Les paroles de Ménandre étaient bien mieux reçues, et d’un plus grand poids chez les Païens, que n’eussent été celles des Prophètes, qu’ils ne connaissaient pas ; et Molière est un Docteur plus respecté au théâtre que S.
Un objet nouveau trouve aussi une application toute neuve pour le recevoir à peu près comme le changement de mets réveille en nous un nouvel appetit. […] Je comparerois volontiers cette espece de prestige que l’une & l’autre exercent sur nous, à l’artifice des Lunettes d’approche qui efface la distance des objets, & qui me met en état d’en recevoir une impression si vive & si distincte, que comme c’est par cette distinction & cette vivacité que je juge de leur proximité, je crois voir la Lune au bout du Télescope au travers duquel je l’apperçois ; il ne fait que la placer à la portée de mes yeux, & après cela c’est la Lune même que j’observe, c’est sa lumiere qui agit sur moi, & quelquefois si fortement que j’en suis ébloui. […] Corneille vouloit que l’on eût l’indulgence pour les Poëtes Tragiques, d’admettre un lieu théatral, où, sans blesser la regle de l’unité, on voulût bien supposer que tous les événements de la piece auroient pû se passer avec vrai-semblance ; mais si son idée a quelque chose de bisarre, il ne l’est point de penser que la plûpart des hommes ont une imagination disposée à recevoir toutes les fictions & les suppositions du Poëte, où chacune se place, & où l’apparence fait presque la même impression que la vérité. […] Il ne se regarde à l’égard de ces notions que comme la toile qui reçoit l’impression des différentes couleurs ; mais pour les autres, il croit être le pinceau, ou plutôt le Peintre qui les distribue : & en effet, plus un esprit a d’étendue & de pénétration, plus il découvre de ces rapports ; & comme rien n’en fait connoître un plus grand nombre que l’Imitation, il n’est pas surprenant qu’il prenne un plaisir singulier à juger des Ouvrages qu’elle produit.
Quatrièmement, le peu d’éducation qu’une bonne partie des gens de Théâtre ont reçue. […] J’ôte encore à une quantité de gens l’envie de se faire Comédien malgré Minerve, puisque je propose de n’en recevoir aucun qui n’ait reçu une éducation telle que cette profession l’exige, et qui n’ait fait une épreuve rigoureuse de ses talents, avant que la Direction lui accorde une place dans quelque Troupe que ce soit. […] Il est bien difficile de détruire une opinion universellement reçue comme un sentiment de vertu ; opinion si enracinée qu’on rougirait de ne pas la suivre, quoiqu’on en sente toute l’absurdité.
Il est donc faux que la Comédie, pour être goûtée par un Peuple, doive fomenter ses penchans vicieux ou servir des passions desordonnées, comme la haîne contre telle & telle Nation : une Pièce, qui, même en temps de guerre, dirait de grossières injures à nos ennemis, serait fort mal reçue en France. […] D’Alembert & vous ; vous aviez raison : mais il falait conseiller de recevoir la Comédie sans les Comédiens, & de vos Concitoyens, vous former d’estimables Acteurs ; dans peu la République aurait eu des Auteurs qui vous eussent créé un genre nouveau, & propre pour elle ; vous auriez sans doute vous-même avantageusement ouvert la carrière. […] De pompeuses Cérémonies succédèrent à la bénédiction affectueuse du Père-de-famille : au lieu du paisible festin du soir, dont les prémices, quoique consacrées à la Divinité, n’en étaient pas moins distribuées à la famille, il fallut des sacrifices somptueux ; dont l’Oblateur recevait à peine une petite partie : le reste passait soit au Théocrate au nom de Dieu, soit aux Prêtres comme un droit sur toutes les choses saintes. […] quel frissonnement à ces cris aigus d’un malheureux qui reçoit le coup mortel ! […] Ajoutez que Faydit, qui attaquait les mœurs des Prêtres, avait enlevé d’un Monastère une Fille de qualité, l’avait épousée, & que son mérite personnel le fesait bien recevoir par-tout.
C’est aux pieds de ces saints autels qu’ils recevaient la consécration de leur apostolat ; c’est de ce temple auguste qu’ils partaient, comme ces nuées dont parle Isaïe, pour aller porter la lumière aux peuples de l’aurore. […] Sainte église de Siam, vénérable portion de la famille catholique qui remplit l’univers, reçois ici l’effusion de nos cœurs ; reçois les vœux de l’église de France qui t’engendra à Jésus-Christ, et qui de loin t’embrasse et te salue. […] Ceux qui ont quelque teinture de l’histoire, savent ce qu’occasionna de trouble au théâtre d’Athènes, une seule maxime hasardée contre les dogmes reçus dans l’état, qu’une pièce subitement interrompue n’y put être continuée avant que l’auteur en personne ne se fût justifié sur la scène. […] « Les principes de corruption reçoivent une nouvelle force des spectacles publics, où les pères et mères ont l’imprudence de s’empresser de conduire leurs enfants de l’un et l’autre sexe. […] « Ils y faisaient de même recevoir leurs enfants, et les y conduisaient avec une pompe qui se ressentait de la magnificence de leur triomphe.
