Mais enfin il n’est pas juste qu’en des choses d’ont l’vsage est bon à qui en sçait profiter, le grand nombre se regle sur le petit, & que le goust de quelques particuliers l’emportant sur le goust vniuersel, priue le public de l’vtile diuertissement de la Comedie. […] Ils ne ne se hazardent pas de la produire qu’elle ne soit parfaitement bien sceüe & bien concertée, & la derniere repetition doit estre juste, comme l’orsqu’on la veut representer. […] Ces cinq dernieres pieces se vendent encore separement : mais comme elles peuuent faire vn juste volume ; le Libraire les rassemblera bien tost dans vn quatriéme Tome. […] Durant la Comedie ils obseruent vn grand silence pour ne troubler pas l’Acteur qui parle, & se tiennent modestement sur des sieges aux aisles du Theâtre pour entrer juste ; en quoy ils se peuuent regler sur vn papier attaché à la toile, qui marque les entrées & les sorties. […] Ceux qui connoissent Monsieur Pasturel luy rendent ce juste eloge, & nôtre Theâtre François, ou, pour mieux dire, le Parnasse entier, luy est aussi redeuable des beaux ouurages qu’il a faits pour le Prince qu’il a l’honneur de seruir.
Il croit donc que ceux qui dansent les jours des Dimanches pèchent grièvement ; si ce n’est peut-être, dit-il, que ce fût dans l’occasion d’une joie publique, et extraordinaire, comme pour quelque victoire, ou que cela se fît secrètement : mais ces exceptions ne sont point justes, et ne doivent point être par conséquent reçues.
C’est ainsi que l’Écriture qui est le modèle de la plus parfaite éloquence, fait dire aux méchants dans le livre de la Sagesse : « Trompons le juste, parce qu’il nous nuit, qu’il est contraire à nos œuvres, et qu’il nous reproche nos péchés, nous avons même de la peine à le voir, parce que sa vie est différente de la nôtre »Sap. 2. 12.
Mon dessein n’est pas de faire l’apologie du sieur Barthe contre la bizarrerie de ses critiques, ce qui m’a frappé, & dont je veux faire usage, c’est l’idée trop juste que l’auteur donne des mœurs du tems, auxquelles il attribue la chûte de sa pièce, trop vraie & trop décente pour être au goût du monde. […] Cette apologie est très juste, mais mal adroite elle fait des ennemis à l’auteur, en le justifiant, & arme contre lui l’actrice & la spectatrice. […] Je dis plus, qu’on s’en rapporte au théatre même, qui prétend ne faire que jouer, representer ce qui se passe dans la société, & l’on aura du sexe français des idées plus justes, qu’avantageuses : le mariage, dit-on, est le terme de tous les désirs. […] Tout ce luxe typographique si dangereux, & si mal employé, augmente au contraire ses justes allarmes.
Ces expressions, Racine est Racine, Racine est plus que Racine, sentent bien l’enthousiasme, mais la remarque est juste. […] N’est-il pas juste que les grands artistes qui touchent de si près à l’héroïsme & à la divinité partage la gloire dramatique ? […] La salle de Spectacle de Versailles, à moins de l’avoir vue, on ne sauroit se faire une juste idée de sa beauté. […] Cette comparaison n’est pas juste, & ne doit pas l’être.
et selon nos vues humaines, ne devait-il pas, ce semble, renverser la proposition, et dire aux justes ; vous vous réjouirez, et aux pécheurs ; vous serez accablés de chagrins et vous passerez vos jours dans la douleur ? […] Mais voici l’essentiel et le point capital à quoi je m’attache : c’est que rien n’est plus capable de corrompre la pureté d’un cœur que ces livres empestés ; c’est que rien ne répand dans l’ame un poison plus subtil, plus présent, plus prompt ; que rien donc n’est plus mortel, et ne doit être, par une conséquence bien juste, plus étroitement défendu. […] Voilà le désordre de l’iniquité la plus criante : parce qu’on ne peut pas acquitter ses dettes si l’on joue, ou qu’on ne peut jouer, si l’on acquitte ses dettes, on laisse languir des créanciers, on se rend insensible aux cris de l’artisan et du marchand, on use d’industrie et de détours pour se soustraire à leurs justes poursuites et pour leur lier les mains ; on les remet de mois en mois, d’années en années, et ce sont des délais sans fin ; on n’a rien, dit-on, à leur donner, et néanmoins on trouve dequoi jouer. […] Jeu plein d’injustice, jeu également odieux et à Dieu et aux hommes, à Dieu qui voit l’ordre de sa providence renversé et ses loix violées, aux hommes qui se trouvent par-là frustrés de ce qui leur est dû et de ce qui leur appartient par de si justes titres.
Personne ne veut être fripon gratis ; il est juste qu’il y ait en tout de la compensation : tant d’argent pour tant de probité. […] Dryden pèse-t-il les choses dans une juste balance ? […] Je veux montrer en peu de mots combien il est juste que les Ministres de la Religion soient respectés ; et cela fondé sur ces trois choses : sur leur dévouement spécial au Seigneur, sur l’importance de leur ministère, et sur la vénération non interrompue où ils ont été dans tous les pays du monde. […] Un discours d’une juste étendue sur ce sujet ferait un ample volume ; mais je ne ferai que le toucher comme en passant.
Aucun d’eux n’est resté dans un juste milieu. […] Cet éloge est en partie une satyre de l’Abbé de Saint-Cyr, qui n’avoit pas, il est vrai, des négociations, des ambassades, des poëmes épiques, mais des mœurs, une religion, une piété, qui valent devant Dieu, juste estimateur du mérite, les qualités les plus brillantes. […] Il connoissoit le monde, au milieu duquel il avoit vécu ; il avoit de la sagacité pour sonder les cœurs & demêler les sentimens ; ses emplois l’avoient mis dans la nécessité d’étudier, de pénétrer les hommes, & ses amours à portée de connoître les femmes ; ainsi ses caracteres, quoique souvent trop chargés, sont vrais & justes.
N’est-il pas juste qu’un grand maître appuie sa doctrine par ses exemples, & que ses admirateurs & ses élèves l’imitent ? […] Il oppose d’abord, non des inclinations différentes, des engagemens pris ailleurs, mais seulement la juste crainte du malheur arrivé à tant d’autres. […] Faites des repas de charité sur le tombeau du juste, pour vous réjouir de son bonheur, ou le soulager dans ses peines, mais n’y admettez que les fidelles, & n’invitez jamais les pécheurs (quelle moinerie !).
Les infâmes privautés, auxquelles la danse donne occasion par le mélange de deux sexes, ne donnent-ils pas un juste sujet de craindre pour la pudeur des Filles qui s’y adonnent ? […] Vous avez raison, c’est la juste idée que le saint Evangile, saint Paul, et tous les Pères nous en ont donné. […] Il est vrai qu’il ajoute, que les justes occasions de la danse et du jeu indifféremment peuvent être, lorsque par une sage condescendance, et une honnête complaisance, qui rend quelquefois les choses indifférentes bonnes, et les dangereuses permises ; on ne s’en peut défendre, et qu’on s’y trouve nécessairement engagées, comme aux noces et autres assemblées rares de parenté et d’amitié, pourvu qu’on en bannisse toutes les mauvaises circonstances, qui ont été marquées ci-dessus.
Ces réflexions, très justes en supposant, comme l’insinue Piganiol de la Force, un arrêt définitif en faveur de Floridor, se trouvent inutiles, parce qu’il n’y a jamais eu qu’un arrêt interlocutoire du Conseil le 10 septembre 1668, qui, comme on sait, ne décide rien pour le fonds. […] Parfait dit là-dessus : « Si la profession de Comédien dérogeait à la noblesse, on n’aurait pas demandé ses titres à Floridor, on lui aurait simplement allégué sa profession, et tout de suite on l’aurait condamné à l’amende, comme usurpateur de noblesse. » Cette réflexion, quoique plausible, n’est pas juste dans le fait. […] Tu les contraindras à travailler, et les châtieras, si les vois oiseux ; car ces misérables fuyant le juste travail, et prenant l’injuste oisiveté, tiendraient par leurs truanderies école publique de vagabonderie.
C’est bien la plus légère, comme la plus juste punition, de ne pas exposer ce grand sacrement à tant d’insultes, en le conférant à ses plus déclarés profanateurs. […] Ce portrait, dicté par une juste indignation, ne représente pas moins les mœurs de l’Orateur que celles du théâtre. […] 1762) adorer la cendre de Crébillon, et faire son oraison funèbre en enthousiaste, et malgré ses exhortations continuelles (et justes) contre les Ecrivains qui répandent des invectives dans leurs ouvrages, renouveler les emportements des Scaliger et des Scioppius par des torrents d’injures contre une critique très raisonnable et très modérée des pièces de Crébillon, qu’il avoue lui-même n’avoir été qu’un débauché et pour la crapule et pour les femmes, un paresseux plongé dans l’ordure, toujours environné d’une trentaine de chiens et d’autant de chats, qui faisaient de sa chambre une étable, et par la fumée du tabac qu’il fumait sans cesse, y ajoutait le dégoût d’un corps de garde.
