Le succès couronna ses soins, et dans toute l’étendue de son diocèse une infinité de jeunes personnes renoncèrent aux spectacles. […] Le mal, le danger est dans la pensée intime, qui représente tous les crimes comme des faiblesses presque pardonnables, presque louables, et dont on a soin de doter généreusement le héros ou l’héroïne. […] -C. dans la sainte Communion ; toute votre attention doit être de l’y conserver avec soin comme la source de toutes les grâces nécessaires à votre salut et le gage, sans lequel vous ne pouvez prétendre à la possession du Ciel ; vous devez conserver J. […] Au lieu d’engager vos enfants à fréquenter le spectacle, employez tout ce que vous avez d’autorité pour les en détourner ; ayez soin qu’ils conservent la pureté de la foi et des mœurs, et le Seigneur vous bénira dans vos enfans. […] Grâce à l’infâme répertoire de la scène française, on a eu soin de se mettre au courant de la pièce par la lecture et par l’étude, qu’on en a déjà faite avant la représentation.
Comme il m’est extremement sensible de me voir hors des occasions de vous escrire (car de tous les maux que ie souffre depuis que ie suis en exil, celuy qui m’afflige le plus c’est de ne vous pouvoir entretenir) aussi m’est-il impossible d’exprimer la ioye que ie ressens, quand ie vous puis tesmoigner mes soins, & vous faire auoüer que pour estre separés de corps nous ne le sommes pas d’esprit ; & certes ie m’imagine estre parmy vous autres toutes les fois que ie vous visite de mes lettres. […] On nourrit auec delicatesse les lyõs, les tygres, & les leopards, pour les rendre plus habiles à déchirer les hommes ; & les cruels maistres qui ont le soin de ces animaux, & qui les dressent pour le plaisir des Spectateurs, les animent au carnage par mille artifices, & taschent de les mettre dans le comble d’inhumanité, qui peut-estre leur auoit esté denié par la nature. […] Ils attachent tous leurs soins aux haras ; ils sont rauis quand vn cheual a esté bon coureur, abbatus & tristes quand il s’est monstré pesant. […] Au dessus de nous & plus bas que le Ciel il verra l’air auec ses regions, qui eschauffe & vegete la terre, qui a vn soin particulier de sa nourriture & de ses productions, qui se resserrant luy ouure ses canaux & fait creuer les nüées pour luy donner la pluye quand elle en a de besoin, & qui vne autre fois se dilate, se rarefie, & r’appelle sa premiere serenité pour luy donner le beau-temps, & ne rien oublier de ce qui peut estre à son soulagement.
si, fixé pour toujours, il ne devait plus s’occuper que du soin de plaire à une femme si parfaite ?
On doit étudier avec soin tout ce qui la regarde, il est d’une importance éxtrême de la connaître & de l’approfondir : je fais donc bien de lui consacrer un CHAPITRE ; on verra que je ne laisse rien échapper, autant qu’il m’est possible, de ce qui peut instruire ou mériter l’attention du Lecteur ; j’aime mieux courir les risques de me répéter. […] Que le Poète ait donc grand soin de ne pas s’en écarter un instant, il courrait risque autrement de perdre le fruit de ses peines, & de voir tomber un Ouvrage qui lui aurait coûté beaucoup de tems & de travail.
Il faut avoir soin de n’employer le Duo que lorsque les Personnages sont èxtrêmement animés par la passion qui les agite. […] Que le Musicien ait soin que chacun des Interlocuteurs parlant à son tour, toute la suite du Dialogue ne forme qu’une mélodie, qui sans changer de sujet, ou du moins sans altérer le mouvement, passe dans son progrès d’une partie à l’autre, sans cesser d’être une & sans enjamber.
Je ne quitterai pas, dit-il, mes méchantes habitudes ; mais j’aurai soin de me bien cacher. […] Que si par hasard on la mène à une bonne Prédication, et si elle entend quelque chose qui lui cause des scrupules, le diable a grand soin de les lui ôter promptement de l’esprit. […] » Que si une Damoiselle ainsi élevée vient à se marier, elle est tellement occupée d’elle-même, qu’elle néglige le soin de sa famille et l’éducation de ses enfants. […] Comme il n’y a rien de plus déguisé, de plus caché et de plus impénétrable que l’esprit et le cœur d’une fille ; les parents se garderont bien de mener les leurs en un lieu où elles apprennent tous les tours, toutes les malices que le diable a inventées pour les pouvoir tromper, et ils se souviendront toujours « Que les soins défiants, les verrous et les grilles,Dans l’Ecole des Femmes. […] Et il est vrai aussi que ceux qui ont traduit quelques Comédies de Terence ont pris un grand soin d’en retrancher les endroits qui pouvaient choquer la bienséance et l’honnêteté.
