Que le Roy eust partout des Places d’armes destinées à ces Exercices pour éviter le tort que pourroient soufrir les Proprietaires des champs occupez & choisis pour ce sujet.
Du temps de l’Empereur Charlemagne, plusieurs Conciles en France voulurent arrêter le cours des Jeux scandaleux que représentaient les Farceurs dans les places publiques ; mais tous leurs efforts n’aboutirent qu’à empêcher les Ecclésiastiques d’y assister : Charlemagne, non seulement approuva le décret des Conciles ; mais, par une Ordonnance de l’année 813, il abolit tout à fait ces Jeux.
Ce ne sont pas seulement les danseurs, c’est comme dans tout péché celui qui y participe, qui se rend coupable, & les violons & les chanteurs qui par leurs airs dirigent la danse, & ceux qui prêtent leurs maisons ou leurs habits ; les pères, les maîtres qui le permettent à leurs inférieurs ; & les Magistrats & gens en place qui les tolèrent, & les Pasteurs qui n’instruisent pas leur peuple ; ceux qui engagent, qui conseillent, qui applaudissent, qui regardent. […] Il place dans les palais somptueux, dans les lieux destinés à la volupté (l’opéra, le théatre, par exemple) des monstres qu’il appelle Syrènes, & les animaux velus qui dansent, pisori saltabunt, & les chouettes qui chantent de concert, ululæ respondebant, ce que Vatable entend des Faunes & des Satyres, & d’autres des singes, des boucs, des chats sauvages, &c. […] C’est le parterre même de l’opéra, que par une machine ingénieuse on élève tout à la fois à la hauteur du théatre, pour ne faire qu’une piece de plein pied, & qu’en suite la même machine remet à sa place. […] & si c’est un père de famille, un homme en place, un homme avancé en âge, quel comble de ridicule !
Combien aurait-on mieux réussi et touché les cœurs, en tranchant tout d'un coup en deux mots cette affreuse reconnaissance, pour laisser la place à un sentiment de religion et de repentir, et si Commenge à sa place fondant en larmes sur ses péchés et sur ceux qu'il avait fait commettre, n'eût parlé que pour montrer sa conversion et édifier la Communauté ? […] La tragédie place d'Orvigni auprès d'Adelaïde dans un château voisin de la Trappe. […] [NDE] La place en bord de Seine où avaient lieu les exécutions publiques.
J’ai connu un homme en place qui avoit à ses gages des rubanniers de Paris, & achetoit des échantillons de tous les rubans qui paroissoient chaque année : il les colloit sur la feuille d’un grand livre. […] Une amatrice du théatre, amie de ce poëte, ne le quitta point dans sa derniere maladie, sans doute pour le préparer à une sainte mort, à la place du curé dont on ne parle pas : les les amies du théatre sont fort dévotes. […] Si les accessoires & la décoration ne sont qu’en raison de la place que l’on occupe ou du merite que l’on a, bien des gens qui se pavanent au premier rang, seroient obligé d’en descendre, & de se vêtir de la maniere la plus simple. Je ne sai si le métier de tabarin est une place supérieure à celle de président & de conseiller, si les accessoires & les décorations des comédiens sont plus en raison du mérite que le mortier & la robe, & donnent plus de droit de se pavaner sur le théatre ou dans une épître dédicatoire que sur le tribunal. […] Le discours de M. de Busson, lors de la réception de M. le maréchal de Duras à l’académie françoise, à la place du sieur Belloi ; ce discours, parmi les beautés qui naissent sous la plume de cet homme vraiment éloquent, donne une idée juste du sujet de nos tragédies.
Oserait-on résister à l’éloquence d’un Sçavant qu’on place au rang des Bienheureux, quoiqu’il vécut dans l’idolatrie ?
A leur place, il fait venir les plus petites bourgeoises, il en devient amoureux, & veut les épouser. […] A la place il fit enlever sa statue équestre en bronze, masse plus grosse que le cheval de bronze qui est sur le Pont neuf, & la fit transporter à Paris. […] Mais le Duc, qui étoit soupconneux, qui n’aimoit pas son neveu, qui craignoit son ambition & ses entreprises, le crut facilement, & pour se venger, fit son héritier Louis XIV, & lui céda certaines places.
Si une femme négligemment parée qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; Ceux qui vont aux Spectacles, non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d'ardeur, qu'ils abandonnent l'Eglise par un mépris insupportable pour y aller, où ils passent tout le jour à regarder ces femmes infâmes, auront-ils l'impudence de dire qu'ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque leurs paroles dissolues et lascives, les voix, et les chants impudiques les portent à la volupté ? […] Oui, mes frères, c'est le Démon qui a fait un art de ces divertissements et de ces Jeux pour attirer à lui les soldats de Jésus-Christ et pour relâcher toute la vigueur, et comme les nerfs de leur vertu, c'est pour ce sujet qu'il a fait dresser des Théâtres dans les places publiques, et qu'exerçant et formant lui-même ces bouffons, il s'en sert comme d'une peste dont il infecte toute la vie.
Pour nous qui ne sommes point initiés dans ces mystères d'élégance, nous convenons que notre antique prud’homie, peut-être en vertugadin, comme celle de nos grands- pères, préfère la raison et la vérité aux rubans et aux aigrettes, la sagesse et la décence aux grands et aux petits airs de Marquis, et mérite aussi peu qu'elle le désire une place dans le cercle des ris et des jeux. […] Il est si difficile de séparer les droits de la place des défauts de la personne.
Votre Conseil fertile en expédiens, imagine une alliance essentielle entre votre troupe & les Auteurs dramatiques : ceux-ci, dit-il, sont honorés dans l’état, ils remplissent les premieres places dans les différentes Académies, cependant ce sont leurs ouvrages qui sont dans la bouche des Comédiens ; pourquoi donc un sort si différent des uns aux autres ?
Les Chinois n’ont pourtant pas de théatre fixe, & de troupes d’acteurs réglées, ce ne sont que des farceurs, qui courent les rues, dressent un théatre dans les places publiques, & vont dans les maisons où on les appelle, jouer pour de l’argent, ce qu’on leur demande. […] Par ordre du Conseil suprême, qui étoit à la place du Parlement, on choisit pour modele les cérémonies pratiquées à la mort de Philippe II, Roi d’Espagne, on avoit représenté Philippe en purgatoire, pendant deux mois, pour expirer ses fautes légeres ; car il n’en avoit point de considérables ; on le mit dans un appartement tendu de noir, éclairé de peu de flambeaux, on y alloit prier pour lui : après avoir fait sa pénitence, il sortit du purgatoire, la décoration changea, & on le mit dans le Ciel. […] On tâcha d’imiter cette magie extravagante, à l’opéra, où l’on représenta un temple de Jupiter, orné de tant de diamans, de cristaux, de miroirs, de plaques, que la lumiere des flambeaux de toute part réfléchie, étoit insoutenable ; tout cela fut fait pour Olivier Cromwel ; on le mit sur un lit de parade, la couronne en tête, le sceptre d’or à la main, quoiqu’il n’eût que la qualité de Protecteur ; il fut d’abord en purgatoire, qu’il n’avoit jamais cru, & ensuite dans le Ciel, dont il ne s’étoit guerre plus embarrassé, non plus que de l’enfer, ainsi que tous ses partisans ; tout cela fut fait par autorité publique, à Londres où l’on se pique d’être philosophe, où l’on étoit depuis long-tems protestant, où l’on brûloit le Pape dans la place publique, sans faire attention que c’est-là une pompe catholique, que Philippe II, dont on imitoit les obseques, avoit été le plus grand ennemi de l’Angleterre ; après toutes ces folies, le cadavre soigneusement embaumé, & suivi de toute la Cour, fut porté dans le tombeau des Rois. […] Louis-le-Débonnaire avoit été ainsi traité par ses enfans, dans une assemblée d’Evêques & des Grands du Royaume, Henri III & Henri IV par les Parlemens : Henri VIII, en Angleterre se déshonora par une pareille comédie, en faisant le procès à Saint Thomas de Cantorberi, plusieurs siécles après sa mort, le condamnant comme rebelle, exhumant & jettant ses cendres au vent, & la populace de Londres en trainant dans les rues, & brûlant, dans la place publique, un Pape de paille.
S. l’écrivain n’est pas lui-même Philosophe, c’est un sacrilege qui prophane ce nom sacré ; s’il est Philosophe, & qu’il cherche à grossir la secte en enrôlant des Actrices, c’est un libertin qui veut fournir des maîtresses à ses confreres, ou un rusé qui les employe pour battre la caisse, & faire des recrues, ou à défendre la place par d’autres armes que des syllogismes. Le Roi des Moabites envoya ainsi des femmes dans le camp d’Israël pour gagner le peuple, & plus d’une fois les Gouverneurs des places ont fait habiller les femmes en soldats pour en imposer à l’ennemi par le nombre apparent de leurs troupes. […] C’étoit sa vraie place. […] Quand tout le monde eut pris place, il entra des Chanteurs, des Joueurs d’instrument, qui formerent un concert au-dessus de toute la musique du monde.
Outre l’amusement public, il entre dans toutes les Fêtes, il fait partie du cérémonial & de l’étiquette : dans les événemens publics, l’entrée du Vice Roi & de tous les Gouverneurs, les harangues, les festins & la comédie sont les trois hommages qu’on rend à leur place ; on y joue les mêmes pièces qu’à Madrid ; on est trop paresseux pour en composer de nouvelles, & il s’en faut de beaucoup que les arts & les sciences y soient aussi bien cultivés. […] Je vis beaucoup de peuple assemblé dans la place ; j’y allai par curiosité, & je le reconnus. […] Il me répondit insolemment : si vous n’avez point d’autre ressource, vous pouvez me servir de valet, ou remplir la place de Jean-Farine qui me manque. […] A la place des foux, ils mettent des Evêques avec la mitre & la crosse, à côté du Roi & de la Reine, disant qu’il est plus raisonnable & plus utile au bien de l’Etat de mettre pour Conseillers auprès du Prince des gens sages & religieux, que des foux sans religion.
