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113. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVII. Du gouvernement & de la Police intérieure du Théâtre. » pp. 12-18

Ce préjugé soutenu par des savans, par des Poëtes du premier ordre, ne nous paroît pas difficile à détruire ; & nous nous croyons obligés de nous en charger, avec d’autant plus de raison, qu’il est impossible de rendre quelque éclat à la Scène Françoise, si on ne remet pas le Comédien à sa propre place, & les Auteurs & le public dans leurs droits.

114. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Il est vrai que la plus-part des Musiciens font particulièrement l’éloge de la musique d’Italie ; je crois trouver dans leur conduite une nouvelle raison de soutenir mon sentiment.

115. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Il faudra donc de deux choses l’une ; ou que les riches se cotisent pour le soutenir, charge onéreuse qu’assurément ils ne seront pas d’humeur à supporter longtemps ; ou que l’Etat s’en mêle et le soutienne à ses propres frais. Mais comment le soutiendra-t-il ? […] Ayant plus d’assauts à soutenir, n’a-t-elle pas besoin d’être plus encouragée ? […] Voilà ce qui arrive, lorsqu’on soutient à la fois deux propositions contradictoires. […] La raison veut donc qu’en examinant les effets du Théâtre, on les mesure sur une cause capable de le soutenir.

116. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

Le peuple romain désertait le théâtre de Térence pour courir aux bateleurs ; et, de nos jours, Mérope l et le Méchant m, dans leur nouveauté, ont à peine attiré la multitude pendant deux mois, tandis que la farce la plus grossière a soutenu son spectacle pendant deux saisons entières.

117. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Une fille d’une famille honnête ayant passé la nuit chez le Comte, attendoit le matin pour s’en retourner sans être connue, lorsque la maison fut investie pendant le siège qu’il soutint, ayant des affaires plus pressées que la sortie de sa maitresse ; il la confia à son valet-de-chambre, qui crut ne pouvoir mieux la faire évader que de la déguiser en homme, lui donner un habit de son maître & la descendre avec une corde dans un jardin voisin. […] Aurore ne put soutenir ce spectacle, la fievre putride augmenta elle mourut bientôt après. […] On revient au château entouré de janissaires & d’officiers du serrail à cheval ; Sa Hautesse conduit la Sultane à l’appartement qui lui etoit préparé avec des meubles neufs d’une richesse extraordinaire ; le lit de damas aurore brodé d’argent étoit admirable, des amours en relîef en soutenoient les rideaux, divers tableaux représentoient les amours de Titon & d’Aurore, contre le costume turc. […] On transporta son corps de Chambort à Strasbourg sut un char pompeux, ou plutôt des vers qui se nourrissent de quelque reste de poussiere, dans un cercueil scellé bien hermétiquement : car qui auroit pu en soutenir la puanteur ?

118. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

» Voilà, Monsieur, comme on raisonne quand on veut sacrifier ses propres lumieres au plaisir de soutenir un sentiment erroné. […] Vous soutenez que l’homme est né bon. […] Vous soutenez hardiment que la pitié que la Tragédie inspire est une pitié stérile qui n’a jamais produit le moindre acte d’humanité. […] Ils adoptent un sentiment qu’ils soutiennent avec esprit, conséquemment avec quelqu’apparence de vérité. […] A votre façon de parler, j’ose soutenir que le nombre des femmes de qualité que vous avez connu, n’est pas considérable.

119. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Je n’ai jamais pu comprendre ce qui avoit engagé M. de Cambrai à soutenir que dans nos Tragédies, toute belle personne est nommée un Soleil, ou tout au moins une Aurore ; que tous les termes y sont outrés, & que rien n’y montre une vraie Passion. […] Sans nommer la fiévre, nous disons, Phedre atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire… Elle meurt dans mes bras d’un mal qu’elle me cache… Et nous pouvons soutenir à tous les Italiens qui croyent que nous n’avons qu’une Prose rimée, que nous avons aussi notre langue Poëtique. […] Voltaire soutient que Boileau n’avoit pas lu le Tasse qu’il ne pouvoit entendre : c’est, dit-il, ce que m’a assuré M.

120. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Il soutient qu’elle est supposée, qu’il a cherché partout sans l’avoir pu trouver ; qu’il n’est pas probable qu’un saint Evêque, tel qu’était saint Charles, ait fait une Ordonnance pour permettre la Comédie, lorsqu’on trouve le contraire dans le premier concile Provincial de Milan, où ce saint Archevêque parle avec ses Suffragants en ces termes : « Nous avons, dit-il, trouvé à propos d’exhorter les Princes et les Magistrats, de chasser de leurs Provinces les Comédiens, les Farceurs, les Bateleurs, et autres gens semblables de mauvaise vie, et de défendre aux Hôteliers et à tous autres sous de grièves peines, de les recevoir chez eux.  […] Mais afin de ne pas faire une question de nom, il suppose que saint Thomas ait entendu les Comédiens par Histriones ; cependant il soutient que ce Docteur de l’Ecole n’a pas justifié la Comédie telle qu’elle est dans l’usage ordinaire de ce siècle sur le Théâtre Français. […] On finit par des décisions des Pères Guzman et Mariana Jésuites, qui soutiennent que les Comédies sont mauvaises et nuisibles, et qu’il ne faut pas déférer au sentiment des personnes de quelque mérite et condition qu’ils fussent, s’ils osaient justifier les Comédies.

121. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Mais quand on a une fois avancé un systême, il faut bien le suivre, & pour soutenir que les Spectacles sont absolument mauvais en eux-mêmes, dans leur essence & dans leur principe, il faut le démontrer, bien ou ou mal. […] Les personnages ne doivent entrer sur la scène, y rester & en sortir qu’animés & transportés des sentimens les plus grands, les plus vifs & les plus délicats : alors les interlocutions du dialogue deviennent peu de chose, toutes les scènes ne sont plus qu’un composé de monologues enchaînés avec art l’un à l’autre ; la fin de chaque acte amene naturellement des fêtes & des danses, & l’ensemble de ce spectacle doit former une illusion d’autant plus parfaite, qu’il joint à la cadence des vers & aux charmes de la poésie, la mélodie du chant, l’harmonie des accords, & tout l’enchantement de la Musique, soutenu par l’éclat brillant & le prestige de la peinture. […] « Votre lettre, lui dit Despréaux, est très-bien écrite ; mais vous soutenez une mauvaise cause ». […] Quelle prodigieuse différence y a-t-il entre le sacrifice d’Iphigénie représenté sur une toile où il ne manque aux personnages que le geste & la parole, le récit de cette aventure fait par un Historien, & le drame d’un Poëte soutenu de l’illusion des décorations, & qui offre à la fois aux yeux & à l’entendement des spectateurs, ces choses séparées entre la peinture & l’histoire. […] Cyr, encore sous les yeux du Ministere chargé du soin de leur éducation, venir représenter sur ce théâtre avec toutes les graces naturelles de la jeunesse, soutenues de la noblesse de leur naissance.

122. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Il n’y a presque point de Tragédie qui ne satisfasse d’abord ces différentes dispositions de notre ame ; & c’est peutêtre en partie par cette raison que l’on voit plusieurs pieces de Théâtre avoir un succès surprenant dans les premieres représentations, tomber bientôt après, & échouer enfin dans l’opinion publique, parce que notre esprit n’étant plus soutenu par la nouveauté & la singularité de l’évenement, remarque bien plus les défauts qui se trouvent, ou dans la conduite de la Piece, ou dans les mœurs, ou dans l’expression. […] Il n’est point de vertus sur le Théatre qui ne soient animées & soutenues par quelque passion ; elles en empruntent le dehors, & pour ainsi dire, le masque, afin de frapper plus fortement notre esprit. […] La déclamation, le geste, le mouvement des Acteurs, augmentent cet enchantement, sur-tout quand ils sont soutenus de ce qu’Aristote appelle les secours ou les instruments de l’imitation, & dont il fait la troisiéme partie de sa division générale ; je veux parler ici de la Musique & de la Décoration qui tendent à la même fin que tout le reste, & qui y tendent presque par les mêmes impressions. […] Elle excite, elle soutient ou elle anime les passions qui affectent l’ame dans la Tragédie, & elle y mêle une plus grande diversité qui sert à délasser & à renouveller l’attention. […] C’est à cette situation que tendent tous nos jugements, & l’espérance d’y parvenir nous en donne un goût & comme une satisfaction anticipée qui nous soutient & qui nous anime dans ceux-mêmes qui coûtent un plus grand effort à notre raison.

123. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

&c. surtout lorsque cela est soutenu de la déclamation, de la présence d’objets séduisants, de la peinture vive & intéressante des passions, qui portent à la tendresse & à la volupté ; Et c’est-là précisément l’état actuel de notre Théâtre… N’en peut-on pas dire ce que Tertullien disoit du Théatre païen ? […] Le concert des Peres si unanime, si précis, leur décision soutenue de tant de preuves, l’importance qu’ils donnent à ce point de morale… Ne permettent pas d’hésiter… La morale des Peres, dit Benoit XIV, est la morale de l’Eglise, & la seule qu’elle avoue. […] Soutenir , dit-il, qu’on peut assister aux Comédies de nos jours, sans se rendre coupable de péché mortel, ce seroit soutenir une proposition indigne d’un simple Chrétien, à plus forte raison d’un Théologien, & se rendre partisan d’une doctrine directement opposée à celle de tous les Théologiens, & s’éloigner d’une vérité établie par la décision des Souverains Pontifes, par les Canons des Conciles généraux & particuliers, par les écrits des Sts Peres, & par la doctrine constante de tous les Théologiens. […] Pour réussir, ou plutôt pour en imposer, il ne s’avisa pas de nier l’infamie, dont elle est couverte, ni l’excommunication, dont les Comédiens de tous les tems ont toujours été l’objet ; mais, forcé d’en convenir, il soutient dans sa consultation, que les Comédiens étant déclarés infames par les loix civiles, l’Eglise ne pouvoit plus justement les punir de la peine de l’excommunication. […] Paul, que ces infamies ne doivent pas être nommées parmi les fidéles… Songez, si vous oserez soutenir à la face du Ciel, des piéces où la vertu & la piété sont toujours en crainte d’être violées… par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces.

124. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Nos Neveux, se fesant une gloire de suivre notre éxemple, soutiendront que les Spectacles ont été imaginés, non pour faire bailler, mais pour éxciter au plaisir.

125. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

N’est-ce pas vous qui, dans les conférences du soir, avez soutenu une controverse d’autant plus pénible que vous défendiez, au moins en apparence, la cause la plus faible, celle de l’incrédulité ; controverse d’autant plus difficile encore, que vous étiez réduit à des questions extrêmement laconiques, et que, par les longs développemens, auxquels se livrait le saint homme chargé de faire entendre la parole de Dieu, vous étiez réduit au silence et obligé de reconnaître qu’il n’avait jamais tort ? […] Desmares, du bon effet que devaient y produire les pièces qui ont un but moral ; vous soutenez que l’autorité en laisse représenter d’autres : c’est à l’autorité à répondre.

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