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60. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

b Je prendrai, Madame, la liberté d’appeler de votre critique, quelque respect que j’aie d’ailleurs pour vos sentiments ; mais ce sera en la manière qu’on appelle quelquefois des sentences qu’on ne trouve pas assez rigoureuses. […] Je sais qu’on pourra me demander avec raison pourquoi je ne les faisais pas plutôt, et je n’ai rien à répondre, sinon que ces écrits n’ayant jamais été faits pour être imprimés, on en prit le dessein à la hâte par les raisons que l’on a marquées ; et qu’étant fort occupé à d’autres choses, je me contentai de les relire fort légèrement, en m’appliquant particulièrement aux choses. […] Ainsi je n’hésite pas à prendre le parti du retranchement, et je ne vous ai marqué les raisons de ceux qui n’étaient pas si contraires à ces deux vers, que parce que vous témoignez dans votre lettre quelque désir de savoir ce que l’on en pouvait dire. […] Car je suis si extraordinairement paresseux en ces sortes de choses, que bien loin de vouloir soutenir un endroit judicieusement repris comme celui-là, j’abandonnerai tout le livre à la plus injuste censure, plutôt que de prendre de la peine à le défendre.

61. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes. […] L’Auteur de la lettre nous auroit obligées, s’il eut pris la peine de nous dire, si les personnes, tels qu’ils soient, qui ont cet heureux charactére, pecheroient, quand ils useroient moderément ce divertissement.

62. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Si, malgré ce petit ouvrage, que l’on peut regarder, ainsi que tous ceux qui l’ont précédé, comme une nouvelle promulgation de la loi qui les condamne, comme un nouvel anathème et une nouvelle malédiction lancée contre eux, les loges et le parterre continuent à regorger de spectateurs, toujours est-il vrai que les principes qui y sont développés engageront quelques personnes à abandonner la résolution qu’elles avaient formée d’y aller, feront prendre à quelques autres la résolution de ne jamais y aller, en en éloigneront d’autres encore qui avaient contracté l’habitude d’y aller. […] Quand même nous ne parviendrions à arracher qu’une seule âme à un scandale si redoutable, nous aurions la consolation de ne pas avoir inutilement pris en main les foudres dont Jésus-Christ arme ses ministres, et nous nous croirions trop bien récompensés de nos efforts et de nos peines. […] [NDE] Dans la version utilisée, il manquait les pages 3 à 5, qui ont donc été prises dans une version d’un format différent.

63. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

L’inconstance du Roi, qui prit du goût pour une autre, prépara sa disgrace. […] La débauche a pris sa place ; il est devenu inutile. […] On les eût pris pour les messagers des amans. […] Il exposa son tableau, & prit la fuite. […] C’étoit s’y prendre un peu tard.

64. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Il en prit à Venise, à Rome ? […] D’une action scandaleuse, donne une scène au public, il se prend toujours en mauvaise part. […] il prendra pour regle ce qu’a dit un âne qui ne fait que braire. […] Un homme fait, qui prend les fables pour ce qu’elle sont, en rit d’abord, mais s’arrête à la morale qu’on en tire. […] Il peut même avoir pris ce mot dans le patois de Languedoc, où il est commun.

65. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

La matière se prend, ou de l’Ecriture Sainte ; ou de quelques Auteur profane, Historien, ou Poète. […] Or il est plus clair que le Soleil en plein midi, que le commandement susdit, ne peut être que moral, par les ridicules et monstrueuses conséquences, que l’on en pourrait tirer, s’il était pris pour Cérémonial ; Aussi n’y eut-il jamais homme de bon sens, qui l’ait pris pour tel : Et les anciens qui cherchent des allégories en tous passages, n’en peuvent trouver que de morales en celui-ci ; savoir est, que la femme ne doit exercer nul office viril ; que c’est là, que vise l’Apôtre, quand il défend à la femme d’enseigner en l’Eglise1 Tim. 2. […] Augustin, comme elle est plus éloignée, aussi y convient-elle le moins : Il entend par l’homme, la raison ; par la femme la sensualité ; et dit, que l’homme porte l’habit de femme, quand la raison se laisse aller à la sensualité ; et au contraire, la femme prend l’habit d’homme, quand la sensualité est surmontée par la raison : Mais par ce moyen, il serait seulement défendu à l’homme, de prendre l’habit de femme ; et non à la femme, de prendre celui d’homme, contre l’intention du Législateur, qui fait la défense égale, pour l’un et l’autre sexe. […] Mais voici comment répliquent les Avocats des Bateleurs : Si, disent-ils, ce Commandement doit être pris à la lettre ; Il ne serait donc pas permis, en cas de nécessité, de sauver sa vie, s’offrant moyen de ce faire en se déguisant. […] [NDE] comprendre : si on prend le sujet de la pièce dans l’Ecriture Sainte… q.

66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

« La déclectation que l’on prend en chose lascive est vicieuse & approchante de crime ». […] On ne sait ce qu’éxaminait Alberti dans son tête-à-tête avec la douce, la commode Laurette, lorsqu’il est pris sur le fait. […] Qu’est ce qui ignore le Conte de la Fontaine dont le sujet de Mazet est pris mot-à-mot ? […] est-il naturel qu’on s’y prenne de la sorte pour venir voir une fille à qui l’on n’a point encore parlé ? […] Aucun Spectacle Français ne s’était encore avisé de prendre une telle licence.

67. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Quels exemples ne verraient-ils pas, quels principes ne prendraient-ils pas en si mauvaise compagnie ? […] Le Roi ni le Parlement n’en prirent aucun ombrage, ils avaient même quelquefois la bonté d’y assister. […] Il croit qu’« aussi galants que lui ils ne disputeront pas la préférence au beau sexe, il ne prend que trois Actrices, parce qu’il n’y a que trois grâces ». […] « La nation et la religion doivent à l’envi former l’éloge de cette femme forte qui seule prend en main la défense du citoyen fidèle. […] On applaudit à la noblesse des sentiments de l’Actrice, qui la portent à rompre des fers que les seuls préjugés ont pris soin de forger.

68. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Que penseroit-on d’une personne à qui on auroit confié le soin d’un malade ; & qui au lieu de lui faire prendre des remedes propres à le soulager, lui accorderoit tout ce qui peut augmenter son mal ? […] Les personnes sur qui on ne prend point d’exemples, ne sont guéres coupables que de leurs propres péchez : mais ceux qui passent pour vertueux, sont souvent responsables de bien des fautes qui se commettent par des Ames foibles, qui n’ont pas la force de résister aux mauvais exemples. Quelque soin que l’on prenne de separer de la Comedie & des Romans, les images des déreglemens grossiers, on n’en ôtera jamais levenin. […] La nécessité où l’on est de prendre quelque sorte de divertissement & de relâche, ne peut pas excuser la Comedie, qui ne fut jamais un divertissement permis. […] Un Chrétien qui a renoncé au monde, & à ses plaisirs, ne doit point rechercher le divertissement pour le divertissement, & ne peut en prendre que par nécessité ; c’est à dire, qu’il ne peut en prendre que pour délasser son esprit, & reprendre ses forces.

69. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Ce n’est pas tout-à-fait aux auteurs qu’il faut s’en prendre, si l’amour doit jouer le grand rôle dans tous nos drames. […] Se familiariser, vivre avec eux, prendre leur ton, adopter leurs principes, imiter leurs désordres, être de leurs fêtes, leur en donner, nouer des intrigues, payer la bonté des actrices, &c. […] On ne peut prendre de meilleurs guides. […] Ce n’est même qu’en entrant dans la passion qu’un acteur peut bien rendre son rôle : Et où peut-il avoir pris son esprit, ces lumieres, ce goût épuré, ces sentimens nobles, cette bonne éducation qui forment l’homme de mérite. […] Qu’on ne prenne pas le change, l’accueil, les caresses dont on les comble, ne supposent point une vraie estime ; on ne fait pour eux que ce que ce libertinage fit toujours en faveur des objets, des complices, des proxénètes ou des flatteurs de la passion ; car elles sont plus prodiguées encore à ceux que leurs désordres en rendent plus indignes, leur orgueil va jusqu’à changer leur nom ; ils rejettent la dénomination de Troupe, qui leur fut toujours donnée, pour prendre celle de Compagnie : à ce nom avilissant, bien digne d’une profession si vile, ils en substituent un plus noble ; cet abus dangereux des termes annonce la décadence des Lettres, aussi-bien que celle des mœurs.

70. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Elle prend le parti de se trouver sur son chemin, dans les fréquentes promenades qu’il faisoit à cheval. […] En effet, dans le fort & le plus grand danger de la guerre, le Czar & Auguste, pour prendre de concert leurs mesures, convinrent d’une entrevue sur la frontiere de la Pologne ; &, aulieu de s’occuper de leurs affaires, ils passent quinze jours ensemble dans les plaisirs, se livrant à tous les excès de la débauche. […] Le Czar prit goût aux triomphes. Quelque-temps après, ayant remporté une victoire navale sur une flotte Suédoise, il voulue entrer en triomphe dans le port de Petersbourg, suivi de la flotte victorieuse & des vaisseaux qu’il avoit pris. […] Enfin, obligé de partir, il voulut étaler la pompe d’un grand Roi, quoique dans la misere d’un fugitif : il s’avisa d’envoyer à Constantinople une brillante ambassade, pour prendre dans les formes congé du Sultan.

71. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Il y en a qui sont toujours de loisir à ce faire, ou rien qui vaille, ou bien ils le prennent très volontiers. […] Mais au lieu desdites bonnes œuvres, les hommes prennent plutôt les mauvaises appartenances aux fausses religions. […] Ils iront plutôt voir des bâteleurs ou autres jeux qui dépendent du diable, comme dit ici monsieur Saint Pierre en ces mots pris de Saint ClémentSaint Clément, livre 4 des Recognitions. […] Je hais et rejette vos fêtes, je ne prendrai point, je ne recevrai point l’odeur de vos assemblées. […] Aucuns le prennent à se promener, les autres à deviser et à rire honnêtement.

72. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Mais qu’ils prennent une idée plus juste de leur art, & ils trouveront encore abondamment de quoi exercer leurs plumes, quelque laborieux qu’ils soient. […] Je devrois peut-être pour l’examen de cette importante question, faire passer en revue tous les Auteurs qui ont travaillé dans le genre comique ; mais j’espere que le Lecteur me pardonnera aisément de ne prendre que Moliere pour exemple. […] C’est pourquoi ce qui fera preuve par rapport à Moliere, le fera à plus forte raison, par rapport aux autres Auteurs comiques qui l’ont tous pris pour leur modele. […] Je prends d’abord la Comédie de l’Avare, & je demande quel doit être le but de cette piece ; on me répond que c’est celui d’inspirer de l’horreur pour l’avarice : voyons si Moliere a réussi. […] Orgon le prend chez lui & le nourrit gratuitement : que fait Tartuffe pour reconnoître un si grand service ?

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