Cette salle a quatre rangs de loges, & même cinq ; l’amphithéatre où se place la Cour se prolonge de droite & de gauche jusqu’au bord du théatre ; au milieu, en face de la Scène, est placé le fauteuil du Roi. […] Le regne des femmes s’étend presque sur le titre des pieces ; &, malgré la dignité de l’homme, leur nom dans la plupart tient la premiere place. […] Le Christianisme a tout remis à sa place : il est l’époque de la chûte des dieux, & de l’abolition de leurs désordres. […] Tout ceci n’est qu’une nouvelle attaque de la dévotion, qu’on veut ridiculiser, en rappellant & faisant triompher l’ancien Tartuffe aujourd’hui fort négligé, & y en ajoutant un nouveau, qu’on place dans un rang fort inférieur, & qui en affadit tout le sel.
Dominique a le soin de chercher des prostituées pour Lorenzo : ce Religieux est nommé, « bedaine sainte et bénite, où il y a de la place à mettre toutes les cloches du Couvent ». […] Le fou noir se trouvera à la place du fou blanc, etc. […] Ce Polybœte est cité de compagnie avec les trois fils d’Antenor, avec Glaucus et avec Thersilocus qui commandait en chef les troupes auxiliaires pour Troie : de sorte qu’on peut juger de la qualité de Polybœte par le rang des personnes avec qui Virgile le place. […] Le fou noir se trouvera à la place du fou blanc, etc.
Il se sit donner une prétendue bénédiction nuptiale par le Chapelain, & dans la Chapelle de l’Hôtel de l’Ambassadeur de France, dont il renoit la place ; usage auquel ni le Roi ni l’Eglise ne l’avoit jamais destinée. […] Ce sont des scenes detachées qui devoient avoir place dans les plans qu’il avoit formé ; comme si un Architecte faisoit valoir les fondemens de quelque muraille qu’il vouloit bâtir. […] En même temps il lui fournit des canevas à remplir, des scenes toutes faites, qu’il devoit insérer à leur place, comme un Régent de rhétorique donne à ses Ecoliers des desseins d’amplification & des morceaux à y coudre.
Il est juste que cette parure ait une place distinguée dans les fastes du monde. […] On la place à la boutonniere, au bras, au manteau, mais toujours avec ces paroles galantes en broderie, qui sont le cri de guerre, l’ame, la dévise : Honni soit qui mal y pense. […] C’étoit leur véritable place.
Pour bien exécuter ce nouveau chant, on a construit un buffet d’orgues avec tous les tuyaux acoustiques ; à chacun des tuyaux on a adapté une phiole d’une liqueur spiritueuse dont le goût est gradué selon les proportions harmoniques ; chaque phiole a son orifice & une soupape qui s’ouvre ou se ferme selon qu’on lève ou qu’on baisse les touches du clavecin qui y répondent à la place des vents que donnent les soufflets de l’orgue ; la phiole laisse couler de sa liqueur, toutes ces liqueurs se rendent par un conducteur commun à un tuyau où celui qui veut savourer cette harmonie, doit mettre sa bouche pour recevoir les liqueurs à mesure qu’elles découlent ; quand ces liqueurs sont consonnantes, il s’en forme une de leur mélange qui a un goût admirable : ce goût, au contraire, est détestable si elles sont discordantes ; ainsi une main savante flatte agréablement le palais, une ignorante l’empoisonne, comme l’une flatte, l’autre écorche les oreilles. […] Au lieu de phiole à chaque touche répond une cassolette qui exhale ou retient son parfum à volonté, selon qu’on baisse ou lève la soupape, & comme les odeurs montent, & que les liqueurs descendent ; au lieu du canal conducteur on met sous le clavecin une pyramide creuse ou un entonnoir renversé ; on place le nés au sommet où les odeurs vont aboutir comme dans l’orgue savoureuse, on place la bouche au bout du tuyau conducteur où les liqueurs vont se rendre ; cela ne se fait pas sans rire : un homme au bout d’un tuyau qui avale une ariette, ou à la pointe d’une pyramide qui hume une chacone, une gigue fait avec celui qui touche l’orgue, une scène très-comique, mais un grand inconvénient, c’est qu’on ne peut régaler qu’une ou deux bouches, un ou deux nez à la fois, & qu’à mesure que la liqueur s’écoule, il faut en verser des nouvelles, au lieu que l’air & la lumière fournissent sans se consumer à une foule d’auditeurs ou de spectateurs.
Mettez-vous, Monsieur, à la place d’Oronte : supposez que je sois de votre connaissance, ou plutôt que désirant de vous lier avec moi, vous m’apportiez votre Libelle à M. d’Alembert, pour avoir un approbateur de plus. […] « Morbleu, vil complaisant, vous louez des sottises. »dk Ce vers est une boutade très bien placée dans la bouche d’un bourru et j’avoue qu’une pointe irait mal après elle : mais ce que vous appelez une pointe paraît aux autres une seconde boutade toute aussi caustique mais plus plaisante que la première, et qui peut fort bien, sans faire tort à la Vertu garder la place qu’elle occupe. […] , « Vie d’Antoine », LXXVIII : « Athéniens, dit-il, j’ai dans ma maison une petite place occupée par un figuier, où plusieurs citoyens se sont déjà pendus : comme je dois bâtir sur ce terrain, j’ai voulu vous en avertir publiquement, afin que si quelqu’un de vous a envie de s’y pendre, il se hâte de le faire avant que le figuier soit abattu. » [trad.
5 …………… …………… …………… …………… De tant de modes d’oppression anciens et nouveaux, de ce pouvoir effréné, toujours menaçant, de lui ôter sa place, c’est-à-dire, son pain et celui de ses enfants, il résulte incontestablement, ainsi que je viens de le dire, qu’un employé manque tout-à-fait de la sécurité la plus essentielle au bien-être ; il en résulte que, libre de droit, il est de fait l’esclave d’un homme, même sans vertu, devant lequel il doit trembler et se courber, d’un homme qui, placé fortuitement entre lui et les autorités légales de son pays, en arrête l’action à son égard, l’empêche d’en ressentir les bienfaisantes influences, et rend illusoire par conséquent la jouissance de ses droits.
Cette prétention odieuse, impie et hérétique, qui sur terre place la tiare au-dessus de la couronne, et dont les conséquences sont abominables, est directement contradictoire avec le précepte de Jésus-Christ, qui a dit formellement, mon royaume n’est pas de ce monde.
Augustin disait à Dieu ; « Tu es le seul vrai et le seul souverain plaisir capable de remplir une âme ; tu rejetais loin de moi tous ces faux plaisirs, et en même temps tu entrais en leur place, toi qui est plus doux et plus agréable que toutes les voluptés, mais non à la chair et au sang. » La manne ne tombe sur les Israélites, que quand les viandes qu’ils avaient apportées d’Egypte se trouvent consumées.
Je serais même récusable, car d’inclination j’aurais du goût pour y aller si la bienséance le permettait à un homme de ma profession, aussi connu que je suis et dans la place que je tiens.
On s’y servira beaucoup moins de certaines représentations bouffonnes très indignes du Christianisme, et que l’on ne voit et que l’on ne souffre qu’avec peine dans les Places publiques, telles que de Arlequins et semblables travestissements.
Les volages amateurs du monde qui ne vivent que de la vie des sens, et n’ont des yeux qu’à la tête le verront alors tel qu’il est, mais pour leur confusion et leur désespoir éternel, présentement ils substituent ses créatures en sa place, ils y cherchent cet agrément, cette joie, cette paix, ce repos qui ne se trouvent qu’en lui seul ils prétendent fixer leur mobilité, en un mot, ils ne conçoivent point d’autre réalité que celle d’une figure qui passe, et ils y rapportent tout comme à leur dernière fin ; quel abus, quelle impiété ! […] Puisque la créature y chasse Dieu de son trône pour y dominer en sa place, y recevoir des hommages et des sacrifices, y régler ses mouvements, ses intérêts, y exercer toutes les fonctions de souverain, « idolum zeli ad provocandam æmulationem »Ezec.
Car qu’Elias soit le chariot d’Israël, cela ne fait rien pour preuve des jeux publics, nommés Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple. […] Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple.
Les prêtres ne doivent-ils pas savoir qu’une seule pensée, qu’un seul moment d’élévation de l’âme du pécheur vers ce Dieu de bonté, de clémence et de miséricorde, que nous adorons tous, suffit pour opérer son salut et lui obtenir une place au séjour des bienheureux ? […] On a vu encore des comédiens enterrés dans nos Eglises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de place dans nos cimetières.
Suidas fait venir ce mot du mois de Mai, aux premiers jours duquel il dit qu’on les célébrait, à la place des jeux de Flore (ludi Florales) que le christianisme a fait abolir. […] Peut-être est-ce le nom de quelque bouffon qui les inventa, comme le mot Histrion est dérivé d’un Hister, qui vint de la Toscane à Rome exercer le beau métier, l’utile talent de faire rire le peuple aux coins des rues ; ce qui, malgré l’établissement d’une comédie régulière, s’exécute encore dans les provinces, où les charlatans paraissent sur des tréteaux dans les places publiques.
Il en est comme du jeu, les petites sommes qu’on y expose causent à la fin la ruine des familles ; à l’Opéra, par exemple, où les places coûtent douze livres, chaque représentation va communément à vingt mille livres, à deux représentations par semaine, voilà plus de deux millions par an. […] Pour récompenser le livre et les travaux du Commissaire Lamarre, le Roi, par une ordonnance du 5 février 1716, ordonna pour lui l’augmentation d’un neuvième par place, que l’on mit sur le compte de l’Hôtel-Dieu, à la charge de s’arranger avec la famille de Lamarre pour une somme convenable, et que le surplus appartiendrait aux pauvres.
Quoique toute Poësie soit une imitation, nous donnons particuliérement le nom d’Imitative à la Dramatique, parce que le Poëte cessant de nous parler ou de raconter, disparoît & met à sa place des Personnages qui parlent & qui agissent.
