Quel homme ne s’estimeroit heureux d’unir sa destinée à celle d’une fille reconnue pour être le plus attachée à ses devoirs, la plus respectueuse envers ses parens, la plus douce avec ses compagnes ? […] La douce paix, la franchise & l’honneur, Un champ fécond, la santé, la droiture, Sont les seuls biens estimés parmi nous. […] On ne sauroit croire combien elle excite l’émulation des bonnes mœurs : tous les habitans de ce village composé de cent quarante-huit feux, sont doux, honnêtes, sobres, laborieux, contents de leur sort. […] Chantez, chantez, amusez-vous, Amusez-vous, jeunes compagnes, Aimez, aimez, rien n’est plus doux. […] Ce monument de vertu fera connoître une société de citoyens qui s’exercent à tirer au blanc, & donne tous les ans un prix à celui qui a le mieux réussi, a aussi fondé un prix de trois cens livres, en faveur de la fille de la Paroisse qui aura été jugée la plus modeste, la plus attachée à ses devoirs, la plus respectueuse envers ses parens, la plus douce avec ses compagnes.
Que la Langue Française est plus douce que celle des autres Peuples de l’Europe. […] Nos Vers ne sont-ils pas plus doux, plus sonores que ceux des Anglais, des Espagnols, & sur-tout que ceux des Allemands, qui se prétendent grands Musiciens ? […] Nos Compositeurs ne cherchent point à former de vains bruits ; ils suivent une modulation douce, & ne la varient que rarement. […] Toutes les passions y ont des èxpressions aiguës & fortes : tout au contraire de l’accent traînant & pénible du chant Français, le sien, toujours doux & facile, mais vif & touchant, dit beaucoup avec peu d’éfforts : enfin, je sens que cette musique agite l’âme & repose la poitrine ; c’est précisément celle qu’il faut à mon cœur & à mes poulmons ».
Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. Tout, parmi les êtres animés, tend au plaisir : mais cette pente est plus forte, plus éclairée dans l’homme ; elle le porte à rechercher avidement ce qui peut lui procurer, ou des sensations flateuses par rapport au corps, ou des perceptions agréables par rapport à l’esprit, ou de doux sentimens capables de fondre la glace de son cœur. […] Tout se ressent chez nous, de cette excessive délicatesse, qui ne veut que des couleurs douces ; qui tempère le terrible, amoindrit le grand. […] Loin de-là, je soutiens que si, d’un côté, ces deux objets peuvent être dangereux sur la Scène ; de l’autre, l’expression honnête & délicate du plus doux sentiment de notre âme, est ce qui peut donner aux Pièces tragiques ou comiques, un plus grand degré d’utilité ; & que la présence, le jeu des femmes sera précisément, lors de la Réforme proposée, ce qui rendra le Spectacle national plus réservé, plus digne de notre respect & de notre vénération.
Ces doux & invincibles penchans de l’inclination, ainsi qu’on les réprésente, c’est ce qu’on veut faire sentir & ce qu’on veut rendre aimable : c’est-à-dire, qu’on veut rendre aimable une servitude qui est l’effet Pag.
Bernard, ainsi que l’enflure du cœur est la mère de la présomption, de même la véritable douceur ne procède que de la vraie humilité. » Ce sont deux vertus que Jésus Christ a rendu lui-même comme inséparables : « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur.
Ces doux et invincibles penchants de l’inclination, ainsi qu’on les représente, c’est ce qu’on veut faire sentir et ce qu’on veut rendre aimable ; c’est-à-dire, qu’on veut rendre aimable une servitude qui est l’effet du péché, qui porte au péché ; et on flatte une passion qu’on ne peut mettre sous le joug que par des combats, qui font gémir les fidèles, même au milieu des remèdes.
Le bien y est appelé mal, le mal bien, les ténèbres lumières, on y fait passer le doux pour amer, et l’amer pour doux, on élève jusqu’aux Cieux des actions pour lesquelles Dieu précipite irrémissiblement dans les enfers ; plus elles sont colorées d’une image de grandeur et de générosité, plus leur représentation est dangereuse. […] Elle fait encore un effet plus malin sur le cœur que sur l’esprit, car si elle gâte ce dernier, elle corrompt l’autre en y excitant les passions et les remuant avec d’autant plus de promptitude et de vivacité, qu’elle y trouve de correspondance, c’est là son but et sa fin principale, c’est ce qui lui attire les applaudissements des spectateurs, la plupart acteurs secrets dans la pièce ; autrement ils s’ennuient, ils languissent, ils s’endorment, et comme dans la lecture ou le chant des Psaumes, on entre dans tous les mouvements et les saintes passions du chantre sacré, qu’on prie avec lui, qu’on gémit, qu’on se réjouit, qu’on passe de l’espérance à la crainte, de la tristesse à la joie, des plaintes aux remerciements, de la frayeur à l’assurance, du trouble à la paix, ici on entre encore plus naturellement dans les divers mouvements des acteurs introduits sur la Scène, le lecteur ou le spectateur est transporté hors de lui-même, tantôt il se sent le cœur plein d’un feu martial, et s’imagine combattre, tantôt agité de mouvements plus doux, il est amoureux, il estime, il craint, il désire, il n’y a point de passion dont il ne sente les atteintes et les émotions.
