La piété devança sa raison, son enfance ne fut occupée qu’à des saints exercices ; la prison de son pere, la fin tragique du Connétable de Montmorenci son oncle la détacherent des vanités du monde. […] Le Maréchal, plus guerrier que tendre, s’en consola, & ne s’occupa que de la guerre. […] Elle alla se confiner avec lui dans une province, s’envelopper dans les devoirs domestiques, s’occuper de l’éducation de sa famille, s’abandonner à l’ennui de la retraite & aux rigueurs de la pénitence.
Une actrice célebre, par plus d’un talent, au moment de la piéce où elle alloit jouer un grand rôle, au lieu de s’en occuper, étoit à sa toilette à se farder, penfant uniquement à relever ses charmes, par tout l’art de la coquetterie ; on lui représenta qu’elle devoit se préparer à jouer son personnage : bon, bon, dit-elle, le premier, le plus important personnage d’une actrice, est de paroître jolie, il fait le prix de tous les autres. […] Telles sont nos Dames qui portent toute la nuit un masque de pâte, de pommades ou des tranches de chair fraîche, & le matin à la toilette se démasquent, se lavent, se parfument ; tels sont nos militaires dont l’équipage guerrier est une vraie toilette ; leurs mains sont plus chargées de miroirs, de tabatieres, de bijoux, que d’épées ; ils se regardent plus eux-mêmes, que les armemens ; ils sont plus occupés de leur frisure, que de la discipline, aussi ont-ils chaque jour la comédie dans le camp.
Leur cœur ne goûtât-il pas ces objets criminels, ne faut-il pas, pour les mettre au jour, qu’il s’en occupe, les invente, les combine, les embellisse ? […] la vertu permet-elle qu’on en occupe les autres ?
Cela peut être, le chant & la danse sont des attraits du vice bien puissans ; les tragédies sont plus sérieuses, moins luxurieuses que les pieces lyriques qui ne roulent jamais que sur l’amour ; l’étude d’un rôle, l’exercice de la déclamation, l’exécution d’une piece, occupent beaucoup plus, & sont plus difficiles que quelque récitatif langoureux, quelque chanson légère qui se débite lentement. […] Elles aiment la domination : tout y est empressé à leur plaire, même à le dire & à le redire, & ne s’occupe que des moyens d’y réussir.
En est-il de plus dangereuse que de perdre quatre à cinq heures par jour, & presque la moitié de la vie, tout occupé de bagatelles & de galanteries ? […] Tout s’en occupe, on les met par-tout.
Le contraste de ce qu’on cache & de ce qu’on montre, les rencontres, les paroles, les idées qu’à tous momens il fait naître dans l’imagination, continuellement occupée d’objets très-libres, au moment de succomber à la tentation, ne font qu’enseigner & autoriser des moyens de séduction très-faciles, affoiblir l’horreur qu’on doit en avoir, en les tournant en plaisanterie. […] Le théatre ne s’occupe de ce masque de religion que pour le tourner contre la vertu, en confondant la piété fausse avec la véritable, jouant l’une par l’autre par le ridicule & l’odieux dont injustement il la couvre : triste & unique fruit de la comédie du Tartuffe, si vantée, si courue par les libertins, qui en a fait une infinité, & n’est bonne qu’à en faire, sans corriger aucun hypocrite, & qu’on voit acquérir plus de vogue à mesure que la religion & les mœurs se perdent.
Ils parloient tout à la fois aux yeux et; aux oreilles, et; s’exprimoient bien plus éloquemment en représentant un tyran occupé à consommer ses forfaits, que s’ils s’étoient contentés d’un simple récit de déclamateur. […] Ces derniers quoiqu’occupés de leur Commerce, s’ennuyent souvent de la trop grande solitude dans laquelle ils semblent végéter. […] On seroit, je pense, plus occupé à refuser de très-bons sujets qu’à en chercher. […] Au surplus, je suis très-assuré que vos censeurs ne seroient pas fort occupés avec eux, dès qu’on feroit les diligences convenables pour avoir d’honnêtes gens et; qu’on les traiteroit comme tels. […] On entend ces paroles sans voir les Acteurs, la Scene est occupée par le chœur, au lieu qu’Eschyle, fait paroître Clytemnestre demandant grace à son fils.
Luzignan même en retrouvant ses enfans n’est occupé que du Dieu qu’il adore.
D’ailleurs si la gravûre s’occupe de sujets déja peints, c’est plûtôt par la vénération qu’elle a pour son illustre mere, que par impossibilité de se suffire à elle-même.
Quoi qu'il en soit, ce nom qui dans l'intelligence véritable de sa propre signification ne convenait qu'à ceux qui s'occupaient aux Jeux Scéniques, passa depuis à tous les autres qui représentaient quelque chose sur la Scène, et qui dans la suite des temps furent mêlées à la célébration de cette Fête, pour la rendre plus pompeuse ou plus agréable.
est-il possible que l’on tolère dans l’Eglise de Dieu un libertinage si horrible, et que l’on voie des écoles publiques de lubricité, et des assemblées où se font des trafics infâmes, et où se concluent les desseins des impuretés les plus abominables, et des adultères, même les jours des Dimanches et des Fêtes, et encore plus particulièrement dans le temps que l’Eglise a destiné pour remercier Dieu du bienfait inestimable de la naissance de son Fils, et depuis la Septuagésime jusques au Carême, c’est-à-dire lorsque suivant les intentions de cette même Eglise, nous devrions être occupés à pleurer nos péchés, et à nous disposer à obtenir la grâce d’une parfaite pénitence.
Je dis à ces personnes, occupez-vous sérieusement, et sortez de cette vie molle qui suffit toute seule pour vous damner, quand vous n’y joindriez pas des crimes marqués, et des transgressions mortelles.
On ne s’aperçoit pas, dit-on, que les spectacles aient fait nulle impression sur le cœur ; on en sort innocent ; peu s’en faut même qu’on ne sache bon gré à ce profane amusement, de ce qu’il fixe pendant deux ou trois heures un esprit si volage partout ailleurs, et qui ne se repaît, et ne s’occupe que de la bagatelle.