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5. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Le jeu est mauvais à raison de temps. […] peuvent être bonnes et méritoires du Ciel, aussi bien que le boire, le manger, et autres plaisirs qu’on donne au corps : et à l’opposite elles peuvent être mauvaises, si elles se font à mauvaise intention, et si elles ne sont convenables à la personne, ou si elles sont l’occasion prochaine du péché. […] Pour n’être mauvaises, il faut garder trois choses. […] Quelles sont les mauvaises intentions an jeu. […] Le jeu est mauvais à raison de temps.

6. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « X. Différence des périls qu’on cherche et de ceux qu’on ne peut éviter. » pp. 44-45

Il y a de mauvaises conversations, qu’on ne peut, comme dit saint Paul, I. […] « éviter sans sortir du monde » : il n’y a donc point de péché de chercher volontairement de mauvaises conversations, et cet Apôtre se sera trompé en nous faisant craindre « que les mauvais entretiens ne corrompent les bonnes mœurs ?  […] Tous les objets qui se présentent à nos yeux peuvent exciter nos passions : donc on peut se préparer des objets exquis et recherchés avec soin, pour les exciter et les rendre plus agréables en les déguisant : on peut conseiller de tels périls ; et les comédies qui en sont d’autant plus remplies qu’elles sont mieux composées et mieux jouées, ne doivent pas être mises « parmi ces mauvais entretiens, par lesquels les bonnes mœurs sont corrompues ».

7. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Et si au contraire tout y est mauvais, on se verra aussi obligé de dire qu’elle est mauvaise et qu’elle ne peut être indifférente. […] La fin de la Comédie et des Comédiens est toujours mauvaise ; et celle des spectateurs l’est aussi pour l’ordinaire. […] Le travail n’est pas mauvais en soi, puisque Dieu l’a commandé, et l’a imposé à l’homme pour pénitence après son péché. […] Tout cela étant donc mauvais, que peut-on conclure autre chose sinon qu’elle est aussi mauvaise, et qu’elle n’est pas permise aux Chrétiens. […] Elle corrompt, dis-je, l’âme par les mauvaises pensées ; le cœur par les mauvais désirs ; les oreilles par les paroles déshonnêtes et équivoques, et les yeux par les regards lascifs et licencieux.

8. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

La première Scène de l’Avare est celle qui renferme et porte avec elle tout le fardeau du scandale et du mauvais exemple. […] Je pense que pour en ôter le mauvais exemple, et pour décharger Elise du blâme qu’elle mérite pendant toute la Pièce, cette première Scène devrait être tournée tout différemment de ce que Molière a fait. […] Sans cette correction je n’hésiterais pas à mettre cette Pièce au rang de celles qui doivent être rejetées, parce que je sens vivement tout le mal que le mauvais exemple de Laurette peut causer. […] Malheureusement il y a un amour dans la Pièce, et cet amour est traité d’une façon qui le rend suspect de pouvoir faire de mauvaises impressions. […] Quoiqu’on en puisse dire pour excuser une pareille conduite on ne parviendra jamais à la justifier du côté des mœurs, et il en résulte toujours qu’elle est d’un très mauvais exemple pour les jeunes gens.

9. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Il n’a pas fallu y revenir, les Turcs sont mauvais railleurs. […] 4.), remarque que les voisins peuvent obliger une femme de mauvaise vie de vider la maison qu’elle a louée, et même sa propre maison. On voit souvent à Paris le Lieutenant de police débarrasser un quartier d’un si mauvais voisinage, en jetant les meubles par les fenêtres. […] Actrice, fille de l’Opéra, femme de mauvaise vie, sont des termes synonymes. […] Vous serez bon avec les bons, et plus sûrement mauvais avec les mauvais, et avec ce qu’il y a de pire parmi les mauvais.

10. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Mais si le spectacle empêche que les mauvaises mœurs ne dégénèrent en brigandage, il est dès lors d’une utilité universelle, puisqu’il y a partout des gens de mauvaises mœurs. […] L’opiniâtreté s’en mêle, la mauvaise volonté domine : la mauvaise conduite éclate, et scandalise ; je révoque. […] Ce n’est pas une raison pour en conclure que les spectacles soient mauvais. […] Fait-on beaucoup de cas d’un mauvais Prédicateur, ou d’un Avocat imbécile ? […] [NDA] Prison des femmes de mauvaise vie.

11. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Du reste, vous y avancez une maxime qui n’est pas, ce me semble, soutenable ; c’est à savoir, qu’une chose qui peut produire quelquefois de mauvais effets dans des esprits vicieux, quoique non vicieuse d’elle-même, doit être absolument défendue, quoiqu’elle puisse d’ailleurs servir au délassement et à l’instruction des hommes. […] Il n’est pas concevable de combien de mauvaises choses la Comédie a guéri les hommes capables d’être guéris ; car j’avoue qu’il y en a que tout rend malades. Enfin, Monsieur, je vous soutiens, quoiqu’en dise le Père Massillon, que le Poème dramatique est une Poésie indifférente de soi-même, et qui n’est mauvaise que par le mauvais usage qu’on en fait.

12. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Les Italiens leur ont substitué des hommes & des femmes d’intrigues, qui ne sont pas rares chez eux, & qui rendent le même mauvais service à la jeunesse. […] Dans la comédie il y a quelquefois des traits d’une bonne morale, noyés dans une infinité de choses mauvaises. […] Il entre dans le détail de ce qu’il faut réformer, selon ses idées, comme contraire aux mœurs, de mauvais exemple, pernicieux à la société. […] Malheureusement il y a de l’amour traité de façon à faire de mauvaises impressions. […] Il faut au cœur corrompu un mauvais caractère, pour se livrer à la haine, à la vengeance, aux soupçons.

13. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

« Dans les mauvais temps, les chemins ne sont pas praticables. […] Il fait rarement beau pendant le Carnaval, on n’interrompra point ces divertissements, supposés si édifiants et si utiles. […] Il ne sera pas mauvais même, pour s’assurer que les regards dérobés ne trahiront point la modestie prescrite, d’affubler la tête de tous les danseurs et danseuses d’un voile épais, pour les mettre à couvert de la tentation. […] Un ivrogne est ordinairement brutal, imbécile, opiniâtre, hébété, mauvais Mari, mauvais Père, négligent, paresseux, très peu propre à remplir les devoirs de l’hymen, et cette cordialité apparente que vous préconisez tant, n’est qu’une indiscrétion accidentelle, dont il se repent ordinairement le lendemain de sa débauche. […] Vous prétendez que celui qui fait de mauvaises actions étant ivre couve à jeun de mauvais desseins. […] Quelle preuve avez-vous qu’un homme méchant dans le vin soit nécessairement, également mauvais à jeun ?

14. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Outre cela il reprend aussi toutes mauvaises coutumes et observations des Gentils et Païens, sous le nom aussi de quelques-unes qu’aucuns Chrétiens retenaient de son temps, et ne pouvaient oublier du paganisme. Or combien que lui et tous les autres saints docteurs aient eu beau prêcher, si n’ont-ils su tant faire qu’il ne nous en soit bien demeuré des vestiges et reliques lesquelles nous avons retenues par les désirs que nous avons des choses mondaines et séculières, qui nous sont plus plaisantes et agréables que la pureté, intégrité, et simplicité de notre religion, comme est la coutume de donner et planter des arbres le premier jour de Mai, de donner les étrennes au premier jour de l’an, qui ne serait pas paraventure mauvaise chose sinon qu’en ce faisant nous suivons la mauvaise coutume des Gentils, et comme eux donnons plutôt à ceux qui n’en ont aucun besoin qu’à ceux qui ont indigence. […] Comme il y a èsdites processions des maisons et des lieux dédiés, selon le plaisir et commodité d’un chacun, où il s’en fait aussi lesquels ne seraient mauvais, sinon que plusieurs y vont seulement pour cela, et aiment mieux y avoir perdu la Messe, et tout le service qu’un déjeuner. […] Mais au lieu desdites bonnes œuvres, les hommes prennent plutôt les mauvaises appartenances aux fausses religions. […] Je dirai encore et pour fin, qu’ès jeux la qualité d’iceux et des personnes, ne les rend pas seulement mauvais mais aussi le tropaf, ou importunité de ceux qui autrement ne seraient pas mauvais : car il faut qu’il y ait une grande modéranceag et qu’ils soient faits par nécessité comme nous avons dit du dormir et non pas si souvent, parce qu’il n’est pas tant nécessaire.

15. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

En effet, ôtez l’excès qui se peut glisser dans la Comédie, je ne sais pas ce qu’il peut y avoir de mauvais. […] Jusqu’ici je ne vois rien de mauvais dans l’institution de la Comédie. Ah, disent ses ennemis, elle n’est que trop mauvaise, puisqu’elle est défendue. Jusqu’à présent je l’avoue, je croyais qu’on défendit les choses parce qu’elles étaient mauvaises, et non pas qu’elles fussent mauvaises parce qu’elles étaient défendues. […] Si elle était mauvaise, pourrait-on la tolérer ?

16. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Donc le théâtre est mauvais. […] Donc le théâtre est mauvais. […] Donc le théâtre est mauvais. […] Donc le théâtre est mauvais. […] Donc le théâtre est mauvais.

17. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Rien ne sent plus mauvais que l’ame quand le corps sent bon. […] De cet effet naturel il conclud que la mauvaise odeur est une punition du crime, relative à la mauvaise odeur de la réputation & du scandale ; & il est vrai que la plupart des châtimens, comme la mort, la maladie, la misere, la pauvreté, sont accompagnés de mauvaises odeurs : Ater cum fulmine odor . […] Personne n’ignore que cette nation semble porter par-tout des signes de réprobation dans sa physionomie & dans sa mauvaise odeur. […] Au contraire les mauvaises odeurs sont beaucoup plus multipliées ; la pourriture en engendre par-tout. Tous les corps des animaux en exhalent après la mort, & des plus mauvaises.

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