J’avoue qu’il est mal aisé d’assembler tout ce qui est nécessaire à la composition de cette sorte d’ouvrages, d’autant plus qu’il y a peu de modèles dans ce genre d’écrire, et peu d’Auteurs qui soient d’humeur de les imiter. […] J’avouerai qu’à l’examiner dans toute la sévérité de la règle, la critique est raisonnable ; mais s’il fallait s’en tenir à cette parfaite unité qu’on me demande, on aurait à reprocher ce défaut presque à tous les Ouvrages de Théâtre. […] J’avoue que les sujets les plus extraordinaires peuvent instruire et divertir quand ils sont maniés par des mains savantes et heureuses ; mais peut-on douter que les matières Saintes quand elles tombent en de pareilles mains, puissent recevoir un tour assez agréable pour plaire et mieux encore pour édifier le Spectateur Chrétien.
Je vous avoue que, si ces remarques partaient d’un esprit que la passion fît moins parler, et que si elles étaient aussi justes qu’elles sont bien écrites, il serait difficile de trouver un livre plus achevé. […] Je ne connais point cet auteur, mais il faut avouer qu’il aime bien la farce, puisqu’il en parle si pertinemment que l’on peut croire qu’il s’y connaît mieux qu’à la belle comédie. […] Mais il ne prend pas garde qu’il augmente sa gloire en même temps qu’il croit la diminuer, puisqu’il avoue qu’il est bon comédien, et que cette qualité n’est pas suffisante pour prouver, comme il le prétend, qu’il est méchant auteur. […] Je vous avoue que cela doit toucher sensiblement, qu’il y a des injures qui sont moins choquantes, qui n’ont point de conséquences, qui ne signifient souvent rien et ne font que marquer l’emportement de ceux qui les disent. […] Il faut avouer que les ignorants et les malicieux donnent bien de la peine aux autres.
Mais si nous en voulons juger sans prévention, nous avouerons que plus elle est charmante, plus elle est dangereuse ; Et j’ajouterais même que plus elle semble honnête, plus je la tiens criminelle. […] Il faut être de bronze ou de marbre pour résister à tant d’appas, et j’avoue que les plus grands Saints auraient peine à conserver leur liberté au milieu de tant d’agréables tentations. […] Disons encore que si les filles sont assez sincères pour nous découvrir leurs sentiments, elles avoueront que l’amour de Chimène fait bien plus d’impression sur leur esprit que sa piété, qu’elles sont bien plus touchées de la perte qu’elle a faite de son Amant, que de celle qu’elle a faite de son Père, et qu’elles sont bien plus disposées à imiter son injustice qu’à la condamner.
Avouons que voila un mot qui se prend dans bien des acceptions différentes, & qui a furieusement dégénéré. […] Nous pouvons lui appliquer la petite épigramme du Chevalier de Cailly au sujet d’Alphana que quelques Sçavans prétendaient venir d’Equus ; il termina leur dispute par ce badinage : Alphana vient d’equus, sans doute, Mais il faut avouer aussi Que pour venir jusques ici, Il a bien changé sur la route. […] J’avoue qu’on a d’abord quelques peines à appercevoir ce motif ; en s’éfforcant un peu, on le decouvre enfin.
Les Dévots ne manqueront pas d’adjuger la Couronne à mon Antagoniste, par prévention pour le pieux Adjudant qu’on vient de lui donner, m’avouerai-je battu ? […] Je ne pus m’empêcher d’associer nos meilleurs Poètes à ce livre ennuieux : et j’avoue sincèrement qu’il faisait la moindre partie de mes lectures. […] Qu’il avoue charitablement, s’il ne peut opérer les preuves que j’exige, qu’il a bien fait jusqu’à présent ; mais qu’étant dans la résolution de mieux faire, il veut se livrer tout entier à ses résolutions. […] Je ne puis pas être un Saint, je l’avoue, je n’ai ni l’Enthousiasme ni le Zèle Apostolique qui convient à un Orateur sacré, sans quoi je consacrerais mes talents à Dieu. […] Rousseau un fripon, l’engager à m’imiter et à avouer, comme il le pense sûrement, que les Comédiens qui jouent des valets et des arlequins ne sont pas non plus des Coquins.
