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61. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

la plainte faite par le Procureur du Roi, que les Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne et de l’Hôtel d’Argent finissent leurs Comédies à heures indues et incommodes pour la saison de l’Hiver, et que sans permission ils exigent du Peuple sommes excessives ; étant nécessaire d’y pourvoir et leur faire taxe moderée. […] Cette réduction a augmenté le concours des spectateurs, et a fait prendre à proportion de plus fortes mesures pour y maintenir la tranquillité nécessaire aux divertissements publics. […] Mandons aux Commissaires du quartier, en cas de contravention, d’en informer, de se transporter sur le lieu toutes fois et quand il sera nécessaire ; et au premier avis qui leur en sera donné, même de faire arrêter ceux qui auront fait ou excité quelque violence ou désordre, et contrevenu à la présente Ordonnance ; laquelle sera exécutée selon sa forme et teneur, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, et sans préjudice d’icelles, lue, publiée et affichée par tout où besoin sera, afin que personne n’en puisse prétendre cause d’ignorance. […] Mandons aux Commissaires du quartier de se transporter sur le lieu, toutefois et quand il sera nécessaire, et au premier avis qui leur en sera donné ; même de faire arrêter en quelque lieu que ce soit ceux qui leur seront indiqués, et qui auront fait ou excité quelque violence ou désordre, et contrevenu à la présente Ordonnance ; laquelle sera exécutée selon sa forme et teneur, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, et sans préjudice d’icelles, lue, publiée et affichée par tout où besoin sera, afin que personne n’en puisse prétendre cause d’ignorance. […] Commandons au surplus au premier des Huissiers de notre Conseil, ou autre sur ce requis, de faire pour l’entière exécution d’icelui, tous Actes et Exploits nécessaires, sans pour ce demander autre permission : Car tel est notre plaisir.

62. (1664) Traité contre les danses et les comédies « A MADAME. MADAME LA PRINCESSE DE CONTI. » pp. -

MADAME, Comme les instructions que les Saints nous ont données, ont besoin d’un exemple vivant pour être plus fortes ; j'ai cru que le vôtre était nécessaire pour autoriser les maximes de saint Charles qu’il donne au public.

63. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Est-il donc si nécessaire qu’il y ait des Spectacles publics ? […] Nécessaire… mais oui, au point où en sont les choses, on ne pourrait les supprimer sans inconvénient. […] Mais aussi, l’on avance une maxime atrabilaire & fausse, en disant, que tout amusement non nécessaire est un mal. […] Sans être nécessaire, tout amusement a néanmoins son utilité : & ceci est plus sensible à l’égard de la Comédie, que de tout autre divertissement. […] Comme un mal nécessaire.

64. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

C’est-à-dire, que quoiqu’elles fassent proprement des espèces de petits Poèmes séparés, il est nécessaire qu’elles tiennent au reste de l’ouvrage, & qu’on ne puisse les en détacher sans le rompre & le détruire entièrement. […] Il n’est pas moins nécessaire de faire sortir ses personnages avec art. […] « Je tiens cette règle indispensable, dit le grand Corneille ; & il n’y a rien de si mauvaise grace qu’un Acteur qui se retire seulement parce qu’il n’a plus rien à dire. » La sortie de vos personnages sera naturelle & dans les règles, lorsqu’ils s’éloigneront pour un motif nécessaire, qui redonne un nouveau jeu à l’action, & qui tende au dénoument.

65. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Racine, dans la Préface de cette Tragédie, nous dit : « Que ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une Tragédie ; qu’il suffit que l’action en soit grande, que les Acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse, majestueuse qui fait tout le plaisir de la Tragédie. » Je ne crois pas que l’on puisse disconvenir de la vérité de ce principe ; mais, soit dit avec tout le respect dont je suis pénétré pour ce grand homme, ne pourrait-on pas demander si, dans sa Tragédie, on trouve tout ce qu’il juge lui-même être nécessaire dans une Pièce où il n’y a ni mort, ni sang répandu ? […] Bref, la morale et l’instruction que les Spectateurs peuvent tirer de cette Tragédie, se réduisent à cette maxime ; que dans les plus vertueux et les plus grands Héros, non seulement la passion d’amour est excusable, mais que d’une certaine façon elle est même nécessaire ; maxime insoutenable et très pernicieuse : ainsi je ne crois pas que l’Alexandre de M. […] Si l’amour condamnable de Ladislas reçoit le salaire qui lui est dû, la vertu de Cassandre n’est point exempte de reproches, et ne peut servir de modèle, parce que le Poète n’a pas donné à cette vertu la pureté et l’éclat nécessaire pour la rendre digne d’être admirée et d’être imitée.