Sorcelerie, évocation, tour usé, de femelette, d’un génie sterile, aussi bien sur le théatre qu’à la place Maubert. […] tout est à sa place, on n’a aucun besoin d’évocation ni de magicienne ; mais qui en fera le rôle, dit l’actrice ? […] A-t-on de place au Pautheon quand on ne l’est pas ? […] L’auteur dont l’intention est bonne, n’a pas pensé qu’au tems des croisades, où il place cette aventure, il n’y avoit point de spectacle réglé où l’on pût ordonner des piéces à son gré ; que la Hongrie, dont le Roi allant à la Terre-Sainte, laissa régner le mari de cette femme ; que la Moravie, dont le Souverain fut le séducteur artificieux, étoient des pays barbares, où le théatre étoit inconnu, où il n’est guere connu encore ; ainsi le représente l’auteur de l’histoire de Jeanne de Naples, qui avoit épousé dans ce même tems, le frere du Roi d’Hongrie.
Il forme dans la société un état distingué, qui a ses officiers, ses sujets, sa jurande, non comme les métiers méchaniques, cette idée est trop roturiere ; mais comme la marine fait un corps distingué du service de terre, l’architecture navale ou l’art de construire les vaisseaux, n’est pas plus différent de l’art de fortifier les places, que l’architecture théatrale de celle d’un hôtel. […] Les Académiciens sont des amateurs décidés ; ils ont une place honorable à la comédie, & ils n’ont marqué aucune reconnoissance à Moliere. […] L’Ingénieur qui l’a construit, & le Gouverneur qui l’a souffert, ont si bien pris leurs mesures, que bien-loin de nuire à la défense de la Place, ils prétendent que ce bâtiment y forme un nouveau bastion, qui résistera au canon & aux bombes par les charmes tout-puissans des belles Fées qui en feront les délices. […] Dans ce charmant & magique palais Tous les agrémens ont leurs places, La coquette y trouve des glaces, Et la vanité vient exprès D’un coup d’œil soutire à ses grâces, Et s’applaudit de ses attraits.
Nos masques sur la fin de l’an courent les ruës masquez & deguisez en fols, en l’honneur de la natiuité du fils de Dieu tenant des masses à la main farcies de paille ou de bourre en forme de brayete, frappent hommes & femmes en quoy visiblement ils idolatrent : le sçauant Tertulien & Iurisconsulte donne place aux masques à la rubrique de l’Idolatrie, tous les Peres & les Conciles les rangent là, il n’en faut point mandier vn plus ample tesmoignage puis qu’il demeure constãt que les Payens se masquoiẽt en l’adoration de leurs idoles, & c’est la cause pour laquelle nous lisons aux liures des Peres, & entre autres To 1. […] & les Peres s’estans apperçeuz que ce mal estoit incurable & que les remedes l’empiroient au lieu de le guerir, s’aduiserent de diuertir l’vsage des masques que l’on faisoit en habit de fols, de Satyres, Comediens & Trajediens, ou en forme d’animaux, d’idoles & de monstres, & en leur place de representer la natiuité du fils de Dieu, le reueil de l’Ange aux Pastres, la Circoncision, l’estoille les trois Roys & semblables histoires. […] alors le Diable parut d’assez loing masqué & horrible requerant auec plainctes & gemissemens de participer à ceste ioye à fin de troubler la feste & noircir l’esclat de ce iour, menaçant si vous ne me receuez au dedans de l’Eglise, ie trouueray place en quelque recoin au dehors, mais Dieu luy ayant leué la main & permis de faire du pis qu’il pourroit, le leuain de son orgueil l’auoit tellement enflé qu’il ne peut entrer dans le chapitre, dans le dortoir, dans le refectoir, ny dans les cellules : & fit la retraitte auec sa courte honte : Ne doubtez point que ce puissant ennemy iuré de nostre salut n’ẽploye toutes ses forces pour troubler ceste feste, & se voiant parauanture chassé du dedans de l’Eglise par les sainctes prieres & oraisons qui s’y font, par les merites des reliques de la vierge que Vet. lib. m.s. in arch. matris Eccles. […] il s’est refugié en la grand place qui est au deuant où il mene en triomphe ceste ville serue & esclaue de l’idolatrie, de l’heresie, de la folie & superstition ?
Que penser des ces Trétaux, où les farces les plus dégoûtantes, les places obscénités, les grossieres équivoques, les pointes triviales, les situations les plus lubriques, les gestes les plus lascifs, sont reçus, accueillis, applaudis avec un enthousiasme dont on n’a pas d’idée ? […] A la place de l’Avarice, supposez que c’est le Génie du commerce qui parle, & vous aurez une juste idée de l’activité qu’il exige de tous ceux qui suivent son parti. […] La Vérité tardive paraît, enfin, & force les envieux & les mécontens à admirer, à respecter dans le silence les grands Ministres & les grands Magistrats, dont elle-même place les noms immortels au rang de ceux des bienfaiteurs, & des amis de l’humanité. […] Un des Personnages de la Piece voulut mettre une certaine dignité à prononcer le mot Vertu : plusieurs Spectateurs s’écrierent aussi-tôt : si dont c’est bien là sa place ! […] Par un scandale qu’on a peine à concevoir, ces jours, jadis consacrés à la place des Fideles, sont devenus des jours de triomphe & de rejouissance pour le libertinage & la debauche !
La Comédie a offert une place distinguée à l’Académie Françoise, & l’acceptation de cet illustre corps devient entre les mains de l’Avocat, (p.
On y voit les premières complaisances, d’une beauté qui se terminent en des adultères, en des sacrilèges, en des jalousies enragées ; l’on y déploie tous les artifices de la perfidie, toutes les fureurs du désespoir ; tous les massacres, tous les venins de la cruauté, toutes les horribles cérémonies des démons ; les éléments sortent de leurs places, les furies de l’enfer, les morts des sépulcres, les Dieux de leur trône ; on va chercher les autres mondes pour soutenir les intérêts de cette funeste et malheureuse passion.
Si elle eût été actrice, elle eût excelé dans son art ; & si une de ces actrices déliées, qui savent si bien se contrefaire, eût été sur le trone à sa place, elle y eût fait tout ce qu’y fit Elizabeth. […] A peine fut-elle affermie sur le trône par la mort de Cathérine d’Aragon, dont elle avoit pris la place, qu’elle en fut honteusement précipitée. […] La débauche a pris sa place ; il est devenu inutile. […] Elle livroit les dehors aux soupçons, & se contentoit de garder le corps de la place ; bien différente d’Agripine, qui n’avoit point les foiblesses de son sexe : Fœminarum vitia exuerat. […] Il a tant de goût pour le théatre, qu’il place souvent la comédie dans les amours de son héroïne, même avant qu’elle montât sur le trône.
Tel Henri IV, que tout le monde respecte : c’est en quelque sorte le peindre avec des haillons à la place Maubert. […] Ce n’est ni la place, ni les propos, ni les arrangemens d’un grand général, au moment critique d’un combat qui doit décider du sort de la France. […] En mettant un nom à la place de ces lignes, on aura des scènes ; en mettant des lignes à la place des noms, les proverbes seront un conte. […] Le Roi se mit à rire, revint à sa place, & lui dit d’un air gracieux ce vers d’une vieille chanson, Tout homme saoul est aussi grand qu’un Roi . […] Ce Maire lui érigea une statue dans la place de la Bourse.
La Comédie étant montée (par le grand Moliere) au plus haut point de gloire, le Roi voulut qu’au Théatre de la Cour il y eût six places pour les Académiciens. […] On diroit, quand tu veux, qu’elle vient te chercher, Jamais au bout du vers on ne te voit broncher, Et sans qu’un long détour t’arrête & t’embarrasse, A peine as-tu parlé, qu’elle-même s’y place. […] Celle-ci obtint la premiere place après le discours couronné. […] Ce trait sur le Théatre, qui devoit trouver place dans les éloges ou dans les critiques de Fenelon, a également échappé à ses censeurs & à ses panégyristes. […] Lucifer à sa place n’auroit pas eu des sentimens plus nobles & plus purs : l’auteur qui certainement n’a puisé cette pensée qu’en lui-même, ne se seroit-il pas aussi pris pour modèle ?
Les femmes y avoient des places distinguées & séparées, qui leur épargnoient du moins les horreurs de la mauvaise compagnie : précaution que nous n’avons pas la sagesse de prendre. […] On ne s’est pas même renfermé dans ces bornes, les Actrices ont communiqué leurs privilèges ; toutes les débutantes, les postulantes, les aspirantes, les expectantes, obtiennent de la troupe un brevet d’expectative pour la premiere place vacante, & dès-lors regardées comme membres du corps où elles disent vouloir entrer, elles jouissent de la même impunité que les autres. […] Etant venue dans la salle du concert, elle chercha des yeux N … son Maître de chant & son amant, & ne l’ayant pas trouvé, elle signifia qu’elle ne chanteroit pas, s’il n’étoit placé auprès d’elle ; on le fait chercher, on le place, elle chante enfin.
Toute la grande place de S. […] Toutes les rues sont pleines de masques ; la place S. […] Bien plus, comme les Sphinx de l’Egypte, les Centaures, les Faunes, les Satyres du Paganisme, on a mis la tête d’une femme sur le corps d’un animal, à la place du bec d’une poule, du museau d’un chien, du grouin d’un cochon, &c. quelles horreurs !
Parmi nous ils n’ont aucun rang, à la vérité, on ne leur permettrait pas des distinctions, et ils n’oseraient se mêler parmi ceux qui ont des places marquées ; mais on ne s’avise pas s’ils viennent aux assemblées, s’ils y sont assis ou debout. […] 27.) écrit, au nom de Théodoric, à un Sénateur qu’on avait insulté au théâtre, que c’est tant pis pour lui, qu’il ne devait pas y aller, que ce n’est pas la place d’un Magistrat, huc nesciunt convenire Catones ; qu’il se fera respecter partout ailleurs, mais qu’il ne répond pas du théâtre : « Mores graves in spectaculis quis requirat ? […] Quelquefois aussi elle impose la loi de n’aimer qu’en second, et de laisser équitablement la place à celui à qui la supériorité de ses largesses ou l’antériorité de sa possession a assuré le privilège ; elle sait même entretenir la paix dans sa cour, et les engager à se voir favoriser tour à tout, sans trouble et sans jalousie.