. — Croyez-moi, si vous en êtes, ne faites point de difficulté de l’avouer ; et si vous n’en êtes point, faites tout ce que vous pourrez pour y être reçus, vous n’avez que cette voie pour vous distinguer. […] J’avoue que ce n’est pas une petite entreprise, car que dire à un homme qui ne prend rien en raillerie, et qui trouve partout des sujets de se fâcher ? […] J’avoue que le Provincial a mieux choisi ses personnages, il les a cherchés dans les Couvents et dans la Sorbonne, il introduit sur la scène tantôt des Jacobins, tantôt des Docteurs, et toujours des Jésuites ; combien de rôles leur fait-il jouer, tantôt il amène un Jésuite bon homme, tantôt un Jésuite méchant, et toujours un Jésuite ridicule. […] Cicéron n’est pas moins nécessaire que lui, il est plus en usage dans les Collèges, il est assurément moins dangereux, car quand vous nous dites qu’on ne trouve point dans Térence ces passions couvertes que vous craignez tant, il faut bien que vous n’ayez jamais lu la première et la cinquième Scènes de l’Andrienne, et tant d’autres endroits des Comédies que l’on a traduites, vous y auriez vu ces passions naïvement exprimées, ou plutôt il faut que vous ne les ayez lues que dans le Français et en ce cas j’avoue que vous les avez pu lire sans danger.
J’avoue donc, qu’il y a à Paris comme à Athènes, des étourdis sans décence et sans mœurs. […] » Il faut avouer que M. […] Rousseau l’avouera lui-même. […] J’avouerai même que je ne conçois pas le Misanthrope de M. […] J’avoue que cet amour est plus commun dans les Villes opulentes et peuplées ; j’avouerai même, si l’on veut, qu’il règne à Paris autant et plus qu’en aucun lieu du monde.
En ouvrant ta Lettre, j’ai cru que ton mari, affichant le desordre, profitait de notre absence ; pour avouer publiquement une de ces Créatures dont le crime est l’état, que l’impudence annoblit, & dont les hommes mesurent la gloire, par l’atrocité du scandale qu’elles ont donné. Imagine avec quelle surprise, mêlée de joie, j’ai vu, en achevant de lire, que monsieur D’Alzan est un honnête-homme, qu’un goût passager a surpris ; qui se l’avoue, reconnaît ses torts, & cherche à intéresser à son retour vers toi jusqu’à la vanité de celle qui lui a trop plu… Elle veut s’immoler… Elle n’est donc pas… Tu as oublié de me la nommer : mais je la crois une Actrice.
Mais ne m’avouera-t-on point qu’il s’y prend bien mal pour nous persuader que la véritable dévotion le fait agir, lorsqu’il traite Monsieur de Molière de démon incarné, parce qu’il a fait des pièces galantes et qu’il n’emploie pas ce beau talent que la nature lui a donné à traduire la vie des saints Pères ? […] Mais lorsque je vois le livre de cet inconnu, qui, sans se soucier du tort qu’il fait à son prochain, ne songe qu’à s’usurper une réputation d’homme de bien, je vous avoue que je ne saurais m’empêcher d’éclater, et, quoique je n’ignore pas que l’innocence se défend assez d’elle-même, je ne puis que je ne blâme une insulte si condamnable et si mal fondée. […] Ou bien, si vous avez tant d’aversion à vous dédire de ce que vous avez soutenu, ne faites point de scrupule de nous avouer que votre livre n’est point votre ouvrage et que c’est l’envie et la haine qui l’ont composé. […] Car vous m’avouerez, quelque scrupuleux que vous soyez, que vous ne trouvez rien à reprendre dans la réception qu’on fait à Monsieur Dimanche : il n’est pas plus tôt entré dans la maison qu’on lui donne le plus beau fauteuil de la salle, et quand il est près de s’en aller, jamais homme ne fut prié de meilleure grâce à souper dans le logis.