Ainsi sous les auspices et par les soins du Clergé s’introduisit parmi nous un nouveau genre de spectacle qui n’est pas le moins dangereux, et où les Actrices, danseuses, etc. ne sont pas les plus intraitables. […] « Le premier soin du Cardinal (dit le Père le Brun, Histoire du Théâtre, page 299.) […] » Qui ne croirait qu’une pièce pour qui un premier Ministre n’épargna ni soin, ni attention, ni les plus grandes dépenses, ne fut un chef-d’œuvre de l’art, fort supérieur au Cid et à l’Horace ? […] « Cet homme qui avait toutes les affaires du Royaume sur les bras, et toutes celles de l’Europe dans la tête », le lut avec le plus grand soin et l’apostilla de sa main, et le renvoyant, dit qu’« il était bon pour la substance, mais qu’il fallait y jeter quelque poignée de fleurs ». […] Quand il eût vu les premières feuilles, qu’on eut grand soin de lui envoyer, il trouva qu’« on donnait dans une extrémité opposée, qu’on y jetait trop d’ornements et de fleurs ».
Il seroit sans doute plus court, pour justifier le Théâtre, de soutenir que la concupiscence, cette racine envenimée qui étend ses branches par tous les sens, n’est point mauvaise ; qu’il n’y a rien de contraire au Christianisme & aux bonnes mœurs dans le soin qu’on prend pour l’entretenir.
Leur naïveté peint leur candeur ; mais les hommes ont grand soin de ridiculiser cette naïveté. […] Fais cesser ses chagrins ; je laisse à ta sagesse Le soin de le calmer, de bannir sa tristesse. […] Consultez l’histoire, vous y verrez que le catalogue des hommes abominables est beaucoup plus long que celui des femmes : vous y verrez à la vérité, que celui des femmes illustres est un peu plus court que celui des hommes ; mais s’il n’est pas plus long, on doit conclure de la brièveté du premier catalogue par rapport à elles, qu’elles seraient au moins au niveau des hommes dans le second, si les occasions de se distinguer ne leur eussent manqué, et si les hommes n’avaient eu grand soin de les en éloigner. […] S’il y a très peu de femmes qui pensent et parlent comme Cénie et comme Constance, c’est que les hommes qui les environnent ont grand soin de les distraire et de les empêcher de prêter trop attentivement l’oreille à de pareils précepteurs. Vous dites que les « imbéciles Spectateurs vont bonnement apprendre des femmes ce qu’ils ont pris soin de leur dicter »eh : à prendre vos mots à la lettre, on croirait vous entendre dire que tous les Spectateurs ont participé à la composition de l’ouvrage qu’ils vont entendre, et qu’ils sont des imbéciles parce qu’ils vont admirer dans la bouche d’une femme les vers qu’ils ont eu la peine de composer.
Dans des siécles où l’ignorance universelle regardoit comme des phénomènes, de vaines disputes de mots, des querelles puériles sur des systêmes frivoles ; où les maîtres bornoient tous leurs soins à l’étude du latin, & des cathégories. […] Deux objets l’occupent également ; le soin d’attirer les regards, & celui de se procurer des amis & un état.
Voilà les désordres dont les Comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours ; car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité & choses semblables, je ne crois pas que ce comique leur ait fait beaucoup de mal, & l’on peut même assurer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que ces piéces ; parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les peres & meres prennent de s’opposer aux engagemens amoureux de leurs enfans. […] Saint Cyprien disoit autrefois1 que l’idolâtrie est la mere de tous les Spectacles, elle y attire les Chrétiens pour les initier à ses mystéres, sous couleur de divertissemens ; elle glisse son venin dans l’ame par les yeux & par les oreilles qu’elle a soin de chatouiller par le plaisir des représentations théâtrales : est-il en effet, ajoutoit ce saint Pere, un spectacle sans idoles, qui ne soit accompagné de quelque sacrifice, où la Scéne ne soit ensanglantée par la mort d’un Atlhéte.
Ainsi, comme les Prêtres en avaient un soin particulier, qu'ils y étaient présents, et qu'ils les traitaient comme un acte de Religion, les honnêtes femmes, et mêmes les Vestales ne faisaient point de scrupule d'y assister, encore que les premières fussent d'ordinaire dans leur appartement éloigné de la société des hommes, et que les autres fussent engagés dans un état séparé du commerce de la vie civile. […] Aussi les Prêtres et les Magistrats prenaient grand soin que toutes les choses y fussent faites avec la pompe et la majesté de la Religion, jusque làLucia. in Neucris.
Il suffit même, que les objets ne soient plus à la nature pour qu’ils plaisent : & l’art n’a pas plûtôt déployé ses soins sur le moindre, qu’on le croit embelli. […] C’est un plaisir sans doute de surprendre l’art dans la fiction qu’il machine ; les vrais délices sont d’y mettre d’autant plus d’adresse & de subtilité, que sa finesse particuliere & son goût est de s’envelopper avec plus de soin. […] L’intérêt que les Acteurs prennent au succès des Piéces, contribue encore beaucoup à leur applaudissement : n’a-t-on pas vû les plus belles choses étouffées au Théâtre pour l’honneur, comme les plus minces sortir, éclater par ses soins ? […] Comme ce sont des choses de sentiment, & qu’en cette matiere, l’expérience est toujours plus éloquente, que les difinitions les plus heureuses ; on me pardonnera si je lui laisse le soin de vous peindre & de vous développer. […] Il faut éviter avec le même soin & ce ton ridicule de frivolité qui est toujours auprès d’une personne qui pense, sans force ni vertu ; & ce ton dogmatique, imposant, qui ne va jamais sans pesanteur & sans froid.