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147. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Si chacun d’eux s’avisoit d’écrire un roman selon son goût, les peintures en seroient aussi libres. […] Si Sapho, si Phryné, si Laïs avoient chaussé le brodequin, c’est ainsi qu’elles auroient écrit. […] Il est homme d’esprit, il écrit légèrement, il a de la finesse, de l’élégance ; c’est un homme aimable. […] Le plan une fois fait, un homme d’esprit monté sur le ton du théatre, qu’il a fréquenté toute sa vie, doit écrire tout de suite, currente calamo. […] Qu’un Secrétaire écrive ses entretiens avec les Dames de sa coterie, on n’aura qu’à les lier à un petit plan, comme il lia les décorations du magasin Italien, ce sera une de ses pieces ; que sa coterie monte sur le théatre, qu’elle ait une historiette convenue, & que chacun sans se gêner parle à l’ordinaire, voilà encore une de ses pieces ; & je m’étonne qu’avec sa facilité cet Ecrivain n’ait donné trente volumes de pieces.

148. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Parmi bien de vains efforts qu’il faisoit pour se dégager, il raconte que dans les Ouvrages qu’il a donnés il insinue la nécessité de réformer les abus du théatre, mais que crainte de déplaire, il avoit si bien enveloppé ses idées, que personne ne s’en étoit apperçu, & ne lui en savoit mauvais gré ; qu’enfin il lève le masque, puisque retiré du théatre il peut le faire sans risque ; & propose à découvert la nécessité de la réformation. rIl avoue sincèrement que la vraie réformation seroit de le supprimer tout-à-fait, il convient de tout ce qu’on a écrit contre lui, mais que ne lui appartenant pas de le prendre sur ce ton, & de fronder l’autorité publique, qui le tolère par des raisons qu’il doit respecter, & ne pouvant d’ailleurs espérer qu’on frappe jamais un si grand coup, il se tourne du côté de la réforme, pour diminuer du moins le mal, & tirer quelque bien du spectacle, ce qu’il ne croit pas impossible. Je crois, dit-il en finissant la Préface, que c’est précisément à un homme comme moi qu’il convient d’écrire sur cette matiere, parce que celui qui s’est trouvé au milieu de la contagion & a eu le bonheur de se sauver, est plus eu état qu’un autre d’en faire une description exactes & de fournir les moyens de s’en garantir. […] Chacun y va ou n’y va pas, en pense, en parle, en écrit comme il lui plaît. […] On y lut les lettres écrites à sa maîtresse, qu’on avoit trouvé le moyen d’avoir. […] Elles ont eu le sort de tout ce qu’on a écrit contre le théatre, on les a méprisées, on s’est moqué de lui.

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

On a toujours pensé qu’un Ouvrage licencieux, écrit avec art, avec ménagement, était plus dangereux, trouvait plutôt le chemin du cœur, qu’un Livre qui ne nous laisse rien à deviner, & qui méconnaît le mérite des èxpressions fines & délicates. […] Soyons certains pourtant, que s’ils avaient écrits de nos jours sur la Comédie-mêlée-d’Ariettes, il n’auraient eu garde de manquer à faire sentir combien l’indécence sied mal au Théâtre, ainsi qu’ailleurs. […] « Il tient ma main, il la serre, il la baise » : pour une main qu’on baise, Isabelle s’écrirait-elle, « où suis-je ! […] & Dorlis s’écrirait-t-il, « rien n’est égal à cette volupté » ! […] Mais les nouvelles Pièces qu’ils donnent chaque jour au Public, nous annoncent qu’ils ne sont guères plus scrupuleux que dans le tems que j’écrivais ce Chapitre(9).

150. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Cette plume qui a fait couler tant de sang, a écrit plus de mille vers. […] On ne peut comprendre en lisant les ridicules éloges qu’on lui donne, qu’il se soit trouvé quelqu’un pour les écrire, et quelqu’un pour les accepter. […] Corneille eut la faiblesse d’y paraître sensible, d’y répondre aussi vivement, et de faire écrire ses amis. […] Une affaire de cette importance devait se traiter par écrit, quoiqu’on se vit tous les jours. Boisrobert écrivait régulièrement, Corneille répondait ; il représentait avec de grands compliments, qu’« un si petit objet n’était pas digne de l’Académie, qu’un libelle qui ne méritait pas de réponse ne méritait pas de jugement », qu’une si grande complaisance autoriserait la jalousie, qu’on importunerait tous les jours l’Académie, et que dès qu’il paraîtrait quelque chose sur le théâtre, le moindre Poète se croirait en droit de faire un procès à l’Auteur devant son tribunal.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « [Introduction]  » p. 2

Si nous développons plus en détail ces justes conséquences, nous sommes bien éloignés de vouloir faire des leçons à nos maîtres, nous recevons au contraire avec le plus grand respect toutes celles qu’ils daignent nous donner ; mais sans blesser ce profond respect, il fut toujours permis d’écrire sur les matières de politique.

152. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [EN-TETE] »

Il écrira ensuite sept autres lettres sous le titre de Visionnaires, qui renvoie à la comédie des Visionnaires de Desmarets.

153. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Bossuet et tous ceux qui ont écrit contre les spectacles, et dans le parallèle de deux comédies et dans les conséquences, si de la tolérance des unes on en concluait la liberté d'aller aux autres. […] On voit dans les Mémoires du Comte de… écrits par S. […] Evremont, dont l'esprit brillant, le style étudié, les mœurs épicuriennes, la religion commode, n'ont rien de suspect pour Melpomène, en faveur de laquelle il a beaucoup écrit ! […] Elle écrivit à Racine : « Nos petites filles ont si bien joué Andromaque, qu'elles ne la joueront de leur vie, ni aucune autre de vos pieces. […] Lazare, moins complaisant que le P. la Chaise, se déclara hautement, écrivit et prêcha sur l'état déplorable des Chrétiens qui se livrent à des plaisirs scandaleux, quoique en apparence innocents.

154. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

On reconnoîtroit dans le Poëme un être qui ne seroit pas fait pour la société dans laquelle on l’a introduit. » Sur ce principe, l’Auteur doit, avant d’écrire, consulter la maniere de son Acteur. […] Enfin si l’expression d’accens n’est que l’art de communiquer des pensées écrites, & de retracer par le recit, ou par la représentation des actions intéressantes ou agréables, je n’y vois rien qui marque le lien prétendu qui unit l’expression littérale avec l’expression représentative ou du Comédien.

155. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Fautes à corriger. »

J’ai ouï dire que monsieur Moore, auteur de la Fausse-délicatesse, avait écrit à son élégante Traductrice, qu’elle avait embelli la Comédie, & qu’il allait la traduire de nouveau, pour la remettre au Théâtre.

156. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CONCLUSION » pp. 113-114

Qui oserait en douter, après ce que les Evêques ont fait et écrit sur ce sujet, et la rétraction solennelle du Père Caffaro ?

157. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Le hasard découvre que c’est la sœur d’un Fiacre, & fait découvrir la fausseté d’une lettre qu’on disoit écrite par un Milord qui vouloit l’épouser. […] On a beaucoup ri de cette excommunication, & le sieur Mercier aurolt dû en rire comme les autres : mais il a paru redouter l’immortalité du registre où elle est écrite, qui certainement ne passera pas à la postérité la plus reculée. […] Jusqu’ici on s’en embarrassoit peu, pourvu que la recette fut bonne & l’amant libéral, on laissoit tout dire & tout écrire. […] Il n’y a peut-être aucun de ceux qui écrivent pour le Théatre, qui n’en ait été la victime ; plusieurs ont consigné leurs plaintes dans leurs ouvrages. […] Personne n’ignore que le jugement des écrits, sous ce point de vue, appartient exclusivement aux tribunaux.

158. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « I. Occasion et dessein de ce Traité : nouvelle Dissertation en faveur de la Comédie. » pp. 1-3

Des personnes de piété et de savoir qui sont en charge dans l’Eglise, et qui connaissent les dispositions des gens du monde ont jugé qu’il serait bon d’opposer à une dissertation qui se faisait lire par sa brièveté, des réflexions courtes, mais pleines des grands principes de la religion : par leur conseil, je laisse partir cet écrit pour s’aller joindre aux autres discours qui ont déjà paru sur ce sujet.

159. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

C’est ce que nous allons démontrer dans cet écrit.

160. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « TABLE DES CHAPITRES ET DES SECTIONS. »

Réfutation d’un Ecrit favorisant la Comédie. p. 83 Section vi.

161. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « A Monsieur le Comte de P***. » pp. -

Il était juste de vous dédier un Livre tel que celui-ci, à vous, Monsieur, qui avez enrichi le Théâtre Français de plusieurs Comédies, aussi délicatement écrites qu’elles sont conduites avec art.

162. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

Ou comme parle Tertullien au livre qu’il a écrit des spectacles : « Où (dit-il) rien ne s’approuve, sinon ce qui est réprouvé ailleurs, et auquelb la souveraine grâce est l’impiété.

163. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Notre Tragédie prit une vie conforme à l’air qu’on respiroit alors, & Corneille fit écrire des billets doux à Cesar dans le champ de Pharsale. […] Il fut à la vérité le premier qui mit sur la Scene la Raison, mais il fut obligé d’y mettre aussi l’Amour ; & voyant l’effet qu’il produisoit, lorsqu’il écrivit ses Réflexions sur la Tragédie, il n’hésita pas de prononcer, qu’il est à propos d’y mêler de l’Amour parce qu’il a beaucoup d’agrément. […] Un jeune Poëte, qui avoit lui-même fait écrire des billets doux à Alexandre, entreprit la réforme de notre Théâtre. Que ceux qui seront surpris de m’entendre attribuer cette réforme au Poëte qu’ils nomment le Tendre, & qui croiront que mon attachement pour lui m’aveugle, se rappellent ce qu’a écrit M.

164. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Rien de plus facile que d'écrire des frivolités, des médisances, des galanteries. […] On pense, on parle, on écrit, on agit en Comédien, on lit, eh quoi ? […] On n'a jamais tant et si peu écrit, si bien et si mal ; tant, à compter les feuilles d'impression ; si peu, à peser la solidité des raisons ; si bien, si l'on ne cherche qu'à cabrioler ; si mal, si l'on désire de s'instruire.

165. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXI. Réflexion sur le Cantique des cantiques et sur le chant de l’Eglise. » pp. 76-78

Le même Saint Augustin reprenait des gens qui étalaient beaucoup d’esprit à tourner agréablement des inutilités dans leurs écrits : « Et, leur disait-il, je vous prie qu’on ne rende point agréable ce qui est inutile : Ne faciant delectabilia quae sunt inutilia » v : maintenant on voudrait permettre de rendre agréable, ce qui est nuisible ; et un si mauvais dessein dans la dissertation n’a pas laissé de lui concilier quelque faveur dans le monde.

166. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Mais pour remonter plus haut, Aristote nous en instruit par un beau discours en ses Problèmes, où il écrit que les tons ou modes qu'il nomme Soudoriens et Souphrigiens, qui étaient deux manières de chanter, n'étaient point usités dans les chœurs des Tragédies, parce qu'ils n'étaient pas assez doux et modérés, et qu'ils étaient magnifiques, impétueux et violents, mais au contraire, ils étaient propres et familiers aux Scéniques, parce que la scène imite les paroles et les actions des Héros ou Demi-Dieux, c'est-à-dire des Chefs des Armées, dont les anciens faisaient seulement leurs Héros ; ceux des autres conditions n'étant estimés que de simples hommes. […] Car il écrit en termes exprès que le Théâtre des Grecs était beaucoup moins avancé dans l'aire ou parterre que celui des Romains, parce que chez les premiers les Artisans de la Scène, c'est-à-dire proprement les Histrions, Mimes et Bateleurs ne montaient point sur l'avant-scène pour faire leurs plaisanteries ; mais qu'ils jouaient tous sur l'Orchestre.

167. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

C’est pourquoi il est écrit que « la personne qui ne sera affligée le jour de la fête périra » c. […] Or pour bien entendre cela, il est bon de noter que tous les anciens Chrétiens, tant de l’Eglise, que de la police, et même du peuple, ont eu en grande détestation tels jeux, comme il appert par des traités faits spécialement contre iceux par saint Cyprienf, Tertullieng, et plusieurs autres : mais signamment ce grand docteur Gerson, après avoir écrit prolixement contre Roman de la Rose h, ajoute cinq conclusions, contre les jeux des sots qui se font ès jours des fêtes à Paris, où entre autres choses il dit, « que ceux qui favorisent à tels jeux pèchent mortellement, se montrant être plus infidèles et Païens, que Chrétiensi ».

168. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

C’est ce que Saint Paul veut dire, lorsqu’il écrit aux Hébreux, « Souvenez vous de vos Prélats qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; et faisant attention à la consommation de leur sainte vie ; tâchez d’imiter la vigueur de leur foi. » Hebr. 13 . […] Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.

169. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

LES FEMMES Savantes, Quand pour la première fois j’ai résolu d’étudier les Ouvrages de Molière, je me proposais uniquement de découvrir et de suivre pas à pas le génie de ce grand homme dans la production de ses Fables de Théâtre ; bientôt je fûs convaincu qu’il avait porté si loin la perfection de son Art, que non content de m’en faire un modèle pour mon usage particulier, je crus devoir communiquer au Public mes réfléxions pour autoriser, par l’exemple d’un si grand maître, ce que j’ai écrit en matière de Théâtre. […] La Comédie des Précieuses Ridicules est un ouvrage parfait dans le genre de la farce, et un original qui devrait servir de modèle à quiconque veut écrire des Pièces dans ce goût.

170. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Ce n’est donc pas contre le spectacle qu’il fallait écrire, mais contre les sottises qui s’y commettent. C’était l’ordre et la police qu’on peut y mettre qu’il fallait indiquer, au lieu d’écrire contre toute vérité qu’il n’en est pas susceptible. […] Les Atellanes sans contredit étaient des Drames écrits avec décence, puisque la jeune Noblesse de Rome s’honorait en les représentant. […] C’est de se passionner de sang-froid dans leur Cabinet, d’écrire autre chose que ce qu’ils pensent aussi naturellement que s’ils le pensaient réellement, et d’oublier enfin leur propre place. […] Je vous dénoncerais vous, dans les écrits de qui j’en puis montrer plusieurs, si mon zèle ne m’exposait pas à être accusé de récriminer.

171. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « [Lettre] » pp. 1-4

Vous décideriez avec moins d’autorité, si vous aviez réfléchi, que pour bien juger de la pureté d’intention & du désintéressement d’un Auteur, il faudroit pénétrer dans son ame, pour y reconnoître l’accord de ce qu’il écrit avec ce qu’il pense réellement.

172. (1715) La critique du théâtre anglais « DESSEIN DE L’OUVRAGE. » pp. -

Sans parler des secours du spectacle et de la Musique ; ils sont maîtres des sources d’où naissent les pensées et les mouvements convenables à ce genre d’écrire : ils ont l’invention, l’éloquence, l’expression, avantages merveilleux et propres à faire d’heureuses impressions, s’ils étaient bien employés : car la force d’enlever les esprits, et le pouvoir de remuer les cœurs, ne deviennent des talents dignes d’éloges que par le bon usage L’Anglais dit : Sont comme un canon dont on s’est saisi etc.

173. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

Contre la Comédie en vain l’on écrira De ces moralités le public se rira.

174. (1667) Traité de la comédie « Préface » pp. 452-454

Et c'est ce qu'on a dessein de faire dans cet écrit.

175. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Tout étoit écrit dans la langue de la Cour, très-différente de celle des Provinces. […] Le Chevalier Bordelais est un roman mêlé de vers & de prose, médiocrement écrit & fort licentieux. […] Cet écrit étoit enseveli dans un tas de vieux papiers qui pourrissoient, depuis plus d’un siecle, au fond d’un vieux coffre, dans un antique château de la Guienne, appartenant à sa maison. […] Il n’y a point de genre de littérature où l’on ait plus mal écrit, & plus mal jugé qu’au théatre. […] La corruption des mœurs est un nuage qui aveugle ; elle éleve une foule de nuages, d’erreurs, des préjugés, de penchans, qui font mal écrire & mal juger.

176. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Je ne puis m’empêcher de dire en cette rencontre que le plus grand crime après celui d’écrire de pareilles impiétés, c’est de les laisser impunies. […] Dryden appelle avec beaucoup de religion, « La manière enchantée d’écrire, qui dépend uniquement de la force de l’imagination ». […]  » Saint Cyprien, ou l’Auteur qui a écrit De Spectaculis, nous fournit encore un plus ample secours contre le Théâtre. […] Il est des choses trop infâmes pour être écrites, et elles sont d’autant plus défendues qu’on ne les nomme point. […] Mot écrit "damaret" dans le texte.

177. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

[Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] Et bien, on voudra peut-être prendre le retour des Ames de ce qu’en écrivent les Poètes.

178. (1824) Du danger des spectacles « INTRODUCTION. » pp. 1-3

Dans ce siècle où le plaisir est une affaire si importante, que tous les raffinements de la civilisation semblent n’avoir que ce seul but, on ne manquera pas, peut-être, de taxer d’insensée et de présomptueuse une entreprise qui a pour objet d’appeler l’attention du public sur les écrits de certains personnages qui se sont prononcés contre les représentations théâtrales, lesquelles attirent de nos jours une si prodigieuse affluence et sont l’objet d’un si étrange empressement.

179. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

C'est ce qu'on a dessein de faire dans cet écrit.

180. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Toutefois comme les Lettres pouvoient estre écrites en desordre, & dans l’embaras des suites d’une grande bataille, ou des consequences d’une pleine Victoire ; de peur d’estre surpris par l’excez de leur joye, ou par la precipitation de leur témoignage, ils les obligeoient de iurer entre les mains du Questeur de la Ville (c’estoit comme le Surintendant de ces temps, qui ne reconnoissoit que des questiõs de finance) de n’avoir rien étalé dans les Lettres qu’il avoit écrites au Senat, qui ne fût exact & conforme à la verité. […] De peur toutefois que la ressemblance des representations, ou que l’ignorance des Romains ne confondit le nombre des Prises, des Sieges & des autres circonstances de la Victoire, on y adjoustoit des Titres, où estoit écrit en Lettres d’or le nom de la Ville representée. […] Il reste seulement à se persuader l’espace necessaire à une telle affluence : sur tout, si l’on prend au pied de la lettre ce que Plutar que écrit de Lucullus. […] , qu’à la decision que j’aurois pû donner, & qu’à la resolution que ie n’ay pû prendre, ie me reduiray à ce qu’il nous en a laissé par écrit.

181. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VI. Des Courses de Bague, & des Testes. » pp. 188-190

Divers Autheurs ont écrit des diverses manieres de Tournois, & de Courses de Bague.

182. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Les Auteurs qui l’ont fait avant moi se sont très-peu entendus, ou n’ont suivi que leurs opinions : si le vrai se découvre quelquefois dans leurs Ecrits, c’est une faible lueur qui brille au milieu de la nuit, & qui nous échappe bientôt. […] Dans la crainte qu’on ne m’accuse d’écrire sur un être imaginaire en parlant de la musique Française, je dois démontrer que nous en avons une, digne même d’être comparée à celle dont s’énorgueillit l’Italie. […] Les superlatifs entassés les uns sur les autres ; les façons de parler gigantesques & empoulées des Espagnols, les empêchent peut-être de nous disputer l’avantage de bien écrire. […] Et d’ailleurs, notre musique a tellement changé depuis quelques années, & se perfectionne tellement chaque jour, que tout ce qu’écrivit autrefois contre-elle J.

183. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Je crois devoir entretenir mes lecteurs, des motifs qui m’ont porté à placer dans le courant du présent écrit, ayant pour titre, (Encore des Comédiens et du Clergé), quelques réflexions morales, politiques et religieuses. […] Tous les auteurs également succomberaient, si une pareille loi était dirigée contre eux, ainsi que je l’indiquerai dans le courant de cet écrit. […] Tous leurs écrits ont une empreinte de mysticité, qui donne à leur style un caractère particulier, auquel on ne peut se méprendre, et qui, rempli de superstition et de fanatisme, ne respire que menace et vengeance. […] Telle est l’origine de l’aversion des jésuites et de ceux de leurs élèves qui sont fortement imbus de principes jésuitiques contre le développement des sciences, tels sont leurs motifs pour s’opposer aux progrès des lumières philosophiques et dévouer aux flammes les écrits de Voltaire, de Rousseau et de tant d’autres illustres et savants auteurs.

184. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

S’il se montre dans-leurs discours, si l’on croit le connaître aux pensées relevées, aux réfléxions, aux maximes qui leur échappent ; l’illusion se dissipe ; & l’homme de goût siffle avec mépris ce que le Poète s’applaudissait souvent d’avoir écrit. […] Les fameux Tragiques d’Athènes, & Aristophane même, tout outré qu’il est souvent, nous montrent dans leurs écrits, combien ils s’éfforçaient aussi d’être vrais dans le Sujet, dans l’Intrigue, & sur-tout dans le Dialogue.

185. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

au dire de saint Chrysostome, qui écrivit à la fin du quatriéme siécle, ou il faut se retirer des spectacles de la Comedie, ou il faut s’abstiner de la sainte Communion. […] Saint Augustin avant sa conversion declama si adroitement à Cartage contre le Cirque, que son cher Alipe s’en degoûta ; & lorsque ce Saint éclairé de la veritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, écrivit les livres de ses Confessions, il s’y crût obligé de rendre gloire à la misericorde divine, & d’avouer, que cette horreur pour les spectacles, qu’il avoit autrefois inspiré à son ami, en fût un témoignage, Les jeux donc du Cirque, qui nous paroissent innocens, furent detestés par les Peres, non pas pour les dissolutions, qui s’y meloient, comme ou nous le veut faire accroire ; Clem. 3.

186. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a commencé de les attaquer de vive voix et par écrit : Les Prédicateurs les ont condamnées dans leurs Chaires, et quelques Gens doctes ont animé leur plume contre ce divertissement qui a donné matière à plusieurs Livres. […] Nous savons que le dernier qui a écrit a voulu prouver par plusieurs passages des anciens Auteurs et des Pères de l’Eglise, que la Comédie et les Comédiens ont été depuis longtemps réputés infâmes, et qu’il a toujours été défendu aux Chrétiens d’assister à leurs spectacles, comme étant nuisibles et scandaleux.

187. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Henri étoit trop sage pour l’écrire, & pour en donner connoissance à la femme d’un ligueur, qui, en le divulguant, l’eût rendu odieux & méprisable. […] Henri court écrire une autre promesse. […] du sieur Collé ; mais moins bien écrite, moins intéressante, quoique embellie par des détails & des notes. […] Philippe lui donne tout par écrit. […] Il faut donc supposer que cette réponse a été donnée par écrit, & qu’on en a fait registre, comme des réponses aux remontrances des Parlemens.

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

Il faut posséder autant de savoir pour travailler dans son genre, que pour écrire une Tragédie.

189. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

Puissent-ils ne s’attacher qu’à mettre sur la Scène des Drames intrigués avec art, écrits avec délicatesse, dans lesquels la décence soit toujours respectée !

190. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quinzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 275-277

Je ne saurais m’expliquer plus clairement par écrit.

191. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Le Maistref, pour le procureur général du Roi, dit que anciennement les Romains instituèrent plusieurs jeux publics, de la plupart desquels parle Tite Liveg, et les récite tous Flavius, qui a écrit de Roma triumphante h. […] Et encore est aujourd’hui cette loi écrite in lectione unica codicis de expensis ludorum. […] Sont les joueurs artisans mécaniquesaa, comme cordonniers, savetiers, crocheteurs de grève, de tous états et arts mécaniques, qui ne savent lire ni écrire et qui onques ne furent instruits ni exercés en théâtres et lieux publics à faire tels actes, et davantage n’ont langue diserte, ni langage propre, ni les accents de prononciation décente, ni aucune intelligence de ce qu’ils disent, tellement que le plus souvent advient que d’un mot ils en font trois, font point ou pause au meilleur d’une proposition, sens ou oraison imparfaiteab, font d’un interrogant un admirantac ou autre geste, prolation ou accents contraires à ce qu’ils disentad, dont souvent advient dérision et clameur publique dedans le théâtre même, tellement que, au lieu de tourner à édification, leur jeu tourne à scandale et dérision.

192. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

On voit en une infinité d’endroits de leurs écrits les marques de leur zèle contre cette pernicieuse inclination, qui commençait dès leur temps à corrompre l’innocence et la chasteté des fidèles. […] Et c’est ainsi, ma Sœur, que si je ne craignais de m’étendre trop (n’ayant point entrepris d’écrire contre les comédies, mais seulement de vous montrer l’obligation que vous avez d’en détourner vos enfants) je vous ferais voir que tout ce que S. […] Ce n’est point à l’esprit de ceux, qui sont appelés à une vie céleste, dont les noms sont déjà écrits dans cette éternelle cité, et qui font profession d’une milice toute spirituelle : mais c’est l’esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du démon.

193. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Et Salvien qui écrivait deux ou trois ans après la désolation de Carthage, nous décrit aussi comment ils finirent dans les Gaules. […] Salvien, Prêtre de Marseille, et qui écrivait dans la Province Viennoise, n’oublia rien pour faire cesser tous les spectacles. […] Nous ne finirions pas, si nous voulions rapporter tout ce que le saint Docteur a écrit contre les spectacles. […] Que les Evêques sont en droit de censurer tous ceux qui écrivent en faveur de la Comédie et des divertissements comiques publics. […] Je vous prie donc, Monsieur, d’agréer que je vous renvoie à cet écrit.

194. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Je dois même convenir, que cette erreur a esté suffisamment détruite par les sçavants Ecrits qui ont parû ; & je n’aurois pas entrepris d’y rien ajoûter, si je n’avois crû que toutes les fois que l’Eglise se trouve attaquée, elle engage dans sa défense ses Prédicateurs comme ses Ecrivains : y ayant une difference notable entre la parole écrite & la parole animée ; entre une Dissertation, & un Sermon ; & si d’ailleurs mon zele n’estoit honoré de l’approbation du Prélat illustre M. de Harlay, Arch. de Paris. […] Ils ont écrit tous deux sur cette matiére, & dans leurs ouvrages paroît avec éclat tout ce que l’éloquence Chrétienne a de plus fort, de plus ingénieux, & de plus persuasis. […] On l’a faite dans les écrits que vous avez lûs, & je la fais moy-même en quelque sorte dans toute la suite de mon Discours, qui est semé des pensées excellentes que j’ay puisées dans ces merveilleuses sources. […] Je ne prononceray pas mon Discours, comme il a écrit sa Lettre, dans le feu de la persecution, & presque sous l’épée du bourreau qui l’a fait martyr. […] Tous les Peres parlent à peu près sur ce sujet, comme les Salviens, les Cypriens, & les Chrysostomes, & si je n’estois resserré dans les bornes étroites d’un discours, j’y ajoûterois les Decrets des Conciles, les Constitutions des Papes, les Ordonnances des Evêques, les Loix des Princes Chrétiens, les Ecrits des hommes doctes, la pratique des personnes de pieté.

195. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

C’était sans doute dans un moment de délire qu’on a écrit ces grands mots. […] Que n’a-t-on pas écrit contre Le Cyd ? […] La familiarité avec les choses est cette liberté de parler et d’écrire, sans se mettre en peine si par son obscurité, sa profondeur, son élévation, la matière est au-dessus de notre portée. […] De là est venue la littérature à la mode : on n’écrit, on ne pense qu’en comédien. […] Jamais on n’a tant et si peu écrit et si bien et si mal.

196. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

Vous savez mon secret, & tout mort que je suis, Je voudrois inspirer de la reconnoissance,  (Qui dit amour, dit espérance)  Ecrivez-moi si je le puis.

197. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangere dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d’en faire aucun extrait, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse & par écrit, dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, & l’autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts : A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit ouvrage sera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége ; qu’avant de l’exposer en vente, l’Imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage, sera remis dans le même état ou l’Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon, & qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle dudit Sieur de Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Vice-Chancelier, & Garde des Sceaux de France, le Sieur de Maupeou : le tout à peine de nullité des Présentes.

198. (1715) La critique du théâtre anglais « privilège du roi. » pp. 502-504

Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre Obéissance ; et à tous imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Livre en tout ni en partie, sans la permission expresse et par écrit dudit Exposant ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de quinze cent livres d’amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers audit Exposant, et de tous dépens, dommages et intérêts.

199. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Sa vie a été écrite sous le titre de Mémoires du Marquis de Beauvau, Gouverneur de son neveu, Charles IV, duquel il raconte en même temps la vie jusqu’à la mort de son oncle. […] On écrivit contre ; il s’amusa de cette guerre littéraire, ou plutôt de cette comédie sacrilege. […] On peut voir ses mémoires écrits d’une maniere très-sensée avec beaucoup d’énergie & de précision, de force & de raison, débarrassés de toutes les puérilités de la galanterie. […] Ce livre est écrit noblement, c’est un homme de qualité qui par le sans grossiéreté, sans puérilité, avec une simplicité qui n’est pas du style de S.

200. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Sur le revers Apollon tenant une couronne de laurier d’une main, & un rouleau de l’autre, où sont écrits ces trois noms, Corneille, Racine, Moliere, & au-tour de la médaille, Et qui pascuntur ab illis. […] On a trouvé le moyen d’écrire cet immense détail, & ces règles innombrables. […] On peut y appliquer ces vers célèbres de Brebœuf : De là nous est venu cet art ingénieux d’écrire tous les pas & de danser aux yeux, donner du mouvement & du corps aux figures (ou sur la musique), d’écrire tous les tons & de chanter aux yeux.

201. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Benoît XIV eut une fois la curiosité de voir en particulier la forme d’un théatre que l’on venoit de construire ; on écrivit aussi-tôt sur la porte, indulgence pleniére : les plaisans ne passent rien dans ce pays là, même au Pape, il est privé de toute société agréable, il n’entre jamais de femmes dans son palais. […] Il y prit goût, non pour des pieces régulieres, & bien faires, dont il n’étoit pas capable de sentir les beautés ; mais pour des farces & des mascarades dignes de la barbarie de ses peuples ; il avoit à sa cour un vieux fou, nommé Jotof, qui lui avoit appris à écrire, & s’imaginoit avoir mérité, par ce service, les plus importantes dignités. Pierre qui adoucissoit les chagrins du gouvernement, par des plaisanteries convenables aux peuples non policés, créa Pape son maître à écrire, avec 2000 roubles d’appointement, & lui donna une maison à Petersbourg ; des bouffons l’installerent en cérémonie, il sur harangué par quatre begues ; il créa des Cardinaux, & marcha en procession à leur tête. […] Plusieurs piéces de théatre, recueillies en trois ou quatre volumes, entr’autres la Cérémonie, comédie qui a eu un grand succès, & Merope traduite deux fois en François, critiquée, imitée, & surpassée par Voltaire, qui dans une lettre polie écrite à lui-même lui dit ce qu’il pense des deux piéces, & de quelque autre sur le même sujet. 2°.  […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais.

202. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

En vain Horace et Despréaux chanteraient que vous n’avez produit que des caractères ignorés ou entièrement négligés par les Anciens, en vain ils applaudiraient à l’usage que vous avez fait de l’Amour, en vain vous aurez justifié cette passion en ne lui donnant que la Vertu pour principe, en vain vous aurez peint des couleurs les plus noires toute passion qui n’a pas la Vertu pour objet, votre Censeur atrabilaire trouvera que tous vos ouvrages sont des Romans, il le dira, il l’écrira, et ses zélés Catéchumènes l’en croiront sur sa parole. Mais cette qualité de Roman qu’il donne à vos écrits en exclut-elle la Vertu ? […] Et ce reste de sang qui prolonge ma vie, Coulera sans regret pour ma chère Patrie. » Térée répond à ces reproches par une tirade hypocrite mais si artistement écrite que le Spectateur ne peut être sa dupe, quoique Leucasius doive être persuadé. […] Quel est donc l’homme qui ait répandu plus d’érudition dans une traduction que Madame Dacierei, qui ait mieux écrit des lettres familières depuis Cicéron, qu’une Sévigné ? […] Rousseau écrit : « Car ce sexe plus faible […] » en.

203. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

ConclusionQue nous nous estimerions heureux, s’il plaisoit à Dieu de répandre sur ce petit Ecrit, la bénédiction qu’il a donné à l’ouvrage de Dom Ramire-Cayorcy Fonséca, qui a fait une impression si vive sur la ville de Burgos.

204. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Ce qui fut de tel estime, que les Architectes attirés par gros loyers, que les Rois et Princes leur donnaient, ont écrit fort doctement des livres touchant la dimension et ordonnance des1.

205. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Leurs écrits, leurs actions n’ont rien d’efféminé. […] J’écris en conséquence de ce que vous dites, et; non en conséquence de ce qu’ils sont. […] Les pourriez-vous aimer au moment que vous écrivez ? […] Cette maxime auroit besoin d’être développée, on peut parler et; écrire vrai, sans choquer personne. […] J’écris contre vous.

206. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Le roi de Prusse a fait un livre contre Machiavel, & le justifie par sa conduite ; ses guerres sont la réponse à les écrits : ce livre vivant est lui-même un trait de Machiavélisme. […] Machiavel, nommé secrétaire & historiographe de Florence, en composa l’histoire, bien écrite, mais qui n’est qu’une tragédie perpétuelle, un tissu de factions, de conjurations, d’assassinats, de crimes de toutes especes. […] Je ne doute pas même que l’histoire qu’il avoit écrite n’eût exalté son imagination & rempli sa mémoire d’horreurs politiques qu’il y verse à pleines mains.

207. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Dans la Tragédie qu’il fit représenter devant Innocent VIII, il n’y avoit de la Musique que dans les intermédes, ce qui fut cause qu’il se vanta d’avoir renouvellé les Spectacles des Anciens, & qu’il écrivit au Cardinal Camerlingue, pour lui représenter que Rome attendoit de lui la construction d’un Théâtre stable. […] Delfino n’y réussit pas par ses faux brillans, & Gravina qui avoit écrit sur les Regles de la Tragédie, ne fut pas plus heureux quand il donna ses Piéces pour exemples de ses Préceptes, que ne l’avoit été notre Abbé d’Aubignac, quand il voulut composer une Tragédie. […] Je parlerai dans la suite de cette Piéce ; & à l’égard du succès de la Merope sur les Théâtres de l’Italie, je rapporterai ce qu’en a écrit Riccoboni, qui y contribua beaucoup par son talent pour la Déclamation tragique, talent devenu très-rare dans le Pays de Roscius, parce que, dit-on, le Peuple en Italie n’a jamais aimé les Spectacles tristes.

208. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

je ne vois pas, Monsieura, que vous ayez aucun sujet de vous plaindre de moi, pour avoir écrit que je ne pouvais juger à la hâte d’ouvrages comme les vôtres, et surtout à l’égard de la question que vous entamez sur la Tragédie et sur la Comédie, que je vous ai avoué néanmoins que vous traitiez avec beaucoup d’esprit.

209. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance comme aussi à tous Imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lesdits Livres ci-dessus exposés, en tout, ni en partie, ni d’en faire aucuns Extraits, sous quelque prétexte que ce soit, d’augmentation, correction, changement de titre, ou autrement sans la permission expresse et par écrit de ladite Exposante, ou de ceux qui auront droit d’elle : A peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers à ladite Exposante, et de tous dépens, dommages et intérêts.

210. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

En la vie de la bienheureuse Magdeleine de Pazy, écrite par le père Dominique de Jésus, carme déchaussé (cap. 20. vitæ B.

211. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Celui-ci a respecté la Religion dans ses écrits : c’est dommage qu’une imagination vive, un esprit, un style de Théatre ait répandu l’ivraie au milieu du bon grain, & gâté un bon fonds. […] Voltaire répondit à Clément & à Voisenon : voici sa réponse en vers & en prose : Il est bien vrai que l’on m’annonce des lettres de Maître Clément ; il a beau m’écrire souvent, il n’obtiendra point de réponse ; je ne suis pas assez sot pour m’embarquer dans ses querelles. […] Pour Marot, il n’est pas surprenant qu’il lui eût fait l’honneur de lui écrire ; c’étoit un débauché, un impie, qui, avec quelques bouffonneries, faisoit rire les libertins : similis simili gaudet. […] Dans l’Histoire, qu’il appelle le Théatre des Mœurs, on voit , dit-il, Néron à côté de Titus, Domitien & Trajan, Ciceron & Catilina, les monstres & les héros, l’opprobre & la gloire de l’humanité y paroissent dans le même rang ; &, ce qui est plus déplorable, c’est que ceux qui ont écrit pour les jeunes princes l’Histoire des Rois, se sont appesantis sur leurs vices, & ont insisté avec force sur le tableau de leurs crimes, sous prétexte d’en inspirer de l’horreur ; au lieu d’en détourner les yeux du lecteur.

212. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Quel reproche ne s’est pas fait Racine, quelle pénitence ne s’est-il pas imposée pour la composition de ses tragédies, écrites cependant avec la plus grande décence, si la décence ne consiste qu’à éviter les grossieretés ; mais dont l’insinuante tendresse a séduit & séduira une infinité de cœurs ! […] Ces grossieretés écrites en Latin, sans sel, d’un style barbare, chargées de citations, sont à peine lûes une fois dans la vie par quelque Ecclésiastique, non pour s’amuser, mais pour s’instruire de la décision de quelque cas. […] Les pieces de théatre sont écrites en François, d’un style léger & piquant, ne se lisent que pour s’amuser, ne présentent les passions que pour les faire goûter, ne sont entre les mains de tout le monde & sur la scène que pour être assaisonnées de tout l’agrément de la représentation. […] Quelques autres Poëtes ont pris des sujets chez les Mahométans, ils ont eu peu de succès ; ils ont écrit d’un style noble, & n’ont étalé que des combats de sentimens, comme dans Racine.

213. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Le requisitoire de M. de Seguier, Avocat général, contre les écrits impies en 1770, ne fait pas l’éloge des mœurs du siecle, ni de sa religion. […] Il se mit au sortir du College dans une troupe de Comédiens, contre la volonté de ses parens, qui s’en croyoient déshonorés ; il a parcouru plusieurs années la province, pour y jouer des farces ; il a préféré le métier de Tabarin à la place de Secrétaire du Prince de Conti ; il a paru à Paris & à la Cour, écrit & parlé avec impudence, se faisant honneur de ses talens & de ses succès, satyrisant tout l’univers, & il avoit raison, puisqu’il avoit obtenu tout ce qu’il vouloit, la faveur de la Cour, les applaudissemens de la littérature, & sur-tout beaucoup d’argent. […] Les rafinements, les projets, les intrigues, les traits échapés, les saillies, &c. ne sont point écrits sur le front, & demandent beaucoup d’étude, pour en faire un fidèle portrait. […] Dans une Préface bien écrite, qui est à la tête de leurs œuvres, ils parlent avec une sincerité qui n’en fait pas l’éloge, quoiqu’ils y aient été attachés toute leur vie, & qu’ils aient composé pour lui bien de jolies pieces.

214. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

C’est une vieille question agitée entre les auteurs, si la tragédie doit toujours être écrite en vers : car pour la comédie, il n’est pas douteux qu’elle ne puisse & peut être ou doive être écrite en prose. La plupart des pieces de Moliere, de Dancour, de Favart, de Boissi, tout le théatre italien sont écrites en prose. […] J’écris en insensé ; mais j’écris pour des foux. […] J’écris pour lui, non pour moi-même, & cherche des succès dont je n’ai qu’à rougir.

215. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

C’est ce devoir que des Magistrats plus Chrétiens encore que Citoyens, ont rempli il y a aujourd’hui trois mois, en dénonçant à la Cour nombre d’Ecrits dangereux, entr’autres le Livre de l’Esprit, & le Dictionnaire Encyclopédique, & en dévoilant à ses yeux une partie du venin caché dans ces ouvrages, qu’on nous annonçoit comme devant servir à éclairer le monde, & qui sont démontrés n’être que l’œuvre du Pere du mensonge & de l’esprit de ténèbres. […]  m’écrirai-je bien volontiers avec toi, n’apprendrons-nous jamais combien mérite de mépris & de haine tout homme qui abuse pour le malheur du genre humain, du génie & des talens que lui donna la nature ? […] Pourrois-je donc paroître repréhensible pour n’avoir fait que mettre par écrit en langue vulgaire une pensée que les circonstances présentes nous font naître si naturellement, moi qui aurois pû écrire en langue sçavante, bien sûr que mes Traducteurs n’auroient jamais été poursuivis. […]  qui appartenant à la politique, à la morale & à la Religion Catholique, ont toujours été, sont & seront toujours l’objet de ma persuasion & de ma croyance , que n’ai-je pu écrire de mon sang les paroles que j’ai empruntées d’eux, & qui comme autant de traits de feu, me pénètrent (p. 24.) […]  dont les lumières, l’exactitude, l’attachement & la fidélité aux principes de la Religion, aux maximes de sa morale & au bien de l’Etat, sont à l’abri de tout soupçon & d’une autorité irréfragable, en ont fait un examen aussi attentif que solide… leur avis a été communiqué en mille manières, de vive voix & par écrit : il n’y a donc plus qu’à prendre telles conclusions….

216. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

« Ce qu'il y a de plus tolérable, écrit Saint Augustin, ce sont les Comédies et les Tragédies, où les Fables des Poètes sont représentées parmi les Spectacles publics, avec quelques choses indécentes, mais sans aucunes paroles impudentes et dissolues, comme en beaucoup d'autres Jeux du Théâtre.

217. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

C'est de là que vient l'aveuglement du cœur, selon ce qui est écrit : O mon peuple, ceux qui vous appellent heureux, vous trompent.

218. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

**** [=Clairon], actrice de la Comédie Françoise, au sujet d’un ouvrage écrit pour la défense du Théâtre, Paris, Christophe-Jean-François Ballard, 1761, in-12, 32 p. […] → Textes : chap. 8 « De la concupiscence des yeux et premièrement de la curiosité » (p. 45-55) ; chap. 9 « De ce qui contente les yeux » (p. 56-70) ; chap. 31 « De ces paroles de saint Jean : Je vous écris, pères ; je vous écris, jeunes gens ; je vous écris, petits enfants. […] Au sujet d’un ouvrage écrit pour la défense du théâtre, Paris, Christophe-Jean-François I Ballard, 1761, in-12, 32 p. […] Lettre 102 à Mme de La F[ayette] » [1667-1675], p. 348-353, in Essais de Morale, ou Lettres écrites par feu M.  […] Discours particulier, où l’on voit les raisons de ceux qui ont écrit dépuis peu pour la condamnation des Theatres, & pour leur defense, Avec quelques Avis pour leur reforme », p. 232-248).

219. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

 » Où est-ce que ces choses sont écrites ou défenduesba ? […] A quoi se rapporte ce que Cicéron écrit, que l’ancienne Grèce a sévèrement puni les acteurs de telles fables. […] Et vous savez que de telles choses est fréquente la renommée avec louange, pource que, comme il est écrit, le Pécheur est loué ès désirs de son âme, et celui qui commet des iniquités est béni. […] Rivet écrit toujours Cyprian pour Cyprien de Carthage (S.  […] Epiphane de Salamine (IVe s.) n’a pas écrit d’abrégé de la doctrine chrétienne, à moins que Rivet ne désigne ainsi son Adversus Haereses.

220. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Paul même montre, qu’il a lu les Poètes, alléguant de leurs vers, et entre autres d’un Comiquew : je réponds, que cette permission de les savoir, n’infère pas la licence de les jouer, et que la connaissance en doit être rapportée à une fin, et usage tout autre, où visent les Théologiens, en lisant les écrits des hérétiques ; les Médecins, apprenant à connaître les poisons, et herbes dangereuses ; les Logiciens, étudiant aux Elenches sophistiquesx, etc. Il serait trop long, et hors du centre de notre question de discourir comment, et pourquoi les Chrétiens peuvent, ou doivent lire les fables des Poètes, et autres écrits Païens ; et cette matière a été traitée exprès, par ce grand S.  […] bj , que quelques-uns écrivent avoir pris l’habit d’un homme, pour s’enfermer dans des Monastères ; mais comme la fin qu’elles se proposaient en ces choses, était superstitieuse, aussi les moyens, pour y parvenir, ont été mauvais et illicites. […] Eph. 5 bm  : Que le mystère de Jésus Christ et de son Eglise, est profané par tel déguisement, et qu’il est sanctifié, quand la distinction faite entre les sexes en la Création, est observée, tant en l’office, qu’en l’accoutrement de l’un et de l’autre : Sur quoi quelques-uns prennent occasion de blâmer les Amazones, et les femmes d’Egypte, qui trafiquaient en pays étrange, et leurs maris cependant filaient au logis, comme écrit Hérodotelib. 2 bn  ; lequel pour mieux représenter la confusion de ce peuple, ajoute qu’aussi foulaient-ils la farine avec les pieds, en boulangeant ; et pétrissaient avec les mains le mortier, en bâtissantbo, etc. […] Et si ces passages semblent trop généraux ; ils nous représentent ceux auxquels le mot de Comos, d’où vient celui de Comédie, est nommément exprimé, en la langue qu’ont écrite les Apôtres ; savoir est Rom. 13, v. 13 ; Gal. 5, v. 21 ; 1 Pier. 4, v. 3cp.

221. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

Est-ce la Comédienne qui vous écrit, ou votre sœur ?

222. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

C’était peut-être une des raisons du silence des Apôtres, qui accoutumés à la simplicité de leurs pères et de leur pays, n’étaient point sollicités à reprendre en termes exprès dans leurs écrits, des pratiques qu’ils ne connaissaient pas dans leur nation : il leur suffisait d’établir les principes qui en donnaient du dégoût : les chrétiens savaient assez que leur religion était fondée sur la Judaïque, et qu’on ne souffrait point dans l’Eglise les plaisirs qui étaient bannis de la Synagogue : quoi qu’il en soit, c’est un grand exemple pour les chrétiens, que celui qu’on voit dans les Juifs ; et c’est une honte au peuple spirituel, de flatter les sens par des joies que le peuple charnel ne connaissait pas.

223. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Les saints Pères la condamnent dans leurs écrits ; ils la regardent comme un reste du paganisme et comme une Ecole d’impureté.

224. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Dès-lors ce ne furent plus les jeunes épouses qui trompèrent les vieux maris ; ceux-ci sont devenus les trompeurs ; oui, ces espiègles ont fait faux bond à leurs fidèles moitiés ; ils ont eu à leur tour des intrigues, des confidentes ; ils ont reçu des lettres secrètes, des poulets ou billets doux ; ils en ont écrit, ils ont donné des rendez-vous aux jeunes femmes qui avaient alors beaucoup d’attentions pour eux, qui les flattaient, qui leur souriaient agréablement en signe d’affection, ou du moins de reconnaissance. […] Elles sont devenues le sel, l’éloquence des écrits, des discussions et des conversations même sérieuses qui commencent ou finissent presque toujours par-là. […] C’est aussi le tableau affligeant que je me suis fait des résultats de cette nouvelle prostitution, et la conviction où je fus qu’elle serait encore très nuisible, qui m’ont porté à composer cet écrit, à reprendre la défense des indigents et des mœurs, que les progrès d’une cataracte dont j’ai le malheur d’être affecté m’avaient fait abandonner. […] Et, dans d’autres circonstances, combien de faux bienfaisants, ou d’hommes poussés uniquement par des vues secrètes d’intérêts particuliers, ont servi l’humanité autant que leurs concurrents généreux, de différentes manières ; soit par de grandes entreprises, ou la communication de projets utiles ; soit par des voyages ou des travaux pénibles, par leurs veilles et des études opiniâtres, par leurs découvertes, par leurs écrits ou discours ; soit aussi en veillant sur leurs concitoyens, en écartant les dangers qui les manaçaient, soit en défendant l’honneur et la fortune des opprimés ; soit en visitant et soignant leurs semblables, même dans les maladies les plus contagieuses ! […] En effet, ne faut-il pas être doué d’une excessive vertu, d’une extrême délicatesse, être bien austère, bien rigoriste, avoir beaucoup d’humeur et plus d’impatience encore qu’Alceste ; c’est-à-dire, être plus grand Misantrope, pour s’abandonner à gourmander, à satiriser indistinctement les personnes, ou leurs vices, leurs défauts, leurs travers et les goûts, les habitudes, les écrits, des paroles, des mots, des frivolités ; à frapper sans mesure, sans égards, des traits cruels du ridicule, la cour et la ville, hommes, femmes, tous les rangs, tous les ordres ?

225. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Des histoires sont des livres serieux, écrits à loisir avec maturité ; il y dit, du moins il veut paroître y dire la vérité, & peser avec impartialité les événemens & les hommes dans une balance équitable. […] Nous avons parlé ailleurs du Pape Leon X, des Médicis, par rapport à la comédie, ces noms fameux par des richesses immenses, acquises dans le commerce, a été célébré par tous les litérateurs, parce que cette famille opulente par une libéralité jusqu’alors inconnue, fesoit des pensions aux gens de lettres, moins à la vérité pour amour pour les sciences, ils n’ont rien écrit, ils n’étoient pas savant, par que magnificence & par vanité ; elle est encore plus fameuse par les statues, les tableaux infâmes dont elle a rempli ses palais, la ville de Florence & toutes les écoles de peinture & de sculpture ; par les maux que deux Papes de ce nom ont fait à l’Eglise, & deux Reines, sur-tout la premiere, ont fait à la France. […] Le ridicule y étoit par tout mêlé, il s’habilloit en cavalier, quoiqu’Evêque ; & après avoir écrit sur la théologie, & donné des réglemens à son Diocèse, il faisoit l’amour en plumet. […] Qui ne connoît la lettre qu’écrivit Henri IV, sur le champ de bataille, au moment qu’il alloit combattre, à Gabrielle d’Etrées sa maîtresse, que ses amours ont rendu célebre : si je meurs, ma derniere pensée sera à Dieu, l’avant derniere à vous  ; c’est trop peu respecter la mémoire d’Henri IV, de lui prêter des sentimens si peu chrétiens, & si peu raisonnables, & de les rapporter quand ils seroient vrais. […] L’esprit de nouveauté, ni la haine contre Leon X & Mazarin, n’y ont eu aucune part : c’est la saine morale qui leur a dicté ce qu’ils en ont écrit.

226. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

L’Abbé de Monville a écrit sa vie ; c’est-à-dire, qu’il a fait un Catalogue raisonné & une description pompeuse de ses Tableaux, ajoutant à chacun les particularités qu’il a pu découvrir. […] Aussi est-elle écrite sur les Mémoires de sa fille, que l’historien donne pour garans, & lui en rapporte ingénument tout l’honneur. […] Le sieur Sahalin, Tailleur costumier de Monseigneur le Comte d’Artois, charge de nouvelle création qui ne se trouve pas dans l’Etat de la France, a écrit une belle lettre aux Journalistes de Trévoux, à laquelle, pour rire sans doute, ils ont accordé les honneurs de la presse, pour exposer les prérogatives de son art, qu’il fait marcher de pair avec tous les arts libéraux, fort au dessus des arts méchaniques. […] V. le Mentor du Marquis de Carracciolli, p. 67, ouvrage médiocrement bien écrit, mais plein de raison & de religion, comme la plupart de ceux de cet écrivain respectable ; bien éloigné de la puérile déclamation dont il a enflé la vie du dernier Pape Clément XIV. […] La distinction de permission verbale ou par écrit, la révocation demandée & obtenue sur le champ par Lathorilliere, sont des contes ; l’embarras de Moliere, par le refus de jouer que firent ses deux femmes, dont la premiere n’étoit point actrice, & la seconde de s’en faisoit un honneur, quoique, dit-on, la piece fût annoncée, & que la foule assiégeât la porte de la Comédie.

227. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Les Spectacles comiques étaient en usage chez les prémiers Peuples, sous des formes différentes ; donc loin que le Margites en ait fournit l’idée, ce sont peut-être eux qui ont fait naître à Homère l’envie d’écrire son Poème. […] Je viens de raporter en abrégé tout ce que l’on a écrit sur la Comédie des Romains. […] C’est insensiblement qu’on a sçu calculer, écrire, imprimer, &c.

228. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les passions des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct national qui avait fait applaudir les Romances, la Cour-d’Amour, les Carrousels, les Tournois en l’honneur des Dames, les Galanteries respectueuses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait. […] Les Poètes Dramatiques dignes d’écrire pour le Théâtre, ont toujours regardé l’obligation d’inspirer la haîne du vice, & l’amour de la vertu, comme la première obligation de leur art.

229. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Je crois qu’après cela notre Observateur avouera qu’il a eu tort d’accuser Molière et qu’il doit confesser que la passion l’a fait écrire. […] La pièce de Molière va causer des désordres épouvantables, et le zélé réformateur des ouvrages de théâtre, le bras droit des tartufes, l’observateur enfin qui a écrit contre lui, parle à la fin de son ouvrage comme un désespéré qui se prend à tout.

230. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Le motif qui me fait écrire n’est pas celui de contrarier par partie de plaisir : cette soif méprisable ne m’a point guidé : je me suis consulté avant d’entrer dans cette carrière dangéreuse où tant d’autres ont échoué … J’en vois plus d’un étendu sur l’arène.

231. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

C e Chapitre est presque la conclusion de ce que je viens d’écrire dans l’autre.

232. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Et quelques-uns ont écrit que la Fable de Nevius, intitulée la Masquée, fut jouée de nouveau longtemps après par les Atellanes, faute de Comédiens.

233. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

On n’écrit donc, Monsieur, que pour être lu, et on ne veut être lu que pour être estimé ; j’ajoute, pour être estimé de la multitude, de cette multitude même, dont on fait d’ailleurs (et avec raison) si peu de cas. […] Essayons néanmoins, pour les apprécier avec justice, sans adulation comme sans humeur, d’oublier en ce moment combien leur société est aimable et dangereuse ; relisons Epictète avant que d’écrire, et tenons-nous fermes pour être austères et graves. […] Rien ne pourra plus leur nuire, si votre Ecrit n’y réussit pas ; car il faut avouer qu’aucun de nos Prédicateurs ne les a combattus avec autant de force et de subtilité que vous. […] Le plaisir de vous lire ne nuira point à celui de vous entendre ; et vous aurez longtemps la douleur de voir le Devin du village y détruire tout le bien que vos écrits contre la Comédie auraient pu nous faire. […] Voilà ce que ni vous ni moi n’aurions prévu ; mais quiconque écrit, doit s’attendre à ces légères injustices, heureux quand il n’en essuie point de plus graves.

234. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Pour les premiers ; nos Amants & nos Belles en sçavent plus qu’on n’en peut écrire : Pour le second, outre que nous en avons dé-ja parlé sur le propos des Dances, je n’adjoûteray que ce mot, que la belle Dance est une certaine finesse dans le mouvement, au port, au pas, & dans toute la personne, qui ne se peut ny exprimer ny enseigner par les paroles.

235. (1764) Comédie pp. 252-254

Bossuet, et l’Ecrit si connu de M.

236. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Rousseau avait écrit sur le théâtre, il dit entre autres : « L’effet du théâtre est de donner une nouvelle énergie à toutes les passions… Tout est mauvais et pernicieux dans la comédie. […] Louis XV, qui à ce trait, que les courtisans lui donnaient pour indubitable, ne reconnaissait pas son saint, prit le parti de lui faire écrire pour apprendre de lui ce qui en était. […] Citons le passage où cet écrit traite de l’immoralité épouvantable dans laquelle le théâtre est tombé de nos jours, et de la dépravation qui en est la suite nécessaire parmi le peuple. « Un spectacle où la moralité serait respectée, resterait désert de nos jours. […] Nous avons constaté dans ce petit écrit des faits, qui sont bien propres à éclairer tout, esprit droit, et à toucher tout cœur sincère.

237. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Je leur demande s’il est permis aux Chrétiens d’assister aux spectacles ; ils sont persuadés que vous y avez renoncé ; ils répondront en nous citant les premiers écrits de nos Docteurs à leurs Césars. […] Véritablement, il n’est pas nouveau ; depuis que le théâtre est établi, on eut toujours grand soin de nous le dire ; & depuis qu’on le dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les passions, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non pas certainement dans la pratique ; c’est dans les écrits de ceux qui nous en ont donné les regles, non pas dans les ouvrages de ceux qui les ont prétendu suivre. […] Brûlez donc auparavant tous ces écrits licentieux, sur-tout ces poésies libertines, tous ces ouvrages qui ne respirent que l’irréligion & l’athéïsme : opprobre (hélas !) […] Chrétiens, s’écrioit Tertullien, en finissant le beau traité qu’il a écrit sur cette matiere, Chrétiens, si vous aimez les spectacles, si vous ne pouvez vous en passer, nous en avons à vous donner.

238. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Charles n’a jamais approuvé, il a toujours condamné le théatre ; il a écrit, il a prêché, il a fait prêcher contre. […] Qu’on lise Justelipse, Bullinger, & tous ceux qui en ont écrit ; peut-on voir plus d’infamie que dans les spectacles que les Grands donnoient au peuple ? […] L’Evêque de N…… sachant son passage, qu’on avoit annoncé comme un événement, lui écrivit la lettre la plus pressante pour l’engager à lui faire l’honneur de venir passer quelque jour à sa maison de campagne. […] Le Sénéchal, peu accoutumé à prononcer sur les affaires des Princes, prit le parti de ne rien juger, & d’appointer à bailler par écrit.

239. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

En un mot, les Auteurs Allemands qui ont écrits & qui écrivent dans ce genre naïf, sont dignes d’être cités pour éxemple ; nos Poètes ne sçauraient les étudier avec assez de soin.

240. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

loin de-là… si j’écrivais pour eux, & que je voulusse les flater, comme tant d’Auteurs adulent les Grands dont il attendent le succès de leurs Ouvrages, que de choses j’aurais à dire ! […] Votre Paysan écrit avec humeur, mon amie ?

241. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Je le pardonne pourtant à ces consciencieux, qui reprennent par un véritable motif de dévotion, et, quoique les vers de Monsieur de Molière n’aient rien d’approchant de l’impiété, je ne saurais m’emporter contre eux, puisqu’ils n’en veulent qu’à ses écrits. […] Il est si fort ordinaire à ces messieurs les beaux esprits de prendre le méchant parti pour exercer la facilité qu’ils ont de prouver ce qui paraît le plus faux, qu’ils ont cru que cette réputation ferait un tort considérable à l’ouvrage de Monsieur de Molière, s’ils écrivaient pour en montrer l’innocence et l’honnêteté, et, d’ailleurs, comme ils ont vu qu’il n’y avait point de gloire à remporter, quelque fort que fût le raisonnement qu’ils produiraient, ils en ont laissé le soin aux plumes moins intéressées que les leurs.

242. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

écrit que Néron pour ne se pas diffamer en paraissant sur le Théâtre public, institua les Jeux Juvenaux qui se faisaient en particulier, dans lesquels plusieurs se firent enrôler, et il ne veut pas parler ni de Tragédies ni de Comédies, qui ne notaient point d'infamie ceux qui les jouaient ; mais d'un récit de vers libres et pleins de railleries, avec un mélange de ridicules Bouffonneries, de Danses et Chansons malhonnêtes, qui rendaient les Acteurs infâmes par la Loi. […] Déesse Flore par des Jeux Scéniques, que l'on croyait célébrer d'autant plus dévotement qu'ils étaient célébrés honteusement, et toute la Ville voyait, entendait et apprenait cette manière d'apaiser leurs Dieux, si effrontée, impure, détestable, immonde, impudente, honteuse, et qui doit donner de l'horreur à la véritable Religion, ces Fables voluptueuses et criminelles écrites contre leurs Dieux, ces actions déshonnêtes, inventées avec autant d'iniquité que de turpitude, et commises avec plus d'abomination, et dont les Acteurs furent privés des honneurs publics par les sentiments de la vertu Romaine, et du droit de suffrage dans les assemblées, on connut leur turpitude, et ils furent déclarés infâmes. » Où l'on ne peut pas dire que ce grand Saint parle d'autre chose que de l'infamie des Mimes et Farceurs des Jeux Scéniques, à cause de leur impudence.

243. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

La Thébaïde est écrite dans le goût des Tragédies Grecques, où la mort et le carnage dominent ; si on voulait en faire usage pour le Théâtre de la Réforme, il y aurait peu de chose à changer dans la Scène d’amour entre Hémon et Antigone ; je crois même qu’on pourrait se dispenser d’y toucher ; et, telle qu’elle est, je donnerais mon suffrage en sa faveur. […] Racine n’ait pas écrit sa Tragédie d’Esther dans la forme ordinaire. […] Si pourtant on se donne la peine de lire avec attention la mort de César, de M. de Voltaire, je suis persuadé qu’on conviendra que, dans toute Pièce aussi bien imaginée et aussi rigoureusement écrite que celle-ci, les rôles des femmes peuvent être supprimés, sans que les Spectateurs les regrettent.

244. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Moliere n’a rien écrit sur son art, & je doute qu’il fût en état de le faire : il n’avoit jamais étudié. […] L’Auteur de sa vie nous dit qu’il en avoit fait une ample provision dans un grand recueil écrit de sa main, où il puisoit dans le besoin. […] Ce n’est ni pour elles ni pour vous que je daigne écrire. […] Il en est de la littérature comme de l’écriture & de la voix ; de quelque maniere qu’on écrive ou qu’on parle, on distingue la voix ou la main. […] Corneille, Quinaut, Destouches, Hardy, &c. ont écrit plus que lui.

245. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Je crois donc avoir écrit avec soin tout ce qui concerne les paroles des Poèmes du nouvel Opéra.

246. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

J’écris à monsieur de Longepierre ; voila la copie de ma Lettre : EN vous instruisant, Monsieur, je connaissais bien votre prudence : j’y compterai toujours ; & ce n’est pas à vous qu’il faut dire, qu’un éclat, des reproches, une simple indiscrétion pourraient tout perdre.

247. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Ce n’est pas qu’il n’ait fait tout ce que la brièveté du temps et ses occupations de devoir lui ont permis, pour donner à son discours l’air le moins contraint, le plus libre et le plus dégagé qu’il a pu; mais, comme il n’est point de genre d’écrire plus difficile que celui-là, il avoue e bonne foi qu’il aurait encore besoin de cinq ou six mois pour mettre ce seul discours du Ridicule non pas dans l’état de perfection dont la matière est capable, mais seulement dans celui qu’il est capable de lui donner.

248. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Loin d’approuver ces sortes de divertissements, il a écrit tout ce qui est capable d’en faire connaître le ridicule, le danger et le venin.

249. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Je voudrais en inscrire ici les noms ; pour en décorer mon écrit.

250. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Tertulien, celui de tous les Peres qui a le plus écrit contre les Spectacles, & l’un des premiers en date, se borne, il est vrai, jusqu’au quatorziéme Chapitre de son Livre, à l’idolâtrie où l’on tomboit en se mêlant avec les Spectateurs ; mais à la suite il démontre le vice du Théâtre indépendamment des superstitions payennes dont il étoit pour lors infecté. […] Ainsi s’exprimoient, Mademoiselle, les anciens Peres de l’Eglise ; ceux qui leur ont succédé n’étoient plus guères dans le cas d’écrire contre les Comédiens qui devenoient très-rares, & dont les représentations étoient sans suite & sans consistance.

251. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Charles ne tarda pas à parodier les comédies d’Auguste par une comédie fort différente : il lui fit signer son abdication du trône de Pologne, en faveur du Roi Stanislas, & l’obligea de lui écrire de sa propre main une lettre de félicitation : ce qui est le comble de l’humiliation. […] Le Czar , ajoute Voltaire qui a aussi écrit la vie de ce Prince, avoit les mêmes sentimens sur la religion & sur la destinée  ; mais il en parloit plus souvent & ouvertement, & avoit la supériorité de génie, l’étude de la philosophie & le don d’éloquence au-dessus de Charles, qui ne savoit que se battre (l’éloquence & l’étude du Czar étoient médiocres).

252. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

nous l'apprend quand il veut reprocher aux Romains l'impiété publique de ces Spectacles, ayant écrit, que « tous les corps des Magistrats et des Prêtres s'y trouvent présents, les grands Pontifes, et ceux de Jupiter avec leur Mitre, les Augures interprètes de la volonté des Dieux, et ces Vierges chastes qui gardaient le feu perpétuel. » Aussi tous les ornements des lieux où les Spectacles étaient célébrés et toutes les choses qui s'y passaient, portaient quelque marque de cette vénération. […] ayant écrit que pour remède à la famine dont la Ville de Rome se trouva autrefois affligée, on célébra les Jeux Scéniques en l'honneur de Bacchus et de Cérès, et ensuite pour d'autres Idoles.

253. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Ce n’est que depuis l’aigreur des Congrégations de Auxiliis, & la sombre sécheresse du système de la promotion physique, qu’on voit dans leurs écrits je ne sais quel air de rigorisme. […] Le dernier Thomiste & l’un des plus distingués qui aient écrit sur le théatre, est le célèbre Daniel Concina, dont les Auteurs Dominicains qui ont composé le Dictionnaire théologique rapportent au long la doctrine & les preuves. […] Pour prévenir le mal que ces écrits pourroient faire, le Pape chargea d’y répondre le P.

254. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Dans le grand nombre d’ouvrages qu’on a écrits contre le théâtre, on n’a guère traité la question s’il est permis d’aller à la comédie les jours de fête. […] Le précepte du sabbat, dans la loi écrite, ne saurait être plus précis, les châtiments de la transgression plus rigoureux, les reproches plus vifs : « Memento ut diem sabbathi sanctifices. » Quel est l’enfant Chrétien qui ignore les commandements de Dieu et de l’Eglise : Les dimanches tu garderas, etc. […] Neuville, et digne de lui, parce qu’elle est très bien écrite, parle ainsi (l.

255. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Bornons-nous à celui de leurs livres, qui, sans exception est le mieux écrit, et dont l'objet est le plus éloigné de ces idées profanes, l’Histoire du Peuple de Dieu. […] On dit que Racine composait d'abord ses pièces en prose, et ensuite les versifiait ; je suis persuadé qu'elles n'étaient pas autrement ni peut-être si bien écrites que celles du P. […] Julien l'Apostat sans doute, car c'était un bon moyen pour affaiblir le christianisme ; et tout ce que les saints Pères et alors et dans tous les temps ont écrit contre le théâtre, ne permet pas de douter que l'Eglise n'eût condamné l'entreprise de ces savants Chrétiens.

256. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Les Auteurs de Romans, d’Histoires, d’Épîtres & particuliérement d’Héroïdes, loin d’être naturels dans leurs Ouvrages, & de chercher à dire des choses qui nous concernent au moins un peu, se perdent dans le pays de l’imagination, & n’écrivent que des chimères ; leur stile maniéré, plein d’un faux brillant, n’est qu’un vrai persiflage.

257. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

… Mais, j’entreprendrais en vain de vous peindre mon trouble… Je vous écris toute hors de moi… En voulez-vous voir… voulez-vous voir de son style, à cette Rivale ?

258. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

C’est en suivant ces principes et en prenant ces précautions que l’on écrit et que l’on représente tous les ans dans les Collèges des Poèmes dramatiques ; et, loin de croire que ces Pièces soient capables de corrompre les mœurs des jeunes gens qui les jouent, ou de gâter l’esprit des Spectateurs, je pense, au contraire, que c’est un exercice honnête, dont les uns et les autres peuvent retirer une véritable utilité.

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

La Guerre d’Espagne, ou les Mémoires du Marquis de, … mieux écrits que ceux du Comte de Chavagnac, sont aussi remplis d’anecdotes de toute espece. […] On n’a plus entendu parler de cet ouvrage, très-bien écrit, qui auroit fait du bruit, & auroit extremement déplu à la personne intéressée, s’il avoit paru. […] M. de Louvois, à qui il écrivit, envoya des gens affidés en Hollande, qui corrompirent un ami intime de l’Auteur. […] Le Sieur Milei, grand amateur, a écrit une lettre insultante contre les deux censeurs, qu’il tourne en ridicule, & au nom de tout ce qu’il y a d’êtres pensans à Londres , il conjure Garrig de jouer cet opéra comique autant qu’il pourra.

260. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Le Roi de Prusse, que notre Voltaire appelle, je ne sai pourquoi, le Salomon du Nord, qui écrit d’une maniere si humaine & fait des actions si cruelles, a forcé les Archives de Dressés, malgré la Reine qui en défendoit l’entrée elle-même ; il a entraîné cette Princesse à la Chapelle où il faisoit chanter le Te Deum (belle dévotion) en action de grace de ce bel exploit. […] Toute l’Allemagne s’arma contre lui, il fut mis au Ban de l’Empire, & réduit à une celle extrémité qu’il en fit les plaintes les plus ameres au Roi d’Angleterre son allié, &, dans l’ancienne de sa douleur, lui écrivit en ces termes : Je viens d’apprendre qu’il est question d’un traité de normalité pour l’Electorat d’Hanovre. […] Permettez à tous vos sujets de vous écrire directement ; quand vous leur répondrez, dites : Si vous dites vrai, je vous rendrai justice : mais comptez aussi sur le zele que j’ai à punir la calomnie & le mensonge. […] Donnez dans votre Cour le plus grand éclat à vos actions ; que personne n’écrive que pour louer tout ce que vous faites ; pensez toujours en maître ; si on vous manque, réservez votre vengeance jusqu’au moment où vous pourrez en tirer une satisfaction complette ; ne craignez pas les représailles, tampis pour celui de vos sujets sur qui elle tombera ; il faut avoir l’autorité d’un Despote absolu.

261. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Mais nous n’écrivons, dit-on ; que pour les instruire, afin qu’elles ne se laissent pas séduire par trop de simplicité. […] Au contraire on leur apprend à la faire naître, à l’entretenir, à la tendre plus vive ; on leur apprend les mystères de l’amour, le langage des yeux, l’expression du geste, le hasard des rendez-vous, les fuites attrayantes, le sel des refus, l’intelligence des équivoques, le commerce des présens, l’art d’écrite des lettres, d’irriter les désirs, d’entretenir les espérances, de tromper les surveillans, de trouver des prétextes pour cacher & montrer un amour impatient de se faire connoître, & qui craint d’être connu. […] Dans ces deux ouvrages, écrits avec autant d’érudition & d’élégance, que de sagesse & de solidité, il prouve par une foule d’autorités des Pères, des Théologiens, des Jurisconsultes, des Philosophes, par la raison & l’expérience, qu’il n’est pas permis d’aller à la comédie, & de rien donner aux Comédiens. […] Dans le nombre infini de Casuistes qui ont écrit depuis deux siecles, dans la foule immense de distinctions & de subtilités qui font de leur doctrine une espèce de labyrinte, il ne seroit pas étonnant que quelqu’un fût favorable.

262. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Il pourrait encore arriver que quelquefois nos Poètes se trouvassent peu accommodés des avantages de l’esprit et n’eussent pas toujours le fonds nécessaire pour un genre d’écrire auquel ils ne sont pas appelés. […] Dryden pour se laver de ces reproches, est trop heureux d’abandonner enfin son principe. « De peur qu’on ne s’imagine, dit-il, que j’écris ceci pour rendre aimable le libertinage, et que je m’embarrasse peu d’avilir la fin et l’institution de la Comédie, (le plaisir n’en est donc pas la fin principale) je déclare nettement que nous ne faisons heureux les hommes vicieux, que comme le Ciel laisse heureux les pécheurs etc. […] [NDE] Qui proprement doit être écrit et prononcé Charte (car il vient de Charta qui est pris de khartês, mot Grec) est mot gënéral à tout document mis par écrit en papier.

263. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Elle ne donne pas une idée plus avantageuse du reste de sa vie dans deux lettres qu'on lui fait écrire à son amant, et par lui précieusement conservées. […]  » C'est assurément commencer le roman ab ovo (il faut des soins pour plaire, il n'en faut point pour aimer) : « Des écrits mutuels servaient nos ardeurs, j'envoyais à Comminges et mon âme et mes pleurs. […] Qu'on attribue à la Popelinière, à Mesdames de Tencin ou de Murat, ou à toute autre plume romancière, les mémoires qui ont fourni la matière des poèmes, on leur fera un fort petit présent ; car quoique l'Auteur des affiches, pour conter fleurette à Madame de Murat, prononce que ce Roman réunit «les grâces du style et les charmes du sentiment », il est très vrai, comme le dit dans sa Préface le sieur Arnaud, que cet écrit « est très médiocre pour le style ». […] M. de Rancé écrivait mieux que le sieur Barthe, et avec décence, surtout depuis sa conversion, tout ce qui est sorti de sa plume ne respire que la piété.

264. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Pendant qu’un Prince du milieu des délices de la Cour, se déclare par ses écrits contre le Théâtre profane, et en découvre les désordres ; un Religieux du fond de son Cloître en prend le parti, et ranime son zèle pour les Spectacles. […] Apparemment il ne demande pas leurs suffrages, il s’en tient à celui des amateurs de la Comédie : je ne prétends pas aussi le réformer par cet écrit, mais seulement le faire taire ; ou du moins détruire les raisons qu’il apporte pour faire passer le vice sous les apparences de la vertu. […] Où est l’homme sage qui voudra s’exposer à perdre la paix intérieure, et à éteindre l’esprit qui anime un vrai Chrétien, pour un divertissement frivole  N'est-il pas écrit que celui qui aime le danger y périra ? […] A l’égard des expressions de quelques Docteurs, dont le Théologien et les « honnêtes gens » pour lesquels il écrit se plaisent à abuser, il est à remarquer que l’homme n’étant pas capable d’un travail continuel, tous les saints Pères demeurent d’accord qu’il a besoin d’amusements, ou de quelques jeux propres à délasser l’esprit.

265. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ramsai, est bien écrit ; c’est un bon livre plein de religion & de bonne morale, plus chargé d’érudition que Télémaque, qu’il a voulu imiter : trop chargé même, si on ne veut qu’un Roman pour s’amuser, mais utile à qui veut s’instruire. […] Cet ouvrage, plein de fiction & de fort peu d’érudition, est écrit avec plus de légéreté & d’agrémens que le premier ; mais il est moins utile pour les mœurs, & il est dangereux pour la Religion. […] Les Conférences de Gassendi étoient singuliérement formées de quatre libertins, qui tous ont écrit : Bergerac est fou ; Chapelle est Epicurien ; Moliere un homme du monde, un agreable débauché, qui parle avec goût, qui amuse & fait rire, mais rend le vice aimable & la vertu ridicule ; Bernier courut le monde, & a donné des voyages, & fait un abrégé de Gassendi, qui sont utiles, & du moins ne nuisent point à la vettu. […] Il a beaucoup plus écrit parce qu’il a plus vécu ; mais dix ans avant sa mort il devint tout à fait imbécille, & bien-tôt furieux, & mourut dans ce triste état. […] Il y a ajouté un second tome de sa façon, le nouveau Guliver, sur des fictions fort semblables, mais plus amusantes, & mieux écrit que le premier Guliver.

266. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Mon Oncle t’écrit : il te marque sans doute les nouvelles : c’est m’en dispenser.

267. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Comme les Comédies et les Romans sont quasi la même chose, et qu’ils ne diffèrent presque que dans le style, je parlerai de la Comédie et des Romans ensemble, sur les choses qu’ils ont communes, sans rien répéter de ce qu’on a écrit dans ce siècle, pour montrer combien la Comédie est dangereuse à des Chrétiens.

268. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Il est écrit, comme on sait, que, si on les aime, on y trouvera tôt ou tard sa perte et sa ruine. […] Voici ce que ce savant évêque a écrit il y a près d’un siècle : « Si un pénitent, qui a fréquenté les spectacles, n’avait pas été auparavant instruit de l’iniquité de ces représentations, le confesseur peut, après lui avoir fait comprendre ce qui en est, lui donner l’absolution, si d’ailleurs il n’y a pas d’autre empêchement, s’il promet sincèrement de s’abstenir de ces sortes de divertissements, et si, par la contrition et les dispositions qu’il témoigne, il y a lieu d’espérer qu’effectivement il s’en abstiendra. […] Nous terminons tout cet article par l’indication des principaux auteurs qui ont écrit sur et contre les spectacles.

269. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

CE petit écrit n’est qu’une espèce d’extrait de divers endroits où Platon traite de l’Imitation théâtrale. […] Depuis lors, cet écrit étant sorti de mes mains, se trouva compris, je ne sçais comment, dans un marché qui ne me regardoit pas. […] Quand donc, ami Glaucus, vous rencontrerez des enthousiastes d’Homère ; quand ils vous diront qu’Homère est l’instituteur de la Grèce & le maître de tous les arts ; que le gouvernement des États, la discipline civile, l’éducation des hommes & tout l’ordre de la vie humaine sont enseignés dans ses écrits ; honorez leur zèle ; aimez & supportez-les, comme des hommes doués de qualités exquises ; admirez avec eux les merveilles de ce beau génie ; accordez-leur avec plaisir qu’Homère est le Poëte par excellence, le modèle & le chef de tous les Auteurs tragiques.

270. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Garnier, & je crois que l’on n’écrit que pour avoir des Lecteurs ; on ne compose des Pieces que pour mériter les applaudissemens des Spectateurs. […] Le goût se blasa à tel point de jour en jour, qu’on devint totalement insensible au sel que les Graces ont répandu à pleines mains sur leurs charmans Ecrits. […] Les partisans des Trétaux, ne manqueraient pas de dire, si cet Ecrit leur tombaient dans les mains, que mes observations, dont vous sentez, Monsieur, toute la vérité, ne sont qu’une diatribe outrée : non, non, & tout homme instruit de ce qui se passe, tout homme judicieux qui me lira, m’aura bientôt justifié de ce reproche. […] D*** de B**, s’illustrer par l’éclat des talens, tentent de se faire une réputation, au moins éphémere, par la licence de leurs Ecrits. […] On ne parle, au contraire, dans les conversations & dans les écrits, que de passions douces, de cœurs honnêtes, d’esprits honnêtes, d’ames honnêtes, de créatures honnêtes.

271. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Elle fit revenir malgré lui sur la scène le pieux Racine, que la religion & la vertu en avoient arraché, & revivre les talens séduisans & les coupables écrits dont il avoit connu le danger & la gloire funeste qu’il arrosoit de ses larmes, & rallumer les feux demi-éteints de Louis XIV pour des jeux que, par un pareil motif, il avoit cru devoir s’interdire, & se reprochoit d’avoir trop aimé. […] Le concile écrivit une lettre circulaire au Pape & à tous les évêques, où, pour justifier sa conduite, il fait un portrait peu flatteur de leur confrere.

272. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Il est vrai que son stile arrête, embarrasse quelques fois ses Auteurs, car il n’est pas aisé d’écrire en même tems avec simplicité & avec Noblesse. […] Ils écrivent souvent des sotises.

273. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Pères et Docteurs, aux écrits desquels ils portent une telle révérence, qu’au lieu de les impugner, ils les maintiennent contre l’insolence et la témérité de tous les hérétiques qui les veulent détruire. […] Philippe de Commines écrit que les Rois de France y ont pris très grand plaisir.

274. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Les écrits des femmes sont tous froids et jolis comme elles ; ils auront tant d’esprit que vous voudrez, jamais d’âme ; ils seraient cent fois plutôt sensés que passionnés. […] Calomnie atroce, qui attaque par un écrit public tous les peuples policés !

275. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

J’avoue qu’il est mal aisé d’assembler tout ce qui est nécessaire à la composition de cette sorte d’ouvrages, d’autant plus qu’il y a peu de modèles dans ce genre d’écrire, et peu d’Auteurs qui soient d’humeur de les imiter.

276. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Il est certain qu'il n'y a rien dans toute la doctrine des mœurs que les Pères aient traité plus à fond, ni où ils se soient mieux précautionnés contre tous les faux raisonnements dont on se devait servir dans la suite des siècles pour justifier la Comédie, de sorte qu'ils n'ont laissé aucun moyen à ses défenseurs de donner à ce qu'ils en ont écrit, des interprétations à leur mode, ni aucun lieu de douter de leurs sentiments, à ceux qui cherchent la vérité dans la tradition de l'Eglise, dont ils sont les dépositaires.

277. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On ne voudroit pas d’une piéce écrite en vieux gaulois, en mauvais jargon, dans une langue barbare. […] Plusieurs Prélats ont écrit contre ; dans tous les diocèses, les statuts sinodaux la défendent, sous des peines plus ou moins grandes ; il peut se trouver des Evêques qui y sont allés, soit pour faire leur cour, comme sous le regne de Richelieu & de Mazarin, soit par curiosité, soit si l’on veut, par libertinage. […] M. de la Chalotais paroît dans son écrit, avoir peu de Réligion ; il la met au dernier rang des choses nécessaire à l’éducation, & la rélégue à la fin de son ouvrage ; le peu qu’il en dit ; ce n’est même qu’une Réligion naturelle, dont les Déïstes même le piquent. […] Arnaud, dans sa préface sur Fayel, tragédie horrible, qu’il vient de donner, avance deux paradoxes, l’un sur le genre terrible qu’il dit être le seul vraiment tragique ; l’autre sur la division des drames en cinq actes, qu’il traite de puerilité : il a fait comme Fontenelle à la tête de ses Eglogues, & la Mothe à la tête de ses Fables, & la plupart des écrivains, qui, pour faire l’éloge de leurs ouvrages, commencent par donner des regles sur le genre qu’ils ont traité : ces regles auxquelles leurs écrits ne peuvent manquer d’être conformes, puisqu’elles ont été formées d’après eux-mêmes, sont toutes prises de leur goût particulier, & du caractère du livre qu’elles justifient.

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