C'est un état de modération, de sagesse et de calme, où l'homme se possede, ne se laisse point vivement affecter, agit avec réflexion, donne à chaque chose son juste prix. Cette maturité de raison paraît dans les paroles vraies, justes, précises, décentes, sans exagération, sans déguisement, dictées par la droiture et le bon sens d'un style simple et naturel, éloigné de l'affectation, des pointes, des jeux de mots, soit singulièrement assortis, soit détournés de leur signification ordinaire ; dans l'air, le ton grave dont on parle, qui donne du poids au discours et de la dignité à la personne, fait écouter et respecter. […] Un goût naturel de frivolité fut d'abord le jeu du théâtre ; ce fruit si ressemblant et si cher l'a répandu par un juste retour sur toute la face de la terre.
» Cette manière directe et courageuse de terrasser un lâche imposteur paraît aussi à cet homme sensible, qui a déjà donné plusieurs autres preuves de son amour du bonheur commun, la plus sûre pour éviter de compromettre, ou confondre avec de méprisables intrus, audacieux agents d’iniquités, les hommes les plus utiles et les plus chers à la société, des magistrats intègres, des administrateurs et chefs vertueux, justes et vénérables, sincères amis de leur prince, véritables soutiens du gouvernement, qui savent faire respecter les lois en les respectant eux-mêmes.
Après l'éclaircissement de ces vérités, touchant les choses qui se pratiquaient dans le Théâtre des Romains, il sera facile de montrer que la juste censure des premiers Docteurs de l'Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies et des Tragédies, mais seulement les Scéniques, Histrions, ou Bateleurs, qui par la turpitude de leurs discours et de leurs actions avaient encouru l'indignation et de tous les gens de bien, l'infamie des Lois, et l'anathème du Christianisme ; Il ne faut qu'examiner les paroles qu'ils ont employées en cette occasion, et qui nous en peuvent aisément donner toute assurance.
A parler juste, c’était le poète lui-même qui avait mis la main à la plume ; le Père fournit les matériaux et le poète les mit en œuvre.
Nous ne pretendons point par là condamner la dépense qui se fait pour donner aux enfants des prix qui leur donnent de l’émulation, et qui sont une récompense juste et glorieuse de leur travail.
Leur suppression dut être pour le théâtre une vive leçon de se contenir dans de justes bornes, pour ne pas s’attirer le même sort. […] Je suppose ce calcul juste, et je remarque que c’est là l’époque fatale du règne de Thalie, cause inépuisable de dépopulation.
On peut à aussi juste titre appeler les Medicis les protecteurs, les restaurateurs des vices, que les restaurateurs des sciences, & leur regne le siecle de la corruption, que le siecle de la littérature. […] Le Vicomte de Turenne, pere de celui qui sous Louis XIV s’est fait à si juste titre un nom immortel, en devint amoureux. […] Les guerrieres n’exigent pas le même respect, & sont à plus juste prix. […] Quelques traits paroissent assez justes ; le miroir & le peigne marquent naturellement l’amour de la parure, la flêche & le cœur l’esprit de galanterie de cette Princesse, qu’on pense avec raison être représentée par ces deux femmes. […] A en juger par l’événement & par sa conduite, jamais Dieu n’exerça plus terriblement sa juste vengeance.
Il s’est rendu à de justes égards, il y a consenti. […] Enfin le parti le plus juste ne l’emporta, qu’en voyant le parti opposé rester en possession de ses droits, & triompher par sa défaite même. […] Rien de plus juste, elle est inexcusable. […] Cessons nos justes invectives contre les Auteurs. […] Votre indulgence a fait le mal ; c’est à votre juste sévérité de le réparer.
Rien n’est plus agréables que les masques des Danseurs, dit Lucien ; ils n’ont pas la bouche ouverte comme les autres ; mais leurs traits sont justes & réguliers, leur forme est naturelle, & répond parfaitement au sujet.
Le 1. renverse la plus certaine règle de la bonne conscience reconnue par les Païens mêmes qui n’ont pas cru qu’il fut permis de faire une chose que l’on doute si elle est juste ou injuste :17 « Quod dubites æquum sit an iniquum » : au lieu que vos Casuistes que suit M.
« Nous ne voulons point, disent-ils, que les jours des Fêtes, qui sont dédiés au culte et à l’adoration de la souveraine Majesté de Dieu, soient employés à aucune sorte d’exercice, qui serve à la volupté, et à donner du plaisir ; ni qu’ils soient profanés par aucune exaction, ou même par aucun acte de justice ; et nous ordonnons que l’on conserve un respect si profond pour le jour du Dimanche, qu’on s’abstienne de ces mêmes actions, quoique justes, et nécessaires en autre temps. » L. vlt.
ad Mais d’abord, il est certain qu’il ne s’y agit point du carême dont il n’y a pas un mot dans tout cet endroit : mais quand on voudrait, comme il est juste, étendre au carême jusqu’à un certain degré, ce que propose ce saint docteur en général sur l’état des pénitents, il n’y aurait rien qui ne fût contraire à la prétention de notre auteur.
Mais on me dira que ce plaisir est innocent, que si l’on y est satisfait, c’est de voir que la vertu triomphe de son Ennemi, et que la patience, après y avoir été exercée, reçoit la récompense qui lui est due ; que les plus nobles sentiments y sont toujours les mieux écoutés, et que les plus justes passions y sont toujours les mieux reçues.
« Que les justes se réjouissent en la présence de Dieu, et tressaillent de joie. […] »17 « Réjouissez-vous en Dieu, ô justes, »18 « et que le cœur de ceux qui cherchent Dieu, soit toujours en liesse. »19 « Dans les maisons des justes il n’y a que des paroles de joie, mais d’une joie salutaire : »20 « ne vous donnez pas à Dieu avec tristesse, regret, ou contrainte ; car Dieu se plaît à celui qui avec joie se donne à lui. […] Elles jouent, pour avec plus de vigueur du corps et de l’esprit, s’occuper puis après au service de Dieu, et au devoir de leurs charges, ayant réparé par le repos, et par ces divertissements, les forces que le travail avait diminué ou épuisé : et c’est à cette intention, où se rapporte la présence de Dieu, tant de fois recommandée en l'Ecriture sainte, à ceux qui jouent et se recréent ; « Que les justes se réjouissent, et se recréent en la présence de Dieu.
Or comme il y a trois sortes de vie ; celle des Grands dans la Cour des Rois, celle des Bourgeois dans les Villes, & celle des gens de la Campagne, le Théâtre aussi a reçu trois genres de Poèmes dramatiques, savoir, la Tragédie, la Comédie, la Pastorale ou la Satire. » Cette explication des divers genres de Spectacles pouvait être juste du tems des Grecs, mais elle ne l’est plus actuellement.
Ils entraînent les faibles qui n'ont pas la force de résister, et les ignorants qui n'ont pas assez de lumière pour faire un juste discernement.
Les disgrâces qui entrecoupent les grands desseins ; contentent, parce qu’elles excitent la miséricorde dont la nature a mis les semences dans notre cœur ; elles servent de consolation à la misère des affligés, et de lustre à la fortune des plus heureux : la magnificence des Théâtres, les changements des scènes ; la beauté, les ornements des personnages, contribuent beaucoup au plaisir, et une secrète sympathie fait que les mouvements du cœur sont plus forts, néanmoins plus doux, en ce qu’ils paraissent plus justes étant communs dans les assemblées.
