Le sage Solon en pensa autrement ; il voulut voir cette nouveauté, & la jugea tout-à-fait contraire aux bonnes mœurs.
C’est le but que se propose la Comédie ; & le Théâtre est pour le vice & le ridicule, ce que sont pour le crime les Tribunaux où il est jugé, & les échafauds où il est puni.
Jugez si les Pères auront invectivé contre, et employé les ornements de l’éloquence et l’autorité dont Jésus-Christ les avait revêtus dans son Eglise pour les en détourner, et extirper ce scandale.
On va en juger par les citations qui suivent, elles sont tirées du livre des crimes de la presse, dans lequel l’auteur, en parlant du savant député, s’exprime ainsi qu’il suit : (Page 131), « Il y a de la démence à force d’y avoir de la déraiso ».
On les voit si tendres et si passionnées qu’on désire être l’objet de cette sensibilité, et réaliser des fictions si séduisantesz. » Les talents de leur profession relèvent tellement les grâces de leur sexe, qu’elles semblent être des divinités qui intéressent d’autant plus qu’on a plus de discernement pour juger le mérite de leur jeu.
; 4. parce que les Païens mêmes jugeaient qu’un homme était devenu Chrétien à cause qu’il s’en absentait, reconnaissont que l’instinct de la piété chrétienne éloignait du théâtre ceux qui en faisaient profession Chap.
Il faut croire au saint Esprit, qui a dit par la bouche du fils de Sirach ; « Que la plus grande plaie, et un amas de toutes les plaies qui peuvent arriver à un homme, est la tristesse du cœur » :10 Et saint Augustin expliquant ces paroles, que Jacob dit à ses enfants, lors qu’ils le pressaient de leur permettre de mener Benjamin en Egypte, « Vous serez cause qu’en ma vieillesse je m’en irai en Enfer »,11 dit, que Jacob craignait que l'éloignement de Benjamin lui causât une si grande tristesse, qu’à raison d’icelle il fût en danger de se damner, tant il jugeait la tristesse dangereuse. […] Souvenez-vous qu’en cette action, aussi bien qu’aux autres, vous pouvez mourir : et parce que vous ne voudriez pas que la mort vous arrivât en faisant une action qui déplût à celui qui vous doit juger ; Retranchez en y allant toutes mauvaises intentions,Avant la danse.
Quant à moi, qui ai le bonheur de les détester, qui ne m’y trouve jamais que pour juger par mes propres yeux, de tout ce que j’en entends dire, je n’y apperçois que de ces femmes de bien, qui, suivant le diction populaire, se comportent fort mal ; je n’y vois que des Laïs, qui, dans des chars magnifiques, osent insolemment défier la Princesse, par leur faste odieux, fruit de leur libertinage & de leur impudence12 ; je n’y reconnais que des faquins à paillettes ; je n’y suis coudoyé, pressé, poussé, avancé, reculé, culbuté, que par une valetaille impertinente ; je n’y remarque que des voitures d’emprunt, un luxe de crédit, & des sots attroupés ; je n’y avale qu’une poussiere affreuse, je n’y respire que des odeurs infectes, je n’y entends que des propos de canaille, ou les juremens de quelques Créanciers, qui apperçoivent dans de brillans équipages, le Marquis parvenu, qui se pare de leurs dépouilles, ou la Nymphe des chœurs, qui dans sa chasse roulante, ressemble à une Pagode que l’on promene aux yeux d’un Peuple hébêté, pour attirer ses vœux & ses offrandes. […] C’est d’après ces modeles vicieux, qu’ils jugent ordinairement de toutes les femmes. […] Si par hazard il se trouve huit à dix citoyens vraiment respectables, sur sept à huit cents spectateurs, il n’en faut pas douter, c’est un pur mouvement de curiosité qui les y a conduits ; ils ont voulu voir de leurs propres yeux, entendre de leurs propres oreilles, & juger, par eux-mêmes, de tout ce qu’on leur a rapporté de ces Spectacles scandaleux ; tous s’écrient, en sortant, que le mal est au-dessus de ce qu’on leur en a dit. […] Si l’on se contentait aux Trétaux de débiter une morale lubrique, quoique ce fut déjà un crime affreux, peut-être les jugerait-on avec moins de sevérité ; mais du débit on passe à la pratique ; & j’ai été plus d’une fois témoin des indécences révoltantes, commises à la face du Public, par les Chouettes de Vénus, qui sont payées pour y jouer leur rôle, & l’on fait comme elles s’en acquittent !
Or il est certain, que pour juger des compositions de cette nature il faut prendre l’esprit de Bourgeois, & quitter celuy de Courtisan : Il faut estre accoustumé à l’égalité & au bon ménage de Venise, & n’auoir pas dans la teste le luxe & les superfluitez de Paris.
Les plus fortes digues peuvent à peine arrêter le torrent ; peut-on juger nécessaire un divertissement, où il est au contraire nécessaire de prendre les plus grandes précautions, pour prévenir les excès continuels de ceux qui s’y rendent.
C’est aux Jurisconsultes à juger de son code.
Voyez dans la religion une multitude de malades guéris par miracle ; & si vous écoûtez la raison & l’intérêt de votre salut, jugez de ce qui doit vous donner plus de joie, un cheval qui court, ou un malade guéri.
Jugez quel bouleversement on cause lorsqu’on s’écarte de l’Unité de lieu.