Il faut avouer que votre insensibilité est extrême, si ces péchés ne vous pèsent pas sur le cœur : car leur poids est si grand, dit S. […] Avouez que c’est pour tous les hommes un grand sujet d’humiliation, d’affliction, et de crainte d’avoir un adversaire si puissant, et si opiniâtre dans la persécution : cependant que faites-vous, Filles mondaines par vos ajustements trop affectés ? […] Avouez donc que ce Royaume est détruit, et que cette gloire est éclipsée dans les personnes, qui fréquentent le bal, où il ne se trouve qu’ambition, qu’orgueil, qu’impureté, médisance, vaine gloire, et amour de recherche de soi-même. […] Quand vous êtes aux pieds des Confesseurs, vous changez bien de langage ; la vérité et votre conscience vous contraignent d’avouer tout ce que nous venons de dire, et souvent votre plus grand malheur et celui des autres femmes, ou des Filles vient d’un premier entretien dans un bal, ou de quelque autre divertissement, dont on leur a donné le régal, et qui les a fait tomber. […] Je l’avoue et le confesse avec vous, cependant je ne vois pas qu’on le puisse faire qu’avec le temps : car quel moyen de rompre tout d’un coup les liaisons, les attachements, les alliances et les sociétés qu’on a avec les personnes du monde ?
Tout spectateur sensible, je l’avoue, sort de cette Tragédie le cœur affligé, partageant en quelque manière le sacrifice qui coûte si cher à Titus, et le désespoir de Bérénice abandonnée. […] Rien ne pourra plus leur nuire, si votre Ecrit n’y réussit pas ; car il faut avouer qu’aucun de nos Prédicateurs ne les a combattus avec autant de force et de subtilité que vous. […] Cette partie de votre ouvrage, je dois l’avouer, est celle qui a trouvé à Paris le moins de contradicteurs. […] Ces sentiments sont d’ailleurs une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante ; et si vos Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la logique que je leur connais doit naturellement les y conduire, ou les laissera à moitié chemin. […] , p. 77 : « Le plus charmant objet de la Nature, le plus capable d’émouvoir un cœur sensible et de le porter au bien, est, je l’avoue, une femme aimable et vertueuse ; mais cet objet céleste où se cache-t-il ?
… j’ai peine à me l’avouer… j’ai porté dans une âme innocente, pure, le poison de la douleur… Monsieur, c’est assez que vous m’ayiez rendu malheureuse, sans associer à mes peines une victime, dont la vue me ferait mourir de honte. […] Je me l’avoue, & je sens couler des larmes amères.
Déchirée par ces sentimens, si puissans sur les cœurs généreux, la religion, le devoir & l’amour ; elle n’ose avouer Ces foiblesses des sens que sa raison surmonte. […] Je fais plus : je vous avoue même que plusieurs des pièces de ce grand Comique ne répondent point à la pureté du théâtre ; d’autres auteurs l’ont profané à son exemple. […] Si, cependant, vous me demandiez si la comédie est propre à faire mourir en nous l’esprit du péché, & à nous faire rentrer dans la voie du salut, je vous avouerai franchement que je la crois peu capable d’opérer ces miracles ; je la regarde comme un objet indifférent en soi qui peut servir de délassement aux personnes occupées, & d’occupation aux personnes qui n’ont rien à faire ; mais vous auriez tort, je le répete encore, de vous imaginer que je regarde le théâtre comme une école de religion ; Non, pour changer leurs mœurs & régler leur raison, Les chrétiens ont l’Eglise & non pas le théâtre.