point l’honneur ou la droiture de l’âme ; l’utilité, dis-je, de cette sorte de tribunal correctionnel de première instance, qui ne décernerait ses peines morales que pour en prévenir d’afflictives et plus graves, me parait frappante dans ce temps de perversité et de dépravation générale où tant d’hypocrites de toute espèce que la loi ne peut atteindre, serpentent long-temps dans la société, et rusent paisiblement, font, comme on dit, tout juste ce qu’il faut faire pour ne pas être pendus, et deviennent ainsi des scélérats endurcis ; dans ce temps où les tribunaux existants, encombrés de coupables, suffisent à peine, et seront bientôt obligés, s’ils ne le sont pas encore, de fléchir, de fermer les yeux souvent, ou tolérer les désordres, par l’impossibilité d’en juger et punir tous les auteurs, dont un grand nombre, leur repentir, l’abîme de regrets et de douleur où on les voit plongés après leur condamnation, ne permet pas d’en douter, dont un grand nombre, dis-je, ne sont arrivés au point d’avoir encouru les peines les plus graves et infamantes, que pour n’avoir pas été arrêtés dans la route du crime, ou par l’effet, ou par la crainte d’un premier et moindre châtiment plus difficile à éviter. […] En présence d’institutions de toute espèce et pour tout besoin, organisées avec un soin scrupuleux, suivant toutes les règles de la prudence, dont les maîtres et sous-maîtres sont choisis par des supérieurs qui ont passé par tous les grades, subi eux-mêmes toutes les épreuves, les concours, les examens sévères sur les études et la capacité, sur les principes et la moralité, épreuves qu’ils font subir aux aspirants avant de leur accorder le droit d’instruire et former les autres, droit qui encore n’est que la faculté de transmettre avec une autorité respectable à leurs élèves ou disciples soumis, obligés de les écouter, des préceptes ou des leçons dès long-temps préparées et approuvées, déclarées classiques, après avoir été épurées au creuset de la sagesse et de l’expérience ; en présence de semblables institutions, dis-je, et de tels instituteurs, je vois une confusion de professeurs, auteurs, acteurs et actrices, ou maîtres et maîtresses, d’une institution différente, isolés, éparpillés, aventuriers, errants, sans unité, obscurs ou distingués, estimables ou méprisables, licencieux, effrénés, etc., qui ont la plus grande influence sur les mœurs qu’ils font métier de corriger, sans être obligés de prouver qu’ils en ont, et trop souvent sans en avoir ; qui sont sans mission régulière, sans titre ou sans caractère (observez qu’il ne s’agit pas ici d’écrivains qui publient simplement leurs pensées, mais d’instituteurs qui ont des écoles ouvertes dans toute l’Europe, qui appliquent leurs soins presque à tous les genres d’instruction, qui se chargent de l’éducation et de la réforme des deux sexes, des trois âges et de toutes les conditions) ; sans titre, dis-je, sans guide, sous le rapport essentiel, dont la dépendance immédiate est nulle dans l’intérêt des mœurs, qui n’ont que des chefs d’entreprise, ou spéculateurs, traitants, hommes ou femmes, pieux ou impies, croyants ou athées, édifiants ou scandaleux, à qui il suffit surtout d’avoir de l’argent et de l’industrie pour diriger une troupe de comédiens, ou maîtres de cette école, choisis comme eux ; qui, étrangers au grand corps constitué centre de l’instruction et de l’éducation publiques, et sans être astreints à aucune de ses plus importantes formes de garantie, jouissent également du droit d’instruire et de former ou réformer, en transmettant, non en maîtres, avec une autorité respectable, des préceptes ou leçons dès long-temps préparées et approuvées, mais en sujets tremblants, des leçons toutes nouvelles et hasardées pour la plupart ; non à des élèves soumis et obligés de les écouter, mais à des disciples-juges auxquels ils sont obligés, au contraire, de soumettre et préceptes et leçons, et leurs personnes mêmes, qui sont tous sifflés ou applaudis, rejetés ou admis, selon le goût et le bon plaisir des écoliers.

211. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Boursaut pour conjurer l’orage chanta aussi la Palinodie ; il écrivit à l’Archevêque de Paris, une grande lettre qui se trouve au second Tome du Recueil de ses Lettres, mêlée à je ne sçai combien de galanteries & de folies de toute espece ; assemblage ridicule qu’un comédien est seul capable de faire. […] Personne encore ne les a apperçus ; mais on le prouve par ce grave dicton qu’on a mis sur le portail : Castigat ridendo mores, que le fameux Arlequin Dominique obtint d’une autre espece d’Arlequin, le fameux Santeuil par une foule d’arlequinades qu’il alla faire avec son habit & son masque, dans la cellule du Poëte Victorin, comme on le voit dans le Santoliana que Dominique fit prendre pour enseigne à sa troupe. […] Pour marquer sa reconnaissance à l’Empereur, il fit bâtir, non à Jérusalem, il n’auroit-osé, mais à Berite, ville de Syrie un théatre & un amphithéatre, donna des concerts de musique, espece d’opéra où parurent 1400 hommes, partagés en deux troupes qui donnerent l’affreux spectacle d’un combat si sanglant qu’il n’y en resta aucun en vie.

212. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

C’étoit une espece d’impromptu sur un canevas, comme à la comédie Italienne. […] Des ribauds, en blanche chemise, agacer par leur beauté, liesse & gayeté, des animaux de toute espece marcher en procession, des enfans jouter dans un tournois, des Dames cajoler des beaux cœurs, le grand guet faire la garde ; toute la ville baler, danser, se déguiser, &c. […] Quelques Interprêtes prétendent, après le Texte Hebreu, qu’ils y employerent des parfums précieux de toute espece, préparés avec beaucoup d’art : mais le grand nombre d’après la Vulgate conserve l’idée de Courtisanne, qui est très-juste ; car il est vrai que les personnes de mauvaise vie usent de beaucoup d’odeurs, & des plus exquises, soit parce qu’elles favorisent la molesse & la sensualité, soit parce qu’elles empêchent de sentir les mauvaises odeurs, la mauvaise haleine qu’on contracte par la débauche ; ce qui a fait dire à Martial, il y a du mistère dans les parfums que vous portez, Non bene semper olet, qui bene semper olet.

213. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Qu’on juge par cette énorme dépense de l’espece d’yvresse où jette l’amour des spectacles, & la fureur du luxe. […] Les Péruviennes avoient une composition, une espece de pâte fort blanche, dont elles se faisoient un masque, qu’elles laissoient plusieurs jours sur le visage ; cette pâte se détachoit elle même, & rendoit le tein plus délicat & plus fleuri. […] La plus probable est celle-ci : Les herbes, les drogues de Medée, les eaux de Jouvence, qui rajeunissent, ne sont que le fard dont se servent les femmes, pour donner à leurs cheveux, à leurs yeux, à leur peau, des couleurs vives, pour remplir les creux des rides, & répandre un air de fraîcheur & de jeunesse : c’est une espece d’enchantement, on fait venir des pays les plus éloignés, les drogues, les liqueurs, les pommades, les essences, les pâtes, &c. le secret ne réussit pourtant pas toujours : bien loin d’embellir, ordinairement il tue la beauté, en rendant plus laides celles qui s’en servent.

214. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Les premiers Poëtes dramatiques, dit-il, n’étoient pas regardés à Athènes, & ne se regardoient pas eux-mêmes comme des gens stériles, uniquement faits pour amuser le public ; c’étoit une espèce de Magistrats, de Censeurs, chargés de conserver les bonnes mœurs par la représentation théatrale, de calmer les passions par la terreur & la pitié, & de corriger des moindres défauts par le ridicule (c’est beaucoup donner à ce peuple, le plus corrompu & le plus frivole). […] Cet homme célèbre, qui pense bien quand il pense par lui-même, pour mettre à profit la lecture & l’étude immense des Casuistes, qu’il fit toute sa vie, à l’imitation d’Escobar, qui, quoique très-exact dans ce qu’il donne de son fonds, s’est acquis une réputation de relâchement qui a passé en proverbe, parce qu’il a traité d’une maniere problématique les questions de morale, rapportant les raisons & les autorités pour & contre, & abandonnant chacun à sa conscience sur le parti qu’il doit prendre, Diana a fait une espèce de répertoire de toutes les opinions des Théologiens, même les plus relâchés, & de toutes les preuves qui peuvent les étayer, ce qui répand sur tout un ait d’incertitude, & un ton de scepticisme ou de probabilisme dangereux, & d’autant plus dangereux qu’il est partisan de la probabilité, & décide en conséquence contre son propre sentiment sur l’opinion de quelque Docteur. […] Dans le nombre infini de Casuistes qui ont écrit depuis deux siecles, dans la foule immense de distinctions & de subtilités qui font de leur doctrine une espèce de labyrinte, il ne seroit pas étonnant que quelqu’un fût favorable.

215. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Cet ouvrage inestimable, traité entièrement à la pointe du pinceau, mais avec tant de délicatesse que ce n’est qu’avec une Loupe qu’on peut juger de la longueur et de la délicatesse du travail : cet ouvrage, dis-je, est déjà convoité par les amateurs Anglais ; mais la France n’a-t-elle pas un espèce de droit de réclamer la préférence, puisque cette miniature est la copie de la Chasteté de Joseph ee de la galerie de Dresde, Tableau de Carlo Cignani, l’un des plus beaux et des plus rares sans contredit de cette magnifique collection. […] Vous y faites une espèce d’éloge des femmes pour encourager les Rois à les faire égorger ; votre haine pour les pauvres Dames se manifeste si fort, qu’on peut vous appliquer la fable du Renard qui pour se défaire du Loup son ennemi assure au Lion que le meilleur remède pour le rhumatisme est la peau de cet Animal. […] il faut être un Philosophe de leur espèce pour se rappeler le bon parti qu’on peut tirer des femmes.

216. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Grégoire de Nazianze a composé plusieurs poèmes et des espèces de tragédies. […] C’est une espèce de capitulation qu’ils font avec la vertu. […] Les Saints et Dieu même l’ont fait : le livre de Job et le Cantique des Cantiques sont des espèces de drames qu’on n’a jamais joués, qu’on n’oserait jouer, et qui ne furent pas composés pour être joués.

217. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

« Sors que vous êtes, je représente un furieux. » Mais sans rechercher d'autres preuves de l'usage religieux des Tragédies et des Comédies, il leur faut attribuer toute la superstition des autres Spectacles ; Car quand les Auteurs écrivent que les Jeux de Théâtre étaient donnés au peuple par les Magistrats, et qu'ils n'en désignent point quelque espèce particulière, il y faut presque toujours comprendre les représentations des Poèmes Dramatiques, qui n'en furent guère séparées dans les derniers temps, et les témoignages des bons Auteurs que nous rapporterons dans la suite de cette Dissertation, autoriseront encore ces vérités.

218. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Car j’avoue que ce n’est ni un de mes amis, ni une personne de qualité, ni une espèce de défi (discours d’Auteurs si rebattus dans les Préfaces) qui m’ont engagé à ce travail.

219. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

dans ce genre de littérature commencèrent par une espèce de combat d’émulation, à qui d’entr’eux réussirait le mieux.

220. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

J’avoue donc que je ne connais aucun expédient qui soit absolument bon et sûr pour y parvenir ; cependant pour éviter toute espèce de reproche, je dirai librement mon sentiment, ou, pour mieux dire, je proposerai ce qui m’en paraît de plus simple, de plus naturel et de plus aisé ; le voici.

221. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

C’est dites-vous, un plaisir d’y voir les passions naïvement bien représentées, ce plaisir vient de la sympathie et du rapport qui est entre les secrets mouvements de votre cœur, et ceux de ces personnages où vous vous voyez comme dans un miroir, Il semble même qu’ils soient les objets, et que vous en représentiez les espèces, car vous pleurez avec eux dans les disgrâces, vous combattez, vous surmontez, vous jouissez avec eux : les craintes, les espérances, les joies vous sont communes ; vous êtes d’esprit et d’affection dans tous leurs accidents.

222. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Sa mere, Marguerite de Montmorenci, Princesse de Condé, plus belle peut-être, mais moins séduisante & moins remuante que sa fille, avoit fait une espece de prologue, par les amours de Henri IV. […] Deux Princesses de Condé soutiennent une espece de siége à Montrond : mais, ne se sentant pas assez fortes, elles s’enfuirent à travers champ, traverserent plusieurs provinces, & enfin vinrent se divertir à Bordeaux, où le Parlement & les Jurats leur donnerent le bal & la comédie, & jouerent eux-mêmes une farce singuliere. […] Tous les navires furent garnis de rubans, les banderoles, les pavillons, espece de rubans flottans au gré des vents, les violons, les sauteurs, l’artillerie, firent une saturnale maritime aussi comique que celle de Bourges. […] Dans cette guerre de Hollande, également célebre par les succès & par les revers, espece de jeu bisarre, de flux & de reflux, les premiers jours de la campagne furent marqués par des victoires, les derniers par des désastres : ce fut un voyage de quelques mois, où on ne fit qu’aller & venir ; les armées françoises allerent comme un torrent jusqu’aux portes d’Amsterdam ; on lâcha les écluses, & les eaux de la mer les repousserent jusqu’en France.

223. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

On y trouve des armes de toute espece pour combattre avec succès les Apologistes de la Danse & de la Musique voluptueuse. […] « Une espece de Philosophe, où pour se servir des termes de M. […] En voici un de cette espece sur la matiere des Spectacles. […] C’est une espece de Roman Epistolaire, dont le principal personnage est une Comédienne. […] C’est une espece de controverse amusante & liée avec beaucoup d’art sur les objets les plus importans de notre Morale.

224. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Il y avoit encore une espece de Farce nommée Planipedia, & l’Acteur qui y jouoit s’appelloit Planipes, parce qu’il y jouoit sans brodequin. […] Pompée dont le principal dessein étoit d’élever un Théâtre, & non pas un Temple, plus occupé de plaire au Peuple, que d’honorer la Déesse, voulut que la dedicace de cet Edifice fût solemnisée par des Jeux de toute espece.

225. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Il fit plus, il établit en France une nouvelle espèce de spectacle jusqu’alors inconnu, l’Opéra. […] Ce Ministre, comme l’on voit, a fait plus d’une espèce de maux à la France.

226. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Cela étant supposé comme une vérité constante, nous ne croyons pas qu’on puisse excuser de péché très grief les Religieux, dont il s’agit dans l’espèce proposée : et cela pour plusieurs raisons. […]  » Ce sont les termes du Concile, qui ne doivent pas moins regarder les Religieux que les Religieuses, et qui condamnent encore plus ceux dont il s’agit dans l’espèce proposée ; puisqu’ils sont eux-mêmes les Acteurs de la Comédie.

227. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Ce motif, sans réponse, m’a décidé invariablement : j’ai eu l’honneur de communiquer ma résolution à Monseigneur l’Evêque d’Amiens, & d’en consigner l’engagement irrévocable dans ses mains sacrées : c’est à l’autorité de ses leçons & à l’éloquence de ses vertus que je dois la fin de mon égarement, je lui devois l’hommage de mon retour ; & c’est pour consacrer la solidité de cette espèce d’abjuration, que je l’ai faite sous les yeux de ce grand Prélat si respecté & si chéri : son témoignage saint s’éleveroit contre moi, si j’avois la foiblesse & l’infidélité de rentrer dans la carrière.

228. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Toutes sortes de biens, enseigner la vertu, y exhorter : c’est une espece d’apôtre.

229. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

C’est une espèce de zone torride, dont les habitants, toujours brûlés par le feu de la passion et de l’enthousiasme, ne parlent qu’avec transport des productions de leur climat, à moins qu’ils ne se déclarent avec la même vivacité contre quelque fruit amer à leur jalousie.

230. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Les mœurs des hommes en général sont l’objet naturel de la Comédie qui les critique pour les corriger ; mais il y a pourtant une espèce de mœurs, que la Comédie ne saurait peindre sans se dégrader, et qui n’appartient qu’à la farce ; si l’on savait traiter comme il faut la bonne critique, et distinguer ce qui convient à la farce, on ferait des ouvrages fort utiles à la République.

231. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Ce respect habituel peut bien altérer les mœurs, en quelque façon, il peut porter dans l’âme une espèce d’indifférence sur le sort de la Patrie. […] S’il est contraire aux mœurs des Français, ou s’il répugne de voir sur leur scène les horreurs communes aux Théâtres Anglais, c’est que les crimes de l’espèce de ceux qu’on leur offrirait ne leur sont pas familiers, que l’esprit, toujours ami de la vérité et de la vraisemblance, rejette des images dont le cœur n’est pas capable de se peindre les originaux. […] C’est tout au contraire que cette Pièce favorise leur tour d’esprit, qui est d’aimer et rechercher les idées neuves et singulières. »u S’il était vrai que le Public eût tant de goût pour les idées neuves et singulières, les vôtres sur la Musique Française et sur le spectacle seraient généralement adoptées, et pour réfuter votre opinion il suffirait sans doute de vous montrer le peu de partisans que ces idées ont acquis, mais avec des gens de votre espèce ce n’est pas assez que l’évidence pour les convaincre, il y faut joindre encore le raisonnement. […] La plupart des gens de cette espèce ne font d’ailleurs usage de leur adresse que vis-à-vis de ceux qu’ils connaissent ou timides ou maladroits.

232. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

« Les spectacles sont faits pour le peuple, et c’est par leurs effets sur lui qu’on peut déterminer leurs qualités absolues… Quant à l’espèce des spectacles, c’est nécessairement le plaisir qu’ils donnent, et non leur utilité qui la détermine. […] Il faudrait, s’il est permis de le dire, prendre la fleur de l’espèce humaine pour en former une République qui serait peu nombreuse encore. […] C’est, comme je l’ai dit, de cette dernière espèce de vices que Molière a voulu nous guérir. […] Les femmes faiblement aimées, aiment faiblement à leur tour : l’exemple, le dépit, la séduction, les déterminent à imiter un amant trompeur, un époux dédaigneux ou volage ; et bientôt le dérèglement de part et d’autre, devient une espèce d’émulation. […] Voyez si vous prétendez faire de tous les hommes des Stoïciens, ou des marbres ; les élever au-dessus du soin de perpétuer leur espèce, ou les réduire à n’être plus que des automates multipliants.

233. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Desprez de Boissy 28 : « J’ai considéré de près les disciples de nos Théâtres, ceux qui avaient commencé à les fréquenter avec les dispositions les plus éloignées du vice : j’ai vu, pour l’ordinaire, leurs vertus disparaître, leurs mœurs se corrompre, leurs manières décentes et naturelles se métamorphoser en affectations ridicules, en frivoles compliments, en jargon théâtral, qui les annoncent pour des petits-maîtres, l’espèce la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre. » Il est cependant des Chrétiens qui osent avancer que les Spectacles contribuent beaucoup à former la Jeunesse. […] Car ils m’apprendraient des vérités capables non-seulement de me déterminer, mais de m’inspirer pour ces sortes de divertissements une espèce d’horreur. […] Les inconvénients graves, qui font à juste titre condamner la Comédie et les Comédiens, doivent également résulter de cette espèce d’apprentissage.

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