Céte place abominable fume du sang des hommes ; on y épuise les veines de l’innocente victime qu’on sacrifie au plaisir public, on voit sõ sang nager dãs les coupes & les vaisseaux, & on l’offre encor tout chaud à l’idole qui y preside pour le desalterer. […] On se presse pour auoir place dãs vn consistoire de l’impudicité ; de crainte que si on ne commettoit point de mal en public, on fût soupçonné de n’en pas assez commettre, ou dépecher contre les leçons qu’on en fait au Spectacle : car à la face des loix mesme, on enseigne la pratique de tout ce qu’elles défendent.
C'étaient des enfants de chœur qui chassaient les chanoines de leurs stalles pour faire l'office à leur place, qui s'habillaient en Evêque et donnaient des bénédictions ; des gens qui menaient à l'Eglise un âne vêtu d'une chape, et chantaient des hymnes en son honneur, des chansons bachiques, des postures grotesques, des mascarades hideuses, des repas sur l'autel, et partout la comédie, dans l'Eglise, où l'on dressait le théâtre pour la jouer. […] Charles lui-même, avec tout le crédit que lui donnaient et sa place et sa vertu, et tous les moyens que lui suggéra son zèle, n'a pu supprimer le théâtre à Milan.
Et en cela Racine l’emporta sur Euripide son modèle, qui n’empêcha pas que Sophocle n’occupât toujours la premiere place.
Corneille en a mis dans ses piéces, mais il n’en a guére fait le fond de ses intrigues ; elle n’y occupe que la seconde place.
Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?
Les Prêtres eux-mêmes, dit l’Ecriture, abandonnèrent le soin du Temple, et négligèrent les sacrifices, pour aller prendre part aux jeux que leur Grand Prêtre faisait représenter sur la place.
Les comédiennes, montées sur le théâtre à la place des passions, en secouant les torches de l’impureté sur les spectateurs, en feraient jaillir sur votre cœur des étincelles que vous ne pourriez pas facilement éteindre.
Les désordres des femmes mariées, et des filles trop complaisantes occupèrent la place des amours des Courtisanes ; et on établit ces amours, comme le mobile et le fondement du Théâtre moderne.
En lisant ce passage isolé, plus d’un lecteur sera surpris du zèle qui l’a pu dicter : en le lisant dans son article, on trouvera que la Comédie qui n’est pas à Genève et qui pourrait y être, tient la huitième partie de la place qu’occupent les choses qui y sont.
Un monceau de livres étoit condamné aux flammes dans la place publique. […] Le théatre est leur temple, l’opéra leur culte, les chansons lascives leurs cantiques, & les danses leurs fêtes, les Actrices leurs Prêtresses ; à la place du nom de Jesus, de la croix, de la crêche, on voit la coquille de Venus, ses amours avec Mars, de Ganimede & Jupiter, la pluie d’or de Danaé. […] Il vaut mieux que la vertu cede la place au vice, que Dieu s’en aille avec les Saints dans les Eglises. […] On l’arrache pour mettre à sa place l’étendard du Démon.
Une fête si prophane dans un pays & sous un Roi Protestant, une adulation si outrée dans un moment si malheureux mériteroit une place dans la justification de la Bulle qui les supprime. […] Après les excursions en Russie, l’Auteur du Pamphlet revient à la Pologne, il pese les raisons des deux prétendans qui se disputent l’honneur de privilégier les Comédiens ; l’un tire son droit de la place dont il veut que ce soit une prérogative jusqu’ici inconnue dans tous les Palatinats & les Starosties ; l’autre de l’emplacement qu’il loue aux Comédiens, privilége non moins inconnu depuis Les Leks & les Jagellons ; pour les accorder, dit-il, on n’a qu’à rester dans la salle de la délégation, & en continuer les séances. […] Toutes les femmes qui ont été à la même place, ont eu le même goût & le même intérêt pour faire ou pour conserver leurs conquêtes, & satisfaire les mêmes penchans, non-seulement elles ont ouvertement protégé le théatre, applaudit aux Acteurs, mais plusieurs ont fait dresser des théatres chez elles, y ont fait jouer & joué elles-mêmes, n’étoient-elles pas en effet des Actrices, & leur vie une comédie. […] Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris.
Ainsi, faisons-leur place, et accordons leur une distinction qu’ils demandent. […] Et pour se substituer dans l’esprit de Ventre-de-Tonne à la place du Lord-Fat, Coupler lui donne sa lettre destinée à l’aîné, afin de lui servir comme de lettre de créance auprès du Chevalier campagnard. […] Elle doit demeurer dans la même place, dans la même maison, dans la même rue, ou pour le moins dans la même ville, où d’abord elle a été mise. […] » Mais pour l’établissement de ces Places que M. […] Il assembla donc le peuple pour en faire une dédicace solennelle ; il le nomma Le Temple de Vénus ; et donna à entendre en même temps qu’il y avait au-dessus du Temple des places préparées pour le divertissement public.
Il est vraisemblable qu’en deux ans de comédie tout serait bouleversé : c’est-à-dire, qu’on n’irait plus, à l’heure du spectacle, fumer, s’enivrer et médire dans les cercles ; et que l’agréable vie de Paris prendrait à Genève la place de l’ancienne simplicité. […] Un troisième genre place dans l’âme des Acteurs tous les ressorts de l’action et du pathétique, et c’est là, selon moi, le plus moral et le plus utile. […] Est-il de femme qui voulût être à la place d’Inès ? […] l’art de se contrefaire… de dire autre chose que ce qu’on pense, aussi naturellement que si on le pensait réellement, d’oublier enfin sa propre place, à force de prendre celle d’autrui. […] [NDE] C’est-à-dire : la place de Grève.
… Quant à moi, je me suis, le plus desintéressement que je l’ai pu, mise à la place d’un tiers, pour écouter toutes les objections que suggéraient, à mademoiselle De Liane, ses préjugés & ses lectures ; à Septimanie, une aigreur naturelle ; à toutes deux, cet esprit de contradiction dont on accuse les femmes. […] Quoique je place, dans la troisième Classe, l’Homme-à-bonnes-fortunes à côté de la Métromanie, je ne leur suppose ni l’identité, ni le même degré de mérite ; je dis seulement que ces deux Comédies corrigent par le ridicule. […] Nous pourrions en donner ici les raisons, mais elles trouveront leur place plus à propos dans l’Etat des Acteurs chez les Nations modernes. […] Voila comme j’ai cherché l’origine des idées singulières : c’est en sondant le cœur de l’homme, en examinant ses usages, sa manière de penser, la place qu’il occupe dans l’univers, l’opinion qu’il a de lui-même & des autres. […] La surtaxe des premières Places n’a d’autre but, que de faire contribuer les riches aux plaisirs publics, en proportion de ce qu’ils doivent davantage à la Société.
Ici, l’on s’accoutume à regarder le vice sans horreur, on le verra bientôt avec une sorte de complaisance : celle-ci dispose le cœur qui se rend à la suite, l’avant-mur de la Place étant renversé, entraîne la ruine du mur principal, & la prise entiere de la Ville & de la Citadelle. […] Le fer de la Coignée échappé des mains d’un Prophéte, tombe dans le Jourdain, Elizée ayant prié, présente le manche ; aussi-tôt le fer nageant sur les Flots, vient de lui-même occuper sa premiere place.
Je remarque que dans notre Opéra l’on ne la place guères à la prémière Scène, quand toutes fois on veut bien l’admettre ; on ne la voit qu’à la seconde, à la troisième, & même à la quatrième ; ce qui est un peu contre l’usage. […] La gravité de leur caractère ne les empêche pas de changer souvent de place.
Que leurs donnerons-nous en la place de ce que nous leur faisons quitter ? […] Que lui donnerons-nous donc à leur place ?
Page 16 L’apôtre saint Paul place la charité avant la foi. […] Page 181 Le Clergé institué dans l’Etat, par l’autorité séculière doit y être soumis, et non la censurer et la guerroyer, à la manière du jésuite Guignard, régicide, pendu et brûlé en place de Grève.
J’avois compris que dans un Etat où l’intrigue dispose de toutes les places, un bon livre, c’est-à-dire un livre utile, devient la seule action publique permise à un Citoyen qui ne veut point descendre à des démarches humiliantes. […] L’ambition d’un homme de Lettres étoit nécessairement bornée en France au fauteuil académique, à quelque misérable pension qu’il falloit mériter par la bassesse, à quelque place de Censeur Royal qu’il falloit remplir en espionnant, en interceptant la vérité. […] C’est d’employer encore le galimathias inintelligible des défenseurs de l’autorité arbitraire ; c’est de proposer, comme le modèle d’une bonne constitution, ce monstrueux ordre de choses, ou des gens en place ordonnoient, défendoient ce qu’ils vouloient, sans alléguer d’autre motif de leur volonté ; que leur volonté ; ou dans leurs décisions, tous les agens subalternes de l’autorité, copioient, au moins pour le sens, la formule inhumaine & dérisoire, qui termine les Edits des Rois de France : Car tel est notre plaisir.
Le Roi, depuis bien des années, avoit accordé à six Académiciens des places distinguées au théatre de la Cour ; ils y avoient été solemnellement installés avec tous les honneurs bacchiques. […] De toutes les places marchandes le théatre est celle où le commerce est le plus florissant ; le parterre, les loges sont une foire toujours ouverte ; les fabricans & les courretiers fournissent les Auteurs & les Acteurs. […] On avoit dressé dans une place une grosse tour environnée d’une terrasse en rampé, qui montoit en vis tout autour, comme on représente la tour de Babel dans les Planches de la Bible.
