Notre aveuglement est grand, notre négligence est extrême ; nous n'avons point de componction ; nous n'avons point de crainte de Dieu; nous ne corrigeons point nos mœurs ; nous ne faisons point et pénitence ; mais notre esprit s'applique entièrement à la malice et aux voluptés ; et il arrive souvent que nous passons sans peine les journées entières au Théâtre dans les conversations déshonnêtes, et dans les autres œuvres du Diable.
J’avois voulu, dit le Curé, faire un Poëme suivant les regles ; mais je fis reflexion que je me casserois la tête pour plaire aux personnes éclairées, qui sont en petit nombre, au lieu qu’en ne les suivant pas j’aurois beaucoup moins de peine, & je plairois aux ignorans qui sont en très grand nombre. […] C’est-là qu’un Amant contraint d’éloigner de lui pour quelque tems sa Maîtresse, afin de ne la point perdre pour toujours, fait cette reflexion sur sa peine, la Vigne coupée à propos en devient plus belle, & ce sont les blessures que la main du Pasteur Arabe fait à un arbre, qui en font couler le beaume. […] Evremond a pensé bien différemment quand il écrivoit sur les Spectacles des Italiens, à l’égard de leurs Tragédies elles ne valent pas la peine qu’on en parle : les nommer seulement c’est inspirer de l’ennui. […] Dans le tems, dit-il, que je marchois avec beaucoup de peine, mais aussi avec beaucoup d’honneur par le beau chemin de l’excellent Théâtre François, M.
Il condamne hautement la comédie, surtout pour les Ecclésiastiques, qu’il déclare encourir les plus grandes peines, s’ils y assistent. […] 123. il renouvelle cette défense, sous peine d’être interdit, et renfermé pendant trois ans dans un monastère. […] Il n’y en a aucun où les spectacles ne soient sévèrement défendus aux Ecclésiastiques, et dans la plupart sous peine de suspense encourue par le seul fait, comme Narbonne, Limoges, Poitiers, Rodez, Toulouse, Montauban, Cahors, Chalons, Coutances, (Instructions de Godeau, du saint Evêque Alain de Solminiac) : il n’y a pas jusqu’aux diocèses situés dans les Cévennes, les Alpes, les Pyrénées, Oléron, Comenge, Aleth, Alais, Gap, Embrun, etc., où l’on n’a pas à craindre que la Gaussin aille jamais faire briller ses talents, au milieu des neiges, où cependant les Evêques n’aient cru devoir prendre la précaution de les interdire à leur Clergé. […] est-ce la peine de quitter le monde pour en étaler les pompes et les vices ?
Cette Jeunesse, pourrait être préparée, dès l’enfance, aux Représentations Dramatiques, en même-temps qu’on interdirait, sous les peines les plus sévères, cette occupation à tous les Citoyens nés légitimes. […] Ensuite, il prononcera tout-haut les peines que ces fautes méritent ; à chaque sentence, le silence, ou le battement des mains, de la part du Public, signifiera grâce ou justice. […] Les peines qu’on infligera aux Comédiens, selon la gravité des fautes, seront, à l’égard des hommes 1. […] Pour désobéissance, révolte, le fouet ; (cette peine sera infligée derrière la toile) ensuite aux Baladins. 3. […] A l’égard des femmes, les peines qu’on leur infligera, seront très-humiliantes : on ne peut aller trop loin de ce côté-là : on en a fait pressentir les raisons : Pour des fautes légères, elles seront condannées aux excuses à genoux, ou bien aux Baladins : Pour de plus graves, aux derniers emplois de la cuisine, & aux autres fonctions basses des Servantes, & à paraître avec les habits de ces états sur le Théâtre, après les Représentations, &c.
Mais ce qui vous oblige, malgré vous, d’abandonner ce malheureux divertissement, c’est une foule et un nombre presque infini de péchés, qui composent une longue chaine, dont on a de la peine à voir la fin. […] C’est néanmoins celle où vous êtes réduite, et ce qui rend votre condition encore plus misérable, c’est que si vous surmontez aujourd’hui votre passion, elle se révoltera demain ; et vous aurez autant de peine à vaincre cette nouvelle attaque, que la première. […] Vous voudriez bien abandonner le Sauveur, lorsqu’il va mourir pour vous, et voudriez-vous bien faire de cette vie, qui est une vallée de misères, un paradis de délices, où Jésus-Christ n’a trouvé que des amertumes, des peines et des douleurs. […] J’avoue que vous sentirez des peines par les respects humains, et par la contradiction, que vos inclinations y apporteront : mais la liberté des Enfants de Dieu mérite bien que vous souffriez cette peine pour l’obtenir : le Ciel ne se donne pas pour rien, il faut l’acheter bien cher ; les pénitents l’ont acheté aux dépens de leurs larmes, et les Martyrs l’ont payé de leur vie et de leur sang.
