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10. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Soyez mes juges, hommes de bien, observateurs sages qui, étrangers aux exagérations passionnées des partis, voyez mieux les véritables causes de ce débordement, et osez avouer à vos antagonistes la perversité, toutes les perfidies, les criminelles extravagances de vos contemporains, en les voyant habituellement se trahir, se persécuter les uns les autres, commettre toutes les espèces d’injustices et d’excès, chercher le bonheur en détruisant ce qui en est le principe, acquérir des richesses, obtenir des places en donnant l’exemple contagieux et funeste du mépris des vertus et des lois qui en sont la garantie ; biens empoisonnés dont ils ne doivent pas jouir en paix, dont les enfants seront un jour dépouillés par les mêmes moyens odieux que les parents ont pratiqués et propagés avec aussi peu de retenue que si la fin de leur vie devait être la fin de tout ce qui les intéresse. […] Mes recherches ou remarques nouvelles, tracées, je l’avoue d’avance, avec peu d’art et de méthode, sur les causes de cette dégénération rapide, ne sont pas conjecturales, ni bornées au temps que j’ai vécu. […] C’est d’après ces documents certains, dont le principal est le fait incontestable que l’irréligion et l’immoralité ont commencé à croître et s’étendre plus sensiblement chez nous, comme chez les autres, à dater de l’époque des plus fortes des leçons satiriques données en leur faveur, sous la forme dramatique ; c’est d’après ces documents, dis-je, qui, abstraction faite de tout ce qui a été dit pour et contre sur cette question, m’ont mis à portée de comparer les temps, d’apprécier moi-même les causes qui ont agi sur les mœurs aux différentes époques, par le rapprochement des effets, que j’ose avancer et entreprendre de prouver à mon tour et à ma manière, sans prétendre le faire mieux que mes prédécesseurs, mais, pour appuyer leur jugement, que l’amalgame ou le concours irrégulier de la joyeuse et attirante instruction théâtrale avec le sérieux, l’austère et premier mode d’instruction et de réformation, a été funeste à celui-ci ; qu’il l’a d’abord fait négliger et ensuite étouffé ou paralysé presque entièrement en le suppléant fort mal, en le remplaçant comme un étourdi spirituel et malin remplacerait un patriarche grave et prudent. […] Je ne m’ingère pas de remettre en jugement cette production sous le rapport dramatique ou littéraire ; cette cause a été plaidée et bien jugée ; il y a long-temps que c’est une affaire finie ; d’ailleurs, il y a prescription à cet égard : il serait trop ridicule d’y revenir et de paraître vouloir, de concert avec des étrangers jaloux de la supériorité de nos compatriotes, détruire une réputation légitimée par une si antique possession ; il ne s’agit ici que d’erreurs, ou de démontrer, d’après l’expérience, qu’une composition dramatique, quelle que soit sa perfection, présente toujours des côtés très-défectueux ; que souvent la forme, par exemple, a des effets contraires qui nuisent au fond, et empêchent l’auteur d’arriver heureusement à son but. […] Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

11. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques «  Analyse et sommaire du présent Traité  » p. 63

Arguments pris de leur cause Efficiente. […] Arguments pris de leur cause Finale.

12. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

J’en trouve des causes générales & particulieres. […] Telles sont les causes générales qui empêchent de donner aux personnages dramatiques des caracteres dignes d’eux. […] Celles de ces causes qui sont particulieres aux Poëtes de la seconde classe, prennent leur source dans leur amour-propre, dans leur inapplication, dans la foiblesse de leur jugement, & dans leur incapacité. […] Il nous reste à parler de l’incapacité des Auteurs ; nous ne perdrons point le tems à la prouver ; nous nous contenterons d’en indiquer la cause générale. […] Mais il en est de cette cause des progrès de l’esprit, comme de presque toutes les autres ; c’est-à-dire, qu’après l’avoir élevé jusqu’au plus haut point de perfection, elle a contribué une des premieres à l’entraîner vers la décadence.

13. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Ce n’est point ma cause que je vais plaider, c’est celle des Poëtes Dramatiques. […] Cailhava fit paroître sa brochure, intitulée Causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir ; ce qui engagea M. le Chevalier du Coudray à donner la sienne, qui parut sous le titre de Lettre à Madame la Comtesse de Turpin 2. […] Je n’ai rien eu à démêler avec eux, Dieu-merci ; ce n’est donc point par vengeance secrette que je les attaque, c’est à cause du tort que leur domination fait à l’Art Dramatique : quoiqu’à bien considérer, pourquoi craindre les décrets d’un aréopage qui a refusé Mérope, qu’on a obligé de recevoir la Métromanie ? […] Je le répéterai au Lecteur, que je ne suis pour rien dans tout ceci, cette cause n’est pas la mienne ; mais je souffre de voir des Histrions tyrans despotes, juges souverains des productions du génie. […] Cailhava, dans son Ouvrage intitulé, Cause de la décadence du Théâtre, &c.

14. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

qu’il se jeta soi-même dedans le feu, et laissa en succession son arc et ses flèches à Philoctète, lequel fut cause de sa mort ? […] Et pour cette cause les Grecs [Liu. 1. […] Et certainement ce n’est point sans cause, que la Tragédie doit être bannie de tout spectacle civil. […] Les œuvres de ces deux sont péries, avec plusieurs autres de gens très doctes, ce qui nous cause un merveilleux regret, pour ce que nous n’avons encore pour le jourd’huy leur semblable. […] Parquoi l’accoutumance de voir telles vilenies, est cause bien souvent de corrompre les gens de bien.

15. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

La plus heureuse Reconnoissance est celle qui cause la Péripétie. […] La ressemblance de Joas avec l’enfant qu’elle a vu en songe lui cause des soupçons. […] Le Grand-Prêtre au contraire à cause du péril avance l’heure de l’exécution de son projet, sans attendre Abner. […] Cette austérité de vertu ne se fait connoître que quand il s’agit de la cause de Dieu. […] Cette inquiétude sera la cause de tout ce qu’il dira à ces deux Fils & à Monime, & la cause de ses malheurs.

16. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, nous lui avons permis & permettons par ces présentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui semblera, & de la vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le tems de six années consécutives, à compter du jour de la date des présentes. […] Du contenu desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Exposant ou ses ayans causes, pleinement & paisiblement, sans souffrir qu’il lui soit fait aucun trouble ou empêchement.

17. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Ces deux Vers de Lucrece nous conduisent à la source du Plaisir que nous cause la Tragédie. […] Agamemnon reconnoît combien son emportement contre Achille, cause de malheurs ; mais les Peuples ont tort de l’en accuser ; Jupiter, le Destin, & la Furie Ιἐροϕοιτις l’ont voulu ; on ne peut resister à la Volonté divine. […] Hippolyte prêt à mourir, en déclarant qu’il est innocent, & que les imprécations de son Pere sont injustes, reconnoît qu’il périt à cause des anciens crimes de ses Ancêtres : παλαιῶν προγενητὀρων. […] Dans l’Antigone un Pere arrive tenant dans ses bras son Fils qui vient de se tuer ; on lui présente en même tems le corps de sa Femme qui vient aussi de se donner la mort ; c’est lui qui est la cause de ces deux cruels Evenemens, & il se trouve entre ces deux cadavres.

18. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

L’idée qu’ils ont de la majesté que doit avoir la Tragédie, est cause que ne faisant pas d’abord reflexion qu’on peut parler majestueusement & naturellement, ils vont chercher un langage que les hommes ne parlent jamais. […] Les Etrangers s’imaginent qu’en prononçant deux Vers, nous nous reposons quatre fois, à cause des quatre hémistiches : le sens & l’ordre des mots s’y opposent souvent, surtout dans les Vers de passion, & nous obligent d’y faire deux ou trois Césures, & d’enjamber. […] Quand Médée après son crime croit voir les Enfers ouverts, & l’ombre de son frere qu’elle a tué, elle prétend que cette Ombre lui doit pardonner une rage dont l’amour a été la cause. […] Elles ont aussi été cause que les Poëtes qui sont venus depuis, ont voulu faire parler l’Amour aussi tendrement & ne l’ont pas toujours fait aussi sagement : mais les fautes des successeurs, ne doivent pas être imputées à celui qui a été, comme je viens de le montrer, le Réformateur de notre galante Tragédie. […] Il est certain qu’il n’eût plus songé à perfectionner la Tragédie, l’ayant entiérement abandonnée, sans les circonstances qui l’y ramenerent, & qui furent cause qu’en lui rendant toute sa pureté, il lui donna la plus grande majesté qu’elle puisse avoir.

19. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Fagan, s’il Nous plaisait lui accorder nos Lettres de permission pour ce nécessaires : A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, Nous lui avons permis et permettons par ces Présentes de faire imprimer ledit Ouvrage en un ou plusieurs Volumes, et autant de fois que bon lui semblera, et de le faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le temps de trois années consécutives, à compter du jour de la date des Présentes. […] Du contenu desquelles vous mandons et enjoignons de faire jouir ledit Exposant et ses ayant cause pleinement et paisiblement, sans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empêchement : Voulons qu’à la copie des Présentes qui sera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foi y soit ajoutée comme à l’original.

20. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

A ces Causes, voulant traiter favorablement ladite Exposante, Nous lui avons permis et permettons par ces Présentes de faire imprimer lesdits Livres ci-dessus spécifiés, en un ou plusieurs volumes, conjointement ou séparément, et autant de fois que bon lui semblera, sur papier et caractères conformes à ladite feuille imprimée et attachée sous notre Contrescel, et de les vendre, faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le temps de huit années consécutives, à compte du jour de la date desdites Présentes. […] Du contenu desquelles vous mandons et enjoignons de faire jouir l’Exposante ou ses ayant cause, pleinement et paisiblement, sans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empêchement.

21. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Ce pere de notre scène sentoit que cette passion uniforme dans ses effets comme dans ses causes, ne pouvoit produire que des impressions foibles & peu tragiques. […] En vain on rapporteroit la cause de cette invention funeste à la galanterie, goût dominant de la nation. […] Combien rencontrent, même à nos Spectacles, les instrumens de leur confusion, & les causes du dérangement de leur fortume ?

22. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

A présent que nos qualités sont établies, souffrez qu’avec mon clinquant et mon oripeau je tâche à soutenir tellement quellement la cause que j’ai embrassée. […] Sur ce que vous dites qu’une chose qui peut produire quelquefois de mauvais effets dans des esprits vicieux, quoique non vicieuse d’elle-même, ne doit point être défendue, quand surtout elle peut servir à l’instruction et au délassement des hommes ; je réponds avec Saint Augustin, (voilà un Antagoniste digne de vous ;) je réponds, dis-je, avec Saint Augustin, que le fond de l’homme étant naturellement vicieux et corrompu, et les meilleures choses par conséquent sujettes à être tournées en poison presque chez tous les hommes, tout ce qui se présente à eux sous une image de volupté, même la plus innocente, peut causer de terribles impressions sur les âmes, et les cause même nécessairement. […] Augustin, que je ne me lasse point de citer, les appelle tantôt l’impureté d’une folle compassion, et tantôt une démangeaison d’amour propre, qui n’est pas fâché qu’on lui égratigne la peau, pour ainsi parler ; parce que cette satisfaction passagère lui cause une enflure pleine d’inflammation, d’où il sort du sang corrompu et de la boue. […] Vous jugiez bien, Monsieur, que dans une cause aussi importante que celle-ci, je ne négligerais aucun de mes avantages : mais sur le ton dont je le prends, dites-vous, il ne faudra plus non seulement voir représenter ni Comédie ni Tragédie, il ne faudra pas même en lire aucune : il ne faudra plus lire ni Térence, ni Sophocle, ni Homère, ni Virgile, ni Théocrite.

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