/ 421
152. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

Si nous cherchons parmi les Modernes de quoi appuyer encore ce sentiment, Rousseau nous dira : « Des fictions la vive liberté, Peint souvent mieux l’austère vérité, Que ne ferait la froideur monacale, D’une lugubre et pesante morale. » Ce n’est pas qu’on prétende ici justifier la Comédie dans toutes ses parties : il est un juste milieu entre deux excès également opposés ; les uns sans aucun examen condamnent absolument ce genre d’écrire comme contraire aux bonnes mœurs.

153. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

On perd par degrés le discernement du juste et de l’injuste ; on accoutume son cœur à tout, on lui apprend le secret de ne rougir de rien ; on le dispose à ne pas condamner des sentiments qu’il a excusés et loués dans les autres.

154. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Un Clerc, quelque crime qu’il eût commis, n’étoit jamais condamné qu’à des peines canoniques, aucune puissance n’avoit droit sur sa vie. Il est pourtant certain que dans les grands crimes l’Eglise dégrade les Clercs & les livre au bras séculier qui les condamne à mort. […] Ce ne sont pas les Moines qui condamnent à mort ni qui l’exécutent, ils ne font que juger de l’hérésie ; c’est la Puissance royale qui est le vrai Tartare, s’il y en a quelqu’un. […] Le Concile de Constance, & Martin V, qui le confirma, ont expressément condamné la doctrine abominable de Jean Petit. […] que faut-il de plus pour condamner la comédie ?

155. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Les ecclésiastiques commettent un délit, envers les lois civiles, à raison de ce refus de sépulture, attendu qu’il ne leur est pas permis de condamner une profession que les diplômes du prince, les lois de l’Etat et les règlements de la police du royaume, ont instituée, protégée et honorée ; ils commettent un autre délit, envers les lois de l’Eglise, attendu que le refus de sépulture ne peut être fait qu’à des excommuniés dénoncés, et que les comédiens ne sont nullement dans cette catégorie.

156. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

de Sénancourt ne pourra pas assurément m’accuser ici d’hypocrisie, et encore moins de chercher à décliner la juridiction ecclésiastique en matière d’excommunication, car on trouvera à la page 154 du livre intitulé des Comédiens et du Clergé, l’indication d’une catégorie assez nombreuse de ceux qui encourent les anathèmes et que l’église réprouve et condamne : on y verra un vaste champ ouvert au Code pénal religieux ; mais au moins le comédien, en se trouvant confondu dans l’immense majorité des pécheurs de chaque catégorie, ne verra pas sa profession spécialement et uniquement frappée de l’animadversion des prêtres ; il aura un sort commun avec tous les autres infracteurs des pratiques de notre religion, et ne subira pas une spécialité outrageante pour avoir exercé une profession dans laquelle il a été institué, soutenu, encouragé et honoré par le prince et par nos lois.

157. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Ce procès bien filé auroit amené des scènes très-vives & très-variées, avec d’autant plus de fondement, que bien loin de condamner brusquement comme on le suppose dans la piece avec une précipitation tout-à-fait opposée à l’équité & à la sagesse du Sénat, on faisoit à Rome une procédure très-longue & très-minutieuse, jusqu’à mettre à la question tous les esclaves des prévenus, plutôt pour les absoudre que pour les punir. […] Rien de plus faux que cette précipitation ; on veut que le crime commis pendant la nuit, soit prouvé, jugé, condamné, & le châtiment exécuté avant le lever du soleil : Au milieu de son cours la nuit n’est point encore : La vengeance des Dieux doit précéder l’aurore. […] Non ; je doute que l’Auteur en sache assez pour cela ; mais du moins ces cinq ans accordés pour revenir contre des engagemens mal contractés, font bien voir combien l’Eglise condamne les professions forcées. 5.° Les Vestales gardoient le feu sacré chacune à son tour, & pour une plus grande sûreté elles se relevoient d’heure en heure, comme font (sans comparaison) les filles du Saint Sacrement, qui d’heure en heure vont faire l’amendé honorable, ce qui renverse tout le nœud de la piece. […] comment de si bon matin, à la pointe du jour, se trouve-t-il un monde infini, & des troupes de soldats pour garder le Temple, qui cependant demeurent immobiles, en voyant le sacrilège y entrer, insulter les Dieux, troubler l’ordre de la justice & l’exécution d’un arrêt du Sénat, & enlever une Vestale condamnée.

158. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

C’est pourquoi elle condamne les Comédiens, & croit par-là déffendre assez la Comédie.

159. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Platon les condamne hautement.

160. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Nous vous enjoignons (ajoute-t-il plus bas) de détruire et d’arracher cette mauvaise coutume, qui est un véritable abus, afin que la sainteté des Eglises ne soit point violée par ces jeux profanes et indécents. » Mais il n’y a point de preuve plus puissante pour établir cette vérité, qu’on pèche grièvement lorsqu’on danse dans quelque lieu Saint ; que ce qui est marqué dans un Canon de ceux qu’on nomme Pénitentiaux, qui condamne à trois ans de pénitence, celui qui aurait commis cette irrévérence, que de danser seulement devant l’Eglise.

161. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Son zèle à condamner les fêtes & les spectacles donnés pour l’inauguration de la statue de l’Impératrice Eudoxie, lui attira la haine implacable qui le pour-suivit, la basse injustice des Prélats courtisans qui le proscrivirent, & les horribles persécutions qui en firent un Martyr. […] Ceux qui feignent de pareilles horreurs sont dignes de mille morts, d’oser mettre sons les yeux ce que toutes les loix condamnent. […] Est ce nous qui renversons les loix qui ont condamné tous ces crimes ?

162. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

En tout cas les Souverains la permettent : & ici, mon Pere m’y amene, ou ma Parente Madame de *** que l’Auteur lui-même, s’il la connoissoit, n’oseroit condamner d’une vie peu Chrêtienne : aussi n’y peut-il pas être grand mal ; car je ne vois nulle part dans la lettre, que la Comedie soit qualifiée de pêché mortel.

163. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Le mot d’Empire par lequel vous exprimez la conduite future de votre Archevêque, fait voir que vous n’êtes guère accoutumés au langage ni de l’Ecriture ni de l’Eglise, n’y ayant rien dans l’une et dans l’autre qui soit davantage condamné dans un Evêque, que cet Esprit de domination et d’Empire avec lequel il voudrait gouverner les âmes que Jésus Christ a mises en liberté.

164. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Si, malgré ce petit ouvrage, que l’on peut regarder, ainsi que tous ceux qui l’ont précédé, comme une nouvelle promulgation de la loi qui les condamne, comme un nouvel anathème et une nouvelle malédiction lancée contre eux, les loges et le parterre continuent à regorger de spectateurs, toujours est-il vrai que les principes qui y sont développés engageront quelques personnes à abandonner la résolution qu’elles avaient formée d’y aller, feront prendre à quelques autres la résolution de ne jamais y aller, en en éloigneront d’autres encore qui avaient contracté l’habitude d’y aller.

165. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Matthieu, qu’un serviteur qui n’avait point employé son talent de crainte de le perdre, fut condamné de son maître ; son maître lui dit : Je ne vous avais pas commandé de tirer du profit de votre talent, mais de le distribuer : Erogatorem te posueram, non exactorem ; quare non dedisti pecuniam meam, et cum usuris exegissem eam ?

166. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Les génies Français formés par eux appellent du fond de l’Europe les Étrangers qui viennent s’instruire chez nous, ce qui contribue à l’abondance de Paris : nos pauvres sont nourris du produit de ces ouvrages, qui nous soumettent jusqu’aux nations qui nous haïssent : tout bien pesé, il faut être ennemi de sa patrie pour condamner nos Spectacles.

167. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

Je n’en dirai pas d’avantage, parce que si je voulais expliquer les raisons qui me forcent à rejeter l’Ecole des Maris, je serais obligé de rappeller les endroits les plus dangereux de cette Pièce ; et je ne crois pas qu’il me convienne de faire revivre des idées que je condamne.

168. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

quelle est une cause qui protege la dépravation & l’irréligion, qui condamne la religion & la vertu ? […] Ses écrits condamnent sa conduite, & sa conduite dément ses écrits. […] Avec de tels sentimens on est fait pour aimer, louer, protéger, enrichit le théatre, mépriser & traiter de Tartuffe les Ministres de Dieu qui le condamnent. […]     J’ai condamné ces spectacles d’horreur, Bal, Opéra, Redoute, Comédie.

169. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Quoique l’Église ait toûjours condamné la comédie, on ne voit point qu’à Nicée, à Ephese, à Constantinople, à Carthage, à Trente, elle ait fait fermer les théatres. […]  39.) un fort bon extrait du livre Espagnol qui condamne le théatre. […]  24.) il condamne absolument tous les spectacles pendant le carême, & en tout temps toutes les pieces où l’on mêle des choses saintes, comme une vraie profanation, per la indiguidad dellos é indevota disposition de los ojentes, por el inconveniente de mesclar entrameles profanos con historias sagrados. […] Si l’Auteur l’entend ainsi, il croit donc que le Sénat, le peuple Romain, les Conciles, les Pères, l’Église Catholique, qui condamnent les spectacles, sont des athées, des bêtes féroces, qui vivent sans société, sans religion.

170. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Basile l’a condamnée, S. […] L’Empereur Théodose condamna les bouffons et les farceurs aux bêtes farouches ; et August et Marc Aurèle, tous païens qu’ils étaient, les faisaient mourir, ou les envoyaient en exil. […] Remarquez qu’il ne dit pas celui qui parle à une femme, ou qui se familiarise avec elle : mais seulement qui la regarde ; et c’est pour ce sujet qu’il ordonne ensuite de nous arracher les yeux, si leurs regards portent le péché dans nos cœurs, et il est si dangereux de voir une femme vêtue de la sorte, que Dieu, pour nous empêcher de tomber dans le désir qu’il condamne, a eu la bonté dans l’Ecriture d’en faire un commandement, d’en détourner nos yeuxEccles. […] Vous n’ignorez pas que l’homme ne naît que pour mourir, que le premier pas qu’il fait dans la vie, est la première démarche qui le conduit au tombeau ; il est coupable et condamné à la mort dès qu’il commence de vivre ; la sentence est déjà prononcée, mais l’exécution en est différée autant qu’il plaît au souverain Juge, sans que le criminel en ait la connaissance : voilà votre condition et la mienne, c’est pourquoi, si nous sommes sages, nous ne devons pas nous assurer d’un seul moment.

171. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Il semble d'abord, dans la précision métaphysique, que la religion ne condamne pas tant le plaisir que l'abus et l'excès du plaisir, et que si on pouvait les séparer, comme fait le spectacle, en le détournant sur des objets fabuleux et sans conséquence, le plaisir de la passion n'aurait rien de mauvais. […] Est-ce qu'à faire peur on veut vous condamner ? […] A ce brillant éclat votre rang vous condamne. […] Si favorablement prévenu, si délicieusement affecté, condamnera-t-il dans l'occasion ce qu'il vient d'applaudir, discernera-t-il le corps d'avec masque, ne prendra-t-il pas les vices pour des vertus ?

172. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il les fait pourtant ces noires reflexions ; &, par une contradiction singuliere ou plutôt ordinaire à l’erreur, il rapporte les mêmes choses qui condamnent la Scène, & insiste avec force, comme s’il vouloit en éloigner. […] Comment condamner ce qu’on respecte, & résister au penchant qui entraîne, quand la route est ouverte par des guides qu’on doit honorer. […] Entre les hommes, l’indigence condamne les uns au travail, tandis que d’autres dans l’abondance s’engraissent de la peine & de la sueur des premiers. […] Brydonne, offre des particularités théatrales intéressante : il menace la toilette & la tête des Dames des ravages de l’Electricité, il condamne les chapeaux à fil d’or & d’argent, il bannit les épingles dont elles font un si grand usage, les rubans, les bas de soie : car les fils d’archal sont les plus puissans conducteurs, & la soie le plus fort repoussant de l’Electricité, qui, selon les principes & les expériences de M. […] Mais, ajoute-t-il, il est d’autres passions que la raison condamne ; parmi celles-ci, il en est qui ont quelque chose d’horrible, on peut les mettre sur la scene pour en donner horreur, comme les Lacédémoniens montroient à leurs enfans des esclaves ivres qu’ils faisoient même enivrer à dessein pour leur donner des leçons de sobriété.

173. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Ne condamnons pas non plus par l’exemple de Mr.  […] Un Rigoriste ne manquera pas de me dire que dès que l’Eglise condamne une profession c’est un crime que de l’exercer. […] Or la scène s’est purgée des reproches qui l’avaient fait condamner, il est donc permis d’y monter et je ne sais si je ne puis pas à mon tour reprocher un scrupule indiscret, un orgueil très peu chrétien ou même de l’inhumanité à ceux qui par leurs décisions particulières, donnent aux décrets de l’Eglise une extension qu’ils n’ont pas. […] Quiconque connaît les inconvénients de cette profession, doit donc bien se garder de la prendre, puisqu’elle expose à des tentations auxquelles il est très difficile de résister, puisque la prudence semble autoriser ce que la Religion condamne. […] On cessera de condamner si sévèrement l’amour propre, quand on saura le distinguer de l’orgueil et de la vanité.

174. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

S’il y avait tant de mal, les Papes dans l’Eglise et les Princes dans leurs Etats, en auraient condamné l’usage ? […] qui les condamnent, ne voulant pas que personne contribue à leur subsistance, et déclarent que c’est un très grand péché.

175. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

ce signe de sainteté et de recueillement, ce signe de pénitence vous condamne.

176. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Elisabeth qui pendant le règne de sa sœur avoit résisté à tous les efforts qu’on avoit fait pour l’en rendre, devoit tout craindre de la persécution d’un mari dont elle connoissoit le zèle impérieux ; d’ailleurs elle ne pouvoit s’en faire sans reconnoître l’autorité du Pape qui l’avoit condamnée déshonorer son père & sa mère, réprouver leur mariage, & avouer sa bâtardise ; & quel mépris n’auroit-on pas eu pour elle, il lui falloit même une dispense de Rome pour épouser son beau-frère. […] Carlos n’hésita plus, il prit ses mesures pour s’évader secrétement, mais il fut découvert & arrêté ; on lui fit le procès par ordre de son père ; il fut condamné comme désobéissant, hérétique & rebelle. […] L’arrêt qui condamna cette Reine infortunée à la mort, prit pour prétexte une prétendue conspiration contre l’Etat qui ne fut jamais ; mais sa prison n’eut pas même de prétexte ; on dit d’abord qu’il falloit punir les crimes que Marie avoit commis en Ecosse, mais on ne le dit pas deux fois : ces crimes vrais ou faux n’avoient pas été commis sur les terres d’Elisabeth, ne la regardoient pas, & Marie n’étoit pas sa sujette, elle étoit même Souveraine, & n’avoit à rendre compte qu’à Dieu de ses actions. On n’avoit donc aucune juridiction sur elle, aucun droit de l’arrêter, de lui faire le procès, de la condamner, de la punir. […] Elle pleure, elle crie, elle est inconsolable, elle prend le deuil & s’enferme pendant trois jours sans voir personne, elle fit faire de magnifiques funérailles, ordonna à ses Ambassadeurs dans toutes les Cours d’y témoigner sa douleur, en fit faire des excuses au Roi d’Ecosse fils de Marie, & au Roi de France son beau-frère, fit mettre en prison le Secrétaire d’Etat qui avoit fait exécuter ses ordres ; il fut condamné à l’amende & à une prison de plusieurs années ; peine légère s’il étoit coupable d’un rigicide, il subit sa peine en riant, sortit le lendemain de prison, l’amende lui fut restituée.

177. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

L'Eglise a-t-elle condamné les spectacles plus sévèrement les Dimanches, et les Fêtes, que les autres jours ?

178. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

Les immodesties des tableaux sont condamnées par tous les passages, où sont rejetées en général les choses déshonnêtes : il en est de même des représentations du théâtre.

179. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

« Je veux bien, dit d’Aubignac, qu’en cet endroit, saint Thomas parle des histrions au sens des derniers siècles, et qu’il comprenne sous ce nom les acteurs des poèmes dramatiques ; Car, si l’on n’entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l’on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer. »

180. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Rome a toujours condamné ces coutumes barbares, aussi-bien que le duel & les épreuves : Il y eut toujours dans les Rites de l’Eglise Romaine, malgré tous les troubles & tous les scandales, plus de décence, & plus de gravité qu’ailleurs. […] On s’enivroit du gros vin, de Brie ; on s’enivre avec des liqueurs, l’ivresse n’est pas moins dangéreuse : au reste l’Eglise ne condamne pas moins le théatre que la fete de l’âne, on ne doit pas plus s’élever contre ces anathêmes lancés de tous les tems, sur le théatre, que contre les défenses qu’elle fit des prophanations de nos temples. […] Voltaire qui en a souvent prononcé d’un aussi grand poids, a su se faire croire de ses partisans, fait lui-même fort peu de cas de ces garans : quiconque, dit-il, a un peu lu sait que la Reine Elisabeth avoit alors 68 ans, que le Comte d’Essex fut coupable d’une révolte ouverte, fondée sur le déclin même de l’âge de la Reine, & l’espérance de profiter du délire de sa puissance ; qu’il fut enfin condamné par les Pairs, lui & ses complices. […] On lui fait solemnellement le procès, & comme on ne fut pas assez puissant pour le prendre, on le condamna par contumace, on l’exécuta en effigie. […] Les Jansenistes n’ont commencé à parler de théatre, que dans le tems de Nicole & de Racine, après la mort de Mazarin, qui d’ailleurs les laissoit fort tranquilles ; il est vrai que les Sinodes & les Ministres protestants, Port Royal, & les Ecrivains Jansenistes, ont condamné la comédie, & ils ont raison.

181. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Tous nos poëtes comiques ont eu pour elles le respect, (le foible, le vice de la Nation ;) on le prouve par l’exemple de Moliere, Regnard, Dufreni, Destouches, & de tous en un mot ; ils ont ; sans exception, respecté (flatté, idolâtré) le sexe ; il n’ont mis sur la scéne que des défauts legers, qu’elles-mêmes condamnent, ou s’ils en ont mis de considérables, ils les ont excusés ; témoins l’Ecole des Femmes, George-Dandin ; mais ils ont toujours loué, exagéré, adoré, leur beauté, prêché leur liberté, leur indépendance, dévoué au ridicule les peres, les maris, les tuteurs difficiles, pouvoient ils manquer d’obtenir leurs suffrages ? […] L’infidélité partout condamnée, n’est qu’un jeu au théatre, un honneur dans Amphitrion, un tour d’adresse dans George Dandin, par-tout un goût pardonnable : le chagrin des maris trompés, leur vigilance, & leur zèle un vrai ridicule ; le grand Moliere en a été la victime, & le modéle ; il n’a pû vivre avec sa femme, malgré les plus basses satisfactions, & il le méritoit aussi peu qu’elle, quoiqu’à tous égards actrice complette. […] Ce silence, & cet entortillage sont très reprehensibles ; on ne doit pas être neutre, on doit condamner hautement des choses si contraires aux bonnes mœurs. […] Qu’est-ce qu’un ver de terre, qui s’éleve contre le Tout-puissant, & ose condamner la sagesse infinie ? […] Le théatre en profite, & n’en est que plus accrédité, par une conduite bizarre & scandaleuse, qui pratique ce qu’elle condamne.

182. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Les femmes autrefois ne paroissoient jamais sur le Théâtre, c’étoit des hommes déguisés qui jouoient les rolles de femmes : ce déguisement est condamné dans l’Ecriture, & Saint Cyprien fait l’application1 aux Comédiens de cette condamnation générale. […] Il faut donc s’interdire l’entrée des Temples, si l’on condamne la Comedie en considération des rencontres & des entre-vûes périlleuses. […] Je n’approuve pas ceux qui vont à l’Eglise à l’heure où ils sçavent qu’ils y trouveront les personnes qui sont pour eux une pierre de scandale : combien plus doit-on condamner la fréquentation des Spectacles, où l’assemblée est bien plus brillante que dans aucune Eglise, où l’on voit ce qu’il y a de plus libre & de plus vain dans la Capitale du Royaume ; grand nombre de personnes qui n’entrent jamais dans aucune Eglise, parce qu’elles vivent sans Religion : dans quelles dispositions de cœur ces sortes de personnes vont-elles se placer dans les Loges ?

183. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 107 M. de Sénancourt éprouverait une jouissance jésuitique, s’il réussissait à faire condamner l’auteur du livre des Comédiens et du Clergé. […] Page 165 La loi de tendance ferait condamner celui-là même qu’on voudrait accuser d’avoir voulu voler les tours de Notre-Dame. […] Page 201 Les vérités légales en matière de religion devenant lois d’Etat, condamnent à mort quiconque ose nier de pareilles vérités.

184. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Si l’on m’objecte que dans la farce il y a des mots un peu libres, et de mauvaise édification qui fait que l’on condamne la Comédie, je réponds que c’est être ignorant Logicien, en ce que l’une n’est pas de l’essence de l’autre, et qu’étant deux actions différentes et séparées elles n’ont aucune analogie entre elles, et que tel aimera l’une, qui haïra l’autre, outre que s’il se dit quelques rencontres ou pointes d’esprit qui soient facétieuses, les termes en sont ambigus, et n’ont aucun sens qui puisse blesser les chastes oreilles ; Ce n’est pas que je ne souhaitasse qu’elle fût abolie, pour le peu de satisfaction que les honnêtes gens y reçoivent, cela obligerait au moins la plupart de nos Prédicateurs et les Ministres de ne quitter pas si souvent le texte de leur Evangile, pour nous étourdir la tête de telles matières, et parler avec plus de modération de la Comédie, et de ceux qui y assistent. […] Quant aux crimes dont il les blâme sans cause, il devrait s’informer mieux de l’état de leur vie, pour en juger avec plus d’équité, et retenir ce torrent d’injures dont il grossit journellement ses prédications, s’il avait été aussi soigneux d’écouter la Comédie pour en connaître la fonction, qu’il a été prompt à la condamner, il aurait vu qu’elle ne produit rien qui puisse blesser la vertu des assistants, ni jeter de mauvaises semences en leurs âmes. […] Il prétend prouver en alléguant l’antiquité, que les Comédiens sont notés d’infamie, selon les lois et constitutions Ecclésiastiques ; j’avoue avec lui que la Comédie à sa naissance, a été condamnée de l’Eglise primitive, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices : Mais comme les temps perfectionnent les hommes, et changent de mal en bien l’être des choses, elle s’est tellement rendue agréable par la pureté de son innocence, qu’il ne lui reste rien pour ajouter à son mérite, et qu’autant qu’elle a été pernicieuse en son principe, elle s’est montrée recommandable en la fleur de son printemps.

185. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Car à quoi aboutira le soin qu’il prendra de nous étaler avec emphase les infamies du Théâtre pendant le règne de l’Idolâtrie, et de répéter fort souvent que l’Eglise ne condamnait la Comédie, qu’à cause qu’on y blasphémait le nom de Dieu, qu’on y voyait des ordures abominables et qu’enfin « les Pères ne condamnaient pas absolument les danses, les chants Page 18. […] Précis des principaux chefs qui condamnent l’Auteur.

186. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Les Acteurs y paraissaient vêtus honnêtement, selon ce qu'ils représentaient, et ne faisaient aucune posture ni grimaces indignes du sujet, ni que l'on pût condamner d'impudence.

187. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XI. Si on a raison d’alléguer les lois en faveur de la comédie. » pp. 46-48

 ; c’est pourquoi elle condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie : la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante : on prive des Sacrementsm et à la vie et à la mort ceux qui jouent la comédie s’ils ne renoncent à leur artRit. de Paris, p.108.114.

188. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Ces principes, commencent-ils à dire, condamnent avec justice ceux en qui l’assistance aux Spectacles a dégénéré en habitude ; mais ils n’ont point d’application à ceux qui n’y vont que rarement, une fois en passant, & par pure complaisance.

189. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Augustin, et par conséquent plus voisins des apôtres, et ils jugeaient ces divertissements si contraires au christianisme, qu’ils ont fait des livres entiers (Tertul. de Spectaculis, cap. 27.) pour les réprouver et condamner ; et pour montrer qu’ils ne parlaient pas seulement contre les spectacles des païens, où se commettaient des homicides et des impudicités publiques, Tertullien apporte l’objection que vous avez coutume de faire : On n’y fait point de mal, on n’y dit rien qui ne soit honnête, et il répond : Celui qui veut empoisonner son ennemi, ne détrempe pas le poison dans du fiel ou dans du vin d’absinthe, mais dans un bouillon bien assaisonné ou dans du vin délicieux.

190. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

« La Blanque qui sera autorisée par le Magistrat pour le soulagement des mineurs débiteurs et marchands, ne sera condamnée ; mais bien les autres qui ne sont de cette qualité, comme celles qu’on appelle Roues de Fortune, sont défendues. » Censure de ces trois Art.

191. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

De l’aveu de tout le monde, le théatre dès son origine & pendant plus de mille ans, jusqu’à l’Empereur Constantin, a été très-dangereux & très-mauvais, non seulement à cause de l’idolâtrie qui s’y trouvoit souvent mêlée, & dont les Payens ne pouvoient lui faire un crime, mais sur-tout par rapport aux bonnes mœurs, qui y étoient constamment blessées, ce qui l’a toûjours fait condamner par tous les gens de bien, même payens. […] Il y a plus, ceux qui les condamnent sont les plus règlés dans leur conduite, les plus attachés à leur devoir, les plus instruits dans les voies de Dieu ; n’est-il pas plus sûr & plus sage de s’en rapporter à eux ? […] Mais est ce donc là l’unique désordre que Dieu condamne, & l’unique péril que redoute la vertu ? […] On s’assemble, on épluche la vie du prévenu, la matiere fut trouvée abondante, la vie de ses Juges n’en eût pas moins fourni, & aucun d’eux n’auroit pû lui jeter la premiere pierre, s’il eût fallu valoir mieux que lui pour le condamner.

192. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

La Religion ne condamne point une action vicieuse, pour en permettre une autre, et quand l’occasion s’en présente, elle tonne contre tous les divertissements profanes, ainsi que contre les Spectacles. […] Ce scandale n’affecte plus, parce qu’il est en usage ; mais Dieu qui, selon la réflexion de Saint Ambroise, n’est point coutume, mais vérité ; Dieu qui pèse les crimes de ce siècle, comme il a pesé ceux de tous les précédents ; Dieu qui condamne le monde, et tous ceux qui en suivent les maximes, s’élèvera dans sa juste fureur contre le Chrétien qui déshonore le Christianisme, et qui fréquente les assemblées du Démon. […] Les amateurs des Spectacles espèrent-ils donc que vous leur direz un jour, venez mes bien-aimés, venez recevoir des Couronnes immortelles, parce que vous avez plus fréquenté les Théâtres, que mes Temples ; parce que vous vous y êtes remplis des maximes d’un monde que j’ai maudit ; parce que vous y avez enivré vos sens de tout ce que ma loi condamne ; parce que vous y avez cherché tout ce que votre Baptême vous défendait ; parce que vous y avez sacrifié au Démon l’ennemi de mon Eglise, l’ennemi de toute vérité : et vous mes Saints, qui avez pleuré, gémi, crucifié votre chair pour ma gloire et pour mon amour, allez au feu éternel. […] Lisez l’Histoire de l’Eglise, et vous verrez à quelles pénitences on condamnait autrefois celui qui avait assisté aux Spectacles, et vous verrez qu’ils furent toujours regardés par les Chrétiens comme l’école du Démon, et qu’il déclara souvent lui-même, par la bouche des possédés qu’on exorcisait, qu’il s’était emparé de leur esprit, parce qu’il les avait trouvés au Théâtre, c’est-à-dire, dans un lieu qui lui appartenait ; de sorte qu’il n’y a pas lieu de douter que l’Apôtre n’ait voulu parler des Spectacles, lorsqu’il publie qu’on ne peut assister à la table des Démons, et à celle de Jésus-Christ : « Non potestis bibere calicem Domini, et calicem Dæmoniorum.

193. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Qu’on nous donne des piéces que les oreilles chrétiennes puissent entendre : qu’on les représente avec la décence qui convient à des chrétiens : que la vertu y soit peinte avec les graces, le vice avec les traits qui leur sont propres ; on ramenera les spectacles à la fin de leur première institution, & les Loix n’auront plus à condamner des abus qui deshonorent notre siècle, qui font gémir la Religion & la pudeur. […] Ils conviennent eux-mêmes de la nécessité de réformer le Théâtre, & conséquemment ils le condamnent ; & il sera condamnable tant qu’il demeurera dans l’état actuel.

194. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

, n’en puis-je pas dire ce que le célèbre Gerson a dit de l’intempérance dans le manger et le boire, que si elle n’est pas condamnée par un précepte particulier, elle l’est par tout, parce qu’elle les viole tous, et ruine le décalogue entier. […] Substituons donc ces objets sacrés aux profanes, ces chastes délices aux impures, rappelons dans notre mémoire les jugements que Dieu a exercéd dans tous les siècles, soit en punissant les prévaricateurs de ses ordres, soit en récompensant ses fidèles serviteurs, et nous goûterons une consolation merveilleuse, parce que si la Cité de Babylone, mère des fornications de la terre semble prévaloir quelquefois contre Jérusalem la Cité sainte, ce n’est que pour augmenter l’éclat de leur couronne, et se voir condamnée elle-même à des supplices plus horribles avec tous ceux qui ont eu part à sa corruption.

195. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Ses railleries ayant offensé une famille puissante, il fut mis en prison, & ensuite condamné au bannissement. […] Saint Augustin représente aux Romains qu’un de leurs Citoyens a été plus sage que leurs Dieux, puisqu’il a condamné des Spectacles qu’ils avoient établis pour honorer leurs Dieux. […] La Passion des Romains pour les Jeux devint si grande, que dans une famine qui affligea Rome sous Gratien, tandis que pour conserver les Citoyens naturels, on fit sortir tous les Etrangers par une barbarie qu’Ammien, Historien Payen, a condamnée, on conserva trois mille Comédiennes avec tous ceux qui contribuoient aux divertissemens des Théâtres.

196. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

., en parlent très fortement ; que leurs Journalistes de Trevoux depuis soixante ans ont constamment marqué de l’éloignement pour la fréquentation du théâtre, combattu les écrits qui le favorisaient, accueilli ceux qui le condamnaient, témoins ceux de MM. […] « On voit des représentations innocentes : qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée, à qui les maîtres proposent ces exercices pour leur aider à former leur style ou leur action, et leur donner à la fin de l’année quelque honnête relâchement ? […] Il fut représenté sur le théâtre des Jésuites de Rouen, le 10 et 12 août 1750 un ballet moral, intitulé, le Plaisir sage et réglé, que le Parlement de Rouen a condamné au feu par arrêt du 12 février 1762, d’après le compte rendu par M. le Procureur général le 23 janvier précédent.

197. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Faut-il donc condamner toute pitié ? […] Augustin condamnait ce qu’il y a de moins répréhensible au théâtre, ce que l’Auteur et l’Acteur s’applaudissent, comme du chef-d’œuvre de leur art, d’avoir le plus vivement excité la pitié dans la tragédie. […] On applaudit aux combats des Gladiateurs, et on se moque des œuvres de miséricorde ; on entretient la débauche des Comédiens, et on laisse manquer les pauvres du nécessaire ; on blasphème la doctrine de Dieu et on décrie les Prédicateurs qui condamnent cette infamie publique, et on adore ces Dieux prétendus qui se plaisent à des spectacles de théâtre qui déshonorent le corps et l’âme.

198. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Détachons-les donc les unes des autres, et donnons à chacune en particulier tout ce qu’elle peut valoir : La vérité en sera plus glorieuse, et les Danses paraîtront condamnées avec plus de justice. […] Les Païens ont permis les danses ; ce n’est pas la seule faute qu’ils ont faite ; ils ont toléré bien d’autres choses, que la raison nous oblige de condamner. […] S’il ne l’est point, pourquoi le condamne-t-on. […] La Loi d’Angleterre les punit de mort : D’autres peuples les condamnent à une bonne amende, mais sait-on bien en France d’où est venu le nom de masque et ce qu’il signifie ? […] Le respect qu’ils avaient pour les Apôtres, qui étaient du métier de Pécheurs, leur a fait prendre quelque plus grande estime de la Pèche que de la Chasse ; mais pour préférer l’une, ils n’ont pas condamné l’autre.

199. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Et pour cet effet, tâcherons à prouver par bonnes raisons, que celles qu’ils veulent justifier, et auxquelles ils s’emploient et les entretiennent, sont telles ; Et que les raisons qu’ils apportent pour s’en défendre sont frivoles, et nulles : Et que la pure Antiquité en l’Eglise de Dieu les a condamnées comme pernicieuses. […] Ce qu’il condamne et défend au même lieu. […] Comme si, disait-il, il n’y avait pas abondamment de quoi les rédarguer, quand les convoitises de ce siècle sont condamnées. […] Car quand l’homme s’abstient de mal faire par la seule nécessité, la seule convoitise d’un acte infâme est condamnée pour l’action. […] Car s’il n’est permis à aucun de déshonorer un homme illustre et puissant ; et si celui qui le déshonore est tiré en causegs, et condamné par les lois comme auteur d’injures : Combien se rend coupable d’un plus grand crime, celui qui est injurieux à Dieu ?

200. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Un jeune Chevalier est aimé d’une Fée ; après nombre d’incidents, lorsqu’il se croit condamné à rester toute sa vie dans une misérable cabane, & à mourir l’époux d’une vieille assez dégoûtante, il est transporté tout-à-coup au milieu d’un palais magnifique, & dans les bras d’un objet enchanteur : ne voilà-t-il pas du merveilleux ?

201. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

Esprit condamne comme des exercices, où Dieu est ordinairement offensé.

202. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

François de Sales ne condamne pas les danses et les spectacles.

203. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Orosmane en devient jaloux, puis il condamne cette foiblesse, rend justice à Zaïre, & sort pour aller penser une heure aux affaires de l’État. […] Nous devons rendre justice ici pour l’exposition, à un ouvrage que nous avons crû pouvoir condamner dans un autre endroit.

204. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Vous entreprenez beaucoup, quand vous prétendez qu’on doit s’abstenir des danses, des bals, & des comédies : c’est un usage que bien des gens ne condamnent pas, & une ancienne coûtume : pourquoi ne sera-t-il pas permis de la suivre ? […] Quoique absolument parlant nous ne condamnions pas quelques danses qui se font modestement & honnêtement, à l’occasion des mariages, néanmoins il faut avouer que ces assemblées de garçons & de filles produisent presque toujours quelques desordres.

205. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Peut-on envisager la matiére, le but, & les effets des Comedies, & ne pas les condamner ? […] On ne condamneroit pas des assemblées de plaisirs, si elles se faisoient avec retenuë & modestie : mais de la maniere qu’elles se font aujourd’hui, on ne peut que les condamner.

206. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

vous les méprisez, vous les condamnez, & vous allez les voir, les admirer, leur applaudir ! […] On pourroit ajouter une foule d’autres passages sur les objets qui tiennent à celui-ci, sur les maximes de l’Evangile qu’ils proscrivent, sur les vertus qu’ils condamnent, sur les vices qu’ils favorisent, sur la chasteté qui y fait naufrage, sur l’humilité dont il méprise la bassesse, sur la charité dont il éteint les feux, sur la foi dont il affoiblit la soumission, la mortification dont il redoute les rigueurs, la pauvreté dont il abhorre les besoins, la piété dont il desseche l’onction, la patience dont il ne peut souffrir l’égalité, la fidélité conjugale dont il se fait un jeu, en un mot toute la religion dont il renverse jusqu’au fondement ; sur la vengeance dont il allume les fureurs, la vanité dont il exalte les délires, sur le luxe & le faste dont il étale les excès, sur la médisance dont il verse à grands flots le poison, sur l’immodestie des parures dont il présente le modelle, sur le mépris des parens dont il donne des leçons, la jalousie dont il répand le motif & le germe, l’oisiveté à laquelle il consacre tous les temps de la vie, la fourberie dont il enseigne les artifices, l’irréligion dont il seme le goût & les principes, en un mot le corps entier du péché dont il établit puissamment l’empire.

207. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

La médisance est-elle moins condamnée par la loi de Dieu que l’impureté ? […] Ils font voir des défauts qu’on n’avoit point apperçûs, & font juger & condamner ce qu’on avoit pardonné ; ils apprennent à trouver & à répandre le ridicule ; ils familiarisent avec la médisance, si commune & si criminelle, & qui n’en devient que plus agréable par la plaisanterie dont on l’assaisonne. […] votre sensibilité, vos plaintes, votre ressentiment contre ceux qui vous flétrissent, ne condamnent-ils pas votre injustice à flétrir les autres ?

208. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

On aura peut-être tort de me condamner.

209. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Mais quoique la Comédie ne soit pas condamnée dans la sainte Ecriture en termes aussi formels et aussi exprès, que nous voyons que l’adultère, l’idolatrie et l’homicide y sont condamnés, il ne faut pas laisser néanmoins de faire voir aux chrétiens, qu’elle fournit des principes d’où l’on tire sa condamnation par des conséquences qui sont justes et fort naturelles.

210. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

C’est le cardinal de Richelieu, ce célèbre ministre d’état, prince de l’église apostolique et romaine, qui, en accueillant la troupe de bouffons qui venait se fixer à Paris, fit, aux comédiens qui voulaient s’y opposer, cette belle réponse, qu’il ne fallait jamais condamner personne sans l’entendre ; et il usa de son autorité pour faire recevoir cette troupe de bouffons à l’hôtel de Bourgogne.

211. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Il semble qu’il suivrait de là que ce sont les murs et les loges du Théâtre public, les décorations, les habits des Comédiens, les Symphonistes, etc. qui attirent la censure des personnes graves que nous entendons déclamer tous les jours contre les Spectacles, et qu’elles ne condamnent pas la représentation en elle-même, ni la nature des Pièces que l’on représente ; ce qui serait absurde et insoutenable.

212. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

C’est là, je pense, une des principales causes qui, dans les premiers siècles du Christianisme, a engagé les Pères de l’Eglise à proscrire le Théâtre des Payens ; et c’est peut-être par la même raison que de nos jours les personnes pieuses se font un devoir de s’abstenir du Théâtre, et même de le condamner.

213. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

La morale d’Alcuin n’étoit pas goutée au Concile d’Antioche, on y condamna Paul de Samosates, non-seulement à cause de ses hérésies sur la Trinité & sur l’Incarnation, mais encore à cause de son faste, quoique la qualité de Patriarche d’Antioche, & le rang qu’il tenoit à la Cour de Zénobie, parussent l’autoriser à vivre en courtisan. […] Vous courez au tombeau, vous y êtes, & au lieu de vous préparer à l’arrêt qui vous y condamne, vous nourrissez, vous souffrez, vous exhaltez dans les autres la volupté qui vous a perdu ! […] Renaudot sur le père de la Gazette, il a eu la postérité la plus nombreuse dans le nombre infini de feuilles périodiques qui sont comme les branches de cet arbre ; ces conférences en étoient une où il traitoit régulièrement quelque question : dans la conférence 103 il fait l’apologie du fard pour plaïre aux femmes, ce sont les malades les plus utiles, elles le sont fréquemment, leurs maladies sont légères ; il faut plus d’amusement que de science, un Médecin gazetier est le meilleur hypocrate, il prétend prouver que l’usage du fard est légitime, il dit quelque raison pour le condamner, mais si foiblement qu’on voit qu’il n’a pas voulu que soigner les malades : on jugera par ses raisons du caractère de son esprit, & de celui de son siècle. […] condamne avec tous les Auteurs, comme un péché, l’usage & la vanité du fard par les raisons ordinaires & les passages de l’Écriture & des Pères que nous avons cités ; il en ajoute qui lui sont propres, que nous allons examiner.

214. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Je doute fort, je l’avoue de bonne foi, que Jacob pensât à la danse lorsqu’il fit, en mourant, ces fameuses prédictions ; je doute encore que les amateurs de la danse soient assez érudits pour aller chercher un nom dans l’Hébreu, ni assez dévots pour en choisir un par préférence qui condamnât leur exercice. […] Le Christianisme les a toujours sévèrement condamnées. […] On vit quelquefois à Rome les femmes combattre sur l’arène, ce qui dura peu, & fut généralement condamné. […] Les couronnes de fleurs, les parures de la tête, insultent à la couronne d’épines ; la confusion dont on le couvrit en lui ôtant ses habits, condamne la vanité de l’étalage des nôtres.

215. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

La Faculté de Théologie de Paris les condamna, les Papes les défendirent (C. […] quel Prédicateur aurait pu prêcher ce Saint sans condamner la profession, puisqu’il ne s’est sanctifié qu’en y renonçant ? […] Paul les condamne dans la bouche même des laïques, Scurrilitas stultiloquium. […] L’Eglise a toujours condamné ce mélange peu édifiant de la chaire et du théâtre, du caractère de Ministre et des œuvres d’un Comédien.

216. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Ils condamnent dehors ce qu’ils commettent dedans.

217. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Desprez de Boissy donne une nouvelle force aux raisonnemens & aux preuves des Philosophes qui condamnent les Représentations Dramatiques…. […] Ces idées sont fondées sur les principes de la plus exacte philosophie, puisqu’elles ne désapprouvent que ce que la Religion condamne. […] C’est un abus que ce corps respectable des Ministres sacrés a condamné dans tous les temps. […] Il suit delà qu’ils approuvent en certaines hypotheses ce qu’ils condamnent dans la pratique commune. […] Comme ils veulent rester dans leurs erreurs, ils rejettent la vérité qui les condamne ; & ils voudroient qu’elle n’existât pas.

218. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Voici ce que dit Bossuet sur ce point : « Elle (l’Église) condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie ; la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante ; on prive des sacrements, et à la vie et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s’ils ne renoncent à leur art ; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics ; on les exclut des ordre sacrés, comme des personnes Infâmes ; par une suite infaillible, la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] « Le spectacle par lui-même n’est point mauvais, dit Mgr Gousset ; on ne peut donc le condamner d’une manière absolue, mais il est plus ou moins dangereux suivant les circonstances et l’objet des pièces qu’on y joue ; on ne peut donc approuver ceux qui ont l’habitude de le fréquenter : on doit même l’interdire à toutes les personnes pour lesquelles il devient une occasion prochaine de péché mortel. » Suivant les Instructions sur le Rituel de Toulon, fort connues et fort estimées d’ailleurs, « on doit regarder comme occasion prochaine de péché mortel, l’assistance à la comédie, à l’opéra et à tous les spectacles que représentent les comédiens et les bateleurs, et, sans aucune distinction, tous ceux de même espèce qui montent sur le théâtre pour le divertissement public ». […] Il est donc vrai de dire qu’il ne parle que des seuls jeux de théâtre, qui, comme il le dit, sont en quelque manière utiles ou nécessaires au soulagement des peines de la vie, entre lesquels il met les représentations de chasse… Cet ange de l’école n’a donc garde d’enseigner qu’on puisse assister aux comédies dont nous parlons, ni qu’on puisse rien donner à ceux qui les représentent, puisque tout au contraire il les condamne lui-même avec saint Augustin, peu après les paroles qu’objectent les fauteurs de la comédie.

219. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Or moi, pour le débouter de ceste espérance et ne permettre que ce tort vous soit fait, j’ai donné au public ce contre écrit, qui témoignera aux peuples les plus éloignés ce qui est de la vérité, et que cet écrivain doit être condamné pour tel qu’il est, c’est-à-dire pour menteur, imposteur et calomniateur, sans aucune réserve de vergogne. […] [NDE] Le concile d’Ephèse (431) condamne en effet le nestorianisme comme hérésie en affirmant que Jésus-Christ n’a pas deux personnes, mais deux natures en une seule personne. […] D’après l’auteur de la Conviction, les pères de l’Eglise n’ont pas condamné le théâtre en tant que tel, mais ils ont seulement critiqué le théâtre païen de leur temps, contraire aux vérités chrétiennes.

220. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

C'est le comble de l'aveuglement d'imaginer que la nécessité de présenter le crime, qui devrait faire condamner la scène, doive lui servir d'excuse. […] Heureusement ce désordre est rare, et tout le monde le condamne : Bourdaloue sur la scène et Molière en chaire révolteraient également.

221. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

En vérité la plupart de ces sortes d’endroits sont si étranges qu’il n’est pas permis de les mettre en jour pour les condamner même : ils sont si sales qu’on n’ose y toucher. […] Sous cette fameuse République, si un Poète s’avisait d’insinuer quelque chose dans ses Poèmes, qui fût contre la religion ou contre les mœurs, on informait aussitôt de son mauvais procédé, et on le condamnait à de grosses amendes. […] Par conclusion : le Poète condamne le Philosophe à une peine publique à cause de ses singularités. […] Surtout ce juste, comme il plaît au Poète de l’appeler, ayant dit au commencement de son discours que l’on condamnait les gens au fouet pour de pareilles sottises, lorsque le Gouvernement et la discipline étaient en vigueur. […] Ces remontrances d’Eschyle sont de bons mémoires pour faire le procès à bien des Muses : et si le Théâtre Anglais était ici appelé en jugement, Aristophane le condamnerait à être brûlé avec plus de raison qu’il ne mit le feu à l’Ecole de Socrate.

222. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Cet aveu accuse & condamne la témérité de cet Auteur : Habemus confitentem reum. […] Il s’en est déclaré l’Apologiste ; & il a voulu les venger contre ceux qui ont eu de bonnes raisons pour les condamner. […] Cette tradition est poussée jusqu’au dix-septieme siecle par la citation de plusieurs saints & sçavans hommes de chaque siecle, qui ont condamné la Comédie & les Spectacles. […] & Racine ont eu raison de gémir d’avoir passé leur vie dans une occupation condamnée ». […] Il en résulte que ce Protestant étoit persuadé que l’universalité morale de nos Docteurs les condamne.

223. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Il suit de-là que les Auteurs qui travaillent pour le théâtre, quoiqu’on ne puisse les excuser devant Dieu, n’ont toutefois aucune note infamante aux yeux des hommes, parce que ce ne sont pas des mercenaires, au lieu que votre troupe, Mademoiselle, qui joue pour de l’argent, ne peut éviter cette humiliante flétrissure ; c’est une maniere de mort civile à quoi elle est condamnée, & qu’elle subit, en effet, dans toute l’étendue du Royaume.

224. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Ils prouveront que le but de cet art funeste est de faire naître & d’émouvoir les passions dans les ames innocentes ; & d’excuser le crime dans ceux qui y sont livrés : en un mot d’autoriser, & même de canoniser tout ce qui est condamné par l’Evangile.

225. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Sous le poids des écrits, dont il est condamné, Déjà plus d’un Docteur a fait gémir la presse.

226. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Si les peintures immodestes ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, et que pour cette raison on en condamne l’usage, parce qu’on ne les goûte jamais autant qu’une main habile l’a voulu, sans entrer dans l’esprit de l’ouvrier, et sans se mettre en quelque façon dans l’état qu’il a voulu peindre : combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre, où tout paraît effectif : où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion : de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges : et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les passions ?

227. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Nulle autorité, hors de notre gouvernement, n’a le pouvoir ni le droit de blâmer, d’infirmer, de condamner ce qui a été fixé par la loi.

228. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

 » L’on sait quelle est la vie des Comédiens : on sait avec quelle sévérité les Lois civiles et Ecclésiastiques condamnent leur profession.

229. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Le Saint Evêque de Marseille, Salvian, parlant des spectacles, dans le sixième livre qu’il a fait du gouvernement de Dieu, est fort éloigné de les faire passer pour divertissements, puisqu’il les condamne avec tant de chaleur : voici ses propres termes : « Aller aux théâtres, dit ce Saint, est une espèce d’apostasie de la foi, une prévarication mortelle de ses Symboles et célestes Sacrements » : car, de grâce, quelle est la première confession que font les Chrétiens, lorsqu’ils sont admis au Sacrement salutaire du Baptême, si ce n’est dire et protester, qu’ils renoncent au diable, à ses pompes, aux spectacles que tu reconnais et confesses être des œuvres du diable ?

230. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Car j’en ai vu qui en défendaient la citation, justement par la même raison dont d’autres se servaient pour la condamner, qui est que ces vers ont été ordinairement tournés en ridicule, comme représentant un orgueil bas et grossier, d’où les uns concluaient que cette citation était mauvaise et les autres qu’elle était bonne.

231. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Je ne veux point condamner ces Arts que tant de personnes ont si justement loués.

232. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

 ; mais comme on blâmeroit le peintre qui peindroit les bourreaux aimables, élégans, richemens parés : on condamne aussi le poëte qui donne à des scélérats des qualités qui leur concilient la bienveillance du spectateur. […] N’y eût-il que le danger de leur donner l’idée, l’estime, le goût du théâtre, qu’ils ne prendront que trop-tôt dans le monde, la connoissance de la comédie & des Poétes comiques, la familiarité avec ces corrupteurs qu’on devroit plutôt leur arracher : c’en seroit assez pour condamner le dessein & les assertions peu Ecclésiastiques de cet Abbé traducteur. […] Larrey, histoire de Louis XIV, après avoir parlé des prétextes qu’employent les défenseurs du théâtre, ajoute judicieusement : Quoiqu’on puisse dire, on ne purgera jamais assez le théatre, pour que les bonnes mœurs n’y courent point de risque, mais on a beau le condamner, on en sera toujours enchanté. […] Chez les Grecs, il y a des grandes beautés, de détail, dé pensées sortes, des expressions vives, des situations touchantes, du pathétique, si ceux qui ne connoissent les tragédies & les mœurs étrangeres que par des traductions, & sur des oui-dire, les condamnent sans restriction : ils sont comme des aveugles qui diroient qu’une rose n’a point de couleur, parce qu’ils en comptent les épines à taton, dit Voltaire.

233. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

et demeureraient-ils dans un emploi qui est condamné par l’Eglise, s’ils avaient une telle pensée ? […] Ils peuvent donc bien surprendre les Prêtres (qui ne les connaissent pas pour tels qu’ils sont) et ainsi ils peuvent ouïr la Messe, et même fréquenter les Sacrements : mais n’ayant pas la véritable piété dans le cœur, et ne la pouvant avoir, tandis qu’ils persisteront dans cet emploi, qui est condamné par l’Eglise, toutes les actions qu’ils font par une piété apparente, ne peuvent plaire à Dieu. […] Que si des Idolâtres condamnaient ces sortes de gens à une telle ignominie, quoi qu’ils prissent plaisir à leur art et à leur adresse, combien doivent-ils être odieux à Dieu ?

234. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Je n’examine pas sa doctrine, condamnée par le Saint Siege et par plusieurs Evêques, je ne parle que de son style, dont l’élégance a plutôt excité l’envie, que mérité la censure. […] Le Poète, qui était honnête homme, et qui sentait que le respect dû aux livres saints condamne ces altérations, consulta, dit-il dans la préface, des Casuistes qui levèrent les scrupules. […] Qui peut ne pas rire entendant une Comédienne dire fort dévotement à Dieu : « Pour moi que tu retiens parmi ces infidèles, Tu sais combien je hais leurs fêtes criminelles ; Que cette même pompe où je suis condamnée, Ce bandeau dont il faut que je paroisse ornée, Dans les jours solennels à l’orgueil dédiés, Seule et dans le secret je les foule à mes pieds ; Qu’à ces vains ornements je préfère la cendre, Et n’ai de goût qu’aux pleurs que tu me vois répandre. » Athalie eut d’abord le même sort, dit la Baumelle, par la même raison.

235. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Les Jésuites font représenter des pièces dans tous leurs collèges, c’était assez pour les condamner : la gazette ecclésiastique ne manque pas d’en faire une honnête mention, quoique cependant les collèges Jansénistes à Paris et ailleurs en représentent, aussi bien que les Jésuites, qui ne valent pas mieux ; que les Dames de la grâce aillent au spectacle, comme les autres ; et que l’Auteur du Dictionnaire portatif donne avec une exactitude et une complaisance infinie la vie de tous les Auteurs dramatiques, l’éloge et l’analyse de leurs pièces. […] « Cette pièce ne peut donc être trop censurée, et il est certain qu’on ne peut la jouer sans un très grand péché. » En effet, comme le remarquent les Docteurs de Sorbonne qui signèrent cette décision le 13 décembre 1676, c’est ordinairement du côté de l’impureté que l’on a condamné le théâtre, et c’est en effet son grand désordre. […] Prinn fut cité devant la chambre étoilée, condamné à voir brûler son beau livre, dont le P. le Brun a composé le sien, et lui les oreilles coupées. » Il n’y a pas un mot de vrai dans ce récit, comme on peut le voir dans Rapin Thoiras, et tous ceux qui ont écrit l’histoire d’Angleterre.

236. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Ce peuple devint vicieux, il le fut à l’excès, mais jamais assez insensé pour ne pas condamner le vice, et en mépriser la source intarissable : « Artem ludicram scenamque totam Romani in probro semper habuere » : En cela bien différents des Grecs, quoiqu’ils en eussent adopté la religion, les arts et les vices, dit Probus dans la préface des vies des Hommes illustres : « Non fuit Atheniensibus turpitudini, sed Romanis infamia, et ab honestate remota. » On cite quelquefois à l’honneur du théâtre les sentiments de Cicéron pour Roscius. […] Parfait dit là-dessus : « Si la profession de Comédien dérogeait à la noblesse, on n’aurait pas demandé ses titres à Floridor, on lui aurait simplement allégué sa profession, et tout de suite on l’aurait condamné à l’amende, comme usurpateur de noblesse. » Cette réflexion, quoique plausible, n’est pas juste dans le fait. […] Le défaut de ces actes, sans autre discussion, suffit pour faire condamner un faux noble.

237. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Quoique l’Eglise l’ait dans tous les temps condamné et sévèrement défendu aux Ecclésiastiques, on a vu des Prélats le tolérer, ils s’y croyaient obligés, on en a vu l’aimer et le fréquenter. […] Ainsi de la même main le Poète Cardinal bâtit l’Eglise de Sorbonne et celle de Richelieu, et les théâtres dans ses maisons de ville et de campagne ; il fait paraître la Conduite à la perfection, et compose Mirame, l’Europe, les Tuileries ; fait des livres de controverse, et fait faire la critique du Cid ; il a à ses gages des troupes de Comédiens et des Missionnaires, nomme des Evêques et choisit des Actrices, prend la Rochelle pour abattre le Calvinisme en France, et fait ravager l’Allemagne par les Luthériens ; élève au plus haut point l’autorité royale, et soutient la République de Hollande ; fait décapiter, sous prétexte de révolte, Chalais, Marillac, Montmorency, Cinq-Mars, et révolter le Portugal contre l’Espagne ; fait condamner Richer pour avoir attaqué l’autorité du Pape, et fait menacer le Pape de se soustraire à son autorité par l’érection d’un Patriarche ; et pour terminer la pièce, il protestait à sa mort qu’il n’avait jamais agi que pour la gloire de Dieu, même allant à la comédie, composant des pièces, les faisant représenter, bâtissant dans sa maison un théâtre. […] Il fut accusé de sorcellerie dans l’affaire des démons de Loudun, condamné et exécuté.

238. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Ce serait un moyen de réconcilier la tragédie avec des personnes célèbres par leur doctrine et leur piété, qui la condamnent, et qui en jugeraient plus favorablement, si les Auteurs songeaient autant à instruire qu'à divertir. […] C'est pour les condamner, dit-on. […] On ne condamne un vice que pour en justifier un autre, on loue une vertu pour en ridiculiser une autre, quelque passion est toujours couronnée.

239. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Quand on objecte aux Défenseurs du Théâtre l’autorité des Pères de l’Eglise qui l’ont si formellement condamné, ils ne manquent pas de répondre, que ces Spectacles, qui ont attiré l’indignation des premiers Chrétiens, étaient des Ecoles de Paganisme, et qu’ils faisaient partie du culte que les Gentils rendaient à leurs fausses Divinités.

240. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous ne pretendons point par là condamner la dépense qui se fait pour donner aux enfants des prix qui leur donnent de l’émulation, et qui sont une récompense juste et glorieuse de leur travail.

241. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Quoique en arrière des auteurs dramatiques de nos jours dans la carrière licencieuse ouverte par Cratinus, ils y furent arrêtés par les deux derniers décrets, et par le sort d’Anexandride condamné à mourir de faim pour les avoir transgressés en parodiant au théâtre ces paroles d’une pièce d’Euripide : « La nature donne ses ordres, et s’inquiète peu de nos lois », substituant au mot de nature celui de ville. […]  » Ce discours d’une atroce ironie, la victime pâle et sanglante, tout cela forme un tableau aussi horrible que repoussant, et quand un pareil spectacle n’aurait que le danger d’accoutumer le peuple au sang, et de le familiariser avec le crime, ne serait-ce pas un motif suffisant pour le condamner ?

242. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Quand je lis dans Homere les fureurs d’Achile, comme je lis tranquillement, j’ai le tems de réflechir, & de le condamner ; mais un Spectateur n’a pas le tems de réfléchir, & un habile Comédien le pénetre malgré lui, de tout ce qu’il prononce,   Le jeu des Passions saisit le Spectateur, Il aime, il hait, il craint, & lui-même est Acteur.

243. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Faire un ornement, de ce que la vertu condamne, & tourner en ridicule ce qui rappelle l’idée de la vertu ? […] Quoiqu’il en soit, la cause des décorations théatrales, dont on a voulu faire l’apologie, sous le nom de la nudité des statues antiques, est bien désespérée, son défenseur même la condamne. […]  24, d’après le second Concile de Nicée, & tous ceux qui avoient condamné les Iconoclastes, enseignent que les images sont utiles pour enseigner les mystères, & confirmer les peuples dans la foi, & leur en rappeller le souvenir, qu’il en revient un grand fruit ; qu’on renouvelle la mémoire des graces & des bienfaits qu’on a reçu de Dieu ; que par la vue des miracles & des exemples des Saints, on est excité a imiter leur vertus, à adorer & aimer Dieu, à cultiver la piété. […] Le Concile a si peu cru que Flore, Venus, Mercure dussent produire cet effet religieux, qu’il les condamne séverement, & dit expressément qu’on y évite toute sorte d’immodesties ; omnis lascivia vitatur, il ne veut pas même qu’on donne aux figures un air galant, des atours de toilette, une élégance immodeste : Procæci venustate non Fingantur.

244. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Pour se justifier, il a publié des Mémoires, où il entre dans un grand détail de ses intrigues, sur-tout depuis la mort de la Reine Anne, & l’entreprise du Prétendant, ce qui l’obligea à quitter son pays, où il fut condamné à perdre la tête sur un échaffaud, comme coupable de haute trahison. […] Arlequin vole un fromage de Parme, qu’il aime beaucoup, on lui fait sou procès, il est condamné à être pendu ; en montant l’échelle, il chante ces paroles & cet air d’Opéra, dont la morale le fait absoudre : Quand on obtient ce qu’on aime, qu’importe à quel prix ? […] Mauvaise raison : le monde entier ne peut rendre innocent ce que Dieu condamne. […] Les faux principes, la doctrine odieuse hasardée, les termes outrés & injurieux répandus dans les mémoires & la consultation de cet Avocat de la Princesse Clairon, sa maîtresse, méritoient bien que l’ouvrage fût condamné au feu, l’Auteur chassé du corps des Avocats, & son nom biffé du tableau.

245. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Miladi ne voit pas que son ouvrage & son raisonnement même la condamne. […] Le Seigneur à sans doute bien rigoureusement condamné l’hypocrisie. […] Nous avons souvent condamné le mêlange profâne du Paganisme avec le Christianisme sur le théatre, le culte simulé des faux dieux, ces exercices d’idolâtrie qui y sont si communs : l’autorité d’un anglois sera sans doute d’un grand poids dans ce siecle angloman. […] Il y peut-être cinq ou six pieces de bonnes, tout le reste de ses œuvres, qui, avec les notes dont on a eu la bonhommie de les enrichir, remplit plusieurs volumes, auroit dû pour sa gloire demeurer dans l’obscurité à laquelle il l’avoit condamné.

246. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Voila les masques condamnez par les Conciles & Synodes, par les decrets & decretales, & par les autheurs des penitenciels. […] que le Roy Rotarit appelle VValapaus : par Arrest du Parlement fut deffedu à tous marchans de Paris de vendre & tenir masques, & trois hommes vils trouuez masquez furent condamnez à estre fustigez de verges au preau de la Conciergerie & banniz pour quelque temps : Bref par autre Arrest subsequent fut deffendu de porter & vẽdre masques & par plusieurs Arrests des Cours souueraines, & speciallement en ceste ville par les ordonnãces de mes predecesseurs y à presque cent ans long temps auant ces ordonnances & Arrests. […] les statuts de Charles de Bourbon & de Guillaume Duprat nos Euesques de loüable memoire ayent quelque pouuoir sur nous leurs diocesains, qui prohibent disertement les danses dans les Eglises & cemetieres soubz quelque pretexte que ce puisse estre, soit de nopces, de confrairies ou autres : & condamnent toutes coustumes à ce contraires les declarant corruptelles. […] Vous appellez à bon droict folies les masquarades, ainsi les appellent les saincts Peres qui ont condamné les masques : Suprà.

247. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Car il serait bien ennuyeux, ce me semble, d’entendre toujours Agamemnon et sa femme, se plaindre de ce que l’oracle a condamné Iphigénie. […] Il en est de même de toutes les autres Coutumes, qui ont commencé par quelques dérèglements ; particulièrement quand on est dans une Religion qui les condamne. […] N’avez-vous point d’autres raisons pour condamner les Tragédies Chrétiennes, que celles que vous venez d’apporter ? […] C’est pourtant ce qu’il faudrait examiner avant que de les condamner comme vous faites.

248. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Sans savoir de quoi il s’agit, il commence par condamner le père avec dureté : Qu’un intérêt cruel au cloître a condamnée, Que l’on ensevelit pour ne pas la doter, Qui pousse des soupirs que l’on craint d’écouter, Et donne, en détestant sa retraite profonde, Au ciel des vœux forcés, & des regrets au monde. […] Ce Curé ne s’en défend pas, mais il élude, & se jette sur le lieu commun de la violence des parents, que l’Eglise condamne plus que personne. […] Je ne me connois plus, vous osez attester le ciel qui vous condamne. […] C’est une tirade affreuse contre les Religieux, que leurs ennemis admirent, & que la justice & la piété condamnent, & le témoignage de sa fille dément.

249. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Mais ce reproche, ne pouvons-nous pas l’adresser à une infinité de demi-Chrétiens qui veulent concilier Jésus-Christ & le monde, & jouir tout-à-la-fois des divertissemens du siècle, & des consolations de la piété ; à ces personnes de l’un & de l’autre sexe que l’on voit, tantôt prosternées aux pieds des saints Autels, priant avec des démonstrations de piété & de ferveur, écoutant avec respect la parole du salut ; & tantôt confondues dans la foule des mondains, imitant leur luxe & leurs vaines parures, prêtant l’oreille à leurs fausses maximes, partageant leurs plaisirs les plus frivoles & les plus dangereux ; à ces personnes, par exemple, qui, après avoir satisfait aux devoirs extérieurs de la piété, ne croient point en perdre le fruit & le mérite, en assistant aux Spectacles du théâtre ; & qui regardent comme permis & innocent, ce que l’Eglise a toujours condamné avec tant de sévérité ? […] Il n’y a point ici de milieu, mes Frères, il faut choisir entre l’Eglise & le Théâtre, & condamner l’un ou l’autre. […] Oui, c’en est un, sans doute ; parce qu’on ne peut sans péché, violer une loi de l’Eglise & paroître approuver ce qu’elle condamne ; parce qu’on ne peut s’exposer soi-même à la tentation, & attiser le feu de la concupiscence ; parce qu’enfin des personnes, sur-tout qui font profession de quelque régularité, de quelqu’attachement à la religion, ne peuvent sans péché se conformer à un monde pervers, & devenir pour leurs frères un sujet de scandale.

250. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Augustin, se sont déchaînez avec juste raison, & ont employé toute la force de leur éloquence à les décrier ; pendant que l’Eglise les a condamnez par ses Canons, & prononcé Anathême contre les Spectateurs. […] C’est pourquoy je n’attaqueray point des vices imaginaires, & si je me sers des paroles & des expressions des saints Peres, pour condamner les spectacles d’aujourd’huy, tels qu’ils sont, ce ne sera que dans ce qu’ils ont de commun avec ceux des Anciens. […] Si l’oisiveté est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?

251. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Le Seigneur y fut condamné, & appella de cette Sentence au parlement. […] La Reine qui aime & protege la vertu, s’est déclarée pour ces filles ; tout le public y a applaudi ; les tribunaux leur ont rendu justice, & condamné les injustes prétentions que deux comédies licencieuses avoient fait former au Seigneur, au préjudice des bonnes mœurs, si heureusement maintenues dans Salenci, par le couronnement de la Rosiere. […] Aveu qui condamne l’esprit, le langage, la marche de toutes ces pieces, où, comme dans toutes les autres comédies, ces filles ne sont que des coquettes.

252. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

La fille de Jephté, condamnée à mort, demande quelques jours pour pleurer sa virginité, avant l’exécution de cette sentence. […] Ce chartreux allemand, pour condamner le fard & les parures, raisonne ainsi : l’homme peut-il se croire orné par ce qui est au-dessous de lui ? […] Malgré ces décorations théatrales, condamnées par les anciens, mais si fort goûtées par les élégans, malgré le goût régnant de philosophie & de théatre, croira-t-on (telle est la force de la vérité) que ces constitution si mitigées défendent absolument tous les spectacles, ba’, comédie, opéra, jeux publics, & toutes les folies de ce caractere ?

253. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Augustin, se sont déchaînez avec juste raison, & ont employé toute la force de leur éloquence à les décrier ; pendant que l’Eglise les a condamnez par ses Canons, & prononcé Anathême contre les Spectateurs. […] C’est pourquoi je n’attaquerai point des vices imaginaires, & si je me sers des paroles & des expressions des Saints Peres, pour condamner les spectacles d’aujourd’hui, tels qu’ils sont, ce ne sera que dans ce qu’ils ont de commun avec ceux des Anciens. […] Si l’oisivité est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?

254. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Elle a condamné les representations, d’autant que par vn certain rapport elles sont attachées aux actions, comme en estants les images. […] Ie ne puis souffrir que les Chrestiens, au lieu de condamner ces spectacles y donnent leur attention ; & ils ne sçauroient sans faire tort à leur condition, porter la veuë sur les actions bouffonnes de certains charlatans qui ont appris des Grecs l’art d’imiter toutes sortes de voix pour le plaisir des oreilles ; quel agreement y a t’il dans ces sots exercices.

255. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Il résulte donc confirmativement que ce fut sans aucune nécessité qu’un grand homme employa toute la force de son génie et toutes les illusions du théâtre pour présenter un de ces faux frères aux honnêtes gens, de manière à les faire frémir d’indignation et rougir d’être hommes, de manière à leur ôter toute liberté d’esprit et de jugement, à leur rendre odieux et insupportables, non seulement le personnage, mais même son masque ou le costume dont il s’est servi, l’attitude, les manières qu’il a prises, les gestes qu’il a faits, toutes ses expressions qui le retraçent à leurs yeux sans cesse et malgré eux, où qu’ils se trouvent, lors même que ces traits leur attestent réellement la présence de la vertu qui, hélas, n’en ayant pas d’autres sensibles, je le répète, se trouve ainsi condamnée à être continuellement prise pour l’imposture et traitée comme telle ! […] Ne devient-il pas de plus en plus sensible qu’il ne peut être avantageux ou agréable qu’aux disciples de la dernière école de mettre en spectacle, de cette sorte, l’image des vertus qui les inquiètent et les condamnent ; et qu’eux seuls devraient le désirer pour leur vengeance et leur satisfaction ?

256. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Mais si la chose a été livrée au second, si la seconde fille a accompli le mariage, elle doit l’emporter sur sa rivale qui n’a que la promesse, sauf à condamner le trompeur à un dédommagement, & même à un châtiment convenable. […] La sainteté du mariage, l’horreur de l’adultere, de la polygamie, du divorce, qui sont de vrais adulteres, n’ont jamais été révoquées en doute dans le Christianisme, malgré la licence du monde entier dont il a condamné sans ménagement & la morale & la pratique.

257. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Siége, & ce n’est pas un motif rare dans nos incrédules : ils ne peuvent souffrir cette autorité respectable qui les condamne, & que tout mécréant combat & affecte de mépriser. […] Thomas & tous ses commentateurs favorisent par-tout le gouvernement monarchique, comme le plus convenable & le plus utile, & condamnent la tyrannie comme un gouvernement injuste, ainsi que les moyens qu’emploient les tyrans pour s’élever & se maintenir.

258. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Là, un Jupiter adultère qui lance la foudre ; ici, le vrai Dieu qui enseigne la charité & condamne le vice : Jovem adulterantem, Christum charitatem docentem. […] Mais il faux pour les goûter que le vice n’ait pas intérêt à écarter les leçons & les exemples de vertu qui le condamnent : Mirabilis Deus in Sanctis suis.

259. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. […] Il ne faut donc pas s’étonner, si les Pères de l’Eglise ont autrefois condamné la Comédie, et si tant de prédicateurs, qui sont animés de leur esprit, emploient encore à présent, et leur zèle et leur éloquence pour la combattre comme eux ; c’est qu’ils la regardent comme un divertissement opposé à l’esprit du Christianisme, qui abat les forces de la vertu, qui attriste le saint Esprit, et qui réjouit le démon.

260. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

L'Eglise a toujours condamné avec indignation ces profanes extravagances ; elle a enfin réussi à les bannir du lieu saint, il n'en reste que quelques légers vestiges dans les processions de la ville d'Aix, dans quelques Communautés de filles, où le jour des Innocents les Pensionnaires sont les maîtresses, dans plusieurs paroisses de campagne, où le jour du Patron on fait des cérémonies singulières, surtout dans les folies du carnaval, dans les bals et les comédies ; ce que l'Eglise n'a jamais pu abolir, non plus que les vices qui les produisent, et les crimes qu'ils font commettre. […] Car, ajoute l'Evangile, vous serez justifié ou condamné sur vos paroles.

261. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Je demeurerois plûtôt aveugle toute ma vie, que d’être condamné à fixer toujours le soleil.

262. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

C’est une critique indecente de tout ce qui condamne la Comédie & frappe sur les Acteurs.

263. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le démon peut agir sur les corps ; il l’a fait plusieurs fois lorsque Dieu le lui a permis : l’ancien & le nouveau Testament en rapportent beaucoup d’exemples ; l’Eglise en est persuadée, les prieres, les exorcismes, qui sont de la plus haute antiquité, ne permettent pas d’en douter : mais les circonstances ridicules, infâmes, extravagantes qu’on y ajoute, ne portent sur aucune autorité, l’Ecriture n’en rapporte aucune, l’Eglise les condamne.

264. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Mais quant à celui qui vous prie lui-même de l’élever à une dignité, il est déjà condamné.

265. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Mais le privilège de donner une telle permission est révoqué par le dernier Statut : et tout Comédien est sans distinction et expressément condamné aux mêmes peines. […] Les saint Pères la condamnent dans leurs écrits ; ils la regardent comme un reste du Paganisme et comme unebm école d’impureté. […] Ce Père parle à ceux qui ne croient pas la Comédie une chose défendue ; parce que les saintes Lettres ne les condamnent pas en termes formels. […] L’égalité des circonstances de part et d’autre fait revivre à notre égard toutes les raisons et toutes les autorités qui condamnent le Théâtre. […] Lorsqu’ils approuvent ou condamnent une chose ; n’est-ce pas une forte raison pour nous de l’approuver ou de la condamner ?

266. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

C’est pour tenter la conversion du coupable, c’est qu’il est nécessaire de l’entendre ; en cas de refus, il est condamné par contumace. […] Concile de Carthage tenu l’an 398, condamne pareillement les Spectacles, & ménace d’Excommunication2 quiconque désertant l’assemblée des fidéles un jour de Fête, va contenter sa curiosité dans l’Amphithéâtre, quoique ce Canon ne sévisse pas directement contre les Comédiens, il n’a pas laissé d’y supposer un vice, en tenant leurs Spectacles pour un amusement incompatible avec le Service divin.

267. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Ces paroles condamnent tous ceux du Spectacle moderne, & forcent de convenir qu’ils sont la plus-part défectueux : le fort de l’intrigue roule toujours sur des amours épisodiques. […] Aristote le condamne sans réserve ; & les Auteurs de Poétique, ou plutôt ses Commentateurs, n’ont pas manqué de soutenir la même chose ; mais avec beaucoup de raison.

268. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Que pouvons-nous répondre au contraire qui nous excuse, et qui ne nous condamne ? […] Je laisse pour juge de cette demande, la conscience de tous les Chrétiens, et je n'ai que faire de dire ce qu'une pernicieuse coutume fait voir trop clairement, l'on retient plus facilement un mauvais mot, qu'une sentence de l'Evangile, et l'on est plus content d'écouter les paroles de la mort, que celles de la vie: ainsi le Criminel aime mieux entendre ce qui le condamne, que ce qui lui donne la grâce.

269. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Il condamne hautement la comédie, surtout pour les Ecclésiastiques, qu’il déclare encourir les plus grandes peines, s’ils y assistent. […] On se scandalise de le voir au théâtre, et on l’y sollicite, et on le traite de scrupuleux, s’il s’en abstient ; il lui inspire son esprit, et le blâme de le prendre ; il condamne sa modestie, et ne peut souffrir le saint usage de ses biens.

270. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Le péché & la vérité qui les condamne sont bien anciens. […] & sous ceux de l’Eglise, qui oseroit le condamner ? […] Le Marquis de Roselle, le Comte de Valmon, & plusieurs auteurs Romans ou livres frivoles, ont condamné le théatre comme très-opposé à la religion, aux bonnes mœurs & à la décence.

271. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Un sujet si scandaleux, une maniere de le traiter si scandaleuse, jusqu’à faire admirer & aimer une femme adultere & incestueuse, qui s’efforce de séduire le fils de son mari ; &, ne pouvant le rendre coupable, le fait périr par une calomnie atroce, comme la femme de Putiphar fit mettre en prison l’innocent Joseph, comme deux infâmes vieillards firent condamner à mort la chaste Susanne. […] Il faut opter, leur permettre ce léger délassement dans un temps dont ils peuvent disposer, ou les condamner à un travail perpétuel (non pas du moins les jours de fête), sans goûter le moindre plaisir. […] Les Peres & les Papes ont non-seulement condamné les baladoires, danses en effet très-licencieuses, du premier janvier & du premier de mai, qu’on appelloit d’abord majumes, ils ont aussi défendu, comme nos Rois, les danses publiques les jours de fêtes & dans l’église, comme très-contraire à la sainteté du temps & du lieu.

272. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

FIN L’infâme troupe en France condamnée, Et malgré France en France ramenée, Entreprenant Salmonée imiter, Dedans Lyon voulut Dieu dépiter, Contrefaisant son magnifique ouvrage: Mais le loyer de ce félon ouvrage, Fut, est, sera honte et destruction De Salmonée et de sa nation.

273. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

En quoi certes il ne faut pas dire que les Anciens se moquaient de ceux qu'ils adoraient comme Dieux, en représentant des actions que l'on pouvait nommer criminelles, comme des meurtres, des adultères et des vengeances, ni qu'ils avaient dessein d'en faire des objets de Jeux et de risée, en leur imputant des crimes que l'on condamnait parmi les hommes ; Car toutes ces choses étaient mystérieuses, et bien que le petit peuple, ignorant et grossier fut peut-être incapable de porter sa croyance au-delà des fables que l'on en en contait ; il est certain que leurs Théologiens, leurs Philosophes, et tous les gens d'esprit en avaient bien d'autres pensées, et tout ce que nous lisons maintenant de la naissance de leurs Dieux et de toutes leurs actions avait une intelligence mystique, ou dans les secrètes opérations de la Nature, ou dans les belles Maximes de la Morale, ou dans les merveilles incompréhensibles de la Divinité.

274. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Elle a défendu de regarder ce qu'il n'est pas permis de faire, elle a, dis-je, condamné toutes sortes de Spectacles, en condamnant l'Idolâtrie qui est la mère de tous les Jeux, d'où tous ces monstres de vanité et de légèreté sont sortis.

275. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Il préférerait de ma part des attaques inconvenantes et irrespectueuses qui tourneraient en ridicule notre sainte religion, afin d’avoir sans doute la douce jouissance si jésuitique, de me voir condamné comme sacrilège.

276. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

MM. les procureurs du roi doivent informer de ce délit, le dénoncer aux tribunaux et faire condamner les délinquants.

277. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

A ne regarder les spectacles que comme un amusement, cette raison seule vous paraît suffire pour les condamner. […] On s’interdirait sur ce principe les délassements que la religion condamne le moins. […] Voilà tout ce que vous devez et tout ce qu’elles doivent à l’opinion publique, qui peut les condamner à paraître ignorantes, mais non pas les forcer à l’être. […] La plupart de nos Orateurs Chrétiens en attaquant la Comédie, condamnent ce qu’ils ne connaissent pas ; vous avez au contraire étudié, analysé, composé vous-même pour en mieux juger les effets, le poison dangereux dont vous cherchez à nous préserver ; et vous décriez nos pièces de Théâtre avec l’avantage non seulement d’en avoir vu, mais d’en avoir fait.

278. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Il n’y a point de tribunal où on ne condamne une si criante injustice. […] Ce qui, dans tous les temps, a fait condamner les galanteries des Angéliques, Lucindes, Colombines, & autres héroïnes des comédies, qui dans la vérité ne sont qu’un diminutif des Courtisannes, tendent les mêmes piéges à l’innocence, & entretiennent dans les spectateurs la même dépravation. […] Ces femmes étoient alors condamnées au mépris & à l’infamie, bannies de toutes sociétés honnêtes ; leur rang étoit marqué après la derniere classe des citoyens, leur nom n’étoit prononcé qu’en rougissant ; elles étoient non-seulement punies par le déshonneur, mais leurs moindres écarts les exposoient à la sévérité des loix, elles étoient renfermées dans des maisons de force, & rigoureusement châtiées. […] Les suppôts du luxe & le peuple, à qui il faut du pain de quelque part qu’il vienne, ne sont pas les seuls qui se condamnent à ces égards ; les plus honnêtes gens y sont souvent forcés. […] Il est contre les bonnes mœurs d’autoriser ce que les loix condamnent, d’applanir les routes du vice, d’encourager le libertinage.

279. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

C’est bien là que les personnes sages qui condamnent les ouvrages dangereux, peuvent dire le tant mieux de M. de Cambrai. […] Antigone pour avoir donné la sépulture au cadavre de son frere, est condamnée à mort, dans le moment qu’elle doit épouser Hémon, qui lorsqu’il apprend la fin cruelle de sa future Epouse, va se tuer sur son corps : cependant ces deux Amans ne parlent point de leur Passion dans cette Piéce, & ne se trouvent jamais ensemble sur la Scene.

280. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Mais en matière de folie, dès qu’il y a une accusation formée, il est sûr qu’il y aura quelqu’un de condamné. […] [NDE] Honorius 1er, pape de 625 à 638, condamné par les 6e et 7e conciles œcuméniques (Constantinople, 680 et Nicée, 787) comme un pape hérétique.

281. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Comédie) que cet illustre Corps a toujours condamné le théâtre. […] Boursault a tâché d’y joindre la Sorbonne, et ce suffrage ne serait pas indifférent ; mais moins instruit que Voltaire, quoique contemporain, il ne le donne pas pour certain, il ne fait que le présumer : « La Sorbonne, dit-il, qui lui est si redevable de tant de bienfaits, peut-elle condamner ce qu’approuve ce grand homme ?

282. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Corneille a prétendu justifier le Théâtre par le discredit de sa Théodore qui frappoit l’esprit de l’affreuse idée d’une prostitution à quoi cette Sainte étoit condamnée.

/ 421