une aventure amoureuse, où l’intrigue, les obstacles, les moyens, le succès, le dénouement, les sentimens, les discours forment un vrai roman ; une galanterie continuelle, mise artificieusement en action, assaisonnée de chants efféminés, de danses lascives, d’attitudes indécentes, de décorations licencieuses, de passions les plus vives, de crimes applaudis, exécutée par des Actrices immodestes, libertines, dans la parure la plus rafinée, environnées dans les loges de spectatrices enivrées de plaisir, armées des artifices de la plus décidée coquetterie, & dans le parterre de l’irréligion & de la débauche, où la vertu la plus affermie se perd dans une forêt de pieges, où la séduction est au comble par le plaisir le plus exquis & la pompe la plus éblouissante.
Cette habitude de soumettre à leurs passions les gens qu’on nous fait aimer, altère & change tellement nos jugemens sur les choses louables, que nous nous accoutumons à honorer la foiblesse d’ame sous le nom de sensibilité, & à traiter d’hommes durs & sans sentimens ceux en qui la sévérité du devoir l’emporte, en toute occasion, sur les affections naturelles.
Dans lesquelles on prouve que les Spectacles sont contraires à la Religion Catholique, selon les Canons et les sentimens des PP. de l’Eglise, Avignon, chez les libraires associés, 1762, p. 210-223. […] Dans lesquelles on prouve que les Spectacles sont contraires à la Religion Catholique, selon les Canons et les sentimens des PP. de l’Eglise, Avignon, chez les libraires associés, 1762, 223 p. (1 f.). […] Jean-Jacques Rousseau à M. d’Alembert… sur son article « Genève » dans le VII volume de l’« Encyclopédie » et principalement sur ses sentimens touchant les spectacles, Genève, Emanuel Du Villard fils, 1759, in-8º, VIII-160 p. […] Le 2e texte existe en édition séparée, même date, même éditeur : Réfutation des sentimens relachés d’un nouveau théologien touchant la comédie par l’abbé L.
Ne corrompent-ils pas les mœurs par tant de mauvais sentimens qu’ils inspirent, si contraires aux maximes de l’Evangile ?
Son grand crédit auprès de Venus & d’Uranie, forme un portrait plus vrai qu’honorable, des sentimens & des mœurs du poëte.
On doit ces métamorphoses au théatre, où il est ordinaire d’en prendre mutuellement les habits, la parure, les mœurs, les sentimens, les manieres, les foiblesses & les vices, comme le rouge & les rubans, ce que si communement on emprunte de lui dans le monde.
Le Roi, qui admiroit tous les pas de la Comtesse, car alors on disoit comme aujourd’hui, Tous vos pas sont des sentimens, tous vos pas sont des graces, le Roi, avec l’empressement & la frivolité d’un amant, court le ramasser, & l’arbore à la boutonniere de son habit comme un monument de victoire, & le plus précieux des ornemens royaux.
Le son & la lumière se répandent & s’éloignent dans un instant, & ne consomment aucune matière ; les odeurs ne se répandent que lentement, & durent long-temps, les saveurs ne se font sentir qu’en s’appliquant au palais, & la sensation bonne ou mauvaise qu’elles excitent cet ébranlement des nerfs qu’elles picotent ne s’affoiblit que peu à peu, & se mêle avec celle qui la suit ; ce ne sont point comme dans le son ces cours d’archets, ces sentimens momentanés & précis qui se succèdent pour la mélodie, ou se réunissent pour l’harmonie, comment suivre la rapidité des sons, former des croches, battre la mesure dans le goût & l’odorat ?
Au reste ces idées cent fois ressassées, de Mémoires & Lettres Persanes, Juives, Chinoises, Cabalistiques, Péruviennes, Espion Turc, &c. où sous le nom, les mœurs, les sentimens, les usages d’un étranger, on fait la satyre des nôtres, & on veut faire passer les folies, les horreurs de l’impiété & de la débauche, sous un masque qui la déguise, n’ont plus de sel aujourd’hui, & n’en imposent à personne.
Par quel affreux revers la Musique, ce présent des Dieux accordé aux hommes pour écarter le triste souvenir de leurs maux, en leur inspirant & la tendresse & la gaîté, est-elle employée de nos jours à leur faire naître à chaque instant des sentimens de fureur & de rage, en rendant ineffaçables en eux le souvenir d’une injure ? […] Au moins est-il certain que nos Cités qui gémissent sous la tyrannie de nos fêtes prophanes, deviendront alors le séjour des plaisirs honnêtes… & que les étrangers ne seront plus surpris de voir que dans un Royaume où l’on fait profession de la morale évangelique, & où l’on se pique de finesse de tact & de délicatesse de sentimens, on permette des spectacles indécens & irréguliers, des farces grossières & sans esprit, aussi contraires au bon goût qu’aux bonnes mœurs.
Mais que dans l’essor de la première jeunesse, dans la crise du développement des qualités qui font le Chrétien et le citoyen, un enfant soit arraché à ses foyers paternels pour passer sous la puissance d’une troupe errante, pour faire avec le sacrifice de sa patrie celui de ses mœurs et de son honneur ; c’est un vol réel fait à l’Etat, c’est un crime de lèse-société humaine, aussi odieux en lui-même, qu’effrayant pour la contagion de l’exemple… Si dans une république où l’esprit d’intérêt étouffe les sentimens de la nature, où l’on vend et achète les hommes comme les ballots de toiles d’Inde, où la valeur n’est comptée pour rien, où le plus actif guerrier est moins considéré que le banquier le plus indolent, la législation ne s’occupe point d’un abus de cette espèce, c’est dans la nature même de son gouvernement et dans le génie de ses peuples, qu’elle trouvera les raisons de son indifférence.
Non, c’est un Payen, & un libertin à qui la lumiere de la raison a inspiré des sentimens si justes.
sans doute ; ridicule des sentimens, des démarches, de la passion, de l’affectation, du train, de la disarrerie, des ornemens, de la jalousie, du mépris des autres, de l’amour de soi-même.