L’imagination travaille donc plus à nous séduire que tout autre chose ; car enfin, il n’est pas réellement vrai que des accords doux, ou bien aigus, ayent de l’analogie avec ce qui se passe en nous-mêmes : ils peuvent peindre à peu près le phisique de notre monde ; mais non un sentiment. […] Un grand bruit nous éffraye ; il nous charme lorsqu’il est doux & modéré. […] Le murmure d’un ruisseau nous remplit d’une douce rêverie, & fait naître par degrés dans notre ame le penchant à l’amour. […] Lorsqu’elle se crut un peu instruite, elle ôsa mêler le bruit de ses accens à la douce simphonie de son aimable Maître. […] « Avec la douce voix & le venin emmiellé des chants, sons & accords voluptueux de ses instrumens, elle enflamme la luxure & les désirs déréglés, & ôte toute force & vertu à l’esprit, & le corrompt en toute lasciveté & délices ; elle pervertit les bonnes mœurs, incite impétueusement les cupidités & affections dèshonnêtes ».
Déjà nous éprouvons la douce violence Qui va bien-tôt nous entraîner ; Et tout l’Elisée en silence N’attend plus qu’un coup d’œil pour se déterminer.
Le savoir, l’esprit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste Vertu, tu restes toujours sans honneurs ! […] Une si douce image amollit insensiblement le cœur : on prend de la passion ce qui mène au plaisir, on en laisse ce qui tourmente. […] Les Anglaises sont douces et timides. […] N’est-ce pas la Nature qui pare les jeunes personnes de ces traits si doux qu’un peu de honte rend plus touchants encore ? […] C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur.
Quelle joie pure et douce naît surtout de l’attachement inviolable à son devoir et du renoncement aux plaisirs défendus ! […] n’a-t-elle pas des larmes plus douces à verser, celles de la pitié pour des indigents qu’elle va visiter et soulager ?
Quelles sont nos vertus, si l’amour est un crime Ces doux fremissemens, ces feux & cette ivresse Sont des secret tributs qu’il rend à son auteur : Et ne savoir nuir, par un heureux lien, Les plaisirs d’un amant aux devoirs d’un chretien… Dieu qui creusa l’abyme où ton couroux me laisse J’esperois que ton bras soutiendrois ma foiblesse ; Mais puisque tu n’as pu m’arracher mon penchant, Pour teindre l’amour, aneantis l’amant. […] Qui damnoient la moitié du globe, Et vouloient en être adorés, Enfin ces mortelles aimables Qui savent charmer nos loisirs, Et sur la Scène par des fables, Nous donnent de si vrais plaisirs, Ces Sirenes enchanteresses Trouveront des juges plus doux, Heureux si leurs tendres foiblesses Pouvoient arriver jusqu’à nous ; Nous, le Clergé de St. […] Cet Abbé, Poëte, étoit d’une bonne maison, quoiqu’il fit des jolis vers ; il avoit l’imagination brillants, l’ame sensible & pleine de chaleur, ouverte aux douces impressions de la volupté. […] Moi-même ému de tes propos lassifs, Je crus sentir, plein d’une aimable yvresse, Un air plus doux & des charbons moins vifs, De tes accords, l’harmonieuse adresse, Humanisa ma sombre austerité, Et sur mon front, siege de la tristesse, On vit, dit-on, briller la volupté. […] Il est inconcevable que cet ingénieux Ecrivain dont les poésies sont si agréables, si riches, si variées, qui, par son honnêteté, autant que par son talent, honore depuis tant d’années notre Parnasse ; bon citoyen, ami de ses rivaux, du caractere le plus doux, ennemi de toute intrigue, détestant les cabales, évitant avec le même soin & l’adulation & la satyre, ait à se plaindre de son siecle, Nous ne connoissons point sa personne, nous n’examinons point son mérite poétique, mais ce que nous venons de rapporter, pris de ses œuvres sur la religion & les mœurs justifie le mécontentement de son siecle, & fait voir le fond qu’on peut faire sur les éloges des Journaux.
.) : Il n’y a rien qui me semble si doux que d’être retiré en ma petite chambre, y lire l’Ecriture sainte, la méditer devant Dieu, en rechercher l’intelligence, en goûter la douceur en repos et en silence ; j’y aurais bien plus de plaisir qu’à vous être ici ennuyeux, à vous étourdir de mes corrections, et perdre mon temps à reprendre des vices que plusieurs n’éviteront pas ; mais l’Ecriture m’épouvante.