Il auroit pu ajouter, que le théatre a été démoli, & tous les effets confisqués & vendus au profit des pauvres, comme la police fait jetter par les fenêtres les meubles des femmes de mauvaise vie : rien de plus juste. […] Mais la décision est juste, par une raison toute simple ; c’est que celui qui livre les bœufs au théatre, les chiens, les coqs à de pareils combats, s’expose volontairement à tous les risques, & ne peut se plaindre & demander un dédommagement, si les animaux sont tués ou blessés. […] Ce choix étoit juste au spectacle, pardonnable dans les lieux où il vit le jour. […] Elles ont été célébrées en vers & en prose, l’une à la vérité aussi mauvaise que l’autre : mais toutes les deux en convenant qu’il est impossible de résister à de si violentes tentations, reconnoissent combien sont justes les gémissemens de la vertu. […] On ne parle que d’après lui-même, on ne rapporte que ses préfaces & l’histoire qu’il a faite de son théatre : c’est le moyen le plus propre à le décréditer, & à réduire le panégyrique à sa juste valeur.
sait mettre un juste tempérament dans les plaisirs). […] Vous en allez juger par ses propres paroles, auxquelles je me ferais un scrupule de rien changer, tant elles sont justes et expressives : je me contenterais de les pouvoir bien rendre, et de ne vous rien dérober de leur beauté. […] Pourquoi donc ne pas dire la même chose de la Comédie, et refuser de justes adoucissements en sa faveur, puisqu’on en trouve si facilement à l’égard des autres Jeux ? […] Il n’est rien de plus juste ni de plus nécessaire que de relâcher un peu l’esprit, fatigué par des affaires sérieuses : sans cela il succomberait au travail, et pour se trop appliquer, il ne pourrait plus rien faire ; « Sumitur ergo relaxatio etc. »Cassianus, coll. 24. c. 21. […] Mais, malgré cette tolérance, il est certain que les vrais Chrétiens ne devraient point fréquenter les Spectacles dans les jours consacrés à la Religion ou à la Pénitence ; et qu’en faveur de ceux mêmes qui n’ont pas la piété de s’en abstenir tout à fait, le Théâtre, dans les jours saints, ne doit être ouvert au Public, qu’après que toutes les Eglises lui auront été fermées ; pour ne pas donner lieu encore aujourd’hui aux tristes, mais justes reproches des Saints Pères, qui se plaignaient qu’on abandonnait sans scrupule les plus Saints Mystères de la religion pour courir avec scandale aux Spectacles de la dissipation et de la vanité mondaine.Pour ceux qui regarde la circonstance des lieux.
Que si on réplique ; que ces choses se représentent, pour en détourner la jeunesse : Je réponds avec tous les anciens, dont je produirai les témoignages ci-après ; Que cet avis est aussi bien fondé, que celui qui conseillerait, de mettre les jeunes filles en un bordeauad, pour les confirmer en l’amour de la vertu et chasteté : Les Comédies sont spectacles plus plaisants à la vue charnelle, que n’était le spectacle des Hélotesae ivres, que les Lacédémoniens montraient à leurs enfants, pour les détourner de l’ivrognerie : Et toutefois, si un Chrétien voulait imiter cet exemple, et faire enivrer des hommes exprès, pour faire abhorrer ce vice aux autres, il se montrerait ridicule, et encourrait très juste répréhension. […] Ils m’accorderont, que c’est déshonneur à une femme, de porter les armes : Il écherrabr toutefois, qu’en certain temps il lui sera honorable ; témoin celles, qui en une extrémité de siège et d’assaut, se sont trouvées aux brèches ; non seulement sans blâme, mais avec juste louange. […] Je prie le lecteur de la lire sur le lieuew, et désirerais bien, que quelques-uns considérassent cette sévère mais très juste répréhension, que cet Evêque-là fait, sur la fin de ce 6. livre, à ceux de Trèves, qui après la ruine de leur ville, après des massacres, et autres malheurs, présentèrent requête aux Empereurs, pour avoir permission de célébrer des spectacles ; prononçant, que ceux qui faisaient cette demande à leurs Princes, étaient plus malheureux à cause de la pe rte de leur sens et entendement, qu’ils montraient en cela, qu’à cause de la perte de leurs biens et parents, perdus par la guerre. […] Voilà à quelles gens il appartient de se plaindre de nous, à savoir aux Païens ; non aux Chrétiens, qui se souviennent de la règle, que l’Apôtre prescrit à toutes nos actionsPhil. 4 ff , quand il dit : « Toutes choses qui sont vraies, toutes choses honorables, justes, pures, amiables de bonne renommée ; S’il y a quelques vertu, et quelque louange, pensez à ces choses. […] Ce texte est paraphrasé par Aulu-Gelle dans le passage invoqué juste après.
Cette comparaison est communément une injure ; parce que, dans les idées communes & trop justes, rien n’est plus méprisable que la profession des comédiens. […] & n’est-ce pas une juste punition de la fureur du vice, qui ne peut se passer des folies & des crimes de la scène, jusqu’à en charger à grand frais des vaisseaux, & en transporter aux Indes ? […] Il seroit juste qu’à titre de Chanoinesse on lui donnât place au chœur : elle n’y seroit gueres plus déplacée que les Chanoines à la promenade avec elle.
Il est juste de faciliter la conversion des infidèles, et il est tout à fait indécent qu’un Chrétien soit Comédien : « Consideratio sacratissimæ religionis et christianæ legis reverentia, in quos major vivendi usus invaluit. » Bientôt on alla plus loin, on permit (L. […] Il est juste de prendre ce ton avec des gens qui font métier de se moquer de tout, et ne peuvent que se rendre ridicules quand ils parlent continence et vertu. […] Cela est juste.
C’est la tromperie, à mon auis, dont Gorgias le Leontin entendoit parler ; Et qu’il preferoit aux actions legitimes ; C’est cette tromperie, auec laquelle il disoit que celuy qui trompe est plus juste que celuy qui ne trompe pas ; & à laquelle il croyoit que les fins & les habiles se deuoient laisser piper, pour estre plus fins & plus habiles. Mais de quelle maniere se trame cette excellente tromperie, & quelle doit estre la juste dispensation du τὸ ἤθος, dans le corps du Poëme Comique, pour mesler l’instruction au plaisir, & le salutaire au delicieux, ce sera le sage & le sçauant Monsieur Chapelain, qui le vous dira ; & je ne sçay pas pourquoy estant à Paris, & à deux pas de l’Oracle, vous auez voulu consulter vne Vieille de village.
Les hérétiques tournent contre l’Eglise tant de désordres qui dans ce siecle ont déshonoré le Vatican : la conclusion seroit plus juste de dire, il faut que l’Eglise soit bâtie sur des fondemens bien solides, pour n’avoir pas été renversée par des si violentes secousses. […] On a tort de faire honneur à Machiavel de sa Politique, il ne fut qu’un plagiaire d’Aristote, il n’a fait que recueillir les traits ordinaires des usupateurs, non-plus que Bodin, Juste Lipse, Grotius, Besolde, Danies, & tous les écrivains politiques, ainsi que tous les auteurs dramatiques.
20. et Juste Lipse dans ses Comment. […] Qu’elle trouve dans les brasiers éternels le juste salaire de ses prostitutions et de ses scandales, qu’on lui rende tout ce qu’elle a fait.
Ceux-ci nous reprocheront peut-être une critique trop dure ; qu’ils prennent le vrai point de vue, ils ne la trouveront que juste.
Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions.
3° « Celui qui s’oppose aux puissances, resiste a l’ordre de Dieu ; et ceux qui résistent, attirent une juste condamnation sur eux-mêmes.
En gros l’un des plus justes, et des plus raisonnables soins que nous puissions prendre, est celui de nous rendre maîtres de nos passions, quelles qu’elles soient, de les mortifier, de les réprimer, de les étouffer mesme, si nous le pouvons, et de nous mettre dans un tel état, que nous nous conduisions, non par ces mouvemens brutes et aveugles, mais par la pure lumiere de la foi, et de la raison.
Nous avons de bien justes reproches à faire à M.
Je considère sa personne : j’admire ses talents : j’aime ses ouvrages : je suis sensible au bien qu’il a dit de mon pays : honoré moi-même de ses éloges, un juste retour d’honnêteté m’oblige à toutes sortes d’égards envers lui ; mais les égards ne l’emportent sur les devoirs que pour ceux dont toute la morale consiste en apparences.
Ces Midas répandus aujourd’hui dans les cercles brillants, y contractent une urbanité usuelle qui ne sert qu’à tromper ceux qu’ils respectent ou qui leur sont indifférents, mais pour les bien juger, c’est dans leur Commerce avec leurs subordonnés, qu’il faudrait aller chercher l’opinion qu’ils méritent et saisir leurs traits caractéristiques pour en faire un portrait ressemblant et juste, experto crede Roberto. […] L’oisiveté serait mille fais plus dangereuse pour vous, le temps où l’on cesse d’être occupé, est précisément celui que le Démon attend pour vous tenter. » Je crois que personne ne trouvera trop de relâchement dans cette doctrine de mon Confesseur, si ce n’est un de ces Enthousiastes qui par la rigueur de leur discipline offraient les âmes faibles, les font désespérer de leur salut, et par l’outrance de leurs maximes en font souvent des incrédules au lieu d’en faire des justes. […] J’attends donc pour me faire Médecin d’être sûr qu’un Médecin scrupuleux ne soit pas exposé à passer pour ignorant, en avouant à ses malades que la Médecine n’a pas encore acquis le degré de lumières suffisant pour la juste application des remèdes ; et tout Médecin bon Chrétien qui aura fait fortune avec les scrupules que la Religion doit inspirer sur sa profession, sera le modèle que je me proposerai de suivre. […] Gresset toute la vénération qu’elle mérite, quand on a comme lui l’âme assez sublime pour pouvoir ne s’occuper que de Dieu, ce serait pêcher que de ne pas profiter d’une grâce aussi singuliere, ce serait pêcher de ne faire que le bien quand on peut faire le mieux, que dis-je, il y aurait de l’impiété à mépriser les tresors de la grâce ; mais il y aurait de la témérité sans doute à s’imposer les devoirs des Saints, quand on a beaucoup à travailler encore pour être juste.
