Les richesses avoient fait naître le luxe, le luxe les épuisa & les fit désirer avec ardeur ; l’insatiable soif s’empara de tous les cœurs, & gagna tous les états. […] Cet ouvrage qui est à-peu-près l’exécution du Monde primitif, peut en avoir fait naître l’idée, du moins il en contient une grande partie : mais il est vrai qu’on l’a bien augmenté & embelli.
C’étoit un Seigneur bien fait, aimable, galant, fort aimé des femmes & fort reconnoissant, mais il étoit né avec un goût romanesque d’aventure qui fit de sa vie un tissu de pieces de théatre.
Ce sont de vraies filles de joie, mais bien nées, avec qui l’on peut souper sans indécence.
Le Poëme des Saisons s’exprime ainsi sur le bal : Entrez dans ce sallon ou de bruyans Prothées Echangent en riant leurs formes empruntées, Où la nuit le tumulte & les masques trompeurs Font naître à chaque instant d’agréables erreurs ; Là le maintien décent, la froide retenue, N’imposent point de gêne à la joie ingénue ; Là le luxe, les rangs, les âges confondus, Suivent, en se jouant, la Folie & Momus.
« L’homme est né spectateur ; l’appareil de tout l’Univers, que le Créateur semble étaler pour être vu & admiré, nous le dit assez clairement.
Qui ne sent pas naître en soi-même le sentiment qu’on nous représente ?
« Le chef de cette troupe est un Prince qui porte la ruine des poêles et des marmites, il est né et nourri dans la confrérie des grosses bêtes, et n’a jamais étudié qu’en philosophie cynique ; il n’est savant qu’en la faculté des bas souhaits.
Des qu’une fille est née, on lui serre étroitement les pieds, comme les Negres écrasent le nez de leurs enfans, & les Sauvages leur serrent la tête pour la rendre pointue.
Au milieu de ces scènes lugubres, un coup de sifflet change la décoration, & fait naître les graces, les ris & les jeux, à la place des ci-devant soi-disans.
Du paradis terrestre d’où le péché les fit chasser, Gesner paroît encore supposer qu’Eve y conçut son premier né avant son péché : ce qui combat l’universalité du péché originel.
L’Académie de Rouen a fait naître cette idée.
On la présente dans le jour le plus frappant, avec les objections les plus séduisantes ; on en fait naître l’occasion avec soin, on la saisit avec empressement, on en fait débiter les principes avec complaisance.
) Les Empereurs chrétiens, plus attentifs aux bonnes mœurs des Magistrats que la plupart des païens, ne leur ont permis de paraître au théâtre que dans certaines fêtes publiques où le spectacle faisait partie du cérémonial, et seulement avant midi, soit pour empêcher qu’ils n’y demeurassent longtemps, soit pour éviter les inconvénients qui pourraient naître de l’intempérance, s’ils y venaient après dîner, à peu près comme dans les affaires criminelles les lois veulent que les Juges soient à jeun quand ils prononcent : « Nullus omnino Judicum ludis theatralibus vacet, nisi illis tantum diebus quibus in lucem editi vel imperii sumus sceptra sortiti, hisque ante meridiem tantum ; post epulas vero ad spectaculum venire desistant. » (L.