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96. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

La Comédie, au contraire, pour être utile, & même pour n’être pas dangereuse, dans le siècle de l’esprit & du rafinement des voluptés, a bien une autre tâche à remplir. […] peut-être un jour, la honte de ta famille, l’opprobre de ta Patrie… Va vivre, va remplir tes devoirs : après, reviens, si tu le veux, rire aux dépens de tes égaux. […] je n’ignore pas que les hommes de cette classe, loin de chercher à tuer le temps, voudraient le doubler, & sauraient en remplir utilement l’étendue. […] Madame Des Tianges a du moins rempli l’à-peu-près ; & le Théâtre n’aura plus que les inconvéniens inséparables de toute institution humaine. […] Et peut-on nous donner des images matérielles des principes généraux, qui remplissent tout, que l’on sent, mais qu’on ne voit nulle part ?

97. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Un Drame qui n’est rempli que d’amour, (& c’est la Pastorale,) n’attire qu’une légère attention. […] On est révolté lorsqu’on fait chanter à un Berger un air à prétention, rempli de roulades.

98. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

L’on a bien raison de dire, que le Français est rempli d’inconséquences, de contradictions, & qu’il serait fort difficile de peindre ses goûts & ses caprices : il ne veut que des Drames où l’esprit pétille à chaque instant ; à peine daigne-t-il faire grace à ceux qui ont beaucoup d’intrigue & peu de phrases joliment tournées ; & cependant il aime, il adore quelques Poèmes du Théâtre moderne, dont le stile a tant de rapport avec les personnages qu’on y voit agir. […] Comment se représenter un cœur rempli d’épines ? […] S’il est possible d’y rencontrer des fautes, il est clair que notre Opéra peut bien quelquefois être éxcusable d’en être rempli.

99. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

C’est se moquer étrangement que de soutenir qu’il est nécessaire, pour se délasser et se distraire, d’assister à un spectacle de trois heures et de se remplir l’esprit d’extravagances ; ceux qui sentent de semblables besoins doivent considérer cette disposition, non comme l’effet d’une faiblesse naturelle, mais comme un vice de l’habitude, qu’il est instant de corriger en y appliquant le remède d’une occupation sérieuse. […] Je ne vous demanderai pas si vous pouvez accomplir tous ces devoirs parfaitement et sans distractions (car, qui jamais peut atteindre à une telle perfection), mais si vous pouvez les remplir avec le même degré de gravité, dire vos prières avec la même ferveur, et vous détacher du monde avec autant d’abnégation qu’en aucun autre moment ; enfin, je vous demanderai si vous pouvez vous endormir avec la conscience d’avoir évité, durant la soirée qui vient de s’écouler, cette tentation que, le matin même, vous avez conjuré le Seigneur d’éloigner de vous. […] Elles suffiront pour remplir nos cœurs, pour occuper notre temps, et ne laisseront, au-dedans de nous, aucun besoin de ces plaisirs frivoles et funestes.

100. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Le détail des obscénités grecques ne finit point dans les livres de Pausanias, & les obscénités romaines remplissent dix ou douze volumes de l’antiquité des tems du P. […] De cet horrible mariage naquit Paphus, Roi de Paphos, Isle célebre pour son lieu de prostitution, qu’on appelloit Temple de Venus, & après Paphus une longue suite de débauchés, dont les avantures remplissent nos théatres. […] Donnons à Venus une jupe pour remplir toute justice, & changeons son nom qui est un peu d’écrié ; nous l’appellerons la Sagesse. […] Si le huitiéme siecle eût été philosophe, Mainbourg n’eût pas rempli deux volumes de ce ridicules différentes folies d’attaquer les images fanatiques, de les défendre. […] Sans pudeur & sans crainte ils remplissent leurs maisons jusqu’aux plafonds de peintures obscénes, omni pudore abjecto, turpes depingunt dœmonum titillationes etiam tabellis sublimè appensis.

101. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Le Poète Dramatique se remplirait d’un nouveau feu, en contemplant d’un coup d’œil les difficultés qu’il doit vaincre dans tout ce que peut embrasser son génie ; il s’animerait d’un noble enthousiasme, en découvrant d’un seul regard les nombreuses routes qui le conduisent à l’immortalité.

102. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Les Personnages ordinaires des Parades d’aujourd’hui, sont le bon-homme Cassandre, Père, Tuteur, ou Amant suranné d’Isabelle ; le vrai caractère de la charmante Isabelle, est d’être également faible, fausse & précieuse (une vraie Servante de Cabaret) : celui du beau Léandre son Amant, est d’allier le ton grivois d’un Soldat, à la fatuité d’un petit-maître manqué : un Pierrot, quelquefois un Arlequin, & un Moucheur de chandelle, achèvent de remplir tous les Rôles de la Parade, dont le vrai ton est toujours le plus bas-comique.

103. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

Je dis bien davantage, si un Evêque veut remplir son ministère, répondre au rang qu’il tient dans l’Eglise, et s’acquitter dignement de sa charge ; il est dans l’obligation d’user souvent de la puissance que Dieu lui donne pour faire des nouveaux règlements.

104. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Sully n’aurait pas manqué de dire : « Je vois que les travaux des Genevois cessant d’être leurs amusements, aussitôt qu’ils auront un Bal public, […] il y aura chaque jour un temps réel de perdu pour ceux qui assisteront à ce Bal ; et l’on ne se remettra pas à l’ouvrage, l’esprit rempli de ce qu’on aura vu, ou de ce qu’on aura fait : on en parlera, ou l’on y songera. […] Un ivrogne est ordinairement brutal, imbécile, opiniâtre, hébété, mauvais Mari, mauvais Père, négligent, paresseux, très peu propre à remplir les devoirs de l’hymen, et cette cordialité apparente que vous préconisez tant, n’est qu’une indiscrétion accidentelle, dont il se repent ordinairement le lendemain de sa débauche.

105. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

On sort du spectacle le cœur si rempli des douceurs d’amour, & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs & les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le théatre. […] Un Ecrivain pour lui répondre a rempli plusieurs Mercures de l’éloge, des graces, des talens, & sur-tout de l’héroïque chasteté des actrices. […] Nougaret, la vue des actrices, les femmes qui remplissent les loges, tout porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des drames dont l’intrigue agréable & galante, le style léger & délicat nous invitent à nous livrer à cette passion.

106. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Les Italiens qui sont les premiers Comédiens du monde, n’en remplissent-ils pas leurs pièces ? […] « Quels effets peuvent produire ces expressions accompagnées d’une représentation réelle ; que de corrompre l’imagination, de remplir la mémoire, et se répandre après dans l’entendement, dans la volonté, et ensuite dans les mœurs ? […] Cependant combien y a-t-il de pères et de mères qui souffrent sans scrupule que leurs enfants se remplissent l’esprit et la mémoire de ces Chansons, qu’ils les chantent en leur présence et avec plaisir ; de sorte qu’en les répétant librement, ils s’accoutument insensiblement à perdre la honte et la pudeur, qui les ferait rougir dans un âge plus avancé de les entendre, si on ne les avait accoutumés de bonne heure à ce langage corrompu.

107. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Un petit Drame sans musique, rempli de couplets sur des airs connus, s’appelle Opéra-Comique.

108. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

En effet, des prêtres, au mépris de la discipline ecclésiastique, non seulement assistaient aux spectacles mondains donnés par les confrères de la passion, qui, après leurs comédies saintes, mettaient toujours quelques farces profanes, mais encore ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations.

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