» Car bien qu’en cet endroit le Prophète semble parler principalement de l’homme juste, qui n’a voulu prendre aucune part au conseil des Juifs, qui délibéraient de se soulever contre leur divin maître ; on peut néanmoins donner plusieurs significations à l’Ecriture Sainte ; surtout lorsque le sens moral paraît conforme à celui que la lettre présente d’abord. […] Ne passe-t-il pas encore aujourd’hui parmi les Romains pour une chose juste et permise ? […] Quoiqu’il en soit Pompée le grand, dont la grandeur ne céda qu’à celle de son théâtre, ayant fait bâtir le superbe édifice, qui était comme la citadelle de toutes les infamies ; et craignant les justes reproches que ce monument attirerait un jour à sa mémoire, le métamorphosa en une maison sacrée. […] Quelle sera en ce jour la joie des anges, la gloire des saints, la récompense des justes, et la magnificence de cette nouvelle Jérusalem, où ils iront régner éternellement ?
L’époque des Spectacles ne me paraît pas juste. […] Si j’ai rencontré juste, ces Nations si curieuses d’édifices superbes3 n’avaient pas besoin d’en bâtir à grands frais pour les Spectacles.
Qu’il considère combien la Calomnie est préjudiciable à la réputation des hommes, et comme elle opprime la vertu des plus justes actions, que sa rigueur a troublé les plus grands des siècles passés, qu’elle a décoché ses traits contre les plus vertueux, qu’elle a été le fusil de la division des choses, qu’elle a ruiné l’harmonie de l’amitié des hommes, qu’elle a pris l’innocence à partie, qu’elle a essayé de corrompre toute la terre, bref qu’elle n’a rien exempté du joug de son pouvoir, puisque Dieu même a subi la force de sa tyrannie ; par le blasphème des Juifs, qui l’appelaient séducteur, corrupteur des lois, ennemi de l’Etat, un séditieux, un larron, et autres impiétés opposées diamétralement à l’éclat de ses belles vertus. […] Mais pour parler du malheur qu’a causé la médisance ; Voyons le fond de l’antiquité, nous trouverons un Moïse quitter la Cour de Pharaon pour aller aux déserts de Madian, l’emprisonnement d’un Joseph, un Prophète David chassé de la présence de Saül, un Daniel jeté dans la fosse aux lions, un peuple Hébreu à la veille de sa perte, une Suzanne sur le point d’être lapidée ; Bref il n’y a peste plus dangereuse que celle de la calomnie, c’est pourquoi le Prophète royal, au Psaume septante et deux, dit que le Détracteur échellev le Ciel pour y vomir le venin de sa médisance, « posuit in coelum os suum et lingua ejus transivit in terra » : Je ne trouve pas étrange de quoi les Calomniateurs dressent des assauts continuels, contre ceux qui sont accusés de quelques imperfections, puisque la pointe de leur langue s’attaque aux plus justes du monde ; plût à Dieu que ce vice n’eût aucune racine dans nos cœurs afin que la charité se trouvant en son lustre, l’amitié pût avoir son règne, et la paix entrant en son Empire, la concorde y trouvât le trône de sa félicité.
Lucien dans ses dialogues est plein de traits mordants, mais trop justes, contre tous les Officiers de Thalie. […] Ils ne réussissent que mieux ; outre la foule des libertins qui savent bien à quoi s’en tenir, ils attirent les honnêtes gens dont cet air de modestie diminue les justes alarmes.
C’est pour ceux que le Ciel fit naître Puissans & justes à la fois, A qui l’on permet d’étre Rois, Parce qu’ils sont dignes de l’être. […] Il seroit heureux que ces justes remords opérassent sa conversion. […] Parlant de la Poésie érotique ou voluptueuse , c’est-à-dire, galante & licencieuse, il dit, Voltaire, un composé de tous les esprits, & si l’on peut dire le sublimé de toutes les imaginations qui l’ont précédé, a été & est encore tout ce qu’il veut, un composé, un sublimé de Regnier, de Rabelais, Vergier, Chaulieu, Grecour, Lafontaine, &c n’est rien moins qu’un livre de morale ; c’est même un sublimé corrosif ; Voltaire , dit-il, se saisit de l’arme du ridicule, qu’il manie avec tant d’avantage & de cruauté ; il a donné l’idée du persiflage qui est la décomposition des objets imposans, réduits à leur juste valeur à pulvériser les titres qui décorent des Nains.
Une loi peut être très bonne quoiqu’elle ne soit pas fidèlement gardée : il en est même que l’on viole sans cesse, et qui n’en sont pas pour cela ni moins sages ni moins justes. […] Les mœurs suivant le langage de la poésie consistent dans une juste convenance des actions avec les personnes de qui viennent ces actions. […] Don Carlos l’emporte encore sur Mustapha ; quoiqu’il soit donné pour un homme qui a de la naissance et de la raison. « La nature, dit-il, a donné à Sancho une tête creuse, mais en récompense la fortune a rempli ses coffres : ce qui fait au juste tout le bien d’un Milord en fonds de terre et d’esprit.
Et qu’il attende tout d’un Maître tout puissant, Que les Dieux ont formé juste et reconnaissant. […] Déjà las de trembler, son trop juste courroux, Des maux qu’il a souffert, se fut vengé sur vous, Seigneur, mais le respect qu’il conserve à la Reine, Dans vos fers accablants le retient et l’enchaîne. […] Je passerai légèrement sur les reproches que vous faites encore au Théâtre, de porter les jeunes gens à mépriser les vieillards ; le Théâtre n’apprend à mépriser que les vicieux ; et lorsqu’un vieillard est vicieux, son âge n’est pas un titre qui doive le mettre à couvert du mépris ou du ridicule ; mais il est juste de faire respecter et applaudir des vieillards tels que le Père du Menteur, celui du glorieux, celui de l’enfant prodigue, de Zaïre, de Guzman, de Nanine ; aussi le fait-on : consultez tous ceux qui ont lu les Scènes de l’aimable vieillard es ; combien ne leur font-elles pas regretter que M.
c’est une Vénus, elle règne à Paphos, elle traîne à sa suite les amours et les grâces ; ne craint-elle pas que la comparaison ne paraisse trop juste ? […] Sans doute on ne parle pas toujours morale, mais il n’est jamais permis de la proscrire ; on n’alarme pas toujours le pécheur, mais on ne doit jamais l’aveugler ; on ne prêche pas toujours la pénitence, mais il ne faut jamais en détourner ; on peut inspirer l’amour et la joie au juste, mais jamais la dissipation, la folle joie, l’amour profane, et ce n’est que par un abus sacrilège qu’on emploie à l’entretenir ce qui ne fut fait que pour le réprimer. […] Les impies raffinés raisonnent plus juste ; ils comptent triompher de la vertu, en paraissant l’accueillir.
afin qu'il délivre le premier et le soustraise à la juste vengeance de son frère que le téméraire était venu déshonorer et assassiner dans la maison : « Comminge accourt, il blesse un époux que j'outrage. » Elle continue pendant trois cents vers de faire, dans le même goût, le détail de la passion la plus folle, qui souvent outrage le style autant que les mœurs. […] Cette épithète, qui n'est là que pour la rime, ne peut lui convenir ; elle n'est que trop juste en parlant du théâtre, et c'est ce qui en fait le désordre ; il rend le vice aimable par l’artifice de son pinceau, qui ne travaille qu'à séduire. […] Reviennent à mes yeux se remontrer : revenir, remontrer ; ces deux retours sont-ils justes ?
Il nous suffit par conséquent de voir que les Prophètes, les Evangélistes & les Apôtres s’accordent pour donner à Jésus-Christ le nom, les attributs & les prérogatives de la Divinité, pour nous déterminer à l’adorer comme vrai Dieu, & à reconnoître avec l’Apôtre9 qu’il est juste qu’au nom de Jésus-Christ tout genou se ploie dans les cieux & sur la terre.
Ajoutez, qu’il est juste que les Enfans ; qui ne portent rien encore du fardeau imposé à tous les Citoyens, contribuent, comme à Sparte, au délassement des hommes, qui les nourrissent, les protégent & les instruisent.
Le vrai, tout-puissant, juste et miséricordieux Seigneur du ciel et de la terre veuille ouvrir les yeux aux disciples des jésuites, pour leur faire connaître de quel esprit leurs docteurs sont poussés: fortifie et confirme en la profession de sa sainte parole tous ceux qui l’aiment de conscience non feinte.
Ne prenez point de plaisir à regarder d'autres actions que celles qui sont justes et pieuses.
