/ 394
118. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Il est naturel de penser que des peintures champêtres s’offrirent plus aisément à leur imagination, accoutumée à s’y arrêter, que le détail des mœurs des habitans de la ville, qui leur présentait des objets tout-à-fait nouveaux. […] Ainsi, de quelque façon que la Pastorale se présente à nos yeux, elle est presque certaine d’être rebutée.

119. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Je ne parle pas des licences, du libertinage, des indécences, des tableaux présentés & sous-entendus, que l’actricisme de ces Pièces, prises de Contes trop libres, ne couvre que de gaze ; parce que ce n’est pas-là ce qui fait la fortune des Comédies-chantantes : plus un siècle est libre dans ses mœurs, plus il est retenu & chaste dans son expression : les oreilles des débauchés, sous l’expression la plus innocente, croient toujours entendre une lasciveté : ainsi le Monstre qu’élevèrent Sénèque & Burrhus, ne voyant aucune partie de son corps qui ne fût souillée, ne pouvait envisager un autre homme, sans se former une image obscène. […] Ils sont encore assez bien peints dans les deux Peres de Rose-&-Colas ; mais dans cent autres Pièces, on nous présente des êtres de raison.

120. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

N’est-il pas indigne d’un chrétien, dont les pensées doivent être toutes saintes, d’aller écouter des maximes pernicieuses, d’autant plus propres à corrompre le cœur, qu’elles sont présentées d’une manière plus ingénieuse et plus capable d’en imposer ? […] Si c’était dans un homme à qui la dépravation de nos mœurs permît tout ; mais non, c’est dans une femme dont on affecte de vanter la modestie, qu’on présente comme un modèle de vertu, comme une héroïne.

121. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Le nom Antonius Artesius est une mauvaise lecture : dans l’opuscule que La Porte suit (voir infra, n. 25), la référence est présentée comme « Ant. […] [NDE] Opposition entre les jésuites, qui flattent les princes, et le théâtre, qui présente aux princes des vérités amères mais que le plaisir de la représentation fait passer.

122. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Mais comme le peuple aime ces amusements, et que les Magistrats municipaux les favorisent, une nouvelle troupe s’étant présentée, et ayant promis d’être plus circonspecte, le théâtre a été rétabli. […] Ce sont des troupes de la plus vile populace, qui pour quelques taëls vont où on les appelle, et se louent à qui en veut : ils ont une liste des pièces qu’ils savent, qu’ils présentent au maître de la maison ; celui-ci choisit, et sans autre préparation, ils jouent sur le champ dans la salle du festin pour amuser la compagnie. […] Bouvet, Jésuite, faisant voyage, fut régalé par un Mandarin, qui pour l’honneur de la fête fit venir pendant le repas une de ces troupes ; on présenta la liste des pièces au P. 

123. (1647) Traité des théâtres pp. -

De vrai, outre qu’au sacré lien qui vous joint, vous présentez l’exemple du Mariage le plus uni qui puisse être, il y a ceci en vous de particulier, que vous sympathisez très admirablement en la piété, et vous employez par efforts communs à l’avancement du règne de Notre Seigneur J. […] Ilme suffit de présenter le remède au mal, sans m’attacher aux personnes. […] Que si en l’information de la vie et mœurs de quelqu’un, qui se présenterait pour un Office, il était porté que c’aurait été un Triacleurbo, et qu’il aurait suivi les Comédiens, nous ne croyons pas qu’il fût admis à sa charge. […] C’est un très mauvais artifice pour retirer quelqu’un d’un péché auquel on voit qu’il est fort enclin, de commencer par lui en présenter l’amorce, et l’instruire de la manière qu’il lui faudra tenir, pour satisfaire aux mauvais et passionnés désirs qui l’y portent. […] Mais il ne faut point qu’ils y soient déçus les menant par leur exemple en ces lieux où l’occasion leur est présentée d’offenser Dieu, et de tomber au piège du Diable, ils leur en seront comptables devant 1e grand Juge, en la dernière journée.

124. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Le Traité de l’Art du Théâtre, que je présente au Public, est plutôt un essai qu’un écrit dans les formes.

125. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

La Danse, par éxemple, nous enseigne l’art de nous présenter avec grace, & donne au corps de la souplesse & de nouvelles forces.

126. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Les Parodies de nos Opéras demandent moins de précautions que celles des Tragédies ; l’amour est ordinairement l’âme des premières ; l’héroïsme de la vertu s’y montre rarement, quoiqu’à tout moment on y voye des Dieux & des Héros : dans les dernières au contraire, à côté d’une fadeur, il peut se rencontrer une maxime sage, qu’il faudra bien se donner de garder de présenter sous une face ridicule, en fût-elle susceptible.

127. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Après avoir été jouée à Saint-Cloud le 16 juillet, lors d’une visite du roi à Madame, cette nouvelle version est présentée le 5 août 1667 au Palais Royal.

128. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

On ne doit donc pas s’étonner, si de nos jours encore, le nom seul de Molière, est si odieux aux hypocrites de la présente époque.

129. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est constant que si les Théologiens prenoient la peine de réfléchir attentivement sur la nature des Piéces de Moliere, ils conviendroient, avec quelques exceptions, qu’elles sont suffisamment bonnes pour les mœurs ; à plus forte raison notre Comédie, depuis que la Cour a institué des Censeurs pour l’examiner & la corriger, avant qu’elle soit présentée au Public. […] On convient que ce n’est point aux Ecclésiastiques à se rendre ouvertement les défenseurs d’un Spectacle qu’ils ne fréquentent pas, qu’ils voyent condamné dans la plupart des Livres qui se présentent à leurs yeux, & dont ils devroient même blâmer le trop grand usage, en le regardant comme un plaisir permis. […] Saint Charles, au milieu des acclamations de toute l’Italie, vint effectivement réprimer les excès qui se commettoient pendant le Carnaval de Milan ; mais quand il fut informé du peu de danger, & de la nécessité de la Comédie, il la permit pourvû que les Piéces eussent auparavant été présentées au Juge ; & Riccobini prétend, que ce Saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques Canevas Italiens, de sa propre main.

130. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Ce dévot exercice ne sera jamais présenté au jugement de Dieu pour embellir leur couronne éternelle. […] Il en est ainsi à la Chine, au Japon, dans toute l’Inde, où l’on ne connoît point de théatre public, mais où l’on voit des troupes de Balladins qui vont dans les maisons où on les appelle divertir les gens par leurs bouffonneries, présentent un catalogue des pieces qu’ils savent, & jouent sur le champ ce qu’on leur demande. […] Quel arrêt contre les Actrices, & la plupart des spectatrices, qui bien plus dangereuses qu’un portrait, se présentent dans l’état le plus indécent !

131. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

celui de Tours tenu en 1583. défend sous peine d’excommunication de représenter en ces jours aucunes comédies farces et autres semblables spectacles, opposés à la sainteté de la Religion « Comedias, ludos scenicos, et Theatrales et alia hujus generis irreligiosa Spectacula sub anathematis pæna prohibet sancta Synodus. » Ce Concile rendant ensuite raison de son Ordonnance, dit : Qu’il est absurde que des chrétiens attirés par les plaisirs vains et trompeurs que le diable leur présente, soient empêchés d’assister au Service Divin ; et soient détournés de la prière, et de la prédication aux jours qui sont particulièrement destinés à se rendre Dieu propice.

132. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Une action comique soit qu’elle nous donne le vrai, ou qu’elle nous présente le vraisemblable, ne peut jamais avoir d’autre objet que de peindre les hommes tels que nous les voyons.

133. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Voltaire, le docteur à la mode, qui fait quelquefois montre de bel esprit, aux dépens du jugement, auroit embouché la plus bruyante trompette, & crié, du ton de son frere Sourdis, dans le Poëme de la Pucelle, Français rougissez de honte, & voyez les judicieux Anglois mettre au nombre de leurs législateurs, un de ces héros que vous condamnez à l’infamie, on l’auroit cru, ou auroit vu suppliques & mémoires présentés au Roi, pour obtenir qu’il fit ouvrir l’Eglise & le Palais aux comédiens, & donner à la nation le glorieux avantage de les compter au nombre des Magistrats & des Chanoines : le Parlement auroit fait des remontrances, le Clergé des mandemens, les arrêts & les excommunications du vieux tems paroîtroient habillées à neuf, les Avocats du bon ton feroient imprimer des factums, les beaux esprits chamailleroient en prose & en vers ; les Gaffés de Paris, & les antichambres de Versailles fairoient passer la cause des foyers aux boutiques, & des boutiques aux halles. […] Les tenants de cette erreur insoutenable, sont un parti puissant ; les littérateurs en sont les chefs, distribués en petites sociétés, dont chacune se donne pour le public & croit l’être, ils présentent leurs opinions d’un ton décisif, qui leur est propre ; elle fait fortune à la capitale & dans les provinces, où les Académies menacent de devenir aussi nombreuses que l’étoient jadis les confréries ; ce public en mignature fait du théatre un nouveau collége de docteurs, qui consacrent leurs talens à l’instruction publique ; & la nation doit gémir de l’aveuglement du peuple, du préjugé du Clergé, de l’opiniâtreté des magistrats, pour qui ces respectables pédagogues sont toujours des comédiens. […] Un champions se présenta, & se déclara ennemi de Shakepear, ce qui forma une scéne très-vive & très-gaye, qui amusa beaucoup, & dont on sent bien que Garrik sortit vainqueur. […] Un acteur des plus distingués de ces graves sénes, fit incognito un voyage à Bruxelles pour se divertir, le lendemain de son arrivée il se présenta au directeur de la comédie, pour entrer dans la troupe, & s’offrit à l’essai pour toute sorte de rôles d’homme ou de femme, dans plus de trente pieces qu’il savoit par cœur ; en effet, pendant un mois il joua le roi, le valet, l’arlequin, la soubrette, &c. parfaitement.

134. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ainsi faut-il avoir présente l’horreur du vice pour en éloigner la tentation ; c’est le cœur qu’il faut défendre de ses atteintes, c’est le sein qui est le siege de la volupté, qu’il faut comme hérisser de serpens pour éviter les téméraires, dont les regards impudiques, les libertés licencieuses lui livrent tant d’assauts. […] Ce Général Assirien par la crainte qu’il inspiroit pétrifioit en quelque sorte tous les peuples, & le Prince Achior en fut si frappé que lorsque Judith lui présenta la tête d’Holopherne qu’elle avoit coupée, ce fut pour lui une vraie tête de Méduse, il tomba sans connoissance : Angustiatus cecidit in faciem suam. […] César s’étant rendu maître d’Alexandrie & du Roi Piolomée, la jeune Cléopatre sa sœur, qu’il tenoit enfermée dans le Phare, trouva le moyen de s’échapper, & de se faire présenter à l’Empereur. […] Aucune parabole de l’Evangile, où l’on en voit un très-grand nombre, l’Enfant Prodigue, le mauvais Riche, les dix Vierges, le Pharisien, ne présentent que des vertus. […] Muni des sceaux de l’autorité publique de l’emoire des lettres, le Sieur Collin présente aux Dames son rouge végétal, qui n’a rien de préjudiciable à la santé, comme il est affirmé par les Commissaires de l’Académie Royale des Sciences, envoyés à la toilette des Dames pour examiner la boite au rouge, scene comique, d’un nouveau goût.

135. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Il parle un langage poli, châtié ; (quoiqu’il se sente toujours de son accent, qui, malgré lui, le fait trop souvent reconnaître) il ne présente que des images riantes et agréables ; ses manières séduisantes affectent l’âme de sentiments qui lui sont toujours favorables. […] Le cas sans doute était délicat pour ce Prélat ; l’usage exigeait qu’il louât : il n’avait pas à choisir la matière de son éloge ; il ne s’en présentait qu’une ; il ne pouvait guère parler autrement qu’il n’a fait. […] Le Brun à qui M.F. reproche d’avoir outré la matière : mais puisque l’occasion s’en présente, on croit devoir le justifier un peu aux yeux de ceux qui ne connaîtraient pas son ouvrage ; on ne craint rien de ceux qui le connaissent. […] Et qu’en l’année 1701, à l’occasion du grand Jubilé, les Comédiens ayant encore prétendu être absous sans restriction ; et MM. les Curés de Paris ayant tenu ferme, ils s’avisèrent de présenter une nouvelle Requête au Pape Clément X, dans laquelle rien ne fut oublié ; et que ce Pape ayant fait examiner la Requête, elle fut rejetée, et la discipline des Curés confirmée. […] On s’efforçait de le prouver ; et quoi que dise M.F. qu’il n’y a jamais eu avant lui d’habiles défenseurs de la Comédie, on peut assurer, que si ces Requêtes n’offraient pas des preuves convaincantes, (il ne saurait y en avoir) ces preuves étaient présentées avec tant d’art, et si ingénieusement tournées, qu’elles étaient pour le moins aussi capables d’éblouir que les nouvelles Observations.

136. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Ses miséricordes s’étendent infiniment plus loin que nous ne saurions le concevoir ; mais selon la parole de Dieu, un homme qui n’a que des Comédies et des Romans à lui présenter, est beaucoup à plaindre, et il a sujet de tout appréhender.

137. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Tout ce qui est dans la nature n’est pas bon à mettre sur le Théâtre, 58 Critique des Ouvrages d’Aristophane, et son autorité nulle pour l’affaire présente, 59 Le témoignage de ce Comique contre lui-même, 79 Autorités de Ben Jonson, 83, et suiv.

138. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Car quoique rien ne puisse corrompre ce que la Nature a fait naître pour notre usage, et que les présents de Dieu soient inviolables, nous nous abstenons néanmoins de ces oblations profanes, de peur qu’on ne croie, ou que nous cédions aux démons à qui elles sont présentées, ou que nous ayons honte de notre religion.

139. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Une d’elles représentait sainte Catherine ; elle était accompagnée d’un enfant armé d’un balai, parce qu’un jour Dieu se présenta ainsi chez sainte Catherine, « pour lui servir de valet de chambre » (p. 277).

140. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Les filles de joie l’en ont remercié par une jolie requête qu’elles lui ont présentée, comptant qu’elles auront bien plus de pratique dès qu’il n’y aura plus de spectacle pour amuser tant de gens désœuvrés (c’est ici jalousie de métier entre les Actrices & les femmes de mauvaise vie). […] Car sachez que les pieces de Moliere ne se jouent actuellement que parce qu’elles sont déjà au théatre, & qu’elles seroient refusées à la police, si elles avoient à y être présentées. […] C’est avec les Comédiens eux-mêmes qu’on essuie les plus rudes coups quand on leur présente une piece nouvelle : les grands airs, la hauteur, le dédain, l’arrogance des uns, les railleries, la malignité, les chicanes des autres, les lenteurs, les grandes occupations, les distractions, les répétitions, &c. il faut plus de temps, de travail, de peine pour la faire recevoir que pour la composer, à moins qu’on ne fasse précéder les présens.

141. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Celle-ci ne présente que des Figures matérielles & mortes ; l’autre offre en même-temps l’imitation & la réalité : l’Art de l’Acteur rend la laideur du vice plus impressionnante, plus terrible ; il donne à la vertu les couleurs séduisantes qui la font aimer ; souvent l’Auteur mal-habile n’a fait qu’ébaucher le tableau ; une Actrice aimable l’achève ; elle y joint le pathétique, la dégradation, la vaguesse & le coloris *. […] Notre Spectacle est le grand miroir moral où les deux sexes se voient au naturel ; tantôt jeunes, charmans ; tantôt laids à faire peur : ils doivent s’aimer, applaudir à leurs charmes, lorsqu’on les peint en beau ; se haïr, rougir d’eux-mêmes, quand on ne leur présente que leurs vices. […] Pour diminuer les dangers du Théâtre, en augmenter les avantages, deux moyens se présentent donc naturellement : supprimer tout le licencieux dans les Drames, & rendre nul l’inconvénient du Comédisme.

142. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Hors d’état de rendre raison d’aucune des choses qui sont dans son tableau, il nous abuse doublement par ses imitations, soit en nous offrant une apparence vague & trompeuse, dont ni lui ni nous ne sçaurions distinguer l’erreur ; soit en employant des mesures fausses pour produire cette apparence, c’est-à-dire, en altérant toutes les véritables dimensions selon les loix de la perspective : de sorte que, si le sens du spectateur ne prend pas le change & se borne à voir le tableau tel qu’il est, il se trompera sur tous les rapports des choses qu’on lui présente, ou les trouvera tous faux. […] Mais le Poëte, qui n’a pour juge qu’un peuple ignorant auquel il cherche à plaire, comment ne défigurera-t-il pas, pour le flatter, les objets qu’il lui présente ? […] Or, par les raisons que nous avons déjà discutées, il est impossible que l’homme, ainsi présenté, soit jamais d’accord avec lui-même ; & comme l’apparence & la réalité des objets sensibles lui en donnent des opinions contraires, de même il apprécie différemment les objets de ses actions, selon qu’ils sont éloignés ou proches, conformes ou opposés à ses passions ; & ses jugemens, mobiles comme elles, mettent sans cesse en contradiction ses desirs, sa raison, sa volonté & toutes les puissances de son ame.

143. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

selon Diodore Sicilien) et présenté sur table à vingt six de ses compagnons, pour être mangé, afin qu’ils lui fussent fidèles en son Royaume, comme étant complices et participant au même crime et forfait ? […] qu’Hercule fut grandelet, il s’en alla en un désert, et que deux femmes se présentèrent à lui, desquelles l’une était fort belle, parée de toute sorte de pierreries riches, reluisante de pourpre, et parfumée de senteurs fort odoriférantes, laquelle usant de douces paroles et emmiellées, le demandait pour compagnie, lui promettant de lui donner tous les plaisirs et voluptés qu’il savait souhaiter : l’autre habillée en une bonne dame et sage Matrone, sans parure, sans dorure, sans odeurs, la tête baissée, l’assurait, que s’il la voulait suivre, il souffrirait premièrement beaucoup de travaux et de labeurs : mais qu’enfin il ne serait point mortel, comme l’autre lui promettait, ains serait immortel. Hercule connut alors, que celle qui se présentait avec mignardises et ébattements, nous menait finalement à la mort : au contraire l’autre nous conduisait à vertu, laquelle par peines et travaux et dangers nous rendait immortels.

144. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

On se souvient d’un autre sonnet qui mérite d’être conservé, par la vérité qu’il présente & le ridicule sur le suïcide, si commun au théatre & dans le pastoral, où sans cesse on veut se tuer, on ne peut pas survivre à son amant, à sa maitresse ; on va se jetter dans l’eau, se donner un coup d’épée, &c. qui heureusement ne passe ne passe pas le bout des levres. […] Louis en rougissoit : il ne voulut jamais accorder le titre de reine à la veuve Scarron, ni même souffrir qu’elle en portât le nom, qu’il ne fut plus permis de prononcer : il lui donna celui de Maintenon, qui présente les idées les plus nobles de la raison & de la vertu, comme le disoit le duc du Maine, dont on lui avoit confié l’éducation.

145. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Une Actrice est une poupée qui de la tête aux pieds, dans toutes les pièces de rapport de sa parure, son jargon, ses minauderies, etc. ne présente qu'un amas de colifichets, tout aussi frivoles qu'elle qui s'en applaudit, et le spectateur qui l'en admire : la futilité seule peut y attacher du mérite. […] C'est le comble de l'aveuglement d'imaginer que la nécessité de présenter le crime, qui devrait faire condamner la scène, doive lui servir d'excuse.

146. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Oser dire que les grandes villes ne sont pleines que de scélérats, c’est être soi-même partisans du vice, c’est lui donner le principal attribut de la vertu : elle seule fait le lien des hommes : le crime les désunit : une société qui subsiste, présente nécessairement l’idée d’urbanité et de mœurs : L’oisiveté et la fainéantise se trouvent dans les forêts, le travail et l’industrie dans les villes. […] Nous présentons donc d'abord les pages paires qui contiennent le texte de Rousseau, suivies des pages impaires.

147. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Il a fait comme une bonne mère, laquelle reconnaissant que son fils ne peut guérir qu’en usant d’une drogue amère, et que si on lui présente toute crue, il la rejettera, elle la détrempe dans un peu de sucre fondu, et la lui fait avaler sans résistance. […] Hippodides y perdit la plus riche et la plus illustre alliance que la bonne fortune lui pouvait présenter : Il fut appelé avec les autres jeunes Seigneurs du pays pour voir qui d’entre eux aurait assez de bonheur pour épouser la fille du Roi. […] Il ne se présente pas tous les jours des persécuteurs abattus sous la puissante main de Dieu : On ne retire pas tous les mois l’Arche du sanctuaire du milieu de ceux qui la tenaient en captivité. […] Il ne se pouvait rien présenter à mon esprit de plus défavorable ; car si la sainteté était incompatible avec la Chasse, je trahirais la cause de la Famille Sainte, si je lui donnais mon approbation. […] Quelque requête qu’on eût à présenter à l’Empereur Andronicus le jeune, on était assuré qu’elle serait décrétée en toute la forme qu’on voulait, pourvu qu’on joignit à la demande un chien de Chasse ou un oiseau.

148. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

La peinture, la sculpture, la gravure ont transmis ses traits à la postérité ; mais n’ont pu lui présenter un beau visage : cet Arléquin étoit fort laid.

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Les Mistères présentaient les choses les plus saintes à côtés de mille bouffonneries.

150. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Si, dans les ouvrages de belles Lettres, les Savants ont soin de laisser au Lecteur intelligent le moyen d’occuper son esprit, soit en devinant, ou même en ajoutant quelque fois aux idées qui lui sont présentées, et que l’Auteur, dans cette intention, n’aura pas tout à fait développées, j’ai cru que je ne pouvais rien faire de mieux que d’imiter une conduite également sage et utile ; parce qu’elle ne dérobe rien au Lecteur ignorant (pour qui il y en a toujours assez) en même temps qu’elle procure un vrai plaisir au Lecteur de génie et de goût, qui est bien aise de pouvoir mettre quelque chose du sien à sa lecture.

151. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Avant cette création on étoit inondé de mauvaises piéces, que d’insipides écrivains avoient l’audace de présenter sous le bon plaisir des actrices, sans avoir consulté des personnes judicieuses versées dans la science profonde du dramatique. […] Ses jugemens sont arbitraires ; il se croit très compétent pour juger de tout ; les matieres qu’on lui présente sont de la compétence, de ses yeux & de ses oreilles. […] On connoît un homme à le voir, dit le Sage ; la maniere de se présenter, de marcher, de rire, de s’habiller, font son portrait : In visu cognoscitur vir, & ab occursu faciei ; amictus corporis, risus dentium, ingressus hominis, anuntiant de illo. […] Elles découvrent leur sein pour le présenter au couteau qui va les percer, elles allument dans leurs cœurs & dans le cœur des autres le feu qui va les consumer, & qui ne doit jamais s’éteindre.

152. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Je ne finirois pas, si je voulois rapporter en détail, toutes les réclamations faites contre les spectacles, pendant que vivoit Moliere, ainsi qu’après sa mort La seule année 1694 nous présente neuf écrits de la derniere force. […] Les expressions & les images licencieuses, que présentent les Comédies ? […] C’est qu’on y présente aux infirmes, des appas plus cachés & plus dangéreux. […] La Comédie vous en présente un plus efficace que la Prédication Evangélique. […] Direz-vous, que vous pouvez vous y présenter sans péché ?

153. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Le sens le plus naturel qui se présente d’abord, c’est que les moindres choses plaisent dans ce qu’on aime, jusqu’à un cheveu ; mais aussi les moindres défauts y déplaisent, en ternissant la beauté. […] Outre le fard dont les actrices sont aussi barbouillées ; leurs paroles, leurs gestes, leur metier infâme, sont un tissu de scandales continuels, sur-tout si une femme se présente fardée à la Sainte Table, elle doit évidemment être réfusée, son état même est un scandale. […] Il est vrai qu’il peut n’y avoir que de la légereté, sans dessein de séduire personne, & le péché ne seroit alors que véniel, comme le remarque le même auteur ; mais il est rare que l’intention ne soit criminelle ; quoiqu’il en soit du motif, que le Prêtre qui donne la Communion ne peut démêler, & qu’il a droit de soupçonner mauvais, puisque l’action est mauvaise, le seul état où l’on oseroit paroitre dans le lieu Saint, pour une action si sainte, donne droit d’exclure la personne qui se présente si indécemment.

154. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Beaubourg, qui jouoit Horace, au lieu de la suivre, s’arrête, ôte fort poliment son chapeau d’une main, & lui présente l’autre pour l’aider à se lever, & la conduisit au foyer. […] La queue tient les fruits suspendus jusqu’à leur maturité, & les présente à la main de l’homme qui les cueille. […] Les queues des Princes & des Princesses y remplissent un grand espace, obligent les acteurs à se tenir écartés, & balayent réellement le théatre en le traversant : Longo Symare verrit humum  ; pensée que Boileau n’a fait que traduire : Le vaste terrain qu’on occupe, la vaste étoffe qu’on déploie, agrandissent, impriment une majesté frappante, présentent un héros & une héroine.

155. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Toute la piece n’est qu’un jeu perpétuel sur des obscénités, légèrement voilées, & très-dangereusement présentées. […] Il ne présente que la vertu, ou le crime puni. […] Les biens & les maux de la vie présente sont la récompense ou la punition d’une vie antérieure.

156. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Voilà pourquoi la bonne compagnie a des plaisirs que les gens grossiers ne connaissent pas… Les Spectateurs en ce cas sont comme les amans qu’une jouissance trop prompte dégoûte ; ce n’est qu’à travers cent nuages qu’on doit entrevoir ces idées qui feraient rougir présentées de trop près. […] Je donne des éxemples des désordres où plusieurs Auteurs du nouveau Théâtre se sont livrés, des images licencieuses qu’ils présentent à l’esprit & au cœur ; afin de montrer aux jeunes Poètes ce qu’il faut éviter, & la réserve qu’on doit avoir en écrivant. […] L’art éxige, autant que la bienséance, qu’on ne mette rien d’équivoque dans un ouvrage, rien qui puisse laisser une mauvaise idée dans l’esprit, & qui présente un sens contraire à ce qu’on veut lui faire signifier : c’est ce qui rend notre langue si difficile.

157. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cette délicatesse d’un Clergé si respectable lui fait honneur, on la porte jusqu’à ne pas recevoir le pain béni de la main des Comédiens quand ils le font offrir, on ne les invite pas à le présenter, on ne souffre pas qu’ils le fassent donner par d’autres, comme on le tolère ailleurs. […] Mais on n’a pas besoin de le leur interdire, aucun Comédien n’a jamais eu la dévotion de s’y présenter ; y croient ils ? […] Tandis que ces mêmes remords ne l’empêchent pas de monter sur le théâtre, d’avoir des intrigues, de vouloir la cassation de ce même sacrement qu’elle respecte si fort, et de se présenter sans rougir à l’audience, comme coupable d’une profanation envers l’Eglise, d’une supposition de domicile envers la justice, d’une mauvaise foi envers un mineur, d’un concubinage de cinq ans, si par la fraude, et de sa connaissance, il n’y a pas eu de vrai mariage : une femme de soixante-cinq ans, nourrie dans les intrigues, vouée à l’inconstance, après une habitation de cinq ans, entreprendre de détruire son mariage, et ne pas craindre de s’exposer à la dérision du public qu’elle scandalise !

158. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Nous ordonnons que ces plaisirs du peuple soient célébrés selon les anciennes coutumes et même avec les Festins, quand les occasions s'en présenteront ; mais nous défendons d'y faire aucun sacrifice aux Idoles, ni d'y pratiquer aucune superstition impie. » Et les Empereurs Chrétiensl. 2 et ult.

159. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

I1 n’y avait guère qu’un mois ou deux que l’Académie en corps avait présenté au roi ce fameux dictionnaire où elle travaillait depuis plus de cinquante ans.

160. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Les Modernes nous ont présenté sur la Scène les Acteurs, tels que la nature les a faits, et non défigurés par les cothurnes, par les masques et même par la voix, dont le son n’était jamais naturel sur les Théâtres d’Athènes et de Rome ; car il fallait la proportionner à la figure agrandie des personnages, et à la distance des Spectateurs.

161. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

 » Et sera notre présente Ordonnance signifiée à la diligence de notre Promoteur à tous Recteurs et Supérieurs de Collèges établis dans notre Diocèse, à ce que nul d’entre eux n’en ignore.

162. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

On fit monter la Rosiere dans le Sanctuaire & Mr. le Maire de Besançon lui mit la couronne sur la tête & lui présenta prix & la croix d’or ; la foule & les acclamations étoient étonnantes. […] Le second prix est destiné au meilleure ouvrage sur quelques sujets d’Agriculture qui aura été présenté à l’Académie.

163. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Pas un trait poétique, pas une seule étincelle de génie ne jaillit de ces grossières profanations des mystères de la Foi ; les moralités, les farces, et toutes les plates compositions qui suivirent, présentent la même stérilité de pensée, de sentiment et de poésie. […] Les passions n’y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et fuir la difformité ; c’est là proprement, le but que tout homme qui travaille pour le public, doit se proposer, et c’est ce que les premiers poètes tragiques avaient en vue sur toute chose.

164. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Le spectacle aussi parfait qu’il peut l’être, c’est-à-dire, sans doute, l’innocence et le crime, le vice et la vertu, les bons et les mauvais exemples présentés sous le point de vue le plus moral. […] « Les actions atroces présentées dans les Tragédies, sont dangereuses, dit M.  […] L’homme le plus facile à égarer est celui qui, n’étant frappé vivement d’aucun objet déterminé, présente à la séduction un cœur vide. […] Un caractère de cette trempe s’attache à son devoir par tous les liens qu’il lui présente ; l’estime, l’amitié, la reconnaissance le captivent : la nature et le sang ont sur lui des droits absolus. […] Rousseau me présente, je ferais un livre plus long que le sien, mais infiniment moins curieux, moins éloquent, moins intéressant de toutes manières.

165. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Afin de varier les termes, je désigne sous plusieurs noms le genre de Spectacle si en vogue de nos jours ; je l’appelle quelquefois Spectacle moderne, le nouveau Théâtre, & tantôt notre Opéra, la Comédie-mêlée-d’Ariettes ; Mais il me semble que le nom qui lui convienne le mieux ; est celui d’Opéra-Bouffon, vu qu’il présente tout d’un coup une idée de son vrai genre ; aussi est-ce celui dont je me sers le plus volontiers.

166. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Voilà, mes Pères, ce qu’on appelle des désordres dignes du zèle d’un véritable Evêque et contre lesquels le Prélat défunt n’aurait pas manqué d’exercer le sien, si l’occasion s’en fut présentée.

167. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Il s’avisa de s’habiller d’un[e man]iere grotesque, & se présenta à l’audience. […] Henri VIII composa un gros livre pour défendre ses droits, le lui fit présenter par son ambassadeur, & en obtint le titre de Défenseur de la Foi, que les rois d’Angleterre prennent encore. […] Un sot vêtu à la mode tranche du grand, se présente avec fierté, parle avec audace, est écouté avec respect. […] Malgré cette pompeuse érudition, le Spectateur ne trouve de bon dans la danse que d’enseigner à marcher avec liberté, à se présenter avec grace, à se tenir avec décence dans les compagnies : tout le reste n’est que futilité.

168. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

[NDE] Le nuit de sa mort, Pier Soderini se présenta à la porte de l’Enfer ; mais Pluton lui cria, Comment, l’Enfer, âme stupide ?

169. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Je suis très convaincu après avoir examiné la chose à fond, que les raisons qu’on apporte d’un côté pour excuser la Comédie sont toutes frivoles, et que celles qu’a l’Eglise au contraire sont très solides et incontestables, quand elle met les Comédiens au nombre de ceux à qui elle refuse dans la maladie le Viatique, à moins qu’ils ne réparent le scandale qu’ils ont donné au public, en renonçant à leur profession, et qu’elle ne les veut pas admettre à recevoir des Ordres, s’ils s’y présentaient.

170. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Nos inclinations ne se portent déjà que trop au mal, sans qu’il faille jeter de l’huile sur les flammes ; sans que l’on emploie ce grand appareil, tant de damnables instructions, autorisées par des exemples célèbres, par les triomphes du vice, suivis d’un applaudissement public pour assurer les courages contre les reproches de la conscience, et les menaces des lois : on met l’honneur à nourrir des haines irréconciliables, à mettre la désolation dans les familles et dans les états, pour une parole mal interprétée, pour une ombre, pour un soupçon de déplaisir : on qualifie cette fureur du nom de force, et comme au temps de l’idolâtrie, des vices on fait des divinités à qui l’on présente des sacrifices de sang humain, quand l’on introduit toutes les fausses déités du Paganisme, et qu’on rapporte tous les événements des affaires à la fortune ; n’est-ce pas affaiblir extrêmement la foi d’un vrai Dieu ?

171. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

La maîtresse qui étoit présente, fort irritée, vouloit le faire pendre ; Henri se mit à rire, & lui dit : La corde qu’il lui faut c’est quelques écus pour boire, & il chantera vos louanges. […] Tout bien examiné, ce n’est qu’un canevas où l’on a voulu faire entrer tout ce qu’on a pu trouver de dits, de faits de Henri, avant & depuis la Journée d’Ivri ; c’est un recueil d’anecdotes présenté pour la premiere fois sous une forme dramatique. […] Louis, le plus grand comme le plus saint des Rois de France, qu’on a toujours présenté pour modele à ses successeurs, dont ils se font un honneur de porter le nom, pour lui substituer Henri IV, Prince qui, à quelques traits de bonté près, mérite peu d’être imité. […] Il faut bien aimer les prophéties pour en multiplier les fictions, & présenter un homme si contraire à lui-même, pour les croire & ne pas en profiter. […] Louis XIV, tout irrité qu’il fut, admira cette belle action, & ne l’oublia jamais ; & quand on lui présenta le petit-fils de M. d’Ormesson, bien des années après, il lui dit : Je vous exhorte d’être aussi honnête-homme que le rapporteur de M.

172. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Combien de choses qui présentées par la nature, n’ont absolument rien qui frappe, & qui relevées par l’art deviennent précieuses ? […] Tous les autres : la Musique c’est-à-dire la Peinture & la Poësie, sont chacun dans leur genre incomplets : quelqu’achevés que soient les morceaux différens qu’ils mettent au jour, il est toujours mille traits auxquels ils ne peuvent atteindre & qui obmis blessent l’œconomie du point de vue qu’ils présente. […] Mais quand il se présente des Spectacles, il ne lui est pas permis d’hésiter ; parce qu’eux seuls ont le privilége de réunir l’utile & l’agréable. […] Les choses n’y sont-elles pas présentées avec plus de netteté, plus de force, plus d’expression, que dans tout autre cas quelque médité qu’il soit ? […] L’amour ainsi présenté choque toujours & refroidit, loin de plaire & d’amuser.

173. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Il se plaint de n’être plus, de ne présenter que l’ombre de lui-même au lecteur : mais c’est toujours le même écrivain ; c’est toujours la même abondance, la même simplicité, la même vigueur, la même précision & la même harmonie de stile. […] Voilà ce qu’il pense des tragédies, même de celles où le crime est puni : en quoi, je le trouve d’accord avec La Mothe, qui dit : « Quelque sorte que soit la leçon que puisse présenter la catastrophe qui termine la pièce, le remède est trop foible & vient trop tard. » Mais on a combattu l’idée de M.

174. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Contents de recevoir de l’argent, quelque main qui le présente, ils n’ont jamais donné d’embarras à d’Hozierp pour se faire une généalogie illustre, ni à Buzembaumq pour calmer leur conscience scrupuleuse. […] La corruption des mœurs en était une partie ; présenter le tableau de leurs désordres, c’était chanter leurs louanges ; les imiter, c’était les honorer : « Quod Divos decuit, cur mihi turpe putem ? 

175. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

C'est à peu près tout le mérite de Scarron, chez qui la création ou l'assemblage de quelques mots, ou l'union de quelques idées qui ne sont pas faites l'une pour l'autre, présentent un burlesque, qui après avoir fait rire deux o trois fois, ennuie et le fait mépriser : mérite méprisable dont se piquent ordinairement les Poètes comiques, qu'ils appellent talent de peindre par les sons, par mots pittoresques, et qu'ils empruntent le plus souvent des harangères, nation féconde en sobriquets, la plupart aussib as que celles qui les donnent et ceux qui s'en servent. […] C'est un art de présenter le corps humain dans tous les jours et les attitudes capables de plaire, et en faire un portrait de toutes les passions.

176. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

L’excellent se présente à la plume tout fait.

177. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le vulgaire dévorant avec avidité ce moyen qui lui étoit présenté, d’allier ses plaisirs au culte de son Dieu, courut en foule à ces Spectacles ; mais la petite portion des gens éclairés les méprisa, & gémit d’un mélange si monstrueux.

178. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Quoiqu’il y fut question de choses liées à l’action principale ; ce n’étoit que des vœux, que des réflexions qui, présentés avec les charmes du chant & des instrumens, n’exigeoient pas à beaucoup près la même tension d’esprit.

179. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Ils ont honte de ses transports, parce que la refléxion leur a présenté dans un grand jour le tableau des déreglemens de cette passion.

180. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Du dégoût on passe au mépris, & du mépris à l’incrédulité ; on s’accoûtume insensiblement à confondre les objets de l’idolâtrie ancienne & ceux de la foi présente, avec cette différence, que les premiers offrent à l’esprit des phantômes amusans, & ceux-ci n’ont que des mensonges dédaigneux, mortifians & tristes.

181. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

C’est que les passions employées dans une Tragédie sont directement les mêmes que celles que ressentent tous les hommes ; mais on les présente avec plus d’appareil, & les suites en sont plus importantes.

182. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

A la demie, nous avons entendu une voiture : c’était monsieur D’Alzan : lorsqu’il a paru, mon amie m’a présentée : il nous a fait l’accueil que j’en devais attendre ; ensuite il nous a demandé si nous ne m’avions pas vue ?

183. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Pour peu que vous réfléchissiez sur tout ce qu’on y représente, vous reconnaîtrez aisément que les plaisirs du théâtre sont entièrement opposés à la morale évangélique, incompatibles avec l’esprit de piété qui doit animer tous les chrétiens, et qu’ils présentent encore aujourd’hui tous les dangers qui les ont fait condamner par les saints Pères.

184. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Je me suis jeté dans toutes les digressions qui se sont présentées, sans prévoir combien, pour soulager mon ennui, j’en préparais peut-être au lecteur.

185. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Quand je dis, un homme pécheur se présente à vous, je marque deux noms, e ce n'est pas inutilement et sans raison; car être homme, et être pécheur sont deux choses bien différentes ? […] pourquoi présente-t-il tant de vanités et d'infâmes plaisirs, qui ne sont que folie, et qu'illusion ; sinon afin de prendre ceux qui l'avaient abandonné, et pour se réjouir d'avoir trouvé ceux qu'il avait perdus ?

186. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Tertullien363, Saint Augustin364, et Saint Chrysostome365 l’ont remarqué pour détourner les Fidèles des spectacles des Comédiens, qu’ils appellent des Jeux des démons ; et les porter à contempler ces beaux spectacles, que l’Ecriture sainte nous présente. […]  » Ils heurtèrent les premiers contre la pierre d’achoppement, qu’ils présentent au peuple, et les personnes éclairées ne s’y laisseront pas tromper. […] nourrissons notre âme de la méditation, et de l’étude des divines Ecritures, et en éprouvant qu’elle est fatiguée et tourmentée par la faim et la soif d’une vaine curiosité, et que c’est en vain qu’elle cherche à se rassasier et se contenter par des fantômes trompeurs, qui ne sont que des viandes peintes, rassasions-la et désaltérons-la par cette viande et ce breuvage céleste, que cette Ecriture divine nous présente.

187. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

On vous a présenté une pièce, que contre votre coutume vous avez reçue sans aller au scrutin, & en présence de l’Auteur.

188. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

.), a déclenché une petite polémique, provoquant la réponse d’un jésuite, André de Gaule (c’est probablement un pseudonyme), qui publie à Lyon la même année Conviction Véritable du récit fabuleux, divulgué touchant la Représentation exhibée en face de toute la ville de Lyon, au Collège de la Compagnie de Jésus, le 7. d’août, de la présente année 1607.

189. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

C’est dans l’intention de repousser les injustes soupçons élevés par M. de Sénancourt contre la pureté de mes intentions, que je vais ici présenter au public, un résumé succinct des faits historiques, et une analyse rapide des principaux raisonnements que j’ai mis en œuvre pour défendre la cause des Comédiens français.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

On accoutume son cœur à tout ; on lui apprend en secret à ne rougir de rien : on le dispose à ne pas condamner, à son égard, des sentiments qu’il a excusés et peut-être loués dans les autres ; enfin on ne voit plus rien de honteux dans les passions, dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce qu’elles ont toujours été déguisées sur le théâtre, embellies par l’art, justifiées par l’esprit du poète, et mêlées à dessein avec les vertus dans des personnes que la scène nous présente comme des héros.

191. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

L’amour nous en présente dans les Comédies sous une forme bien différente : le vice se montre presque toujours à découvert ; et on n’en remporte souvent que des impressions capables d’allumer ou de nourrir dans le cœur un penchant dangereux.

192. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Echaffaudés sur le fragile appui d’une vaine Métaphysique, ils n’ont pas l’orgueil de croire remonter jusqu’aux premiers principes de tous nos sentimens ; ils n’accumulent point sans fin les conjectures les plus fausses pour en étayer d’odieux systêmes, & présenter à nos yeux indignés, avec une confiance insultante, le squelette de l’humanité. […] Les Comédies d’intrigue, inférieures sans doute, ou attaquent des imperfections moins caractérisées, ou nous intéressent par quelques avantures imaginaires, & ne réussissent qu’à proportion du dégré de vraisemblance qu’elles nous présentent. […] Un tel art, loin d’être regardé comme nuisible, ne doit pas être mis au rang des amusemens indifférens, puisque de votre aveu le cœur de l’homme est toujours droit, sur tout ce qui ne se rapporte pas personnellement à lui-même , & que par conséquent il n’est pas à redouter, que les spectateurs se trompent dans les jugemens qu’ils porteront d’une action qui ne se rapporte pas à eux personnellement, & qu’au contraire il y a tout lieu d’espérer, que s’il se présente quelqu’occasion pareille, ils se jugeront comme ils ont jugé les autres, & feront sur eux-mêmes l’application de leurs propres maximes. […] La multiplicité des images qu’elles nous présentent, éleve notre ame & lui procure de nouvelles lumieres.

193. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Tout est alors tellement disposé que le mauvais côté de la pensée se montre toujours : semblable à une peinture hideuse qui nous présente toujours le regard. […] Il critique les Romains de faire des personnages Muets de femmes qui ne sont pas mariées : il appelle cela, « l’éducation de la vieille Elizabeth, dont la maxime était que les filles se présentassent et ne parlassent point ». […] Mais la rareté même de ces sortes d’exemples dans ce Poète est une preuve efficace pour l’affaire présente ; et son témoignage est d’autant plus fort qu’il est plus précis. […] Cependant, son exemple ne conclut rien pour l’affaire présente : j’ai de mon côté la nature de la chose, l’usage, le sentiment de gens plus habiles et plus sensés qu’Aristophane.

194. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

« Qu’un Poëte philosophe ou flatteur ait quelquefois fait sortir d’un Drame ou de quelques Scenes des éloges indiscrets ; qu’il ait présenté des caracteres, des mœurs, des sentimens qui pouvoient servir de leçons ; en un mot, qu’il ait incliné le miroir, de maniere que le Spectateur ait pu y voir & prendre des avis : c’est l’art de l’homme, & non l’art du genre. […] » Enfin ajoutons à ces solides réflexions ce coup de pinceau du Citoyen de Geneve1 qui a peint l’objet d’après nature : « La Tragédie ne nous présente presque toujours que des scélérats d’un haut rang ; vengeance, assassinats, empoisonnement, ambition, révolte, fureur, désespoir. […] Il y a des épisodes où le mélange de la Fable & de la Religion présente des impiétés révoltantes. […] On leur reprochoit avec raison de ne nous présenter sous des noms anciens que des Héros formés sur l’urbanité galante de nos mœurs. […] Prévôt d’Exiles 34 a composé un très-grand nombre de Romans qui sont vantés par les amateurs de ces sortes de compositions, dont les meilleures sont toujours très-dangereuses, parce qu’elles ne présentent la vertu qu’en maximes, & offrent toujours le vice en action.

195. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Dorine l’aborde là-dessus ; mais à peine la voit-il, qu’il tire son mouchoir de sa poche, et le lui présente, sans la regarder, pour mettre sur son sein qu’elle a découvert, en lui disant que « les âmes pudiques par cette vue sont blessées, et que cela fait venir de coupables pensées ». […] C’est ce qu’il serait inutile d’expliquer, parce que tout cela paraît très clairement par le discours même de la Dame, qui se sert merveilleusement de tous les avantages de son sujet, et de la disposition présente des choses, pour faire donner l’Hypocrite dans le panneau. […] Cela étant, et puisque les Philosophes les plus sensuels n’ont jamais douté que la Raison ne nous fût donnée par la Nature, pour nous conduire en toutes choses par ses lumières ; puisqu’elle doit être partout aussi présente à notre âme, que l’œil à notre corps, et qu’il n’y a point d’acceptions de personnes, de temps ni de lieux auprès d’elle : qui peut douter qu’il n’en soit de même pour la Religion, que cette lumière divine, infinie comme elle est par essence, ne doivent faire briller partout sa clarté : et qu’ainsi que Dieu remplit tout de lui-même, sans aucune distinction, et ne dédaigne pas d’être aussi présent dans les lieux du monde les plus infâmes, que dans les plus augustes et les plus sacrés ; aussi les vérités saintes, qu’il lui a plu de manifester aux hommes, ne puissent être publiées dans tous les temps et dans tous les lieux où il se trouve des oreilles pour les entendre, et des cœurs pour recevoir la grâce qui fait les chérir ? […] Je réponds à cela, que l’excès de Ridicule que ces manières ont dans Panulphe, fait que toutes les fois qu’elles se présenteront au Spectateur dans quelque autre occasion, elles lui sembleront assurément ridicules, quoique peut-être elles ne le seront pas tant dans cet autre sujet que dans Panulphe : mais c’est que l’âme, naturellement avide de joie, se laisse ravir nécessairement à la première vue des choses qu’elle a conçues une fois comme extrêmement ridicules, et qui lui rafraîchissent l’idée du plaisir très sensible qu’elle a goûté cette première fois : or, dans cet état l’âme n’est pas capable de faire la différence du sujet où elle voit ces objets ridicules, avec celui où elle les a premièrement vus. […] La raison de cela est que notre imagination, qui est le réceptacle naturel du Ridicule, selon sa manière ordinaire d’agir, en attache si fortement le caractère au matériel dans quoi elle [le] voit, comme sont ici les paroles et les manières de Panulphe, qu’en quelque autre lieu quoique plus décent, que nous trouvions ces mêmes manières, nous sommes d’abord frappés d’un souvenir de cette première fois, si elle a fait une impression extraordinaire, lequel se mêlant mal à propos avec l’occasion présente, et partageant l’âme à force de plaisir qu’il lui donne, confond les deux occasions en une, et transporte dans la dernière tout ce qui nous a charmés et nous a donné de la joie dans la première ; ce qui n’est autre que le Ridicule de cette première.

196. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Aussi, lors qu’on présente un bon. […] S’il est assez sage pour prendre son congé lui-même, on l’oublie dans l’instant : ose-t-il se présenter, on l’humilie ; revient-il à la charge, on le chasse. […] Ce serait ici le lieu de développer le manege, de vous détailler tous les genres de séductions employées pour faire succomber l’innocence d’une jeune fille, pour corrompre la vertu d’une femme ; mais je laisse, Monsieur, à votre sagacité, le soin de tirer toutes les conséquences des premiers idées que j’ai l’honneur de vous présenter. […] C’est un miroir fidele des ridicules & des vices de l’humanité, c’est une tableau mouvant qui nous présente tous en action. […] Dans le mémoire des dettes qu’Héctor son valet présente au pere du Joueur, il y comprend une somme dûe à Margot de la Plante : le pere lui demande quelle est cette Margot ?

197. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Je vais d’abord vous exposer en peu de mots ce que je pense sur cette tendre & volage passion, dont le terme de galanterie nous présente l’idée. […] Car, dès qu’elle exige une exemption de tous vices, aucun vicieux n’osera donc se présenter pour être reçu dans cet Ordre. […] Innocent XII rejetta la Requête que les Comédiens de France lui firent présenter en 1696, pour être relevés de la rigueur des Canons à leur égard. […] à l’utilité & à l’agrément de la vie présente, ou même à la simple curiosité. […] Elle leur paroît si amere, qu’ils haïssent même ceux qui la leur présentent, pour les engager à se rendre à sa lumiere, & à prévenir le temps qu’ils l’auront pour juge.

198. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

On ne s’applique point assez à écrire une Ariette ; le stile en est ordinairement trop négligé ; on y place les prémiers mots qui se présentent d’abord au bout de la plume. […] Une autre raison encore, c’est que dans un Ouvrage bien fait, rien ne doit être présenté qui ne soit lié avec ce qui précède, tant les faits que les pensées.

199. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

quelle image présente ce mot ! […] C’est ce que je pense, parce que je suis persuadé que dans les Langues où l’on ne se régle pas sur la quantité breve ou longue des Syllabes, il n’y a point de Vers sans Rimes ; & la Beauté de ces Vers, quand ils sont faits par un bon Poëte (les autres n’en devroient point faire) est que la Rime ne fait jamais rien dire, & se présente si naturellement, que le discours quoiqu’enchaîné dir legato a toute la liberté d’un discours qui ne l’est pas, & paroît dir sciolto.

200. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Et quelque sujet qui se présente, peut-on démêler les choses embrouillées avec plus d’adresse et de netteté ? […] Il semble qu’ils soient en communauté de péchés, et qu’en faisant le procès au premier qui se présente, on le fait à tous.

201. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Cet homme, dont la vertu si unanimement reconnue doit nous être toujours présente, empêcha le Sénat de bâtir un théâtre, et par un discours très sage de laisser énerver et corrompre les mœurs pures d’une ville guerrière, en introduisant le luxe et les spectacles des Grecs. […] Qu’importe d’en bannir la grossièreté des paroles, si le vice en action y présente partout de mauvais exemples ?

202. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Ajoutez que les représentations théâtrales offrent au monde des tableaux flatteurs et mensongers, et présentent, à la jeunesse surtout, une peinture attrayante du bonheur et de la vie humaine, peinture qui ne se réalise que rarement, ou même jamais. […] Tous les plaisirs, tout l’attrait que ces amusements frivoles peuvent présenter à leurs plus fougueux partisans, sont une triste compensation pour la corruption, l’extravagance et les maux sans nombre dont ils contribuent à propager les semences et à infecter la vie humaine.

203. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

C’est là que l’on peut dire que l’impiété et le libertinage se présentent à tous moments à l’imagination : une Religieuse débauchée, et dont l’on publie la prostitution : un Pauvre à qui l’on donne l’aumône, à condition de renier DieuEn la première représentation. […] [NDE] L’auteur cite le premier Placet présenté par Molière au Roi pour défendre son Tartuffe : « Je n’ai point laissé d’équivoque, j’ai ôté ce qui pouvait confondre le bien avec le mal », voir Molière, Œuvres complètes, éd.

204. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Je vous citerai encore Alzire, à laquelle vous ne refuserez pas du moins l’avantage de présenter un beau contraste des mœurs des chrétiens, et des mœurs d’un peuple nouveau ; et d’avoir fait triompher glorieusement le christianisme, sans le secours de la foi, par la raison seule et par le sentiment, qui est encore plus sûr qu’elle. […] « Certes, dans les pays où les femmes sont appelées au trône, elles y portent autant de vertus que les hommes ; et l’histoire nous présente plus d’une Elizabeth.

205. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Je n’entends pas par-là que la Comédie désigne en aucune maniere des gens actuellement en place, mais seulement qu’elle puisse leur présenter des modeles à suivre ou à éviter.

206. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

J’ai tout lieu d’espérer que ce sujet, s’il doit être de quelque utilité, y parviendra bien plus sûrement sous cette forme nouvelle, que s’il n’eût paru que sur la Scène, cette prétendue école des Mœurs où l’Amour-propre ne vient reconnoître que les torts d’autrui, & où les vérités morales, le plus lumineusement présentées, n’ont que le stérile mérite d’étonner un instant le désœuvrement & la frivolité, sans arriver jamais à corriger les vices, & sans parvenir à réprimer la manie des faux airs dans tous les genres, & les ridicules de tous les rangs.

207. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Je ne distingue que deux objets dans la contestation présente : l’excommunication & la peine d’infamie ; celle-ci sera traitée en une seule Lettre qui suivra immédiatement ; la censure ecclésiastique demande plus d’étendue.

208. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

. / Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’église et s’est livré pour elle, / pour la sanctifier en la purifiant par la lustration d’eau avec parole, / pour se présenter à lui-même cette église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et sans reproche. » c.

209. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

En un mot, les poètes sont obligés de mettre dans la bouche des acteurs des paroles et des sentiments conformes à ceux des personnes qu’ils font parler et à qui ils parlent : or on ne présente guère que des méchants et des libertins, et on ne parle guère que devant les personnes qui ont le cœur gâté par des passions déréglées et l’esprit rempli de mauvaises doctrines.

210. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Si quelqu’un enfreint la présente constitution, nous voulons, s’il est clerc, qu’il soit déposé ; s’il est laïc, qu’il soit excommunié » : « Omnino prohibet hæc sancta synodus eos qui dicuntur mimos et eorum spectacula, atque in scenâ saltationes fieri.

211. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On peut, d’après Juvenal, dire des Français, dignes émules des Romains : Ce peuple si supérieur aux autres peuples, qui donne le ton de l’élégance et des grâces, des sciences et des arts, de la littérature et de la parure, après avoir vaincu le monde, est à son tour vaincu par la comédie, et borne tous ses désirs à avoir du pain et des théâtres : « Qui dabat olim imperium … fasces, legiones, duas tantum res anxius optat, panem et circenses. » Les papiers publics en font chaque semaine une honorable mention, les Mercure, les affiches, les journaux, les feuilles de Desfontaines, de Fréron, de la Porte, transmettent à la postérité les événements importants du monde dramatique ; on célèbre le début d’une Actrice, les hommages poétiques de ses amants, les compliments d’ouverture et de clôture ; on détaille avec soin les beautés, les défauts, les succès, les revers de chaque pièce ; on en présente à toute la France de longs morceaux avec les noms fameux de Valère et de Colombine.

212. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

A prendre ces paroles de Tertullien dans le sens qui se présente d’abord, on dirait qu’il regardait comme fort proche le dernier avènement de Jésus-Christ.

213. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Après avoir présenté à la Cour les Lettres patentes, par eux obtenues du Roi, afin qu’il fût permis de jouer leurs Comédies, ils furent renvoyés, & défenses à eux faites, de plus obtenir & présenter à la Cour, de telles Lettres, sous peine de dix mille livres d’amende. » Ce fait, cité par Mrs. les Encyclopédistes, nous est confirmé par Mezeray « le luxe, dit cet Auteur, appella du fond de l’Italie, une bande de Comédiens surnommés Li Gilosi, dont les piéces toutes d’intrigues, d’amourettes & d’inventions agréables, pour exciter & chatouiller les passions, étoient de pernicieuses Leçons d’impudicité. […] Cependant bien loin d’en douter, ils présentent deux requêtes, l’une, en 1696, à Inocent XII, & l’autre, en 1701, à Clement XI. pour obtenir l’Absolution, & être relevés de la rigueur des Canons à leur égard. […] Enfin dans tous les livres de piété, destinés à édifier & à instruire les fidéles, & en particulier à éclairer l’esprit, & à former le cœur de la jeunesse ; en un mot, dans tous les monumens, que l’Eglise nous présente depuis sa naissance, jusqu’à nos jours : cet enseignement, dis-je, ne nous demontre-t-il pas, que l’Eglise a toujours condamné les spectacles, & qu’elle les a toujours interdits aux fidéles ?

214. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Car, mon cher ami, n’êtes-vous pas aussi de ceux qui sont charmés de la Poësie, surtout lorsqu’elle se présente à vous dans Homere ? […] La Tragédie doit jetter le trouble & la tristesse dans le cœur, mais elle ne le doit pas déchirer : ainsi Aristote qui veut montrer celle qui est la plus agréable, considére les hommes qu’elle présente, de trois façons. […] Dacier ; mais la Tragédie n’excite point en nous la colere ni l’ambition, elle ne fait que nous en présenter la peinture : & par la même raison que les Lacédémoniens faisoient voir à leurs Enfans, des Esclaves yvres, les Poëtes nous font voir, non pas des Esclaves, mais des Rois & des Héros dans l’yvresse des Passions, pour nous apprendre dans quels égaremens nous pouvons tomber. […] Mais l’Histoire nous présente toutes ces leçons, & Aristote suivant le sens qu’on lui donne prétend que la Poësie fait plus que l’Histoire : en nous jettant dans le trouble, elle guérit le mal qu’elle a fait : en excitant en nous la Crainte & la Pitié, elle parvient à purger ces Passions.

215. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

C’est le père qui frotte de miel le vase qui tient la médecine qu’il présente à son enfant. […] Au surplus ce qu’Arlequin Sauvage dit des nations civilisées n’est ni singulier ni nouveau, mais il est sage et naturel ; ce sont des idées exprimées très anciennement, vous les retrouverez dans les Livres Sacrés et dans ceux des Philosophes : elles sont présentées d’une manière sinon édifiante du moins plus agréable, et c’est par l’agrément que le spectacle unit à la morale qu’il fait quelquefois dans le cœur des hommes une réformation que la Religion ni la philosophie n’ont pu faire. […] « Le spectacle, dites-vous, se borne à charger et non pas à changer les mœurs établies, et par conséquent la Comédie serait bonne aux bons et mauvaise aux méchants. »aa Il faut opter : le changement que la Comédie porte dans les mœurs est bon ou mauvais, la charge est une addition qui ne peut qu’être utile ou préjudiciable : or vous ne pouvez démontrer que les Auteurs Dramatiques, en respectant par exemple le penchant des Français à l’amour, aient présenté ce que cette passion a de vicieux, comme l’agrément le plus flatteur qu’elle puisse procurer, auquel cas le spectacle serait également mauvais pour tout le monde. […] On ne verrait en lui qu’un martyr du point d’honneur ; et toutes les réflexions que vous faites sur l’établissement des lois qui le proscrivent se présenteraient à l’esprit de tout homme sensé pour justifier le prétendu Criminel : êtes-vous bien sûr d’ailleurs que ces lois ne seraient pas mitigées en faveur d’un fils qui ne serait criminel que par l’ordre de son père et par excès d’attachement pour lui ?

216. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

• Traité de la concupiscence, texte présenté et établi par Ch.  […]   Édition moderne • La Font de Saint-Yenne, œuvre critique, édition établie et présentée par Étienne Jolliet, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, 2001, p. 380-386. […] • Mentionné par Pierre de L’Estoile, Journal pour le règne d’Henri IV et le début du règne de Louis XIII (1589-1611), texte intégral présenté et annoté par Louis-Raymond Lefèvre puis André Martin, Paris, Gallimard, 1948, t.  […] • Éd. moderne : Traité de la comédie ; présenté par Georges Couton, Paris, Les Belles Lettres, « Bibliothèque de la Faculté des lettres de Lyon (6), 1961, 75 p. […] Brumoy ; présenté et annoté par Édith Flamarion, Toulouse, Société de littératures classiques, 2000, LIV-87 p.

217. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Or, quelles atteintes mortelles ne doivent pas donner à leur innocence le nombre infini de maximes empestées qui se débitent dans les Tragédies, dans les Opéras, et les expressions, les images licencieuses que présentent les Comédies ? […] On y présente l’amour comme le règne des femmes : c’est pourquoi l’effet naturel de ces pièces est d’étendre l’empire du sexe, et de donner des femmes pour les précepteurs du public… » « La même cause qui donne sur le Théâtre, l’ascendant aux femmes sur les hommes, le donne encore aux jeunes gens sur les vieillards ; et c’est un autre renversement des rapports naturels, qui n’est pas moins répréhensible. […] Quel jugement porterons-nous d’une tragédie, où, quoique les criminels soient punis, ils nous sont présentés sous un aspect si favorable, que tout l’intérêt est pour eux ?

218. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Henri III & Henri IV, son successeur, forment, par des événemens peut-être uniques le contraste le plus frappant que présente l’histoire. […] Quand on lui présenta la toilette, la garderobe, les innombrables bijoux & colifichets du Duc de Joyeuse, qui venoit de périr à la bataille de Coutras, à peine daigna-t-il les regarder, & dit avec dédain : Il ne convient qu’à des Comédiens de tirer vanité de ces miseres ; le véritable ornement d’un Général est le courage, la présence d’esprit dans l’action, & la clémence après la victoire. […] La voila cette Actrice portant la scene dans l’Eglise, qui y joue le même rôle que sur le théatre, assise sur l’Autel de son fauteuil, elle prend la place de Dieu, elle étale ses ornemens & ses graces, se présente à l’adoration de tout le monde, attire tous les regards, s’attache tous les cœurs, reçoit tous les hommages ; on ne pense qu’à elle, on n’admire, on ne loue, on n’encense qu’elle, hélas !

219. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

comment se résoudrait-il à se présenter devant sa future épouse dans le plus pitoyable état du monde selon lui ? […] Cependant, ces Païens n’envisageaient guère les choses que par rapport à la vie présente, et n’en jugeaient que par les lumières d’une saine raison. […] Vers l’année 1580. on présenta une Adresse à la Reine Elisabeth pour la suppression de la Comédie. […]  » Saint Augustin nous a aussi laissé quelque chose touchant la matière présente dans sa cinquième Lettre à Marcellin. « La prospérité constante des pécheurs est le plus grand de tous les malheurs pour eux. […] Que dirons-nous des gestes indécents qu’on offre à nos yeux, des expressions obscènes qu’on nous fait retentir aux oreilles, des sales images qu’on nous présente à l’esprit ?

220. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

C’est même un trait de libertinage, & un outrage fait au Roi, de présenter sur un théatre l’idée qu’on ne pourroit trop oublier de sa passion criminelle pour Madame de Montespan. […] On en revient cynique dans le double sens que ce mot présente.

221. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Saint Jerome au milieu de la Terre Sainte, où tout inspira de la pieté, sentit toute la peine du monde pour se recueillir ; & il avoue lui même, que l’importune imagination emporta souvent son esprit au milieu des divertissemens de Rome : & cette personne, plus heureuse que saint Jerome, ne souffre rien, quoi qu’elle se trouve présente à ce dangereux divertissement : quand elle veut prier le soir, elle sçait faire revénir, & se fixer l’imagination pour l’attacher à Dieu, laquelle n’étoit occupée, il y a peu d’heures, que de tout ce qui flattoit les sens. […] « C’est vous joüer, mon frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anatheme au demon, comme vous avez fait recevant sur les Fonts la grace de Jesus-Christ, & de rechercher maintenant les fausses joies, qu’il vous présente dans ce spectacle de vanité. » Elle a raison la Demoiselle, que du moins les Devotes s’en doivent absténir : & ce seroit à juste titre qu’elle se scandaliseroit, si quelqu’une de ces Demoiselles, qui se sont volontairement engagées à passer leur vie en priéres & en œuvres de charité, venoit se montrer dant la Comedie ; si elle veut prendre, diroit elle fort bien, part à nos plaisirs & à nos passetems, qu’elle renonce à sa vie retirée & à la profession : voila, Madame, quels seroient les justes sentimens de cette fille sur la conduite des Devotes : mais pourquoi ne s’applique-t-elle pas des regles si justes & si raisonnables ?

222. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Quel tableau je vous présente ! […] Toutes les injures, toutes les exagérations, tous les paradoxes, se présentent à votre esprit, et vous les saisissez.

223. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Elle me conduirait trop loin ; mais je me contenterai de présenter en passant quelques réflexions sur cette matière si difficile à traiter avec clarté. […] Les théologiens qui, jusqu’à présent, ont voulu traiter cette question de la réunion des schismatiques à l’église de Rome, pour la plupart soumis à l’empire des préjugés, n’ont jamais bien envisagé cette question difficile dans son véritable point de vue ; ils n’ont présenté que des raisonnements faibles ou sans justesse, qui toujours ont été, et seront toujours sans effet.

224. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Dans le même Manuel, au Titre de la disposition qu’il faut avoir pour prendre les Ordres, on lit ces mots56 : « que l’on prenne garde que ceux qui se présentent à l’Ordination ne soient souillés d’aucuns de ces crimes, dont doivent être exempts ceux que les saints Canons veulent que l’on ordonne : par exemple, si un Comédien se présentait, un Bouffon, un Hérétique ». […] Le lieu où se joue la Comédie, présente encore une infinité d’occasions pour offenser Dieu, dans les assemblées qui s’y font et les rendez-vous que l’on y donne. […] Personne n’a jamais mêlé le poison avec le fiel et l’hellébore ; mais on le met dans des mets bien assaisonnés et agréables au goût : c’est ainsi que le démon mêle ce qu’il y a de plus doux et de plus agréable avec le poison mortel qu’il nous présente. […] Godeau Evêque de Vence, de l’année 1644, Chapitre 4, Titre 9 du Sacrement de l’Ordre n.5. « Il y a plusieurs personnes, dit ce grand Prélat, qui ne doivent point se présenter aux Ordres, et qui pèchent en les recevant, et tombent dans l’irrégularité : ce sont les Usuriers, les Comédiens, et tous ceux qui montent sur le Théâtre ».

225. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Je ne parle point du crime, que vous commettez en preparant ainsi le poison, que vous présentez ensuite a toute la terre, je ne parle point des pechez des autres, dont on doit neanmoins vous redemander un compte si rigoureux.

226. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Le licencieux grossier et manifeste est demeuré dans les farces, dont les pièces comiques tiennent beaucoup : on ne peut goûter sans amour les pièces sérieuses : et tout le fruit des précautions d’un grand ministre qui a daigné employer ses soins à purger le théâtre, c’est qu’on y présente aux âmes infirmes des appâts plus cachés et plus dangereux.

227. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Après ce petit avis que j’ai cru utile de donner à quelques-uns de nos faiseurs, j’en viens à l’ouvrage de M. le baron d’Hénin, qu’à son titre, bien qu’il ne soit pas très clair, j’ai jugé devoir présenter des faits et des raisonnements susceptibles de fixer mon opinion sur une question intéressante : L’état des comédiens sous le point de vue religieux ; question d’ordre social qui se reproduit sans cesse, et qui ne se reproduit jamais sans altérer momentanément la paix publique.

228. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Son éloge, a, 6 Amour considéré sous l’idée que présente le terme de galanterie, a, 1-12 Amour. […] Sa réponse à une Requête qui lui avoit été présentée par les Comédiens de Paris, a, 121 Clément XIII. […] Leurs réponses à des requêtes qui leur avoient été présentées par les Comédiens de Paris, a, 121. […] Ce qu’il pense du contraste que présente le mélange des Drames réunis en une même représentation au Théatre François, 112.

229. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Le théatre de Crebillon & de Shakespear n’ont jamais présenté rien de si tragique. […] On avoit dressé sur son passage une foule d’arcs de triomphe ; un entr’autres, dressé par les Protestans, d’où descendit un Ange qui lui présenta la bible, comme à son interprête, en qualité de chef de l’Eglise. […] Ce Prince, quatrieme fils d’Henri II & de Cathérine de Medicis, ne s’est présenté à Londres qu’en qualité de mari. […] J’espere que vous agréerez que mon Ambassadeur, mon premier Ministre, & le plus affectionné, (c’étoit le Comte d’Essex, qui ne voyoit pas de trop bon œil ce mariage, mais qui comptoit bien qu’il ne s’accompliroit pas) vous présente mon portrait.

230. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

L’autre, je l’avoue, se présente d’abord sous un aspect moins favorable. […] Mais j’oserai croire, en cette qualité, que ce savant Prélat se seroit expliqué différemment, si le Théatre ne lui eût pas paru aussi répréhensible qu’il l’est en effet dans sa constitution présente. […] Il ne s’agit point, dans la question présente, de projets de récréation pour des Religieux de la Trappe, ou pour des Chartreux, mais d’amusemens nécessaires aux gens du monde, qu’on doit tâcher de leur rendre utiles autant qu’on le peut. […] Sans cesse elle présente à mon ame étonnée L’Empire incompatible avec mon hymenée ; Et je vois bien qu’après tous les pas que j’ai faits, Je dois vous épouser encor moins que jamais.

231. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Fagan s’est présenté plus ouvertement. […] Leur succès nous a mis dans le cas de donner la présente Edition. […] Vers l’année 1580, on présenta une adresse à la Reine Elisabeth pour la suppression de la Comédie. […] Est-ce parce que l’amour, qui est le sujet de la fable de ce Roman, présente d’abord l’image du crime ? […] ne s’étoit pas muni d’antidote contre le venin de la coupe qu’il nous présente.

232. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Il finit en disant : Le Docteur Cajet présenta un Mémoire au Parlement pour prouver la nécessité de les rétablir. […] Pour mettre le Marchand de niveau avec le Comédien, il a l’injustice de présenter un Marchand véritablement coupable & en état de péché mortel par sa conduite. […] Le théatre est un lieu public où pour de l’argent en présente le vice sous les couleurs les plus flatteuses.

233. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Athalie va jusqu’à présenter comme un acte de religion le massacre de la reine aux yeux de son fils, ordonné par le pontife, exécuté par les prêtres à la porte du temple. […] les œuvres des plus grands maîtres nous présentent. […] C’est le comble de l’aveuglement d’imaginer que la nécessité de présenter le crime, qui devrait faire condamner la scène, puisse jamais lui servir d’excuse.

234. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Rien n’indiquait ces deux arts sublimes ; au lieu que la musique devait se présenter tout de suite, puisque du bruit & des infléxions de voix sont ce qui la compose. […] Ceux qui remportaient la victoire, se réjouissaient sûrement de leur bonheur ; il est encore naturel que le chant se soit alors présenté, puisqu’il est l’èxpression de la joye. […] Le fameux Epaminondas, ce Guerrier qui sauva sa Patrie, & la fit aller de pair avec les plus célèbres ville de la Grèce, ayant dans un festin refusé de pincer d’une lyre qu’on lui présenta, se fit regarder de très-mauvais œil par tous les convives, & donna lieu de soupçonner qu’il avait été mal élevé.

235. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Si les peintures et les images immodestes ou obscènes présentent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, combien plus sera-t-on touché des représentations théâtrales, où, comme dit Bossuet, « tout paraît effectif ; où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion, de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges ; et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement et n’excite que par accident les passions…. […] Nous allons maintenant exposer brièvement les conclusions pratiques que les confesseurs ont à tirer de tout ce qui précède, ou plutôt nous présenterons un court exposé des règles de conduite qu’offrent aux confesseurs les théologiens les plus éclairés et les plus sages.

236. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

A Messieurs le Prévôt des marchandsb, et échevins de ladite Villec Avec permissiond Messieurs, certain ténébrione sans nom, sans pays, sans aveu, et qui pis est sans foi, sans justice, et sans religion, a osé ces jours passés divulguer un imprimé en date du vingt deuxième d’août dernier, par lequel il a malicieusement calomnié la représentation qui vous avait été exhibée dans votre collège le septième du même mois de la présenté année 1607. […] , p. 28), que nous reportons : « Nous, sieur de la Baume Dostun, Sénéchal de Lyon, approuvons beaucoup, et louons la présente conviction, comme ayant été témoin de la vérité, qui y est défendue, contre les mensonges, impostures, et calomnies couchées au récit fabuleux qui y est réfuté.

237. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

.), condamne la comédie dans les Princes, comme dans les sujets, par le danger du vice qu’elle présente. […] Il bannit même Homère, que personne n’accuse d’obscénité, parce qu’il donne aux Dieux et aux héros des sentiments vicieux d’ambition, de vengeance, de cruauté, et qu’il ne faut présenter que de bons exemples, et jamais l’image de ce qu’on ne doit pas faire ; que les pièces de théâtre ne sont que des fables ; qu’il ne convient pas d’accoutumer l’homme à parler contre la vérité, et à se repaître de mensonges, à s’amuser par des niaiseries, se dissiper par des frivolités, et se rendre frivole soi-même.

238. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Mais il ne laisse pas cependant de nous présenter toujours le carteld : « Lisez, dit-il, et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez point de précepte formel et positif contre la Comédie. » Je ne suis pas d’humeur à lâcher le pied, prêtons-lui donc le collet, et voyons les fondements de sa bravoure. […] On n’y fait plus de sacrifices à Venus, du moins suivant les rites des Païens : je dis, du moins suivant les rites des Païens ; car les intrigues d’amour qui en sont presque inséparables, ne laissent pas d’honorer cette Déesse ; et quoiqu’on ne les accompagne pas d’encens, il est au moins sûr que ces intrigues ne sont pas des offrandes qui puissent être présentées au véritable Dieu. […] Sur quoi Tertullien commence par se railler de ceux qui raisonnaient ainsi : « Que l’ignorance des mondains, dit-il, s’estime habile, et qu’elle croit être éloquente ; surtout, quand elle appréhende d’être privée de quelque plaisir ou de quelque autre commodité que le siècle lui présente !  […] Enfin c’est être trop délicat pour un Chrétien que de chercher des plaisirs dans le siècle, et c’est une folie à lui de prendre pour plaisirs ceux que le siècle lui présente. […] Tertullien nous définit en trois mots les plaisirs que Dieu accorde aux Chrétiens dans la vie présente : « Ils sont saints, dit-il, ils sont solides, et ils ne coûtent rien» : « Sunt sancta, perpetua, gratuita.»

239. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Je ne m’ingère pas de remettre en jugement cette production sous le rapport dramatique ou littéraire ; cette cause a été plaidée et bien jugée ; il y a long-temps que c’est une affaire finie ; d’ailleurs, il y a prescription à cet égard : il serait trop ridicule d’y revenir et de paraître vouloir, de concert avec des étrangers jaloux de la supériorité de nos compatriotes, détruire une réputation légitimée par une si antique possession ; il ne s’agit ici que d’erreurs, ou de démontrer, d’après l’expérience, qu’une composition dramatique, quelle que soit sa perfection, présente toujours des côtés très-défectueux ; que souvent la forme, par exemple, a des effets contraires qui nuisent au fond, et empêchent l’auteur d’arriver heureusement à son but.

240. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

La Comédie d’un air enjoué, nous présente un tableau naif de nos ridicules ; tel s’amuse de la copie d’un petit maitre, d’un dissipateur, d’un méchant, dont il est souvent l’original.

241. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Dans l’Antigone un Pere arrive tenant dans ses bras son Fils qui vient de se tuer ; on lui présente en même tems le corps de sa Femme qui vient aussi de se donner la mort ; c’est lui qui est la cause de ces deux cruels Evenemens, & il se trouve entre ces deux cadavres.

242. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Quelque noble qu’il puisse être, je crois qu’au plaisir de voir des intrigues merveilleusement conduites & dénouées, à celui d’entendre des sentimens délicatement développés, & des portraits ingénieusement faits, les hommes préfereront toujours celui d’aller rire d’eux-mêmes, en se regardant dans un miroir qu’un autre Moliere leur présentera.

243. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Il faut travailler une mine longtemps avant qu’elle dédommage les entrepreneurs et qu’ils parviennent à la bonne veine : le Théâtre est comme cette mine ; le plomb s’est présenté le premier : les lois, la police, et le génie des Auteurs sont enfin parvenus à découvrir l’or qui se cachait sous des enveloppes crasses et des marcassites méprisables ; et c’est au moment de la découverte que vous vous déguisez combien la mine est riche et que vous voulez en faire abandonner l’exploitation : visitons-la cette mine avec le flambeau de la vérité, qu’il dissipe les ténèbres du préjugé que vous voulez épaissir.

244. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

L’écrit dans lequel je voudrais m’expliquer à ce sujet, n’est pas encore commencé, et probablement je ne m’en occuperai jamais, car, ainsi que je l’ai annoncé au commencement de la présente Notice, je ne me mettrai à l’œuvre qu’après l’heureuse issue, si elle a lieu, du procès intenté contre le Constitutionnel et le Courrier.

245. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Il donna le gouvernement à un autre ; on dit la même chose de Saint Ambroise : un jeune homme s’étant présenté à l’ordination en cet état, il le renvoya : Je ne fais pas, dit-il, de tels Prêtres, les choses saintes seroient en mauvaises mains. […] L’amour règne au milieu des odeurs, couché sur un lit de fleurs dans un bois de myrthe, sous un berceau d’orangers ; c’est là que se trouvent les amans, c’est sous de couronnes de fleurs, respirant l’haleine des prairies, exhalant les plus délicieux parfums que se présentent leurs climènes.

246. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Les pieces de théatre sont écrites en François, d’un style léger & piquant, ne se lisent que pour s’amuser, ne présentent les passions que pour les faire goûter, ne sont entre les mains de tout le monde & sur la scène que pour être assaisonnées de tout l’agrément de la représentation. […] On en trouvera une nouvelle démonstration dans le cours complet de galanterie, composé de plus de deux cens opéra, où l’on ne présente, n’enseigne, ne conseille autre chose que la passion, dans tous les points de vûe imaginables.

/ 394