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156. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Voici ces vers, qui ne valent pas la peine de faire un si grossier anachronisme pour en régaler le lecteur. […] Il est inutile de pousser plus loin ce détail de tout ce que le libertinage des écrivains a fait rapporter, ajouter, changer à ces avantures galantes, qui n’ont rien que de fort ordinaire ; tous ces ouvrages, d’ailleurs mal écrits, n’en valent pas la peine. […] Le Procureur du Roi ne pourra paroître sur le theatre, ni assister à la comédie, & il ira passer trois mois à planter des choux, & mener la vie pastorale avec ses chevres & ses moutons, de quoi il portera un certificat en bonne & due forme, signé du Curé & du Juge de la Paroisse, après quoi ils pourront revenir chez eux, mais non pas se trouver dans les compagnies avec Lesdites Dames offensées, & seront tenus de se retirer quand elles entreront, & défense à eux sous des plus grieves peines, de faire ni de chanter jamais de pareilles chansons, contraires à l’honneur des Dames & des Evéques. […] Le théatre n’eût il fait d’autre bien que la création de ce nouveau Parlement, il faudroit le conserver ; n’en soyons point en peine, la protection des Dames assure son immortalité : elles sont comme Pithagore, dont les disciples juroient sur la parole de leur maitre, ipse dixit.

157. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Pour lui faire supporter une partie de la peine, on a brûlé le drame devant sa porte. […] Le Scaphandre est une machine d’une nouvelle invention, avec laquelle tout le monde, un enfant même, peut sans peine nager comme un poisson, se tenir debout dans l’eau, & faire en nageant tout ce qu’il veut, même dans les fleuves les plus rapides, sur les gouffres les plus profonds, dans la mer la plus orageuse. […] Il est vrai qu’ils ajoutoient des peines séveres contre le particulier qui auroit fait cette faute griève, & contre le supérieur qui l’auroit soufferte, sous peine de suspense de son emploi pendant six mois. […] Ce désordre lui-même n’est plus soumis à des peines réglées ; tout est abandonné à un zele arbitraire, qui, selon les supérieurs, ne sera pas toujours, ni bien vigilant, ni bien rigoureux.

158. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Autre du Parlement de Rouen, qui défend, sous grieves peines, de porter, vendre, acheter faux visages, faux nez, barbes feintes, & autres choses déguisantes. […] Ils sauront donc, s’il leur plaît, qu’il y a de compte fait soixante-dix Conciles qui règlent ces choses, plusieurs sous peine d’excommunication, de privation de bénéfices, & les croient d’institution apostolique. […] A peine le pardonneroit-on à des barbares qui suivent les modes de leur pays. […] Demandent que défenses soient faites aux compagnons de la masquerie, momerie & braquerie, de ne plus uses de telles voies de fait, & empêcher les maris, sous peine d’être privés de leurs privilèges, & d’être déchus de leur droit, action, raison & poursuite, en la bonne grace & faveur des damoiselles, avec dépens.

159. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Il faut imaginer des signes qui ne laissent aucun doute sur les objets reconnus, & on a de la peine à leur donner ce dégré d’authenticité qui leur est nécessaire. […] On a peine à croire que Clytemnestre, qui avoit ce Prince en horreur, en eût conservé cette dépouille, & moins encore l’eût donnée à sa fille qu’elle n’aimoit guere plus.

160. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Je sais bien qu’il y a des gens qui, à ce qu’ils disent, courent moins de hasard en ces lieux-là que d’autres ; cependant les gens qui composent ces sortes d’assemblées, ont assez de peine à résister aux tentations dans la solitude ; à plus forte raison dans ces lieux-là où les beaux objets, les flambeaux, les violons, et l’agitation de la danse échaufferaient des Anachorètes. […] Et certes si les spectacles profanes sont défendus ; si les assemblées mondaines sont peu chrétiennes ; si l’on ne peut s’exposer au péril sans péché ; si la sûreté n’est pas entière dans la solitude ; si l’Evangile est la règle des mœurs, si la pureté se flétrit par un seul regard ; s’il ne faut qu’un désir pour corrompre le cœur ; si les héros chrétiens ont de la peine même dans le désert de conserver leur innocence, quel homme de bon sens oserait dire qu’il est licite d’aller au bal ?

161. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

contre Les Jésuites qui le voulaient empêcher de Jouer sur peine d’excommunication à tous ceux qui iraient a. […] Donc, ceux qui les encouragent avec la réserve convenable ne pèchent pas en payant aux acteurs le prix de leur peine ; et, lorsque saint Augustin, dans son commentaire sur saint Jean, dit que donner son bien aux histrions est un vice atroce, il faut comprendre qu’il entend parler de ceux qui y gaspillent follement leur avoir. » (trad.

162. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

La paresse est à fuir comme un écueil dangereux, mais les Comédiens entretiennent les hommes dans cette paresse : car des esprits sans occupation s’ennuieraient bientôt et auraient peine à se souffrir eux-mêmes, s’ils n’étaient flattés dans leur oisiveté par le ressentiment de quelque plaisir. […] dist. 86, Où saint Augustin dit que c’est un grand péché de donner de l’argent à ces sortes de gens, il veut dire aux Comédiens, pour leur peine, parce qu’on les entretient dans leur crime ; et c’est un péché qui paraît mortel, parce que par là on coopère à une action qui est péché mortel. […] Le Parlement leur fit défense de ne plus jouer ni d’obtenir de pareilles Lettres, sous peine d’être condamnés à dix mille livres d’amende. […] » Saint Chrysostome dans son Homélie 38. sur le Chapitre 11 de Saint Matthieu, vers la fin, parlant en particulier de la chasteté et de la vie mortifiée qu’il faut mener pour la conserver, dit ces paroles pour éloigner de la Comédie, et de celle particulièrement où l’on chante la musique : « Comment, dit ce Père92 , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives : car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu ; comme se pourra-t-il qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ? […]  » Si l’on n’avait rien retranché dans les Comédies, et qu’elles fussent aussi mauvaises qu’elles l’ont été, il n’y aurait que les libertins qui y iraient : les personnes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur : au lieu que l’état présent de la Comédie, ne faisant ce semble aucune peine à la pudeur, on ne se défend pas d’un poison qui est d’autant plus dangereux qu’il est caché ; qu’on l’avale sans le connaître, et qu’on l’aime lors même qu’il tue.

163. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Cecilius reçut froidement le Poëte qui étoit mal vétu, & comme il étoit à table, lui accorda avec peine un moment pour réciter quelques Vers. A peine les eut-il entendus, qu’il fit mettre à table avec lui le Poëte, & remit après le repas la lecture de la Piéce. […] Et quel Poëte, capable d’en faire une bonne, eût voulu s’en donner la peine, lorsque l’Action qu’il eût mise en Vers, charmoit bien plus le Peuple quand elle étoit représentée par les gestes d’un Acteur muet ?

164. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Rolin, ancien Recteur, et toute sa vie Professeur de l’Université, après avoir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces, de trouver des écoliers propres, et de les contenir quand ils se croient nécessaires, la dépense du spectacle, le peu de succès, le risque pour la santé, la perte du temps deux ou trois mois à l’avance, l’inutilité de tant de peines, les écoliers oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces, de les mutiler, en retranchant les rôles des femmes, ajoute fort sensément : « Il peut y avoir dans cet usage un défaut commun aux bonnes et aux mauvaises tragédies. […] Que si sous les yeux et la discipline de maîtres pieux, on a tant de peine à régler le théâtre, que sera-ce dans la licence d’une troupe de Comédiens, qui n’ont de règle que leur profit et le plaisir des spectateurs ? […] Bossuet les tolère, avec lesquelles il assure qu’on a tant de peine à contenir le théâtre, et malgré lesquelles le meilleur est après tout qu’elles soient très rares.

165. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

« Il n’est point de langue qui puisse exprimer mon bonheur ou ma peine ; votre présence est le Ciel, et votre absence est l’enfer pour moi. […] Toute misérable qu’est cette irréligion, j’ai de la peine à croire que l’Auteur s’en sache mauvais gré ; vu qu’il a bien senti qu’il y profanait à la fois le Texte et le Commentaire. […] « Quiconque se réconcilie aisément après une injure reçue, peut bien passer dans le monde pour un homme chrétien ; mais j’aurais de la peine à le mettre au nombre de mes amis. […] Mais il ne songe pas qu’il encourt la peine attachée à quiconque corrompt les Prières Publiques. […] Sénèque inférieur aux Grecs en jugement leur est de beaucoup supérieur en impiété : ses héros et ses héroïnes traitent les Dieux avec une arrogance extrême : ils s’élèvent contre eux jusqu’à la fureur, sans que le Poète se mette toujours en peine de tirer raison de ces insultes.

166. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Les intérieures en l’âme car l’exercice et la pratique de la vertu, porte avec soi une grande paix, joie, et tranquillité de cœur, qui est comme un avant-goût des joies, et des délices du Paradis : comme à l’opposite, le péché traîne avec soi sa peine, et est un commencement de celle à laquelle il engage le pécheur dans un Enfer éternel : ce qui a fait dire au Philosophe Sénèque, « Que la plus grande peine du péché est d’avoir péché. »29 Et saint Augustin loue Dieu, de ce « qu’il a si bien ordonné de tout, qu’il a fait, que l’âme déréglée qui s’émancipe du saint Ordre des Lois de Dieu, est une peine à soi-même ».30 Et saint Paul a assuré, « que le pécheur qui fait mal n’a que peine et angoisse, l’homme vertueux gloire, honneur, paix, joie et repos en son âme» . […] C’est un grand trait d’imprudence, pour avoir un peu, perdre beaucoup ; et pour une récréation extérieure, perdre les intérieures ; pour un plaisir d’une heure, se mettre en danger de perdre les éternels, et d’encourir une cuisante peine ou au purgatoire, ou en l’enfer ; à l’un desquels infailliblement vous seriez condamnée, si sans avoir loisir de vous reconnaître, la mort vous trouvait en telle récréation, comme il peut arriver : Saint Cyprien a dit, « Que la plus grande volupté est d’avoir surmonté, et quitté la volupté » :59 aussi je vous dis, que la plus belle récréation est, d’avoir quitté telles récréations, on dit que l’herbe Sardonique fait mourir en riant ; les plaisirs pris en telles assemblées, vous chatouillent, et vous font rire, mais en riant ils vous tuent.

167. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

D’autres enfans ont des peres & meres économes, qui connaissant le prix de l’argent & qui, ne perdant jamais de vue les peines qu’il leur en coûte à le gagner, savent l’épargner. […] Si cette fortune est à faire, quelles peines se donneront pour réussir, des jeunes gens qui, depuis long-tems, ont contracté l’habitude de la paresse, le goût de la dissipation & des plaisirs ! […] A peine le soleil fait ouvrir les boutiques. […] J’ai de la peine à croire qu’un Individu qui s’est rendu coupable d’un délit assez grave pour avoir à redouter l’animadversion des Loix, veuille s’exposer à être reconnu dans une assemblée quelconque. […] Par un scandale qu’on a peine à concevoir, ces jours, jadis consacrés à la place des Fideles, sont devenus des jours de triomphe & de rejouissance pour le libertinage & la debauche !

168. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Il est, je crois, inutile de découvrir plus particulièrement quel est le dessein qui me fait prendre la plume : ceux qui daigneront lire cet ouvrage, comprendront assez quelles sont mes vues, & ceux qui voudront s’en épargner la peine, n’ont pas besoin d’en savoir davantage.

169. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

Car si nous les connaissions, nous ne nous mettrions pas peut-être en peine de les éviter…. » « Ego certe usque ad hoc tempus cum satage rem ad eorum indaginem pervenire non potui.

170. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Puis, l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, promulgue une ordonnance frappant d’interdit toute représentation et toute lecture de la pièce, sous peine d’excommunication.

171. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Il ne pouvait mieux exprimer l’effet de ces réjouissances, qu’en disant qu’elles donnent entrée « à une troupe de vices » : ce n’est rien, pour ainsi dire, en particulier ; et s’il y fallait remarquer précisément ce qui est mauvais, souvent on aurait peine à le faire : c’est le tout qui est dangereux ; c’est qu’on y trouve d’imperceptibles insinuations, des sentiments faibles et vicieux ; qu’on y donne un secret appât à cette intime disposition qui ramollit l’âme et ouvre le cœur à tout le sensible : on ne sait pas bien ce qu’on veut, mais enfin on veut vivre de la vie des sens et dans un spectacle où l’on n’est assemblé que pour le plaisir ; on est disposé du côté des acteurs à employer tout ce qui en donne et du côté des spectateurs à le recevoir.

172. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

[NDUL] Le passage vaut la peine d’être rapporté ici : « Histrionatus ars, quia deservit humanæ recreationi, quæ necessaria est vitæ hominis secundum Thomam, (2a 2ae, q. 168, art. 3, ad 3), de se non est illicita.

173. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Si on a peine à résister à ces impressions étant seul, y résistera-t-on dans la dissipation du spectacle ?

174. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Un Allemand qui liroit un de nos Poëmes sans connoître qu’imparfaitement le François, ne perdroit point ses peines. […] A peine y a-t-il quelques vers que la critique n’ait repris.

175. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Par cette courte description on sent combien ce Colisée mérite d’être vu ; mais son étendue qui fait sa principale beauté, a des inconvéniens ; si l’on se perd une fois de vue, on a de la peine à se retrouver, & la peine augmente à proportion du concours.

176. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

La manie des petites loges , dit-il, outre le ridicule & l’incommodité qu’elles produisent, prive le public des nouveautés, & donne aux commédiens la liberté de se négliger, & de rébuter les auteurs parce qu’elle leur assurent un révénu considérable ; les principeaux d’entr’eux, qui passent quatre mois dans leurs terres, ou leurs maisons de campagne, ne veulent pas se donner la peine d’apprendre les pieces nouvelles dont leurs porte feuiles sont remplis, à moins que les auteurs ne renoncens à leurs droits. Si le Prince Clenerlow avoit voulu renoncer à sa part d’auteur, on auroit pris la peine d’apprendre les pieces. […] A peine a t-on été maître de la Corse, que le premier soin de ses conquérans a été d’y élever un théatre, & de faite annoncer dans les Gazettes, la nouvelle province ajoutée à l’empire de Thalie.

177. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Ils eussent eû hõte de faire paroître mesme dans cette Guerre volontaire, plus de molesse que de force, de se vouloir épargner dans ces occasions, & éviter la peine qu’ils donnoient aux autres.

178. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

celui de Tours tenu en 1583. défend sous peine d’excommunication de représenter en ces jours aucunes comédies farces et autres semblables spectacles, opposés à la sainteté de la Religion « Comedias, ludos scenicos, et Theatrales et alia hujus generis irreligiosa Spectacula sub anathematis pæna prohibet sancta Synodus. » Ce Concile rendant ensuite raison de son Ordonnance, dit : Qu’il est absurde que des chrétiens attirés par les plaisirs vains et trompeurs que le diable leur présente, soient empêchés d’assister au Service Divin ; et soient détournés de la prière, et de la prédication aux jours qui sont particulièrement destinés à se rendre Dieu propice.

179. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Si on veut se donner la peine de lire le livre intitulé des Comédiens et du Clergé, on y verra que les ecclésiastiques furent autrefois les instigateurs, les protecteurs, les co-associés, et en quelque sorte les fondateurs des comédiens du troisième âgen, et qu’ils en exercèrent la profession.

180. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

J’avoue donc avec sincérité que je sens dans toute son étendue le grand bien que produirait la suppression entière du Théâtre ; et je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves et d’un génie supérieur ont écrit sur cette matière : mais, comme il ne m’appartient pas de prendre le même ton, et que d’ailleurs les Spectacles sont permis et soutenus par l’autorité publique, qui sans doute les permet et les soutient par des raisons que je dois respecter, il serait indécent et inutile de les combattre dans l’idée de les détruire : j’ai donc tourné mes vues d’un autre côté ; j’ai cru que du moins il était de mon devoir de produire mes réflexions, et le plan de réformation que j’ai conçu pour mettre le Théâtre sur un autre pied, et pour le rendre, s’il est possible, tel que les bonnes mœurs et les égards de la société me paraissent l’exiger : c’est ce que je ne pouvais entreprendre dans le temps que j’étais Comédien, pour les raisons que l’on trouvera dans le corps de mon Ouvrage.

181. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

J’avoue que j’ai quelque peine à comprendre cette objection. […] Quant à moi, je ne saurois concevoir un délit sans concevoir aisément une loi qui prononce des peines contre ce délit. […] Faut-il regarder les Représentans de la Nation Françoise comme des enfans lâches & paresseux, qui n’aiment point l’esclavage ; mais qui pourtant demeurent esclaves, par la raison qu’il faudroit se donner trop de peine pour être libres ? […] La génération qui s’avance aura peine à concevoir qu’on ait pû les contester.

182. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

LA fable des amours de Cupidon & de Psiché, inventée par Apulée, dans son âne d’or, mise en vers par la Fontaine, dont Moliere a fait un mauvais drame, & Thomas Corneille un mauvais opéra, que Lulli réchauffa des sons de sa musique, & que l’Abbé Basnier dans sa mythologie, traite avec raison de conte puerile ; cette fable vient d’être rajeunie dans un poëme en huit chants, avec des notes, comme si elle en valoit la peine, pour servir de suite aux fables de l’Abbé Aubert, & qui assurément doit en empêcher le fruit, en remplissant l’esprit du lecteur d’une multitude de folies amoureuses, dont le fonds est très-licencieux, & les images dangereuses. […] L’amour leur est certainement obligé de la peine qu’elles se donnent. […] Les filles du Soleil (les réligieuses du pays) n’en usoient jamais, non plus que les hommes, quoique Princesses du sang, qui étoient toutes Vierges, comme les Vestales à Rome, & devoient, sous les plus grandes peines, garder leur virginité pendant leur Sacerdoce ; mais après un certain tems, elles pouvoient quitter leur habit, & se marier comme les Vestales. […] Ce n’est pas sans peine qu’elles plaisent moins.

183. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Quelque bien peint qu'il soit, on ne peut y fixer les regards sans peine, on en détourne les yeux. […] On a beau s'amuser un moment de leur représentation, ce plaisir, si c'en est un, comme les amateurs de la scène le prétendent, est du moins si fatiguant, mêlé de tant de peine, qu'il rendrait stupide, si le changement de la décoration ne venait dissiper ces sombres nuages. […] Dépouille des tourments d'une éternelle peine : tourments d'une peine !

184. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Cette conduite parut si indécente, le théâtre si peu fait pour des Jurisconsultes, et les mœurs des Comédiens si opposées à la sainteté d'un interprète des lois, que le sixième Concile in trullodéfendit expressément, sous peine d'excommunication, à tous les Etudiants en droit, de paraître sur le théâtre, et de faire aucune de ces bouffonneries : tant la dignité de l'état qu'ils avaient embrassé, leur paraissait blessée par tout ce qui ressentait le théâtre : « Eos qui docentur leges civiles Græcis moribus uti non oportere, neque in theatrum induci, neque eglistras peragere, nec tempere quo disciplinam ingrediantur, nec ad finem ejus, aut in ejus dimidio ; si quis autem hoc facere ausus fuerit, segregetur. […] Ensuite la judicieuse assemblée délibéra que ce jour célèbre aucun Ecolier ne manquerait à la comédie, sous peine d'être chassé des écoles, comme un infâme excommunié. […] Elle introduisit cette nouveauté, dont elle ne prévoyait ni ne redoutait les suites, et fit sans peine goûter ces jeux à une femme de la Cour qui l'estimait et qui voulait plaire au Prince. […] Je le répète, quoiqu'il y ait certainement de la différence pour les mœurs entre les pièces de collège et celles de la comédie, on aura toujours bien de la peine à sauver l'inconséquence de cette conduite, à concilier la condamnation du théâtre avec l'essai qu'on en fait, l'intelligence qu'on conserve avec lui, la goût qu'on inspire pour lui, et de persuader le public qu'on évite la peste dans une ville quand on l'établit bien volontairement dans ses fauxbourgs.

185. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce répentir la rendoit sombre, rêveuse, mélancolique, de mauvaise humeur, brusque, capricieuse jusque dans la compagnie du Roi, de la Reine, au milieu de la plus agréable comédie après avoir ri aux éclats, elle tomboit dans une profonde rêverie d’oû l’on avoit de la peine à la tenir, même le Roi & la Reine. […] La France même qui avoit paru l’admirer, & qui à la prière de son successeur Charles XI l’avoit reçue magnifiquement, perdit toute l’estime qu’elle avoit eue pour elle, ses indécences l’y firent mépriser, elle voulut y faire un second voyage, on y consentit avec peine, on la fit rester à Fontainebleau, sans paroître à la Cour, elle s’y rendit odieuse par l’assassinat de Monadelschi, le Roi lui fit dire poliment qu’elle avoit été assez long-temps dans le Royaume ; elle s’en retourna à petit bruit mourir obscurément à Rome, où même le Pape qui l’avoit d’abord reçue en triomphe pour faire honneur à la religion Catholique de la conversion d’une grande Reine, s’en dégoûta, & n’avoit presque plus pour elle que des égards d’étiquettes. […] Cette vie avoit plu aux Suédois, peuple belliqueux, tres-éloigné du luxe & de la molesse ; le théatre qui l’introduisit dans la Cour, & à qui ses vices donnèrent une libre entrée, défigurèrent toutes ses bonnes qualités qu’elle tourna en comédie ; il ne lui resta que la force du tempérament & le goût des voyages, la dureté, la hauteur, l’emportement ; elle n’en fut que plus hardie à mépriser toutes les bienséancss de son rang & de son sexe, elle ne portoit qu’avec peine le joug du peu qu’elle observoit. […] Les femmes voyoient avec peine mépriser ce qui les enchante, & forme pour elles un triomphe ; les hommes étoient déconcertés & réduits au silence ; c’est là tout ce que la plupart savent dire & répéter à toutes les femmes. […] Chanut, ami du Philosophe, Ambassadeur de France, ce qui est confirmé par une des lettres de cette Reine ou pour s’excuser de sa facilité à croire & à embrasser une nouvelle Religion, elle avance que depuis sept à huit ans, elle avoit des remords, de vives lumières qu’elle cherchoit à éclairer, & que Descartes l’avoit dessillée en bien de choses ; l’un & l’autre est possible, quoiqu’il en soit de l’aurore de ce grand jour & des Apôtres qui en ont ouvert la barrière à ses yeux ; ce n’est pas la peine de disputer à personne la gloire d’une si médiocre conquête, qui dans la vérité n’est ni honorable à l’Église, ni utile à personne ; dans la vérité comme dit Baile, quoiqu’elle professât le Luthéranisme à Stocholm, la Religion Catholique à Rome, elle n’étoit Luthérienne ni Catholique, elle n’avoit aucune Religion ; c’étoit une Actrice qui jouoit la comédie.

186. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

J’ai de la peine à me résoudre de le dire ; mais enfin la vérité m’y force.

187. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

En l’examinant donc sous son véritable point de vue, j’ai établi qu’elle était d’un grand secours pour consolider le bonheur public sous ce triple rapport, en ce que, en tempérant à l’égard des peuples l’autorité souveraine, elle la leur rendait respectable et chère ; en enchaînant l’injustice des passions, elle maintenait l’harmonie sociale ; en offrant aux malheureux de véritables consolations, et leur aidant à supporter les peines de la vie, elle conservait à l’Etat des Citoyens utiles.

188. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Cependant vous savez bien qu’il n’y a personne qui veuille souffrir des peines sans sujet, ni qui les puisse endurer constamment sans l’assistance divine.

189. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

En effet, ôtez au plus brillant de ces tableaux le charme des vers & les ornemens étrangers qui l’embellissent ; dépouillez-le du coloris de la Poësie ou du style, & n’y laissez que le dessein, vous aurez peine à le reconnoître : ou, s’il est reconnoissable, il ne plaira plus ; semblable à ces enfans plutôt jolis que beaux, qui, parés de leur seule fleur de jeunesse, perdent avec elle toutes leurs graces, sans avoir rien perdu de leurs traits. […] Qu’un homme sage & courageux perde son fils, son ami, sa maitresse, enfin l’objet le plus cher à son cœur ; on ne le verra point s’abandonner à une douleur excessive & déraisonnable ; & si la foiblesse humaine ne lui permet pas de surmonter tout-à-fait son affliction, il la tempérera par la constance ; une juste honte lui fera renfermer en lui-même une partie de ses peines ; &, contraint de paroître aux yeux des hommes, il rougiroit de dire & faire en leur présence plusieurs choses qu’il dit & fait étant seul. […] Ne sont-ce pas de fort utiles Spectacles que ceux qui nous font admirer des exemples que nous rougirions d’imiter, & où l’on nous intéresse à des foiblesses dont nous avons tant de peine à nous garantir de nos propres calamités ?

190. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Il faut être de bronze pour résister à tant d’appas ; les plus grands Saints auraient peine à conserver leur liberté au milieu de tant de tentations agréables. […] C’est une tête creuse, une coucourdet coiffée, vide de sens, comme une cane, un cerveau démonté, qui n’a ni roue ni ressort entier, qui change comme la lune, etc. » Et ailleurs ce Mémoire attaque les mœurs de la troupe, qu’il fait voir « n’être composée que de débauchés qui mangent l’argent qu’ils ont amassé sans peine, et passent leur vie en débauches, tandis que leurs femmes et leurs enfants demandent inutilement du pain. […] Ils approuvent le tumulte qui se fait toujours sur la scène, sans se donner la peine de l’émendation des particuliers, ni de celle du commun.

191. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Puisqu’aux mépris des dieux tu peux te dégager, Que ta flamme est éteinte, & ma honte certaine, Sur moi-même de toi je saurai me venger, Et ces flots finiront mon amour & ma peine. […]         Est-ce un évêque à la douzaine,         Qui, content d’en porter le nom,         S’embarrasse peu de la peine.

192. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

En un mot, le théâtre le plus épuré n’est autre chose que l’art réduit en pratique de farder les passions, pour les inspirer plus sûrement, & les faire triompher avec moins de peine des résistances de la pudeur. […] Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra….

193. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Tantôt ils accusent les Magistrats, blâment les Pasteurs, les méconnaissent pour ne les reconnaître pas : et ainsi que les fourmis qui se travaillent de monter et descendre le long des arbres, sans savoir qui les pousse, recourent en tout, et surtout imitant les vautours qui ne s’attachent qu’à la charogne, ils ne font comme les abeilles qui se paissent des plus belles fleurs : leurs sens impurs ne voient qu’impureté, et leurs âmes ensevelies dans les ténèbres de leur présomption ne jouit que d’une fausse lumière, où ils se perdent, et leurs heures, et leur peines : et comme les compagnons d’Ulysse mangent les bœufs du Soleil. […] Canon 742e au Concile tenu à Rome, où présidait le Pape Zacharie, il fut commandé aux Chrétiens de ne plus courir ni folâtrer en public auec les Païens, sur peine d’encourir l’indignation et punition de Dieu.

194. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il y a des fidèles, qui par simplicité ou par défaut de docilité, ont peine à croire qu'ils soient obligés de se priver du divertissement des Spectacles, parce, disent-ils, qu'il ne paraît point dans l'Ecriture sainte que cela soit défendu aux serviteurs de Dieu. […] Mais ce sera bien un autre Spectacle, lors que le dernier jour du Jugement arrivera, d'où dépend l'éternité des peines, ou des récompenses ; ce jour que les Nations n'accèdent point ; ce jour donc elles se moquent, ors que le monde si vieux; et tout ce qui a été produit, sera consumé par un commun embrasement.

195. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Et comme autrefois après que l’on eût fait plusieurs lois, pour arrêter le désespoir des Vierges Milésiennes, qui se précipitaient à la mort, voyant qu’on n’en pouvait venir à bout : Les Magistrats s’avisèrent de publier un Edit, qui déclarait infâmes ces filles et les exposait à la peine d’une honteuse nudité après leur mortc. […] Que si la joie fait vivre selon la confession de tous ceux qui viennent à la Comédie, et au rapport des plus experts médecins : pouvez-vous trop payer cette médecine si agréable que vous prenez sans dégoût et sans peine ?

196. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Vous auriez bien de la peine à persuader cela à la plupart de nos Orateurs : ils courent après toutes les pièces d’éloquence, et ne travaillent qu’à les imiter, sans penser seulement à ce que vous appelez des traces accessoires. Ils se remplissent la tête de certains mots et de certaines figures, ils cousent diverses pensées des Auteurs qu’ils ont lus, ils apprennent par cœur avec bien de la peine, et puis vont débiter ce qu’ils appellent une Harangue, ou un Sermon.

197. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

pourquoi m’obliger d’entrer dans ses peines, si un instant après vous cherchez à me faire rire ?

198. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Mais comme ces choses sont si claires et si évidentes qu'elles n'ont pas besoin de preuves; et que le dessein de cet ouvrage a été principalement de montrer que la Comédie moderne, revêtue même de toute son honnêteté prétendue, est un mal, et que les Pères l'ont condamnée par les endroits qui paraissent les plus innocents à ceux qui ne savent pas assez quelle est la sainteté de la morale chrétienne, il faut faire voir dans cet avertissement les sentiments de ces grands hommes sur ce sujet, recueillis en peu de paroles, afin que ceux qui liront les traductions suivantes aient moins de peine à les remarquer lorsqu'ils les trouveront répandus dans leurs Ouvrages.

199. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

La paresse est à fuir comme un écueil dangereux ; mais les Comédiens entretiennent les hommes dans cette paresse : car des esprits sans occupation s’ennuyeraient bientôt, et auraient peine à se souffrir eux-mêmes, s’ils n’étaient flattés dans leur oisiveté par le ressentiment de quelque plaisir. […] Augustin dit que c’est un grand péché de donner de l’argent à ces sortes de personnes, il veut dire aux Comédiens, pour leur peine, parce qu’on les entretient dans leur crime : et c’est un péché qui paraît mortel, parce que par là on coopère à une action qui est péché mortel. […] Le Parlement leur fit défense de ne plus jouer, ni d’obtenir de pareilles Lettres, sous peine d’être condamnés à dix mille livres d’amende. […]  » , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives ; car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu, comment se pourra-t-il faire qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ? […]  » Si l’on n’avait rien retranché dans les Comédies, et qu’elles fussent aussi mauvaises qu’elles l’ont été, il n’y aurait que les libertins qui iraient ; les personnes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur : au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant, ce semble, aucune peine à la pudeur, on ne se défend pas d’un poison qui est d’autant plus dangereux qu’il est caché, qu’on l’avale sans le connaître, et qu’on l’aime lors même qu’il tue.

200. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Ce n’est pas la peine de se mettre en frais pour guerir ce mal, & le mérite de Moliere sur cet article, est bien borné, quoique cette piéce soit une des meilleures. […] Libres de donner chez eux, à loisir, à des cheveux postiches, mille formes différentes, les maîtres Perruquiers n’épargnent ni peine ni soin, pour varier & perfectionner leur chef d’œuvre, & piquer la vanité. […] Si l’on ne veut que plaire à Dieu, on est bien à plaindre de prendre inutilement tant de peine, Dieu n’en tient aucun compte ; le fard ne blesse point son cœur, il veut des vertus & non des couleurs ; des bonnes œuvres, & non des boucles de cheveux.

201. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Il leur faudroit un petit caudataire pour la leur porter, car ils la traînent avec peine, & ne vont pas si vîte. […] Tu voles au gré de tes vœux, l’émail de ces rives fleuries A peine suffit à tes feux ; Comme toi papillon volage, Je n’ai de loi que mes plaisirs, L’amour cause trop de soupirs, Il en faut faire un badinage Par l’inconstance des désirs. […] A peine & par force un jeune Conseiller prend la robe en entrant au Palais, & ne l’a jamais assez tôt quittée.

202. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

On a de la peine à croire qu’un versificateur si médiocre dans le tragique, où l’on sait jouer les mêmes rôles aux passions, ait pu enfanter un ouvrage si parfait. […] Un Ministre du Roi dans les Cours étrangeres auroit il peine à obtenir une grace qui ne coûte rien à l’Etat, & qui est très-lucrative à l’Imprimeur ? […] Si peu de gloire , ajoute-t-il sensément, ne valoit pas la peine de mentir.

203. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Dans les Horaces, je ne puis voir sans peine l’amour de Camille pour Cariace. […] Mais il y aura toujours quelques sages qui goûteront le nouveau théatre ; ils en gagneront d’autres, & peu à peu la salle, quoique deux fois plus grande, aura peine à suffire. […] Les principes de religion qu’auront reçu nos petits neveux, ne leur permettrons pas d’en souhaiter d’autre, ils se féliciteront de la trouver parfaite ; & quand ils voudront jeter les yeux sur les pieces de l’ancien théatre, loin de les regretter, ils auront peine à comprendre que leurs ayeux en aient pu souffrir la licence.

204. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Cependant on avale sans peine le poison qu’ils présentent, surtout lorsqu’il est renfermé dans des Vers pompeux, ou dans des paroles magnifiques, qui sont agréables, et qui font impression sur l’esprit. […] Car pour l’ordinaire, l’on est bien plus susceptible du mal qui est enseigné, qu’on est touché de la peine qui le suit. […] D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention. » Elles se donnent la peine de les bien apprendre ; et comme ils sont le sujet le plus ordinaire de leurs méditations, on les entend souvent dire, pour s’encourager à mener une vie toute mondaine.

205. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Alceste ne pouvait-il pas dire à Oronte, avec douceur et politesse : « Monsieur, j’ai le malheur de n’être pas du goût le plus général : peut-être ai-je tort ; mais dès que je veux prononcer sur un ouvrage d’esprit, je consulte avant la nature, et c’est en la consultant que j’ai peine à trouver votre Sonnet admirable, et tel qu’un homme d’esprit tel que vous pourrait en faire, s’il ne laissait aller sa plume que sous la dictée de la nature et de la raison. […] Si Alceste se fût contenté de dire brusquement, « Votre Sonnet ne vaut rien », son caractère y aurait perdu ces traits admirables, on n’aurait vu qu’un homme grossier, on n’aurait pas vu Alceste, et cette grande véracité que vous lui prescrivez n’est guère le propre que des rustres, des ivrognes, ou des insolents parvenus : au lieu qu’Alceste est un homme de naissance, à qui les sottises offensantes doivent coûter quelque peine à proférer. […] Parce que les originaux, les sages de son espèce sont encore plus ridicules que vicieux, et que la plus grande peine qu’on puisse infliger à l’orgueil Philosophique, c’est de faire rire à ses dépens.

206. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Elle nous fait voir, dit-on, que c’est depuis peu de temps seulement que les Ministres de l’Eglise usent envers la société d’une autorité arbitraire. » Enfin on tire une fausse conséquence de cette maxime vraie en matière criminelle « non bis in idem : Si l’Acteur et l’Auteur, dit-on, sont infâmes dans l’ordre des lois, il résulte de cette peine d’infamie, que la peine de la loi contre un délit détruit toute autre peine, parce qu’on ne doit jamais punir deux fois pour le même délit. ».

207. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

 129.) qui dit : « La Cour, avertie que le peuple et les gens de métier s’appliquent au jeu des Bateleurs, défend à tous Comédiens de jouer quelque jour que ce soit, sous peine du fouet et du bannissement, et au Prévôt de Paris et tous Seigneurs justiciers de le permettre. » Il y a deux autres arrêts pareils du 6 octobre 1564, et du 10 décembre 1586. Arrêts du Parlement de Bretagne du 11 septembre 1574, et du 3 octobre 1578, qui le défendent sous les plus grièves peines. […] Séguier, Avocat général, « il fut défendu aux Comédiens Italiens ou Français de jouer aucune comédie, soit aux jours de fêtes, soit aux jours ouvrables, sous peine d’amende arbitraire et de punition corporelle, quelques permissions ou lettres patentes qu’ils eussent obtenues. » En 1594, par autre arrêt de la Chambre des Vacations, qui dans cette saison aurait dû être plus indulgente, à la requête du Procureur général, il fut défendu aux Comédiens, qui jouaient alors à l’hôtel de Cluny, « de jouer leurs comédies, et de faire aucune assemblée en quelque lieu de la ville ou faubourgs que ce fût, à peine de mille livres d’amende ».

208. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

En effet la bonté que Jésus-Christ a eue de nous délivrer par son sang, des peines éternelles, mérite bien que nous lui donnions cette marque de notre reconnaissance, de ne pas quitter les saintes assemblées de son Église, pour aller à celles du Théâtre, qui sont les écoles du vice. […] , que les maladies étant endurées en esprit de pénitence, nous tiennent lieu des peines du Purgatoire. […] D’où il infère que les Lois Civiles en notant d’infamie ceux qui montent sut le Théâtre pour exercer Artem Ludicram, n’imposent cette peine qu’aux Bouffons, et non pas aux Comédiens. […] Judiciis enim, ac Magistratuum disceptationibus legitimis propositam vitam, non Poëtarum ingeniis habere debemus, nec probrum audire, nisi ea lege ut respondere liceat, et judicio defendere... » : « Nos lois des douze tables, ont établi une discipline toute contraire à la coutume des Grecs, et quoique elles soient fort retenues à punir de peine capitale, néanmoins elles prononcent cette peine contre ceux qui ont noirci l’honneur de quelqu’un sur le Théâtre, ou blessé sa réputation par des vers injurieux. […] si vous l’avez fait, faites-en pénitence durant trente jours au pain et à l’eau. » Le Pape Zacharie défend aux Chrétiens ces restes du Paganisme sous peine d’anathème.

209. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

La Province d'Auvergne prétend avoir remis sur le Théâtre de ce Royaume les premiers Bateleurs qui n'y chantaient point, et n'y dansaient point, croyant par ce moyen s'exempter de la peine des anciens Mimes et Bouffons, mais parce qu'ils y faisaient des railleries indécentes, et prononçaient plusieurs paroles impudentes, ils furentEx notis in decret.

210. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

D’ailleurs, étant fait par racines et non par ordre alphabétique, bien des gens ne s’en accommodaient point, parce qu’ils avaient peine à distinguer les mots primitifs d’avec les mots composés.

211. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Mais aussi ne fallait-il pas qu’un homme d’autorité, comme l’auteur des Imaginaires, se donnât la peine de prononcer ce qui en était.

212. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Ce qu’ils nous disent confusément et par lambeaux, quand ils nous font la description de leurs Théâtres, nous laisse, il est vrai, dans l’incertitude sur bien des articles, et ne nous donne pas une idée précise de la construction et des usages de la Scène ; mais c’est ce qui arrive tous les jours aux Ecrivains même les plus exacts, lorsqu’ils parlent de quelque chose que tout le monde a sous les yeux : il est rare qu’en pareil cas un Auteur se donne la peine d’en faire un détail circonstancié, parce que les vivants en sont instruits.

213. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

On s’y servira beaucoup moins de certaines représentations bouffonnes très indignes du Christianisme, et que l’on ne voit et que l’on ne souffre qu’avec peine dans les Places publiques, telles que de Arlequins et semblables travestissements.

214. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

., tome IX, col. 1018] b , vous désirez de recevoir de la bouche d’un Prêtre la résolution d’un doute que je crois que vous avez déjà prise ; C’est pourquoi vous ne vous mettez pas beaucoup en peine de vous adresser à un Savant, qui ne vous pourrait rien apprendre sur cette matière, mais à une personne à qui vous avez de la confiance, pour vous affermir en vous humiliant dans la charité et dans la vérité. […] Si je voulais suivre l’ouverture que me donne ce sujet pour vous entretenir, j’aurais de la peine à conclure cette lettre et vous seriez plutôt ennuyé, que je ne manquerais de pensées.

215. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

« Il ne faut pas beaucoup de plaisirs aux gens épuisés de fatigue, pour qui le repos seul en est un très doux. »ev Aussi n’est-ce pas aux gens épuisés de fatigue par des travaux corporels, qui pour gagner vingt sous par jour, travaillent depuis cinq heures du matin, jusqu’à huit du soir, que les spectacles sont destinés : mais à ceux dont le travail exige plus de génie, d’esprit, de goût, et d’industrie que de force ; qui ne peuvent s’y livrer qu’autant que leur tête le leur permet, sous peine d’avoir la Migraine ; ceux-ci, dis-je, peuvent se permettre l’amusement du spectacle. […] Je négligerai donc ces balivernes pour m’occuper du sérieux et faire retomber sur un vil Dénonciateur la peine et l’infamie que sa malice et sa mauvaise foi voulait nous faire éprouver. […] Pour détruire le préjugé établi contre l’état de Comédien, je propose le projet d’une requête au Parlement, par laquelle en représentant à cet Auguste Corps, que l’Eglise elle-même s’étant relâchée en faveur des gens de spectacle, et leur permettant partout ailleurs que dans certains Diocèses de France l’usage des sacrements, cet illustre Sénat serait supplié de se relâcher de même en considérant que les motifs qui avaient donné lieu à l’excommunication et à l’enregistrement de la Bulle contre les Comédiens ne subsistant plus, la peine ne doit plus exister non plus. […] Je fixe, par mon projet, le temps qu’un Comédien doit donner à chaque rôle pour le bien savoir, sous peine d’amende considérable. […] J’ai remarqué que ces Messieurs pendant les dix premières années des vingt de service qui leur acquièrent la vétérance et la pension, sont forcés, vu la faiblesse de leurs honoraires, de contracter des dettes qu’ils ont peine à acquitter pendant les dix dernières années qu’ils sont au Théâtre, et qu’il leur en reste encore à payer sur la pension de retraite que sa Majesté leur accorde.

216. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Ai-je besoin d’avertir que je ne veux défendre que deux ou trois de ces endroits qui m’ont fait le plus de peine, & qui éxciteront le plus la mauvaise humeur ?

217. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Je dois donc me conformer à ses goûts ; autrement on me dirait que mon Livre est arrivé trop tard ; & je perdrais mon travail & mes peines.

218. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Voilà ce que comprirent en peu de tems les Grecs, & ce que les autres Nations ont eu tant de peine à comprendre.

219. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Amissionem militiæ, proscriptionemque patrimonii sustinebit, si quis umquam hoc die festo spectaculis interesse, vel cujuscunque Judicis apparitor, prætextu negotii publici, vel privati, quæ hac lege statuta sunt, crediderit temeranda. » On voit bien dans ces Constitutions pieuses et Chrétiennes, quels ont été les sentiments des Princes touchant l’observance des Fêtes, et des autres jours qui demandent une particulière application à Dieu, et à la prière, puisqu’ils ont défendu en ces saints jours, sous des peines très rigoureuses, tout ce qui sert à la volupté.

220. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

[saint Thomas d’Aquin, Commentaire des Sentences, livre IV, distinction 16, article 2, réponse à questiuncula 2] « empêchent la récollection des pénitents, et que leur état étant un état de peine, l’église a droit de leur retrancher par la pénitence, même des choses utiles, mais qui ne leur sont pas propres » ; sans y apporter d’autre exception que « le cas de nécessité : ubi nécessitas exposcit » ; comme serait dans la chasse s’il en fallait vivre : tout cela conformément aux canons, à la doctrine des saints, et au Maîtreaf des sentencesMag. 4. dist.16 [Pierre Lombard (= magister sententiarum), Sentences, livre IV, distinction 16].

221. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

On doit donc regarder l’invention de la musique comme un présent que Dieu nous a fait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattants.

222. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Que de travail & de peine il lui a fallu pour déterrer dans son Mentor quelques traits épars & noyés dans ses pieces, les rassembler, les combiner, & en faire un systême de morale ! Elle eût trouvé sans peine, sous sa main & à chaque pas, un systême de vice partout répandu & dominant. […] Les savans y gagneroient aussi : au lieu de fouiller dans les auteurs de re vestiaria, ils trouveroient tout dans nos archives, Que de peines on nous auroit épargnées, si Athenes & Rome avoient pris une si sage précaution, & avoient confié à l’Aréopage & au Sénat la direction d’une administration si importante. […] A peine est-elle bandée qu’il revient plus furieux à la charge.

223. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Situation est cet état violent, où l’on se trouve entre deux intérêts pressants et opposés, entre deux passions impérieuses, qui nous déchirent, et ne nous déterminent pas, ou du moins qu’avec beaucoup de peine : Tel est ce moment douloureux, où Rodrigue se trouve entre son amour et son honneur, entre son père et sa maîtresse : Tel est encore ce moment, où Galerius instruit par Gabinie elle-même, à quelles conditions il doit l’épouser, se trouve entre elle et ses dieux. […] La qualité des personnes qui souffrent, leurs vertus, leur sexe, leur âge, les dispositions de ceux qui les font souffrir, la nature des peines qu’elles endurent ; tout cela peut beaucoup contribuer à exciter la compassion. […] Il est vrai que les Pères ont terriblement déclamé contre la Comédie ; et que l’on trouve en plusieurs endroits, des Satires sanglantes contre les Chrétiens relâchés, qui assistaient aux Spectacles : Mais l’on peut dire que les Comédies de ce temps-là ne ressemblaient guère à celles que l’on représente aujourd’hui sur nos Théâtres ; c’étaient des spectacles de turpitude, où l’on n’observait nulle bienséance, et où la pudeur était offensée par des postures et des représentations indécentes ; au lieu que les Comédies d’aujourd’hui, bien loin de blesser les bonnes mœurs, contribuent à réformer les vices ; nous l’avons connu par expérience, depuis trente ans : L’air précieux avait infecté Paris et les Provinces ; on s’était fait un jargon ridicule et plein d’affectation, qu’on avait toutes les peines du monde à entendre : On affectait des manières qui jetaient les gens hors de leur naturel, et qui les travestissaient absolument : Toutes les raisons qu’on apportait pour faire sentir le ridicule de cet air précieux, ne faisaient que blanchira : La Comédie de Molière, qui exposait à la risée du public les Précieuses ridicules, les ramena au bon sens ; et les fit rentrer, malgré elles, dans leur naturel. […] Peut-être que si les Pères, qui ont fait des déclamations si fortes contre les pièces de Théâtre, eussent trouvé la Comédie, telle que nous la voyons aujourd’hui, peut-être l’eussent-ils tolérée, comme on la permet maintenant ; ou du moins ils en auraient parlé avec plus de modération ; ils n’auraient pas fait des invectives si sanglantes contre le Théâtre, ni défendu sous des peines si sévères, d’y assister : Quelque dépravées que soient nos mœurs, si l’on jouait maintenant les Comédies que l’on représentait du temps des Pères, il n’y aurait personne qui n’en fût scandalisé ; et l’on ne trouverait que des misérables, et des gens de la lie du peuple, qui osassent s’y montrer.

224. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Ils ont acoustumé de confondre la Comedie auec tous les spectacles de l’Antiquité, & ont de la peine à souffrir que l’on en face quelque differéce. […] Il y en a d’autres aussi qui y apportent moins de façon, qui trauaillent & prontement & sans peine, dont les premieres pensées ne peuuent soufrir la correction des secondes, & qui tout d’vn coup jettent leur feu. […] Mais encore est il souuent assez empesché ; & il a de la peine à contenter tout le monde. […] Pour dire les choses comme elles sont, & à la Comedie, & par tout ailleurs, il y a de la peine à regler les femmes, & les hommes en donnent moins. […] infiniment regretté de la Cour & de la Viile ; & la Troupe s’étant remise auec peine de l’étourdissement qu’elle receut d’vn si rude coup, remonta quinze jours apres sur le Theâtre.

225. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Lui seul, sans l’appareil de l’autorité civile, sans invoquer la terreur des peines qu’elle a droit d’infliger aux coupables, lui seul les ramènera tous à des sentiments de justice et de raison. […] Où seraient les vertus sans les peines et les sacrifices qui en produisent et toute la force et tout l’éclat ? […] belle instruction que celle où les hommes faits ont bien de la peine à se garantir de la séduction du vice !  […] C’est ainsi que pour enrichir une direction, qui, sans pitié, écrase ses acteurs de peines et de travaux, on appauvrit la scène, on dégrade un des arts les plus brillants, qu’il serait si facile de faire tourner au profit de la société. […] faut-il s’étonner si, appelé au secours de l’infortune et du malheur, le jurisconsulte honnête et délicat a peine encore aujourd’hui à trouver les égards dus à la dignité de ses augustes fonctions ?

226. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

« La Poétique du Théatre prétend, dites-vous, purger les passions en les excitant ; mais j’ai peine à bien concevoir cette régle. […] « Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions, effaceroit-elle celle des transports de plaisir et; de joie qu’on en voit aussi naître ?  […] Il ne faut qu’exciter l’industrie des habitans, et; l’on n’aura pas de peine à y reussir. […] Son effet, quant aux mœurs, sera-t-il différent parce qu’on n’aura pas la peine de sortir de la ville pour y assister ? […] La machine est pour ainsi dire ébranlée, elle se remet avec peine.

227. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Le Parlement l’a bien fait sentir à votre Avocat dans la peine infamante qu’il vient d’ordonner contre son Livre & même contre sa personne ; il a jugé qu’une plume aussi mensongere étoit indigne d’écrire pour les intérêts de la Vérité & de la Justice*, craignant qu’encouragé par cet essai scandaleux, il ne prenne le goût de défendre les causes les plus décriées.

228. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

J’avoue qu’on a d’abord quelques peines à appercevoir ce motif ; en s’éfforcant un peu, on le decouvre enfin.

229. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les Empereurs, qui ne purent lui résister, qui souvent le grossirent, jamais n’abrogèrent ces lois, Néron même les respecta ; et lorsqu’ils les violaient le plus scandaleusement, ils faisaient de nouveaux règlements, ils imposaient de nouvelles peines pour les maintenir.

230. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Après que les lois Romaines ont mis au nombre des infâmes, ceux qui représentent des comédies pour donner du plaisir au Peuple ; après que les lois Ecclésiastiques les ont chassés des divins mystères, comme des profanes, comme des maîtres d’impudicité et des ministres d’enfer, je ne sais quel jugement on doit faire de leurs auditeurs, et je me figure que comme en la magie, la peine de ceux qui les écoutent, et qui les enseignent serait égale, si la corruption de notre siècle, n’avait rendu ce mal trop commun Lib.

231. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine. […] Les Ambassadeurs des Provinces-Unies étant venus lui demander du secours contre le Roi d’Espagne, & voulant l’intéresser par des vues de religion, elle répondit : Ce n’étoit pas la peine de faire tant de bruit pour une messe, voilà bien de quoi se gendarmer, si vous ne voulez pas y assister comme à un mystère, assistez-y comme à une comédie ; si toute à l’heure moi Chef de l’Église j’allois jouer cette comédie, vous croiriez vous obliger de vous enfuir. […] Ce Prélat, homme du plus grand mérite, au jugement même des Protestans, en mourut de chagrin dans sa prison ; elle fit porter une loi injurieuse à la nation & contraire à l’humanité ; cette loi défendoit de parler en faveur de ceux qui étoient accusés de crimes d’état, dont le plus grand étoit le Papisme, & de travailler à les délivrer sous peine d’être eux mêmes réputés coupables de haute trahison, comme si on pouvoit empêcher un fils de faire voir l’innocence de son père, & de travailler à sa liberté ; jamais l’inquisition contre laquelle on crie tant ; ne fut si barbare. […] Elle pleure, elle crie, elle est inconsolable, elle prend le deuil & s’enferme pendant trois jours sans voir personne, elle fit faire de magnifiques funérailles, ordonna à ses Ambassadeurs dans toutes les Cours d’y témoigner sa douleur, en fit faire des excuses au Roi d’Ecosse fils de Marie, & au Roi de France son beau-frère, fit mettre en prison le Secrétaire d’Etat qui avoit fait exécuter ses ordres ; il fut condamné à l’amende & à une prison de plusieurs années ; peine légère s’il étoit coupable d’un rigicide, il subit sa peine en riant, sortit le lendemain de prison, l’amende lui fut restituée.

232. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Il lui faut plus d’une espèce d’étourdissement pour assurer l’heureux oubli de ses fatigues et de ses peines, et rendre à son ame diversement agitée le calme nécessaire à des opérations sages et utiles. […] N’est-il pas d’une impossibilité manifeste, que les vices et les passions des hommes qui ne cèdent qu’avec peine aux impulsions de la conscience et de l’honneur, s’évanouissent à la voix d’un comédien ? […] Aussi y avoit-il si peu de spectateurs, qu’on les comptoit sans peine : Quæ canerent agerentque peruncti fœcibus ora… Æschilus et modicis instravit pulpita tignis….

233. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Ne m’allez pas dire que lorsqu’une honnête femme a tant fait que de renoncer à son devoir, elle doit être plus furieuse qu’une autre ; que les combats qu’elle a essuyé avant de se rendre, la font devenir une fois plus sensible à l’infidélité qu’on lui a fait, qu’une honnête femme à qui il en coûte pour se laisser vaincre, veut jouir de la peine qu’elle a eue à se défendre, & que ne voulant pas tous les jours recommencer les frais d’une passion, il lui est permis d’enrager lorsqu’elle en perd les fruits. […] On jouoit Psiché, je vous assure que M. étoit Psiché, enlevée comme elle dans un séjour enchanté, aussi surprise, aussi charmée qu’elle ; & la représentoit mieux à l’arrêt de mort de Psiché & la pompe funèbre qui ce suit ; elle pleura après s’être long-temps contrainte, l’honneur avoit combattu dans sa petite ame, mais enfin l’honneur qui n’est pas accoutumé à être le plus fort céda, & le mouchoir fut inondé de larmes, elle voulut s’en aller ou se cacher au fonds de la loge, elle s’imaginoit être déshonorée ; nous eûmes bien de la peine à la rassurer, je lui reprochai qu’elle étoit bien sensible : elle répondit, que ce n’étoit que la pitié ; mais quand les scènes de Psiché & de l’amour vinrent, elle ne le fut pas moins, & il n’étoit plus question de pitié, un air de joie douce & vive étoit peint sur son visage, & sa beauté n’y perdoit pas. […] Pourquoi ne pas dire que Venus étoit fille d’un premier Roi de l’Univers, que les hommes ne connoissoient alors que les loix de la nature, ignoroient ce que c’est que le choix & le goût, se livroient à leurs besoins sans délicatesse comme les animaux, & se multiplioient en aveugles, sans que jamais les pères reconnussent leurs enfans, & les femmes leurs époux (ce temps n’a jamais existé, un Chrétien qui croit à la Genèse n’avance point de si grossières absurdités) ; que cette Venus que le Ciel avoit doué d’une beauté divine, sentant des sentimens bien différens des femmes, le dessein de faire connoître aux hommes une union plus parfaite, qu’elle assembla les plus belles femmes, & que connoissant son sexe moins difficile à conduire que les hommes (peu de maris en conviendroient) : elle commença à publier par lui les loix, persuadée que les femmes porteroient bientôt les hommes à les suivre, lorsqu’elles se donneroient la peine de les en instruire (ces institutrices de chasteté sont à naître, à moins que ce ne soit les Actrices de l’opéra), dans cette nouvelle école cette Princesse leur fit voir l’horreur de se livrer à la nature sans que le cœur y prit aucune part ; que cette partie étant la plus belle & la plus noble, devoit conduire toutes les actions de la vie (quand on n’a que des sentimens platoniques, on n’en veut pas plus à la femme qu’à l’homme, la femme touche le cœur par d’autres endroits).

234. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

On s’y soumit encore, quoiqu’avec peine. […] Tous goûtent les douceurs de la propriété ; chacun d’eux attache à la portion de terre qui lui appartient, la cultive en paix ; & le cultivateur, content de son sort, ne cherche point à perdre avec la raison le souvenir de ses peines. […] Il a depuis subi la peine de la collusion.

235. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

A peine fut-il assis, que la toile se lève, & la piece commence. Le Prélat pris au trébuchet ne put s’en dédire ; il vit jouer la piece, s’en consola sans peine, & racontoit de bonne grace le tour qu’on lui avoit joué. […] Monsieur, frère unique du Roi, étoit élevé dans le même goût ; on l’habilloit en femme, on le mettoit à la toilette, on le coëffoit, on lui ôtoit son juste au corps pour lui mettre des jupes, par ordre, disoit-on, du Cardinal Mazarin, qui par raison de politique vouloit le rendre efféminé, de peur qu’il ne fît peine au Roi, comme avoit fait Gaston d’Orléans à Louis XIII.

236. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

C’est une peine portée par les lois en punition de certains crimes, qui rend inhabile à tout. […] Cette peine est très grande pour un homme d’honneur, et doit suffire pour l’éloigner d’une société si méprisable. […] On peut voir dans les arrêtistes que tous les procès qu’on a fait sur cette matière n’ont été qu’entre gens riches ou de condition, qui avaient de l’honneur, et dont le patrimoine en valait la peine.

237. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Et partant bien que ie sçache asseurerement, que si vous fleurissez beaucoup dans la foy & dans la pieté, vous n’estes pas moins austeres & Reguliers en vos mœurs ; & que vos actions ne desmentent en rien vostre creance ; ie sçay aussi que le siecle est remply d’esprits libertins, qui estans engagés dans le vice luy donnent beaucoup d’autorité pour le faire aymer, & ne voulants pas estre seuls dans l’erreur, taschẽt non seulemẽt d’y attirer les autres par leurs persuasions ingenieuses, mais empruntẽt encor la faueur de l’Escriture Saincte pour l’accõmoder à leurs sentimẽts ; nous voulãt faire croire qu’elle appreuue les crimes & les diuertissemẽs impies des spectacles puis que (disent-ils) n’ont rien qu’vn innocent plaisir, & qu’ils seruent à delasser nos esprits abbatus des continuelles occupations ; car l’impudence du siecle a si fort alteré la vigueur de la discipline Ecclesiastique, & l’a renduë si languissante & eneruée par les desbordements, que les vicieux ne se mettent plus en peine de treu-a des excuses aux vices les voyants appuyées du consentement public. […] Car quelle impudence d’appliquer les Oracles Diuins de la Saincte Escriture à la deffẽce des vices, puisque son intention est de nous en faire conceuoir l’horreur, & de nous porter à l’amour de la perfection Euangelique ; & que si elle a des lieux & des passages qui semblent en quelque façon s’accorder à leurs sentiments, on ne les y a pas couchés en faueur des spectacles, & des Chrestiens qui y assistent : mais au contraire pour nous donner dans leur sens mysterieux la connoissance des fruits que nous en pouuõs tirer, & pour nous animer à l’amour des bonnes choses, puisque les Payens mesmes s’échauffent si fort après des sottises, dont ils ne peuuẽt esperer de gloire, & qui ne leur sçauroient produire que de la peine.

238. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Je sais qu’il est encore des Ecrivains courageux, qui luttent avec succès contre le goût dominant ; & qui, contens des suffrages du petit nombre de leurs pareils, se mettent peu en peine des applaudissemens du vulgaire : mais le nombre n’en est-il pas déja considérablement diminué, & n’est-il pas à craindre qu’il ne diminue encore de jour en jour, & que l’esprit des Lettres ne s’abâtardisse entiérement si l’on n’y apporte promptement un remede efficace. […] Je conviendrai, sans peine, qu’elle a varié ses dons même à l’égard de cette derniere qualité : ce qu’on en peut conclure, c’est que tous ne remporteroient pas les mêmes avantages de la nouvelle Ecole.

239. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

§. 12 Si le pere dans son testament ordonne à son enfant d’épouser telle personne, le réduit à sa légitime, ou attache quelque peine à sa désobéissance, l’enfant n’est pas obligé d’obéir. […] Le premier mariage brise tous les liens de la puissance paternelle ; cependant le droit naturel reconnoît toujours la même puissance ; le droit civil impose des peines à ces secondes noces.

240. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Ici, comme dans toutes les passions, un plaisir d’un moment, & un regret éternel du vice, une peine d’un moment, & une éternité de délices dans la vertu : Vitium momentaneum habet voluptatem dolorem perpetum, virtus laborem omnem fructum œternum. […] Car si même vivant éloigné du danger, on a tant de peine à conserver cette vertu, comment la conservera-t-on quand on s’y livre ?

241. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Pour lors quelquefois on les lioit pour s’asseurer de leur suplice, & pour ne point frustrer le crime de la peine qui luy estoit deuë. […] Le ne doute point que Monsieur de Montagne n’ait de bons garans de ses paroles, toutefois je ne laisse pas d’avoir de la peine à concevoir soit en un, soit en plusieurs jours ce tas de miracles si surprenans ; mais il est encore plus aisé de croire que d’examiner exactement le vray : & nous n’avons pas une petite obligation à ceux qui nous ont prevenu, & qui se sont bien voulu charger du hazard des choses douteuses & des bizarreries de nostre incredulité.

242. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Mes yeux, dit-il, jettent des torrents de larmes ; parce que, mon Dieu, je n’ai pas observé votre sainte Loi : « Exitus aquarum deduxerunt oculi mei ; quia non custodierunt legem tuam. » Au lieu donc de rire, ou de prendre plaisir à voir rire les autres, un véritable Pénitent n’est continuellement occupé que de la pensée de son malheur, et de la vue des peines qui lui sont préparées. […] Et si jusqu’ici nous avons eu tant de peine à conserver un peu de pudeur, de modestie et de retenue, par des exercices honnêtes ; comment sera-t-il possible de le faire dorénavant parmi tant de pièges dont ces vertus seront attaquées ?

243. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Je crois pouvoir, Monsieur, vous remercier au nom de toute l’Eglise, des peines que vous vous êtes données pour une si bonne cause, &c. […] Considérez qu’elle vous appelle à ce passage affreux du temps à l’éternité, mais à l’éternité des biens ou des peines. […] Ils disent enfin que la peinture fidelle des passions & des peines qui les accompagnent suffit seule pour les faire éviter avec tout le soin dont nous sommes capables. […] On a peine à ne pas excuser Phedre incestueuse, & versant le sang innocent. […] A peine peut-il suffire à repomper par les oppressions du fisc l’or que nos complots lui arrachent.

244. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

A peine ont-ils, par quelques essais, attiré les yeux du public sur eux, qu’ils s’érigent en Maîtres.

245. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Ainsi l’auditeur pouvoit sans peine passer de l’acte au chœur, & de celui-ci à celui-là.

246. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Voilà l’une des sources du Déisme qui fait aujourd’hui des progrès si rapides : on ignoroit ce monstre, tandis que la bonne Comédie étoit ignorée, le rétablissement de cette partie des Lettres, a fait tomber en décadence la simplicité de la foi ; c’est depuis cette époque fatale à la Religion, que les incrédules se sont tellement multipliés, qu’un étranger arrivant en France, sur-tout dans les grandes Villes, & n’étant pas prévenu, auroit bien de la peine à se persuader que nous habitons un Royaume où la Religion Catholique est la seule tolérée.

247. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Que le Poète ait donc grand soin de ne pas s’en écarter un instant, il courrait risque autrement de perdre le fruit de ses peines, & de voir tomber un Ouvrage qui lui aurait coûté beaucoup de tems & de travail.

248. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

De sorte que si personne ne nous impose ce fardeau, il faut vaquer à la recherche et à la contemplation de la vérité ; et si on nous l’impose, il faut s’y soumettre par charité et par nécessité. » Une des principales dispositions que les Saints ont désirée pour être digne de quelque charge Ecclésiastique est qu’on s’en estime indigne, et qu’on ait de la peine à se résoudre à l’accepter.

249. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Dieu lui redemandera son innocence, et lui fera porter la peine des péchés auxquels elle l'aura exposée.

250. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Ils n’ont garde, tout gâtés qu’ils sont, d’apercevoir qu’ils se gâtent, ni de sentir le poids de l’eau quand ils en ont par-dessus la tête : et pour parler aussi à ceux qui commencent, on ne sent le cours d’une rivière que lorsqu’on s’y oppose : si on s’y laisse entraîner on ne sent rien, si ce n’est peut-être un mouvement assez doux d’abord où vous êtes porté sans peine, et vous ne sentez bien le mal qu’il vous fait que tôt après quand vous vous noyez.

251. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

A peine vit-il le spectacle, qu’il s’y sentit intéressé.

252. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Les Comédiens contribuent à la damnation de leurs spectateurs : et il faut encore que les spectateurs les payent de leurs peines.

253. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

En effet, il n’existe aucune loi générale qui proscrive cette profession sous peine d’excommunication.

254. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

J’en parlerois plus au long, si l’Auteur du Traité des sources de la corruption qui regne parmi les Chrétiens, ne m’avoit prévenu à cet égard, et ne m’épargnoit la peine de m’y étendre.

255. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

[NDA] C’est ainsi qu’arrivent les réminiscences, les rêves, et tous ces mouvements communicatifs à l’âme, où les plaisirs et les peines sont bien réels.

256. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Je n’ai jamais blâmé qu’avec peine ; rempli de plaisirs, j’approuve avec avidité, et la louange ne me paraît voluptueuse que quand je trouve à la donner.

257. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

En 1716, du temps de la Princesse Russe Natalie, on vit une vaste grange rangée en salle de spectacle ; cette illustre Princesse se donnoit la peine de travestir elle-même la bible en drame ; il suffisoit de pouvoir apprendre un rôle par cœur pour représenter un personnage respectable de l’ancien testament ; mais il falloit du moins être Officier de l’État major pour aspirer à l’honneur de jouer le rôle d’Arlequin, qui étoit le plus beau de tous & le plus difficile, parce que le Major, le Lieutenant-Colonel ou le Général qui avoit le département, étoit obligé de se jeter au travers des Acteurs, & de les interrompre par des saillies qu’il devoit trouver sur le champ. […] Il ne faut pas d’autres spectacles, celui qu’on y donne est un spectacle national, les Acteurs en sont excellens ; il y a du comique & du tragique, on reconnoît sans peine parmi eux les Arlequins, les Scaramouches, les Pantalons, &c de la grande troupe & les valent bien : sous ces noms ils désignent parfaitement & caractérisent clairement tous les Seigneurs qui composent cette assemblée ; les Ministres des Puissances co-partageantes la grande affaire de la division du Royaume, les Peuples qui en sont la victime ; rien de plus piquant pour les Polonois, il l’est moins pour nous qui ne connoissons pas les personnages ; mais rien de plus vrai & de plus juste, le Roi de Prusse y joue un grand rôle. […] On prétend que Madame de Montespan inspira ce goût au Roi, elle n’eut point de peine à y réussir ; ce Prince galant & magnifique voulut par-tout montrer sa puissance, il pensoit même que c’étoit donner de l’éclat à ses armes de faire la guerre en se jouant, & insulter à ses ennemis. […] Voilà donc bien de la peine perdue de tant de projets sur l’emplacement de la comédie, qui lui ont fait parcourir tous les quartiers de Paris pour chercher un logement ; aucun n’est suivi, elle est restée où elle étoit, M.

258. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

C’est un avantage pour les acteurs qui n’auront pas la peine de se déplacer, & qui seront également bien payés. […] S’il eût eu encore le courage de ne donner que ce qui en vaut la peine, il se fût réduit à une brochure de vingt ou trente pages. […] Ses meilleures pieces & ses plus beaux morceaux, aussi-bien que ses farces, ne sont que des copies : si on prenoit la peine de ramasser tout ce qu’il a pris dans les comiques qui l’ont précédé, il ne resteroit presque rien qui lui appartînt. […] Je ne blâme pas ce portrait qui est très-juste ; mais je vois avec peine qu’on profane le nom du Prince, pour le faire servir de cadre.

259. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Un laboureur prend-il plaisir d’ensemencer une terre qu’il voit toujours demeurer stérile, après la peine qu’il s’est donnée de la bien cultiver ? […] Et je vous avoue que j’aurais de la peine à les sauver de péché mortel, aussi bien que les Evêques, les Abbés et tous les constitués en dignité Ecclésiastique, non pas qu’ils assistent à des spectacles mauvais ; mais parce qu’étant consacrés à Dieu, ils doivent se priver des divertissements. […] Défendons aux Supérieurs, Sénieurs, Principaux, et Régents, de faire et permettre aux Ecoliers ou autres quelconques de jouer Farces, Tragédies, Comédies, Fables ni autres jeux en Latin ou en Français, contenant lascivetés, injures et invectives sur peine de prison, et punition corporelle. […] Qu’il se mette au moins un peu en peine pour son prochain ; qu’il craigne d’être à ses yeux un sujet de chûte et de scandale ; et qu’il soit épouvanté par ces paroles de Jésus-Christ ?

260. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Les Saints Peres nous apprennent qu’en plusieurs occasions, comme celles dont nous venons de parler, il ne se faut pas contenter des paroles & des promesses des penitens, qu’ils ne se mettent plus en peine d’executer, comme l’experience ne le fait que trop connoistre, quand ils ont une fois receu l’absolution, mais qu’il est necessaire de les éprouver pendant un temps pour juger de leur contrition, & de leur conversion par leurs œuvres. […] Il se doit conduire avec une grande douceur envers le penitent, luy faisant connoistre que le zele seul de son salut l’oblige d’en user ainsy, & luy imposant quelque exercice de penitence qui ait du rapport & de la proportion avec ses pechez, & avec sa condition : luy marquer un certain temps, durant lequel il doit prattiquer les exercices de penitence & de devotion qu’il luy ordonne ; & cependant prier, & gemir souvent devant Dieu pour luy, faire quelque mortification à son intention à l’exemple de Nostre Seigneur, qui s’est chargé de la peine deüe à nos pechez.

261. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Rien n'est plus malheureux que le bonheur des pécheurs, qui nourrit pour ainsi dire une impunité, qui est en effet une peine, et qui fortifie la mauvaise volonté comme un ennemi intérieur. […] Nous nous imaginons peut-être qu'il nous a fait des leçons d'impiété, alors qu'il vivait, et qu'il souffrait tant de peines et tant d'injures pour nous ?

262. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Mais non, ce serait une peine inutile, de vouloir concilier Voltaire avec lui-même, et lui faire trop d’honneur de compter pour quelque chose son suffrage ni pour ni contre. […] A peine laisse-t-on aux Comédiens la liberté de se trouver à l’enterrement de leurs camarades, qu’une sincère conversion a fait rentrer dans l’Eglise ; encore n’est-ce qu’à titre de parent ou d’ami, dont on ignore la profession.

263. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Cet habile Prélat accoutumé à terrasser les monstres de l’erreur écrasant sans peine celui-ci, & s’il n’a pas réussi à faire abandonner le théatre, comme il n’a peu ramener tous les Protestans. […] A peine la connoissoient-ils, les arts, le luxe, le rafinement de la volupté, les délicatesses de la poésie, la pompe des décorations, le jeu de la représentation, étoient pour les Visigots & les Vandales, ce qu’ils sont pour les Hurons & les Iroquois. […] A peine Mariamne fut-elle morte, que son meurtrier devint fou de douleur, & tomba dans le désespoir.

264. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Une femme auroit moins de peine à demeurer prisonnière qu’à paroître sans être parée. […] Dans les grandes révolutions de la Chine, ce qui fit le plus de peine au peuple, c’est que leurs vainqueurs les obligèrent à se couper les cheveux qu’ils aimoient beaucoup ; selon l’usage des Tartares : il y eut des guerres, des séditions, des révoltes, des meurtres ; plusieurs aimèrent mieux mourir ou s’expatrier, que de renoncer à leur chevelure. Il y eut en Moscovie nombre de séditions quand le Czar Pierre voulut les obliger à raser leur barbe ; les Arabes sont extrêmement jaloux de la leur, il y auroit bien du sang répandu si l’on vouloit y toucher ; les François ne seroient pas plus patients, si on vouloit les forcer à laisser croître leur barbe comme les Capucins, on la portoit autrefois, il y eut de la peine à le faire raser, ce ne fut que par degrés, en conservant des pointes, des moustaches, &c ; on est bien plus attaché aujourd’hui à l’air galant d’une barbe bien rasée.

265. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Sur la mort de son ami : Si l’Arbitre de l’avenir Me prépare à son gré des peines, (Ce n’est donc pas la justice, mais le caprice d’un Dieu qui prépare l’enfer ?) […] Jamais il n’a cherché les fleurs dont il a semé ses ouvrages ; elles se présentoient à lui, il n’avoit que la peine de les cueillir, & ne se donnoit jamais la peine de les arranger.

266. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Dis-lui qu’assez longtemps sa déplorable Reine L’a vu souffrir pour elle, et partage sa peine. […] Vous dites que les « imbéciles Spectateurs vont bonnement apprendre des femmes ce qu’ils ont pris soin de leur dicter »eh  : à prendre vos mots à la lettre, on croirait vous entendre dire que tous les Spectateurs ont participé à la composition de l’ouvrage qu’ils vont entendre, et qu’ils sont des imbéciles parce qu’ils vont admirer dans la bouche d’une femme les vers qu’ils ont eu la peine de composer. […] Est-ce la peine d’en parler ?

267. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

A peine l’art de Sophocle & de Corneille, offre-t-il quelqu’épine.

268. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

L’Empereur, comme se souciant peu de leur vie, ne leur rendit pour tout salut que deux mots & encore avec peine & dedain.

269. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Cet Art aurait eu sans doute beaucoup plus de peine à réussir parmi les Nations Septentrionales de l’Europe, que chez les Romains, dont la vivacité est si fertile en gestes, qui signifient presqu’autant que des phrases entières.

270. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Pour épargner la peine à Votre Grandeur de chercher elle-même l’endroit que j’ai l’honneur de lui citer, je vais mettre ici ses propres termes.

271. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Il faut encore représenter aux très-pieux Empereurs qu'on ne doit point contraindre les Chrétiens d'assister aux Spectacles, ou d'en être les acteurs; car il ne faut persécuter personne, pour l'obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu; mais on doit laisser chacun dans la liberté qu'il a reçue de Dieu pour en user comme il faut; surtout on doit considérer le danger où sont ceux qui sont du corps de ces personnes qui sont chargées du soin des Jeux publics, qu'on contraint par la terreur des peines, de se trouver aux Spectacles contre les Commandements de Dieu.

272. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Et l’on remarquera ici par forme de digression, que ces qualités mêmes qui font la gloire de l’Auteur, font justement la peine du Traducteur ; l’idiome Anglais dans sa perfection étant infiniment opposé au tour Français.

273. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mais ces passions ne causent guère moins de désordres que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions et qui servent quelquefois à en corriger ; car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, mais ne touche pas assez pour tourmenter : c’est en cela que consiste le danger du théâtre.

274. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

La nature lui impose également l’exercice et le repos, le plaisir et la peine ; le dégoût du travail accable plus les malheureux que le travail même.

275. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Batteux 7, le Public à qui Aristophane se proposoit de plaire ; & il y réussit sans peine, parce qu’il étoit satyrique par méchanceté, ordurier par corruption de mœurs, impie par principe & par goût. […] On s’imaginoit, dit Horace, qu’elle demandoit moins de peine, parce qu’elle prend ses sujets dans la vie commune ; mais c’est la raison qui la rend plus difficile, parce qu’on ne lui fait point de grace13. […] Je suis indigné, & mon zele a peine à se retenir, quand je pense à tant de livres infames, connus sous le nom de Contes & de Romans, dont nous sommes inondés. […] On fait triompher sans peine une héroïne dans un livre ; mais ces triomphes sont trop rares dans la pratique, pour qu’on puisse y compter ». […] Le Concile de Trente défend aussi de faire jamais servir l’Ecriture sainte à des sujets de divertissement ; & il ordonne aux Evêques de punir des peines de droit ou arbitraires les téméraires violateurs de son décret, aussi-bien que de la parole de Dieu47.

276. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Où, si le dogme des peines d’une autre vie , n’est pas combattu, on se fait un jeu des foudres du Ciel & des feux de l’enfer. Où, si l’on ne se met point en peine de nous prouver la nécessité de travailler aux jours de Dimanche , non plus que celle de supprimer nombre de Fêtes, ni de supputer la perte que fait le commerce par l’inaction des Ouvriers , des Ouvriers d’iniquité, semblent redoubler d’action en ces saints jours pour nous les faire profaner & assurer par cela seul, autant qu’il est en eux, la perte de nos ames. […] ) que l’espoir ou la crainte des peines ou des plaisirs temporels, sont propres à former des hommes vertueux , l’ancien Venceslas récompensoit le vice & punissoit la vertu : le Moderne fera-til grace ce vice choquant ? […] ) comme un objet digne de notre adoration & capable de nous consoler du malheur d’être , subit la peine de sa témérité ; le pantalon qui l’exerce & le réalise à nos yeux, échapperoit-il au glaive de la Justice ? […] Ils auront beau être mauvais, on m’accordera sans peine que dans le tems que je les lis renfermé dans mon cabinet ou couché sur la fougere, je ne fais pas tant de mal que si j’étois ailleurs à faire pis.

277. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

les loix doivent aussi rétracter les peines portées contre les malfaicteurs. […] Si la crainte des peines ne les arrête pas, que seroit la liberté ?

278. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

On a peine à ne pas excuser Phèdre incestueuse et versant le sang innocent. […] Belle instruction pour des jeunes gens sans expérience, qu’on envoie à cette école, où les hommes faits ont bien de la peine à se défendre de la séduction du vice !

279. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Faute de troupe réglée de Comédiens, qui ne s’avisent guère de traverser les mers que dans les machines de l’opéra, il fallut avec beaucoup de peine former des acteurs, et les exercer longtemps à l’avance. […] La même raison doit exclure notre Clergé ; nos pièces de théâtre sont aussi éloignées de la Religion Chrétienne que le culte des Idoles ; et les Vestales, quoique soumises aux supérieurs, et obligées, comme nos Religieuses, et sous des peines encore plus grièves, à la chasteté, peuvent-elles entrer en parallèle avec nos vierges consacrées à Dieu ?

280. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Ce lui est une peine insupportable d’être obligée de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si court et si précieux, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser. […] Les hommes de peine, employés à des travaux rudes et journaliers, ne sentent d’autre besoin que celui du repos.

281. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Il est donc vrai de dire qu’il ne parle que des seuls jeux de théâtre qui, comme il le dit, sont en quelque manière utiles ou nécessaires au soulagement des peines de la vie, entre lesquels il met les représentations de chasse. […] assemblé sur la fin du septième siècle, lequel défend aux laïques sous peine d’excommunication d’exercer la Profession de Comédien et de représenter des spectacles. « Omnino prohibet hæc sancta et universalis Synodus, disent les Pères de ce Concile, eos qui dicuntur mimi et eorum spectacula… atque in scæna saltationes fieri.

282. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Je laisse là ces Critiques qui trouvent à redire à sa voix et à ses gestes, et qui disent qu’il n’y a rien de naturel en lui, que ses postures sont contraintes, et qu’à force d’étudier ses grimaces, il fait toujours la même chose ; car il faut avoir plus d’indulgence pour des gens qui prennent peine à divertir le public, et c’est une espèce d’injustice d’exiger d’un homme plus qu’il ne peut, et de lui demander des agréments que la Nature ne lui a pas accordés : outre qu’il y a des choses qui ne veulent pas être vues souvent, et il est nécessaire que le temps en fasse perdre la mémoire ; afin qu’elles puissent plaire une seconde fois : Mais quand cela serait vrai, l’on ne pourrait dénier que Molière n’eût bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces. […] Il sait que les choses défendues irritent le désir, et il sacrifie hautement à ses intérêts tous les devoirs de la piété : C’est ce qui lui fait porter avec audace la main au Sanctuaire, et il n’est point honteux de lasser tous les jours la patience d’une grande Reine, qui est continuellement en peine de faire réformer ou supprimer ses Ouvragese.

283. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Mais si vous me répondez que pour une seule pièce, qui n’est qu’une exception à la méthode des Poètes dramatiques, ce n’est pas la peine de vous rétracter ; je puis, Monsieur, vous en citer d’autres qui, quoique moins parfaites (sous le point de vue dans lequel seul je les considère ici), peuvent cependant être de quelque utilité au genre humain. […] [NDA] Je m’étendrai cependant sur plusieurs articles beaucoup plus qu’il ne serait nécessaire, si je n’avais à persuader que des philosophes comme vous, parce que j’écris pour tous ceux qui fréquentent notre théâtre, et que j’ai dû également leur épargner la peine de consulter eux-mêmes les ouvrages que je cite ; et les mettre en état de juger, entre nous, d’après leur propre sentiment.

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