Pourquoi voudrait-on qu’une juste surveillance sur les ecclésiastiques prévaricateurs et fanatiques, recélât une intention irréligieuse ?
le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté.
Ce Dieu juste et bienfaisant, qui veut qu’il s’occupe, veut aussi qu’il se délasse.
Quand les peuples considèrent ces célèbres iniquités qui ont violé la foi divine et humaine pour l’accomplissement d’un dessein, les péchés de la vie commune en comparaison de cela ne leur paraissent plus que des atomes, leur conscience s’y tient assurée, et sans en concevoir des remords, elle se croit assez juste de n’être point si méchante.
Entre les choses justes pour lesquelles jadis par les lois un homme pouvait répudier sa femme, celle-ci en était une55, si elle s’était trouvée ès théâtres, ou ès spectacles des arènes, contre la défense de son maricm. […] Augustin67 appelle les Théâtres, « Caves d’ordures, et publiques professions de méchancetés. » Celui que les Grecs ont surnommé Chrysostome, c’est-à-dire bouche d’or, est si exprès et si diffus en cela, qu’on pourrait faire un juste volume de ses répréhensions des jeux et spectacles publics, et notamment des comiques et tragiques. […] Où sont ceux qui mènent une vie juste et religieuse ? […] L’autorité de la Religion, en une si grande affluence de biens, à peine pourrait contenir les mœurs en une juste mesure. […] Comprendre : entre les justes raisons de répudier sa femme, l’une était qu’elle s’était trouvée au théâtre ou au cirque, en allant contre l’interdiction de son mari.
A cet effet, nous les sommons de se dépouiller pour un peu de leur préjugé, pour peser en une juste balance ce que nous avons à leur proposer ; et y sont d’autant plus tenus, qu’il s’agit d’un fait de conscience, qui regarde la gloire de Dieu, l’édification de son Eglise, et leur salut à eux mêmes. […] Ainsi c’est à juste cause que nous nous abstenons de vos voluptés mauvaises, et de Vos Pompes, et Spectacles. […] C. de reprendre les vices ; ainsi ils ont égal droit de condamner cetui-ci, et de menacer du juste jugement de Dieu, ceux qui s’y raidissent, nonobstant les remontrances qui tous les jours leur en sont faites. […] Juste Lipse, Amphitheatrum. […] Ce texte est paraphrasé par Aulu-Gelle dans le passage invoqué juste après.
Il est dangereux de s’y laisser aller : on n’en revient pas comme on veut, cela n’aide pas à penser juste ; et toute votre lettre se ressent de cette émotion qui vous a pris dès le commencement. […] Mais ce n’est pas assez ; il est juste que chacun profite de ce qui lui appartient, et que le monde sache ce qu’il y a de votre invention dans le récit de cette aventure.
S’il faut honorer les Dieux, disent les Grecs, il faut honorer les Comédiens, cela est juste ; ces deux infamies sont unies. […] Réjouissez-vous, Justes, dans le Seigneur ; celui-là plaît à Dieu à qui Dieu plaît.
Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu, de se taire dans une occasion où sa Gloire est ouvertement attaquée, où la Foi est exposée aux insultes d’un Bouffon qui fait commerce de ses Mystères, et qui en prostitue la sainteté : où un Athée foudroyé en apparence, foudroie en effet tous les fondements de la Religion, à la face du Louvre, dans la Maison d’un Prince Chrétien, à la vue de tant de sages Magistrats et si zélés pour les intérêts de Dieu, en dérision de tant de bons Pasteurs, que l’on fait passer pour des Tartuffe, et dont l’on décrie artificieusement la conduite : mais principalement sous le Règne du plus Grand et du plus Religieux Monarque du Monde : cependant que ce généreux Prince occupe tous ses soins à maintenir la Religion, Molière travaille à la détruire : le Roi abat les Temples de l’Hérésie, et Molière élève des Autels à l’Impiété, et autant que la vertu du Prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses Sujets le Culte du vrai Dieu par l’exemple de ses actions ; autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits, par la licence de ses Ouvrages. […] Le Maître et le Valet jouent la Divinité différemment : le Maître attaque avec audace, et le Valet défend avec faiblesse : le Maître se moque du Ciel, et le Valet se rit du foudre qui le rend redoutable : le Maître porte son insolence jusqu’au Trône de Dieu, et le Valet donne du nez en terre, et devient camus avec son raisonnement : le Maître ne croit rien, et le Valet ne croit que le Moine Bouru : et Molière ne peut parer au juste reproche qu’on lui peut faire d’avoir mis la défense de la Religion dans la bouche d’un Valet impudent, d’avoir exposé la Foi à la risée publique, et donné à tous ses Auditeurs des Idées du Libertinage et de l’Athéisme, sans avoir eu soin d’en effacer les impressions.
On a dit quelque part, que pour bien connoître si un Acteur joue juste, il faudroit se boucher les oreilles.
Encouragé par l’indulgence dont le Public a honoré Sidney & le Méchant, ébloui par les sollicitations les plus puissantes, séduit par mes amis, dupe d’autrui & de moi-même, rappellé en même temps par cette voix intérieure, toujours sévère & toujours juste, je souffrois, & je n’en travaillois pas moins dans le même genre.
[NDE] Il s’agit d’une paraphrase du début du texte cité juste après.
Il est donc juste que nous célébrions tous avec la même affection, et avec la même ardeur, et dans une entière unité de cœur et d’esprit, ce saint jour par lequel nous sommes devenus, ce que nous n’étions pas, c’est-à-dire, les enfants de Dieu, et les héritiers de la gloire éternelle. » Et infra.
Non, il n’est pas permis de se souiller par des spectacles de cette nature » : « Neque enim fas est hujusmodi spectaculis fœdari38. » Le premier concile de Ravenne, de l’an 1286, défend aux clercs d’entretenir dans leurs maisons ou des deniers des pauvres les comédiens qui leur étaient envoyés par les seigneurs, après qu’ils s’en étaient divertis, n’étant pas juste de faire un usage aussi illicite d’un bien qui doit être converti en aumônes39.
Un bon Acteur est toujours un riche et puissant Seigneur ; il ne le cède qu’au Financier, qui véritablement joue aux dépens du public, une comédie, ou plutôt une tragédie plus lucrative ; mais aussi, par un juste retour, il fait dériver d’abondantes saignées du Pactole sur les états de Thalie.
Qu’on ne me dise pas que des amours qui causent tant de tourments à ceux qui en sont possédés, et qui les portent à tant d’extravagances, sont plus propres à corriger de cette passion qu’à l’exciter : Cela pourrait se dire avec quelque vraisemblance, si, après tous ces tourments, et toutes ces extravagances, les Amants finissaient par être réellement malheureux : En ce cas les Spectateurs pourraient concevoir de l’aversion pour une passion qui ne produit que des peines dans sa fin, comme dans son progrès : mais malheureusement l’amour de Théâtre, et surtout celui de la Comédie, a toujours un succès heureux ; et le Spectateur en conclut avec raison, que les maux soufferts par les Amants, pour arriver à ce succès favorable, loin d’être une juste punition due à une passion condamnable, sont plutôt une persécution injuste suscitée à la vertu qui finit par en triompher.
Aujourd’hui que je me vois forcé de l’examiner sur l’article des mœurs je ne puis me dispenser de faire précéder une remarque qui me paraît aussi juste que nécessaire.
Il est certain que le théâtre doit ménager, flatter même ces passions, s’il veut gagner la faveur du public ; rien n’est plus naturel ni plus juste. […] Mais ce méchant est plus juste que M. […] » O vous, qui regardez la justice et la vérité comme les premiers devoirs de l’homme, êtes-vous juste et vrai dans ce moment ? […] Si ces distinctions sont justes, Molière a fait le Misanthrope. […] Les femmes ont-elles les organes moins délicats que nous, le coup d’œil ou l’oreille moins juste, le sentiment en général plus lent ou plus confus ?
On y rit de la juste indignation que ces monstres excitent et du projet de s’en éloigner. […] Il me paraît sensible que c’est encore sans juste raison, sans nécessité et malheureusement que Molière a employé un moyen extrême, l’arme terrible du ridicule, contre le probe, le délicat et trop sensible Alceste. […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !
Nous l’avons cité ailleurs, en voici un trait singulier : Les Magistrats violent jusqu’à la bienséance du vice, (cette expression n’est pas juste, ce grand homme a voulu dire la bienséance que le vice même n’ose violet ;) on en voit qui seduits par les conseils d’une aveugle jeunesse, ne connoissent que le théatre, d’autre morale que les frivoles maximes du parterre, d’autre étude que celle d’une Musique effeminée, d’autre occupation que le jeu, d’autre bonheur que la volupté. […] Caihava est trop juste pour se flatter que sont suffrage mettra dans la balance un poids qui l’emporte sur ces deux grands Littérateurs. […] Tout ce qu’il avance de juste, c’est le mépris de l’Opera comique, de Nicolet, des comédiens de bois, qu’il met au dessous de tout : preference que personne ne disputera : que peut-il y avoir au dessous de ces bas tabutinages ?
