Enfin il s’offre de faire tout ce que Monseigneur l’Archevêque lui ordonnera pour édifier l’Eglise. […] Jean Chrysostome contre la Comédie, et de montrer combien elle est contraire à la Discipline de l’Eglise, et les maux qu’elle attire sur le peuple Chrétien. […] La troisième, qu’en prenant ce divertissement on ne fasse rien contre les Commandements de Dieu et de l’Eglise, « Ita quod contra preceptum Dei vel Ecclesia talibus ludis nihil fiat. […] Le premier est de dévotion, comme les Chants de l’Eglise, qu’on doit aimer. […] Sulpice à la Fête du Saint Sacrement, pour ne pas passer devant le Théâtre des Comédiens Français ; pour apprendre aux Fidèles combien l’Eglise a en horreur ces Théâtres.
« Il faut savoir, dit-il, que l’on s’abstient des œuvres serviles, et des occupations mondaines les jours des Fêtes, afin que l’on soit dans une plus grande liberté d’aller aux Eglises, de chanter des Psaumes, des Hymnes, et des Cantiques spirituels, de s’appliquer à l’Oraison, de porter des Oblations à l’Autel, de prendre part à la grâce des Saints, par le souvenir de leurs vertus, de s’encourager, et de s’animer à leur imitation, d’écouter la parole Divine avec attention, et avec ferveur, et d’exercer la charité envers le prochain, et faire des aumônes. » In Resp. ad Bulgaros c. 11. […] dit que les jours du Dimanche, et des autres Fêtes, sont consacrés à la gloire de la Majesté souveraine de Dieu ; et que c’est pour cela que les ordonnances de l’Eglise nous obligent de les sanctifier. Il ne faut pas omettre ces paroles excellentes du Concile de Fréjus : « Il faut, dit-il, s’abstenir les jours des Fêtes de toute sorte de péché, et de toute sorte d’œuvre sensuelle, ou terrestre ; et ne s’occuper à autre chose en ce saint temps, qu’aux exercices de l’Oraison, et à se rendre fidèlement aux assemblées qui se font dans les Eglises pour les Offices, avec une parfaite ferveur d’esprit Conc. […] Que celui de vous, qui sera proche de quelque Eglise, s’y rende promptement ; et que pendant ces jours, il répande son âme devant Dieu par les prières, et par les larmes : que vos yeux et vos mains soient pendant tout ce jour étendues vers Dieu ; parce que c’est le jour qui représente le repos éternel, et de Dieu et des âmes saintes en Dieu, c’est ce jour qui dans la Loi et dans les Prophètes, a été figuré par le septième jour, qu’on appelait le Sabbat. […] Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.
Depuis le rétablissement du culte catholique en France, et surtout depuis la restauration, le zèle des fidèles s’est tellement accru, qu’on les voit remplir les églises à l’heure des offices, et suivre les prédicateurs avec une attention et une piété vraiment exemplaires : le Clergé ne pouvait donc que s’applaudir de cette influence de la religion sur les citoyens, et pour perpétuer un état de choses aussi louable, il n’avait qu’à agir avec douceur, circonspection, et franchise ; Mais des intentions exagérées, mais des mandements et des lettres pastorales qui rappellent toutes les rigueurs des lois ecclésiastiques et qui imposent aux fidèles des obligations que l’Eglise, depuis nombre de siècles, avait cessé d’exiger, viennent réveiller l’attention du public et exciter ses craintes. […] Le Clergé doit savoir d’ailleurs que l’institution d’un ministère des affaires ecclésiastiques est une voie que le Gouvernement a sans doute voulu ouvrir pour faire concorder les lois ou usages de l’Eglise avec les lois ou usages de la nation, et il me paraît tout naturel qu’il eût été du devoir de M. l’archevêque de Rouen, avant de lancer son acte fulminatoire, de prendre conseil du ministre qui est chargé de ce département, et je ne fais aucun doute que, dans le secret du cabinet, son excellence ne l’eût invité ou à modifier, ou à supprimer un pareil acte. […] « L’évêque doit avoir son petit logis près de l’église ; ses meubles doivent être de vil prix, sa table pauvre. […] Or, si les évêques prétendent faire valoir envers les fidèles les anciennes lois ecclésiastiques, il serait indigne pour me servir des propres expressions du pape Jules, à un évêque, ou à un prêtre, de refuser de suivre les règles canoniques de l’Eglise. […] On trouve une fondation par lui faite en l’église cathédrale d’Autun, en l’année 1213, et l’un de ses petits-fils, Guillaume de Montholon, fut créé cardinal en 1350.