.° L’Eglise y fait renoncer en recevant le baptême, & des qu’ils l’avoient reçu, tous les chrétiens s’en abstenoient. […] La fille du village dont la sagesse, la modestie, la bonne conduite, le bon caractere, ont merité les suffrages du Curé & des principaux habitans, reçoit pour prix de ses bonnes mœurs une rose, de la main du Seigneur, au milieu des applaudissemens de toute la Paroisse. […] Elle souffre les privautés de Colin, en reçoit des baisers, & bien loin de s’en défendre, elle lui prend la main, la lui fait mettre sur son cœur : Ah , lui dit-il, comme il bat vîte !
Il faut que ces allégories, ces allusions ne puissent être senties, que par le petit nombre d’hommes extrêmement au courant, de sorte que la leçon est rarement reçue par ceux pour qui elle est faite. […] Le théatre doit être un moyen du gouvernement, pour faire recevoir au peuple les impressions qu’il doit prendre24. […] Mais quand la liberté du théâtre sera admise, toutes ces querelles entre les différens spectacles, entre les acteurs, entre les auteurs et les comédiens, cesseront, les comédiens seront alors, avec justice, les maîtres de recevoir une piece comme on sera maître de la leur donner.
Ainsi, par exemple, ces représentations profanes, ces spectacles où assistent tant de mondains oisifs et voluptueux, ces assemblées publiques et de pur plaisir, où sont reçus tous ceux qu’y amene soit l’envie de paroître, soit l’envie de voir ; en deux mots, pour me faire toujours mieux entendre, comédies et bals, sont-ce des divertissements permis ou défendus ? […] Parce qu’il faudroit diminuer de son jeu, si l’on vouloit compter exactement avec des domestiques et les satisfaire, on reçoit leurs services, on les exige à la rigueur, et du reste on ne veut point entendre parler de récompenses ; c’est une matiere sur laquelle il ne leur est pas permis de s’expliquer, et un discours dont on se tient offensé ; des paroles, on leur en donnera libéralement ; des promesses, on leur en fera tant qu’ils en demanderont ; ils ne perdront rien dans l’avenir, mais à condition qu’ils perdront tout dans le présent, et que cet avenir à force de le prolonger ne viendra jamais : les affaires ne permettent pas encore de penser à eux, et cependant elles permettent de jouer. […] par le pain que devroient recevoir de vous ceux que la famine dévore.
Il reçoit Ænée avec beaucoup de tendresse et de magnificence ; il l’instruit sur des points très importants à son dessein, et lui fait à son départ un riche présent. […] Cette Prêtresse retire chez elle deux femmes sauvées d’un naufrage et reçoit de grands éloges au sujet de son amour pour l’hospitalité. […] l’autorité que l’on reçoit de Jésus-Christ pour la défense de son nom, est-elle inférieure à celle que prêtent les Rois de la terre pour le soutien de leurs intérêts ; Les Royaumes de ce monde sont-ils de plus grande importance que le Royaume du Ciel ?
Il répond que les choses dont l’acquisition est un crime, comme le vol, la rapine, l’usure, on doit les restituer, non pas en payer la dixme ; mais que celles qui ont été acquises par un autre péché, comme celles que gagnent les Courtisannes ou les Histrions, on n’est pas tenu de les rendre, & l’on doit en payer la dixme ; mais que l’Eglise ne doit pas les recevoir, pour ne pas paroître participer à leur péché, à moins qu’ils ne soient convertis : Quæ turpi causâ acquiruntur, sicut meretricio vel histrionatu. […] Thomas eût quelque indulgence pour des spectacles qu’il n’avoit jamais vus, puisqu’il étoit entré en religion dès l’enfance, & qu’ayant reçu du ciel un don singulier de chasteté, il n’en connut pas le péril par lui-même.
Cette évaluation ne paraîtra pas exagérée, si indépendamment de plus de trente millions par an, payés par le gouvernement, on met en ligne de compte tout ce que les évêques et les prêtres dans les départements, reçoivent des communes et des particuliers, pour leurs établissements et pour l’administration des sacrements, sans compter les donations testamentaires qui se multiplient progressivement toutes les années. […] ce fut de son plein gré, sans y bien réfléchir, qu’il se constitua si imprudemment prisonnier, et qu’il présenta ses mains pour recevoir des chaînes de ceux-là mêmes qu’il avait offensés.
Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes. […] C'est un style reçu, ce sont des beautés de genre, c'est le rôle des Acteurs, c'est tout ce que l'on voudra.
Les mœurs de la Capitale reçoivent l’impression des Grands.