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163. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Le public voulait que les demi-dieux et les héros de l’antiquité judaïque et païenne eussent ses formes, et si Racine, pour plaire à la cour et au public, en altéra les images en leur donnant la couleur des mœurs françaises, il réagit simultanément sur les générations à venir, par la pureté de son goût, l’élégance de son langage et la perfection de ses tableaux. […] Le public était déjà instruit que la reine avait des assommeurs, chargés de faire passer de ses bras dans la Seine les compagnons de ses orgies nocturnes ; il avait déjà entendu Marguerite dire à Philippe d’Aulnay son fils et l’un de ses amants : « Je viens avant que tu n’expires te donner le plaisir de connaître ta maîtresse et celle qui t’a donné la mort. […] Et pour peu qu’il fût susceptible de progrès, on pourrait bien en venir aux combats de gladiateurs. […] Des monstres, et des actions atroces qui nous peignent les mœurs du bagne et l’audace des brigands, sans qu’un seul personnage vertueux vienne partager l’intérêt du public, et en rendant le vice odieux rehausser l’éclat des vertus.

164. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Caffaro, Sicilien, Théatin comme lui, & son professeur, homme distingué dans son ordre, qui, depuis quelques années étoit venu à Paris enseigner la Théologie & exercer le Saint Ministere, & que Boursaut Pere, appelle son Confesseur, chose rare & vrai Phénomene au théatre. […] Antoine étant venu en Orient, il se déclara pour Antoine, contre Auguste ; mais Antoine ayant été défait à la bataille d’Actium, il se livra à Auguste, & malgré la diversité de leurs intérêts & de leur caractere, il sçut les gagner par ses basses flatteries ; partout la dissimulation, la calomnie, la trahison, les fourberies étayerent ses entreprises. […] Il fit venir à grands frais des histrions, des musiciens, des danseurs, des Pantomimes, des gladiateurs, des lions, des tigres, pour les faire combattre entre eux & contre les hommes ; sur-tout pour célébrer la dédicace du temple d’Auguste. […] C’est donc évidemment à lui & à son regne, que commença l’abandon des Juifs & leurs malheurs infinis, la venue du Messie, & le bonheur infini des Chrétiens. […] Cette assemblée parut suspecte au Gouverneur de la Judée qui y vint aussi.

165. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

On vérifia les dates de leur naissance, on compulsa les livres des Imprimeurs sur l’année de leur impression, & les registres des troupes sur celles de leurs représentations : les admirateurs de Corneille prétendirent que Caldéron étoit venu à Paris, & avoit pu voir & copier cette piece. […] La barriere vient enfin d’être levée : un seigneur italien, le Comte Campi, croyant apparemment trouver un titre de noblesse dans le libertinage du théatre, a composé à Modene une Phedre italienne, sous le nom de Biblis & de Caunus son frere, dont elle est amoureuse. […] Sa fortune & sa noblesse littéraire viennent du cardinal de Richelieu, à qui il plut pour avoir fait la critique du Cid, & s’être déclaré contre Corneille, auquel il se croyois de bonne-foi supérieur. […] Et nos subsistances comment viendront-elles ? […] Il est pourtant bien certain que dans les campagnes, à peine la dixieme partie des paysans vient au bal ; il n’y a que la jeunesse des deux sexes qui vient se licencier & se corrompre dans la salle antique.

166. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Pour venir à ce but, Ben Jonson avait été obligé de violer la règle de l’unité d’action : M. […] Les mœurs suivant le langage de la poésie consistent dans une juste convenance des actions avec les personnes de qui viennent ces actions. […] Je parlerai encore de cette partie de la poésie que je ne fais que définir ici, pour en venir à l’application. […] Je viens au procédés impolis de notre Théâtre envers les personnes de qualité de l’un et de l’autre sexe. […] Cependant laissons-la jouir seule des fruits de son rare mérite, et venons à autre chose.

167. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il faut qu'on ait bien changé dans cette ville ; les papiers publics ont appris à toute la France qu'on fit venir à grands frais la Gaussin en équipage de Princesse de Paris à Marseille, pour jouer sur un théâtre qui n'est plus fermé à personne. […]  » Les Saints n'y seraient pas venus, s'ils n'eussent voulu y applaudir ; et pour concilier leur conduite avec l'idée qu'ils voulaient que l'on eût de leur aversion pour le théâtre, ils désirèrent que toutes les pièces ressemblassent à Esther. […] Hébert, Curé de Versailles, qui était si dévoué à la Fondatrice, qu'elle lui obtint l'évêché d'Agen, ne voulut jamais y venir, malgré les plus fortes instances, et lui en fit des remontrances qui l'effrayèrent et l'ébranlèrent. […] Cyr ont si bien joué ses pièces, qu'elles ne les joueront de leur vie, et elle en fait composer, représenter, exercer par ce même Racine, elle y fait venir le Roi, toute la Cour, les Jésuites, etc. […] [NDE] Qui vient d'ailleur, qui n'est pas à sa place.

168. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « [Gravure] » p. 

par tes soins l’Homme fut éclairé ; Viens diriger les efforts du Génie, Qui, loin de toi, s’est souvent égaré.

169. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « [Gravure] » p. 

par tes soins l’Homme fut éclairé ; Viens diriger les efforts du Génie, Qui, loin de toi, s’est souvent égaré.

170. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Serai-ce dans un Livre tel que le mien, que le Machiniste viendrait chercher des leçons ? […] La musique lui suffirait pour attirer un grand nombre de Spectateurs ; mais il se sert tout à la fois de deux moyens, afin que si l’un venait à cesser de plaire, l’autre le remplaçât sur le champ.

171. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

L’innocence qui ne prévoit pas une telle rencontre, y vient accompagnée de la Paix et de la vérité. […] Elle porte le nom et l’approbation d’un des plus Saints et des plus éclairés Prélats de France que le Pape vient d’élever à la Pourpre par la seule considération de ses mérites.

172. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

On y emploie tous les ressorts, toutes les machines et toutes les décorations qui peuvent le plus l’augmenter et l’embellir, afin que le merveilleux qu’on s’attache à y faire briller puisse soutenir les spectateurs dans la douce illusion qu’ils viennent y chercher. […] Il fit venir chez lui les meilleurs musiciens de la capitale, et leur dit d’exécuter ce que tout le public regarde avec justice comme un chef-d’œuvre de la musique instrumentale.

173. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Aug. ne l’a en rien espargnee la portrayãt descharnee auec de beaux traits de plume, ausquels ie renuoye le lecteur, pour venir à ceux qui sont moins cogneuz & maniez : S. […] Venons aux Edicts & ordonnances de nos Roys, & voyons s’ils sont plus indulgens : Charlemagne ordonne que toutes façons Payennes soyent chassees de son empire signamment les masquarades, François i. en l’an 1539. […] monstres, les mesmes spectres diaboliques : tout ainsi qu’vne mere nourrice pour regler la fougue des petits enfans & venir à bous d’eux, les menace de les faire deuorer par le Barbauld qu’est vn espouuentaire & vn pourtraict masqué, Cœl, Aurel. […] Vn frere de Dadon vient à la veille de Noel, & dit à vn Curé veillons ensemblement en l’Eglise & deuotement implorons l’ayde de S. […] escoutez les oracles des saincts peres ez Conciles de Carthage, d’Afrique, de Tholede 3. de Rome tenu soubs Eugene 2. que ie laisse à part pour venir à Aurelian.

174. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Ce Diable vient à éternuer, sur quoi on lui dit : Que Dieu le contente ! […] Je viens à Don Sébastien,C. […] Jésus-Christ nous dit qu’il est la voie, la vérité, la vie ; qu’il est venu pour rendre témoignage à la vérité ; que sa parole est vérité. […] Description si naïve qu’il semble que le Poète ne vienne que d’être sevré ! […] Pouvons-nous rejeter l’éternel bonheur qu’il est venu nous annoncer et nous offrir, sans lui faire le plus sanglant de tous les affronts ?

175. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

C’était un grand espace vide au devant de la Scène, où les Acteurs, venaient jouer la Pièce ; & qui par le moyen des Décorations, représentait une Place publique, un simple carrefour, ou quelqu’endroit champêtre, mais toujours un lieu à découvert ; car toutes les Pièces des Anciens se passaient au dehors, & non dans l’intérieur des maisons, comme la plupart des nôtres. […] Le Conistra était le parterre : le Bouleuticon, la place des Magistrats : les Diazoma, des corridors ; les Gradins, de petits escaliers, pour monter d’un rang à l’autre ; le Cercys, l’endroit le plus élevé, destiné pour les femmes ; l’Ephébicon, l’endroit où se plaçaient tous les Citoyens dès qu’ils avaient atteint dix-neuf ans : les Echæa, étaient des vases d’airain soutenus dans de petites cellules par des coins de fer, sans toucher à la muraille, & disposés de sorte, que la voix sortant de la bouche des Acteurs comme d’un centre, se portait circulairement vers les corridors ou paliers, & venait frapper la concavité des vaisseaux, qui renvoyaient le son plus fort & plus clair : il y avait jusqu’à trois rangs de 26 Echœa dans les grands Théâtres : l’Orquestre était destiné aux Danses chez les Grecs, aux Spectateurs qualifiés chez les Romains ; l’Hyposcénion (Sous-Scène) était un réduit pratiqué dans l’Orquestre, pour la commodité des Joueurs d’instrumens & des Personnages du Logéon, qui s’y tenaient, jusqu’à ce que l’exécution de leurs Rôles les obligeât à monter sur le Logéon, ou lieu de la Scène : l’Agyéus était un Autel consacré à Apollon ; car, dans les anciennes Religions, les Dieux présidaient à tous les plaisirs des hommes ; doctrine admirable… L’Odéon était le lieu de la Musique ; le Podion, la balustrade qui séparait le Proscénion de la Scène du Théâtre Romain ; l’Episcénion n’était autre chose que le plus haut rang de colonnes, lorsqu’il y en avait trois l’un sur l’autre : le Sciadion se nommait Umbella chez les Romains : c’est notre Parasol. […] De toutes ces machines, il n’y en avait point dont l’usage fût plus ordinaire, que de celles qui descendaient du Ciel dans les dénouemens, & dans lesquelles les Dieux venaient pour ainsi dire au secours du Poète.

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