Puisque la barbe & la tête, le poil & les cheveux ont différens artistes, il étoit juste que les deux sexes en eussent aussi, & que chaque tête occupât son maître. […] On finit par une réflexion fort juste. […] La modestie est le garant & le gardien de la vertu autant que la licence y répand de justes ombrages.
Ils ne les effacent jamais de leur mémoire ; … ils y voient des Grands, des personnes élevées en dignité, des vieillards, &c. y applaudir ; ils s’imaginent que tout ce qu’on leur expose est à retenir ; … ils agissent en conséquence, lorsqu’ils jouissent de leur liberté, & les voilà corrompus dans le cœur & dans l’esprit pour le reste de leur vie ; … ils perdent leur innocence sans en connoître le prix ; & néanmoins les parens qui ignorent eux-mêmes combien cette perte est affreuse & irréparable, sont ensuite au désespoir, quand leurs enfans donnent dans des désordres si préjudiciables à leur fortune, & dont ils sont cause, & qui leur fera bien verser de trop justes larmes ! […] encouragé par l’indulgence, dont le Public a honoré Sidney & le Méchant, ébloui par les sollicitations les plus puissantes, séduit par mes amis, dupe d’autrui & de moi-même, rappellé en même tems par cette voix intérieure, toujours sévere & toujours juste, je souffrois & je n’en travaillois pas moins dans le même genre.
L’honnête homme, comme le scélérat, en feroit autant dans les premiers momens d’une si juste colère. […] De ce devoir la juste violence : quel terme !
La vie d’une Comédienne peut être fort amusante par une multitude de traits de toute espèce, qui en caractérisant les femmes de cet état, en donne une juste horreur, & les couvre de mépris & de ridicule. […] il est sot, tu lui donneras de l’esprit, il est juste qu’il te paye son apprentissage : il commence par être duppe, il finita par être fripon.
Si l’usage du Théatre n’est d’aucune utilité au Comédien, pour juger sainement d’une piéce Dramatique, il est aisé de prouver qu’il est en lui un obstacle à de justes décisions.
David en fit autant devant l’Arche, lors qu’elle fut recouvrée des mains des Philistins ; mais ces danses, ces chants se faisoient, par des motifs, & pour des sujets bien differens de ceux des mondains, que l’Eglise a souvent condamnez avec juste raison : c’estoit alors chanter les Victoires que Dieu remportoit sur les ennemis ; c’estoit pour marquer la joye qu’ils avoient de voir le Seigneur exalté, & glorifié, au lieu que les mondains y cherchent leur plaisir, & leur divertissement, & que la vanité, l’immodestie, la licence, & l’impureté sont presque inseparables des bals, des danses, & des cercles de compagnies enjoüées.
J’étais juste, & tu n’es qu’une impie.
Je ne m’en étonne pas : car nos douleurs et nos tristesses sont très véritables, puisqu’elles sont de justes peines de notre péché : mais nous n’avons point sur la terre depuis le péché, de vrai sujet de nous réjouir : ce qui a fait dire au Sage : « J'ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie : pourquoi me trompes-tu ?
Les avis de ces gens-là ne sont pas des Arrêts ; c’est à ceux qui ont le pouvoir en main d’ordonner ce qui est juste.
De toutes ces réflexions, qui sont très justes & très utiles à ceux qui ne jouent que des rôles vertueux, comme un prédicateur qui ne parle que pour la religion & la vertu, pour un avocat chrétien qui ne soutient que des causes justes. […] L’auteur des remarques nous apprend cette anecdote, & nous fait sentir le prix des beautés de Moliere, en les mettant dans une juste balance. […] Au reste, le portrait des histrions que trace l’abbé Avocat, n’est que trop juste : le luxe, la prodigalité, la débauche, le célibat de libertinage, si opposé à la continence, au mariage, à la population, doivent leurs progrès au théatre.
Si nous prenons le divertissement, comme un petit secours contre notre faiblesse, nous n’en userons jamais que dans les termes d’une juste modération : Nous y regarderons plus la nécessité que le plaisir, et pour une heure que nous y donnerons, nous emploierons un jour pour le travail. […] La crainte de passer pour violents ou pour étourdis, nous fait tenir la bride haute à nos promptitudes, et les réduit à une juste médiocrité. […] Cela leur donne une honnête hardiesse ; elles en prennent souvent trop, et l’assurance qu’on prétend leur donner, leur ôte le respect : Si quelqu’un en doute il n’a qu’à prêter l’oreille aux justes plaintes des pères et des mères qui se lamentent de ne trouver plus de déférence auprès de leurs enfants. […] Mais le fait-on sans blesser sa conscience : Pour faire une juste réponse à cette dernière demande ; il est besoin de savoir que le théâtre peut servir à trois sortes de représentations, soit fabuleuses, soit véritables, qu’on appelle Tragédie, Comédie et Tragi-Comédie. […] Quelle disgrâce de se voir criminel, et de ne pouvoir faire une juste pénitence ?
Pour avoir une juste idée des spectacles, il les faut considérer, Messieurs, sous deux faces differentes. […] Il est donc juste de ne pas faire mourir celuy qui nous vivifie, & de ne pas contrister celuy qui nous console. […] De si justes sujets de douleur ne sçauroient modérer les transports insensez d’une joye vaine & frivole !
Cette réflexion est juste, c’est assurément un mince éloge pour un Evêque qui doit être le modèle de toutes les vertus. […] Tout cela réduit à sa juste valeur signifie qu’on a acheté plusieurs exemplaires des ouvrages de ces Auteurs, qui ont été imprimés en Hollande & en Angleterre ; que quelques Auteurs dramatiques étrangers les ont traduits & pillés, & mis à leur goût ; que quelques Acteurs, danseurs, chanteurs Italiens se sont donnés au théatre de Paris ; que des étrangers qui viennent à Paris, vont au spectacle, car assurément pas un seul n’a fait un voyage exprès pour Corneille, Racine, Moliere. […] Il la commence par le portrait de la comédie ; il n’est que trop juste, & se peut-il qu’un homme qui la connoît si bien, en soit le défenseur & le compasiteur ?
Qu’un homme sage & courageux perde son fils, son ami, sa maitresse, enfin l’objet le plus cher à son cœur ; on ne le verra point s’abandonner à une douleur excessive & déraisonnable ; & si la foiblesse humaine ne lui permet pas de surmonter tout-à-fait son affliction, il la tempérera par la constance ; une juste honte lui fera renfermer en lui-même une partie de ses peines ; &, contraint de paroître aux yeux des hommes, il rougiroit de dire & faire en leur présence plusieurs choses qu’il dit & fait étant seul. […] Les Citoyens ne seront plus des hommes vertueux & justes, toujours soumis au devoir & à l’équité, mais des hommes sensibles & foibles qui feront le bien ou le mal indifféremment, selon qu’ils seront entraînés par leur penchant.
mon Dieu, puisque vous n’avez pas marché par la voie des plaisirs, il n’est pas juste que nous y marchions.
Le relâchement de l’esprit qu’il appelle une vertu se fait, dit-il, par des paroles et des actions divertissantes ; « or qu’y a-t-il de plus particulier à la Comédie, dit un habile Apologiste du spectacle, que d’amuser par des paroles et des actions ingénieuses qui délassent l’esprit ; ce plaisir est le plus louable lorsqu’il est accompagné de la part des acteurs et des spectateurs de cette vertu qu’Aristote nomme Eutrapélie, vertu qui met un juste tempérament dans les plaisirs. » S.
Chacun alors pourra sur de justes raisons motiver le désir qu’il aurait de voir le changement de tel ou tel ministre, ou l’admission de tel ou tel personnage pour remplacer celui-là.
Alors commencera le royaume éternel des justes, où les pauvres Lazare seront reçus, d’où les riches impies seront bannis pour toujours.
L’auteur pour former trois volumes, qui, réduits à leur juste valeur, en formeroient à peine un bon, a ramasse tous les noms des femmes qu’il a trouvé dans les livres, & en a fait autant d’articles, dont les trois quarts n’étoient connus que dans leur quartier. […] Les cheveux chez nos bons ayeux du tems de Clodion, étoient regardés comme le simbole de la liberté ; le respect pour la chevelure étoit même si grand, que la loi des Allemans, de 1630, prononce une très-grosse amande contre quiconque est assez téméraire pour couper les cheveux d’un homme libre, sans son consentement : Quand on se faisoit Réligieux on coupoit ses cheveux ; on le fait encore ; un moine par ses vœux se rend serf de Dieu, il étoit juste de lui faire le sacrifice du simbole de la liberté.
