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21. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Il en faut aux hommes, de quelqu’espèce que ce soit : & s’il est vrai que la Nature, dans ses effets, la Société dans ses évènemens, ne leur en fournissent de piquans, que de loin à loin, ils auront grande obligation à quiconque aura le talent d’en créer pour eux, ne fût-ce que des fantômes, & des ressemblances, sans nulle réalité. […] Non que je veuille insulter de gaîté de cœur à nos Acteurs & nos Actrices actuels ; je fais profession d’estimer leur talent : & leurs personnes, loin de m’être odieuses, trouveraient en moi, si j’avais quelque pouvoir, une protectrice zèlée. […] Enfin il semble que ceux dont les Troupes dépendent immédiatement, pourraient y faire règner un ordre exact, sans employer la voie honteuse des châtimens, qui ne serait propre qu’à rétrécir le génie, & à abâtardir le talent : des hommes & des femmes comme la plupart de nos Comédiens formés, ne sont pas des machines qu’on ne remue que par la force : ils ont de l’esprit, du bon sens ; & la manière la plus efficace avec des gens de cette trempe, ce serait des distinctions flateuses, lorsqu’ils quitteraient le Théâtre. […] Il est extrêmement rare de trouver un Acteur parfait ; plusieurs ont une partie du talent, presqu’aucun ne le possede tout entier , dit monsieur Formey. Un talent si rare, ne serait pas un talent !

22. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Cette multitude innombrable d’enfants qui devraient remuer le rabot ou tracer des sillons, s’amuse à lire et à écrire : on ne forme que des suppôts de chicane, des publicains avides, des rimailleurs oisifs, des littérateurs embarrassés de leur loisir et de leurs talents, à charge à la société, qui les nourrit, et qu’ils ne servent pas. […] est-il personne qui ne soit comptable de son temps et de ses talents à Dieu, à la société, à sa famille, et ne se rende coupable en les privant du service qu’il pourrait leur rendre par son travail ? […] C’est lui dont le mauvais goût refroidit les talents, défigure les Acteurs, fait souvent au gré du caprice tomber les meilleures pièces et réussir les plus mauvaises. Mais le Parnasse a beau faire le pompeux éloge de l’art et des talents, l’étalage des beautés et des règles, la critique des défauts et du goût, dans le fond Melpomène et Thalie n’aiment que la débauche et l’argent. […] Peut-être est-ce le nom de quelque bouffon qui les inventa, comme le mot Histrion est dérivé d’un Hister, qui vint de la Toscane à Rome exercer le beau métier, l’utile talent de faire rire le peuple aux coins des rues ; ce qui, malgré l’établissement d’une comédie régulière, s’exécute encore dans les provinces, où les charlatans paraissent sur des tréteaux dans les places publiques.

23. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Gresset est encore dans l’âge des succès : il a réussi dans l’Art Dramatique au point de disputer du rang avec les premiers Maîtres de la Scène : il faisoit espérer de nouveaux plaisirs à la Capitale, on l’y attendoit, on l’y desiroit ; on se plaignoit de la Province qui captivoit trop ces talents supérieurs. […] Mes foibles talents n’ont point rendu mon nom assez considérable pour faire un grand exemple ; mais tout Fidèle, quel qu’il soit, quand ses égarements ont eu quelque notoriété, doit en publier le désaveu, & laisser un monument de son repentir. […] Je laisse de si minces objets pour finir par des considérations d’un ordre bien supérieur à toutes les brillantes illusions de nos Arts agréables, de nos Talents inutiles, & du Génie dont nous nous flattons.

24. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Les talents, le génie de la Favard sont un prodige. […] Le Sieur Durosoi a de l’esprit, du talent, des connoissances. […] Aussi lui dit-on : peu de talents sont aussi reflechis, aussi variés. Ces épithettes ne sont pas faites pour les talents. […] On peut avoir divers talents, mais il n’y a point de talents variés.

25. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

On jugera avec certitude de leurs inclinations, de leurs opinions et de leurs talents personnels. […] Les hommes d’état généralement parlant, furent de tout temps des hommes choisis et remarquables par leur génie, leurs talents, leur habileté et leur dextérité à manier les affaires politiques. […] Tous sont hommes d’esprit, grands orateurs et remplis de talents.

26. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

L’Auteur du Misantrope, à la bonne heure, cette piece suppose du talent. […] Il s’est déclaré contre les Spectacles & contre Moliere, en louant son talent, par un ouvrage admirable, qui vaut mieux lui seul que toutes les œuvres de ce Comique.

27. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

S’ils ont de leurs talents autrement disposé, C’est un présent du Ciel dont ils ont abusé. […] Et lorsque par toi seul soutenu, rassuré, Il voit monter sa gloire au suprême degré ; Tu disparais, tu veux faire un plus noble usage Des talents que le ciel t’a donnés en partage.

28. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Aimable Catinon, dont l’art si séduisant De plaire et de charmer est le moindre talent, Du Public connaisseur tu ravis le suffrage, Moi je prétends te rendre un plus sensible hommage, Il est digne de toi, puisqu’il t’est présenté ; Ton cœur en est l’objet, le mien me l’a dicté. […] J’irai sortant de table applaudir au Théâtre, A ces jeux défendus que Grandmont idolâtre, Juger à son début l’Ouvrage d’un Auteur Qui souvent attend tout du talent de l’Acteur. […] Successeur de Dufresnel ; héritier séduisant De son rare talent ; toi qui représentant Les vertus des héros, leurs crimes, leur faiblesse, Au jeu le plus brillant joins l’âme et la noblesse, Lekainm , que tu me plais, quand maître de mes sens Tu me fais éprouver tout ce que tu ressens !

29. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

C’est là où l’amour-propre ne peut se faire illusion ni sur les succès, ni sur les chutes ; et pourquoi refuserions-nous à un Acteur accueilli et désiré du public, le droit si juste et si noble de tirer de son talent sa subsistance ? […] J’avoue que ce talent de peindre l’amour au naturel, talent propre à un temps d’ignorance, où la nature seule donnait des leçons, peut s’être affaibli dans notre siècle, et que les femmes, devenues à notre exemple plus coquettes que passionnées, sauront bientôt aimer aussi peu que nous et le dire aussi mal ; mais sera-ce la faute de la nature ? […] Nous avons éprouvé tant de fois combien la culture de l’esprit et l’exercice des talents sont propres à nous distraire de nos maux, et à nous consoler dans nos peines : pourquoi refuser à la plus aimable moitié du genre humain, destinée à partager avec nous le malheur d’être, le soulagement le plus propre à le lui faire supporter ? […] Il est vrai que la supériorité de vos talents ne doit pas seule en avoir l’honneur. […] Je le crains d’autant plus, que le talent dont vous avez montré au Théâtre lyrique de si heureux essais, comme Musicien et comme Poète, est du moins aussi propre à faire aux Spectacles des partisans, que votre éloquence à leur en enlever.

30. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « Au Roi » pp. -

C'est au Protecteur des Arts, c’est à l’Ami des talents que j’offre l’Apologie de celui que j’exerce pour l’amusement de son auguste Cour ; quel moyen plus sûr de rendre mes arguments invincibles que de les décorer du nom de Votre Majesté ?

31. (1825) Des comédiens et du clergé « Dédicace » pp. -

Je désire de tout mon cœur avoir atteint le but que je me suis proposé, et vous prie de croire aux sentiments d’estime et d’affection que vos talents inspirent à tout ami des sciences et des arts, et avec lesquels J’ai l’honneur d’être, Messieurs, Votre très humble et très obéissant serviteur.

32. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. […] De la vivacité, une certaine volubilité de langue, un air familier, un goût d’intrigue, voilà où se réduisent les grands talents d’une soubrette : avec cela elle pourra être dans le particulier ennuyeuse & ridicule ; les actions qui détraquent la machine pourront ne lui pas causer la moindre émotion, ne lui pas faire tomber la navette des mains. […] Racine en instruisant la Chanmêlé développoit-il en elle un talent qu’il n’avoit point lui-même ?

33. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

L’amour n’en dépouillera pas moins la Tragédie de cet appareil terrible qui fait son essence, & ne la reduira pas moins au médiocre talent de toucher les cœurs, au lieu de les ébranler. […] Ils s’assureroient de leur propres talents.

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