La couronne étoit toute neuve dans sa Maison, Léopold lui avoit conféré le titre de Majesté ; mais les honneurs ne l’avoient pas agrandi : il ne tenoit presque point de place en Europe. […] Malgré tant de détours & d’artifices, la fortune ne lui fut pas toujours favorable ; il perdit des batailles & des places, il leva des siéges, abandonna des villes & des provinces envahies ; les Russes le déclarerent contre lui, le firent fuir à son tour de ses propres Etats, s’emparerent de sa capitale, se logerent dans son palais de Berlin, enleverent beaucoup de meubles, consumerent les provisions, allerent à la Comédie, & en jouerent une fort de leur goût, s’emparant de ses vins exquis. […] Albert, homme sans religion, sans mœurs & sans probité, de l’aveu du Roi de Prusse, (l’intérêt a changé la religion en Allemagne & la débauche en Angleterre,) Albert, malgré la sainteté de sen état & les devoirs de la place, négotie avec le Roi son parent ; fait séculariser & ériger la Maîtrise en Duché de Prusse, qu’il rendit Luthérienne & héréditaire, avec les Commanderies & les bénéfices qui en dépendoient ; ainsi les Evêchés, Abbayes & autres bénéfices sans nombre ont été sécularisés en Allemagne & occupés par des Laïques.
Les scandales des Dieux du paganisme, les intrigues, les débauches, les passions en prirent la place, et malgré tout ce que l’ancien spectacle pouvait avoir de défectueux, on voit aisément que les mœurs et la religion n’ont rien gagné au change. […] C’étaient des Pélerins qui d’abord dans les Eglises et les cimetières, ensuite dans les maisons particulières, dans les places publiques, enfin sur un théâtre régulier pour le temps, voulaient mettre d’une manière sensible, sous les yeux d’un peuple grossier, des objets sublimes qu’il n’était pas en état de comprendre ; ce qu’on a souvent fait avec fruit dans les missions, par des tableaux allégoriques ou des représentations animées. […] Décorations profanes, places retenues et payées, motets distribués, comme les pièces au théâtre, rendez-vous, entrevues, causeries, murmures, quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sans autre zèle que d’amuser le peuple, des voix, un orchestre ; m’obligera-t-on d’appeler ce spectacle un office d’Eglise ?
Tous ceux qui étudient les hautes sciences, ou qui sont dans de grandes places, dit Godefroi (L. […] Voilà ce qu'on place dans le foyer du théâtre, qui comme un miroir ardent, rassemble tous les rayons de la passion, les réunit et les lance tous dans un cœur qui va s'exposer à son feu. […] [NDE] Qui vient d'ailleur, qui n'est pas à sa place.
Vous paroissez trop éloigné des maximes de ces gens qui mettent des injures à la place des raisons 2 ; & vous nous peignez certains événemens des trois derniers siécles avec des couleurs trop odieuses, pour que l’on vous soupçonne d’avoir eu le dessein de les reproduire.
C’est surtout à l’occasion du Théâtre que l’on voit régner aujourd’hui le désordre prédit par Saint Paul : la saine doctrine devient importune, on la rejette avec mépris, & l’on choisit en sa place des maximes agréables ; on prend pour guides des maîtres dont les idées sont plus assorties au penchant de la nature.
Ie ne doute pas que le lieu où il s’est donné de ces sortes de Ieux, n’ait pû en porter le nom ; comme nous avons veu, la place du dernier Carrosel appellée par le vulgaire du nom de la Magnificence qu’il y avoit veüe.
Cette nouvelle forme, qu’il s’agirait de donner au Théâtre-Ephébique, exigerait à la vérité plus de dépenses & une Troupe nombreuse : néanmoins des raisons assez fortes, & que je dirai plus bas, empêchent qu’on ne permette au Néomime d’aggrandir sa Salle : le même motif me porte à croire qu’il serait à propos que l’Ambigu-comique ne pût avoir ni Machines, ni un Orquestre complet : on le priverait de tout ce qui ne serait pas essenciel pour former la Jeunesse : j’opinerais même encore à ce que son Orquestre fût composé, comme son Théâtre, de jeunes Sujets, distingués par des talens déja supérieurs, qui de-là passeraient aux autres Spectacles, afin que tout le nouveau Théâtre devînt un Ecole, dont le Public serait le Professeur : ainsi lorsque la Représentation serait achevée, les jeunes Acteurs rangés dans la Salle de Répétition, seraient obligés d’écouter durant une demi-heure, les avis que les Spectateurs éclairés jugeraient à propos d’aller leur donner, & de recevoir également bien le blâme & la louange : & pour fournir au surcroît de dépense, les Places seraient à 3 l ; I. 1.16 f ; I 1.4 f ; & 12 f.
Auguste surpassa tous ses prédécesseurs en cette magnificence, et même donna les Jeux de la Scène avec les Mimes sur plusieurs échafauds dressés dans les places publiques ; dans le Cirque, dans l'amphithéâtre, et en plusieurs autres lieux.
Paris, 1824, chez Pichard, libraire, quai Conti, n° 5, et Pélicier, place du Palais-Royal. 2°.
Telle est la volonté du prince, manifestée dans l’article 6 de la Charte, qui s’exprime ainsi : « La religion catholique, apostolique, et romaine, est la religion de l’Etat. » L’Eglise n’a donc aucun droit de faire invasion dans l’Etat, car c’est par la volonté et l’autorité du prince et de la loi, que la religion existe dans l’Etat ; si cette volonté avait été contraire, cette religion n’y existerait pas, ou du moins elle n’y aurait pas la supériorité que la Charte lui donne ; par conséquent, la religion n’est là que parce que le prince l’a voulu, c’est sa puissance qui l’a instituée religion de l’Etat ; or, la puissance qui institue, est toujours la puissance supérieure ; le clergé qui doit son institution à cette puissance supérieure, ne peut ni ne doit la censurer, ni la blâmer, et encore moins la guerroyer, à la manière du jésuite Guignard, qui fut pendu et brûlé comme régicide, en place de Grève.
par la grâce de Dieu Roi de France, savoir faisons, à tous présents et avenir : Nous avons reçu l’humble supplication de nos bien-aimés, les Maîtres, Gouverneurs et Confrères de la Confrérie de la Passion et Résurrection de Notre-Seigneur, fondée en l’Eglise de la Trinité à Paris : contenant que comme pour le fait d’aucuns Mystères de Saints, de Saintes, et mêmement du Mystère de la Passion, qu’ils ont commencé dernièrement, et sont prêts de faire encore devant Nous, comme autrefois avaient fait, et lesquels ils n’ont pû bonnement continuer, parce que Nous n’y avons pas pû être lors présents, ou quel fait et Mystère ladite Confrérie a moult frayé et dépensé du sien, et aussi ont fait les Confrères chacun d’eux proportionnablement ; disant en outre que s’ils jouaient publiquement et en commun, que ce serait le profit de ladite Confrérie ; ce que faire ils ne pouvaient bonnement sans notre congé et licence ; requérant sur ce notre gracieuse Provision : Nous qui voulons et désirons le bien, profit et utilité de ladite Confrérie, et les droits et revenus d’icelle être par Nous accrus et augmentés de grâce et privilèges, afin qu’un chacun par dévotion se puisse adjoindre et mettre en leur Compagnie ; à iceux Maîtres, Gouverneurs et Confrères d’icelle Confrérie de la Passion de Notredit Seigneur, avons donné et octroyé de grâce spéciale, pleine puissance et autorité Royale, cette fois pour toutes, et à toujours perpétuellement, par la teneur de ces présentes Lettres, autorité, congé et licence, de faire jouer quelque Mystère que ce soit, soit de la Passion et Résurrection, ou autre quelconque, tant de Saints comme de Saintes qu’ils voudront élire, et mettre sus toutes et quantes fois qu’il leur plaira, soit devant Nous, notre Commun ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, et d’eux convoquer, communiquer, et assembler en quelconque lieu et place licite à ce faire, qu’ils pourront trouver en notre Ville de Paris, comme en la Prévôté et Vicomté ou Banlieue d’icelle, présents à ce trois, deux ou un de nos Officiers qu’ils voudront élire, sans pour ce commettre offense aucune envers Nous et Justice ; et lesquels Maîtres, Gouverneurs, et Confrères dessus dits, et un chacun d’eux, durant les jours desquels ledit Mystère qu’ils joueront se fera, soit devant Nous, ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, ainsi et par la manière que dit est, puissent aller et venir, passer et repasser paisiblement, vêtus, habillés et ordonnés un chacun d’eux, en tel état ainsi que le cas le désirera, et comme il appartiendra, selon l’ordonnance dudit Mystère, sans détourner ou empêcher : et en pleine confirmation et sûreté, Nous iceux Confrères, Gouverneurs et Maîtres, de notre plus abondante grâce, avons mis en notre protection et sauvegarde, durant le recors d’iceux jeux, et tant comme ils joueront seulement, sans pour ce leur méfaire, ou à aucuns d’eux à cette occasion, ne autrement.
Tous les gouverneurs des places venoient au-devant d’elle avec leur garnison, lui offroient les clefs & lui demandoient l’ordre. […] Les violons dans les sales, les tambours & les mousquets dans la place, formerent une fête militaire & galante, pour célébrer la victoire : ce ne fut pas l’acte le moins comique ; les couches de la Princesse en occasionnerent un autre. […] La Princesse se mêla de deux mariages qui y trouvoient place. […] En Flandre le Grand Turenne ne peut se défendre des traits de l’amour, est épris des charmes de son Amazone, & ayant profité de l’absence du Duc de la Rochefoucault il se déclara son amant, eut la foiblesse des plus grands guerriers : mais la place étoit prise.
