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74. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les cérémonies de la Religion, la richesse des Temples, les ornemens sacerdotaux font un tableau de la Divinité & de ses mystères, instruisent, touchent, augmentent le respect, animent la dévotion, la piété s’en sert utilement. […] Les états ne doivent pas être confondus, & la charité ne veut pas qu’on se rende désagréable dans la société ; ainsi on se concilie le respect, parce qu’ils imposent, & l’amitié parce qu’ils plaisent. […] Magdelaine négligée, échevelée va se jeter aux pieds du Seigneur, les baise avec respect, les arrose de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, y répand un parfum précieux : les effets ne sont pas moins différens, dans Esther ils sont légitimes ; Assuerus épris de ses charmes étoit son mari. […] On traduit communément ces paroles, point d’acceptation de personne, n’agissez point par respect humain ; que la présence d’un homme puissant ne vous impose point, ne vous fasse pas changer de visage, & Fagnan applique ces paroles au fard, espèce de masque qui forme un second visage sur votre visage ; c’est un mensonge contre votre ame, faciem adversùs faciem .

75. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

elle dit qu’une fille ne saurait porter trop loin le respect envers son père, et que la désobéissance entraîne après soi le scandale et le désordre. Iacynte dans L’Astrologue Joué ne connaît point cette maxime de Pinacium : jugeons par son langage de ses sentiments de respect pour son père. […] Horace dit encore, que le Chœur doit naître de la matière du Poème, et appuyer le dessein de chaque Acte ; qu’il doit se déclarer le défenseur de la vertu, et du respect dû à la Religion. […] Sa méthode pour garder les bienséances, pour rendre à chaque condition les respects qui lui sont proportionnés, et pour s’insinuer dans la faveur des Grands, est toute admirable !

76. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Le respect qu’on avait alors pour ceux qui venaient de visiter les lieux saints, ne faisait rien espérer que d’édifiant, et le Cardinal Lemoine crut faire une bonne œuvre en fixant à Paris de telles personnes par une Confrérie qu’il établit dans l’Hôtel de Bourgogne. […] Les licences qu’ils ont accoutumé de se donner, sont incompatibles avec le respect, l’exactitude et la pureté qu’elle exige. […] Et le Père Thomassin rapportant cet endroit de Photius au troisième Tome des Dogmes, dit avec son élévation ordinaire, que chaque fragment de l’Eucharistie demande nos adorations, parce qu’il contient Jésus-Christ tout entier, chaque partie de l’Ecriture exige aussi nos respects et nos hommages, parce que chaque parole est vérité, et que chaque vérité est comme animée et revêtue d’une Majesté toute divine. […] Et dans la quatrième Homélie sur le Lévitique, il tire de ce même rapport, qu’il faut conserver pour les Ecritures tout au moins le même respect qu’on avait pour l’Agneau Pascal, puisqu’elles sont au même rang que la chair de Jésus-Christ, dont l’Agneau n’était que la figure.

77. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Que n’ai-je plutôt vu dans monsieur D’Alzan, l’époux de celle à qui tout mon respect est dû.… de celle qui me permet de l’aimer ; qui, par son courage, va réparer toutes mes fautes !

78. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Après avoir purgé la doctrine de Saint Thomas des excès dot on la chargeait, à la fin il faut avouer avec le respect qui est dû à un si grand homme, qu’il semble s’être un peu éloigné, je ne dirai pas des sentiments dans le fond, mais plutôt des expressions des anciens pères sur le sujet des divertissements.

79. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Les Français furent heureux tant qu’ils furent unis, tant qu’ils eurent du respect pour la religion et les lois, tant qu’ils aimèrent leur Dieu et leur roi ; mais, dès que les théâtres retentirent des maximes impies et libertines, leur bonheur disparut avec leurs vertus.

80. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les mêmes raisons doivent les bannir de la scène, non-seulement par l’indécence d’exposer à des yeux malins & profanes un état spécialement consacré par la religion, ce qui lui fait perdre tout le respect qui lui est dû, & a fait porter les ordonnances les plus sévères pour interdire ces jeux sacrilèges, mais encore parce que de tels rôles ne peuvent faire de bonnes pieces, ni produire de bons effets. […] Les verges étoient la punition de la négligence à conserver le feu sacré, & par respect pour la Prêtresse coupable, c’étoit au grand Prêtre à la frapper. […] le respect le plus profond pour la Divinité n’est-il pas le premier, le plus essentiel de tous les devoirs ?

81. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Les philosophes affectent la modération, l’impartialité, la douceur, le respect pour les souverain. […]         Sous son dais, d’un respect extrême, Il faut à pas comptés affubler gravement.

82. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Le seul respect qu’ils portent à l’Antiquité, qui les a condamnés, les retiendrait en ce devoir ; s’ils n’avaient la raison, l’exemple, les commandements de la primitive Eglise, les autorités des SS. […] Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes.

83. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

LE goût des arts, l’honneur de ma patrie, l’amour du genre humain, un respect inviolable pour la vérité, voilà les motifs qui m’engagent à publier mes réflexions sur l’art du Théâtre. […] Qu’il faut être juste dans l’emploi des richesses ; qu’il ne les faut pas dérober à la societé ; que les enfans y ont une part légitime ; qu’en se concentrant, qu’en ensevelissant, pour ainsi dire, son ame dans son trésor, on se rend méprisable aux yeux même de ses enfans, auxquels on ne devroit inspirer que des sentimens de vénération & d’amour ; que ce n’est pas assez d’avoir contribué en machine aveugle à leur existence, pour exiger leur respect, il faut s’en rendre digne par ses vertus. […] L’humanité doit de tendres égards aux vieillards qui radotent, parce qu’ils sont hommes ; mais ses respects sont réservés pour cette vieillesse vénérable qui a augmenté ses lumieres naturelles par le flambeau de l’expérience, qui longtems exposée aux assauts des passions, a connu la nature des forces que la raison peut opposer à leur fougue trop impetueuse ; qui par la pratique constante des vertus, sçait allier l’indulgence à la séverité, & connoît enfin par elle-même que la modération est la fin la plus sublime où puisse atteindre la sagesse humaine. […] On n’apprend point à la Comedie à manquer de respect aux vieillards ; mais seulement à ne pas donner à leurs opinions un consentement sans examen. […] Ce Vaudeville est dangereux pour la jeunesse qu’il accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser.

84. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

b Je prendrai, Madame, la liberté d’appeler de votre critique, quelque respect que j’aie d’ailleurs pour vos sentiments ; mais ce sera en la manière qu’on appelle quelquefois des sentences qu’on ne trouve pas assez rigoureuses.

85. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

    Moliere en offre un grand exemple ; L’auguste image de ses traits, Inspire à l’œil qui le contemple, De la tendresse & du respect. […] Tous nos poëtes comiques ont eu pour elles le respect, (le foible, le vice de la Nation ;) on le prouve par l’exemple de Moliere, Regnard, Dufreni, Destouches, & de tous en un mot ; ils ont ; sans exception, respecté (flatté, idolâtré) le sexe ; il n’ont mis sur la scéne que des défauts legers, qu’elles-mêmes condamnent, ou s’ils en ont mis de considérables, ils les ont excusés ; témoins l’Ecole des Femmes, George-Dandin ; mais ils ont toujours loué, exagéré, adoré, leur beauté, prêché leur liberté, leur indépendance, dévoué au ridicule les peres, les maris, les tuteurs difficiles, pouvoient ils manquer d’obtenir leurs suffrages ? […] Le foible pour le sexe est à Paris plus général, plus vif qu’ailleurs, il est délayé dans des complimens & des airs de respect, qui sont le style de la France. […] On ne trouve plus dans la Société cette politesse, ce respect pour le sexe, cette délicatesse Française qui annoblissoit l’amour, & faisoit naître, du besoin des sens, la noble émulation de la vertu ; tout se reduit à payer cher des courtisannes, qui font grâce à nos merveilleux de l’honnête, qui formeroient avec elles un contraste incommode ; elles le debarrassent lestement de leur santé, de leur argent, de leur conscience ; ils font leurs dupes, & le savent bien ; mais qu’importe ?

86. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

C’est par elle qu’attaquant dans le fond des cœurs le respect qu’on doit à la vertu, il éteint enfin l’amour qu’on lui porte. […] Les Anciens avaient en général un très grand respect pour les femmes21 ; mais ils marquaient ce respect en s’abstenant de les exposer au jugement du public, et croyaient honorer leur modestie, en se taisant sur leurs autres vertus. […] Voilà sous quel honorable aspect on montre la vieillesse au Théâtre, voilà quel respect on inspire pour elle aux jeunes gens. […] Ces grands tableaux l’instruisaient sans cesse, et il ne pouvait se défendre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°. […] Ils ne seront point, comme ailleurs, tenus en respect par les grands dont ils recherchent la bienveillance et dont ils craignent la disgrâce.

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