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97. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

On nous a appris son histoire, mais on n’a presque rien dit de détaillé au sujet de son genre, & des règles dont il est susceptible42. […] L’Histoire ne lui ouvre qu’un champ stérile en comparaison. […] On nous vante envain les sujets tragiques, c’est-à-dire tirés de l’Histoire ; je soutiens que l’Opéra-Sérieux doit les employer rarement, ou les mêler de quelque chose de fabuleux. Son genre éxige absolument du Spectacle & de la variété, sans quoi il serait d’un ennui insupportable ; & un fait pris dans l’Histoire n’offre pas toujours un champ assez vaste. […] Il s’en faut pourtant de beaucoup que les sujets de ces Poèmes tragiques soient puisés dans l’Histoire.

98. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Cela est si différent que l’Histoire ne nous dit point qu’Eschyle ait représenté dans d’autres Piéces que les siennes. […] Roscius, dont l’Histoire nous a conservé le nom, plûtôt pour marquer la foiblesse de ses admirateurs, que pour éterniser sa mémoire, reçut de Rome des applaudissemens, quelques bienfaits, & mourut Comédien. […] Si l’Histoire nous apprend qu’une seule femme (Phrénice) pût assister dans les Jeux Olimpiques, aux combats de la Lutte, ce fut par un privilége spécial, & pour la récompenser d’y avoir conduit elle-même son fils Euclée.

99. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

De tous les sujets qu’on a choisi pour en faire des Tragédies, soit dans l’Histoire, soit dans les Romans, je ne crois pas que l’on puisse en trouver un, où la passion d’amour soit plus vivement marquée qu’elle l’est dans l’Histoire véritable, qui fait le fond de la Tragédie du Comte d’Essex. […] En effet, je crois que si on représentait Alexandre sans amour, les Spectateurs s’en accommoderaient mieux, quoi que l’Histoire fût en droit de s’en plaindre.

100. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques «  Analyse et sommaire du présent Traité  » p. 63

Le service que le Diable a ordonné aux Païens ne doit avoir lieu entre les Chrétiens : Or il appert par les histoires, tant Ecclésiastiques que profanes, que le Diable a ordonné les Jeux Comiques et Tragiques comme partie de son service : Ils ne doivent donc avoir lieu entre les Chrétiens.

101. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Quel fruit peut-on tirer des images ridicules du traité de la folie ; par Erasme, de l’histoire des chats, de la Fête des foux, des contes de la Fontaine, de tous les Romans, dont le seul catalogue feroit des volumes ? […] On voit chez le savant, des cartes de Chronologie, de Géographie, d’histoire : chez l’homme de bien, les mystéres de la Réligion, les figures de la bible, les fins dernieres, les vies des Saints. […] Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire. […] Là est l’histoire de la vertu ; ici les fastes du vice.

102. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Le grand nombre de gens de qualité & de ses amis qui le suivoient, sont marquez dans l’Histoire : On y fait mention de leurs Chariots, de leur propreté, de leur galanterie, des excez d’yvrognerie & de cruauté où l’Empereur s’emporta dans la chaleur de la débauche. […] Voicy comme j’en ay conceu les diverses beautez, dont les Hystoriens n’ont pas voulu prendre la peine de faire le detail, & qu’ils ont ainsi laissé dans quelque sorte de confusion ; Ie ne raporteray point la difference de leurs divers sentimens ie me contenteray de faire un tissu de leurs opinions, & un fil continu de l’Histoire.

103. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Et c’est d’où en est venue la première origine, si nous en croyons les histoires tant Ecclésiastiques que profanesAug. l. 2. ca 8 de Civit. […] Aussi lisons-nous, que quelques Poètes anciens, pour avoir mêlé en leurs Tragédies des histoires saintes, ont été punis, les uns d’un subit étourdissement, les autres d’aveuglement. […] Les enfants de l’Ecole savent les histoires de Sardanapale de Sémiramis, laquelle, après s’être longtemps déguisée, voulut enfin commettre inceste avec son fils, qui la tua : Item les fables d’Hercule, servant à Omphale ; d’Achille, se cachant parmi les filles de Lycomède, etc. […] Nous nous moquons des Papistes, quand ils allèguent cette même histoire de Michol, pour maintenir les images en l’Eglise de Dieu, puisqu’il y en avait, ce disent-ils, en la maison de David, qui en était la figure : Et toutefois, il y a plus d’apparence, bien qu’aussi peu de force, d’alléguer pour ce sujet-là, que pour celui-ci. […] [NDE] érodote, Histoires, livre 2, chap. 36, § 3.

104. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

IL faut ici remarquer qu’en la Règle n’est défendu au Tertiaires d’assister à toutes sortes de Spectacles ou Comédies, comme aussi à toutes sortes de Banquets : Mais seulement à ceux qui sont ordinairement accompagné de quelque déshonnêteté,c insolence, vanité ou désordre : d’ou vient que quand quelque Comédie se représente par les Etudiants aux Ecoles bien morigenéesd sur quelque Histoire ou vie de quelque Saint, il est bien permis aux Tertiaires d’y assister, comme aussi aux Banquets honorables, et au noces de leurs plus proches parents, et ce avec toute modestie et honnêteté, fuyant ce qui pourrait ressentir quelque vanité indécente.

105. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

On rapporte l’exemple de la mère de sainte Macrine sœur de saint Grégoire de Nysse, qui avait un si grand soin de sa fille, qu’elle ne lui permettait pas de lire des Fables ni des Comédies, regardant comme une chose honteuse de gâter un esprit encore tendre, par toutes ces Histoires tragiques de femmes, dont les fables des Poètes sont remplies, ou par les idées mauvaises des Comédies. […] Discours sur la Comédie, où l’on voit la Réponse au Théologien qui la défend, avec l’Histoire du Théâtre, et les Sentiments des Docteurs de l’Eglise, depuis le premier siècle jusqu’à présent. […] Au contraire les Comédiens sont plus coupables, parce qu’ils ont osé profaner une Histoire sacrée. […] Sans l’addition de l’intrigue de Misaël à l’Histoire de Judith, cette Pièce aurait été désagréable ; c’est pourquoi Misaël paraît dans la plupart des Scènes, et quoique Judith ne consente pas à la proposition de mariage qu’il lui fait, cette Veuve serait coupable même selon le monde réglé, de l’écouter et de lui répondre après l’avoir remercié.

106. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Aussi la Comédie à la prendre dans les bornes de l’innocence et de l’honnêteté est une nue représentation des histoires passées ; et en ce sens elle n’a aucune difformité : au contraire elle peut ce semble, autant exciter à la vertu les esprits bien faits, comme la trompette guerrière émouvait le courage d’Alexandre. […] Bannir les Comediens de la vie civile et commune, ce serait ôter les histoires des livres, les belles femmes du monde, la foire Saint-Germain du cours de l’année, les confitures des galeries de l’Hôtel de Bourgogne, et le Gros-Guillaume de la Comédie même. […] Que deviendrait enfin cette propriété de rire qui se retrouve en l’homme à la distinction des autres animaux, s’il ne se rencontrait quelque objet légitime pour donner exercice à cette puissance : C’est selon l’avis de GUILLOT-GORJU pour cette raison que nous estimons fous et insensés ceux qui rient pour rien et sans aucun sujet légitime : Si on veut donc condamner le plaisir de la Comédie, il faut aussi désapprouver le plaisir du Cours, des promenades, du récit gracieux des Histoires, de la Musique, des Tableaux et mille autres récréations qui ont été inventées, pour assaisonner les actions de la vie.

107. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — Avis de l’Éditeur, Sur les Notes suivantes. »

De répondre aux Misomimes ; de prévenir les Objections ; de donner un Précis de l’Histoire des Théâtres : trois objets qu’embrassera la Note [A].

108. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Xenophon, Thucidide, Tite-Live, Tacite, de Thou, Mezerai, à peine ont-ils daigné conserver, dans leurs Histoires, le nom d’un Poëte de Théatre. […] Ces Princes devenoient tous des Dieux, & leurs successeurs ne manquoient pas de leur accorder la Déification, Fontenelle, Histoire des Oracles, c. […] Ce sont des Dissertations profondes sur la Philosophie & la Mythologie, répandues sur le canevas d’un Roman, ou plutôt d’une Histoire, car les faits sont vrais ; c’est l’Histoire Orientale morcélée, avec quelques anacronismes pour faire tout venir sous les yeux de Cyrus. […] Il est vrai qu’il les avoit pris dans l’histoire du peuple le plus fertile en grands hommes (les Romains qui vinrent après Cirus à mille lieues de la Perse). […] Toutes les beautés remarquées par tant de connoisseurs, dit l’Histoire du Théatre François, tom. 13 p. 99.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ces circonstances sont uniques dans l’histoire ; les grands Seigneurs Romains donnoient les spectacles à leurs propres frais, le Seigneur Polonois devient monopoleur pour se les faire payer, & se rend ainsi Marchand du vice par l’autorité des loix qui ne sont faites que pour le corriger & le punir. […] Un citoyen qui sent combien une pareille dispute rend méprisables ceux qui ne rougiroient pas d’y attacher de l’importance, a publié dernièrement un Pamphlet (une brochure) intitulée : Mémoire pour servir de plan aux pièces de théatre de Varsovie, & de supplément à l’histoire de la démence humaine. […] Que ces hommes célèbres qui remplissent l’histoire de leur exploit sont réellement petits ! […] Quel affreux coup d’œil si à côté de l’histoire de leurs exploits, des titres de leur noblesse, la vérité & la vertu traçoient le tableau de leur cœur & l’histoire de leurs désordres ! […] L’Histoire du Théatre, t. 

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