Mais comme dans ce denouement il ne s’agiroit pas seulement de lui, mais du sort de l’Empire, après nous être mis à la place de Titus, mettons-nous un moment à la place des Romains, qui vont être privés du bonheur dont ils espéroient jouir sous son regne. […] Annoncer la vertu, c’est rappeller l’homme à lui-même : le vice, dans quelque attitude qu’on le place, ne peut changer de nature : dès qu’il se montre, il excite notre aversion, & l’on ne peut trop connoître les déguisemens qu’il employe pour nous séduire, cette connoissance sert à nous précautionner contre ses surprises. […] Le zele pour le bien de ma patrie m’a fait desirer plus d’une fois, qu’il fût possible de rendre nos Théâtres plus spacieux, pour qu’on y pût, en multipliant les différences des places, les mettre à la portée des facultés de tous les ordres de la société ; & que le peuple fût invité, par la médiocrité de la retribution, à y venir prendre des leçons de vertu & d’honnêteté. […] Si jamais il vous prend fantaisie de créer une nouvelle Republique, à l’imitation de Platon, admettez-y les histrions de place, les saltinbanques ; protegez, encouragez les tavernes, plaisirs selon vous bien supérieurs aux spectacles, & dont vous celebrez l’innocence ; que ces amusemens exquis fassent les délices de votre colonie, il est beau d’être le fondateur d’une nouvelle secte de Philosophie, & le législateur d’un peuple heureux : dispensez-vous seulement de proposer à vos nouveaux habitans, comme le modele parfait d’un divertissement public, cette danse où les vieillards, les hommes faits, & les enfans, accompagnoient leurs sauts de cette chanson que vous avez traduite de Plutarque, & que je vous rappelle ici : Nous avons été jadis jeunes vaillans & hardis ; nous le sommes maintenant à l’épreuve à tout venant ; & nous bientôt le serons, qui tous vous surpasserons.
Cette mince brochure, écrite d’un ton hardi & ferme, qu’à peine oseroit prendre un homme en place habile Théologien, ne mériteroit que le mépris, si, comme disoit Bossuet dans une pareille occasion, il étoit permis de mépriser le péril des ames infirmes ou mondaines, toujours aisées à tromper sur ce qui les flatte. […] Il mit Photius à sa place, qui eut la lâcheté d’applaudir à ces infames représentations contre un Saint dont il avoit usurpé la dignité.
Nous sçavons que l’Auteur a reçu des preuves de l’intérêt que des personnes en place ont paru prendre au succès de ce Livre. […] Et même alors, un reste de décence leur y fit assigner des places distinguées, & une entrée différente, afin d’y éviter la confusion des deux sexes. […] … … … … … Elige cui dicas : tu mihi sola places. […] Cette autorité peut-elle balancer celle de nos respectables Citoyens qui occupent les hautes places de la Judicature, & qui en ont les mœurs ? […] Elles en imposeront à cette troupe de Charlatans, qui crient chacun de son côté sur une place publique : Venez à moi.
Je m’attache d’abord à ce que le Poëte imite, ou à l’objet de son imitation, qui comprend trois choses, selon Aristote, le fait ou l’évenement consideré en lui-même, les mœurs ou le caractere des Personnages, leurs pensées ou leurs sentiments ; & me mettant à la place du Spectateur, je m’interroge moi-même sur les divers mouvements qu’excite la représentation d’une belle Tragédie. […] Il résulte d’une Piece si bien ordonnée, une impression totale qui charme notre esprit par la satisfaction dont il jouit, lorsqu’il compare les différentes parties d’un Ouvrage, ou les unes avec les autres, ou avec le corps qu’elles composent ; lorsque frappé de la justesse de leurs rapports, il goûte le plaisir de voir, que chaque chose étant à sa place, elle fait en elle-même & dans le tout qui en résulte, le véritable effet qu’on doit en attendre ; & comme cette espece de plaisir vient du goût que nous avons naturellement pour les objets qui se présentent à nos yeux, ou à notre esprit, avec ces proportions exactes & cette juste disposition, l’on peut appeller la satisfaction que nous en ressentons, le plaisir de l’ordre & de l’harmonie. […] Ainsi, pour me servir encore d’une comparaison semblable, un miroir ardent ne sert qu’à réunir, comme dans un point, plusieurs rayons de lumiere, & ce sont ensuite ces rayons, qui par leur propre chaleur allument & embrasent tout ce que l’on place dans leur foyer. […] Corneille vouloit que l’on eût l’indulgence pour les Poëtes Tragiques, d’admettre un lieu théatral, où, sans blesser la regle de l’unité, on voulût bien supposer que tous les événements de la piece auroient pû se passer avec vrai-semblance ; mais si son idée a quelque chose de bisarre, il ne l’est point de penser que la plûpart des hommes ont une imagination disposée à recevoir toutes les fictions & les suppositions du Poëte, où chacune se place, & où l’apparence fait presque la même impression que la vérité.
NOUS avons vu en bien des endroits de cet ouvrage, combien l’amour, qu’on a la fureur d’introduire dans toutes les piéces de théatre, est dangereux pour les mœurs, & contraire au bon goût ; j’ajoute qu’il y est ordinairement ridicule, accompagné de circonstances, qui en forçant la nature, & choquant la vraissemblance, le rendent absurde ; mais on pardonne tout à l’amour, de quelque maniere qu’il se présente, il est toujours bien reçu, il faut à quelque prix que ce soit lui trouver par-tout une place. […] Il est sans vraissemblance qu’à l’âge de treize à quatorze ans, où l’on ne sait ce que c’est que l’amour, Britannicus ait formé une passion violente, capable de braves l’Empereur ; que Néron, qui ne voyoit en lui qu’un concurrent dangereux à l’Empire, dont il songeoit à se défaire, se soit avisé d’être jaloux de sa maîtresse, & que cette prétendue maîtresse, bien plus âgée que lui, qu’il n’avoit peut-être jamais vu, puisqu’elle est absente depuis plusieurs années, soit une libertine décriée, déjà mariée à une autre, par lui répudiée pour ces incestes, & chassée d’Italie ; cet amour puéril dans le Prince, sans attraits pour l’Empereur, deshonorant pour tous les deux, chimérique chez toutes les personnes raisonnables, ne peut trouver place que sur le théatre François ; trône ouvert à toutes les folies. […] Viendra un jour qui tirera ce grand voile, & mettra chaque chose à la place, les acteurs & les actrices y joueront des rôles bien différents de celui des réligieux.
Ils les élevoient dans les places publiques, ou louoient quelque maison particuliere. […] La jeunesse ne le connoissoit que dans les places publiques & le méprisoit ; les Régens & les Précepteurs & les parens entretenoient en elle le mépris & ne lui permettoient pas d’y aller, les études n’en souffroient point. […] La tendre conversation est un peu troublée ; elle craint, elle frémit que son pere ne se réveille , & ne la trouve à une heure, dans une place, avec une compagnie assez indue.
Madame de Montespan & M. de Louvois, confondus dans la foule, honteux & rougissans, se trouvoient dans ces paroles : Sans doute on t’a conté la fameuse disgrace De l’altiere Vasthi dont j’occupe la place, Comment le Roi, contre elle enflammé de dépit, La chassa de son thrône ainsi que de son lit. […] On crut en arrêter la licence en défendant de nommer personne ; mais à la place du nom, les Acteurs portoient les habits de ceux qu’ils jouoient, comme Moliere prit ceux de M.
Si l’on eût voulu faire une comédie de la Servante insolente ou le Maître imbécille, ce rôle eût été à sa place : ce qui ne réussiroit qu’à la foire. […] Si j’étois en sa place, un homme assurément Ne m’épouseroit pas de force impunément, Et je lui ferois voir bien-tôt après la fête Qu’une femme a toûjours une vengeance prête.
On payoit sa place deux oboles, qui servoient à rembourser l’Architecte de ses frais. […] Le Fait suivant est trop glorieux à la Tragédie, pour n’avoir pas sa place dans l’Histoire de la Tragédie.
Les femmes ne négligent rien pour y paraîttre belles : elles y réussissent quelquefois, et s’il y en a quelqu’une qui ne le soit pas, il ne faut pas s’en prendre à la Comédie, rien n’est plus contre son intention, puisqu’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une passion violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement. […] La créature y chasse Dieu du cœur de l’homme, pour y dominer à sa place, y recevoir des sacrifices et des adorations, y régler ses mouvements, ses conduites et ses intérêts, et y faire toutes les fonctions de Souverain qui n’appartiennent qu’à Dieu, qui veut y régner par la charité qui est la fin et l’accomplissement de toute la Loi Chrétienne.
Une fait autre chose que de se mettre à la place des héros que le Poëte introduit sur la scène.
Si, comme un habile chymiste, quelque bon écrivain prenoit la peine de décomposer cet ouvrage, & d’en séparer les matériaux : il seroit d’un côté un ouvrage instructif, & de l’autre une rapsodie digne d’avoir une place dans la bibliotheque bleue, à côté de Gargantua.
[Acta Ecclesiae Mediolanensis, p. 6] : ne jugeant pas que les chrétiens, dont les affaires sont si graves, et doivent être jugées dans un tribunal si redoutable, puissent trouver de la place dans leur vie pour de si longs amusements ; quand d’ailleurs ils ne seraient pas si remplis de tentations, soit grossières, soit délicates, et par là plus périlleuses ; ni se passionner si violemment pour des choses vaines.
Concile de Salzbourg, an 1420, 2 ; « 7° Que les clercs, sans en excepter ceux qui passent pour avoir la vertu de continence, n’aillent jamais chez des veuves ou des vierges, qu’avec l’ordre ou la permission des évêques ou des prêtres, encore ne faudra-t-il pas qu’ils le fassent sans être accompagnés de quelques-uns de leurs confrères, ou de ceux que l’évêque, ou un prêtre en sa place, leur donnera pour adjoints.
Il peut se renouveler chaque jour, et chaque jour ainsi offrir a la multitude un motif d’accusations haineuses contre les ministres du culte ; il perpétue d’opiniâtres préventions qu’il faudrait s’attacher à détruire, et place l’autorité dans une situation difficile, car enfin, que répondra le magistrat au pasteur qui lui dit en substance : Un comédien est excommunié ; or, ma conscience me défend d’admettre aux prières publiques de l’église le corps d’un excommunié.