Il est juste que cette parure ait une place distinguée dans les fastes du monde. […] C sur la croix, la mort prochaine des agonisans, forment dans un Chrétien qui baise les pieds du crucifix, & reçoit le Sacrement de l’Extreme-Onction, des idées bien differentes, mais bien utiles, & plus justes que celles que les pieds d’une danseuse inspirent aux amateurs du théatre.
Tout son œuvre réduite à sa juste valeur seroit à peine une vingtaine de pages. […] Cette réflexion est juste, ce contraste est frappant : mais il oublie de dire, & on compose des comédies, & on éleve chez soi un Théatre, on y fait venir des comédiens, j’y fais mes pièces, je représente ces horreurs, je les expose aux yeux du public, & je lui donne des farces ; de la même plume, dans le même temps partent la défense de Calas & Nanine.
Voilà qui donne une juste idée de l’opéra : il nous la donne lui-même dans le prologue : De ce séjour heureux la tristesse est bannie, Le devoir n’y fait point sentir sa tyrannie, Le penchant du plaisir y tient lieu de raison. […] Dans combien de pieces voit on un Acteur caché, qui a tout entendu, montrer la plus vive & la plus juste indignation d’un entretien qu’on n’auroit osé tenir devant lui, tout innocent qu’on veut le faire croire ?
La méthode Françoise est la plus pernicieuse, elle rend familieres & domestiques des intrigues qui uniquement confiées à des mains étrangères & infames, en laissent subsister dans les familles honnêtes une juste horreur, l’idée de la difficulté de l’exécution, & la comédie Françoise y apprivoise & la facilite. […] Ne le quittons point sans avoir rapporté deux de ses idées justes & importantes sur la comparaison des anciens & des nouveaux théatres, & sur l’impression des passions que font nécessairement tous les spectacles.
» Ils se sont avisés Monsieur d’instruire la jeunesse dans la langue latine qui est nécessaire pour les plus justes emplois des hommes, et de donner aux enfants une traduction pure et chaste d’un Auteur qui excelle dans la pureté de cette langue. […] Cependant vous égalez ces deux esprits, vous ne mettez point de différence entre leurs ouvrages ; et vous obligez toutes les personnes justes de vous dire avec saint Jérôme, qu’il n’est rien de plus honteux que de confondre ce qui se fait pour le plaisir inutile des hommes avec ce qui se fait pour l’instruction des enfants, « et quod in pueris necessitatis est, crimen in se facere voluptatisaf ».
Au milieu de plusieurs Temples élevés à la Divinité qui règne dans les cieux, chaque ville en France a aussi un Temple élevé aux Divinités qui règnent sur la terre, je veux dire aux passions : n'est-il pas juste ? […] Mais les passions les plus violentes peuvent être renfermées dans de justes bornes, le plaisir de l'émotion peut donc être goûté innocemment, et excité sans conséquence.
Otez donc de votre visage ce trophée du vice, cette enseigne du libertinage, ce fruit amer de la passion ; ôtez le de votre sein, où la passion a établi son trône, & d’où elle lance de toutes parts des traits empestés sur les ames, sans quoi je lancerai sur vous à mon tour les traits enflammés de ma juste colere. […] De toutes les applications, la plus juste, & que la Mithologie a eu en vue, c’est l’amour des femmes dont nous parlons ici, qui fait toute la fortune du Théatre : il n’est point de passion plus dangereuse pour le commun des hommes. […] Les Dames nourrissant avec des grains de différens couleurs de petits troupeaux, en feront des moutons à rouge, des poules à rouge, sur lesquels le Sieur Collins pourra faire, à juste prix, ses savantes opérations, & se nourrissant elles-mêmes d’alimens rouges, elles deviendront toutes rouges.
Tel étoit le goût décidé de cette Reine gothique selon l’expression de Madame de Motteville, sa vie fut une mascarade perpétuelle, toujours habillée en homme comme l’Abbé de Choisi en femme, l’Abbé des Yvetaux en berger, un juste aucorps, un chapeau, une perruque, un plumet, l’épée au côté, une chaussure d’homme, elle étoit plus propre à faire peur qu’à plaire, ou plutôt à faire rire, c’étoit un Arlequin ; la nature s’est trompée , disoit-elle, en me faisant femme ; pensée qu’elle avoit empruntée du distique fait contre le Roi d’Angleterre Jacques Ier. : error naturæ sic in utroque fuit . […] Les premiers Chrétiens regardoient l’assistance au spectacle comme un retour au Paganisme ; elle n’étoit pas si scrupuleuse : Il est juste , disoit-on, qu’on lui donne le soir la comédie, elle l’a donnée le matin. […] Quel spectacle qu’une femme à demi nue sous les habits d’un homme, une gorge découverte & un chapeau avec un plumet, & une perruque à la Cavalière, un mouchoir noué autour du cou, un juste au corps & une épée !
D’après cet èxposé sincère de l’Opéra-Sérieux des Italiens, on peut s’en former une juste idée ; on n’y voit ordinairement ni danse, ni chœur, ni machines, ni Spectacle : est-il comparable au nôtre ? […] Essayons maintenant de donner une juste idée de l’Opéra-Sérieux, tel qu’il est en France. […] Soyons certain que les grands mots, ou pour parler plus juste, le sublime du stile, ne seront jamais sentis en musique.
Je ne le pense pas : je crois qu’on aura une idée bien plus juste de l’avare & bien plus capable de faire impression, quand on se le représentera comme un homme qui se laisse mourir de faim, & qui refuse la nourriture nécessaire à ses enfans & à ses domestiques ; comme un homme qui ne donneroit pas un écu pour racheter la vie à son voisin ; comme un homme enfin en qui l’amour de l’argent éteint toute humanité ; qui quoique très-riche refuse de marier & de donner des états à ses enfans ; qui fait tort à la société en accumulant des richesses qui devroient circuler.
Nous parlons encore ainsi tous les jours : mais parlons-nous juste ?
Comme nous cherchons tous deux la vérité, si le bon droit n’est pas de mon côté, j’aurai du moins la gloire d’avoir fait quelques vains efforts contre le premier athlète de mon siècle en satires et en raisonnements justes et solides.
Et ce règlement a été si fidèlement observé, que cela seul devait obliger mon peuple, sans attendre des nouvelles ordonnances, à se régler lui-même sur ce sujet, puisqu’il n’y a rien de plus juste, que de se conformer aux règlements de la ville de Rome ; qui est la capitale de la Religion ; et que l’ordre naturel demande que les membres se conforment à leur Chef, et suivent son esprit et son mouvement.
La conséquence étoit si juste qu’on ne sut que lui répondre. […] Sans monter sur la Scène, ce sont des vraies actrices : il est juste que la gloire en revienne aux maîtresses dont elles prennent les leçons. […] Mais les gens dont la vertu dirige les suffrages, payent à son zele & à ses talens le juste tribut d’éloges qui lui sont dus, & qui valent bien la mauvaise humeur de la Marquise. […] Il est vrai qu’on y donne lieu, & que parlant des amans de Rosalie, & qu’elle méprise, Je vois à votre char un de nos Sénateurs, un petit-maître en robe a pour moi peu d’appas : mais il n’est pas juste de faire payer à l’un les fautes de l’autre.
) la conséquence est juste ; deux poids & deux balances , (Prov. 20. v. 10. […] Ciel & terre, suspendez les effets d’un juste courroux ; déja le Philosophe qui nous a prêché ce culte (p. 11. […] Termes dictés par l’Apôtre au Roi, qui par sa docilité à la voix de la Religion, a mérité le surnom de Juste : C’est sous la même condition qu’au commencement du quatorzieme siecle un autre Cardinal acheta l’Hôtel de Bourgogne pour les Comédiens. […] De l’or & des honneurs je ne demande pas, Juste Ciel, seulement fais qu’avant mon trépas Je puisse de mes yeux voir trois de ces Corsaires Ornant superbement trois bois patibulaires, Pour prix de leurs larcins en Public élevés, Danser la sarabande à deux pieds des pavés.