SIRE, Il est bien juste que tandis que VOSTRE MAIESTÉ va s’exposer sur la Frontiere pour nostre repos, nous employons dans nos Cabinets toute cette tranquillité pour sa gloire : Que faisant une partie de l’objet de ces fatigues, nous prenions soin de ses delassemens ; & que pour tant & de si glorieuses peines, nous luy preparions quelques plaisirs.
Des que mes troupes s’en apperçurent, la jalousie excita une révolte générale, que j’eus bien de la peine à appaiser. […] Le Roi, par le récit que je lui en fis à mon retour à Versailles, n’eut pas de peine de l’attirer dans son parti contre les Alliés, dans la guerre d’Espagne. […] Il fut entierement ruiné, & eut bien de le peine à se retablir : Ignis usque ad consummationem devorans. […] Il l’obtint sans peine. […] Ces folies ne valent pas la peine qu’on en parle.
J’ai examiné ce jugement ; & j’ai vu, avec peine, qu’il semble que vous soyez le premier à transgresser les règles que vous avez établies. […] Rousseau,1 vous tâchez non seulement de justifier l’imputation que vous avez faite aux Théologiens de Genève, en les accusant de ne plus croire ni à la Divinité de Jésus-Christ, ni à l’éternité des peines de l’Enfer ; mais vous rendez ensuite la proposition générale, en disant que ces sentimens sont une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante : que, si les Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que vous leur connoissez doit naturellement les y conduire, ou les laisser à moitié chemin.
Il lui est bien libre, sans doute, d’avoir une opinion à cet égard, mais son opinion ne peut jamais constituer un crime, un délit ; cependant, si M. de Sénancourt était un juge, son opinion serait homicide, elle constituerait une peine, une punition plus ou moins grave. […] En attendant il doit s’éloigner de son emploi, sous peine d’être violemment soupçonné du crime de faux ; telle est la conduite qui devrait lui être imposée tant que l’accusation d’imposture pèsera sur son front ridé, qui jusqu’alors repousse la vénération et le respect qui sont dus au poste qu’il occupe.
Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on en est le Spectateur ; mais elles ne causent guère moins de désordre que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent, n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions, et qui servent quelquefois à en corriger : car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, et ne le fait pas assez pour tourmenter. […] On la tire du dedans au dehors où elle avait déjà tant d’inclination à se répandre, et on la fait sortir de son cœur, où elle avait déjà tant de peine à rentrer.
D’un autre côté l’on entend bien des clameurs contre l’usage et la nécessité d’avoir des Procès : et généralement tout le monde voudrait les éviter en s’accommodant à l’amiable pour ne pas se ruiner et pour ne pas se charger des peines et des inquiétudes d’esprit qu’ils apportent : cependant il n’est que trop vrai qu’il y a des personnes qui ne sauraient vivre sans Procès, qui les cherchent, et qui sur des prétextes très frivoles, attaquent leurs parents, souvent même leurs amis, seulement pour avoir le plaisir de plaider. […] Racine, avec tout l’art dont il était capable, a tourné ces deux passions en ridicule ; en forte que depuis Molière, j’ai peine à croire que le vrai style de la Comédie se soit conservé nulle part aussi bien que dans la Comédie des Plaideurs.
A peine fut-elle rétablie qu’il fut déclaré une guerre ouverte entr’elle & la Duchesse de Montbazon. […] Le Duc de Longueville, qui avoit aimé l’heureuse rivale, se trouvoit partagé entre son amante & sa femme, qui n’étoit point amoureuse de lui : il prit sagement le parti de la neutralité, & ne vit qu’avec indifférence une querelle de femme, qui, selon lui, ne valoit pas la peine qu’il montât sur le théatre. […] Elle étoit peu faite à cet élément, elle pensa être noyée, on la retira avec beaucoup de peine, enfin la barque la transporta dans un vaisseau anglois qui se trouvoit près de la côte. […] Les autres Parlemens ne furent pas plus difficiles à proscrire ceux pour qui ils avoient levé des troupes ; ils n’eurent pas plus de peine à les rétablir peu de temps après. […] Son mari avoit beau se rendre son garant, il n’obtint qu’avec beaucoup de peine pour elle la permission d’aller à Moulins auprès de sa tante qu’on estimoit, & ensuite de venir avec lui dans son Gouvernement.
Je plains votre Ordre, je suis persuadé que votre Lettre lui a fait de la peine, on en ressentirait à moins : peut-être même lui fera-t-elle du tort. […] Ceux qui le croiront, n’auront pas pour vous des sentiments aussi favorables que moi : cela me fait de la peine. […] Mais quand je le pourrais sans peine, je ne le pourrais pas sans être encore bien long, et je m’aperçois que je ne l’ai déjà été que trop. […] Il en coûte assez de peine, de veilles et d’argent, pour pouvoir mériter et porter la qualité, sans être exposés à vos railleries. […] Je n’aurais pas sans doute eu la peine de réfuter vos sentiments.