Elle ajoute : ce musicien a obtenu la permission de travailler pour le théatre jusqu’à ce qu’il possede en entier cette importante place. […] Le concours des magistrats, qui, en sortant de l’audience, alloient en foule à la comédie, remplissoient les loges comme ils avoient rempli la grand’-chambre ; la multitude des spectateurs, outre la comédie ordinaire qui jouoit tous les jours & les premiers jours gratis, on avoit dressé à Toulouse quatre théatres aux quatre coins de la place royale, où l’on jouoit du matin au soir pour le public. […] Parmi les femmes qui se dévouent à ce commerce honteux de faire acheter des repentirs, la plupart nées dans la misere, n’auroient besoin que des ressources du travail, les unes peuvent être rendues à leur famille, d’autres à leurs maris, les autres enfin trouver place dans les manufactures ou les hôpitaux. […] Quel bonheur pour les peuples d’Europe que les souverains, les hommes en place se plaisent à la comédie, qui est une véritable école de justice, de bienfaisance, de grandeur d’ame !
Un auteur en qui la fougue de l’âge, l’ivresse du succès, l’illusion des plaisirs, n’avoient point étouffé les sentimens de Religion & de piété qu’il tenoit de ses premiers maîtres, a dû sans doute, quand ces mêmes sentimens eurent repris dans son cœur la place qu’ils y avoient autrefois occupée, témoigner de vifs regrets d’avoir non-seulement travaillé pour le Théatre, mais d’en avoir augmenté même la séduction & le danger par quelques unes de ses Tragédies. […] Ainsi donc Pyrrhus plein d’amour & de présomption, a pû penser & dire ce que penseroit & diroit à sa place un homme né à Paris. […] En un mot, continue Racine, je suis persuadé que les tendresses ou les jalousies des Amans ne sauroient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides, & les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe & de sa malheureuse famille. Le peu de place est beaucoup trop, puisque c’en est toujours une, & que dans de pareils sujets elles n’en doivent point avoir du tout.
De là elle passoit au public à qui on l’abandonnoit ; & on ne manquoit pas le même jour de l’aller jouer dans les places publiques dans différens quartiers de la ville. […] Après le repas il dormoit quelque temps dans la même place, & quand il étoit rèveillé, on faisoit entrer les Comédiens du pays, c’est-à-dire, les Chanteurs, Danseurs, Sauteurs, Joueurs de flûte, qui lui donnoient le spectacle à leur maniere ; ils chantoient des vers à sa louange, comme les prologues des opéras de Quinaut à la louange de Louis XIV, ses exploits, ses conquêtes, ses vertus, ceux de ses prédécesseurs, au-dessus desquels on le mettoit sans difficulté. Ces petits ouvrages tenoient lieu d’histoire, on les récitoit dans les places publiques, on les faisoit apprendre aux enfans, on les transmettoit à la postérité.
Le Grand-Prêtre qui donne ses conseils à cet Enfant, rassure les craintes de Josabet, ranime la foi d’Abner, excite le courage des Levites, les fait partir pour le combat, regle leurs places, prend une épée pour y aller aussi, est à tout, & malgré tous ses soins, tant de sujets de crainte, tant d’ordres à donner, conserve toujours une ame tranquille. […] Comme l’harmonie d’un discours contribue beaucoup à nous y rendre attentifs, Aristote veut que l’imitation d’une Action soit faite dans un stile très-agréable à l’oreille, & cependant il ne met la Diction qu’à la quatriéme place. […] Dans le récit des miracles que je viens de rapporter, les expressions pompeuses pouvoient trouver place, elles sont toutes fort simples.
Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté. […] Ce convoi attiroit dans les places & les rues de Rome un peuple innombrable, comme les enterremens solemnels des personnes les plus distinguées.
Voila pourquoi ces infortunées, dont on a parlé dans le premier Volume de cet Ouvrage, lorsqu’une fois elles sont connues & deshonorées, ne gardent plus de mesures, & que notre sexe, dont la modestie & la décence sont le caractère, est, dans ce malheureux état, d’une impudence qui révolte jusqu’aux plus Libertins : Ayez des Comédiens que leur conduite précédente n’ait pas avilis à leurs propres yeux ; rendez à ceux qui cultiveront un art plus utile & plus estimable que ses partisans même ne l’imaginent, la place qu’ils doivent occuper parmi les Citoyens, place que le préjugé, de fausses vues & la jalousie leur ont ôtée, & vous verrez, s’il est possible que les Comédiennes soient aussi sages que d’autres femmes.
Vous mériterez des places plus élevées. […] ce n’est pas la place des Caton (c’est celle de Vénus) : « Ad circum nesciunt convenire Catones. » Toutes les folies que le peuple y fait, ne peuvent passer pour des injures, la licence du lieu excuse les excès : « Injuria non putatur, locus defendit excessum. » Liv.
Un Homme qui dans une Place publique raconte en gémissant une avanture cruelle, se voit bientôt environné d’auditeurs, parce que tout tant que nous sommes, nous trouvons un secret plaisir à voir où à entendre raconter les malheurs de nos pareils.
Je vais chercher la joie, et peut-être que dès lors ma place est marquée dans les Enfers.
Elle eut encore de plus faibles commencements que la Tragédie ; ce ne furent d’abord que des chansons pleines de railleries et de médisances, qui se chantaient dans les places publiques des Bourgs et des Villages.
Ils font ôter les Images des Comédiens mises dans les Places publiques, 110.
Messieurs les Saints, souffrez par bienséance Que je vous place ici selon le tour ; Et vous des cieux les sombres interprêtes, Doubles fripons, menteurs & pis Prophêtes, Liv. […] Qu’un fanatique ridicule y place son plus doux espoir, qu’on prépare pour ce manoir un quidam que la fiévre brule, il faut lui dorer la pillule, & l’envoyer tout consolé, bien lesté, pieusement builé, au bord de la rive infernale, malgré la Sorbonne pleniere.
On la prend encore moins de ces bouffons montés sur des théatres dans la place publique, qui attirent la populace ; mais on ne pense pas que la dépravation se répand de proche en proche, comme la gangrenne : Sermo eorum ut cancer serpit. […] On donne au-delà du Rhin des embellissemens à la scène, qu’on ne connoît pas à Paris ; c’est un théatre, ou plûtôt une place immense, où l’on fait rouler les carrosses des Dieux & des Héros, & les charrettes du peuple, où l’on tient des foires, où un régiment de Cavalerie fait des évolutions sur de vrais chevaux, non sur des haquenées de carton, &c.
Il est vrai qu’il ne la place qu’après le péché, & comme une suite du péché, ce qui y répand une sorte de contrepoison, & de sombres nuages sur le tableau ; au lieu que notre Auteur écarte avec soin toute idée de péché, pour tendre un piège plus dangereux sous un air d’innocence qui rassure & invite. […] Le verbiage, les écarts, le remplissage, les longues & ennuyeuses tirades sont communes au théatre, & assez ordinairement l’unique fonds de bien des Auteurs ; mais il faut convenir que dans des pieces aussi courtes, dont il faudroit deux ou trois pour faire un bon acte, il seroit surprenant qu’on mît des répétitions, des longueurs & du superflu, puisqu’à peine y a-t-il assez de place pour le nécessaire.
; ce qui obligea Moïse, percé de douleur, de briser les tables de la Loi, et de commander aux Lévites de prendre les armes, de les mettre à mort, et de les tuer sur la place. […] C’est ainsi, dit le Prophète Royalg, en se plaignant de ces excès, que l’on ajuste, et que l’on pare les Filles du siècle, que l’on veut produire, et que l’on souhaite de faire paraître au grand jour : en sorte, dit-il, qu’elles sont en état de tenir la place d’une Idole au milieu d’un Temple, pour recevoir les encens, les adorations et tous les honneurs, qui ne sont dus qu’a Dieu seul.
Ne dirait-on pas qu’honoré de la place de Censeur public, vous ayez dû rendre compte au Ministère des ouvrages de M. de Crébillon ? […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.
2.) un autre ordre qui fait une augmentation d’un neuvième sur le prix des places, dont Lamarre eut une portion, pour le récompenser de son excellent ouvrage, et tout le reste appliqué aussi à l’Hôtel-Dieu. […] On n’a pas éprouvé moins de contradiction dans la plupart des villes de province ; on n’y a vu d’abord que des tréteaux élevés dans les places publiques.
Les fabliaux et toute cette poésie en jargon Provençal est retombée dans l’oubli d’où on l’avait tirée, et sa place dans une bibliothèque royale ne lui donnant pas plus de mérite, elle n’a pas eu plus de vogue. […] Francion en obtient trois nœuds de cheveux (trois places fortes).
François de Sales, avec la charmante naïveté de son style, nous dit : « Quel dommage de semer dans la terre de notre cœur des affections si vaines et si sottes, qui occupent la place des bonnes ? […] Quelle place, quel temps reste-t-il aux pensées, aux discours pieux, quand tout est livré à la bagatelle ?
Le tendre Racine avoit dit avant lui d’un ton douceteux en parlant à l’Académie Françoise : Lorsque dans les âges suivans on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses & des grandes choses qui rendront ce siecle l’admiration des siecles à venir, Corneille, n’en doutez point, le Grand Corneille tiendra sa place parmi toutes ces merveilles. […] L’approbation de Scarron étoit à sa place : c’est un éloge burlesque, digne du sujet. […] Ces deux fléaux se réunirent contre la ville d’Herculanum ; elle fut toute couverte de cendres, les rues, les places publiques, tout en fut rempli ; les hommes & les animaux furent étouffés & ensevelis sous la cendre.
