Vous voyez dans leur histoire que, comme nous aussi, par ou malgré leurs Ménandres et leurs Aristophanes, ils furent légers, frivoles ; que comme nous ils allaient se dégradant tous les jours ; qu’ils firent de même des progrès rapides dans l’irréligion et la corruption, et qu’ils sont devenus enfin ce que tout le monde sait, et ce que nous deviendrons sans doute aussi prématurément, si nous ne prenons une autre marche qu’eux.
L’histoire est pleine d’exemples de Princes promis longtemps avant cet âge, & même entre particuliers.
Ie seray un peu plus exact sur celuy de Nismes, dont il n’a presque remarqué que le nom de ses illustres ruïnes ; & je le fais d’autant plus volontiers, que j’en ay eu, par la faveur & par les mains de Monsieur Cassaigne Conseiller à Nismes une plaine & parfaite description des principales dimensions & des remarques importantes faites par Monsieur Guiran, qui sans doute a esté un des plus habiles & des plus curieux de son temps, & qui a promis au public une Histoire de son pays, dont tout le Royaume luy sera obligé & deviendra son admirateur.
L’histoire Romaine est pleine de ces ridicules et impies dévotions, vouées dans les calamités publiques, dans un jour de bataille, au siège d’une ville ; les Vestales même y avaient un rang distingué.
Mais il est plus à propos de les taire que de les dire, de peur qu’il ne semble qu’on en avertit plûtôt, qu’on ne les corrige. » Ce que cet Auteur suppose, qu’on se masque en Angleterre, ne s’accorde pas à ce que rapporte Polydore-Virgile, qui en a écrit l’histoire. […] e « Les Ecclesiastiques s’abstiendront de tous spectacles, danses, mascarades &c. » Je ne fais pas de doute, après tous ces témoignages, que ce que nous lisons dans l’Histoire du Cardinal d’Amboisef, ne mérite plus de blâme que de loüange, que le Roi Loüis XII. estant au bal à Milan, les Cardinaux de Narbonne & de Saint Severin y danserent devant sa Majesté.
On voit plusieurs fois de suite la même Pièce, & l’on sent toujours pour le Héros le même intérêt que si l’on apprenait pour la prémière fois son Histoire.
(traité où on n’irait pas chercher cette question), et quelques autres Casuistes, qu’il est permis aux Religieux d’aller à la comédie, pourvu qu’il n’y ait point de scandale (par exemple, dans des loges grillées), de danger de péché mortel, de défense particulière de leur règle, et que le sujet de la pièce soit quelque histoire sainte ou humaine, ou quelque fable de l’invention du Poète, (c’est-à-dire à toutes les pièces, car il n’y en a point d’une autre espèce).
C’est là que le galant Jurisconsulte s’égaie sur tous les crimes et toute la matière de cette passion, à l’occasion des lois et des canons qui peuvent y avoir quelque rapport, qu’il entre-mêle d’une infinité de passages, d’histoires et de fables des Poètes et des Auteurs profanes, à peu près dans le goût du recueil des Arrêts d’amour.
Si cela étoit à redouter, il faudroit supprimer presque tous les exemples dont l’histoire fourmille ; il faudroit interdire aux historiens toute description de caractere vicieux ; il faudroit retrancher des annales du monde, tous les portraits de ces fameux coupables qui se sont signalés par leurs erreurs, & ne rapporter que les faits qui peuvent entrer dans un panegirique. […] L’histoire de l’univers nous montre plus de vices chez les peuples privés de cet amusement plus utile encore qu’agréable, que partout ailleurs.
Il est rapporté dans l’Histoire des Croisades, qu’un Chevalier amoureux de la femme de son voisin, obligé de partir pour la Guerre sainte, y mourut, après avoir ordonné par son Testament que son cœur seroit reporté à celle qui l’avoit toujours possédé.
« En un mot, dit-il, je suis persuadé que les tendresses, ou les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides et toutes les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe et de sa malheureuse famille. » M.
d’actions toutes noires, dont on composeroit des volumes d’histoires, a-t-il pû échapper à toute une famille intéressée & attentive à le démasquer ?
La fille qui achève l’histoire, y ajoute d’autres absurdités.