Qui ne fait que l’Eglise a toujours condamné les Ecclésiastiques qui la dèshonorent ? […] Loin de les protéger, tolérer, l’Eglise les désavoue & les proscrit. […] L’Eglise ne le réclama point. […] On pense bien que l’Eglise ne réclame pas des Abbés Tabarins, le public n’en fait gueres plus de cas. […] Les génies de ses nations entraînent les Abbés qui ne sont pas assez en garde comme l’esprit du monde ; l’Eglise gémit des profanations du Sanctuaire par les mains de ses Ministres.
« Quelles sont les ressources infaillibles de l’Eglise ? […] Ainsi le Prêtre vous vendra-t-il à beaux deniers les lois de l’Eglise, et iraL’Anglais dit : « Ainsi l’homme d’Eglise renversera-t-il toutes les règles des Echecs. […] Représenter l’Eglise dans une Comédie, c’est le moyen de tourner en Comédie cette Eglise même, de convertir en Roman le Christianisme, et de persuader au vulgaire ignorant que les objets les plus sérieux ne sont que des plaisanteries et des visions. […] les gens d’Eglise ne sont pas trop ménagés. […] Et ceux-là sont-ils propres à corriger l’Eglise qui ne sont pas jugés dignes d’y être admis ?
Pourquoi a-t-on défendu aux femmes de chanter dans l’Eglise, ce qui d’abord leur était permis ? […] Nous fuyons l’Eglise comme le feu. […] Le crieur (la cloche) appelle-t-il à l’Eglise, on n’est jamais prêt, on s’y traîne lentement, avec peine ; la trompette invite-t-elle à la comédie, on y vole, tout trouve des ailes : « Tuba personuit, et omnes alis instructi currunt. » Celui qui vient à l’Eglise, entend la parole de Dieu et les cantiques des Anges ; que voit-il, qu’entend-il au théâtre ? […] On donne plus aux démons qu’aux Apôtres, les théâtres sont plus fréquentés que les Eglises. […] « Dicta Evangelii an thimelicorum, verba vitæ an verba mortis. » Et si pendant le service on voit que la comédie va commencer, on quitte l’Eglise pour le théâtre.
Ces sortes de comédies étaient pour la plupart représentées dans les églises mêmes, ou sur des théâtres construits dans des couvents de moines ; c’est là que des ecclésiastiques de tous grades intervenaient comme acteurs dans ces représentations religieuses, ainsi que dans ces fameuses processions trop souvent licencieuses, quelquefois obscènes et n’offrant que des farces du plus mauvais goût. […] sans faire attention que les théâtres sont protégés par les gouvernements, et que la profession de comédien est approuvée par les souverains et par le pape, des prêtres rigoristes par ignorance, et entêtés par fanatisme, fulmineraient contre les acteurs une excommunication injuste en les privant des prières et des honneurs de l’église, et en leur refusant la sépulture en terre sainte ! […] En effet, des prêtres, au mépris de la discipline ecclésiastique, non seulement assistaient aux spectacles mondains donnés par les confrères de la passion, qui, après leurs comédies saintes, mettaient toujours quelques farces profanes, mais encore ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations. […] L’autorité séculière se crut enfin obligée de mettre un terme à tant de désordres scandaleux, et, d’accord avec les lois canoniques, elle régla le sujet des pièces de théâtre, et ordonna que la scène théâtrale serait transportée hors des églises et placée dans des salles construites pour cet objet.
