Nos Rois, Henri II, en 1547, Charles IX, en 1571.
« Le remède y plaît moins que ne fait le poison. » Telle est la corruption du cœur de l'homme, mais telle est aussi celle du Poète, qui après avoir répandu son venin dans tout un ouvrage d'une manière agréable, délicate et conforme à la nature, et au tempérament, croit en être quitte pour faire faire quelque discours moral par un vieux Roi représenté, pour l'ordinaire, par un fort méchant Comédien, dont le rôle est désagréable, dont les vers sont secs et languissants, quelquefois même mauvais,: mais tout du moins négligés, parce que c'est dans ces endroits qu'il se délasse des efforts d'esprit qu'il vient de faire en traitant les passions: y a-t-il personne qui ne songe plutôt à se récréer en voyant jouer Cinna, sur toutes les choses tendres et passionnées qu'il dit à Emilie, et sur toutes celles qu'elle lui répond, que sur la Clémence d'Auguste, à laquelle on pense peu, et dont aucun des spectateurs n'a jamais songé à faire l'éloge en sortant de la Comédie.
Les plus pieux en effet en sont assez détournés par les principes du Christianisme ; et du temps du Louis XIV, ceux qui voulaient faire leur Cour, l’eussent faite assez mal en allant à la Comédie, où ce Roi n’allait plus depuis plusieurs années.
Un Roi, un Hèros, une Princesse, peuvent bien se promener gravement & réfléchir un instant, avant d’instruire ceux qui les écoutent des passions qui les agitent ; mais un Laboureur, un Artisan, une Paysanne, ne mettent point tant d’apprêts dans leurs actions ; ils disent tout de suite ce qui leur vient dans l’idée.
On faisoit tout à coup cesser une Piéce pour voir passer Escadrons, Bataillons, Rois enchaînés, Chars, Chariots, Vaisseaux, Villes d’yvoires portées en triomphe, un Chameau, un Leopard.
Caussin, Confesseur du Roi, qui voulait s’en mêler.
Quant à la passion de Thoas pour la Prêtresse ; si elle est extrême et même extravagante, ce Roi en est puni par sa mort, et par conséquent le Spectateur est instruit, loin d’être séduit ou corrompu.
Le bandeau des Rois tout trempé de leurs larmes.
Je crois que le Peintre amoureux de son modèle ; le Roi & le Fermier, Tome-Jones, soutiendraient un parallèle avec la Serva-Padronna, la Dona superba, &c.
I l faut supposer icy une chose commune à toutes sortes de Ieux, que les Rois dans le commencement & depuis les Consuls, les Dictateurs, Preteurs, & enfin les Ædiles prenoient le soin de preparer les lieux où ils avoient resolu de celebrer quelque Feste, ou de faire quelque réjoüissance, & d’y inviter ensuite & le Senat & le Peuple en cette maniere.
La Grèce libre put voir avec satisfaction la fabuleuse histoire des familles de ses Rois qui s’étaient entredétruites, lorsqu’on représentait les Œdipe, les Agamemnon, les Atrée, les Eriphile : mais avec quels transports n’admira-t-elle pas, dans les Perses d’Eschyle, les Héros auxquels elle devait sa liberté ?
Vous reconnoissez sans doute un Dieu pour vôtre Souverain ; vous ne doutez point que la majesté des Rois ne soit un rayon & une dépendence de cette souveraineté infinie de qui le neant mesme reçoit, respecte, & accomplit les ordres. […] Considerez ce que vous devez au souverain des Rois qui vous a honorez d’une partie de son autorité, afin que vous en usiez pour sa défense, pour sa sureté, pour le bien de son peuple.
« Quia tunc daretur ratio sufficiens peccatis aliorum sic remotè cooperandi et cuidem periculo se exponendi. » C’est d’après cela, ajoute-t-on, qu’il est permis d’aller aux spectacles non obscènes, aux femmes mariées, pour ne pas déplaire à leurs maris qui exigent d’elles cette complaisance ; aux domestiques, pour servir leurs maîtres ou leurs maîtresses ; aux enfants, sur l’ordre de leurs parents ; aux magistrats et aux gens de police, pour le maintien du bon ordre ; aux rois et aux princes, afin de se concilier l’affection de leurs sujets ; aux hommes de cour, qui sont obligés d’accompagner le prince, etc., pourvu que toutes ces personnes aient une intention pure et ne consentent à aucune délectation charnelle.