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133. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Si pour plaire à ses parens, il suivit quelque temps le College & l’Université, il ne s’occupa que de son plaisir ; il échappa dès qu’il le put, & se donna à une troupe de Comédiens ambulans, c’est-à-dire à la lie de la populace & du vice, & courut avec elle les provinces. […] Le tragique fait penser profondément, s’occupe d’objets sérieux, fait parler des personnes graves, décentes, élevées, raisonne dans le conseil des Princes d’affaires importantes, & traite de grands intérêts. […] Les Académies ne se sont point occupés de ses ouvrages, & les Colleges n’en ont point fait un livre classique, quoique l’Abbé d’Olivet en ait fait un des Œuvres de Racine, & aucun Auteur n’a fait des Commentaires sur Moliere, comme Voltaire en a fait sur Corneille. […] Elle s’occupa, il est vrai, de la critique du Cid, & n’a rien dit de Moliere. […] Quelle gloire pour le Théatre & pour Moliere d’occuper les trois sociétés littéraires les plus savantes du monde !

134. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Les Principaux Acteurs du Poème épique s’occupent souvent du plaisir de boire & de manger19 ; ceux de notre Théâtre favori sont sujets aux mêmes penchans20.

135. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Si j’ai différé jusqu’à présent de te parler des Pupilles de monsieur Des Tianges, & de mademoiselle De Liane, c’est que tu m’occupais toute entière : cependant, tous trois doivent m’intéresser ; la dernière, pour la beauté de son âme ; les deux autres, parce que monsieur Des Tianges les chérit comme ses propres enfans.

136. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

Ils retentirent jusqu’au fond de mon cœur, de ce cœur faible & perfide, qui s’occupa trop d’elle.

137. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Si la danse occupa les loisirs d’un des sept sages de la Grèce, de Socrate, auquel la belle Aspasie apprit à danser, et si, longtemps auparavant, le roi David ne dédaigna pas de danser devant l’arche, la musique aussi a droit à nos hommages : cette science sublime dans sa théorie, et délicieuse dans la pratique, est, au dire des poètes, un présent des dieux ; elle suspend nos ennuis, et adoucit nos chagrins.

138. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

En effet, dans le fort & le plus grand danger de la guerre, le Czar & Auguste, pour prendre de concert leurs mesures, convinrent d’une entrevue sur la frontiere de la Pologne ; &, aulieu de s’occuper de leurs affaires, ils passent quinze jours ensemble dans les plaisirs, se livrant à tous les excès de la débauche. […] Leibnitz n’influa point sur les sentimens du Roi de Suede : ce guerrier le vit à peine un instant à Leipsick, & ne s’embarrassa gueres de toute sa science ; il étoit trop occupé de la guerre de Pologne & de Saxe, pour s’amuser à des discussions philosophiques fort peu de son goût, & où il n’eût rien entendu.

139. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Sully n’aurait vu dans les spectacles que ce que tous les gens sages y voient : un délassement utile et nécessaire, le seul digne d’occuper des gens sensés et de leur faire moins regretter le loisir qu’ils sont forcés de donner à la réparation de leurs forces, et de la tête et de l’esprit. […] Dans le cours de la journée, la femme occupée de son ménage, le mari de ses affaires, n’auront pas beaucoup de temps à donner à l’amour mutuel.

140. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Tout occupé à sauver le fond de la religion et des mœurs, que les spectacles détruisent, on n’a point parlé de l’observation des fêtes, qui n’en est qu’une branche. […] Ce serait en effet une chose criante de jouer la comédie tandis que toute l’Eglise en deuil est occupée de la passion et de la mort de son Dieu. […] « De quelle utilité ne doit pas être pour l’Etat un établissement de Congrégations qui tous les jours de fête, qu’on sait être pour la multitude des jours de dissolution, ôte deux ou trois heures à la passion, et occupe à la prière, à de pieuses lectures, à de bonnes œuvres, un temps qu’elle perdrait peut-être dans l’ivresse, les querelles, la débauche, les théâtres ?

141. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Les Compagnons de Jésus se sont toujours dits et ont toujours paru les gens du monde les plus occupés, et occupés des objets les plus opposés au théâtre : chaire, confessions, missions, retraites, congrégation, étude, enseignement des hautes sciences, compositions innombrables de livres sérieux, sans compter une infinité de visites et de lettres pour faire la Cour à tous les Grands et entretenir des liaisons avec toute la terre ; un Jésuite n'a pas un moment de loisir. […] Le profit qui revient de la taxe imposée aux Ecoliers pour les frais de la pièce, peut bien avoir occupé l'esprit mercenaire de quelque Régent, mais ne saurait faire agir ce grand Corps.

142. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Que le Roy eust partout des Places d’armes destinées à ces Exercices pour éviter le tort que pourroient soufrir les Proprietaires des champs occupez & choisis pour ce sujet.

143. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

C’est un grand malheur pour un État lorsqu’il se trouve beaucoup de gens dans la Capitale qui peuvent y vivre sans rien faire : ces dangereux frelons y corrompent les mœurs ; la contagion gagne les conditions occupées, & de la Ville, elle s’étend jusqu’aux Provinces les plus reculées.

144. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Les Pères de l’Eglise, qui supposent que les Séculiers, sont suffisamment occupés durant toute la semaine, chacun dans les exercices particuliers de sa vacation, se sont toujours contentés dans les Conciles de leur défendre seulement d’aller à la Comédie aux saints jours des Dimanches et des fêtes.

145. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Il n’est pas nécessaire de m’en occuper.

146. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Les parents sont, pour l’ordinaire plus occupés de l’apparence et de l’extérieur, que du fond et de l’essentiel de l’éducation de leurs enfants : on ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter.

147. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Cependant je suis occupé sans cesse de ces loix si importantes, qu’il est nécessaire d’établir sur la publication de la pensée. […] Mais si, quand il faut de puissans remèdes, on nous donne des palliatifs ; si l’on veut ménager encore les prétentions arbitraires, & cet empire de l’habitude, cette autorité des anciens usages ; si l’on se contente de remplacer un Gouvernement absurde par un Gouvernement supportable ; si l’on ne fait que perfectionner le mal, pour me servir de l’expression du vertueux Turgot ; si, quand il faut établir une grande constitution politique, on s’occupe de quelques détails seulement ; si l’on oublie un instant que les loix doivent également protéger tous les Ordres de Citoyens, que toute acception de personne ou d’état, est une chose monstrueuse en législation, que tout ce qui ne gêne point l’ordre public doit être permis aux Citoyens, & que par une conséquence nécessaire, il doit être permis de publier ses pensées, en tout ce qui ne gêne point l’ordre public, de quelque manière, sous quelque forme que ce soit, par la voie de l’Impression, sur le Théâtre, dans la Chaire & dans les Tribunaux ; si l’on néglige cette portion importante de la liberté individuelle ; la France ne pourra point se vanter d’avoir une bonne constitution : les ames fières & généreuses, que le sort a fait naître en nos climats, envieront encore la liberté Angloise que nous devions surpasser : nous perdrons, peut-être pour des siècles, l’occasion si belle qui se présente à nous, de fonder une puissance publique ; & les Philosophes François, écrasés, comme autrefois, sous la foule des tyrans, seront contraints de sacrifier aux préjugés, ou de quitter le pays qui les a vu naître pour aller chercher une Patrie ; car il n’y a point de Patrie sans liberté. […] Si des Tragédies composées dans un but aussi moral, aussi patriotique, ne peuvent encore être représentées en France, je m’occuperai, dans le silence du Cabinet, d’une génération plus heureuse & plus raisonnable que la nôtre. […] Ils se seront occupés de la liberté individuelle.

148. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Francœur & Rébel, par un choix généralement applaudi, qui fait tout à-la-fois l’éloge de leur mérite & de la place qu’ils occupent ; MM. […] Lorsque la douleur occupe la Scène, ils sont arriver une troupe de Bergers, ou de plaisirs personnifiés, qui se livrent à l’allégresse. […] On peut observer qu’en France, un Balet termine presque tous les Actes des Poèmes lyriques ; c’est-à-dire, que des Danseurs viennent occuper le lieu de la Scène dès que les personnages nécessaires à l’action sont obligés de sortir, ou dès qu’ils ne parlent plus. Il s’ensuit donc que la Scène n’est jamais vide, & qu’il n’y a point de divisions d’Actes à l’Opéra des Français ; puisque nous entendons par le terme d’entre-Acte un intervale, un repos général, ou l’instant où le Théâtre cesse d’être occupé. […] Les Salles de ces différentes Villes sont èxtrêmement grandes, aussi voit-on la Scène occupée par un nombre considérable d’Acteurs ; & la moindre décoration y frappe-t-elle davantage.

149. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Il faut être bien infatué d’amour, pour occuper dans ces momens un grand Roi d’un misérable roman. […] Sans approuver ce tableau de Calot, du moins je vois une différence entre ces deux pieces : dans l’une, il est inconnu, déguisé, réfugié par hasard chez un paysan, après s’être égaré, il est naturel qu’il se familiarise avec ses hôtes : mais que, dans un jour de bataille, au milieu de ses guerriers, il s’occupe des puérilités d’une galanterie, chante des ariettes avec ses généraux, & fasse faire des rondes à la fin du repas, ne diroit-on pas qu’on a voulu dégrader & faire mépriser ce grand Roi, le travestissant en Tabarin, ou que l’auteur n’a aucune idées des bienséances ? […] Un orchestre caché derriere le théatre joue tous les airs militaires propres aux évolutions & aux manœuvres de deux armées ; on bat la générale, la marche, le bouteselle, la charge ; on entend les tambours, les trompettes, le canon, la mousquéterie ; on croit entendre les cris des combattans, les gémissemens des blessés, la joie des vainqueurs, comme si on écoutoit à quelque distance du champ de bataille ; le bruit tantôt s’approche, tantôt s’éloigne, se renforce, se ralentit, se distingue, se confond ; &, quoique la scène soit vuide, jamais par l’adresse du musicien elle n’a été mieux remplie, jamais le spectateur n’a été plus occupé, plus agité, plus attendri, plus effrayé ; on fait parler le silence même & la solitude. […] Il eut des échecs terribles, & se vit souvent au moment de tout perdre ; obligé de fuir, de lever le siége de Rouen, de Paris, devant Farnese qui se jouoit de lui, manquant de tout, ne sachant où donner de la tête, plus occupé de ses amours que de ses troupes, abandonnant son armée dans les temps les plus critiques, pour courir après sa maitresse. […] Ce Roi qui sera toujours les délices des Français, ce Roi qui n’étoit occupé que du bonheur de son peuple, cette idole de la France que vous avez pris pour modele , &c.

150. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

L’influence du Barreau est le troisième et dernier objet dont je me suis occupé.

151. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Riccoboni reproche encore aux Spectacles, de n’être que l’occupation oisive de ceux qui n’en ont pas ; d’offrir aux gens occupés un délassement qui n’en est pas un ; d’apprendre trop tôt a la jeunesse l’usage de son cœur, &c. […] La jeunesse des premières, sans en être moins corrompue, est grossière, brutale ; vous ne la voyez occupée, dans les longues soirées d’hiver, qu’à des noirceurs, quelquefois à des violences, toujours a la calomnie. […] Voila comme j’ai cherché l’origine des idées singulières : c’est en sondant le cœur de l’homme, en examinant ses usages, sa manière de penser, la place qu’il occupe dans l’univers, l’opinion qu’il a de lui-même & des autres. […] A Rome, c’était une populace intraitable, qui s’occupait du talent de ses Mimes comme s’il se fût agi de l’élection des Consuls. […] Elles occupaient un endroit nommé le Cercis.

152. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

combien donc nous devons nous occuper du soin d’en augmenter l’éclat et d’en perpétuer la durée ! […] Peu touchés des biens d’une vie future, la plupart des hommes ne s’occupent guères aujourd’hui que du soin d’amasser des trésors pour celle-ci. […] Le premier se contenta de lui répondre insolemment « que ce qui pouvait arriver de mieux à l’empereur ; c’était que le peuple s’occupât de Bathylle et de Pylade »(Hist. […] L’église même qui le condamne, le hait si peu, qu’elle s’occupe sans relâche du soin de le rappeler dans son sein. […] Mais il faut convenir, que dans un moment aussi sérieux où il s’apprêtait à sonder toutes les profondeurs de l’éternité, il était bien extravagant de s’occuper du succès d’une tragédie, qui sous peu d’heures ne l’empêcherait pas de consommer la sienne.

153. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

C’est l’intérêt propre que l’on a préféré à celui de l’État ; ce motif plein de force sur l’esprit humain, étouffe les leçons de la justice & de l’honnêteté ; mais dans la défense des Spectacles, l’ambition ne se trouve nullement intéressée, la tolérance n’est pas une dérogation aux droits du Prince, le peuple songeroit moins à la révolte, seroit moins occupé d’intrigues & de cabales, s’il étoit amusé dans un Amphithéâtre.

154. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

On a beau couvrir les acteurs & les spectateurs d’or & d’argent, ce sont des enfans qui vont à cheval sur un bâton, & des enfans qui s’en occupent bien plus à plaindre que des enfans.

155. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Ceux qui dansent, et qui vont au bal, et à la comédie au temps dans lequel, suivant l’ordre de l’Eglise, les Chrétiens doivent spécialement vaquer à la pratique de la pénitence, ou s’occuper aux exercices spirituels, et à la dévotion, ne sauraient être excusés de péché mortel.

156. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Quel plus digne sujet peut occuper l’Auteur tragique, s’il veut conserver la vérité de l’Histoire sans blesser la sainteté de la matiere ?

157. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Nous étions assez occupés à ramener les Hérétiques, à détruire leurs erreurs et leurs préventions, à corriger les vices et les faiblesses ordinaires des hommes.

158. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Je sais qu’on pourra me demander avec raison pourquoi je ne les faisais pas plutôt, et je n’ai rien à répondre, sinon que ces écrits n’ayant jamais été faits pour être imprimés, on en prit le dessein à la hâte par les raisons que l’on a marquées ; et qu’étant fort occupé à d’autres choses, je me contentai de les relire fort légèrement, en m’appliquant particulièrement aux choses.

159. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Si, dans les ouvrages de belles Lettres, les Savants ont soin de laisser au Lecteur intelligent le moyen d’occuper son esprit, soit en devinant, ou même en ajoutant quelque fois aux idées qui lui sont présentées, et que l’Auteur, dans cette intention, n’aura pas tout à fait développées, j’ai cru que je ne pouvais rien faire de mieux que d’imiter une conduite également sage et utile ; parce qu’elle ne dérobe rien au Lecteur ignorant (pour qui il y en a toujours assez) en même temps qu’elle procure un vrai plaisir au Lecteur de génie et de goût, qui est bien aise de pouvoir mettre quelque chose du sien à sa lecture.

160. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Ne crois pas cependant, qu’il s’occupât toujours de moi : ton nom était à tout moment sur ses lèvres : Tu le rends le plus heureux des hommes ; je puis seule lui faire supporter ton absence : je suis son amie, sa protectrice ; je serais son azile contre l’ingratitude ou la légèreté de son propre cœur, si… On ne finit pas : on craint de toucher cette corde trop fort : elle rendrait un son aigre, déchirant pour des oreilles infidelles. […] Elles seront pareillement ouvertes aux hommes & aux femmes ; & comme ces places ne doivent être occupées que par des gens aisés, elles demeureront, en tout temps, à trois liv. […] La sixième, des Pièces du jour, peut avoir une très-grande utilité ; mais il faut que ce genre soit traité avec sagesse ; alors, il sera peut-être digne d’occuper le second rang. […] Or le Monologue est très-avantageux à la Musique ; au-lieu que le Dialogue chantant, à moins qu’il ne soit vif & coupé, est d’un traînant desagréable : l’Acteur qui occupe seul la Scène donne plus de plaisir, parce que le Spectateur n’est pas distrait par un personnage écoutant, presque toujours embarrassé de lui-même tandis que celui qui tient la parole gazouille agréablement. […] Les Personnages, dira-t-on, ne peuvent pas toujours agir dans le même lieu ; ils sont de temps-en-temps censés être occupés hors de la Scène.

161. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

N’Est-ce pas un bien d’occuper les fainéans, d’amuser les joueurs, & de distraire les libertins ? […] Je dis en second lieu, que c’est un bien d’occuper les fainéans &c. […] Plus occupée de plaire à Dieu qu’au monde, elle n’est ni idolatre de sa figure, ni esclave d’une parure &c, dont on fait étalage, même dans le lieu Saint. […] Le délassement dabord n’est que pour ceux qui se sont au moins un peu sérieusement occupés, le fainéant, & les faiseurs de riens n’ont aucun droit au délassement. […] Illicites & criminels, parce que le sexe, qui devroit avoir le plus de pudeur, n’y est occupé qu’à détruire celle de l’autre.

162. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Telle fut la comédie dans son principe (ou a dû être, car je doute fort que Thespis barbouillé de lie sur son tombereau, s’occupât beaucoup de la réformation des mœurs). […] des gens d’esprit peuvent-ils s’occuper d’une matiere si usée & si triviale, depuis long-temps épuisée, où l’on ne peut mettre aucun sel que par la licence & le crime ? […] On s’occupe de l’agrément & de l’extérieur plus que du fonds & de l’essentiel, on leur apprend les belles manieres & l’usage du monde.

163. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On ferait, dans toutes les Maisons du Royaume où l’on élève des Enfans-Trouvés, un choix des Garsons & des Filles, qui, parvenus à l’âge de dix ans, seront bien conformés pour le corps, de la figure la plus agréable, & qui marqueront plus de pénétration : on les ferait instruire dans un des Colléges de la Capitale destiné pour eux uniquement : les Garsons occuperont une aîle du Bâtiment, & les Jeunes-filles une autre : les deux Sexes auront des Maîtres pour les mêmes Sciences, & recevront en tout la même éducation. […] Outre ces Exercices ordinaires, deux fois la semaine les Acteurs & les Actrices qui lors occuperont les Théâtres de la Capitale, viendront donner des leçons aux Elèves, sur un Théâtre construit à cet effet dans une des Salles du Collége : ce seront ces Acteurs qui décideront, d’après les dispositions des Sujets, à quel genre ils devront s’appliquer, & qui prescriront à chaque Elève la Pièce qu’il doit apprendre. […] Tous les Spectacles destinés à amuser la Populace, seront occupés par les Acteurs-enfans-trouvés.

164. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

On voit des femmes et des Filles si entêtées, et si passionnées du jeu, qu’elles n’ont que cela dans l’esprit, elles en perdent le boire et le manger, et passent en cet excès les jours et les nuits, sans se mettre en peine de s’acquitter de leurs devoirs essentiels ; elle négligent même leurs prières, et souvent perdent la Messe les Fêtes et le Dimanches ; on les voit toujours occupées de leur perte ou de leur gain, du lieu où elles iront jouer, où l’on tiendra table ouverte, et où l’on s’assemblera ; enfin, elles sont si souvent dans l’exercice du jeu, qu’elles courent risque de mourir les cartes à la main ; jusques là même que j’ai ouï dire, qu’une femme de qualité étant en couche, demandait sans cesse à sa garde, quand elle pourrait jouer, ne s’affligeant d’autre chose, que de ce que ses Médecins ne lui permettaient pas de battre des cartes, ou de remuer des dés. […] Il viendra un jour où vous demanderez du temps pour faire pénitence : mais Dieu vous le refusera, dit l’Ange de l’Apocalypse, la femme et la Fille sage font toutes deux leur divertissement de leur occupation, et la femme et la Fille insensée font leur occupation de leurs divertissements ; il faut donc se faire une joie et un plaisir de s’occuper toujours ; et de faire son devoir. […] Saint Cyprien, qui est celui de tous les Pères, qui a mieux traité du jeu, dit que c’est un crime et une honte à un Chrétien de s’y occuper entièrement.

165. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

« Morbleu, vil complaisant, vous louez des sottises. »dk Ce vers est une boutade très bien placée dans la bouche d’un bourru et j’avoue qu’une pointe irait mal après elle : mais ce que vous appelez une pointe paraît aux autres une seconde boutade toute aussi caustique mais plus plaisante que la première, et qui peut fort bien, sans faire tort à la Vertu garder la place qu’elle occupe. […] Regnard est néanmoins bien plus facile à disculper que Dancourt, surtout par rapport au Légataire ds, cette Pièce qui vous fait proférer cette longue Capucinade : « C’est une chose incroyable qu’avec l’agrément de la Police, on joue publiquement au milieu de Paris une Comédie, où, dans l’appartement d’un oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la Pièce, s’occupe avec son digne cortège, de soins que les lois paient de la corde ; […] Faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est et tout y est applaudi. »dt Quelle déclamation ! […] , « Vie d’Antoine », LXXVIII : « Athéniens, dit-il, j’ai dans ma maison une petite place occupée par un figuier, où plusieurs citoyens se sont déjà pendus : comme je dois bâtir sur ce terrain, j’ai voulu vous en avertir publiquement, afin que si quelqu’un de vous a envie de s’y pendre, il se hâte de le faire avant que le figuier soit abattu. » [trad. 

166. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

On en pourrait faire une histoire plaisante par bien des traits et des aventures comiques qu’elle doit fournir ; mais elle est étrangère à notre dessein, et mérite peu de nous occuper, d’ailleurs les désordres et les scandales dont elle est encore plus remplie, affligeraient plus que ces plaisanteries ne réjouiraient. […] Dès la plus tendre jeunesse, tout occupé de ces folies, a-t-on un moment à donner aux sciences ? […] Il faudrait extraire une grande partie de l’Oraison qu’il prononça pour Roscius, le plus honnête homme, le plus grand Acteur de son temps (ce qui est un phénomène), si on voulait rapporter tout ce que l’Orateur dit contre la comédie, car il ne s’occupe qu’à excuser Roscius d’exercer un si vil métier.

167. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Le théâtre, enseveli sous les ruines de l’Empire Romain, fut fort négligé en Europe pendant plusieurs siècles : les peuples, occupés de croisades, de joutes, de tournois, de chevalerie, ne connaissaient que des vielleurs, jongleurs, tabarins, danseurs de corde, vendeurs d’orviétan, qui couraient les villes et les campagnes, et sur quelques tréteaux amusaient la populace. […] D’ailleurs, bien plus, et bien tristement occupée des schismes, des hérésies innombrables, des progrès du mahométisme, qui la désolaient, on faisait peu d’attention aux divertissements des places publiques. […] Ce Père porte la sévérité jusqu’à priver de la communion ecclésiastique un homme qui sans être Comédien lui-même, s’occupait à instruire, à former, à exercer les Comédiens, comme les Régents dans les collèges passent une partie de l’année à préparer les jeunes Acteurs.

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Le jeu fut de tout temps permis pour s'amuser : On ne peut pas toujours travailler, prier, lire ; Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire. […] Le spectacle s'en occupe, s'en divertit, les enseigne, les justifie, les embellit, les inspire. […] L'apathie stoïcienne est une chimère, le Sage sent comme un autre, et souvent plus qu'un autre, le plaisir et la douleur ; mais est-ce une gloire à l'esprit humain d'avoir inventé un art antiphilosophique, tout occupé à détruire ce que la raison a imaginé de plus parfait, à armer, à animer contre nous ce que la vertu nous ordonne de combattre jusqu'à la mort ?

169. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

Quelqu’un s’occupe en ce moment de faire l’application de mes principes de censure à un individu malfaisant et ambitieux, qui s’enorgueillit de ses astuces et de son audace imitées d’intrigants célèbres, restés impunis, qu’il prend pour exemple.

170. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Mais je vois bien que ces bons solitaires sont aussi sensibles que les gens du monde ; qu’ils ne souffrent volontiers que les mortifications qu’ils se sont imposées à eux-mêmes, et qu’ils ne sont pas si fort occupés au bien commun de l’Église, qu’ils ne songent de temps en temps aux petits déplaisirs qui les regardent en particulier.

171. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Ils disent que le peuple est oiseuxh aux jours de fête : et qui l’empêche de s’occuper en bonnes œuvres, d’aller au sermon, et d’ouïr le service tout le jour ?

172. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Aussi toutes occupées à cultiver, à embellir, à étaler leur prétendu mérite, elles ne sont plus ni épouses, ni mères, ni filles, encore moins Chrétiennes, elles ne se piquent que d’être belles. […] De quoi s’occupera donc un homme pétri de mensonges ?

173. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Mais Corneille, Racine, Molière, Voltaire et tous les poètes modernes ne se sont occupés dans leurs drames qu’à exciter l’amour. […] Quand une fois le cœur est affecté, il ne s’occupe que de l’impression qui l’a frappé ; il ne cherche plus qu’à satisfaire ses désirs dépravésw.

174. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

On demeure même d’accord que dans l’endroit, où le zèle pour Dieu, qui occupe l’âme de Théodore, devrait éclater le plus, c’est-à-dire dans sa contestation avec Didyme pour le martyre, on lui a donné si peu de chaleur, que cette Scène, bien que tres courte, ne laisse pas d’être ennuyeuse. […] , il n’y a rien de Dieu, et dans un temps où tous ses sens sont occupés à se repaître du vain plaisir qui se présente à eux, et où ses pensées sont appliquées aux gestes, aux paroles, et aux mouvements des Acteurs ?

175. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’homme se plaît, il est vrai, à être occupé d’un objet qui ne lui fait acheter par aucune contention pénible l’agrément d’en jouir ; mais il aime infiniment plus ce qui excite dans son ame des passions séduisantes, dont l’impression le charme par un trouble passager qui se fait sentir sans se faire craindre. […] Soit que nous nous flattions de croître en quelque maniere avec les objets qui occupent notre attention, ce qui fait que l’on aime à vivre avec les Grands, & qu’un Sçavant mesure l’étendue de son esprit par la multitude des faits dont il a chargé sa mémoire, soit que notre ame née pour connoître & pour posséder l’infini, se plaise à trouver toujours quelque chose de plus grand que les objets qui la frappent ordinairement ; comme si par-là elle faisoit un pas vers cette immensité de connoissance, & cette plénitude de sentiment qui est le terme de ses desirs ; il est au moins certain que toute admiration, dont nous sommes saisis, nous intéresse par quelque endroit, puisqu’elle nous fait un si grand plaisir, & qu’il n’y en a guères qui nous touche davantage que celui de nous sentir enlevés & comme transportés hors de nous-mêmes, soit par un discours sublime, soit par le spectacle d’une action qui nous paroît être au-dessus de l’humanité. […] Mais le désir d’apprendre & d’occuper notre esprit dont le Poëte charme l’inquiétude par la vûe d’un événement singulier & merveilleux ; les passions déréglées que leur image fait naître, ou rappelle dans notre ame ; les impressions que le spectacle de la Vertu excite dans tous les cœurs, & l’admiration qui en est une suite naturelle, ne sont pas les seules raisons qui attachent à la Tragédie. […] Je viens d’en indiquer un grand nombre d’une autre espece, & j’y en ajouterois peutêtre de nouveaux, si la matiere méritoit d’être encore plus approfondie, & si je n’avois à me reprocher de m’en être déja trop occupé. […] J’ajoute encore que le plus grand mérite & le plus haut degré de l’imitation quand elle est parfaite, est de se cacher elle-même, & de rendre l’illusion si forte & si dominante, que l’esprit tout occupé de l’objet imité n’ait pas le loisir de penser à l’art de l’imitation.

176. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Aristote avait peut-être raison de son tems de prétendre qu’un Poète devait très peu s’occuper du Spectacle de sa Pièce, parce qu’il est étranger à l’action ; & que quand même il manquerait, le Drame serait toujours entier.

177. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

C’est à quoi a été occupé toute sa vie ce saint Pasteur.

178. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Ceux de l'antiquité sont encore vénérables parmi nous, et dignes d'occuper les plus beaux esprits ; les plus sévères en font les innocents plaisirs de leurs études.

179. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Il ne sert de rien de répondre qu’on n’est occupé que du chant et du spectacle, sans songer aux sens des paroles ni aux sentiments qu’elles expriment : car c’est précisément le danger que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, les sentiments s’insinuent sans qu’on y pense, et plaisent sans être aperçus.

180. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Nos premiers Rois tout occupés à conserver, ou à étendre leurs conquêtes, et à s’affermir sur leur nouveau Trône, plus souvent à la tête de leurs Armées que dans leurs Palais, négligèrent longtemps les jeux et les plaisirs, qui ne sont ordinairement que les fruits d’une heureuse et parfaite tranquillité.

181. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Aucun nouveliste de ces pays n’en fait mention : la haute Asie, d’Hispahan à Pekin, & à Meaco fourmille de troupes de comédiens, & jamais, depuis deux mille ans, la Gazette de l’Inde, de la Chine & du Japon ne s’est avisée d’en parler ; ce n’est pas que leurs piéces ne vaillent la plupart des nôtres, & ne soient aussi bien représentées ; mais c’est qu’on ne croit pas que cet objet mérite d’occuper le public. […] Ce n’est pas que les Hollandois n’aient des spectacles, il y a des théatres à Amsterdam, à la Haye, mais c’est plus pour les étrangers que pour eux ; leur caractère sérieux & modeste, simple & laborieux, les éloigne de ces folies ; les affaires du commerce les occupent trop pour leur en laisser le loisir ; mais ils esprésentent à la frivolité, à la pétulance des François qui sont chez eux en grand nombre, & à l’habitude qu’ils ont prise de la comédie ; ils ont porté leurs antiques mœurs dans leurs colonies, & n’ont pas voulu y introduire cette cause de libertinage, comme à Geneve, où malgré l’éloquence de M. d’Alembert, les mœurs un peu Suisses, n’ont jamais souffert le théatre, non plus que dans les Cantons. […] Des hommes faits doivent s’occuper des choses utiles, ce théatre quoique fort élagué, est encore dangereux ; mais combien doit être souverainement pernicieux un corps de spectacle, toujours subsistant ; des corps d’acteurs & d’actrices établis, soudoyés, protégés, favorisés ouvertement, qui passent leur vie à donner tous les jours des leçons, des objets, des modeles, des occasions, des exemples de tous les vices. […] Uniquement occupé d’ambition & de plaisir, a-t-il un moment à donner au sérieux de la contreverse ?

182. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Occupés d’abord de leurs premieres conquêtes sur les Carthaginois, & de leurs dissentions domestiques, les Romains n’aimoient alors que les fêtes où ils célébroient leurs triomphes par des jeux où le sang des hommes & des animaux étoit répandu ; & leurs mœurs ne devinrent plus douces, qu’après que, vainqueurs des Perses & des Grecs, ils firent passer dans Rome toutes les richesses de l’Asie. […] C’est par une suite de la foiblesse de l’esprit humain, que dès que quelques hommes ont fait un pas en avant dans la carriere, les autres aussitôt se sont occupés à les considérer & à voir s’ils n’ont point voulu indiquer quelques routes nouvelles. […] Un voyageur qui veut arriver promptement au terme de sa course, ne s’amuse point à considérer le chemin qu’il a parcouru, il ne regarde point en arriere, il n’est occupé que de son but, il l’a sans cesse présent à ses yeux ; & lorsqu’il est prêt à l’atteindre, il en fait encore l’objet de ses desirs & de ses craintes. […] Les Auteurs que nous devons nous proposer pour modeles, que nous devons consulter, de la lecture desquels nous devons nous occuper, ne sont plus ; ils ont vécu ; leurs écrits immortels seuls nous restent.

183. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Ces personnes sont-elles plus croyables quand elles assurent qu'elles s'y occupent de bonnes pensées, et que le chant, et le son des instruments élèvent leur âme à Dieu ?

184. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Nous étions assez occupés à ramener les Hérétiques, à détruire leurs erreurs et leurs préventions, à corriger les vices et les faiblesses ordinaires des hommes : on n’avait guère vu de théâtre dressé dans cette Ville ; l’art de corrompre les cœurs par des chants et par des spectacles, n’y était pas encore introduit.

185. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Chrysostome a fort bien pesé, quel homme a jamais eu l’esprit plus bandé et occupé à des choses plus sérieuses que S.

186. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

de simple idées, des images imparfaites, des tableaux muets, qui occupent sans amuser, & qu’on étudiroit sans fruit. […] Il n’y a pas jusqu’au genre lyrique, quoique moins occupé de nos mœurs que les autres, qui conserve le même esprit, le même goût : tout y est rendu à la gloire de la vertu & à la honte du vice. […] Comment au reste peut-on imaginer, que l’esprit occupé du fil d’une Piéce, ou des morceaux graves qui s’y trouvent, aille se distraire sans scrupule en faveur de rien, sacrifier un plaisir vrai à des gaietés ridicules. […] C’est tout au plus ce qu’on fait pour quelque chose de grand, de noble, & de relevé ; parce qu’en effet si l’on s’en occupe, ce n’est jamais sans fruit. […] Ce qui est élevé nous porte naturellement à l’admiration, & par conséquent nous fixe ; l’amour propre s’en occupe volontiers & croit même qu’il importe à sa gloire de s’en faire un principe : on se montre au moment du Spectacle, insensiblement sur ce ton ; & l’on en sort sans s’en appercevoir, la noblesse dans le cœur & la sublimité dans l’ame.

187. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Que si les mondains s’appliquent particulierement en ce temps, à satisfaire tous leurs sens, par les objets qui leur sont propres, l’on peut dire qu’un de leurs plus agreables divertissemens, celuy qu’ils recherchent avec plus de passion, & qui les occupe le plus agreablement, est la comedie, le bal, les danses, & les autres spectacles, qui sont souvent criminels, & toûjours dangereux ; spectacles opposez à l’esprit du Christianisme, & à la profession que nous avons faite si solennellement de renoncer aux pompes & aux magnificences du monde, puisque c’est s’y r’engager publiquement, que de courir avec tant d’ardeur aux spectacles publics, jusque-là que c’étoit autrefois une marque d’apostasie de sa Foy, & de sa Religion, comme assûre l’éloquent Salvien, Est quædam in spectaculis apostatatio fidei . […] Il sçavoit bien que pour s’attacher fortement au service de Dieu, il falloit mépriser les choses de la terre ; & que rien ne nous détourne davantage de penser aux biens solides & éternels, que de s’occuper de ces sortes d’amusemens, qui ne nous laissent qu’un dégoût étrange des veritez chrétiennes, & de toutes les choses de l’autre vie. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long temps, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

188. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Paris ne peut long-tems s’en passer, sans éprouver les incovénients d’un vuide toujours dangereux pour le désœuvrement d’une jeunesse nombreuse, qui peut s’occuper plus mal, qu’en se portant au spectacle. […] Ce n’est pas que leurs pieces ne vaillent les nôtres, & ne soient aussi bien représentées ; mais c’est qu’on ne croit rien dire au public qui vaille la peine de l’occuper, en lui apprenant le jour où elles ont été jouées, leur titre, intrigue, auteur, acteur, actrice, danseur, &c. […] C’est une chimère ils ne s’acquireroient bien de l’un ni de l’autre, sur-tout de l’emploi serieux & utile, ou ils renonceroient aux autres emplois pour ne s’occuper que du théatre ; & voilà la profession dominante : ce livre est en forme de lettre, sous envelope, comme le premier, d’une intrigue de quelques actrices qui corrompent un homme vertueux.

189. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

On pourroit impunément les heures entieres avoir l’esprit & le cœur attaché à des intrigues amoureuses, toujours souillé par des images, ému par les sentimens les plus vifs, l’imagination toujours remplie de beauté, de plaisir, d’obstacles, de succès, l’oreille frappée de discours galans, & de sons tendres & harmonieux, toute l’ame occupée de situations attendrissantes & délicieuses, & au milieu de tous ces pieges, les objets les plus immodestes continuellement sous les yeux, sans être séduit par l’erreur, & entraîné par la passion, sans apprendre à cette école à mépriser, à braver la pudeur qui retient, la loi qui défend, le remords qui trouble, le péché qui effraie, en entendant cent fois dire & redire, chanter avec grace, débiter avec assurance, déclamer avec feu, exécuter avec goût cette morale anti-chrétienne, si conforme à la nature, canonisée dans le monde, si agréable à un cœur corrompu, qui fait du crime un mérite, de la résistance un ridicule, de la volupté un besoin, de la passion une nécessité ! […] Pour les autres femmes, les graces de leurs rivales excitent leur jalousie ; trop occupées d’elles-mêmes pour prodiguer leur encens à des charmes étrangers, elles n’y pensent que pour les éclipser. […] Continuellement occupés à jeter l’hameçon, vous dites que le poisson vient vous surprendre ?

190. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Richelieu s’occupa de le réformer (nous l’avons vu, L. 3. […] L’Artisan qui travaille, n’y va pas ; le Magistrat, le Médecin, l’Avocat, l’Homme d’affaires, occupé de sa profession, le Père de famille, qui élève ses enfans, n’y vont guère. […] Une Actrice peut & doit dire son sentiment quand on examine une piece nouvelle ; mais communément elle n’est occupée que de sa parure, de ses intrigues & de son plaisir.

191. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Que si les mondains s’appliquent particulierement en ce tems, à satisfaire tous leurs sens, par les objets qui leurs sont propres, l’on peut dire qu’un de leur plus agreables divertissemens, celui qu’ils recherchent avec plus de passion, & qui les occupe le plus agreablement, est la Comedie, le Bal, les Danses, & les autres spectacles, qui sont souvent criminels, & toûjours dangereux ; spectacles opposez à l’esprit du Christianisme, & à la profession que nous avons faite si solemnellement de renoncer aux pompes & aux magnificences du monde, puisque c’est s’y r’engager publiquement, que de courir avec tant d’ardeur aux spectacles publics, jusque-là que c’étoit autrefois une marque d’apostasie de la Foi, & de sa Religion, comme assûre l’éloquent Salvien, Est quædam in spectaculis apostatatio fidei . […] Il sçavoit bien que pour s’attacher fortement au service de Dieu, il falloit mépriser les choses de la terre ; & que rien ne nous détourne davantage de penser aux biens solides & éternels, que de s’occuper de ces sortes d’amusemens, qui ne nous laissent qu’un dêgoût étrange des veritez chrétiennes, & de toutes les choses de l’autre vie. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long tems, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

192. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

.), demande pourquoi les Comédiens ont toujours de mauvaises mœurs, comme il avait demandé dans un autre problème pourquoi l’eau de la mer est salée, il répond, parce que ces gens-là ne connaissent point l’étude de la sagesse, et ne sont occupés que de l’incontinence : « Cur Histriones improbri moribus sunt, quia non se dedunt studio sapientiæ, et incontinentiæ operam dant. » Leurs apologistes même (Marmontel, Fagan…) en conviennent, et ne se défendent que sur la pauvreté des Actrices, qui n’ayant pas de quoi s’entretenir honnêtement, sont forcées par la misère d’employer toute sorte de moyens. […] Tout cela est purement personnel ; mais qu’on en ait fait une loi, que pour tout ce qui entre ou sort de ce tripot, il faille monter jusqu’au Trône, et que le Monarque se montre difficile pour laisser la liberté de se retirer, il faut en vérité que la Clairon attache bien de l’importance à son métier et à sa personne, pour se flatter que la Majesté royale s’occupe de ces grands événements. […] Au souper qui suit le spectacle, on ne parla que des intrigues des Actrices, de dix amants ruinés, de trente trompés, de quarante assez imbéciles pour se croire aimés, etc. » Ne sont-ce pas bien là des objets dignes d’occuper le Conseil d’Etat, d’être soigneusement retenus dans leurs nobles fonctions, de n’obtenir que très difficilement la liberté de priver le public de leurs importants services ?

193. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

est-il bien saint, s’il prend plaisir à s’occuper des actions criminelles ? […] Les spectacles sont des voluptés qui souillent l’âme par tout ce qui s’y fait : « Voluptates quæ inquinant per ea quæ his geruntur. » Les tragiques ne s’occupent que des forfaits des Rois, les comiques des amours et des intrigues des coquettes ; le théâtre n’est qu’un lieu de débauche, « theatrum prostibulum ». […] Grégoire de Nazianze, et Eusèbe : Il y a des villes où sans jamais se lasser on ne s’occupe, du matin au soir, qu’à repaître ses yeux des spectacles des Comédiens, à entendre et à chanter des vers galants, des chansons licencieuses, qui portent à toute sorte d’impureté : « Quæ multam in animis libidinem pariunt. » Bien des gens sont assez aveugles pour croire ces peuples heureux, parce que négligeant leurs affaires et les travaux nécessaires à la vie, ils passent leur temps dans le plaisir et l’oisiveté : « Per inertiam et voluptatem vitæ tempus traducunt. » Peuvent-ils ignorer que le théâtre est une école publique de libertinage ?

194. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

de Boissy, vous n’y avez été occupés que des coups qui y sont portés à l’idole favorite de notre siecle. […] Mais occupons-nous du repentir de Jean Racine, célébré dans l’Epître suivante. […] En effet, Monsieur, le cœur s’attache, au lieu que l’esprit ne s’occupe point toujours des mêmes idées. […] Richelieu s’occupa de réformer la Scene ; Fénélon avoit les mêmes vues ; M. […] Cette réflexion m’occupe & m’absorbe toute entiere pendant le Spectacle.

195. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

On a peine à quitter cette admirable Pièce, quand on a commencé de s’en occuper ; et, plus on y songe, plus on y découvre de nouvelles beautés. […] Tout s’occupe, tout est en mouvement, tout s’empresse à son travail et à ses affaires. […] Leur métier qui les occupe beaucoup et leur donne même des sentiments d’honneur à certains égards, les éloigne d’une telle bassesse. […] Ces places inférieures, mises à trop bas prix, seraient abandonnées à la populace, et chacun, pour en occuper de plus honorables, dépenserait toujours au-delà de ses moyens. […] Ce Dieu juste et bienfaisant, qui veut qu’il s’occupe, veut aussi qu’il se délasse : la nature lui impose également l’exercice et le repos, le plaisir et la peine.

196. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Mais pour dire ici quelque chose que je n’emprunte point ailleurs, la Comédie aussi bien que la Peinture, et plusieurs autres Arts, ont eu differents âges : Il y a eu des temps auxquels elle était presque ensevelie dans l’oubli ; d’autres où elle a paru avec tant de simplicité, qu’à peine attirait-elle les yeux des hommes qui étaient le moins occupés : et d’autres enfin, où elle s’est fait voir avec pompe et avec éclat. […] J’ai vu une Bible entière réduite ainsi en Vers et en Colloques, qui avait bien trois cens ans : J’ai encore eu entre mes mains un Manuscrit en Vers et en forme d’Opéra tragique, où l’Histoire de la mort de Pilate était jouée ; et tout le monde sait que l’Hôtel de Bourgogne a été autrefois occupé par une Confrérie de gens qui s’étaient dévoués à représenter la Passion de Jésus-Christ. […] O Dieu, s’il est si difficile de nous rendre dignes de vous, et de purifier notre imagination autant qu’elle le devrait être quand nous approchons de vos redoutables Mystères, quoique par votre grace la plus grande partie de la journée soit occupée à des choses serieuses ! je voudrais bien savoir comment en approchent ceux qui ne s’occupent que de ces sottises ? […] Le repos qu’il est permis à l’homme de prendre, pour honorer celui de Dieu, n’est pas afin qu’il s’abandonne à la fainéantise, qu’il donne toute liberté à ses yeux, qu’il s’expose à des objets capables d’émouvoir ses passions ; mais afin qu’il rentre en lui-même, qu’il médite la Loi du Seigneur, qu’il interrompe les idées terrestres dont il a été occupé les autres jours ; pour rendre à son Créateur ce culte que les vrais adorateurs lui doivent rendre en esprit et en vérité.

197. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Et en cela Racine l’emporta sur Euripide son modèle, qui n’empêcha pas que Sophocle n’occupât toujours la premiere place.

198. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

L’esprit de l’auditeur se relâche durant qu’ils jouent, & réfléchit même sur ce qu’il a vu, pour le louer ou pour le blâmer, suivant qu’il lui a plu ou déplu ; & le peu qu’on les laisse jouer, lui en laisse les idées si récentes, que, quand les Acteurs reviennent, il n’a pas besoin de se faire d’effort pour rappeller & renouer son attention. » De quoi nous occupent nos violons ?

199. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Archevêque, comme des gens qui passaient leur vie dans un métier honteux, et qui ne s’occupaient qu’à corrompre les bonnes mœurs de ceux qui les allaient voir, par des fables souvent déshonnêtes qu’il leur débitaient, « qui turpibus plerumque fabulis ad depravandos spectatorum mores accommodatis, sordidum quæstum faciunt ».

200. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

La police extérieure souffre quelquefois de moindres maux pour en éviter de plus grands, si elle occupe pendant deux heures des gens corrompus à des divertissements mauvais pour eux-mêmes, c’est pour les empêcher de commettre ailleurs des crimes plus grands, qui compromettraient la sûreté publique.

201. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Les désordres des femmes mariées, et des filles trop complaisantes occupèrent la place des amours des Courtisanes ; et on établit ces amours, comme le mobile et le fondement du Théâtre moderne.

202. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

En lisant ce passage isolé, plus d’un lecteur sera surpris du zèle qui l’a pu dicter : en le lisant dans son article, on trouvera que la Comédie qui n’est pas à Genève et qui pourrait y être, tient la huitième partie de la place qu’occupent les choses qui y sont.

203. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Les songes, il est vrai, ne sont pas des actions libres, puisque l’homme est alors plongé dans le sommeil, & par conséquent ils ne sont pas des péchés par eux-mêmes ; mais comme l’esprit s’occupe ordinairement dans le sommeil, des mêmes objets dont il s’occupoit pendant le jour ; les songes sont communément le portrait du cœur, & le fruit des passions, ils les entretiennent même, & il n’est pas rare qu’on se les rappelle pendant le jour, & qu’on se plaise dans l’impression voluptueuse qu’ils ont pu faire ; ils peuvent donc être volontaires dans leur principe, quand on s’est volontairement occupé de l’objet criminel qui les a produit, ou dans leurs suites, lorsqu’on se rappelle volontairement, pour goûter encore les plaisirs criminels qu’ils ont fait goûter en dormant, les songes font alors un très-grand mal ; les rêves sont des peintres qui copient les originaux, les multiplient, les embellissent, les rendent plus piquants ; source féconde de péché, que la peinture & la sculpture ouvrent sans cesse.

204. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

On a beau dire, pour justifier les Tragédies des Anglois, pleines d’Episodes inutiles, & leurs Comédies où l’on voit au moins deux intrigues qui n’ont ensemble aucune liaison, que la simplicité & l’unité d’Action ne plaît qu’à des François, au lieu que les Anglois qui aiment à être occupés, savent porter un esprit d’attention jusques dans leurs amusemens. […] Comme il étoit plus aisé d’occuper leur attention par plusieurs avantures, que par une seule bien détaillée, & bien conduite ; les Piéces furent remplies d’avantures arrivées en différens tems, & en divers lieux.

205. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

& ceux qui s’en occupent sont-ils moins à plaindre que vous ? […] Cette sale est elle-même un superbe spectacle, ses beautés occupent agréablement en attendant que la toile se leve. […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres.

206. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

L’Empereur n’étoit pas moins occupé que la Cour à faire répetter un ballet à cheval, qu’il devoit faire danser. […] Il faut aujourd’hui dans les ouvrages de gaieté, s’occuper sans cesse à concilier la décence avec l’enjoument & la naïveté, qui ne donnent qu’un demi jour à une pensée, & en font des énigmes. […] D’abord on voit les forges de Vulcain, & le Dieu se promenant au milieu des Cyclopes, occupés à forger des flêches pour l’Amour & des armes pour Mars.

207. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Un petit maître a eu la direction de mon habit, il l’a fait faire sur le modèle du sien qui passe pour un chef-d’œuvre ; il m’a protesté qu’il a revé plus d’un mois à la seule façon des manches, & que le reste l’avoit occupé tout l’Été : vous avez donc lui ai-je dit, bien peu d’affaires, puisque vous consumez tant de temps à de pareilles bagatelles. […] Le fard comme tout l’attirail de la toilette n’a été permis ni défendu par les loix, ce sont des puérilités dont elles ne se sont pas occupées. […] N’imputons point ces contradictions au Mercure, semblable à l’Imprimeur & au Colporteur, à celui qui cole les affiches aux carrefours, il débite ce qu’on lui donne ; c’est moins le Mercure de France que le Mercure de Cythère ; ce n’est d’abord jusqu’aux enigmes, c’est-à-dire, un grand tiers que contes, vers, chansons, de pures galanteries souvent licencieuses ; ensuite les spectacles, opéra, comédies, éloges des Actrices tiennent une autre bonne partie ; la Littérature, les Arts, les Académies, articles utiles sont ordinairement défigurés par le mêlange des futilités de la galanterie, en sorte que dans la somme totale, l’amour en occupe plus de la moitié.

208. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Abattu lui-même par la fatigue du corps auquel notre ame est si fort assujétie, plein des objets qui l’ont occupé ou plutôt enivré pendant ces violens & dangereux mouvemens, à quoi est-il propre lorsque, revenu de cette espece de délire, il veut s’occuper de quelque travail utile, & sur-tout de la piété ? […] peut-on sagement l’aimer avec passion, s’en occuper sans cesse, se faire une affaire bien sérieuse d’aller, venir, sauter, pirouetter, remuer ses pieds & ses mains, s’agitter comme une espèce de convulsionnaire, comme un malade que la fievre jette dans le délire ?

209. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Cessons de nous occuper à corrompre les femmes, cessons de ne les trouver aimables que quand elles ont tous nos défauts, cessons d’aimer les broderies, les galons, les colifichets, les femmes renonceront aux pompons et aux fontanges. […] Quand Messieurs nos petits-maîtres Français un peu mieux instruits, un peu plus gens de goût, rendront aux talents l’hommage qu’on leur rend en Italie ; quand ils sauront les préférer à la fadaise ; quand nos orgueilleux Philosophes ne borneront plus dédaigneusement les femmes à coudre et à tricoter ; quand les femmes riches et de qualité ne s’occuperont plus d’ouvrages qui devraient être ceux de leurs soubrettes ou faire gagner quelques sous à une malheureuse couturière ; que, pour plaire aux hommes, elles croiront devoir donner aux beaux-arts la moitié du temps qu’elles perdent à leur toilette, qu’une plume ou un pinceau feront tomber de leurs mains la navette, et le sac à l’ouvrage, je vous proteste que nous aurons bientôt autant de femmes illustres que d’hommes, et que notre sexe n’aura pas à se négliger s’il veut conserver toujours la supériorité du nombre et des talents. […] J’ai trop bien démontré, je crois, que l’amour vertueux que vous attaquez encore ici était un sentiment louable, et très digne d’occuper la scène pour qu’il soit besoin de plaider de nouveau la cause du Parterre à ce sujet et justifier l’intérêt qu’il prend à Bérénice et à Zaïre : je rougirais pour lui s’il n’aimait pas ces deux femmes adorables autant que vous lui reprochez de le faire.

210. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

On ne peut être à la fois rempli de son sujet & occupé des rapports que des circonstances étrangéres doivent ou ne doivent pas avoir avec lui.

211. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

1 » Il est donc vrai, Monseigneur, que le Pape avait un Théâtre où sa Sainteté occupait la première place, l’Empereur la seconde, et le Doge de Venise la troisième : Eh qu’y pouvait-on représenter de plus beau, de plus pur, et, si je l’ose dire, de plus profitable que les Pièces de Corneille et de Racine ?

212. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

 « Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction.

213. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Il arrête la cupidité de quelques-uns, lors même qu’ils s’y abandonnent ; et dans ceux qu’il punit selon la rigueur de sa justice, la passion qui occupe plus souvent le théâtre, je veux dire l’amour, n’est pas toujours le châtiment qui leur est préparé.

214. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités.

215. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il arrête la cupidité de quelques-uns, lors même qu’ils s’y abandonnent ; et dans ceux qu’il punit selon la rigueur de sa justice, la passion qui occupe le plus souvent le Théâtre, je veux dire l’amour, n’est pas toujours le châtiment qui leur est préparé.

216. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

Ce Dieu juste et bienfaisant, qui veut qu’il s’occupe, veut aussi qu’il se délasse.

217. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

LA MERE COQUETTE, Il y aurait de l’injustice à ne pas avouer que cette Comédie de Quinault est bien imaginée et bien conduite ; mais quant à l’article des bonnes mœurs, il ne paraît pas que l’Auteur en ait été occupé autant qu’il l’aurait dû, puisque le principal personnage de sa Pièce est insoutenable de ce côté-là, et suffirait seul pour exclure la Coquette de tout le Théâtre, où l’on aura pour but d’instruire en divertissant.

218. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Amis des Arts, encore plus de leurs semblables, on ne les voit point sans relâche occupés à décomposer notre espece ; ils ne prodiguent point les soins les plus pénibles & les plus infructueux pour réaliser l’existence du vice, & rendre problematique celle de la vertu. […] Eraste, l’honnête homme de la piece, s’occupe avec son cortege de soins que les Loix payent de la corde. […] Tout artiste n’étoit peut-être pas affecté des passions, qu’il a représentées, avant que de s’occuper à les peindre ; mais dans le moment qu’il les fait agir, il n’y a que le sentiment qui puisse donner de la force à son expression. […] Je reconnoitrai alors en vous l’ami du genre humain, qui s’occupe de la félicité de ses semblables.

219. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Pendant le tems qu’ils s’occupent à chanter, combien n’auraient-ils pas agis, sur-tout dans un Poème où il faut beaucoup plus d’action que de paroles ? […] Il faut qu’il ne s’occupe en partie que du Musicien ; & celui-ci ne sait que faire d’une pensée fine ; il ne lui faut guères que des mots propres à être modulés : que lui importe le peu de liaison qu’ils ont ensemble, & le peu d’idées qu’ils offrent à l’esprit !

220. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

C’est une chose incroyable, qu’avec l’agrément de la police, on joue publiquement au milieu de Paris une comédie, où, dans l’appartement d’un oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la pièce, s’occupe, avec son digne cortège, de soins que les lois paient de la corde. […] Tâchez surtout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parents qui s’occupent de l’éducation de leurs enfants vous redoutent étrangement ; que les personnes à qui leurs places prescrivent de la gravité, de la décence, craindraient d’être surprises dans les temples où l’on débite si pompeusement vos maximes ; que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos prêtres et vos prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les lois accordent au dernier citoyen.

221. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Les drames religieux amusent sans conséquence des personnes bien disposées, qui n’en abusent pas, et qui dans la retraite, privées de tous les plaisirs, et sans cesse occupées à des exercices de piété, ont besoin de quelque délassement. […]  285) dit en parlant de la comédie de Siam : « Les Comédiennes sont bien laides ; leur grande beauté est d’avoir des ongles d’un demi-pied de long. » Réflexion sans doute bien innocente, mais qui fait voir qu’à la comédie on s’occupe d’autre chose que de la morale qui s’y débite, surtout quand les Actrices n’ont pas les ongles aussi longs que les Siamoises.

222. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Quelle folie et quel péché (de peccato et vanitate) de négliger des études utiles, pour m’occuper des aventures de je ne sais quel Enée, tandis que j’oubliais mes propres égarements, et de pleurer la mort que se donna Didon pour son amant, tandis que je vois d’un œil sec la mort de mon âme ? […] Occupez-vous de Dieu : il vaut mieux que tout ce qu’il a fait, il est plus beau, plus fort, plus grand que tout ce qu’il y a de plus grand, de plus beau, de plus fort.

223. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Les femmes, voyant les adorations qu’on ne cesse d’y prodiguer à leur sexe, se pénètrent tellement de ces idées nouvelles, s’enfoncent tellement dans cette nouvelle atmosphère, que bientôt elles prennent en dégoût les affaires de leur famille et les choses de la vie commune : lorsqu’elles rentrent chez elles, l’esprit plein de ces brillantes extravagances, tout leur déplaît, et surtout leurs maris qui, occupés de leurs affaires, ne sont pas toujours d’humeur à leur prodiguer ces complaisances ridicules dont elles sont les objets dans tous les romans, dans toutes les pièces de théâtre et dans tous les ouvrages où une vie idéale est substituée à la vie véritable. […] Elles suffiront pour remplir nos cœurs, pour occuper notre temps, et ne laisseront, au-dedans de nous, aucun besoin de ces plaisirs frivoles et funestes.

224. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

[NDE] Chapitre au sujet des fêtes : que les jours fériés consacrés à la majesté suprême, nous voulons qu’ils ne soient occupés d’aucun plaisir; ce même jour la scène théâtrale ne réclamera rien pour elle, ni le combat du cirque ou les spectacles pleins de larmes des femmes.

225. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Ils ne sont ni bons ni mauvais, ni légers ni graves, ni oisifs ni occupés ; esclaves de la coutume, qui est leur suprême loi, ils vivent sur l’exemple d’autrui, ils pensent par l’esprit d’autrui.

226. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

les affaires de l’Etat n’occupèrent jamais tant d’Imprimeurs, de colporteurs et de lecteurs.

227. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Puisque les Modernes ne savent parler que de l’amour sur la Scène, ce qui est la marque certaine, ou d’une corruption générale, ou d’un défaut de génie dans le plus grand nombre des Poètes ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette passion que dans la vue d’instruire les Spectateurs ; ils pourraient encore joindre à cette passion, devenue instructive, plusieurs autres espèces d’intérêts que la raison et les devoirs autorisent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial, de l’amour de la Patrie : voilà des intérêts tendres et vifs, qui seraient nouveaux et très convenables au Théâtre ; intérêts qui peuvent avoir leurs degrés, suivant les circonstances dans lesquelles on peut les saisir, et suivant les différents caractères des hommes que l’on introduirait sur la Scène : par exemple, l’imprudence, la faiblesse, la fermeté, la complaisance, la colère, et toutes les autres passions qui s’associent dans le cœur humain à la passion dominante, ne feraient-elles pas paraître, dans la personne qui serait occupée de quelques-uns de ces sentiments, une infinité de caractères marqués et différents entre eux, qui seraient combattus par la force du raisonnement et par l’ascendant du caractère ?

228. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Mais Mazarin n’avoit pas comme Cathérine, & personne n’a jamais eu une maison toute formée d’Officiers & de Pages pour célébrer les mysteres de Venus, & des Prêtresses occupées à son culte, qui offroient leur ministere aux devots de la Déesse, & portoient à son temple de riches offrandes, & sous le nom de filles d’honneur rendoient à leur Reine des services importans, qui les rendoit si peu dignes de ce beau titre. On a depuis changé ce systeme critique ; les femmes mariées occupent toutes les charges de la Cour. […] Il y a même apparence qu’elles étoient plus occupées de leurs amans que de guerie, & des enchantemens de Cithere que des sorceleries de l’Hôtel de Soissons. […] Il est vrai qu’uniquement occupé de galanteries, il n’a connu que les historiettes secrettes du temps.

229. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Il n’y a pas de piece où la mort ne soit cent & cent fois rappellée, & vous oubliez qu’une loi commune à tout ce qui respire, vous prépare le même sort : pulvis es & in pulverem reverteris : les flots des spectateurs qui depuis la naissance du théatre, comme le cours d’une riviere, viennent au spectacle, s’agitent, s’écoulent, changent sans cesse, disparoissent & vont s’engloutir dans les abîmes de l’éternité : que pensent-ils aujourd’hui des folies qui vous occupent ? […] Il est difficile que des gens qui ne s’occupent qu’à faire rire, conservent assez de gravité pour mettre le sérieux qu’il faut dans leurs plaintes. […] M. le Franc paroissoit avoir renoncé à Melpomene & à Thalie, sous les étendars desquelles il avoit dans sa jeunesse glorieusement combattu, & s’être enseveli dans la solitude de Pompignan, uniquement occupé d’exercice de piété, d’études sérieuses, & de l’embelissement de son Château, dont il a fait un petit versailles.

230. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Mais le Paradis n’occupe guere ni les Actrices ni les Philosophes ; à son tour il ne compte guere d’être peuplé de pareils citoyens. […] Ces Magistrats municipaux, qui changent tous les ans, communément des étrengers qui achêtent la noblesse, attachée au Capitoulat, & viennent passer une année à Toulouse, plus occupés de police que de littérature, furent flattés d’une épitre dédicatoire qui les combloit d’éloges, quoiqu’ils fussent inconnus à l’Ecrivain, & croyant illustrer leur regne par un ouvrage immortel où leurs noms sont imprimés, accepterent la dédicace, & donnerent au Sieur Durosoi le titre pompeux de Citoyen de Toulouse, ce que plusieurs d’entr’eux ne sont pas, comme la ville de Calais donna le titre de Bourgeois de Calais au Sieur du Belloy. […] Le vieux Pere qui le reçoit ne vaut pas mieux que lui, non plus que ses compagnons : Uniquement occupé , lui dit-il, d’une philosophie qui nous est propre, nous commençons par manger tout ce que nous avons, & nous revetant de ces habits, nous regardons le patrimoine d’autrui comme une ressource certaine pour nous.

231. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Elles passent leur vie separées du monde, occupées d’exercices de piété, d’humilité, de pauvreté, de mortification, d’obéissance ; leur azile est inaccessible par une clôture inviolable ; les barrieres élevées entr’elles & les hommes sont innombrables, grilles hérissées, voiles épais, habits grossiers, renoncement à toute parure, à toutes les modes, momens très-courts accordés à des parens, jamais sans permission & sans témoins ; c’est un assemblage étonnant de tout ce qui peut mettre en sureté ce prétieux trésor. […] aucun de leurs héritiers de leur confusion ne s’en est occupé. […] Cependant comme ces professions se bornent à des objets sérieux, ne sont exercées que par des hommes graves, & devant des auditeurs occupés de grands intérêts, il est une modestie, une gravité propre au sujet, & à l’état, dont l’Orateur Chrétien ne doit jamais se départir.

232. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Ils sont peu jaloux de la décoration qu’ils ne croient pas, comme nous, faire partie de la piece à qui elle est souvent indifférente, souvent nuisible en faisant diversion, & qui n’est qu’un mensonge évident dont personne n’est la dupe, dont des esprits frivoles peuvent seuls s’occuper, dont il ne revient aucune gloire, ni à l’Auteur ni à l’Acteur, puisque ce n’est que l’ouvrage du Peintre. […] L’Abbé de Mablis, Observ. sur les Grecs, fait le portrait d’un Comédien sous le nom d’Alcibiade, d’un homme qui joue toute sorte de rôles, un libertin, mais un homme qui a des graces ; c’étoit un homme vain qui vouloit faire du bruit & occuper les Athéniens. […] Si l’on veut dire que les gens sérieux ou fort occupés s’accommodent moins des pieces sérieuses on a raison, ils ne cherchent dans le spectacle qu’un délassement dont ils ont besoin : par conséquent des pieces divertissantes.

233. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Qu’à la bonne heure le Mercure, qui chaque mois, au préjudice des bonnes mœurs, va ramassant avec le plus grand soin, comme autant de pierres précieuses, toutes les folies de galanterie du royaume, très-souvent licencieuses, toujours indignes de l’impression ; qu’à la bonne heure ce messager des dieux, payé par les actrices, donne plusieurs articles aux spectacles : mais qu’un livre destiné à conserver à la postérité le souvenir de ce qui s’est passé d’important pendant le regne d’un grand Roi, s’amuse des frivolités dramatiques, & veuille occuper ses lecteurs, comme d’un objet digne d’eux, des jeux pernicieux, que le gouvernement ne tolere qu’à regret, pour éviter, dit-on, de plus grand maux, c’est ce que la Religion & la vertu ne pardonne point à l’auteur, dans un écrit qui n’est pas fait pour elles, & où toutes ces folies sont aussi parasites que dangereuses. […] A quoi servent les deux actes lugubres de la mort & des funétailles de Vespasien, le sommeil du fils pendant la céremonie, sa joie folle & indécente à son réveil, si opposée à son caractere, pour ne s’occuper dans les premiers momens de son regne que d’une maîtresse ? […] Il se consola dans les bras de la volupté de la perte de son honneur & de sa fortune, se retira dans une maison du fauxbourg Saint-Germain, où il passa en épicurien le reste de sa vie avec une chanteuse des rues, qu’il établit maîtresse de son cœur & de sa maison, & ne s’occupa qu’à rafiner sur les plaisirs.

234. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ceux qui ont écrit les premiers, se sont d’abord occupés de réclamer pour les comédiens l’état civil, dont ils étoient privés par un injuste préjugé11. […] Ce projet, n’ayant pas été jugé assez favorable dans quelques points à la liberte, a été retiré, et sera présenté avec des changemens quand l’assemblée nationale s’occupera de l’ordre judiciaire ; mais on y distingue que les commissaires ont déjà établi quelques-uns des principes relatifs à la liberté du théâtre, en déclarant que toutes les pieces imprimées doivent être communes aux différens théâtres cinq ans après la mort de l’auteur13. […] Mais il est impossible de contraindre la nonchalance et la paresse à devenir actives et laborieuses ; et il y a, dans Paris, une multitude d’hommes qui ne sont jamais occupés le soir, et qui inondent les quais, les billards, les cabarets, etc.

235. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Madame de Montespan & M. de Louvois, confondus dans la foule, honteux & rougissans, se trouvoient dans ces paroles : Sans doute on t’a conté la fameuse disgrace De l’altiere Vasthi dont j’occupe la place, Comment le Roi, contre elle enflammé de dépit, La chassa de son thrône ainsi que de son lit. […] Je ne sais si dans les circonstances de la révocation de l’Édit de Nantes c’étoit bien faire sa cour de dire la favorite Protestante, du moins c’est la louer bien élégament de dire d’elle, qui par la vertu seule captive un Roi puissant ; qui charme toûjours, & jamais ne lasse ; qui fatiguée des vains honneurs, met toute sa gloire à s’oublier elle-même ; qui dans la retraite s’occupe à cultiver des fleurs (les Demoisell.

236. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Panard disoit dans une chanson : L’Actrice pleine de l’amant s’occupe bien moins de son rôle qu’elle ne pense au dénouement. […] Ce sentiment fut toujours le seul qui m’occupât dans ces circonstances que mes artifices ont rendues fréquentes.

237. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Si, cependant, vous me demandiez si la comédie est propre à faire mourir en nous l’esprit du péché, & à nous faire rentrer dans la voie du salut, je vous avouerai franchement que je la crois peu capable d’opérer ces miracles ; je la regarde comme un objet indifférent en soi qui peut servir de délassement aux personnes occupées, & d’occupation aux personnes qui n’ont rien à faire ; mais vous auriez tort, je le répete encore, de vous imaginer que je regarde le théâtre comme une école de religion ; Non, pour changer leurs mœurs & régler leur raison, Les chrétiens ont l’Eglise & non pas le théâtre.

238. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Il s’occupe, dit on, à représenter les actions héroïques, à multiplier les exemples du vice puni, & de la vertu recompensée.

239. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Richelieu s’occupa de réformer la Scene.

240. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

On a raison d’appeller des joueurs dans ces assemblées, afin que l’ame étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvement irreguliers : cela veut dire, qu’une folie en couvre une autre.

241. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Comme il serait inutile de souhaiter qu’on bannisse l’amour des Poèmes du nouveau genre, puisque sans l’amour nous ne sçaurions faire de Drame, & qu’il occupe principalement la Sçène de l’Opéra-Bouffon ; voici ce que l’on désirerait que le Poète intelligent observat.

242. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Et Job éclairé de la lumière de Dieu, quoiqu’il fût un homme très parfait, nous assure néanmoins qu’il avait fait un pacte avec ses yeux pour ne point regarder aucune fille, de peur que son imagination et son esprit n’en fût occupé.

243. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Ce branlement des mains et des pieds, cette évagationk et impudence des yeux, tous ses gestes, aussi blâmables que visibles, montrent qu’il y a quelque chose dans l’intérieur, qui répond au dérèglement extérieur : ceux qui font état de la modestie, fuient toutes ces occasions de dissolution ; après tout, quel plaisir trouve-t-on dans un divertissement qui lasse plus qu’il n’allège, et qui est aussi ridicule qu’il est honteux : Véritablement si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs, nous nommerions folie ce qu’on nomme gentillesse : et c’est à bon droit qu’on appelle des joueurs à ces assemblées, afin que l’âme étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvements irréguliers, cela veut dire qu’une sottise en couvre une autre, ce qu’on appelle une école de gaillardise : c’est un apprentissage d’impudicité.

244. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Vous voilà à présent engagé, Monsieur, à occuper votre talent à des sujets utiles aux mœurs et à la Religion, et surtout à dissiper et à détruire ce tourbillon d’insectes qui lancent tous les jours contre elle leur aiguillon venimeux, et osent publier leurs railleries impies et punissables de ses dogmes sacrés.

245. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

DE LA COMEDIEa Toutes ces sortes de Poésies amusent quantité de Gens ; D’autres sont d’avis qu’on ne devrait guère s’occuper ni à en composer ni à en lire : Ils tiennent tout cela pour folie ou pour vanité ; mais c’est une opinion trop chagrine et trop sévère.

246. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Elle fut heureuse d’avoir son théatre en Angleterre, où les esprits plus sérieux s’occupent peu des foiblesses des femmes. […] Jamais femme ne fut plus infatuée de sa beauté, & plus occupée de l’envie de plaire. […] Dans toutes les occasions d’éclat, plus de cent ouvriers, plusieurs mois à l’avance, étoient occupés nuit & jour à lui faire de nouvelles robes, toujours plus belles & plus riches. […] Elle n’étoit occupée que de faste, de parure, de bonne chere, de fêtes, de jeu, de bal, de comédie ; elle n’a laisse que des garderobes & des toilettes, des robes, des rubans, de pierreries.

247. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Le fils qui, quoique homme de Lettres & Poëte lui-même, a toujours condamné les spectacles, s’occupera-t-il à commenter des Ouvrages que son Père s’est reproché d’avoir faits ? […] Un auteur en qui la fougue de l’âge, l’ivresse du succès, l’illusion des plaisirs, n’avoient point étouffé les sentimens de Religion & de piété qu’il tenoit de ses premiers maîtres, a dû sans doute, quand ces mêmes sentimens eurent repris dans son cœur la place qu’ils y avoient autrefois occupée, témoigner de vifs regrets d’avoir non-seulement travaillé pour le Théatre, mais d’en avoir augmenté même la séduction & le danger par quelques unes de ses Tragédies. […] Outre que les ouvrages de cette nature, quelque repentir qu’ils ayent causé à l’Auteur, peuvent comme amusemens littéraires, occuper le loisir de Commentateurs pleins de Religion & de piété, vous ne serez vous-même que trop attentif à relever l’abus qu’il a fait de ce fonds de tendresse & de sentiment dont la nature l’avoit doué ; à censurer les Tragédies où l’amour domine trop, & celles où il ne devoit point avoir de part. […] Les Romains, sans paroître sur la Scène, semblent l’occuper.

248. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

On y voit saint Jean, condamner par l’austérité de sa vie la mollesse de ceux, qui vivent à la Cour des Rois : égaler par sa constance la fermeté des rochers où il habite ; s’élever par un mérite sublime au dessus de tous les hommes ; se rendre digne par ses vertus d’estre loué de celuy dont les Anges & les Saints chanteront éternellement les louanges ; sanctifier par sa présence la prison que son zele luy a attirée de la part d’un Prince contredit ; continuer malgré les persecutions & les chaînes de faire son office de Précurseur ; moins occupé du péril où il est, que des interêts de son maître, & du salut de ceux qu’il luy a confiez, luy envoyer des Disciples prévenus afin qu’il se fasse connoître à eux par luy même. […] voulant marquer par-là, qu’un homme sage devoit estre uniquement occupé à regler ses affaires, & à gouverner sa famille ; & qu’il ne pouvoit goûter de plaisir plus innocent, que celuy que donnent une Epouse fidele & des enfants bien élevez. […] La Dacie, l’Illyrie, la Pannonie, sont occupées par les Barbares.

249. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Dans les Bibliothèques publiques de Londres chaque faculté a pour ornement des groupes qui réunissent les auteurs les plus distingués : mais toujours le centre est occupé par un anglois à qui les autres rendent hommage. […] Cette nouvelle espece d’arene alloit être ensanglantée : mais l’arrivée de Buck calma tout, on ne s’occupa plus que des combattans, & on parioit pour l’un & pour l’autre, comme dans le Cirque de Rome. […] Dans ce siecle où les sorciers, les fées, les revenans sont décrédités, & ne passent que pour des puérilités ridicules, se peut-il qu’on s’occupe avec plaisir des objets qu’on méprise ?

250. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Lorsqu’Athalie est elle-même forcée de reconnoître celui dont elle occupe le Trône, celui qui reconnu son Roi, va la faire égorger : personne ne peut plus douter de la certitude d’une Reconnoissance qui produit la Catastrophe, Athalie perdant une autorité usurpée, & succombant sous l’autorité légitime. […] Uniquement occupé de son grand dessein, il ne parle jamais à son Fils, ni à sa Fille, il voit arriver son Fils, il sort sans lui dire de le suivre : mais aussitôt Josabet dit à ce Fils avec empressement,   Allez, ne vous arrêtez pas, De votre auguste Pere accompagnez les pas. […] Dans ce que je viens dire sur la différente impression que font sur nous la Musique & la Déclamation, je puis me tromper ; mais si tout le monde n’est pas de mon avis, je crois être de l’avis de tout le monde, lorsque je regarde un Opera comme un Poëme d’une espece bizarre, qui n’a de commun avec la Tragédie que le titre qu’on lui donne, comme un Ouvrage contraire au bon sens, comme un Spectacle, qui sans occuper l’esprit enchante tous les sens & ennuie à la fin.

251. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

2 Il est inutile de répondre qu’on n’est occupé que du chant et du spectacle, sans songer au sens des paroles ni aux sentiments qu’elles expriment et inspirent : car, comme dit encore Bossuet, « c’est là précisément le danger, que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, ces sentiments s’insinuent sans qu’on y pense et plaisent sans être aperçus ; mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes ; et si vous dites que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille et d’un Racine, n’est pas dangereuse à la pudeur, vous démentez ce dernier, qui, occupé de sujets plus dignes de lui, renonce à sa Bérénice, que je nomme parce qu’elle vient la première à mon esprit ».

252. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Voilà ce qu’on essaie de mille manieres, ce qu’on étudie devant un miroir, ce que font ces innombrables artisans occupés à l’ornement du corps, plus nombreux peut-être que pour les besoins de la vie. […] Ce fut une fois, dans une fête, pendant un repas de cérémonie, & assez peu de temps ; la scène la répette tous les jours, les heures entieres, on en est uniquement occupé.

253. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

L’imitateur suit l’ouvrier dont il copie l’ouvrage, l’Ouvrier suit l’Artiste qui sçait s’en servir, & ce dernier seul apprécie également la chose & son imitation ; ce qui confirme que les tableaux du Poëte & du Peintre n’occupent que la troisième place après le premier modèle ou la vérité. […] Comme celui qui s’occuperoit dans la République à soumettre les bons aux méchans, & les vrais chefs aux rebelles, seroit ennemi de la Patrie, & traître à l’État ; ainsi le Poëte imitateur porte les dissensions & la mort dans la République de l’ame, en élevant & nourrissant les plus viles facultés aux dépens des plus nobles, en épuisant & usant ses forces sur les choses les moins dignes de l’occuper, en confondant par de vains simulacres le vrai beau avec l’attrait mensonger qui plaît à la multitude & la grandeur apparente avec la véritable grandeur.

254. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Ce sont toutes ces Pièces qui ont succedé aux moralités qui avaient occupé le théâtre Français pendant près de cent cinquante ans. […] Le Roi réunit les deux Troupes de Comédiens Français, qui prirent le théâtre que l’Opéra avait occupé au Faubourg saint-Germain ; et les Italiens demeurèrent seuls à l’Hôtel de Bourgogne.

255. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Sera-t-il agréable à Dieu, cet Acteur efféminé, sans cesse occupé à se raser et à se farder, pour se donner des grâces, comme Iris et Bacchus, cet athlète qui se laisse souffleter, comme si pour se jouer du précepte du Seigneur, le démon ordonnait de tendre la joue à celui qui nous frappe ? […]  » C'est bien au milieu des cris d'un Acteur tragique qu'on s'occupe des oracles des Prophètes, et qu'on rappelle le chant des Psaumes dans les chants efféminés (de l'Opéra) !

256. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Suivant Homere une Furie, qui n’est occupée qu’à nuire aux hommes vole toujours dans les airs : la Déesse Até marche sur la tête des hommes cherchant à les écraser.

257. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même.

258. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

L’écrit dans lequel je voudrais m’expliquer à ce sujet, n’est pas encore commencé, et probablement je ne m’en occuperai jamais, car, ainsi que je l’ai annoncé au commencement de la présente Notice, je ne me mettrai à l’œuvre qu’après l’heureuse issue, si elle a lieu, du procès intenté contre le Constitutionnel et le Courrier.

259. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Le fer de la cognée échappé des mains d’un prophète, tombe dans le Jourdain ; Elisée, ayant prié, présente le manche, aussitôt le fer, nageant sur les flots, vient lui-même occuper sa première place.

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