Après tout j’avouerai sans peine, qu’après s’être longtemps élevé contre les spectacles, et en particulier contre le théâtre, il vint un temps dans l’église qu’on espéra de le pouvoir réduire à quelque chose d’honnête ou de supportable, et par là d’apporter quelque remède à la manie du peuple envers ces dangereux amusements. […] C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que l’église ait improuvé en général tout ce genre de plaisirs : car encore qu’elle restreigne ordinairement les punitions canoniques qu’elle emploie pour les réprimer, à certaines personnes, comme aux clercs ; à certains lieux, comme aux églises ; à certains jours, comme aux fêtes ; à cause que communément, ainsi que nous l’avons remarqué, par sa bonté et par sa prudence, elle épargne la multitude dans les censures publiques : néanmoins parmi ces défenses, elle jette toujours des traits piquants contre ces sortes de spectacles, pour en détourner tous les fidèles. […] Au reste, il range toujours ces malheureux divertissements « parmi les attraits et les pépinières du vice : illecebras et seminaria vitiorum » ; et s’il ne frappe pas ceux qui s’y attachent, des censures de l’église, il les abandonne au zèle et à la censure des prédicateurs, à qui il ordonne de ne rien omettre pour inspirer de l’horreur de ces jeux pernicieux, en ne « cessant de les détester comme les sources des calamités publiquesIbid. p. 40. […] Ceux qui avaient espéré de lui trouver des approbations, ont pu voir que la clameur qui s’est élevée contre la dissertation, et par la censure qu’elle a attirée à ceux qui ont avoué qu’ils en avaient suivi quelques sentiments, combien l’église est éloignée de les supporter : et c’est encore une preuve contre cette scandaleuse dissertation, qu’encore qu’on l’attribue à un théologien, on ne lui ait pu donner des théologiens, mais de seuls poètes comiques pour approbateurs, ni la faire paraître autrement qu’à la tête, et à la faveur des comédies. […] C’est de là que naît dans les âmes pieuses, par la consolation du Saint-Esprit, l’effusion d’une joie divine ; un plaisir sublime que le monde ne peut entendre, par le mépris de celui qui flatte les sens ; un inaltérable repos dans la paix de la conscience, et dans la douce espérance de posséder Dieu : nul récit, nulle musique, nul chant ne tient devant ce plaisir ; s’il faut pour nous émouvoir, des spectacles, du sang répandu, de l’amour, que peut-on voir de plus beau ni de plus touchant que la mort sanglante de Jésus-Christ et de ses martyrs ; que ses conquêtes par toute la terre et le règne de sa vérité dans les cœurs ; que les flèches dont il les perce ; et que les chastes soupirs de son Eglise, et des âmes qu’il a gagnées, et qui courent après ses parfums ?
Les Evêques Anglois ne manquent pas d’étaler dans leurs armoiries ces mots sacrés & ce ruban bleu, ainsi que le chef de l’Eglise Anglicane dans les siennes. […] L’Eglise a consenti au cérémonial, qui par l’usage est devenu d’étiquette. […] Mais la plûpart des Eglises sont trop pauvres pour faire cette dépense, que la consommation peut rendre considérable. […] Charles l’a ordonné dans les actes de l’Eglise de Milan ; mais se faire chausser en cérémonie devant le public, les Prêtres ne le pouvoient pas, ni même les Evêques. […] Les Evêques de la primitive Eglise ne souffroient pas qu’on les déchaussât.
C’était un bon temps, un beau jour, lorsqu’on réunissait les cérémonies des fous, de l’âne et des cornards, ou lorsque les évêques dansaient ou jouaient à la boule dans les églises ou enfin lorsque les diacres, et ceux qu’alors on appelait sous-diacres, « prenaient plaisir a manger des boudins sur un coin de l’autel, au nez du prêtre célébrant ». […] La prose chantée en l’honneur de ces coursiers, veloces super dromedarios a, a eu en français et en latin, de nombreuses variantes, et dans quelques églises, on ne disait rien sur l’effet du bâton in clunibus eorum b. […] Tandis qu’un théologien soutenait une thèse pour démontrer que cette cérémonie n’était pas moins approuvée du ciel que l’office de la conception de N.D., un chancelier de l’église de Paris prétendait que si les diables avaient à fonder une fête dans les temples chrétiens, ils ne pourraient rien imaginer de plus que ces « abominations mêlées d’une infinité de folâtreries et d’insolences ». […] Sans doute ce prince n’était pas le pape, mais seulement un personnage qui voulait passer pour le pape, puisqu'on observe que Mère Sotte voulait aussi se faire passer pour l’Eglise.