66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Si l’on m’instruit plus qu’il n’est nécessaire, je vois d’un œil indifférent des événemens que j’ai prévu ; si l’on ne m’instruit pas assez, l’attention fatigante que je suis contraint de donner à ce qui se passe sous mes yeux, afin de tâcher d’y comprendre quelque chose, me rebute bientôt, & me rend une peine ce qui devrait être un plaisir. […] Il faut qu’ils ne tiennent que des discours absolument nécessaires : le langage du ménu Peuple est vif, coupé, il ne disserte jamais. […] « Comme il est nécessaire que l’action soit complette, il faut n’ajouter rien au-delà, parce que quand l’éffet est arrivé, l’Auditeur ne souhaite plus rien, & s’ennuie de tout. » Si l’on réfléchissait avec soin sur cette observation d’un grand homme, on ne verrait pas tant de Pièces en tout genre dont la fin est défectueuse. […] De même qu’il est nécessaire de mettre un morceau de Musique à l’ouverture des Drames modernes, il faut aussi en placer un après le dénouement ; cela achève de réjouir le Spectateur, & c’est finir par un beau coup d’éclat.

67. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

C'est pour cela qu'il est nécessaire d'en venir à un plus grand détail ; et après avoir dit ce qui est de commun à toutes les Comédies, et qui compose comme leur genre, il faut faire voir ce qui est de particulier dans chaque espèce, et discourir de sa nature et de son origine, en y joignant ses circonstances, et ses effets comme je me le suis proposé. […] Il est vrai que les satyres, qui y jouent un rôle presque nécessaire, ne contribuent pas à les rendre plus modestes. […] Le récit même de la défaite des Mores y est fort ennuyeux, et peu nécessaire à l'ouvrage, étant certain qu'il n'y avait nulle rigueur en ce temps-là contre les duels, et n'y ayant pas d'apparence que la sévérité du Roi de Castille fût si grande en cette matière contre la coutume de son siècle, qu'il n'en pût bien pardonner deux par jour, même sans le prétexte d'une victoire aussi importante que celle-là. […] C'est le jour du Seigneur, il lui appartient tout entier, et si la faiblesse de l'homme ne lui permet pas de le lui donner absolument par une application actuelle, au moins ne doit-on prendre que les divertissements nécessaires ; encore faut-il qu'ils ne soient contraires ni à la sainteté du jour, ni à celle à laquelle les Chrétiens sont obligés.

68. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Outre les Théâtres de Jeux, la Capitale offre encore un autre aliment à la curiosité : ce sont, ou des animaux étrangers, ou des Machines dont la construction savante & compliquée peut avoir un but estimable, en la tournant à l’avantage des arts & des métiers nécessaires ; des Optiques, qui présentent des Perspectives de Villes, de Ports-de-mer, de Batailles, &c. […] En outre, il y aura chaque semaine un jour de congé, & ce jour-là toutes les personnes de quelque considération qui se présenteront, pourront être admises dans le Collége, pour entretenir les Acteurs & les Actrices, en présence des Gouverneurs & des Gouvernantes ; & cette permission aura pour objet de donner aux Acteur & aux Actrices la connaissance du monde & des usages, nécessaire au Théâtre. […] Comme les talens sont moins nécessaires pour des Farces grossières, (où cependant l’honnêteté sera respectée) on gardera pour cet emploi les plus médiocres Sujets : ce pourrait être encore un châtiment pour les bons Acteurs, qui auraient commis quelque faute. […] Mais ce nouveau Plan, que je viens de présenter, outre qu’il ne produirait pas l’avantage le plus précieux qu’on a lieu d’attendre de la Représentation par les Acteurs-Citoyens, aurait de plus mille inconvéniens, qui résulteront de l’avilissement nécessaire de Comédiens serviles. […] Elle jouait encore les Soubrettes & les Reines : assemblage bizarre, que rendait nécessaire l’incomplettement des Troupes ; & dont on se corrige de nos jours, parce qu’il nuit trop à l’illusion.

69. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Rousseau,1 vous tâchez non seulement de justifier l’imputation que vous avez faite aux Théologiens de Genève, en les accusant de ne plus croire ni à la Divinité de Jésus-Christ, ni à l’éternité des peines de l’Enfer ; mais vous rendez ensuite la proposition générale, en disant que ces sentimens sont une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante : que, si les Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que vous leur connoissez doit naturellement les y conduire, ou les laisser à moitié chemin. […] Que penseriez-vous enfin d’un Auteur qui vous accuseroit de Matérialisme ; & qui, pour prouver ce qu’il avance, diroit qu’il vous a jugé d’après vos ouvrages & d’après des conversations publiques, où vous ne lui avez pas paru prendre beaucoup d’intérêt à la spiritualité de l’ame, enfin d’après l’opinion de vos concitoyens & de la Sorbonne même ; que ces sentimens sont d’ailleurs une suite nécessaire de votre Philosophie ; & que, si vous ne jugez pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que l’on vous connoît doit naturellement vous y conduire, ou vous laisser à moitié chemin ?

70. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

De là je le mènerai où je croirai ses leçons le plus nécessaires ; et partout je donnerai tant de laideur au Vice et tant de beauté à la Vertu qu’il ne tiendra pas à moi que l’on n’ait autant de haine pour l’un que d’amour pour l’autre. […] Comme un Sot me chagrine, et qu’un Méchant m’irrite, Avec un vrai plaisir je loue un vrai Mérite ; N’importe dans quel rang on en soit revêtu : Aux petits comme aux Grands j’aime à rendre justice ; Et je défigure le Vice Comme j’embellis la Vertu. » Vous voyez, Monseigneur, par la Matière que je me prescris que je ne cherche ni à corrompre les mœurs, ni à favoriser le libertinage ; et qu’en soutenant les Spectacles nécessaires, je souhaite qu’ils soient toujours innocents.

71. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Quiconque ne se sent pas les dispositions nécessaires pour la traiter avec autant de sagesse que de dignité, doit y renoncer : on court le risque de se déshonorer, en la rendant méprisable et pernicieuse à la société. […] Mais, pour tirer encore plus d’utilité de cette Ecole qu’on suppose nécessaire, réformons les Comédies, et mettons les dans un état de pureté capable de pouvoir nous procurer l’avantage que nous nous promettons.

72. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Si les spectacles, considérés sous ce point de vue, ont un défaut à mes yeux, c’est d’être pour nous une distraction trop légère et un amusement trop faible, précisément par cette raison qu’ils se présentent trop à nous sous la seule idée d’amusement, et d’amusement nécessaire à notre oisiveté. […] N’éprouvez-vous jamais au sein du repos, et quelquefois du travail, ces moments de dégoût et d’ennui qui rendent nécessaires les délassements ou les distractions ? […] Je me bornerai donc à convenir que la société et les lois ont rendu la pudeur nécessaire aux femmes ; et si je fais jamais un Livre sur le pouvoir de l’éducation, cette pudeur en sera le premier chapitre. […] Les Spectacles, selon vous, sont nécessaires dans une Ville aussi corrompue que celle que vous avez habitée longtemps ; et c’est apparemment pour ses habitants pervers, (car ce n’est pas certainement pour votre patrie) que vos pièces ont été composées. […] Ces sentiments sont d’ailleurs une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante ; et si vos Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la logique que je leur connais doit naturellement les y conduire, ou les laissera à moitié chemin.

73. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 8. SIECLE » pp. 183-184

Il y a des Villes qui depuis le matin jusqu'au soir repaissent leurs yeux de divers Spectacles des Comédiens, et qui ne se lassent point d'employer un si longtemps à écouter des vers lascifs et licencieux, qui remplissent les esprits d'ordures, et il y a même des personnes qui appellent ces peuples heureux, en ce que quittant leurs affaires, et les occupations nécessaires pour l'entretien de la vie, ils passent les journées entières dans l'oisiveté et dans la volupté, ne considérant pas que le Théâtre où l'on représente ces Spectacles honteux, est l'Ecole commune et publique de l'impureté pour ceux qui s'assemblent ce lieu infâme.

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