Ce que son Beau-frère relève excellemment, en lui remontrant « sa mauvaise disposition d’esprit, qui lui fait juger de tout avec excès, et l’empêche de s’arrêter jamais dans le juste milieu, dans lequel seul se trouve la justice, la raison et la vérité : que de même que l’estime et la considération qu’on doit avoir pour les véritables gens de bien, ne doit point passer jusqu’aux méchants qui savent se couvrir de quelque apparence de vertu ; ainsi l’horreur qu’on doit avoir pour les méchants et pour les hypocrites, ne doit point faire de tort aux véritables gens de bien, mais au contraire doit augmenter la vénération qui leur est due, quand on les connaît parfaitement ». […] Il me semble que si dans tout le reste de la pièce l’Auteur a égalé tous les anciens, et surpassé tous les modernes, on peut dire que dans ce dénouement il s’est surpassé lui-même, n’y ayant rien de plus grand, de plus magnifique et de plus merveilleux, et cependant rien de plus naturel, de plus heureux et de plus juste, puisqu’on peut dire, que s’il était permis d’oser faire le caractère de l’âme de notre grand Monarque, ce serait sans doute dans cette plénitude de lumière, cette prodigieuse pénétration d’esprit, et ce discernement merveilleux de toutes choses, qu’on le ferait consister ; tant il est vrai, s’écrient ici ces Messieurs dont j’ai pris à tâche de vous rapporter les sentiments, tant il est vrai, disent-ils, que le Prince est digne du Poète, comme le Poète est digne du Prince. […] La raison de cela est, que selon mon principe nous estimons Ridicule ce qui manque extrêmement de Raison : or quand des moyens produisent une fin fort différente de celle pour quoi on les emploie, nous supposons avec juste sujet, qu’on en a fait le choix avec peu de raison ; parce que nous avons cette prévention générale, qu’il y a des voies partout, et que quand on manque de réussir, c’est faute d’avoir choisi les bonnes. […] Voilà, Monsieur, quels sont les dangereux effets qu’il y avait juste sujet d’appréhender, que la représentation de L’Imposteur ne produisît.
N’est-il pas bien cruel, dit-il encore en Apologiste du Théatre, que les Auteurs de Cinna, d’Héraclius, de Phédre ; aient été fondés à verser des larmes d’un juste repentir ? […] Le moyen de réparation, autant qu’elle est possible, dépend de votre agrément pour la publicité de cette Lettre ; j’espére que vous voudrez bien permettre qu’elle se répande, & que les regrets sincéres, que j’expose ici à l’amitié, aillent porter mon Apologie partout où elle est nécessaire… Tout fidéle, quelqu’il soit, quand ses égaremens ont eu quelque notorieté, doit en publier le désaveu, & laisser un monument de son repentir… » Il est donc incontestable, que ces grands hommes ont abjuré leurs propres ouvrages, qu’ils ont regardé leurs propres piéces, comme lubriques, & qu’ils en ont fait la matiere de leur pénitence & de leurs justes regrêts, quand ils ont sérieusement songé à leur salut 1. […] Je suis surpris, lui dis-je, qu’un homme instruit me fasse semblable question : car… tout Chrétien fait, que l’Eglise toujours dirigée par l’esprit Saint, ne peut se tromper, ni tromper les fidéles, & qu’elle est aussi juste dans les Loix, qu’elle est infaillible dans ses décisions. […] Cela est juste, reprit une Dame. […] Ce n’est point être juste, que d’observer toutes les loix, à l’exception d’une.
Ils en ont été les organes, & les interprétes, pour dire plus clairement à tous les Chrétiens, ce que les saintes Ecritures n’ont dit souvent, que soüs des ombres ; c’est donc eux, qu’il faut écouter, quand il est question de bien faire le discernement des choses douteuses ; Et c’est eux aprés l’Evangile, que Dieu nous a donnez, pour être la juste regle de nos actions.
Les malheurs des scélérats sont peu propres à nous toucher ; ils sont un juste supplice, dont l’imitation ne saurait exciter en nous ni terreur ni compassion véritable (à raison de l’indignation qui a précédé, & du sentiment d’estime de nous-même, bien ou mal fondé, qui nous dit que nous ne leur ressemblons pas, & qu’ils nous sont étrangers ; ce qui éteint la compassion).
Il n’est rien de plus juste que ce qu’il avance.
Si ces distinctions sont justes, Molière a mal saisi le Misanthrope. […] Or je dis qu’engager un Juge à faire une mauvaise action, c’est la faire soi-même ; et qu’il vaut mieux perdre une cause juste que de faire une mauvaise action. […] Tous savent un peu dessiner, peindre, chiffrer ; la plupart jouent de la flûte, plusieurs ont un peu de musique et chantent juste. […] Généralement parlant, les buveurs ont de la cordialité, de la franchise ; ils sont presque tous bons, droits, justes, fidèles, braves et honnêtes gens, à leur défaut près. […] Ce Dieu juste et bienfaisant, qui veut qu’il s’occupe, veut aussi qu’il se délasse : la nature lui impose également l’exercice et le repos, le plaisir et la peine.
On voit bien que c’est une censure de la conduite des Jésuites, elle est juste, il est à souhaiter que tous les autres Parlements suivent l’exemple de celui de Paris en introduisant dans leur ressort la meme réforme. […] Pour bien juger si un acteur jouë bien juste, il faut, dit on, se boucher les oreilles, & ne faire attention qu’à son jeu.
Non, c’est un Payen, & un libertin à qui la lumiere de la raison a inspiré des sentimens si justes. […] La comparaison n’est que trop juste, entre l’idolâtrie & la toilette, puisqu’en effet la toilette n’est qu’une idolâtrie.
Tout cela pris à la lettre seroit ridicule ; mais en l’appliquant à la parure des femmes qui, selon la mode du pays, donnoient à leurs cheveux toute sorte de figures, il n’y a rien que de naturel & de juste. […] N’est il pas juste que chacun des organes qui ont servi à honorer ou à offenser Dieu, trouvent leur châtiment ou leur récompense ?
Aveuglement & chûtes innombrables, qui sont la juste punition de la présomption en ses propres forces, & de la témérité qui s’expose au danger : punition la plus ordinaire & la plus redoutable : Ut videntes non videant. […] Nous nous soumettons avec humilité à toutes les réparations qu’on exigera de nous ; déjà plusieurs de nos camarades subissent le juste châtiment qu’ils ont mérité.
A leur tour les Comédiens à l’Église pendant la célébration du mariage, exciteroient la plus juste indignation, par la profanation la plus criante. […] Il seroit donc juste que le théatre, ce grand faiseur de mariages, apprît à remplir les uns & à supporter les autres.
Il est juste que ces fidèles ministres de leurs amours soient reçus gratuitement & pompeusement dans leur palais. […] Par un juste retour la comédie depuis long-temps règne sur la philosophie ; elle est presque toute la philosophie.
Châtiment juste, pénitence utile : Dieu approuva la sagesse des précautions que prit & qu’enseigne le premier pécheur à tous ses enfans. […] La durée criminelle n’en rend les suites que plus à craindre : Dieu se lasse enfin de tant de crimes, vous touchez de plus près à la punition que ceux qui vous ont ouvert la toute, & c’est peut-être sur vous que va éclater la juste colère.
Monsieur, frère unique du Roi, étoit élevé dans le même goût ; on l’habilloit en femme, on le mettoit à la toilette, on le coëffoit, on lui ôtoit son juste au corps pour lui mettre des jupes, par ordre, disoit-on, du Cardinal Mazarin, qui par raison de politique vouloit le rendre efféminé, de peur qu’il ne fît peine au Roi, comme avoit fait Gaston d’Orléans à Louis XIII. […] Il se retira au plus vîte avec une honte qu’on ne peut exprimer ; il forma d’abord la résolution de quitter ce qui lui avoit attiré une si fâcheuse & si juste réprimande.
Du dégoût on en vient au mépris, à l’incrédulité : « Cum ad religionem accesserint litterati minus credunt. » Si vous ne voulez pas vous tromper vous-même, fuyez donc ces voluptés pernicieuses dont l’âme se repaît et s’empoisonne, comme le corps des viandes délicieuses ; préférez la vérité à l’erreur, l’éternité au temps, l’utile au frivole : « Qui non vult se ipsum decipere, abjiciat noxias voluptates. » Ne vous plaisez à voir que des actions justes et pieuses, à entendre que ce qui nourrit l’âme et nous rend meilleurs ; n’abusez pas de vos sens, qui ne vous ont été donnés que pour apprendre l’enseignement et la volonté de Dieu. […] Ce ne sont que des fables ou des bouffonneries : « Mendaciis aut risu scutat. » Ces Divinités, ces Héros, ces grands exploits, ne sont que l’ouvrage des passions criminelles : « Divinitates fortia facinora ex vitiosis affectionibus. » Fuyez les lectures des livres licencieux, elles ne sont propres qu’à faire des plaies dans votre cœur, ou à rouvrir les anciennes ; les connaissances que vous y puisez sont pireae que l’ignorance : « Perniciosiores ignorantia cladem inferunt. » On n’exceptera pas les Auteurs dramatiques de ces justes condamnations ?
Ce scandale n’affecte plus, parce qu’il est en usage ; mais Dieu qui, selon la réflexion de Saint Ambroise, n’est point coutume, mais vérité ; Dieu qui pèse les crimes de ce siècle, comme il a pesé ceux de tous les précédents ; Dieu qui condamne le monde, et tous ceux qui en suivent les maximes, s’élèvera dans sa juste fureur contre le Chrétien qui déshonore le Christianisme, et qui fréquente les assemblées du Démon. […] Et voilà cependant quelle est la juste conséquence de votre enthousiasme pour les Spectacles, et de votre ardeur à les excuser.