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96. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Si l’on voulait donner au Théâtre plus de magnificence, au-lieu des trottoirs élevés, il conviendrait mieux, que l’on construisît autour de la Place, des portiques colonadés, dans le goût de ceux des Théâtres Grecs & Romains, qui prendraient tout l’emplacement qu’occupent aujourd’hui les maisons : l’on découvrirait le fleuve des deux côtés ; l’air serait en été plus frais & plus pur : l’isolement de l’Edifice donnerait la facilité d’y pratiquer des ventouses, des ventilateurs, & tous les moyens de purifier l’air & de rafraîchir usités en Italie. Pour obvier à l’embarras que le trop grand concours pourrait occasionner dans cet endroit, je ne proposerai pas, comme il serait peut-être raisonnable de le faire, de défendre aux carrosses l’approche du Théâtre, & de ne la permettre qu’aux chaises-à-porteurs ; quelque sage que fût cette disposition, elle ne pourait être goûtée dans notre siècle : mais d’abattre, d’un côté, toutes les maisons jusqu’à l’Hôtel-du-Premier-Président, & toutes celles qui sont entre la rue Sainlouis & le Palais jusqu’à la rue de la Barillerie : de l’autre, tout ce qui borde le Quai-de-l’Horloge, & toute l’aîle des rues Sainbarthélemi & de la Barillerie qui masque le Palais : ainsi le Théâtre, absolument isolé, aurait des issues multipliées.

97. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Pourquoi ce Marquis, dont la femme est jeune, belle, spirituelle, du meilleur caractère & de grande Maison, l’abandonne-t-il pour courir après les caresses d’un minois ignoble qui n’en refuse à personne ?

98. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

Au reste ce grand silence de Jésus-Christ sur les comédies, me fait souvenir qu’il n’avait pas besoin d’en parler à la maison d’Israël pour laquelle il était venu, où ces plaisirs de tout temps n’avaient point de lieu.

99. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Ils firent connoissance à Avignon, lorsque ce comédien, fugitif de la maison de son pere, amoureux de quelque actrice, se donna, pour la suivre, à une troupe d’histrions qui rodoient dans les provinces, & dont enfin il devint directeur. […] Pour augmenter l’embarras, on introduit dans la maison de Moliere, je ne sai à quel titre, de domestique, d’ami, de pensionnaire, qui tous sont faux, lequel suborne la servante qui est vieille & fort laide, & inspire à la fille Bejard des soupçons affreux contre son amant, qu’on accuse de vouloir l’enlever : l’intrigue se découvre, Moliere est furieux, & veut se venger. […] Furieux contre le scélérat, au lieu de le chasser de la maison, de le rouer de coups, il imagine pour se venger, eh quoi ? […] Ce dévot se glisse furtivement dans la maison, à l’insu de tout le monde (qui le connoît hypocrite). Il parle aux Bejard, qu’il faut supposer logées dans la maison de Moliere.

100. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Mais de leur fournir vous-mêmes, sous ce damnable prétexte, des livres qui leur tournent l’esprit à tout ce que le monde a de plus vicieux ; mais d’en remplir votre maison, et de ne vouloir pas que rien là-dessus de nouveau leur échappe et leur soit inconnu ; mais de leur en demander compte et d’entendre avec une secrette complaisance les récits qu’ils en font ; mais de les croire bien habiles et bien avancés quand ils sçavent répondre aux mots couverts par d’autres bons mots, qu’ils conservent dans leur mémoire des poésies libres, et qu’ils les sçavent rapporter fidélement sans se méprendre ; mais de les conduire vous-mêmes, (car ceci regarde tous les points de morale que je viens de toucher) de les conduire vous-mêmes à des spectacles d’autant plus capables de les amollir, que ce sont de jeunes cœurs beaucoup plus flexibles et plus sensibles ; mais de leur faire observer les endroits fins et délicats, sur-tout les endroits vifs et tendres ; mais de les engager vous-mêmes dans des assemblées, où ils ne voient du monde que ce qu’il a de riant, que ce qu’il a d’éclatant, c’est-à-dire, que ce qu’il a d’attrayant et de séduisant, voilà de quoi vous aurez bien lieu de vous repentir dès cette vie, et de quoi vous serez bien sévérement punis en l’autre. […] Parce qu’on ne peut accorder ensemble le jeu et l’entretien d’une maison, on abandonne la maison, et l’on ménage tout pour le jeu ; on voit tranquillement et de sang froid des enfants manquer des choses les plus nécessaires ; on plaint jusqu’aux moindres frais, dès qu’il s’agit de subvenir à leurs besoins ; on les éloigne de ses yeux, on les confie à des étrangers, à qui l’on en donne la charge, sans y ajouter les moyens de la soutenir ; on ne les a pas actuellement ces moyens, à ce qu’on prétend, mais pourtant on a de quoi jouer. […] par les besoins domestiques d’une maison, où tout manque afin que votre jeu ne manque pas. […] David se trompoit-il, lorsqu’il s’écrioit qu’un jour dans la maison de Dieu et avec Dieu, valoit mieux pour lui que dix mille avec les pécheurs et au milieu de tous les plaisirs ?

101. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Depuis que je m’étais décidée à prendre ce nouveau moyen de regagner le cœur de mon mari, je passais les jours avec Mademoiselle *** : le hazard semblait me seconder en tout : monsieur de Longepierre est allé pour quelques jours à sa maison de Passy, & mon mari, pressé de l’accompagner, ne put s’en défendre : mais dès le surlendemain, son goût pour le Spectacle, me le ramena à dîner. […] J’étais occupée du soin de ma maison, lorsque monsieur D’Alzan rentra ; je paraissais jouir d’un calme, incompatible avec ce qui venait de se passer.

102. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Elles, que leur sexe avoit consacrées à la modestie, & dont l’infirmité naturelle demandoit la sûre retraite d’une maison bien réglée.

103. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Attendez de la Providence la fin de la tempête qui semble abymer votre maison, elle peut d’une parole faire taire les vents, & vous conduire au port, même par un naufrage, & semble avoir pris à tache d’humilier les Princes : les foudres ne tombent que sur les cedres. […] Sans un foudroyement tel que celui de votre maison (ce foudroyement est du précieux de l’Hôtel de Rambouillet) La folie, l’injustice, l’ingratitude du monde, & pour tout dire en un mot le néant , (le néant est-il ingrat, injuste ?) […] La maison des Princes, l’Hôtel de Longueville ne désemplissoient point, la Duchesse revenue subitement y est traitée en Reine ; le Roi & la Reine relégués & comme emprisonnés au fond du Louvre, y vivent en chartreux, mais indignés à l’excès, embrassent les prisonniers, leur accordent tout, & prennent des mesures pour les arrêter. […] Elle se jette entre ses bras, & après avoir reçu les plus sages leçons de sa tante, elle rentra, comme l’enfant prodigue, dans la maison de son mari. […] Le reste de sa vie ne fut qu’un tissu de bonnes œuvres, de confessions fréquéntes (l’auteur ne parle pas de fréquentes communions, elles n’étoient pas du goût de Port-Royal), des lectures lectures de piété, des oraisons multipliées, des humiliations profondes, des pénitences rigoureuses, des conversations saintes, des lettres édifiantes aux Carmelites & à la Visitation, des fondations pieuses, des maladies causées par ses austérités, des épreuves intérieures, des scrupules, du courage, de l’obéissance à ses confesseurs, ses complaisances pour son mari, lors même qu’il modéroit son zele, la modestie de ses habits, le soin de sa maison & de ses vassaux, l’aveu de ses fautes, son assiduité au service divin, sa facilité à pardonner les injures, tout est édifiant dans le panégyrique que fait l’historien.

104. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Oui mais, dira un petit garçon comme moi, ou une fille de maison, Mon père le veut, ma mère le commande, tous deux m’y mènent, il faut bien que je les suive.

105. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Une circonstance fort singuliere, c’est que le saint prélat fut si rempli de joie de la conversion de Pélagie, que le jour de son Baptême il voulut se régaler par une grande fête : il dit à son diacre, qui faisoit toute sa maison : Voici le plus beau jour de ma vie ; livrons-nous à la joie. […] La comédie est plus sainte à N. qu’ailleurs : les comédiens ont pris par dévotion une maison attenante à l’église des pénitens, & dressé leur théatre dans une grande salle qui n’en est séparée que par une chambre. […] En attendant on jouit d’une fenêtre que le propriétaire de la maison avoit pratiquée pour sa commodité, d’où il entendoit la Messe sans sortir de sa chambre. […] On entame déjà la danse dans les maisons où l’on reçoit des pensionnaires.

106. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Mais, continue-t-on, nous pouvons monter jusqu’au trône ; toutes les Cours ont leur théatre, même dans leurs maisons de campagne, qu’elles entretiennent à grands frais, des troupes de Comédiens qu’elles pensionnent, dont elles honorent les jeux de leur présence, & auxquels elles daignent quelquefois se mêler. […] Le cœur prétendu invulnérable est, ou stupide, si les organes sont relâchés, comme une corde de violon qui n’est pas tendue ne reçoit point le coup d’archet ; ou hypocrite, s’il arbore une supériorité aux tentations dont les plus grands Saints n’oseroient se flatter, & qu’ils n’oseroient même exposer, s’ils l’avoient, quoique le moyen de l’acquérir qu’ils emploient, la mortification & l’humilité, soit bien plus efficace que cette réflexion d’une Dame galante qui donnoit des spectacles dans sa maison, aussi-bien qu’au théatre : Le vrai moyen de se débarrasser de la tentation, c’est d’y succomber. […] Vous ne voyez le feu que quand la maison est embrasée ; voudrez-vous, pourrez-vous l’éteindre ? […] Quelques jours après, la Clairon, comme malade, eut permission de sortir ; on lui donna sa maison pour prison, avec défenses de n’y recevoir que six personnes qui ne sont pas de ses amans, sans doute pour faciliter sa guérison.

107. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Un Marquis françois, accompagné de l’Olive, son valet, rode autour de la maison où le barbare Violento tient sa propre sœur, Inés, étroitement renfermée ; il s’agit d’être introduit auprès de la belle. […] Violento qui entend cette musique, s’élance, cherche le téméraire donneur d’aubades ; pendant ce tems-là, Inès, déguisée en homme, sort de la maison. […] encore… c’est un clerc de procureur qui offre de l’argent à la servante de la maison pour… il n’acheve pas. […] Les jeunes gens condamnés à l’apprentissage d’un état, par exemple, les étudiants que rebute l’austérité des maisons d’éducation, n’ont pas plutôt respiré les vapeurs ennivrantes de ces lieux, qu’ils tombent dans un mortel assoupissement.

108. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Ce serait bien la fable de l’écrevisse qui reprochait à sa fille qu’elle allait à reculons : « Non licet Meretrici filiam exhæredare quæ vitam meretriciam ducit. » Le père, dans ces occasions, a droit de chasser son fils de sa maison. […] Il en fit encore fustiger un autre aussi célèbre, dans sa maison, à la vérité, mais ordonnant que les portes fussent ouvertes, et que tout le monde pût y entrer pour en être témoin. […] A Paris on les traite souvent en Princes, on les enferme dans les maisons royales, les Acteurs à Bicêtre, les Actrices à la Salpetrière, où l’on ne leur épargne pas la correction. Il s’y en est trouvé quelquefois assez pour y jouer des pièces ; mais les Gouverneurs de ces maisons royales sont gens de mauvaise humeur, qui n’aiment point la comédie, et qui font jouer des tragédies de toute une autre espèce, assez propres à exciter la terreur et la pitié, selon les règles d’Aristote.

109. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Car jamais les pièces des Anciens ne se passaient dans l’intérieur des maisons, comme la plupart des nôtres. […] Ensuite les Pères ont écrit et prêché fortement contre l’usage de faire venir dans les maisons la troupe de Musiciennes ou de Comédiennes, pour en donner de l’horreur à tous les fidèles. […] On a toujours mis une grande différence entre les Acteurs publics et ceux qui ne paraissaient que dans des maisons particulières. […] , le Prévôt de Paris donna dans sa maison et de son autorité privée la permission à quelques joueurs de farces, de jouer en public ; d’où il arriva quelque scandale. […]  » Il s’agit apparemment ici de ces bâtons au bout desquels on attachait des Images qu’on portait aux maisons des Laïques, abus déjà condamné par un Synode de Paris de l’an 1557. ainsi que nous l’avons déjà remarqué.

110. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Il y a eu sur la maison de Medecis & toute la race de Cathérine un abandon étonnant du Seigneur sur la religion & les mœurs. […] C’étoit des filles des premieres maisons du royaume dont elle faisoit ses Pages, sous le nom de Filles d’honneur. […] Mais Mazarin n’avoit pas comme Cathérine, & personne n’a jamais eu une maison toute formée d’Officiers & de Pages pour célébrer les mysteres de Venus, & des Prêtresses occupées à son culte, qui offroient leur ministere aux devots de la Déesse, & portoient à son temple de riches offrandes, & sous le nom de filles d’honneur rendoient à leur Reine des services importans, qui les rendoit si peu dignes de ce beau titre. […] Elle n’imita que trop les folies de leur luxe, & la décadence de sa Maison, la décadence de l’Empire Romain ; suite ordinaire de ces excès. […] Il fait aller son Brennus en Orient conquérir la Médie, & ensuite revenir en Italie bâtir ces deux villes, d’où il conclud qu’il n’y a point de Maison plus brillante, ni de personne au monde plus noble que Cathérine de pere & de mere.

111. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Honorine De Liane, qui doit donner la main dans huit jours au frère de Septimanie, est une orfeline, entre dix-huit & dix-neuf ; unique héritière d’un Oncle, qui l’a élevée, & dont elle gouverne la maison depuis cinq ans, avec l’applaudissement général.

112. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Non seulement les villes principales ont leur théâtre, mais toutes les cours, même dans leurs maisons de plaisance, entretiennent à grands frais des troupes de comédiens : elles les pensionnent ; elles honorent leurs jeux de leur présence ; elles daignent même quelquefois s’y mêler. […] Aujourd’hui même, à Rome, on représente publiquement des comédies dans des maisons religieuses.

113. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Quand à Bender, réfugié chez le Turc, & presque son prisonnier, il soutint un siége dans sa maison avec quelques domestiques contre une armée ; quand pour ne pas rendre visite au Grand Visir, il fit le malade, & demeura dix mois dans un lit, sans vouloir se lever ; quand allant à Varsovie, il déclare à la République de Pologne, qu’il prend la qualité de Protecteur du Royaume, comme Cromvel voulut l’être en Angleterre ; quand on voit trente mille hommes attaquer serieusement la maison où il est logé, pour en faire le siége, & le Roi, au milieu de toutes ces attaques, jouer tranquillement aux échets, & selon sa coutume & ses idées guerrieres, qui le faisoient s’exposer à tout comme le moindre soldat, faire marcher le roi du jeu comme un pion, à droite & à gauche, sans précaution ; ce qui le faisoit échouer à tout moment, & perdre la partie : on pense comme cet officier qui se trouva auprès de lui au moment de sa mort, & qui dit, la comédie est finie, allons souper, comme Auguste mourant à ses amis, j’ai bien joué mon rôle, la piece est finie, battez des mains .

114. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Madame Pernelle sort précipitamment de la maison de son fils ; on l’accompagne afin de tâcher de l’adoucir. […] L’Auteur du Tuteur dupé, ou la Maison à deux Portes 31, est je crois le prémier qui se soit avisé de faire entendre les à-parté, par les personnages de sa Pièce, aussi-bien que des Spectateurs.

115. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

La maison de Dieu est abandonnée, et vous logez dans les plus riches appartements ! […] profitons du temps, aimable jeunesse, la vie s’envole comme un léger nuage, hâtons nous d’en jouir, ne laissons pas passer le printemps sans en cueillir les fleurs, avant qu’elles se flétrissent ; laissons partout des traces de nos plaisirs, faisons-nous des couronnes de roses, et ne songeons qu’à jouir agréablement des charmes de la volupté, puisque tout va s’anéantir dans le tombeau : « Non prætereat nos flos temporis, coronemus nos rosis antequam marcescant. » Si l’on ne voit pas dans ce portrait le théâtre et sa morale, le parterre et sa folie, les Actrices et leurs manèges, le spectacle et ses dangers, les coulisses, les loges, les foyers, les maisons des Comédiens, la vie des Comédiennes, on ne voit pas le soleil à midi ; mais si après ces connaissances, on aime encore, on fréquente le théâtre, plus misérablement aveugle, on ne voit pas l’enfer ouvert sous ses pieds.

116. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Il mourut en 1721, chez les Jésuites de la maison professe à Paris.

117. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

La passion pour le Théâtre va si loin en France, que les mères les plus austères, celles qui évitent avec le plus de soin le Théâtre public et qui par conséquent n’ont garde d’y laisser aller leurs filles, ces mêmes mères assistent, sans aucun scrupule, avec leurs filles aux représentations des Comédies de Molière, lorsqu’elles se font dans quelques maisons particulières et que les Acteurs sont ou des Bourgeois, ou des Seigneurs : Souvent même on les voit applaudir à des parades bien moins châtiées que les Comédies en forme ; marque évidente d’une inconséquence dans la conduite, qui n’est malheureusement que trop commune parmi des gens d’ailleurs très respectables.

118. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

qui venoit de proscrire la morale relâchée des Jésuites, alla bien loin au-devant d’elle, & la mena dans son carrosse, à la maison qu’il lui avoit préparée, mais avec tant de zèle qu’il s’étoit fait son tapissier, avoit lui même arrangé ses meubles, & dressé son lit, qu’il comptoit de partager, sa famille n’en paroît point jalouse ; Amphitrion doit se trouver heureux, que Jupiter visite Alcmene. […] Un malheur déconcerta sa pruderie & sa dignité, le feu prit à sa maison pendant la nuit, & troubla fort mal-à-propos les douces occupations de la famille, composée de huit personnes. […] Pierre qui adoucissoit les chagrins du gouvernement, par des plaisanteries convenables aux peuples non policés, créa Pape son maître à écrire, avec 2000 roubles d’appointement, & lui donna une maison à Petersbourg ; des bouffons l’installerent en cérémonie, il sur harangué par quatre begues ; il créa des Cardinaux, & marcha en procession à leur tête. […] Combien de gens d’une famille honnête, à plus forte raison d’une maison distinguée, seroient heureux de faire ces réflexions, & de pouvoir effacer si facilement l’infamie de leur intrigue, & quelque fois des mariages aussi honteusement contractés avec de pareilles femmes.

119. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Nos pensées noires ont moyen de s’évaporer et de s’en aller en fumée, nous nous y déchargeons de notre pesanteur qui ne vaut guère mieux qu’une petite maladie ; notre esprit revient de la fatigue et nous retournons à la maison, comme des hommes nouveaux. […] d’abandonner la maison six heures entières à la discrétion des valets et des servantes ? […] On ne peut se souvenir sans frayeur de la punition d’un joueur Italien, lequel se voyant dépouillé de tout par sa mauvaise chance, entra dans la première Eglise pour insulter Dieu en sa propre maison. […] C’est pourquoi il fut résolu dans leur Conseil, que les femmes dorénavant garderaient la maison, et que le métier de la guerre ne serait plus que pour les hommes. […] NDE Brelan = jeu de cartes et par extension maison de jeu (Littré)> an.

120. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Son père Gustave étoit trop sérieux & trop sage pour s’amuser de ces folies, & occupé dans la guerre qu’il fit en Allemagne n’avoit pas de temps à y perdre ; ses prédecesseurs n’en connoissoient pas même le nom : sa fille Christine fit à Thalie une réparation authentique du mépris de sa nation & de sa maison, elle bâtit un théatre, fit venir à grand frais & soudoya des troupes de Comédiens, fit jouer toute sorte de piècces, y passoit des temps considérable ; des dépenses & des occupations si frivoles qui nuisoient à toutes les affaires de l’État, furent une des raisons qui dégoûtèrent de son gouvernement, & enfin l’obligèrent d’abdiquer. […] Idée fausse, dans un Royaume héréditaire le successeur est tout désigné par sa naissance ; ainsi en Angleterre l’union des maisons rivales d’York & de Lancastre par un mariage, termina une guerre qui avoit bouleversé l’État pendant tant d’années. […] C’étoit une société de débauchés, sa maison étoit une espèce de serrail d’hommes ; elle avoit à Stocholm des femmes auprès d’elle, c’étoient des Officières en charge, en quittant la Suède elle les congédia toutes, & ne voulut plus avoir que des hommes ; il est très-indécent que des femmes ayent des hommes pour les servir, comme il le seroit aux hommes de se faire servir par des femmes, des Baigneurs, des Tailleurs, des Valets de chambre, des hommes à leurs toilettes, & c’est un des plus grands désordres de Suède ; mais il l’est infiniment davantage de n’avoir que des hommes, les femmes le plus libertines, les Actrices ont des femmes de chambre pour le service ordinaire, mais où a-t-on vu qu’une Princesse n’en eut aucune & se fasse lever, coucher, habiller, déshabiller par des hommes ? […] C’est , dit ingénieusement Madame de Motteville, une Héroine d’Amadis & de Roland ; c’est Marphise & Bradamante , elle étoit du moins en aussi mauvais équipage, sans domestiques, sans argent, sans vaisselle ; elle faisoit seule toute sa maison & toute sa Cour, il fallut que le Roi lui donna tout : le peu de temps qu’elle demeura à la Cour lui fut peu favorable ; ses défauts qui étoient grands furent d’abord couverts par les bonnes qualités & par le plaisir de la nouveauté, mais ces défauts percèrent bientôt, la surprise cessa, elle parut une personne très-commune, nous lui verrons bientôt perdre honteusement tous les avantages, c’est le sort des grands, ils sont plus exposés que les autres, leurs belles qualités sont au grand jour, ils sont d’abord reçus avec applaudissement ; leurs défauts aussi exposés, sont soustraits à la rigueur des loix & à l’autorité des Juges. […] Cet Étranger n’étoit ni n’avoit jamais été son sujet ; elle étoit dans un Royaume étranger, où elle n’avoit aucune autorité, elle étoit dans une maison royale, c’étoit violer la majesté du Prince qui l’avoit reçue, & manquer à la reconnoissance qu’elle devoit à ses bontés, elle n’observera aucune règle de justice ; c’étoit un assassinat, & ne fut pas même un premier mouvement de colère qui aveugle la raison, elle prit ses mesures pour qu’il ne pût échapper, lui donna du temps pour se confesser, disoit-elle, c’est un assassinat réfléchi, prémédité.

121. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Belle pensée sur les Maisons de Bourbon & d’Autriche, 167. […] Sa définition de la Tragédie, 386 Cyr (Maison Royale de Saint-). Eloge de cette Maison, & à cette occasion réflexion sur l’éducation des personnes du sexe, a, lxxvj. 325, 496-502 Cyrus. […] Son Ode sur l’établissement de la Maison de S. […] Citation de son Ouvrage intitulé : Les trois Siecles de notre Littérature, b, 278 Saint-Cyr (Maison Royale de).

122. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

La première fois qu’elle parut, je fus frappé ; je me hâtai de revenir, pour vérifier une ressemblance aussi singulière : je trouvai mon épouse tranquille, occupée des soins de sa maison : c’était précisément les mêmes traits, la même beauté : avec la même parure, on n’aurait pu distinguer Ursule de la nouvelle Actrice : pourtant, j’ai cru voir dans le sourire de madame D’Alzan plus de délicatesse.… Aussi, qui sourit comme elle ?

123. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Jetant ensuite un coup-d’œil rapide sur les malheurs déplorables dont l’Etat un jour serait la victime, si par la perte ou le trépas des Orateurs chrétiens, que la Providence a su nous conserver au milieu des tempêtes, la religion venait à perdre son plus beau lustre et son dernier appui, j’en ai conclu que rien ne nous importait d’avantage que de rétablir, dans tout leur éclat, ces maisons illustres, où le savoir et la vertu formèrent autrefois ces saints Docteurs, qui depuis ont rempli l’Univers du bruit de leurs heureux succès, et ont fait de la France le berceau comme le séjour ordinaire de la véritable éloquence.

124. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Quoique sa femme, ses domestiques, toute sa maison, en fussent infectés, le Duc brava tous les risques, il a visita assidument, & la gagna si bien, que méprisant toutes les loix de la bienséance, elle l’épousa peu de temps après la mort de son mari. […] Elle a fondé à Munich les Religieux Théatins, & les Religieuses de la Vification, & bâti une maison de plaisance pour des Nimphes, qu’elle appelle Nimphe-Bourg, où elle fit peindre en Nimphes toutes les Dames de sa Cour. […] Je doute fort que cet Ecrivain en ait eu une révélation précise ; je sais que la maison de Lorraine fut toujours très-attachée à la religion catholique, qu’en particulier les Guises ont été dans tous les temps ses zélés défenseurs.

125. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

« Le foudre, dit-il, tomba sur une maison proche de celle des jésuites, où il fit du ravage. » aj Menteur, combien de fois est-il tombé sur Genève sans qu’on y représentât le jugement final ? Je suis voisin des jésuites, je connais leur maison, et toutes celles qui leur sont proches, je me suis avec toute diligence enquis, quelle aurait été celle que le foudre aurait féru de son carreau fulmineux. […] De quelle maison ?

126. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Leurs priuileges au Louure & autres Maisons Royales, où ils sont mandez. […] Mais la plus solide pieté a ses interuales ; vn veritable deuost n’est pas toûjours à l’Eglise, il ne peut pas estre toûjours attaché à la maison & à la profession qu’il a embrassée ; il est homme, il demande du relasche, & quelque honneste diuertissement, ce que le Theâtre luy fournit. […] Celles qui ont fait le plus de bruit en France furent les pompeuses machines de la Toison d’or, dont vn Grand Seigneur d’vne des premieres Maisons du Royaume, plein d’esprit & de generosité fit seul la belle depence pour en regaler dans son Château toute la Noblesse de la Prouince. […] Pour éuiter de toucher aux presseances, de regler le pas, & de causer des jalousies entre les Maisons, ils les prennent confusement & sans ordre, ou les placent selon le rang des Lettres de l’Alphabet. Ainsi dans leurs receuils la Maison D’anhalt marche deuant la maison d’Austriche, Et celle de Bade deuant celle de Brandebourg.

127. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

fit sortir d’une maison affligée les Joueurs de flûte, et la troupe bruyante qui les suivait.

128. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

La pudeur est devenue une petitesse d’esprit & un ridicule, nos maisons sont des écoles de lubricité, le vice y regne, & parle aux yeux dans mille chefs-d’œuvres de peinture & de sculpture ; il invite par les exemples des Dieux, & les foiblesses des hommes, la poésie & la musique y dictent leurs coupables leçons, les embelissens de leurs graces, & répétent sur tous les tons, leurs audacieuses maximes, & y célébrent les honteux triomphes. […] La pluralité des femmes n’est plus permise : quel est la rage qu’une multitude de femmes enfermées dans une maison, jalouses les unes des autres, toujours aux prises avec leurs compagnes, toujours en guerre pour se disputer le cœur d’un mari, servilement assujetties à ses caprices, nécessairement maltraitées, si elles ne plaisent pas, & dans l’impuissance de plaire également toutes ? […] Peu de maisons brillantes, où il n’y ait deux appartemens, deux ménages des mariés, plus éloignés d’esprit, de cœur, d’interêt que s’ils étoient libres. […] L’auteur des caractères, dit fort plaisamment de ces deux ménages, qui sont aujourd’hui du bon ton pour le bon ordre ; Monsieur garde la maison toute la nuit avec beaucoup d’inquiétude, & Madame pendant le jour fort en repos.

129. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Voilà bien des péchés avant que d’être sortie de la maison, et des péchés d’autant plus dangereux, qu’ils sont spirituels et imperceptibles. […] Dites donc hardiment que tous ceux qui courent, qui cherchent et qui aiment ces sortes d’assemblées, n’ont point de Religion, parce que partout où la véritable adoration ne se rencontre pas, la Religion n’y est pas, il faut que la maison tombe nécessairement en ruine, quand il n’y a plus de fondement. […] Les femmes néanmoins ne doivent pas tirer avantage de cette force : et c’est, dit un grand Saint, comme si on se vantait de la force d’un poison malin, qui tuerait un homme sur le champ, ou comme si on estimait la violence d’un torrent impétueux qui ravagerait tout ce qu’il rencontre, ou enfin comme qui louerait la force des vents, qui font périr les vaisseaux sur la mer, et qui renversent quelquefois les arbres et les maisons sur la terre.

130. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

 » Lui à qui le Sage déclare qu'il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans une partie de plaisir, parce que dans l'une l'homme y apprend sa fin et celle des choses de la terre, et dans l'autre il en perd l'idée : « J'ai regardé le ris comme une erreur, et j'ai dit à la joie, pourquoi me trompez-vous ? […] Il se ligue avec tous les ennemis du bon ordre, et par l'esprit frivole qu'il donne, leur assure le plus grand succès ; légèreté qui voltige sans choix et sans discrétion, indifférence qui néglige et ne fait que glisser rapidement sur les plus grandes affaires, vivacité qui offense par mille traits piquants qui font rire aux dépens du prochain, d'autant plus cruels que le bon mot qui les aiguise en rend la plaie plus profonde, épanchement perpétuel hors de soi-même, qui regarde sa maison et son cœur comme une prison insupportable. […] Considérez ces yeux, ils ne regardent pas, ils voient ; c'est un voyageur qui marchant à grands pas, aperçoit en passant un arbre, un champ, une maison.

131. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

C’est ici la maison à deux portes : de l’une ils sortent en furieux, & vont aux tribunaux ordinaires faire valoir leurs priviléges ; ils se réfugient dans l’autre, quand on les attaque, & qu’ils craignent les évenemens. […] Dans le fond, ce privilége exclusif borné à Paris n’est rien ; dans toutes les maisons royales & dans celles des Princes il y a des Théatres, chaque ville du royaume a le sien, les villages en ont érigé : on ne prend aucun ombrage de toute leur immense multiplication. Dans Paris il est cent & cent Théatres de contrebande, de tous côtés, dans les maisons particuliere, les communautés, en érige qui veut, sans que l’Hôtel s’en plaigne. […] Pour les humilier, je veux avoir maison, un suisse à baudrier, un sac, une livrée, enfin tout l’équipage qu’aux femmes de mon rang peut accorder l’usage ; & si quelque hasard me les fait rencontrer, je mettrai mon honneur à les désespérer. […] Ce qui arrive tous les jours aux plus riches maisons.

132. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

La liaison venait de ce qu’ils mangeaient souvent ensemble dans une maison de qualité, et de ce que Boursault avait un fils théatin.

133. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

L’assiduité à ses devoirs est insupportable ; enchanté du plaisir, ébloui de l’éclat, plein des grands airs qu’on vient d’admirer et de goûter, de quel œil voit-on la petitesse de sa maison, la modicité de sa fortune, ses habits, ses repas, ses meubles ? […] La guerre, la marine, la domesticité, la maison du Roi, enlèvent, il est vrai, beaucoup de garçons.

134. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Ceux-ci qui n’étaient attachés à aucun lieu permanent, continuèrent à courir le monde, et à représenter leurs bouffonneries dans les Places publiques, ou dans les maisons des particuliers qui les y appelaient pour s’y donner ce plaisir.

135. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Il faut que le Prince songe que ce désordre passe aisément de son Palais dans les Maisons des particuliers ; que la Débauche qui donne de la licence aux Conviés, leur fait perdre le respect qui est dû au Souverain, que dans la chaleur du vin toutes les passions se réveillent, que ç’a été dans ces rencontres qu’Alexandre a commis des meurtres et donné sujet à ses amis de conspirer contre sa personne.

136. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

) la musique dans le deuil est une musique à contretempsl ; et que Jésus-Christ fit sortir d’une maison affligéeles Joueurs de flûte, et la troupe bruyante qui les suivaitm Ev. de S.

137. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

A MONSEIGNEUR, Monseigneur l’Archevêque de Paris, Duc et Pair de France, Commandeur des Ordres du Roi, Proviseur de la Maison de Sorbonne, et Supérieur de celle de Navarre.

138. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

C’est la satyre de tout le monde, du Maréchal, qu’on dit sorcier, libertin, sans religion, mauvais Capitaine, qui pilloit par-tout, & ne dût ses victoires qu’au hazard & à la supériorité du nombre de ses troupes, qu’il menoit brutalement à la boucherie ; des Maréchaux de France, qu’on pourroit employer après lui, sur le choix desquels le Roi le consulte, & qu’il décrie tous comme incapables de commander ; du Roi lui-même, qu’il peint comme ambitieux, dur, insensible, immolant à sa vanité les biens & la vie de ses sujets ; du Dauphin, qui est un lâche ; de Madame de Maintenon, femme intéressée, qui demande un legs pour la maison de S. […] Elle a dû déplaire à la maison d’Harcout, en dégradant ce Héros. […] D’autres Lettres accordent à lui & ses hoirs les maisons dont il avoit joui, & en ajoûtent d’autres. […] Outre l’avantage qui peut revenir aux particuliers de la découverte de plusieurs titres importans, ces actes seront utiles à l’histoire, prouveront l’illustration de plusieurs grandes maisons, découvriront l’origine de pleusieurs établissemens, & feront mieux connoître les usages & les mœurs de divers siecles. […] (Ils vont aussi, quand on veut, pour de l’argent jouer dans les maisons les pieces qu’on leur demande ; cet usage est établi dans toute l’Inde.)

139. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Il se piqua de soulager le plus qu’il pût ses Captifs, & au lieu de leur donner des chaisnes & des liens : il se contenta de les faire marcher desarmés, & apres la ceremonie, il les renvoya libres dans leurs pays & dans leurs maisons. […] Mais ce qui estoit encore plus solemnel que tout, c’estoit que devant les maisons de certains particuliers, ou amys du Triomphateur, ou zelez pour la gloire & pour le succez de Rome : On voyoit des Tables servies & des muis de vin coulans pour regaler les Soldats Victorieux. […] On luy donnoit toûjours les plus honorables places : & mesme sa maison portoit quelques marques des honneurs meritez & obtenus par son Maistre.

140. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

La maison paternelle n’échappa point à ce ridicule ; ils ne virent plus que des tyrans dans les respectables auteurs de leurs jours, et s’imaginèrent, pour combler la mesure, que le hasard, ou un génie tutélaire, leur révélerait un jour une naissance illustre. […] Je sais bien que son but fut de prémunir celui que la passion funeste du jeu entraîne dans une maison, que les quarante beaux esprits, qui siègent à une des extrémités du pont des Artse, devraient bien faire débaptiser pour l’honneur du corps, contre les appas dont les croupiers couvrent les coups dont ils vous assomment. […] Je m’achemine vers un traiteur dont le ton de maison, que j’avais remarqué plusieurs fois en passant, m’avait plu au premier coup d’œil.

141. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Les crimes ne sont point ensevelis dans l’oubli, ne meurent point par le laps du temps, ils deviennent des exemples : « Scelus oblivione non sepelitur, exempla fiunt quæ facinora esse desierunt. » On retrouve le péché qu’on a commis dans sa maison, ou on y apprend ceux qu’on y peut faire. […] Ils donnent des leçons du crime en le jouant, et par l’image conduisent à la réalité : « Docent adulteria dum singerat et simulatis erudiunt ad vera. » En voyant ces infamies représentées sans honte, et regardées avec plaisir, les jeunes gens apprennent ce qu’ils peuvent faire : « Cum hæc sine pudori fieri, et libenter spectari cernunt, admonentur virgines et juvenes quid facere possint. » Le feu de l’impureté, qui s’allume surtout par les regards, les embrase : « Inflammantur libidine quæ aspectu maximè concitatur. » Chacun, selon son sexe, se livre à tous les écarts de son imagination ; c’est l’approuver que d’en rire : « Probant dum rident. » On revient corrompu dans sa maison, et non seulement les enfants auxquels il est si funeste de donner la connaissance et le goût prématuré du mal, mais même les vieillards, dont les vices, sont des ridicules : « Corruptiores ad cubicula sua revertuntur. » Fuyez donc le théâtre pour vous garantir de l’impression du vice, pour conserver la paix de l’âme, pour éviter l’habitude de la volupté, qui vous éloigne de Dieu et de la pratique des bonnes œuvres : « Ne voluptatis consuetude deliniat et a Deo avertat. » Il fait (C. […] comme s’il y avait une grande différence entre satisfaire sa passion en public au spectacle, ou en particulier dans sa maison ?

142. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Car en effet la Mediocrité dont nous parlons, estant d’aussi bonne maison que la Grandeur dont nous auons autrefois parlé, puis qu’elles viennent toutes deux de mesme origine, & d’vn mesme principe de bon esprit, qui doute que cette noble Mediocrité ne se sente tousjours du lieu d’où elle est sortie, & qu’en quoy qu’elle s’employe, elle ne conserue les droits & la dignité, ou pour le moins l’air & la mine de sa naissance ? […] Il ne mesloit pas le Ciel auecque la Terre, quand il se joüoit auec ses enfans, ou qu’il entretenoit sa femme de l’œconomie de sa maison.

143. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Aux lieux, pour qu’on ne fasse pas de nos églises des salles de spectacle, comme il n’arrive que trop souvent dans de certaines maisons de religieux, & de religieuses. […] Il est ridicule de croire « que les valets, en s’exerçant à voler adroitement sur le théâtre, s’instruisent à voler dans les maisons & dans les rues ».

144. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

La seule vie de ce grand Prophète, ainsi que celle de son successeur Élisée, fournissent plus d’idées véritablement grandes que tous les théatres du monde ; ce feu qui tombe du ciel sur la victime & sur ses ennemis, cette pluie refusée pendant trois ans, qui tout à coup inonde les campagnes ; cette vision sur la montagne du Carmel ; ce courage à faire aux Rois de la part de Dieu les plus vifs reproches, & à leur prédire les plus grands malheurs ; cette chûte affreuse de la maison d’Achab & de l’Actrice Reine Jézabel ; ces résurrections des enfans de deux veuves ; cette victoire incroyable sur les Rois de Sirie ; ce siege de Jérusalem, où des plus horribles excès de la famine on passe dans un instant à la plus grande abondance, &c. […] ) rapporte qu’un Ambassadeur de quelque peuple barbare ayant assisté aux spectacles, & vû la fureur avec laquelle les Romains y couroient, demanda fort sérieusement : Ces hommes n’ont-ils point des femmes, des enfans, des amis, des maisons de campagne, des exercices du corps, qui puissent les amuser, sans recourir à ces objets imaginaires ?

145. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Si la beauté de l’architecture a fait épargner quelque temple, on en a fait des Eglises, comme le Panthéon à Rome, la Maison quarrée à Nîmes, etc. […] Le théâtre fit connaître et répandit le luxe dans Rome, occasionna les profusions insensées qui ruinaient les maisons les plus opulentes.

146. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Ils ressemblent à cet Irlandais qui ne voulait pas sortir de son lit, quoique le feu fût à la maison. La maison brûle, lui criait-on. […] Une maison dont la maîtresse est absente est un corps sans âme qui bientôt tombe en corruption ; une femme hors de sa maison perd son plus grand lustre, et dépouillée de ses vrais ornements, elle se montre avec indécence. […] Dans la maison, elles avaient un appartement particulier où les hommes n’entraient point. […] Tout ce que je sais, c’est que les Suisses passent chaudement leur hiver au milieu des neiges, dans des maisons de bois.

147. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Un Dieu peut descendre tout-à-coup changer la face d’une intrigue, ou faire terminer une Pièce dont le dénouement devenait trop difficile ; mais je doute que les Spectateurs voulussent se contenter d’un tel moyen, employé ailleurs qu’à l’Opéra-sérieux : une maison peut s’écrouler, tel personnage peut être atteint d’une maladie imprévue ; mais on se moquerait du Poète qui aurait recours à de semblables expédiens.

148. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

Lorsque nous sommes arrivées chez moi, une calèche me dérobait si bien aux regards, que personne de la maison ne m’a reconnue : nous sommes montées pour attendre Mr.

149. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Quand ce ne serait que par tant de regards qu’elles attirent ; elles que leur sexe avait consacrées à la modestie ; dont l’infirmité naturelle demandait la sûre retraite d’une maison bien réglée : et voilà qu’elles s’étalent elles-mêmes en plein théâtre avec tout l’attirail de la vanité, comme « ces sirènes, dont parle Isaïe, qui font leur demeure dans les temples de la volupté »Is, XIII, 22.

150. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

qu’ils s’imaginent que le monde est heureux, lorsque ceux qui l’habitent, ne travaillent qu’à embellir leurs maisons ; et qu’ils ne font pas d’attention à la ruine de leurs âmes, lorsqu’on s’amuse à bâtir des Théâtres magnifiques, et qu’on détruit les fondements de la vertu ; lorsque les riches dans l’abondance des biens où ils se trouvent, mettent leur gloire à entretenir les débauches des Comédiens, pendant que les pauvres gémissent dans la misère, et que les choses les plus nécessaires à la vie leurs manquent.

151. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

L’Avare a deux enfants, un fils et une fille : le fils aime éperdument la maîtresse de son père ; et la fille, de son côté, aime un jeune Cavalier, qui s’est introduit dans la maison sur le pied de domestique, et qui passe tranquillement ses moments à côté de sa maîtresse.

152. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Concile1 de Ravenne, l’an 1286, défend aux Clercs d’entretenir dans leurs maisons ou des derniers des Pauvres, les Comédiens que les Seigneurs leur envoyoient, après s’en être divertis ; n’étant pas convenable de faire un usage aussi illicite d’un bien qui doit être converti en aumônes. […] Prélat, de représenter devant le peuple la vénérable Passion de Jesus-Christ, les glorieux combats des Martyrs, les actions édifiantes des saints Personnages ; mais la malice des hommes ayant infecté ces Exercices, de maniere qu’ils sont devenus un sujet de risée & de mépris pour les uns, une pierre de scandale pour les autres ; c’est pourquoi nous avons statué que désormais aucuns des Mystéres de la religion, ni rien de tout ce qui concerne la gloire des Saints, ne soient représentés, soit que le Spectacle se produise en un Temple ou dans une maison profane : on se contentera de narrer les pieux événemens, & de porter les fidéles à imiter, à vénérer, à invoquer ceux dont ils apprendront les vertus & les miracles.

153. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Quand donc on se transporte en une sainte assemblée, avec une intention pure, que l’on ne recherche pas industrieusement les Eglises les plus fréquentées, & la Messe où le beau monde se rassemble, c’est un cas fortuit, si l’on apperçoit un objet attrayant, il faut en détourner la vûe, & défendre son cœur & son esprit du vénin de la séduction ; les mouvemens indélibérés survenus dans l’ame & dans les sens, en conséquence du Spectacle qui s’est rencontré dans la Maison de Dieu, ne sont pour lors nullement imputables à celui qui les éprouve. […] Il vous répondra : c’est1 le consistoire de l’impureté, un lieu où l’on approuve des libertés qu’on n’oseroit se promettre ailleurs ; où l’on voit des femmes se produire en public avec moins de honte qu’elles ne feroient dans le sécret de leur maison, & avec une contenance dont elles rougiroient en tout autre endroit que sur un Théâtre.

154. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

L’intrigue en est ordinairement fort simple ; maison fait naître de petits incidens qui tiennent en haleine les Spectateurs, & donnent à la Pièce une certaine durée. […] Le Hèros du Drame revient chez lui ; une terreur panique lui fait croire sa Maison remplie de filoux ; sa crainte se dissipe.

155. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Cyr dans la plus exacte décence : pièce sainte, nulle intrigue d’amour, actrices les plus modestes, nul mélange de sexe, compagnie la plus respectable, maison Religieuse, fondatrice distinguée par sa piété. […]  78.), défend aux Clercs d’être présents à certaines comédies, vraisemblablement assez peu dangereuses, qui se représentaient alors dans les maisons particulières, aux festins des noces et autres grands repas ; mais leur ordonne de se lever et de se retirer quand les Comédiens entreront, « Surgere de convivio et abire. » 2.° Il est défendu aux enfants des Prêtres de représenter la comédie ou d’y assister, soit aux enfants nés avant la promotion de leur père au Sacerdoce, les seuls que puisse reconnaître l’Eglise Latine (Concil.

156. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Mais, quand ils se convertissent, on les a toujours reçus comme des brebis égarées qui rentrent dans le bercail, comme l’Enfant prodigue qui revient à la maison paternelle. […]   Les petites maisons sont donc bien charmantes ? […] Cet Abbé, Poëte, étoit d’une bonne maison, quoiqu’il fit des jolis vers ; il avoit l’imagination brillants, l’ame sensible & pleine de chaleur, ouverte aux douces impressions de la volupté.

157. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

afin qu'il délivre le premier et le soustraise à la juste vengeance de son frère que le téméraire était venu déshonorer et assassiner dans la maison : « Comminge accourt, il blesse un époux que j'outrage. » Elle continue pendant trois cents vers de faire, dans le même goût, le détail de la passion la plus folle, qui souvent outrage le style autant que les mœurs. […] Dans des personnages vrais et connus l'anacronisme est ridicule : l'extinction de la maison de Comminge, dont on dit avec emphase, arrête au trône seul sa tige enorgueillie ; et la réunion de la comté de Comminge à la Couronne, où les deux branches prétendues de cette maison vivent dans leurs terres jusqu'à mettre le Comte en prison dans un château au pied des Pyrénées.

158. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Rome était pleine de Professeurs, qui enseignaient cet art à une foule de Disciples, & qui trouvaient des Théâtres dans toutes les maisons.

159. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Du caractere dont je vous ai peint les jeunes gens, qui en sont leurs maisons de plaisance, vous sentez, Monsieur, qu’il est moralement impossible qu’il ne s’éleve pas entr’eux différentes disputes. […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point. […] Si les personnes de bonne maison sont une fois bien élevées, elles mettront bientôt tout le reste dans l’ordre. […] Tous les Particuliers qui ont des maisons de campagne dans ces derniers villages, n’ont qu’une seule voix sur cet article. […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point.

160. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Depuis, m’étant trouvé en un lieu, auquel cette pratique s’est mise en vogue, et les Comédiens invités et attirés pour l’entretenir, je n’ai pu, selon la charge qu’il a plu à Dieu me donner en sa maison, dissimuler mon désaveu d’un exercice improuvé de tout temps entre les Chrétiens : en quoi j’ai été prévenu ou secondé par autant de serviteurs de Dieu, qu’il y en a ici pour administrer sa parole à son peuple. […] Et pour le regard des filles, on sait que les Hébreuxbi donnent nom aux Vierges, qui signifie39 Cachées, pource qu’elles étaient retenues en la maison de leurs pères, et ne se montraient point ès lieux publics, sinon pour les actes de Religion. […] Es Comédies aussi, qui sont les écoles d’infameté, on se plaît à reconnaître ce qu’on a fait en la maison, ou à ouïr ce qu’on y peut faire. […] Tiercement ; Ceux qui pèchent en leur maison, ou en petite compagnie, n’attirent pas publiquement le peuple après eux : et s’ils sont coupables de grandes fautes devant Dieu, ils ne sont pas en scandale publicdy, qui est un mal de grande étendue, au lieu que l’autre est restreint à peu de personnes. […] Qui est-ce qui voit brûler la maison de son voisin, et ne travaille point pour garantir la sienne ?

161. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Il parle d’abord des infamies qui se commettaient sur les bords du Tibre dans la fête de la grande Déesse, et il remarque que les Comédiens étaient chargés de ce cérémonial, et s’en acquittaient si bien que leurs propres mères (c’est beaucoup dire) auraient eu honte d’entendre dans leurs maisons ce qui se disait dans les rues : « Scenicos ipsos domi suæ proludendi causa coram matribus suis agere pudet, etc. » Il passe de là au théâtre. […] Qu’on bâtisse de superbes maisons, qu’on les meuble magnifiquement, qu’on fasse de grands repas, qu’on joue nuit et jour, qu’on chante et qu’on danse de tous côtés, que les théâtres soient ouverts, que les femmes de mauvaise vie soient en grand nombre.

162. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Ce qu'il répète encore en parlant d'Erotes si mauvais Comédien, qu'après avoir été sifflé par le peuple, et chassé hors du Théâtre, il fut obligé de se sauver en la maison de Roscius, duquel il reçut de si bons enseignements« Qui ne in novissimis quidem Histrionibus erat, ad primos pervenit Comœdos. », que n'ayant pas été jusque là digne d'être mis au rang des derniers Histrions, il se rendit un fort habile Comédien.

163. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Des hommes fatigués de querelles domestiques, qui ne se trouvent nulle part si mal que chez eux, où ils essuient les travers et les caprices d’une maison mal composée.

164. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Non, il n’est pas permis de se souiller par des spectacles de cette nature » : « Neque enim fas est hujusmodi spectaculis fœdari38. » Le premier concile de Ravenne, de l’an 1286, défend aux clercs d’entretenir dans leurs maisons ou des deniers des pauvres les comédiens qui leur étaient envoyés par les seigneurs, après qu’ils s’en étaient divertis, n’étant pas juste de faire un usage aussi illicite d’un bien qui doit être converti en aumônes39.

165. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Je dis encore que toute la France est enthousiasmée des spectacles : « Totam hodie Romam circus capit, et fragor aurem percutit. » Les théâtres publics, quoique innombrables, ne suffisent pas, on en construit dans les bourgades, dans les armées, dans les couvents, dans les maisons particulières ; on y court, on y monte, on y joue, on y passe la vie ; il se forme des troupes brillantes de citoyens distingués, dont les biens, les travaux, les talents, la mémoire, sont utilement employés à apprendre et à représenter des pièces de théâtre.

166. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Les Chinois n’ont pourtant pas de théatre fixe, & de troupes d’acteurs réglées, ce ne sont que des farceurs, qui courent les rues, dressent un théatre dans les places publiques, & vont dans les maisons où on les appelle, jouer pour de l’argent, ce qu’on leur demande. […] Autre portrait des Medicis, maison trop fameuse, qui dans le peu de tems qu’elle a regné a perdu par son luxe, son ambition, la politique, la réligion & les mœurs dans une grande partie de l’Europe Ch. […] On se rassemble dans des sales immenses, appellées Maisons à caffé, où les uns prennent cette liqueur, les autres jouent, chantent, lisent, écoutent, regardent des joueurs de gobelets ; dans un bout de la sale des Tabarins jouent des farces, dans l’autre un Ecclésiastique en chaire prêche, dit-on, pour de l’argent : (nos Vauxhals, nos Caffés ne sont pas si devots : cet assemblage est ridicule, & ne conduit pas à la vertu ;) tout cela , dit Voltaire, annonce un peuple sociable qui mérite d’être heureux .

167. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Elle prit un quartier separé de sa maison, en fit une chapelle qu’elle consacra à la pudicité, & y fit toutes les fonctions du sacerdoce. […] l’infection des maisons bourgeoises fait-elle des parfums dans les hôtels ? […] Elles ne peuvent sortir de leur maison lorsqu’il fait soleil, ou si elles y sont absolument obligées, il leur faut prendre mille précautions gênantes.

168. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il alloit en coche (espece de cabriolet) dans les rues de Paris, avec la Reine son épouse, entroit dans les maisons & monastères d’hommes & de filles faire la quête des petits chiens de manchon qu’il aimoit à la folie, prenoit ceux qui lui plaisoient, & les portoit dans un panier pendu à son bras ou en écharpe à son cou. […] La dépense de la parure elle-même très-considérable, qui ruine la plupart des maisons, en entraîne bien d’autres. Tout le reste de la maison doit y répondre, logement, meubles, équipages, domestiques, sous peine du plus grand ridicule.

169. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Une Dame pieuse la place dans une maison honnête, & la marie : elle y a une nombreuse famille qu’elle éleve chrétiennement, qu’elle établit avantageusement ; elle meurt enfin saintement. […] Les Pénitens, au comble de la joie, ornèrent magnifiquement leur chapelle & leur maison ; avenues, cloître, corridor, tout fut tapissé & éclairé d’une infinité de bougies, torches, lampions, &c.

170. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Je ne doute pas que le goût aujourd’hui dominant du théatre ne contribue à cette haine & à ce mépris, & je ne comprends pas comment les Communautés Religieuses ont pu s’aveugler sur leurs intérêts, jusqu’à le favoriser, à composer, à faire représenter des pieces dans leurs maisons, à donner des règles de l’art dramatique, dont une bonne politique devoit les rendre ennemis déclarés. […] On fait venir l’amant de très-loin dans le caveau, au lieu d’y aller par l’entrée de la maison, qui étoit libre.

171. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Il est donc évident que ceux-là pèchent grièvement qui vont aujourd’hui au bal, et qui fréquentent la danse, à cause des dangers qui en sont inséparables, et auxquels ils s’exposent : car quand il pourrait se rencontrer quelque bal où l’on n’appellerait que les seuls parents, ou les seuls amis ; néanmoins il est vrai de dire absolument qu’il n’y peut avoir aujourd’hui aucune assemblée pour la danse où il n’y ait du danger, à cause de la corruption du siècle et des mauvaises coutumes qui s’y sont introduites, ne se tenant plus aucun bal où la jeunesse ne se rende, et où elle n’entre de gré ou de force ; et cet usage a si fort prévalu, que si on fait quelque assemblée pour la danse où on veuille faire ce choix des personnes honnêtes, parentes ou amies, et fermer la porte aux étrangères, on heurte insolemment, et on fait mille outrages et mille affronts au maître de la maison.

172. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Puisqu’on permet bien en des maisons Religieuses, que des Enfants de qualité jouent leur personnage dans des Comédies composées exprès, on connaît donc qu’on en peut faire de raisonnables qui ne sont pas à rejeter.

173. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

L’or & l’argent abonderent, mais le luxe courut sur les pas de la richesse (à l’exemple du prince le plus magnifique & le plus libertin), l’ancienne simplicité que l’on traita de rudesse & de grossiereté, disparut On trouva les habitations de ses peres trop étroites & ses possessions trop bornées, on joignit maison à maison, héritage, à héritage, on eut des palais, des jardins magnifiques ; les chevaux défendus par la loi, se multiplierent, & le pays se remplit de chars brillans & de superbes attelages, & les lits d’ivoire mollement garnis remplacerent les couches des anciens ; le bissus, le fin lin, les laines choisies furent employées dans les vêtemens ; l’hyacinthe, l’écarlate, la pourpre en rechausserent l’éclat & le prix ; les filles de Sion, autrefois si modestes, se montrerent dans les rues & dans les places, & y étalerent la richesse de leur parure ; les mantes, les écharpes, les dentelles précieuses, les colliers, les bracelets, les ceintures garnies de pandeloques, les ajustemens, les bijoux de toute espece, & plus encore leurs démarches & leurs regards, tout annonça leur désir de plaire, la vanité & la mollesse ; elles apprirent à relever leur taille par la hauteur de leur coëffure syrienne, ornée de rubans en forme de couronne, les pierreries brillantes dans leurs cheveux frisés, les anneaux à leurs doigts, & l’or à leurs chaussures ; à l’antique frugalité succederent de somptueux repas, où les vins exquis se servoient sans mesure dans des vases précieux, pour la matiere & pour la forme, couronnés de fleurs, parfumés d’essence ; les riches voluptueux les commencerent avec le jour, les prolongerent jusques dans la nuit, au son de la lyre, de la guittare, de la flûte, du tambour ; au son des instrumens ils joignirent la voix des chanteuses, & ils se flatterent d’égaler dans leurs concerts domestiques le goût & la magnificence des rois. […] La quatrieme signification de ce mot écrit avec une S, un c, une n & un e, aujourd’hui commun au théatre, a l’extraction comme la destination la plus noble & la plus illustre ; semblable aux grandes maisons dont les ancêtres se perdent dans les siecles les plus reculés Ce mot qui dit de si grandes choses, s’enfonce dans les ténebres de la plus haute antiquité, & quelquefois aussi, comme les plus illustres familles, il déroge & tombe en roture, devient ignoble & une injure. […] Sur la scène françoise on voit cent fois des acteurs cachés qui écoutent dans des maisons voisines, sur des balcons, à des fenêtres, qui agissent, qui parlent : ce qui forme différentes scènes dans le même temps.

174. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

la Comédie, par exemple, que se récrie Tertullien, lorsqu’il dit : « N'allons point au Théâtre, qui est une assemblée particulière d’impudicité, où l’on n’approuve rien que ce que l’on improuve ailleurs ; de sorte que ce qu’on y trouve de plus beau est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme, de ce qu’un Comédien, par exemple, y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur de leur sexe, osent faire sur un Théâtre, et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons, où elles ne sont vues de personne ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former, et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations, dans l’espérance qu’à son tour il deviendra maître en cet art épouvantable. […] Ils ont crié contre les banquets et contre les festins, contre le luxe et contre les parures, contre les bâtiments superbes, contre magnificence des maisons, la richesse des ameublements, la rareté des peintures, etc. […] J’en excepte les Comédies qui se jouent en certains Pays, comme à Rome, à Venise, et dans toute l’Italie, où il est si ordinaire de voir des Religieux assister aux Spectacles, que cela est passé en coutume, et qu’il n’y a plus de scandale à donner ni à recevoir : de même qu’il n’y a point de mal pour eux de se trouver aux Comédies qui se jouent dans les Maisons Religieuses, ou dans les Collèges pour exercer la jeunesse, puisque c’est aussi un usage d’y voir sans scandale les Religieux des Ordres les plus austères. […] [NDUL] Josias de Soulas, sieur de Primefose, dit Floridor, était fils d’un ministre protestant qui s’était converti à la religion catholique après avoir été attaché à la maison de Catherine de Navarre, duchesse de Bar et sœur de Henri IV.

175. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

François del Monacho, Théatin d’Italie, vint en France en 1644, pour y établir à Paris une Maison de sa Congrégation qui est la seule qui soit en France. […] Les alliances des augustes Maisons de France & d’Autriche ont été pour notre Nation des sujets de fêtes brillantes & pompeuses, parce que le bonheur des Peuples a toujours été attaché à l’union de ces deux puissantes Maisons, que Dieu, dit M. […] Delà, elle souffle la licence parmi la jeunesse ; elle réveille l’impudicité dans la vieillesse ; elle jette le trouble dans les maisons ; elle seme l’opprobre dans les familles. […] Il défendit aussi de construire jamais des Théatres dans aucune de ses maisons. […] Voici quels étoient les motifs de sa demande : « Je crois, dit-il, qu’un Poëte a autant de droit d’être reçu dans votre Maison qu’à la Comédie.

176. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Le rôle d’Antoine, dans le Philosophe sans-le-savoir, est d’une belle convenance ; ce bonhomme, le vieux Camarade du Maître de la maison, le sert avec le zèle de l’amitié, l’enthousiasme de la reconnaissance, & la franchise de la vertu. […] Je sais bien, qu’un Andronicus, un Labérius, un Roscius, un Esopus, n’étaient pas des Esclaves : mais un Stéphanion, qu’Auguste fit déchirer à coups de fouet dans les trois Théâtres ; un Hylas, traité de la même manière, dans le vestibule de sa propre maison ; un Pylade, qui, malgré sa célébrité, se vit banni d’Italie, à cause des factions Théâtrales qu’il occasionnait, n’étaient sûrement pas des Citoyens Romains. […] Ce serait-là le moyen de tirer un avantage, inconnu jusqu’à présent, de nos Colléges & de toutes nos maisons publiques d’éducation. […] Ainsi, dans les maisons publiques d’éducation, il y aura des Exercices établis pour perfectionner dans les jeunes gens des deux sexes le talent de l’Imitation Théâtrale. […] Parmi les Exercices de la Jeunesse, un des plus utiles, est sans contredit la Danse [M] [M] : il forme le corps, donne de la souplesse aux membres, augmente l’adresse, fait acquérir des grâces : on devrait, dans toutes nos Maisons publiques d’éducation, revenir du préjugé qui fait croire que la Religion condamne cet Exercice nécessaire ; une foule de Roquets déclament contre lui, avant d’avoir examiné ce que prohibe la Religion : qu’ils l’apprennent d’une femme : Les Grecs & les Romains, dans les temps de corruption, inventèrent des Pyrrhiques obscènes, qu’on dansait en chantant des paroles lascives* : on donna quelquefois de ces Danses sur les Théâtres, & dans presque toutes les maisons, on recevait des Mimes, qui les exécutaient, en jouant des Pièces infâmes : est-il étonnant, que la Religion Chrétienne qui commençait alors à réformer l’univers, se soit élevée contre ces sources de corruption, & qu’elle ait proscrit, sous le nom général de Danses, des amusemens que le Gouvernement civil n’aurait pas dû tolérer ?

177. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Il en établit un dans sa maison, Fauxbourg saint Marcel, sous le règne de Charles IX, vers l’an 1567. […] Cet Auteur raconte d’après Homère36 ; « qu’Agamemnon, en partant pour la guerre de Troyes, laissa en sa maison, près sa femme Clitemnestre, un Musicien Dorien, afin que par son chant & mélodie, elle se maintint en modestie, & eut soin de conserver sa pudicité : Egiste, qui la corrompit, n’en sut oncques jouir sinon après qu’il eût malheureusement tué ce Musicien ». […] Eh, que serait-ce de nous, si la musique rendait véritablement digne des petites maisons ?

178. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Une Tragédie, pour être bonne, ne doit contenir qu’une action principale, accompagnée de plusieurs incidents, qui y ont du rapport ; de même que toutes les pièces d’une maison doivent être proportionnées les unes aux autres, pour faire un édifice parfait, car si l’on bâtissait des morceaux détachés, ce ne serait pas un tout d’une architecture régulière ; cependant on ne laisserait pas de pouvoir s’y loger. […] C’est ce que Sophocle a sagement ménagé dans son Antigone : Tiresias annonce à Créon, que les Dieux vengeront sur lui, et sur toute la Maison Royale, la mort de cette innocente Princesse, que ce Roi barbare avait fait inhumainement massacrer. […] Les assemblées du Théâtre sont des assemblées d’impudicité, où l’on voir tout ce qu’il y a de plus infâme, où les Comédiens représentent tout ce qu’il y a de plus libre, avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; où les femmes perdant toute pudeur, font, à la vue de tout le monde, ce que les plus emportées osent à peine faire dans leurs maisons ; où les jeunes gens se prostituent à toutes sortes d’abominations ; où des filles sans pudeur donnent des leçons de libertinage à celles qui n’ont nulle connaissance, ni nul usage de l’impudicité.

179. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Mais après ce qu’il ajoute, ses sentiments ne sont plus équivoques : car il lui plaît de traiter Jéhu de Cocher de Fiacre ; sur quoi l’un de ses personnages réplique : Jéhu fit jeter Jézabel par les fenêtres suivant l’ordre qu’il avait reçu de Dieu d’exterminer la maison d’Achab. […] C’est à peu près comme si quelqu’un mettait le feu à une maison, et s’imaginait l’éteindre en criant, Au feu. […] Jéhu fit jeter Jézabel par les fenêtres suivant l’ordre qu’il avait reçu de Dieu d’exterminer la maison d’Achab.

180. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté. […] Le prétendu crime se commet à minuit, une novice le découvre par hasard, fait lever toute la maison, on avertit le Grand Prêtre, on le fait lever, il vient au Temple, parle à la prévenue, fait son information, convoque les Pontifes & les Sénateurs, leur conte l’affaire, recueille les suffrages, prononce la sentence, revient au Temple, fait préparer la fosse, a une longue scène avec sa fille & son amant, & fait exécuter la sentence avant le lever du soleil.

181. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

L’académie de danse fut établie en 1661, par lettres patentes bien & duement enregistrées, le nombre des Académiciens est fixé à treize, ils ont le privilège exclusif de montrer à danser par eux-mêmes ou par leurs associés honoraires, droit de committimus & autres privilèges accordés aux Officiers commensaux de la Maison du Roi. […] Peu de temps après ils se mirent noblement sur le pied des maisons de Prince, ce que n’ont pas les Académies.

182. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Si quelque Artiste pouvoit faire également la chose imitée ou son simulacre, donneroit-il la préférence au dernier, en objets de quelque prix, & se contenteroit-il d’une maison en peinture, quand il pourroit s’en faire une en effet ? […] S’agit-il des devoirs de la vie, du sage gouvernement de la maison, de la conduite d’un citoyen dans tous les états ?

183. (1647) Traité des théâtres pp. -

Seulement donc je me tourne en prières à Dieu, à ce que d’en haut il y épande la bénédiction, conserve son Eglise contre tous ses adversaires par le dehors, la repurge de tous scandalesb par le dedans, et lui suscite quantité de tels ornements que celui qu’elle a en vous, vous comblant au reste, et toute votre Maison de ses bénédictions les plus saintes. […] Entre ceux qui portent ce nom, nous avons cet avantage d’être plus particulièrement dédiés au Seigneur, lui ayant fait le serment solennel en sa Maison, d’y vivre selon la Réformation Sainte qui nous distingue d’avec ceux que l’erreur tient encore dedans ses liens. […] Longtemps après, sous l’Empereur Tibère, il fut fait un autre règlement, qui de même leur fut fort honteux, Car il fut défendu à tout Sénateur d’entrer seulement en leur maison, et à tous ceux de l’Ordre des Chevaliers d’aller avec eux parmi la rue Annales. […] Mais il vaudrait beaucoup mieux, fussent-ils mélancoliques au double, qu’ils écoutassent le Sage pour aller en la maison de Dieu plutôt que de se rendre en ces lieux de joie du monde, où ils ne peuvent assister sans se blesser l’âme, et préjudicier à leur conscience. […] C. a faite pour d’autres dont le péché était d’une énormité tout autrement à détester, « Père Pardonne leur, car ils ne savent ce qu’ils font »fk Que si nous leur annonçons parfois les jugements de Dieu, nous avons plus d’égard aux « temporels, qui commencent par sa maison », fl et qui sont « des châtiments pour amender ses enfants qu’il avoue »fm », que non pas aux Eternels.

184. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

185. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. 

186. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Cette hypothèse que je viens de supposer, est celle au moyen de laquelle on serait parvenu à détruire tous les clubs des disciples de Loyola, à en disperser les membres, à les faire rentrer dans l’ordre social sans qu’ils puissent y nuire, à établir au plutôt une manufacture dans la belle maison de plaisance de Montrouge, dans cette trop fameuse jacobinière jésuitique, où résident les matadors dépositaires, en France, d’une portion de la souveraineté universelle du terrible Monarque des solipses qui pèse sur le globe terrestre.

187. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Mimes étaient certains Bouffons qui divertissaient le peuple dans les maisons particulières, ou en public, par des postures ridicules.

188. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Elle eût été plus utile que celle des Femmes savantes, & même une troisieme des Femmes ignorantes, vice très-commun & bien plus pernicieux que celui des savantes ; il en est qui ignorent, & affectent d’ignorer les premiers principes de la Réligion, des affaires du ménage, les loix de la politesse, de la bienséance, & s’en font gloire, & sont hors d’état d’élever leur famille, de veiller sur leur maison, & de remplir leur dévoir. […] il paroît qu’il y avoit à Rome un Magistrat, & de compagnies de Guet à ses ordres, chargés de veiller nuit & jour, sur les incendies, pour les prévenir ou les éteindre ; & ce n’étoit pas seulement les incendiaires décidés, qui de propos délibéré mettoient le feu aux maisons, ce qui a toujours, été un crime capital ; mais encore ceux qui négligeoient de couvrir, d’éteindre le feu, qui en portoient négligemment, par la faute desquels le feu pouvoit prendre, sans aucune mauvaise volonté, que ce Magistrat devoit sur le champ punir sévérement, de son autorité, les faisant foueter ou fustiger : Virgis aut fustibus cædi jubet.

189. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Ce grand Traité sera fort utile au théatre, où se fait le plus grand usage des odeurs ; les Acteurs & les Actrices sont tous embaumés, poudrés, essences, pommades tout est odoriférant, les cheveux, les rubans, le linge, les habits, les meubles par-tout des odeurs ; on porte sur soi des boëtes, des phioles pleines de parfums, des liqueurs que de temps en temps on répand sur soi, sur ses mouchoirs, sur son sein, sur les mouches, sur les éventails, les coulisses, les foyers, les cellules des Actrices & dans leur maison, à leurs toilettes, leurs cabinets, leurs boudoirs, leur salle à manger ; tout en est si rempli qu’en entrant chez elles l’odorat en est saisi, ce goût n’est pas nouveau. […] Ils ont à leur tour subjugué leur vainqueur, les parfums ont été leurs armes, le luxe asiatique des odeurs passa tellement à Rome après les victoires de Scipion l’Asiatique, que tout y fut embaumé ; les personnes, les cheveux, les maisons, les bains, le théatre, on y mêle le parfum avec le suif, & la cire dans les flambeaux avec l’huile dans les lampes, afin qu’en brûlant elles en remplissent toute la chambre ; on en mêloit dans les boissons & les alimens pour les flairer en mangeant & buvant ; les domestiques ne servoient leurs maîtres que parfumés, il n’y eut plus de fête & de partie de plaisir où les odeurs ne fussent prodiguées ; les tables, les vaisselles, les lits étoient couverts de fleurs, les planchers en étoient jonchés ; les convives en étoient couronnés.

190. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

L’un d’eux y découvre un secret d’Etat, dont les innombrables avantures qu’il détaille, montre qu’il étoit bien instruit : Je ne fus pas long-temps à trouver des femmes qui volussent venir loger avec moi dans ma petite maison. […] On blâme avec raison Moliere d’avoir introduit dans son Avare un amant dans la maison de sa maîtresse sous le nom de valet de son père.

191. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Tel est l’Avare de Moliere, l’une de ses bonnes pieces ; l’avarice, l’usure, les amours d’un vieillard y sont tournées en ridicule, c’est un bien ; mais un fils qui insulte son père, une fille qui souffre dans sa maison son amant déguisé en valet, cet amant qui flatte les passions de son futur beau-pere pour le tromper, ce sont des rôles scandaleux, qui demeurent impunis, & qui réussissent ; ils font sur l’esprit des jeunes gens les plus funestes impressions ; ils doivent la faire proscrire ou corriger. […] C’étoient des pieces de société, représentées par les jeunes gens dans les maisons particulieres, extrêmement libres, elles plurent ; & pour plaire aussi, le théatre public les imita, comme il paroît par le théatre de Térence, sur-tout de Plaute.

192. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On ferait, dans toutes les Maisons du Royaume où l’on élève des Enfans-Trouvés, un choix des Garsons & des Filles, qui, parvenus à l’âge de dix ans, seront bien conformés pour le corps, de la figure la plus agréable, & qui marqueront plus de pénétration : on les ferait instruire dans un des Colléges de la Capitale destiné pour eux uniquement : les Garsons occuperont une aîle du Bâtiment, & les Jeunes-filles une autre : les deux Sexes auront des Maîtres pour les mêmes Sciences, & recevront en tout la même éducation. […] Pour les fautes commises à la maison, telles que la paresse, l’esprit de dispute &c. de demander pardon à genoux, au Supérieur : en cas de récidive, envoyés aux Baladins, pour un temps. 2.

193. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Rechercher un trépas si funeste à ma gloire ; Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire, D’avoir mal soutenu l’honneur de ma Maison ? […] exhorte les parents d’éloigner leurs enfants de toutes les occasions où ils sont en danger de perdre le précieux trésor de leur innocence, et surtout de les empêcher d’aller aux spectacles ; comme on empêche une servante, dit-il, de porter une chandelle allumée en des lieux où il y a de la paille, de peur que lorsqu’on y pense le moins, il ne vienne à tomber une étincelle de feu dans cette matière combustible, et ne cause un embrasement entier de toute la maison.

194. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

qu’une femme Demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les Paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, et s’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un Gentilhomme etc. »cp Avouez donc Monsieur que, si vous eussiez porté de meilleurs yeux, ou plus de bonne volonté pour l’Auteur à la représentation de cette pièce, vous auriez mieux senti son objet, qui était d’avertir tous les roturiers opulents que leur richesse et leur vanité ne doivent pas les faire aspirer à des alliances nobles, s’ils ne veulent s’exposer aux mêmes chagrins que le pauvre George Dandin. […] , « Vie d’Antoine », LXXVIII : « Athéniens, dit-il, j’ai dans ma maison une petite place occupée par un figuier, où plusieurs citoyens se sont déjà pendus : comme je dois bâtir sur ce terrain, j’ai voulu vous en avertir publiquement, afin que si quelqu’un de vous a envie de s’y pendre, il se hâte de le faire avant que le figuier soit abattu. » [trad. 

195. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Ce fou qui aux petites maisons se disait le Père éternel, cet autre qui se croyait Jupiter, ne parlaient pas plus follement. […] Ils le détestent, il est venu des petites maisons ou de l’ivresse des Bacchantes.

196. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Que l’impureté qui les souille prophane sa maison, & mérite les plus grands chatimens ! […] La fille d’un Savetier, une Blanchisseuse, une Ravaudeuse, est-elle faite pour porter des pierreries, des étoffes d’or, d’argent, des coëffures à l’Assirienne, non-seulement sur le Théatre, où elle ne devroit jamais monter, mais dans les compagnies, dans les maisons, où elle va de pair avec les Princesses ? […] D’abord apres la mort de son mari elle bâtit au haut de sa maison une chambre & un oratoire où, sans voir personne, elle passoit les jours en prieres avec ses femmes, quoique jeune encore, d’une beauté parfaite, ayant tous ce qu’il faut pour plaire au monde.

197. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Ce partage équitable a passé du théatre dans les maisons particulieres, où l’exclusion des objets dévots est entiere par délicatesse de conscience sans doute, pour ne pas mêler les choses saintes avec la licence des plafonds, des cheminees, des tableaux, des tapisseries, &c. nous substituons sagement le crime au ridicule. […] Cette femme idolâtre non seulement sera impudique, comme nous avons vu, mais indocile, fiere, livrée au monde, à l’humeur, au vice, engouée de sa beauté, pleine de l’esprit du théatre, n’apportera dans votre maison que le dégoût & l’ennui, en troublera le repos, en négligera les affaires, y voudra faire la loi, vous méprisera, se servira de vous comme d’un esclave. […] C’est pourtant d’une nécessité indispensable, si l’on veut avoir la paix dans la maison.

198. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

A son arrivée la musique s’arrêta, la maitresse de la maison courut au-devant d’elle, tout le monde s’empressa. […] Elle est séduite par une entremetteuse, elle passe par les mains de plusieurs amans dont elle essuie les caprices, elle est enfermée & fustigée dans la maison de force de Londres (l’auteur prétend que cette maison étoit autrefois le palais d’Henri VIII.

199. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Il tâche de séduire la femme de son bienfaiteur ; il obtient d’Orgon la promesse d’épouser Marianne sa fille ; il persuade à Orgon de lui donner tout son bien ; & quand il est parvenu à le dépouiller de tout ce qu’il avoit, il l’oblige de sortir de sa propre maison.

200. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Dans les ménages on se partage pour la garde et le bon ordre de la maison : Mais le malheur est que Monsieur la garde toute la nuit avec beaucoup d’inquiétude ; et Madame durant le jour fort en repos.

201. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Toute la rimaille que ces badins viennent déclamer sur leur Echafaud, n’est souvent remplie que de fables ridicules, où n’y a autre vérité, sinon qu’ils publient en vers, les vices qui se commettent en prose dans les maisons : ce qui ne peut agréer aux personnes raisonnables.

202. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Les demoiselles gardaient la maison quand on jouait le Cocu imaginaire.

203. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Elle se conserva presque sans interruption en Italie : néanmoins jusqu’au douzieme & même le treizieme siecle, il n’y avoit point de représentations publiques ; elles se faisoient dans des maisons particulieres ; ce qui étoit en usage du temps de S. […] Il y a toujours dans toutes les Maisons quelqu’un qui réclame contre les écarts & contre les abus. […] C’est commencer par mettre le feu à la maison, pour faire jouer les pompes ». […] On n’y exposoit pas un mari aux traits de la raillerie & du mépris le plus outrageant, parce qu’il étoit sensible au déshonneur de sa maison ; & une femme assez adroite pour le tromper, n’étoit pas l’héroïne qu’on entreprenoit d’y célébrer.

204. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

De-là, elle souffle la licence parmi la jeunesse, elle réveille l’impudicité dans la vieillesse, elle jette le trouble dans les maisons, elle seme l’opprobre dans les familles.

205. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

De-là, elle soufle la licence parmi la jeunesse, elle réveille l’impudicité dans la vieillesse, elle jette le trouble dans les maisons, elle seme l’opprobre dans les familles.

206. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

C’était un grand espace vide au devant de la Scène, où les Acteurs, venaient jouer la Pièce ; & qui par le moyen des Décorations, représentait une Place publique, un simple carrefour, ou quelqu’endroit champêtre, mais toujours un lieu à découvert ; car toutes les Pièces des Anciens se passaient au dehors, & non dans l’intérieur des maisons, comme la plupart des nôtres.

207. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Racine le Tragique avait été élevé dans la Maison de Port-Royal.

208. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Il faut bien, en effet, qu’il ne soit pas coupable, puisqu’on lui permet de jouer sa pièce à la face du Louvre, dans la maison d’un prince chrétien et à la vue de tous nos sages magistrats, si zélés pour les intérêts de Dieu, et sous le règne du plus religieux monarque du monde.

209. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Cependant, jusqu’au treizième siècle, il n’y eut point de représentations publiques ; elles se faisaient dans des maisons particulières.

210. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

quand ce ne serait que par tant de regards qu’elles attirent, et par tous ceux qu’elles jettent, elles que leur sexe avait consacrées à la modestie, dont l’infirmité naturelle demandait la sûre retraite d’une maison bien réglée : et voilà qu’elles s’étalent elles-mêmes en plein théâtre avec tout l’attirail de la volupté, comme ces sirènes dont parle Isaïe, qui font leur demeure dans le temple de la volupté ; dont les regards sont mortels, et qui reçoivent de tous côtés, par les applaudissements qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent par leur chant. » Elles s’immolent à l’incontinence publique d’une manière plus dangereuse qu’on ne ferait dans les lieux qu’on n’ose nommer.

211. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Comme les pères chassent de leurs maisons et de leurs tables leurs enfants qui se laissent emporter à la débauche, non pour les en bannir éternellement ; mais pour les faire devenir meilleurs par cette correction ; les Pasteurs en usent de même, lorsqu’ils séparent les brebis galeuses d’avec les autres, afin qu’étant guéries de leurs maladies, elles retournent avec celles qui sont saines sans aucun péril : car autrement, s’ils les laissaient parmi les autres, elles infecteraient tout le troupeau.

212. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Nous les y engageons ; nous leur élevons des Théatres dans les Maisons ; nous leur laissons apprendre les arts empoisonnés qui y séduisent. […] Madame de Maintenon ne tarda pas à l’éprouver à l’égard de quelques Tragédies de Racine qu’elle avoit fait représenter par les jeunes Demoiselles de la Maison de S. […] J’ai vu la maison du Seigneur, les Livres de la Loi, les cérémonies du sacre des Rois de Juda. […] Plusieurs personnes, dans ce même temps, sont mortes dans une grande angoisse ; mille & milliers d’hommes & de femmes ont souffert les douleurs des maladies les plus violentes en leurs maisons & dans les Hôpitaux : hélas ! […] Des hommes fatigués de querelles domestiques, qui ne se trouvent nulle part plus mal que chez eux, où ils essuient les travers & les caprices d’une maison mal composée.

213. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence.

214. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

J’ai fait de grands repas, ma table fut toujours délicieusement servie, de magnifiques buffets étaloient la plus riche vaisselle ; je ne le cède qu’aux Comédiens, qui roulant de repas en repas, dans les maisons les plus opulentes, passent les jours & les nuits dans les plaisirs : Sciphos & servos ad vina fundenda. […] Sa maison est le chemin de la mort, & sa conduite la voie de l’enfer ; tous ceux qui s’y sont une fois engagés, n’en reviennent plus : Qui ingrediuntur ad eam non revertentur.

215. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Sa maison, qui valoit cent mille écus, en fut brûlée. […] Il ne reste ce jour-là personne dans les maisons ; les Artisans quittent leur boutique, les Domestiques n’obéissent pas à leur Maître.

216. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Ils savent bien s’en donner avec les Actrices, au jeu, en circulant de maison en maison.

217. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Saint Chrysostome disait autrefois, si je connaissais ceux qui fréquentent les Théâtres, je les chasserais de l’Eglise, et je leur en interdirais l’entrée, non pour les désespérer, mais pour les corriger, de même que les Pères bannissent les enfants de leurs maisons, lorsqu’ils ont commis des fautes notables, et fait des excès pernicieux. […] Lorsque vous sortez du Spectacle, dit Saint Chrysostome, et que vous revenez dans vos maisons, brûlant du feu de cette concupiscence que le Théâtre a allumé dans vos veines, vous méprisez une femme sage et modeste, et vous n’êtes remplis que des airs lascifs que vous avez entendus : que des visages immodestes que vous avez vus ; que des leçons de vanité qu’on vous a données.

218. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Cette maison appartient aux anciens Confrères de la Passion ».

219. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Car vous m’avouerez, quelque scrupuleux que vous soyez, que vous ne trouvez rien à reprendre dans la réception qu’on fait à Monsieur Dimanche : il n’est pas plus tôt entré dans la maison qu’on lui donne le plus beau fauteuil de la salle, et quand il est près de s’en aller, jamais homme ne fut prié de meilleure grâce à souper dans le logis.

220. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

En ce temps même on ne voit aucune personne qui soit en réputation de prudence et de sagesse, qui n’ait de l’aversion pour les danses, et qui n’en éloigne autant qu’elle peut tous ceux de sa maison.

221. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Durant mon séjour à Madrid Monsieur l’Ambassadeur de France ne voulut point que je logeasse autre part que dans sa maison, par son moyen je vis tout ce qu’il y avait de rare et de remarquable et en la Cour et en la ville et aux environs.

222. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Mais, si votre pénitent est un roi, ou quelque personnage de sa maison, vous n’êtes pas si difficile, et ce qui était un gros péché pour ce pauvre roturier, n’est plus qu’une peccadille pour ces grands seigneurs.

223. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Un chrétien est un homme qui, renonçant du fond de son cœur à tout ce qui flatte les sens, ne doit s’occuper qu’à les mortifier ; qui, ayant fait, comme le saint homme Job, un pacte avec ses yeux, pour ne point les arrêter sur aucun objet qui puisse corrompre la pureté de son âme, doit vivre en ange dans la maison d’argile qu’il habite : un chrétien est un homme dont les oreilles ne doivent entendre que ce qui est bon et édifiant ; qui, tout céleste dans ses pensées, tout spirituel dans ses actions, ne vit que selon Dieu et pour Dieu : un chrétien est un disciple de Jésus-Christ, qui, tout occupé de ce divin modèle, doit le retracer en lui tout entier ; qui adopte la croix pour son partage, qui goûte une vraie joie et une vraie consolation dans les larmes de la pénitence ; qui, toujours armé du glaive de la mortification, pour soumettre la chair à l’esprit, doit combattre sans cesse ses inclinations, réprimer ses penchants : un chrétien est un homme qui, convaincu que tout ce qui est dans le monde n’est, comme le dit saint Jean, que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux et orgueil de la vie, ne voit dans ces assemblées que périls, dans ces plaisirs que crimes ; et qui, en marchant à travers les créatures, doit craindre d’en être souillé : un chrétien est un homme mort au monde, mort à lui-même, et aussi différent des enfants du siècle que la lumière l’est des ténèbres ; enfin, un chrétien est un autre Jésus-Christ qui le représente, qui l’imite dans toutes ses actions, qui pense comme lui, qui non-seulement s’est engagé à marcher sur ses traces, mais qui a encore juré de ne jamais s’en écarter ; voilà ce que c’est qu’un chrétien.

224. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Dans l’Œdipe du même Auteur, Philoctète, parent de Laïus, lié encore à sa famille & à Jocaste, par les nœuds de l’amitié, ignore la mort de Laïus, la victoire d’Œdipe sur le Sphinx, le mariage du Vainqueur avec Jocaste, & le Trône de Thebes perdu pour sa propre maison.

225. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Qu’un esprit froid & rétréci, ait à vérifier cette pensée commune : Je mourrai dans la maison où je suis né ; il aura beau choisir les mots les plus harmonieux, leur donner dans ses vers la proportion la plus juste & la place la plus avantageuse, bien marquer les hémistiches, employer les rimes les plus brillantes, fera-t-il de bons vers ?

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