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389. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

C’est dans ce principe que tant d’illustres Personnages, & tant de saints Docteurs, que l’on appelle Scholastiques, ont laissé entrevoir combien ils étoient indulgens à la Comédie. […] Mais l’Epoux qui devient le tyran de sa Femme, & qui est si bien contrasté dans l’Ecole des Maris, par le galant homme qui laisse une honnête liberté à la sienne ; Celui qui abuse d’un dépôt confié, qui veut séduire, en sa faveur, une Enfant qu’il a mal instruite, & qui compte lui enlever & les douceurs de la vie & les biens ; Un faux Philosophe, rempli de lui-même, qui se complaît dans le mérite sauvage de détester l’humanité ; Un avare sordide, ingrat envers ses Enfans : Tous ces objets ne sont-ils pas vicieux ? […] Une opinion encore bien étonnante, est de croire que les occupations d’un Comédien ne lui laissent pas le tems des plus graves réflexions.

390. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Il continue son chemin & laisse le Comédien à ses réflexions. […] Les meilleures Pieces laissent toujours de vives impressions de quelque vice. […] Tout fidele quel qu’il soit, quand ses égaremens ont eu quelque notoriété, doit en publier le désaveu & laisser un monument de son repentir….

391. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

L e voila ; il est à côté de moi ; il travaille ; il lit ; il copie ; je ne lui laisse pas un moment de relâche ; vingt pages depuis hier : l’oisiveté, dit-on, est la mère du vice, & je veux l’en préserver. […] Je conviendrai donc, que l’austérité Républicaine ne peut comporter les Drames de ces deux derniers genres, parce que, eu égard au besoin qu’ont les hommes d’un contrepoids qui balance cette consentanéité dont jouit le vice, ils sont presque toujours pernicieux ; non pas absolument par l’action en elle-même, mais par la manière dont elle est présentée, & parce que l’Auteur n’ayant cherché qu’à donner du plaisir, il a laissé toute leur force aux inconvéniens de l’Histrionisme. […] Que leur apprend le Tuteur dupé, dont on a laissé l’Auteur s’applaudir tout seul de cultiver ce qu’il nomme l’ancien genre * ?

392. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

., qui inondent la France et qui ont des clubs correspondants en Suisse et dans tous les gouvernements qui sont assez imprévoyants et assez faibles pour se laisser mener et subjuguer par ces espèces de coteries religieuses qui sont autant de foyers d’intrigue et d’ambition ? […] La division et la haine règnent dans toutes les familles, et cette discorde, soufflée par les prêtres et les jésuites, se propage malheureusement jusque dans le sein de l’auguste famille du souverain légitime, dont l’autorité méconnue ne lui laisse plus que des vœux impuissants à former pour le bonheur de son peuple. […] Mais le premier, fidèle à sa patrie, à ses concitoyens, ne se laissa point enivrer à la coupe du pouvoir, tandis que l’autre accoutumé à commander à des soldats, n’eut pas assez de vertu pour résister à la tentation de commander en despote à des citoyens.

393. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Aucun ordre Religieux n'approche de cet abondance, ou plutôt aucun que je sache n'a tenté de les imiter, et n'a rien laissé paraître sur la scène. […] C'est un problème que je laisse à résoudre aux plus habiles ; mais les mauvais effets de cette conduite ne peuvent échapper aux plus ignorants. […] Je voudrais les bannir entièrement des théâtres, et qu'ils laissent au peuple l'impureté des spectacles.

394. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Ie desirerois donc que l’on exerçast nos soldats presque tout autrement qu’on ne fait, ou pour laisser ce qui se fait bien, y ajoûter quelque invention qui fist encore quelque chose de mieux.

395. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

J’ai vu dernièrement encore, une représentation de la Mérope, qui ne laissait rien à desirer, que plus de jeunesse à l’inimitable Actrice, dont le Théâtre ne réparera que difficilement la perte.

396. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

La passion pour le Théâtre va si loin en France, que les mères les plus austères, celles qui évitent avec le plus de soin le Théâtre public et qui par conséquent n’ont garde d’y laisser aller leurs filles, ces mêmes mères assistent, sans aucun scrupule, avec leurs filles aux représentations des Comédies de Molière, lorsqu’elles se font dans quelques maisons particulières et que les Acteurs sont ou des Bourgeois, ou des Seigneurs : Souvent même on les voit applaudir à des parades bien moins châtiées que les Comédies en forme ; marque évidente d’une inconséquence dans la conduite, qui n’est malheureusement que trop commune parmi des gens d’ailleurs très respectables.

397. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Auguste, qui ménageoit le peuple, lui laissa cette ombre sans consequence de son ancienne liberté. […] Un aveugle entousiasme ne veut laisser rien échaper du héros qu’il célébre ; c’est le mal servir. […] Après ce coup d’éclat le Prince ne voulut plus qu’elle restât à Bruxelles, elle laissa le champ libre à la Marville. […] mais c’en est un bien petit de les unir avec la physique, l’algébre, le latin, les procès ; des choses si disparates s’excluent mutuellement, & ne laissent ni le tems, ni le goût, ni l’attention nécessaire pour exceller dans aucune.

398. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

C’est mal connoître la nature de l’homme de ne lui donner qu’un culte décharné qui le laisse dans un vide, un désert où il ne peut s’attacher à rien. […] Il y eut en Moscovie nombre de séditions quand le Czar Pierre voulut les obliger à raser leur barbe ; les Arabes sont extrêmement jaloux de la leur, il y auroit bien du sang répandu si l’on vouloit y toucher ; les François ne seroient pas plus patients, si on vouloit les forcer à laisser croître leur barbe comme les Capucins, on la portoit autrefois, il y eut de la peine à le faire raser, ce ne fut que par degrés, en conservant des pointes, des moustaches, &c ; on est bien plus attaché aujourd’hui à l’air galant d’une barbe bien rasée. […] Deux grands liens parmi les hommes, deux grands ressorts dans les affaires, deux grands mobiles dans les mœurs & dans les passions autant que renfermées dans de justes bornes, ils annoncent la vertu de celui qui les porte, & l’Empire à ceux qui les voyent, autant l’excès, l’immodestie, l’affectation par un effet contraire décélent la corruption de celui qui s’y livre, & la répandent dans ceux qui s’en laissent toucher, ils entretiennent l’orgueil ou l’humilité, la modestie ou la légèreté, la molesse ou l’austérité ; & par conséquent des exemples continuels & des objets frappans de vertu ou du vice, des grâces séduisantes ou des invitations édifiantes ; c’est une espèce de sermon éloquent. […] C. a laissé répandre du parfum sur ses pieds & sur sa tête, il a approuvé cette action, il est vrai, mais tout cela n’est point du fard, il n’en fut jamais question dans l’Évangile ; au contraire l’hypocrisie des Pharisiens, ces sépulchres blanchis sont rigoureusement condamnés ; les Apôtres réprouvent tous les ornemens qui sentent la vanité ou la galanterie, les cheveux frisés, les riches habits, &c.

399. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Comment ce fameux guerrier a-t-il laisser avilir son nom par une femme ! […] En gouvernant, en inspirant, en ordonnant l’entreprise, Dieu ne garantit pas le détail, qu’il laisse à la prudence humaine, toujours fautive. […] Les éloges, les passions, les dépenses de ses amans le laissent-ils ignorer ? […] Il n’a point de saveur sensible, & ne laisse appercevoir sous la dent aucune partie dure. […] Elle blanchit la peau sur le champ, sans laisser aucune trace ; elle donne à la peau le plus bel éclat, que la chaleur n’altere point, & se conserve plusieurs années.

400. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

La timidité qui tremble, le respect qui défere, la foiblesse qui se laisse gagner, n’ont pas le même privilege, parce qu’il est impossible de fixer le degré d’influence de l’ascendant supérieur sur la liberté du consentement. […] Veut-il donc faire l’apologie des parens qui abusent de leur ascendant sur l’esprit des enfans, & de la foiblesse des enfans qui se laissent entraîner comme des victimes ? […] C’est une allégorie dont on laisse faire l’application, qui doit plaire plus que la représentation peu décente d’un sujet religieux. […] A qui persuadera-t-on que pendant deux ans une fille de quinze ans, mécontente, amoureuse, forcée, dont les passions sont si violentes, ne laisse échapper aucun trait qui la décelle ? […] Pourquoi lui a-t-elle laissé prendre l’habit, & faire son noviciat, pour la rendre malheureuse toute sa vie ?

401. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Elles n’excitent que des mouvemens imparfaits, qui ne savent ni nous laisser dans notre assiette, ni nous enlever hors de nous-mêmes.

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