Les ecclésiastiques commettent un délit, envers les lois civiles, à raison de ce refus de sépulture, attendu qu’il ne leur est pas permis de condamner une profession que les diplômes du prince, les lois de l’Etat et les règlements de la police du royaume, ont instituée, protégée et honorée ; ils commettent un autre délit, envers les lois de l’Eglise, attendu que le refus de sépulture ne peut être fait qu’à des excommuniés dénoncés, et que les comédiens ne sont nullement dans cette catégorie. Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume. […] L’effet de cette surveillance devient indispensable pour rappeler le clergé à ses devoirs, et lui imprimer pour la puissance séculière un respect qui est commandé, voulu, exigé et par l’Evangile et par les lois de l’Eglise.
Ne semble-t-il pas qu’allant avec la même aisance du théâtre à l’Eglise, ils ne font que rouler de spectacle en spectacle, et continuer de jouer la comédie ? […] C’est ce qu’ont pensé les lois humaines, aussi sévères en ce point que les canons de l’Eglise. […] L’Eglise, qui a quelquefois gardé le silence par rapport aux laïques, n’a jamais ni toléré ni dissimulé pour les Ecclésiastiques. […] 15.), soit à ceux qui sont le fruit d’un mariage permis dans l’Eglise Grecque, selon les canons rapportés par Balzamon, pag. 386. […] La honte en rejaillirait sur lui ; pourrait-on lui confier le gouvernement de l’Eglise, s’il néglige les mœurs de ses enfants ?
J'espère qu'il touchera leur conscience, et qu'il leur persuadera aisément de sortir volontairement, leur faisant connaître qu'il n'y a que ceux qui se portent à faire cette pénitence, qui soient véritablement dans l'Eglise : au contraire ceux qui vivant dans le dérèglement demeurent dans notre communion, quoi qu'ils soient ici présents de corps, ils en sont néanmoins séparés, plus véritablement que ceux qu'on a mis dehors, de telle sorte qu'il ne leur est pas encore permis de participer à la sainte Table, car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l'Eglise, et demeurent dehors, donnent quelque bonne espérance par leur conduite qu'après s'être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l'Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure ; mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des tâches qu'ils ont contractées par leurs crimes, avant que d'entrer en l'Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l'ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand; car il y a bien moins de mal à pécher, qu'à ajouter l'impudence au crime qu'on a commis, et à ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres. […] Si une femme négligemment parée qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; Ceux qui vont aux Spectacles, non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d'ardeur, qu'ils abandonnent l'Eglise par un mépris insupportable pour y aller, où ils passent tout le jour à regarder ces femmes infâmes, auront-ils l'impudence de dire qu'ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque leurs paroles dissolues et lascives, les voix, et les chants impudiques les portent à la volupté ? […] Et étant souillés de ce crime, comment pourront-ils entrer dans l'Eglise, et être reçus dans la Communion de cette sainte assemblée sans en avoir fait pénitence ? […] Consultez-vous vous-mêmes, et considérez la différence qu'il y a entre l'état où vous estes lors que vous revenez de l'Eglise, et celui où vous vous trouvez lors que vous sortez des Spectacles. […] Il n'y a rien qui expose plus au mépris la parole de Dieu, que l'applaudissement et l'approbation qu'on donne aux représentations des Spectacles ; c'est pourquoi je vous ai souvent conjurés par mes exhortations de ne point aller aux Spectacles, vous qui venez à l'Eglise pour entendre la parole Dieu, et pour participer à son sacrifice mystique et redoutable, afin que vous ne profaniez point les Mystères divins, en participant aux mystères du Diable.