Enfin on se sépara au grand contentement de toute la Suède, elle mit à sa place son successeur présomptif aux acclamations de toute la nation, celui-ci fit semblant de refuser, recula de quelques pas, protesta qu’il seroit inconsolable de l’éloignement de sa bienfaictrice, qu’elle gouvernoit toujours encore plus que lui ; en un mot fit toutes les grimaces de la modestie, accepta pourtant malgré lui ce qui lui tardoit de tenir ; elle partit. […] C’étoit une conversation de harangère par les grossiéretés, les juremens, les bassesses dont elle étoit assaisonnée ; sa conversation rouloit par préférence sur des choses mauvaises, toujours libertine dans ses paroles contre la Religion & la bienséance, elle chantoit en compagnie sans aucun propos, rêvoit, s’ssoupissoit, se levoit, ne pouvoit demeurer en place, couroit dans la chambre, s’entretenoit avec tout le monde, sur-tout avec les hommes ; car elle faisoit profession de mépriser les femmes. […] Elle parla fort & d’une manière fort libertine contre le mariage & les dévotions de Rome, elle avoit entendu parler des amours du Roi pour la Mancini, nièce de Mazarin ; elle alloit toujours se mettre entre le Roi & elle pour leur parler de leurs amours, leur disant qu’il falloit les marier ensemble, qu’elle vouloit être leur confidente : A votre place , disoit-elle au Roi, j’épouserois une personne que j’aimerois.
Francœur & Rébel, par un choix généralement applaudi, qui fait tout à-la-fois l’éloge de leur mérite & de la place qu’ils occupent ; MM. […] D’ailleurs, nous en avons retranché tout ce qui lui est étranger ; chaque genre à sa place & son Théâtre marqué. […] Tandis qu’on ne les voit pas, on peut se figurer qu’ils se sont transportés dans le lieu que la Scène représente ; lorsqu’ils sont sous nos yeux, nous nous appercevons bien clairement qu’ils n’ont fait aucun mouvement pour changer de place.
Et il place les comédies parmi les derniers, et les fait aller de pair avec les adultères, les jeux de hasard, et les ivrogneries : « Multi, dit-il, acquiescunt in theatris, in alea, in luxuria popinarum, multi in libidinibus adulteriorum. » « Enfin étant pénétré de douleur de voir que quelques-uns ne laissaient pas d’aller encore à la comédie, il exhorte ainsi son peuple d’offrir à Dieu leurs prières pour eux. […] Ou peut être, c’est que le cœur est si fort rempli depuis longtemps de ces sortes de plaisirs ; que les nouveaux n’y sauraient plus trouver de place : ou bien c’est une marque que Dieu a abandonné une âme. […] Laisserons-nous un homme passionné pour les spectacles profanes, si nous les lui ôtons, sans lui en substituer d’autres en leur place ?
Que s’il veut une Rime, elle vient le chercher Qu’au bout du Vers jamais on ne le voit broncher Et sans qu’un long détour l’arrête ou l’embarrasse A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place.
Ce Chapitre, égaré pendant le cours de l’impression de cet Ouvrage, ne s’est retrouvé que quand il n’étoit plus tems de le mettre à sa véritable place, & on a été obligé de l’imprimer le dernier.
Les Gens de Lettres alors seroient jugés par leurs pairs ; les avis seroient motivés ; on ne craindroit plus d’être humilié par un froid dédain, ou trompé par un enthousiasme aveugle ; les chûtes deviendroient moins fréquentes, les succès plus honorables, & les Acteurs retourneroient à leur place ; ils ne seroient que les interprêtes du génie, dont ils sont devenus les arbitres. » Voilà comme s’exprimoit hautement ce vif partisan des Comédiens, à qui ces Messieurs & ces Dames avoient accordé ses entrées.
Un François à sa place se seroit mis à l’école de Baron, se seroit exercé sur le théatre, auroit traîné avec lui une troupe d’acteurs, leur auroit assuré les plus riches pensions, auroit fait faire à tous ses architectes trente plans de salles de spectacle, auroit bâti la plus suberbe à Petersbourg, & dans les grandes Villes de son Empire, à Moscou, Novogorod, Astracan, &c.
C’est donc une loi de l’Eglise, qui ordonne que celui qui se rend dans les places, ou dans les endroits où se font les spectacles, au lieu d’être dans l’assemblée des fidèles pour prier les jours des Fêtes, soit séparé de la participation des saints mystères, et excommunié.
Il ni en a aucune quant à la profession, et aux personnes également infâmes, et excommuniées : car de parler en rime ou en prose dans une place ou une Halle publique, cela ne change rien de la qualité des personnes ni de l’action.
Je remarquais que vous prétendiez prendre la place de l’Auteur des Petites lettres b, mais je remarquais en même temps que vous étiez beaucoup au-dessous de lui, et qu’il y avait une grande différence entre une Provinciale, et une Imaginaire.
Personne ne fut admis : & dès que j’eus quitté mes habits de Représentation, nous nous échapames : un carosse de place, dans lequel Agathe m’attendait, nous remit chez Mle *** ; d’où je me rendis chez moi sur-le-champ.
Les Stances tenaient à-peu-près la place des Chœurs : mais Corneille, à chaque pas fesait des découvertes : bientôt il n’y eut plus de Stances ; la Scène fut occupée par le combat des passions nobles ; les intrigues, les caractères, tout eut de la vraisemblance ; les unités reparurent, & le Poème Dramatique eut de l’action, des mouvemens, des situations, des coups-de-Théâtre : les évènemens furent fondés, les intérêts ménagés, & les Scènes dialoguées.
Je ne vous déclarerai pas leur crime par mes discours ; mais par les propres paroles de celui qui doit juger toutes les actions des hommes : Celui, dit-il, qui verra une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son cœur. » Si une femme négligemment parée, qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d’ardeur, qu’ils abandonnent l’Eglise par un mépris insupportable pour y aller ; ceux qui regardent ces femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque les paroles, les voix, les chants impudiques et tendres les portent à la volupté ?
Dans les grands Théâtres il y avait trois étages dont chacun était de neuf degrés en comptant les paliers qui en faisaient la séparation, et qui servaient à tourner autour : de sorte que comme ces paliers tenaient la place de deux degrés, il n’en restait que sept à chaque étage, où l’on put s’asseoir. […] Outre cela il y avait des places de distinction qui appartenaient en propre à certaines personnes, et qui étaient même héréditaires dans les familles, pour de grands services rendus à l’Etat. […] Celui de Pompée contenait commodément quarante mille personnes, et les deux autres de Marcellus et de Balbus étaient chacun de trente mille places. […] C’est pourquoi dans un Concile que Godefroy place l’an 399. et Baronius l’an 401. il est peut-être impossible de marquer précisément l’année, ils résolurent de s’adresser aux Empereurs et de leur demander trois choses. […] Ammien Marcellien dit, que Constance en fit célébrer à Arles de très magnifiques. « Theatrales ludos atque Circenses ambitioso editos apparatu. » M. de Valois les place en l’an 353.
Retour inopiné, dénouement admirable ; le voilà triomphant dans les Cieux, il vous y montre votre place, il vous appelle. […] Dites-nous quelle place alors vous voulez occuper.
Dans une fable intitulée le Fol, La Fontaine place un homme dans une loge de comédie, qui se croit un Dieu, & s’imagine gouverner l’univers du fonds de sa loge ; tout le monde se mocque de lui voici la réflexion de l’Auteur. […] C’étoit sa place, elle fut d’abord comique : ou si l’on veut une scéne d’opéra ; où l’on est enlevé dans les airs par des cordes ; mais elle devint tragique pour la N. lorsque la corde se rompit, & Junon, au lieu de monter au Ciel ; se cassa la tête.
Le mensonge l’emporte, l’artifice & l’intrigue prennent sa place. […] Dans les Bagatelles de l’Abbé Coyer, Lettre à une jeune Dame, on voit un trait qui mérite d’avoir ici sa place.
Qui doute qu’une mauvaise lecture, une statue, un tableau licencieux, ne soient plus pernicieux dans un cabinet où l’on est seul, que ce qui est exposé dans les places publiques ? […] N’en a pas qui veut, & bien des aspirans soupirent après la premiere place vacante.
Disent les demandeurs que combien que de droit commun les Maris soient en bonne, pleine & paisible possession de leurs femmes, & puissent se départir des compagnies à l’heure que bon leur semble, & fermer leur porte quand l’ombrage & la fantaisie les prend, & disposer de leurs femmes, comme chacun est modérateur de sa propre chose, contre tous exempts & non exempts, privilégiés & non privilégiés, néanmoins les masqués, sous couleur de privilèges tels quels, commettent chacun jour plusieurs abus contre ladite possession, au grand travail, mal de tête, fâcherie & molestation des maris ; que quand les maris sont assemblés en compagnie avec leurs femmes & damoiselles les défendeurs arrivent enmasqués, s’emparent des damoiselles, les reculent, les mènent chacun la sienne dans un coin, les confessent à l’oreille, dansent l’une après l’autre, & dès qu’ils l’ont prise ne la laissent jamais jusqu’à minuit & plus tard, sans qu’il soit possible leur faire guerpir la place ; & cependant demeurent les maris chiffrés & lourchés, & gardent les mules, tandis que mes mignons triomphent, & sont en danger des marchands & marchandises, qui est la fortune que plus ils craignent ; & si d’aventure ils appellent leurs femmes, ils sont nommés jaloux. […] Iceux Masques en salles entrés, seront tenus tous les assistans non masqués quitter la place & les Damoiselles, pour les mener danser & deviser à part, ainsi que bon leur semblera.
Souvent le geste n’est pas d’accord avec la voix dans un mauvais Comédien, parce qu’il est mauvais imitateur ; mais qu’on s’arrête dans une place publique à considérer une femme du Peuple, qui soutient une querelle, on remarquera un parfait accord entre ses gestes & ses paroles. […] Tite-Live L. 7. rapporte qu’Andronicus s’étant enroué demanda la permission de mettre à sa place un homme qui chantât avec le Joueur de flutte, & ayant obtenu cette permission, dicitur cantum egisse aliquanto magis vigente motu, quia nihil vocis usus impediebat.
Mais toutes les lois défendent aux personnes en place, aux Magistrats, par exemple, d’épouser des personnes si méprisables. […] Mais à la place du fouet qu’il supprima, il substitua la prison et l’exil.