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91. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

On a vu en France des souliers à la Poulaine qui donnoient dans un excès opposé. […] Tous les excès du luxe passerent à la chaussure. […] Pline se plaignoit que les Dames Romaines & les petit-maîtres de son temps portoient à l’excès le luxe de la chaussure, qu’elles y employoient les plus riches étoffes & l’adresse des plus habiles ouvriers, qu’elles y répandoient avec profusion l’or, l’argent, les perles, les diamans, les pierreries précieuses.

92. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Quel désordre ne causera pas dans l’imagination des spectateurs un jeune homme & une jeune fille, qui avec toute la vivacité que l’art inspire, font parade de leur tendresse, dans un dialogue étudié, où tout est porté à l’excès ? […] Les suivantes rusées & intrigantes seroient punies de leurs fourberies, & les valets infidèles de leurs fripponneries ; l’avare & le prodigue y verroient le ridicule & le risque de leurs excès. […] Elle ressemble à un Médecin qui présenteroit aux malades d’une main le poison, de l’autre le remède, leur ordonneroit la diette, leur interdiroit les excès, & leur mèneroit des femmes de mauvaise vie, & les inviteroit à un grand repas.

93. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Il est très faux qu’il soit utile au public de rassembler les citoyens au spectacle ; ils n’y voient que les excès, les intrigues, le succès des passions ; il n’y forment que des parties de débauche, des sociétés de vice, des liaisons de crime. […] Aussi à l’Opéra, aux Italiens, et dans toutes les comédies de province où il n’y a pas de pareils ordres, les pauvres ni les Eglises n’ont jamais eu à se mettre en garde contre l’excès de leurs libéralités. […] Mézeray ajoute que dans le même temps la Reine donna un grand repas à son fils, où les Dames de la Cour parurent par son ordre la gorge découverte, ce qui fut regardé comme un excès de débauche ; car jusqu’alors les femmes avaient été modestement voilées.

94. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

.), pour peindre l’excès de l’infamie d’une femme de qualité qui s’était absolument oubliée, il dit qu’elle en était venue à ce comble de bassesse, que de s’abandonner à des Comédiens, qu’il compare à des esclaves et des muletiers crasseux : « Servus, aut pulvere conspersus Mulio, aut Histrio scenæ ostentatione traductus. » Le Traducteur remarque que ce mot ostentatione traductus, en peignant les fonctions de Comédien, ajoute à l’infamie. […] Ce peuple devint vicieux, il le fut à l’excès, mais jamais assez insensé pour ne pas condamner le vice, et en mépriser la source intarissable : « Artem ludicram scenamque totam Romani in probro semper habuere » : En cela bien différents des Grecs, quoiqu’ils en eussent adopté la religion, les arts et les vices, dit Probus dans la préface des vies des Hommes illustres : « Non fuit Atheniensibus turpitudini, sed Romanis infamia, et ab honestate remota. » On cite quelquefois à l’honneur du théâtre les sentiments de Cicéron pour Roscius. […] Commode, Caracalla, en un mot tout ce qu’on a vu de monstres sur le trône des Césars, ont été fous du théâtre ; ils entretenaient et souvent causaient leurs excès.

95. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

parler le langage du vice, en prendre les allures, en peindre les horreurs, en excuser les excès, en inspirer le goût, en faire sentir les mouvements, en ouvrir l'école, en donner des leçons, l'ériger en vertu, tromper, aveugler les hommes, fixer leur attention sur des objets méprisables et criminels, effacer les idées des biens et des maux éternels, pour ne mettre le bonheur ou le malheur que dans le succès ou les obstacles de la passion, s'en faire un art, un métier, un état de vie, y consacrer tous ses talents, ses moments, ses forces, sa santé ! […] Il semble d'abord, dans la précision métaphysique, que la religion ne condamne pas tant le plaisir que l'abus et l'excès du plaisir, et que si on pouvait les séparer, comme fait le spectacle, en le détournant sur des objets fabuleux et sans conséquence, le plaisir de la passion n'aurait rien de mauvais. […] Sans doute les excès rendent plus coupables, tous les péchés ne sont pas égaux.

96. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

En vérité nos Poètes déconcertent en quelque sorte la critique, par l’excès de leur dissolution ! […] Aussi les Dames s’offensèrent-elles de ces excès et de ceux de Sancho : ce qui mortifia fort M. […] J’allais oublier une autre pensée ingénieuse du jeune La Mode : « Je te montrerai, dit-il à Lori, l’excès de ma passion par l’excès de ma tranquillité. […] est un Chef-d’œuvre de séduction : il captive nos sens, et nous entraîne à des excès, auxquels on ne s’attendait point…. […] Les Anciens ne donnaient point dans ces excès, comme nous l’avons fait voir ailleurs.

97. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Si vous étiez élevé sur une haute montagne, les plus grosses villes vous paraîtraient à peine comme des hameaux, leurs Palais les plus superbes et les plus magnifiques comme des huttes et des cabanes, et les hommes des fourmis, si toutefois vous pouviez les apercevoir, tel est celui qui habite déjà dans le Ciel par l’ardeur de ses désirs ; toute la grandeur humaine n’est pour lui que bassesse, qu’un atome éclatant, un point qui en impose aux yeux par quelque apparence d’enflure, il a peine à comprendre l’excès de folie et l’ensorcellement des hommes qui se laissaient captiver et transporter par ces niaiseries, si quelque objet sollicite son cœur par quelque monstre de beauté pour s’en faire aimer, il le dépouille aussitôt de ce fard et de cette vaine apparence qui pourrait l’éblouir parce qu’il est homme, et lui dit vous n’êtes rien, vous n’avez qu’une faible lueur de cette lumière immense, de cette beauté originale qui est en Dieu, lui seul mérite d’occuper nos esprits et nos cœurs, adorons-le ; il lui tarde que nous soyons tous arrivés à ce jour qui sera le dernier de tous, où Dieu seul paraîtra grand, « exaltabitur Deus solus in die illa »Isai. […] Les plus sages d’entre les Païens les ont traitées d’excès et de folie, ils n’ont souffert ces pernicieux passe-temps qu’à celles qui sont la corruption et la ruine des jeunes gens, non aux femmes pudiques, le S.

98. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

L’harmonie des beaux vers, les agréments de la poésie, concourent à faire goûter les personnages vicieux que l’on produit sur la scène, à ennoblir leurs désordres et leurs excès, à les imprimer plus fortement dans la mémoire. […] Qu’il y ait des personnes qui ne se livrent point à ces excès et qui mettent des bornes à leurs passions ; il suffit d’en connaître qui ne doivent qu’à la fréquentation des spectacles l’origine et la continuation de leurs désordres : entre mille exemples que nous pourrions citer à l’appui de ce que nous avançons, nous nous contenterons de rapporter le suivant.

99. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

La Basoche ne joua d’abord que des pièces innocentes, et se fit supprimer par ses excès. […] Baronius le fait venir d’un bourg de la Palestine, dépendant de Gaze, où il croit que ces jeux ont été institués, du mot Syriaque Majamas, qui signifie les eaux, parce qu’ils se célébraient au bord de la mer ou des rivières, ce qui les rendit si fameux à Antioche dans le faubourg de Daphné, où les eaux étaient abondantes, avec les débauches énormes que les délices du lieu, la superstition païenne, le caractère des habitants, ne pouvaient manquer de porter à l’excès.

100. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Ce fut pourtant moins le Roi que sa mere qui donna dans ces excès. […] Autre excès incroyable, de licence dans une mere Chrétienne. […] Aucun Historien du monde n’a porté jusqu’à cet excès l’amusement & la reverie. […] Elle n’imita que trop les folies de leur luxe, & la décadence de sa Maison, la décadence de l’Empire Romain ; suite ordinaire de ces excès. […] Pour son luxe & ses folles dépenses, non seulement il en convient, mais il l’excuse, & prétend la justifier par là du soupçon d’avarice ; comme si les excès énormes de prodigalités, de dissipations des biens de l’Etat, & enfin des banqueroutes, n’étoient pas encore plus odieux.

101. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Abelly, 19 à la doctrine de Navarre dans le chap. 3. de son Manuel, qui passe sur ce sujet dans des excès horribles, quoi qu’il soit ordinairement assez raisonnable sur d’autres matières.

102. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Au reste, quelle excuse frivole, on craint le ridicule de la piété & de ses dehors, & pour l’éviter on tombe dans les apparences & dans l’excès de l’irréligion & du vice. […] Le fameux Législateur Licurgue vouloit que pour disposer de bonne heure au mariage & s’aguerrir contre les traits d’un amour volage & d’une volupté insatiable, les deux sexes depuis l’enfance jusqu’à leur établissement, dansassent, jouassent à la lute ; & fissent ensemble tous leurs exercices : ainsi Mitridate se nourrissoit de poison, pour n’être pas empoisonné : on dit que le sage Socrate menoit le jeune Alcibiade chez l’enchanteresse Aspazie, pour prévenir des plus grands excès ; & nos modernes Socrates à l’exemple de l’ancien philosophe vont, & menent leurs éleves au théâtre, pour les lier avec les nouvelles Aspazies. […] L’histoire nous rapporte plusieurs traits semblables des statues qu’il a fallu mutiler ou couvrir pour arrêter les excès que la vue des nudités faisoit commettre. […] Les payens portoient l’infamie à l’excès, dans leurs maisons, & sur-tout dans leurs jardins, par les statues qui les paroient.

103. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Toutes les parties de plaisir, toutes les illusions, disons mieux, tous les excès auxquels ils se livrent ne peuvent les débarrasser du cruel bourreau qui s’acharne à les tourmenter, & qui se rendant maître de leur sommeil même, empoisonne sa douceur par les rêves les plus sinistres & les plus effrayans. […] Vous concevez, Monsieur, jusqu’où peuvent s’étendre les désordres & les excès d’un pareil monstre. […] C’est ce qui m’est arrivé plus d’une fois, & à quelques-uns de mes amis, qui, attirés par la curiosité, n’étaient pas moins jaloux que moi de savoir jusqu’où le scandale pouvait pousser l’effronterie, & qui n’ont pu soutenir les excès. […] Comment se défendra-t-il de partager lui-même ces excès, lorsqu’il se voit excité, encouragé par la plupart des assistans ? […] De quels excès n’est-il pas capable, lorsqu’il peut tout se permettre impunément ?

104. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Nous n’en parlons que pour faire sentir les excès du Tartuffe. […] Choisir un jour de carême, le lendemain des cendres, pour secouer les loix de l’Eglise par ces excès : quelle impiété ! […] Apelles troublé, éperdu, hors de lui-même, par l’excès de sa passion, crayonne, esquisse, efface, revient, efface encore, essaye différentes postures, l’habille en Pallas, en Diane, en Flore : il n’est jamais content ; il se perd dans ce labyrinthe de beautés ou plutôt de folies, où le licencieux danseur s’égare encore plus que lui. […] On est surpris de ce charivari grossier & indécent, qui avilit le plus grand prince, par un excès, sans vraisemblance, de bouffonnerie & de bassesse. […] Ces deux excès d’admiration & de malignité coulent de la même source.

105. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Mais, quoiqu’on doive marquer chaque passion dans son plus fort degré & par les traits les plus vifs, pour en mieux marquer l’excès & la difformité, on n’a pas besoin de forcer la nature & d’abandonner la vrai-semblance. […] Idée absurde dans le portrait d’un grand homme, que son zèle & sa piété firent charger de l’éducation du Dauphin, & mettre à la tête d’un grand diocèse, qu’on n’accusa jamais ni d’ignorance, ni de dissimulation, ni de petitesse d’esprit, & dont les erreurs aussi-tôt réparées n’étoient que des excès de piété, les plus opposées à l’irréligion. […] Et ces excès sont couronnés ! […] Et toutes ces belles expressions, son excès ne peut être qu’un exces d’amour, c’étoit l’essence de son caractère, toutes ses pensées étoient célestes, il porte trop loin le plaisir d’aimer Dieu, le frivole, le galimathias, qui regnent d’un bout à l’autre, donnent-ils une plus grande idée de son goût que de son équité & de sa sagesse ? […] Il faut les voir pour croire les excès de la Molieromanie.

106. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Quand on est si curieux d’étaler tous ces ornemens, on a des vues bien différentes, on n’en a guere que de criminelles : Illis hoc studium vulgò conquirit amantes  ; pour moi très-satisfait des graces, de l’esprit, des talents dont vous êtes ornée, je vous trouve toujours très-bien, telle que vous êtes, tandis que vous serez éloignée des excès du luxe : His tu semper eris nostro gratissima visu. […] Poppée portoit à l’excès le choix exquis, la magnificence outrée de la parure ; c’est l’ordinaire des femmes impudiques. […] De toutes les qualités qui peuvent rendre une femme aimable, il ne lui manquoit, dit Tacite, que la chasteté, c’étoit un phenomêne de luxe & d’amour de la parure ; son unique divinité étoit son corps ; elle engagea ce Prince à massacrer Agripine sa mere, Séneque & Brutus ses précepteurs, qui n’approuvoient pas ses excès, à répudier sa femme Octavie, & à la faire mourir, pour prendre sa place : elle quitta deux fois ses maris ; Crispinus dont elle avoit un enfant, pour épouser Othon dont elle étoit amoureuse, & ensuite Othon lui-même, pour épouser Néron qui étoit amoureux d’elle, & le fit releguer en Lusitanie, sous prétexte de l’en faire Gouverneur.

107. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Cet extrait, par l’excès, la fadeur & la licence des éloges qu’il lui prodigue, décelle la main de l’Auteur du livre qui l’encense lui-même. […] Ce n’est pas même le dessein ni de l’Auteur ni du Poëte de rendre l’incontinence honteuse, mais d’en ridiculiser quelques circonstances, l’âge, les moyens, la laideur, l’excès, ce qui laisse subsister tout le fonds, & le rend agréable, pourvu qu’on en écarte ces légères taches. […] Parler le langage du crime, paroître l’aimer, s’y déterminer, le commettre, en inspirer le goût en exprimer les mouvemens, en diminuer l’horreur, en excuser l’excès, le traiter presque de vertu, en étaler les objets, parler de tous leurs charmes, travestir les fureurs en héroïsme : quel scandale public !

108. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Soit qu’il ait reçu quelque ordre de le composer, soit qu’il n’ait écouté que son goût ou son intérêt, cet éloge perpétuel des Grands, souvent avec fadeur, presque toujours avec excès, les met, comme des Divinités, si sort au-dessus des atomes qui naissent dans la foule des êtres, qu’on ne peut les voir qu’avec admiration & frayeur. […] Il convient pourtant que les Comédiens, & autres gens de plaisir, perdirent Lucius-Verus, & le firent tomber dans les plus honteux excès. […] Sa haute piété, le caractere particulier de cette piété, portée à une sorte d’excès, figureroient mal avec le goût du spectacle.

109. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Ces lois, faites pour tous les états, ont une application naturelle aux Comédiens, soit par rapport à leur état et à leur personne, puisque étant dans la dernière classe, ils n’ont droit à aucune prérogative, et doivent être habillés de la manière la plus simple ; soit par l’abus qu’ils en font et qu’ils en font faire, personne ne porte plus loin les excès du luxe des habits, et par le goût et l’exemple rien n’est plus contagieux dans le public. […] Un de nos Rois, défendant les habits somptueux aux honnêtes femmes, les permit aux femmes publiques, pour les faire distinguer par leurs excès. […] Les filles de famille, les femmes mariées, qui, contre la volonté de leurs maris ou de leurs parents, auraient la bassesse de se donner à quelque troupe, ce qui heureusement n’arrive guère, n’auraient droit à rien, ces excès n’étant tolérés nulle part.

110. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Saint Chrysostome disait autrefois, si je connaissais ceux qui fréquentent les Théâtres, je les chasserais de l’Eglise, et je leur en interdirais l’entrée, non pour les désespérer, mais pour les corriger, de même que les Pères bannissent les enfants de leurs maisons, lorsqu’ils ont commis des fautes notables, et fait des excès pernicieux. […] Les Pères ne savent souvent à qui s’en prendre, lorsque leurs enfants s’abandonnent aux plus grands excès ; les Mères vont chercher dans des circonstances éloignées la cause du scandale de leurs filles ; et c’est le Théâtre, n’en doutez pas, qui a perdu les uns et les autres. […] A Dieu ne plaise que je donne dans de pareils excès !

111. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

« Faut-il, disoit le sage Licurgue, arracher toutes les vignes, parce qu’il se trouve des hommes qui font des excès de vin ?  […] « A Sparte, pour préserver les enfans des excès du vin, on leur faisoit voir des esclaves dans l’ivresse.

112. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

La seule vie de ce grand Prophète, ainsi que celle de son successeur Élisée, fournissent plus d’idées véritablement grandes que tous les théatres du monde ; ce feu qui tombe du ciel sur la victime & sur ses ennemis, cette pluie refusée pendant trois ans, qui tout à coup inonde les campagnes ; cette vision sur la montagne du Carmel ; ce courage à faire aux Rois de la part de Dieu les plus vifs reproches, & à leur prédire les plus grands malheurs ; cette chûte affreuse de la maison d’Achab & de l’Actrice Reine Jézabel ; ces résurrections des enfans de deux veuves ; cette victoire incroyable sur les Rois de Sirie ; ce siege de Jérusalem, où des plus horribles excès de la famine on passe dans un instant à la plus grande abondance, &c. […] Qui a donc pû persuader à une poignée d’hommes oisifs & vicieux, embarrassés de leur loisir & de leur personne, blasés, dégoûtés & languissans par leurs excès, & leur donner la confiance de s’imaginer qu’ils persuaderoient au monde, ce que leur propre expérience & celle de tous les siecles dément, qae le théatre est le souverain bonheur, le centre du plaisir, l’unique félicité de la vie ?

113. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Enfin, en matiere de littérature, l’excès est aussi funeste qu’en mille autres genres.

114. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Ne soyez donc plus étonnés s’ils ne vous respectent plus, s’ils méprisent vos ordres, s’ils ont secoué le joug de l’obéissance et de la soumission qu’ils vous doivent, s’ils se livrent au libertinage ; ce sont là les tristes résultats des maximes antichrétiennes et libertines qu’ils ont recueillies au théâtre : sous prétexte de corriger en eux quelques travers et quelques ridicules, on leur a fait avaler le poison de la volupté, dont la violence les porte à toute sorte d’excès.

115. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

C’est pourquoi je ne puis supporter qu’on nous accoutume à regarder l’amour comme contraire à l’honneur, l’excuse du crime, et la source des plus noirs excès.

116. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

L’excès de parure nuit à l’un & à l’autre. Il nuit encore en les rendant stériles par l’excès de leur passion. […] Jerome, est légitime, mais l’excès en est vicieux, & nuit à la secondité : Honesta origo, magnitudo difformis . […] Jamais on n’y parle plus fortement contre les vices des femmes & les excès de leur luxe, que ce sublime satyrique, de qui son rival disoit : Ses ouvrages tout pleins d’affreuses verités, étincellent pourtant de sublimes beautés.

117. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Molière fit contre lui ses deux meilleures pièces : la première les Précieuses Ridicules contre sa femme qui faisoit l’honneur de l’Hôtel de Rambouillet où étoit le rendez-vous des beaux esprits, & dont il tourna le Néologisme en ridicule, ainsi que dans quelques scènes des Femmes Savantes : la seconde contre lui-même ; le Misanthrope où sous le nom d’Arnolphe il l’attaque comme un esprit bourru, bisarre & sauvage, qui hait tout le genre humain par un excès de probité, il déguise légèrement le portrait par une galanterie pour une coquette, qu’il n’avoit pas ; car il étoit marié, très-fidèle & très-attaché à son épouse, très-digne de lui ; mais qu’il pouvoit avoir eu dans sa jeunesse quand il servoit en Lorraine. […] Bossuet fit un grand ouvrage contre la comédie où il condamne en particulier Molière comme le corrupteur de la nation, qui tâche de jeter du ridicule sur la vertu & la probité sous le nom d’excès & d’hypocrisie, ce qui fait évidemment allusion au Tartuffe & au Misanthrope, M. […] Sa conduite étoit l’original que peignoient ses crayons ; Épicurien déclaré & Philosophe voluptueux qui ne modéroit la vivacité de ses passions & l’excès du plaisir, que pour le mieux goûter & en jouir plus long-temps, prétendoit que tous les hommes devoient plutôt suivre les mouvemens de la nature, que les réflexions de la raison qui jettent l’homme dans des égaremens aussi dangereux que ceux des passions . […] Cet ouvrage est écrit d’un style aisé, libre, simple, d’un homme de Cour que donne l’usage du grand monde plus que l’étude, le travail & même le génie, mais plein de traits hardis & mordans contre tout ce qu’il y a de respectable : le premier y donne du poids, mais le second les décrédite, ils sont préférables à quantité d’autres Mémoires qui ne sont que des romans, il y a réduit en système la morale lubrique ; les principes des actions humaines ne sont pas, selon lui, le vice ou la vertu, la tentation ou la grâce, le bon ou le mauvais usage de la liberté, ce sont les appetits naturels ; les passions ou la raison, le tempérament ou la fortune & l’habitude ; un vrai méchanisme ; distinction peu philosophique, les passions ne sont que les appetits naturels portés à l’excès ; l’un & l’autre effet naturel du tempérament, c’est à quoi il attribue tout ce qui s’est passé dans les événemens qu’il raconte, il suppose dans la Cour de France le système suivi du despotisme absolu dont il attribue le principe à Henri IV, malgré sa popularité souvent poussé trop loin par Richelieu, par Mazarin, & enfin consommé par les Colberts & Louvois & autres Ministres de Louis XIV pendant un long règne qui y a accoutumé pour toujours un peuple foible & docile.

118. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Premièrement, Saint Ignace, successeur d’Evodiusen l’Evêché d’Antioche, et duquel l’Antiquité a honoré les Epitres, comme témoigne le Cardinal Baronius en ses annales, écrivant contre l’Empereur Claudius, fulmine de ce qu’il souffrait l’exercice des Mimes, qui infectaient dans Rome, la plupart de la jeunesse, par l’excès de leurs mauvaises vies. […] Je le conjure en finissant cette lettre, de se servir en tous ses discours des armes de la Déesse Adrastie, que les anciens figuraient un mors dans la main, enseignant par cette figure emblématique, qu’il est nécessaire que les Détracteurs donnent un frein à leur langue, quand ils se jettent trop avant dans l’excès de la médisance : Cette bonne Déesse dit Artémidore, fut adorée par les Egyptiens, comme étant celle qui prenait la défense des Innocents, pour les venger de la persécution des Calomniateurs.

119. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

C’est, dit-il, le dernier excès de folie et de vice, qu’un honnête homme s’avise de danser, s’il n’est dans l’ivresse ou dans la démence : « Saltantem appellat Murenam Cato ; maledictum est, si vere objicitur, vehementis accusatoris ; si falso, maledici convitiatoris ; nemo enim saltat sobrius, nisi forte insanit. » Cet excès serait précédé de bien d’autres : eh qu’avez-vous à reprocher à Murena ?

120. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Comparez les temps et jugez ; vous verrez que plusieurs genres de tartufes ont disparu, à la vérité ; mais parce que les vertus qu’il affectaient ont disparu elles-mêmes, ou perdu leur considération après avoir été prostituées dans des portraits scéniques, où tous les excès monstrueux de l’hypocrisie ont frappé si fortement les esprits, ont fait tant de honte, excité tant d’horreur que pour éviter le reproche et même le soupçon d’hypocrisie, on s’en est éloigné jusqu’aux excès contraires, c’est-à-dire jusqu’à préférer l’évidence des désordres, la nudité des vices, ainsi que je l’ai déduit dans la première partie de cet ouvrage. […] Mais le plus grand, le meilleur moyen de réformation serait que les auteurs dramatiques, qui ont l’air depuis Molière à ces poltrons qui poursuivent des ennemis en fuite, ou cachés, et n’osent attaquer ceux qui font volte-face, fussent bien convaincus, enfin, qu’au lieu de harceler sans cessé directement ou indirectement les deux premières écoles, ils feraient beaucoup mieux de déployer leur talent et concerter leurs efforts avec ceux du reste de ces écoles, contre la dernière, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus, sinon à la détruire, à l’affaiblir, ou la décrier au point que ses disciples, poursuivis, désarçonnés à leur tour et abandonnés surtout de leurs hommes marquants, qui leur servent d’autorité et de point de ralliement (ce qui doit être aujourd’hui un résultat de l’exemple seul de notre vertueux roi), soient forcés enfin, contre l’ordinaire, de chercher une retraite, d’aller se cacher dans la seconde école, d’où il sera ensuite d’autant plus raisonnable d’espérer pouvoir les diriger vers la première, qu’il n’y aura plus à choisir alors entre se réformer et se livrer à de plus grands excès.

121. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

L’harmonie des Vers, les agrémens de la Poesie concourent à faire goûter les hommes vicieux que l’on produit sur la Scéne, à ennoblir leurs désordres & leurs excès, à les imprimer plus fortement dans la mémoire.

122. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Ce langage n’est point en la seule bouche de Moliere, c’est le refrain périodique du Théâtre ; l’original est dans l’Ecriture ; mais c’est le langage de ces impies que la Justice divine abîma en un déluge de feu, dans les délicieuses contrées de la Pentapole, puisque la1 vie est si courte, disoient-ils, & notre fin incertaine, usons des créatures, enyvrons-nous des vins exquis, que notre jeunesse ne se passe point sans en avoir cueilli la fleur ; prenons les roses du printemps pour nous en faire des couronnes, avant qu’elles se fanent ; que tous les lieux de délices retentissent de nos douces clameurs, & portent les marques de notre joie & de nos excès.

123. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Les Romains ayant longtemps méconnu ce qu’il y avait de plus naturel & de plus agréable dans les occupations de l’âme, n’en acquirent que de plus grandes dispositions à passer à des excès opposés.

124. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Le dérèglement est si grand, qu'on ne se contente pas d'être chargé de ses propres vices ; on se veut encore charger dans les Spectacles des excès de tous les siècles passez.

125. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

M. de Sénancourt me fait donc un reproche sérieux de raconter historiquement les excès de prêtres ignorants, fanatiques et superstitieux, qui autrefois déshonoraient le caractère sacré dont ils étaient revêtus.

126. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

de vouloir bien considérer que leurs excès ont pour principe l’égarement de leurs esprits plutôt que celui de leurs cœurs , c’est tout au plus parmi les Turcs ou les Chinois matérialistes qu’ils trouveroient des Juges assez indulgens pour leur donner acte d’une pareille supplication, & y avoir égard. […] Par un excès d’indécence aussi criant que ridicule, ne les voyons-nous pas encore exercer cet art damnable, lors même que la nature ne parle plus en eux, & qu’ils ne sont plus bons que, ce qu’on appelle, pour le conseil ? […] L’excès des ravissemens qu’ils nous causent à tous, ne peut que rendre plus insoutenable le principe maudit que l’on veut faire servir de base à nos Théatres ; j’y reviens donc, & je demande encore, que veut-il dire ? […] dont ils ont cru devoir user dans cette occasion, a dû annoncer à ceux qui ont eu la témérité de se rendre coupables des mêmes excès, déja proscrits en 1541, qu’ils éprouveroient toute la rigueur des loix . […] L’humanité frémit, le Citoyen est allarmé ; on entend de tous côtés les Ministres de l’Eglise gémir à la vûe de tant d’excès qu’on ne peut affecter de multiplier que pour ébranler s’il étoit possible les fondemens de notre Religion.

127. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

les gens éclairés et pieux n’ont-ils pas appelé ces excès des comédies ? […] Si ces excès étaient véritables, l’objection serait plus flétrissante pour les Jésuites que favorable pour le théâtre ; il vaut mieux les abandonner qu’une vérité si certaine : cette objection tomberait sur d’autres collèges où les mêmes exercices se pratiquent à peu près de même.

128. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

A-t-on vu dans la France, au fort de sa misère, Par un excès de Rage une barbare Mère Aprés mille baisers et donnés et rendus, Egorger son Enfant pour vivre un jour de plus ?

129. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Si nous voulions remonter jusqu’au temps des apôtres, nous trouverions l’un des canons qu’ils firent à Antioche ; c’est le martyr saint Pamphile qui l’a rapporté, et nous l’avons dans la bibliothèque d’Origène : il défend les jeux de théâtre, ainsi que les excès contre la tempérance31.

130. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

C’est ainsi que les Docteurs de l’Eglise ont étudié les livres des infidèles et des hérétiques, pour combattre l’erreur par ses aveux et ses excès, ses contradictions et ses folies.

131. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Si cette malheureuse passion vue de loin dans deux personnes qui s’aiment, et dont on n’entend pas même les discours, est souvent capable de faire de vives impressions sur celui qui les observe ; qu’arrivera-t-il, lorsque, sur la scène, un jeune homme et une fille, avec toute la vivacité que l’art peut inspirer, font parade de leur tendresse dans un Dialogue, où les pensées étudiées du Poète sont toujours portées à l’excès ?

132. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Cette Princesse conduisit son fils Henri III aux plus grands excès, & enfin à une mort tragique. […] Nous avons vu ci-dessus jusqu’à quel excès de ridicule, il porta l’amour du théatre : ses mœurs s’en ressentoient. […] Sa mort fut tragique, par les remors, les soupçons, les inquiétudes dont elle fut précédée, & comique par l’enthousiasme & les prédictions dont elle fut accompagnée ; mais ses funerailles furent une vraie farce, par l’excès de magnificence dont elles furent décorées, qui surpasse tout ce qu’on avoit jamais fait pour aucun Roi d’Angleterre & alla jusqu’à la contradiction & au délire.

133. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Il ne peut y avoir qu’un libertin, dont l’excès de la débauche a dépravé le gout, qui puisse former un tel souhait. […] Evitez les deux excès, disent les Saints. […] Je n’applaudis pas les excès de ces Héroïnes Chrétiennes & Payennes qui se sont ôté la vie pour conserver leur honneur.

134. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

On pourroit en faire une bonne de ce grand évenement, en renvoyant l’exécution derriere le théatre : car il n’y a que des yeux anglois, accoutumés aux horreurs de Shakespear, qui pussent soutenir l’excès de celle-ci. […] Le caractere de la nation, la sainteté de la Religion, la douceur du gouvernement arrêtent parmi nous ces excès révoltans. […] Irritée à l’excès, la Marquise, qui en fut instruite, manœuvra si bien que le Ministre fut disgracié, Après la mort de Louis XV il a été rappellé par son Successeur de la maniere la plus glorieuse.

135. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Cependant ces excès sont rares dans le sacré Collége, il faut lui rendre justice, le plus grand nombre dans tous les temps n’a pas été moins distingué par la pureté des mœurs, que par l’éminence de la dignité. Le Cardinal Passioneï a donné de nos jours des comédies d’une autre espece ; il avoit des talens & des lumieres, mais il étoit ennemi des Religieux, singulierement des Jésuites, avec un excès si bisarre, qu’il ne put souffrir un seul de leurs livres dans sa nombreuse Bibliotheque ; Petau, Bourdaloue, les Journaux de Trevoux, &c. […] Les autres qui n’ont pas donné dans des excès si éclatans, sont pourtant bien éloignés de leur état par leur amour du théatre, aucun d’eux n’y a réussi, ils sont aussi mauvais Poëtes que mauvais Ecclésiastiques ; il est vrai que la plupart n’ont pas reçu les ordres sacrés, c’est un sacrilege & un scandale de moins.

136. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Que le saint père se souvienne que ce furent les excès et la corruption du clergé, ainsi que la torture et les bûchers de l’horrible inquisition, qui produisirent ces grands schismes, et firent perdre à la cour de Rome près de la moitié de l’Europe. […] Ils en héritèrent les mêmes principes, et se rendirent coupables des mêmes excès et des mêmes atrocités.

137. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

La justice et l’humanité qui y président font déjà oublier la vente odieuse de Parga d, ainsi que les excès de lord Maitlande, qui appartenaient à l’ancien ministère. […] Ce gouvernement est si détestable qu’il n’a jamais pu se maintenir dans aucun temps, dans aucun pays, à cause de l’excès que signalent sa corruption et son immoralité ; et d’ailleurs la vengeance implacable et cruelle qui le caractérise a toujours provoqué sa ruine.

138. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Il n’y a point de fou qui porte la folie à cet excès ; ou, s’il en est quelqu’un, ce n’est plus un fou agréable, c’est un homme en délire, qui fait pitié & n’amuse pas.

139. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

C’est sur cette législation protectrice des bonnes mœurs à une époque reculée et dirigée de concert par l’Etat et par l’Eglise contre des excès répréhensibles, que se fondent les membres du clergé actuel pour refuser la sépulture chrétienne aux comédiens morts sans avoir abjuré.

140. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

C’est un excès d’impudence de proposer ces regles lorsqu’actuellement on substitue des fables grossieres à cette vérité authentique, & à la pureté de la morale toutes les horreurs de l’impureté. […] Mais le silence qu’il garde sur ses défauts essentiels, & l’excès de ses louanges, fait soupçonner l’Auteur d’avoir fourni l’extrait au Journaliste. […] du vice & des passions, qu’il enseigne & qu’il embellit, qu’il fait goûter, qu’il enflamme, qu’il pousse à l’excès. […] Mais on n’en est pas venu à cet excès, & il ne paroît pas qu’on ait eu ces vues.

141. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Si ce sont là des beautés, ce sont donc de ces beautés de monstre qui frappent par un excès d’horreur. […] Ce trait ne fait pas l’éloge de Cicéron, lequel, selon les temps, bas adulateur et dangereux républicain, loue César à l’excès pendant sa vie, et se déchaîne contre lui après sa mort. […] Le bien public est né de l’excès de ses crimes. […] L’apologie du théâtre est à même temps l’apologie de toutes les passions dans leurs excès, le duel, la mollesse, mollities.

142. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Ne croyez pas, que ce soit porter la vertu à l’excès que de la réduire à cette gêne. […] Après quoy cette bouche d’or se ferma, n’ayant rien de meilleur ny de plus nécessaire à dire ; laissant aux Prédicateurs Evangéliques l’exemple de s’élever contre des excès si pernicieux, & de ne cesser jamais de se plaindre, si l’on ne cesse jamais de leur en donner occasion. […] Aujourd’huy, nos Poëtes y représentent des Saints ambitieux & des Martyres galantes : & quand ils ne vont point jusqu’à cet excès de mauvais sens, ils achetent par une piéce sainte le privilege d’en faire plusieurs profanes.

143. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Quel excès de barbarie & d’impiété de lui refuser le secours que Dieu lui offre pour faire une sainte mort, & obtenir le pardon de ses crimes ! […] On ne comprend pas ces excès. […] A quoi pense l’Auteur, de rapporter, d’approuver, de faire valoir des excès qu’on ne sauroit trop ensevelir dans l’oubli ?

144. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Alphonse, Roi de Castille, se moquoit de la légèreté des François qui aiment la danse à l’excès. […] Mais le moment où le Sultan a jeté le mouchoir à la favorite ; son visage, ses regards, tout son maintien prenoit rapidement une forme nouvelle, elle s’arrachoit du théatre avec le désespoir & l’excès d’accablement des ames vives & tendres.

145. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Vous, Païens, dit-il, avez aboli les lois les plus sages, dont vos ancêtres étaient scrupuleux observateurs, telles que les lois somptuaires, qui défendaient tous les excès du luxe et de l'intempérance ; celles qui distinguaient les états, en interdisant au peuple les habits des gens de condition, et aux honnêtes femmes les parures des courtisanes ; celles qui prescrivaient aux femmes la modestie et la sobriété, jusqu'à leur défendre de boire du vin, et de porter de l'or sur leurs habits ; en particulier les lois qui proscrivaient le théâtre, et le faisaient partout détruire, comme le corrupteur des bonnes mœurs : « Leges quæ theatra stuprandis moribus orientia destruebant. » Vous avez même par un excès de luxe couvert tout le terrain du théâtre, et introduit l'usage de certains manteaux qui mettent à couvert de la pluie, de peur que le froid de l'hiver ne diminuât le feu de la volupté : « Ne hieme voluptas impudica frigeret.

146. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

De la même source procède la contestation de plusieurs, sur les remontrances qui leur sont faites, ou de leurs excès en habits ; ou de leurs façons peu modestes, ou de leurs gestes indécents ; ou de la fréquentation de compagnies peu convenables à leur profession ; ou de leurs jeux de hasard ; ou de leur curiosité à courir aux spectacles publics et les entretenir ; et notamment pour le temps et l’argent qu’ils emploient, pour l’attention qu’ils apportent, et le plaisir qu’ils prennent à donner de la pratique aux jongleurs, bateleurs, joueurs publics de Comédies, tragédies, farces, et bouffonneries. […] Es premières, la modération est requise, pource que tout excès est vicieux ; Quant aux autres, il les faut rejeter et fuir, pource que si on ne s’en garde, elles prennent le dessus, sur toutes les parties du corps et de l’âme, énervent les vertus, et renversent la plus élevée forteresse de l’âme, qui est l’entendement, le précipitant en toutes sortes de vices. […] Mais pource que les Philosophes qui traitent de la morale, semblent n’accuser d’incontinence et intempérance, sinon ceux qui se laissent surmonter par les appétits désordonnés de l’attouchement et du goût : et qui s’adonnent aux couches illégitimes, ou s’emportent aux délices et excès du boire et du manger ; il y en a peu qui mettent au rang des intempérants, ceux qui se plaisent à voir ou à ouïr les choses vaines, ou folles, ou même peu honnêtes ; et qui en l’ouïe, ou en la vue de telles choses, ne tiennent point de mesure. […] Et néanmoins, c’est chose certaine, que les voluptés et plaisirs des yeux et des oreilles, procédant ou de la vue des jeux et gestes, ou de l’ouïe des voix et paroles charmantes, ne sont pas moins vicieuxp en leurs excès, et selon leurs sujets, ni moins pernicieux que les autres qui chatouillent la chair, par l’attouchement et par le goût : Et que ceux-là ne se peuvent laver de la tâche d’incontinence, qui se plaisent à ouïr et à voir ès Théâtres et sur les échafauds les représentations et descriptions, des passions amoureuses, et des souplesses diverses de ceux qui s’y sont adonnés. […] Mais ils devraient penser, que les règles générales de la parole de Dieu nous fournissent de principes, par lesquels avec la ratiocinationao, nous tirons des conclusions contre toutes sortes de vices et excès : et que de la condamnation de choses moindres sous même genre, nous inférons celles des plus grandes.

147. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Que tous les partis continuent à signaler les abus, les excès et les désordres ; mais il est bien inutile de demander un changement dans le personnel des ministres, tant que nous serons opprimés sous l’empire de l’influence des Pères de la foi.

148. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Ceux-ci se reconnaîtront coupables, non-seulement de leurs propres excès, mais encore d’une multitude innombrable de crimes auxquels ils ont donné lieu.

149. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ces Peuples idolâtres et superstitieux jusqu’à l’excès, crurent qu’en représentant ces jeux en l’honneur de leurs fausses Divinités, cela les appaiserait, et ferait cesser le fléau.

150. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Le goût fin et la politesse du siècle de Molière ne se serait pas accommodé de ces excès monstrueux, de ces libertés choquantes ; et elles révolteraient encore plus le nôtre. […] Mais pour sentir combien ces trois Pièces sont peu propres à corriger les vices qu’elles semblent avoir pour objet, il ne s’agit que de faire attention à deux excès, où la Comédie donne ordinairement. […] L’un et l’autre excès choque ; et tout homme bien sage Doit faire des habits ainsi que du langage, N’y rien trop affecter, et sans empressement Suivre ce que l’usage y fait de changement. Mon sentiment n’est pas qu’on prenne la méthode De ceux qu’on voit toujours renchérir sur la mode, Et qui dans cet excès dont ils sont amoureux, Seraient fâchés qu’un autre eût été plus loin qu’eux. […] Elles sont mauvaises à l’égard de ceux en qui elles sont une passion, et en qui elles occasionnent des excès criminels, comme la fureur, le blasphème, la mauvaise foi, etc. on ne peut alors les offrir à Dieu.

151. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

On y pousse à l’excès la haine, la fureur, la vengeance ; le regicide y est enseigné ouvertement. […] A quels excès conduit l’esprit du théatre !

152. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Encore si ces funestes suites se bornoient à vous, le mal seroit moins grand, & ne causeroit pas tant de regret : mais le poison de voir influence se répand dans tous les états ; il est la source des excès & des désordres dont tout le monde se plaint, & de ces nombreuses banqueroutes, dont tout le monde souffre. […] Cette fête solemnelle dans la Pologne depuis le onzieme siecle, n’avoit jamais été célébrée par ces infâmes excès.

153. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Il faut une étrange prévention pour croire que les vices qu’il a corrigés fussent autre chose que les manieres d’agir & de converser dans le monde ; il faut être bon jusqu’à l’excès pour s’imaginer qu’il ait travaillé pour la discipline de l’Eglise & la réforme des mœurs. […] La jeunesse, effrayante par ses excès & la bassesse des sentimens, qui ne fait rougir de ses petitesses ni de ses désordres, ne peut pas plus supporter la pedanterie de la scene que celle des gens de bien qu’elle fuit.

154. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

On sait à quel excès on porte tous les jours la révolte contre des lois si sages sur l’ordre, la sainteté, la dignité du mariage. […] Si les Comédiens ne veulent point avoir de la piété, qu’ils laissent du moins la piété en repos dans son temple, et ne viennent point l’insulter par un excès de profanation qui fait mépriser et le lieu saint qu’il déshonore, et les lois de l’Evangile qu’il brave, et les foudres de l’Eglise dont il se joue.

155. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Il en excite au contraire, y accoutume, les justifie, en fait un jeu, un plaisir, les porte à l'excès. […] De belles femmes, qu'apparemment ils persécutent, pleurent sans cesse, et font des gestes de désespoir qui n'ont pas besoin de paroles pour faire connaître l'excès de leur douleur.

156. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Il faut être bon jusqu’à l’excès pour s’imaginer qu’il ait travaillé pour la discipline de l’Eglise & la réforme de nos mœurs.

157. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

A Athenes, pour empêcher un jeune homme de se livrer à l’excès du vin, on enivroit un esclave, & on le faisoit paroître dans le plus fort de son ivresse aux yeux de celui qu’on vouloit garantir de ce vice.

158. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Il faut donc faire envisager le misanthrope comme un fou, & tâcher de corriger les hommes de cette folie, par le portrait des excès auxquels cette folie peut conduire.

159. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Puisqu’il a donc plu à votre Sainteté ; que je ne fusse pas seulement chargé de veiller à mon propre salut ; mais encore de coopérer à celui des autres, pour remédier aux désordres, et aux excès par lesquels Dieu était offensé dans mon Diocèse ; J'ai ordonné dans l’assemblée Synodale, qu’on célèbrerait à l’avenir les jours de Dimanche, et les fêtes avec la révérence et la dévotion convenable ; et pour cela j'ai défendu en ces mêmes jours les danses, et toute sorte de débauches, la luttei, et tous les spectacles du théâtre, comme une profanation manifeste : j'ai menacé les contrevenants des censures Ecclésiastiques.

160. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Diacres, s’abandonnent à la débauche et aux excès du vin, dans la fête des fous, célébrée dans plusieurs cathédrales de France, pag. 279 et suiv.

161. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Les choses étant dans cet état, et pendant ce dévotieux entretien, notre Cagot s’approchant toujours de la Dame, même sans y penser à ce qu’il semble, à mesure qu’elle s’éloigne ; enfin il lui prend la main, comme par manière de geste, et pour lui faire quelque protestation qui exige d’elle une attention particulière, et tenant cette main, il la presse si fort entre les siennes, qu’elle est contrainte de lui dire « que vous me serrez fort » : à quoi il répond soudain à propos de ce qu’il disait, se recueillant et s’apercevant de son transport : « c’est par excès de zèle ». […] Et c’est où il faut reconnaître le suprême caractère de cette sorte de gens, de ne se démentir jamais, quoi qui arrive ; de soutenir à force d’impudence toutes les attaques de la fortune ; n’avouer jamais avoir tort ; détourner les choses avec le plus d’adresse qu’il se peut, mais toujours avec toute l’assurance imaginable, et tout cela parce que les hommes jugent des choses plus par les yeux que par la raison, que peu de gens étant capables de cet excès de fourberie, la plupart ne peuvent le croire ; et qu’enfin on ne saurait dire combien les paroles peuvent sur les esprits des hommes. […] Ce que son Beau-frère relève excellemment, en lui remontrant « sa mauvaise disposition d’esprit, qui lui fait juger de tout avec excès, et l’empêche de s’arrêter jamais dans le juste milieu, dans lequel seul se trouve la justice, la raison et la vérité : que de même que l’estime et la considération qu’on doit avoir pour les véritables gens de bien, ne doit point passer jusqu’aux méchants qui savent se couvrir de quelque apparence de vertu ; ainsi l’horreur qu’on doit avoir pour les méchants et pour les hypocrites, ne doit point faire de tort aux véritables gens de bien, mais au contraire doit augmenter la vénération qui leur est due, quand on les connaît parfaitement ». […] Je réponds à cela, que l’excès de Ridicule que ces manières ont dans Panulphe, fait que toutes les fois qu’elles se présenteront au Spectateur dans quelque autre occasion, elles lui sembleront assurément ridicules, quoique peut-être elles ne le seront pas tant dans cet autre sujet que dans Panulphe : mais c’est que l’âme, naturellement avide de joie, se laisse ravir nécessairement à la première vue des choses qu’elle a conçues une fois comme extrêmement ridicules, et qui lui rafraîchissent l’idée du plaisir très sensible qu’elle a goûté cette première fois : or, dans cet état l’âme n’est pas capable de faire la différence du sujet où elle voit ces objets ridicules, avec celui où elle les a premièrement vus.

162. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Il est vrai que notre âme, qui est destinée pour les plus nobles fonctions de la vie est moins attachée à la matière pour ses opérations, mais elle n’agit point sans le secours des facultés corporelles qui se lassent dans l’excès : Les organes se blessent, quand ils sont trop tendus, les esprits se consomment, notre attention se perd, et pour vouloir trop faire, nous nous mettons en état de ne faire pas assez. […] Les uns noient leur raison dans le vin ; les autres l’ensevelissent dans leur ventre pour n’être plus obligés à lui obéir ; ils se croient plus que hommes, quand ils viennent à des excès de malice et de brutalité, où les bêtes ne peuvent arriver. […] Mais quelque agréable et quelque utile que soit l’entretien, comme il est de même nature avec toutes les autres relâches de notre esprit, il en faut user sobrement ; car s’il est excessif, il est répréhensible : L’excès y peut être de trois sortes, en se voyant trop souvent, trop longtemps, ou en y mêlant des discours qui blessent la bienséance. […] qui est une vertu de la vie civile, est destinée de Dieu pour régler nos réjouissances : Quand nous agissons sous sa conduite, nous ne pouvons faillir ; comme c’est elle qui nous y pousse ; c’est elle aussi qui nous dit, c’est assez, lorsqu’elle a parlé, il faut tout quitter, autrement on tombe dans l’excès. […] Platon qui n’avait pas entendu les exécrables blasphèmes que les Chrétiens y commettent, qui vont au-delà de tous les excès de l’impiété païenne, croyait avoir assez de connaissance du malheur qui en revient aux hommes pour assurer qu’un Lutin nommé Theuth en était l’auteur.

163. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

On ne passe pas rapidement d’une occupation sérieuse, aux excès d’une vie folâtre & dissipée.

164. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Bachelier j sont obscènes à l’excès : l’Amour Désintéressé k C. […] Les excès en fêtes et en équipages sont les symptômes d’un Etat malade ; et la mollesse du langage est la marque d’un esprit énervé…. […] Je ne saurais me persuader qu’on ait jamais vu de semblables excès ou qu’on les ait tolérés.

165. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

l’excès seul a-t-il des charmes pour vous ? […] Pour moi, en condamnant aujourd’hui vos spectacles, je ne prétends justifier ni la mollesse & l’inutilité de votre vie, ni la dissolution de vos cercles, ni le libertinage caché de vos assemblées nocturnes, ni l’excès de vos jeux, ni la somptuosité pour ne pas dire la débauche de vos tables.

166. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

La fin que je me suis proposée en les écrivant, a été de convaincre que l’excès, et sur-tout l’enthousiasme, dans quelque passion que donnent les humains, entraînent tôt ou tard dans l’égarement, et que pour se préserver de ces écueils et jouir des agrémens de la vie, il n’est d’autre moyen que de trancher dans le vif, en se privant sur le champ de la dissipation ou du plaisir qui vous entraîne, dès que vous vous apercevez que votre raison cède et n’a plus d’empire sur vos sens. » Je dirois volontiers à l’auteur que l’exécution de son conseil date d’une époque trop tardive. […] La satiété des jouissances déraisonnables concourt à rétablir les droits de la raison ; l’excès du mal ramène vers le bien ceux même qui ne distinguent plus l’un de l’autre.

167. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Est ce de la part de celles qui laissent les Comédiens sous l’anathême, un excès de rigueur ; ou n’est-ce pas plutôt, de la part de celles qui les en affranchissent, une preuve de relâchement & un oubli des règles anciennes ? […] Que les Grands de la terre répandent leur faveur sur ceux qui les représentent, qu’ils les admettent à leur familiarité, qu’ils leur donnent auprès d’eux un accès qu’ils refusent souvent à la probité & à la vertu ; qu’une nation voisine porte l’enthousiasme jusqu’à mêler les cendres d’un Comédien avec celles de ses Rois ; que des Auteurs insensés osent nous proposer de suivre un tel modèle : ce fanatisme prouve-t-il autre chose que l’excès de dépravation, auquel les Chrétiens de nos jours sont parvenus, & qu’ils augmentent encore en se livrant à ce penchant violent qui les entraîne vers des plaisirs si frivoles & si dangereux ?

168. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Mais il a été couronné à l’opéra des mains d’une belle actrice ; voilà l’immortalité bien assurée : mais malheureusement une autre actrice a détruit cette immortalité, & l’a tué par un excès de plaisir Cher & cruel théatre ! […] La sainteté du lieu & la grandeur du ministere ne permettoient de louer que des vertus chrétiennes, dont on ne trouve aucun vestiges dans une vie païenne, qui commença par le crime, continua & finit par les excès de la débauche, accablée de maux honteux que la continuité du vice avoit causés.

169. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Cet excès d’indécence n’est pas à craindre, & n’eut jamais besoin de reforme. […] On a cette espèce d’admiration pour les Saints, pour les Héros, pour les grands génies qu’on ne voit pas Mais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe à l’autre, est bien rare, s’il n’est une chimère, sur tout dans le rafinement & l’excès où cette Dame philosophe le porte.

170. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

 2. comme d’une troupe de Comédiens, ce qu’elle a été pendant plusieurs années, & qu’elle a cessé d’être depuis qu’on en a réprimé les excès. […] Il raconte que dans une partie de débauche Denys le tyran ayant voulu faire masquer les convives, pour danser (ce que nous appelons bal masqué) Platon le refusa absolument, au risque de la colère du Prince, ne voulant pas, dit-il, pour lui plaire, se dégrader à cet excès.

171. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

S’ils ne faisoient que corrompre le langage en le remplissant de calambourgs, en augmentant sans cesse le dictionnaire de nos expressions basses ; s’il n’y avoit à déplorer que cette manie des pointes et des jeux de mots, qui a subjugué tous les états sans en excepter les plus distingués ; si les suites de ce vertige se bornoient à un excès d’admiration pour des platitudes, à la décadence de la Tragédie et de la Comédie ; à des innovations malheureuses dans les arts, on plaindroit une nation chez qui tout devient peuple. […] De-là toutes sortes de travers, de vices et de maux ; la fatuité, le mépris des bienséances, et en particulier le mepris des femmes, les excès de la table, la crapule, la fortune manquée ou ruinée, la santé cruellement compromise.

172. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

 12.) à parler de tous ces dangers et de l’excès de la parure, si opposée à la modestie et à la décence, sur quoi le théâtre, par ses raffinements, porte tout au dernier excès.

173. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Il n’avoit donc pas besoin de se munir d’un poignard pour tuer sa fille ; il ne savoit pas qu’elle méritât cet excès de rigueur de sa part.

174. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

La fille n’a point autrement d’excès en sa beauté mais elle à une modeste gravité, une douceur majestueuse que l’action du théâtre lui à acquise qui donne en même temps du respect et du désir, dont l’un tire, l’autre retire, et si d’un côté elle se fait souhaiter de l’autre elle désespère.

175. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Remarquons d’abord que nous avons en nous-mêmes un fond de corruption, que nous portons avec nous une malheureuse concupiscence capable de nous livrer aux plus affreux excès, si on n’a soin de la réprimer, une concupiscence que nous avons promis solennellement de combattre, et à la destruction de laquelle sont attachées les couronnes dont jouissent tant de saints ; une concupiscence que la moindre parole excite, que le moindre objet allume, dont les Hilarion, les Antoine, les Paul ont gémi plus d’une fois ; c’est ce souffle de Satan dont l’apôtre saint Paul priait le Seigneur de le délivrer ; c’est le malheureux apanage de la nature corrompue qui doit coûter tant de violence ; c’est le vieil homme, sur les débris duquel doit s’élever l’homme nouveau, et que nous ne saurions vaincre qu’en mourant sans cesse au péché et à tout ce qui peut nous y porter.

176. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Les excès de la comédie la firent toujours condamner par les gens de bien, même païens.

177. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Il vaudroit mieux entendre les excès exprimés ouvertement ; en blessant les oreilles, ils seroient moins d’impression.

178. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

On pourroit ajouter une foule d’autres passages sur les objets qui tiennent à celui-ci, sur les maximes de l’Evangile qu’ils proscrivent, sur les vertus qu’ils condamnent, sur les vices qu’ils favorisent, sur la chasteté qui y fait naufrage, sur l’humilité dont il méprise la bassesse, sur la charité dont il éteint les feux, sur la foi dont il affoiblit la soumission, la mortification dont il redoute les rigueurs, la pauvreté dont il abhorre les besoins, la piété dont il desseche l’onction, la patience dont il ne peut souffrir l’égalité, la fidélité conjugale dont il se fait un jeu, en un mot toute la religion dont il renverse jusqu’au fondement ; sur la vengeance dont il allume les fureurs, la vanité dont il exalte les délires, sur le luxe & le faste dont il étale les excès, sur la médisance dont il verse à grands flots le poison, sur l’immodestie des parures dont il présente le modelle, sur le mépris des parens dont il donne des leçons, la jalousie dont il répand le motif & le germe, l’oisiveté à laquelle il consacre tous les temps de la vie, la fourberie dont il enseigne les artifices, l’irréligion dont il seme le goût & les principes, en un mot le corps entier du péché dont il établit puissamment l’empire.

179. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Je n’examine point si nous avons raison de ne point aimer de tels objets : les Grecs alloient peut-être dans un excès & nous dans un autre.

180. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

[NDE] le trop = l’excès.

181. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Leurs autres poëtes, quoique enthousiasmés de celui-ci, sont pourtant plus retenus ; le génie de la nation enfante toujours quelques excès, c’est le fruit du terroir : mais ils en ont moins, ils les préparent mieux, il les adoucissent ; au lieu que le fougueux Shakespear brusque tout, & ne connoît point de regle. […] Il n’est point de qualité théatrale qu’il ne trouve à sa maîtresse : finesse de jeu, ton plaisant, malin souris, graces, beauté, il est dans l’enchantement ; surpris à l’excès que, dans un âge si tendre, sans autre maître que son esprit & son cœur, sans avoir aucune teinture de la scène, elle ait porté la perfection dramatique à un degré que l’art le plus accompli n’auroit pu lui apprendre .

182. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Le parallele de Petrone & de Lafontaine est une contradiction fort plaisante ; tous deux loués avec excès sont parvenus à l’immortalité par des routes toutes opposées, Petrone par la famïliarité avec les grands, Lafontaine par la société avec la populace. […] Voltaire qui avoit de l’esprit, des talens, des connoissances, un style agréable, & avoit donné d’autres ouvrages qui méritoient la préférence ; on a sans doute voulu mettre un correctif à l’excès de ses éloges en découvrant l’endroit foible.

183. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Oui ce Peuple lassé de sa douleur amère Ne peut souffrir longtemps l’excès de sa misère. […] Aimer une femme vertueuse comme Zaïre à l’excès, c’est aimer la Vertu comme on doit l’aimer : inspirer cet amour par ses ouvrages, c’est établir dans tous les cœurs l’amour de la Vertu.

184. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Ainsi mal à propos, pour faire l’apologie du théâtre, et donner du ridicule au Clergé, imputerait-on à l’Eglise des excès qu’elle a toujours réprouvés. […] Si jamais la scène a dû faire des conversions, c’est dans des excès aussi ridicules, qui ne méritaient que la risée publique ; mais on n’arrête pas par là les progrès de leur secte.

185. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Vous savez, Monsieur, à quels excès se portent ceux qui font consister leur bonheur à réunir le plus d’honneurs & le plus de richesses qu’il est possible. […] Je pousse peut-être la pusillanimité jusqu’à l’excès ; mais elle fait ma sûreté. […] N’est-ce pas un excès de folie qu’on a vu renouveller de nos jours dans une Epître impie, adressee par M. […] Ou bien, si l’on expose des vertus sur la Scene, l’usage est d’en présenter les excès, sous prétexte de donner de la vigueur & de la chaleur aux caracteres : & pour lors ce ne sont plus que des vices ; puisque les vertus finissent où commencent les excès. […] Ne voilà-t-il pas une imitation bien entendue, qui se propose pour objet ce qui n’est point, & laisse entre le défaut & l’excès, ce qui est comme une chose inutile ?

186. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Excès avec lequel cette passion est employée dans nos Pieces de Théatres, a, 49, 83, 89 ; b, 271, 330 André (Jean), Evêque d’Aleria. […] Sa réflexion sur l’excès des plaisirs publics, 455 Militaires. […] Excès de son attachement à la le Couvreur, 53, 266.

187. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Il se tua lui-même, par sa chimérique médecine, dans une indigestion, suite de ses excès. […] L’excès de l’amour pour la musique. […] Le françois fard, que Menage fait venir de fucus, & Caseneuve du mot allemand fard, qui signifie couleur, n’a été d’abord employé que dans le propre pour désigner les couleurs artificielles qui changent ou rehaussent le teint des femmes, & que le désir de plaire porte dans le monde à un excès dégoûtant & pernicieux, qui nuit plus qu’il ne sert à leurs intentions.

188. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Le silence n’est point fait pour instruire, non plus que la nuit pour éclairer : & faute de connoissances précises sur le vice & la vertu nous encourons à leur égard des erreurs dangéreuses : c’est que pour le vice nous prendrons infailliblement son excès, & pour la vertu son abus. […] C’est-là en effet qu’au moyen d’une fiction ingénieuse, la vertu se déploye, qu’elle éblouit l’esprit, qu’elle enchante les cœurs ; c’est-là que les ombres imposantes font place à une réalité flateuse, que les déclamations cedent à l’image, les propos à l’action, les couleurs à la vérité ; c’est-là que les préjugés tombent, que l’esprit se désabuse, que l’imagination reconnaît son erreur, le cœur son illusion ; parce que tout est rendu sur le Théâtre avec précision : la vertu avec ses graces, le vice avec sa difformité, la grandeur d’ame avec sa noblesse, la bassesse avec sa honte, l’héroïsme avec son éclat, la lâcheté avec sa confusion, l’amitié avec ses charmes, la haine avec ses fureurs, l’humanité avec sa douceur, la cruauté avec ses excès, l’ambition avec son feu ; l’amour avec ses appas, &c. […] Selon l’humeur du jour, le caractére personnel, quelle amertume, quel sombre, quel souci, & souvent quel excès ?

189. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Si on réplique, qu’il ne parle que des excès des Païens, et qu’il faut distinguer entre les Bateleurs des Païens, qui sont à condamner, et les bateleurs des Chrétiens, qui doivent être libres Ubi sunt ludi Scenici, nisi in rebus Divinis ? […] Je m’en rapporte à leur conscience, s’ils ne prennent mille fois plus de plaisir à voir une farce, qu’à ouïr une moralité, s’ils ne béent plus après un mot de gueulecz, qu’après un grand nombre de belles sentences : En vain aussi ferait-on des ordonnances pour empêcher les excès, pour y garder la modestie : Ne sait-on pas, combien les premiers commencements en étaient petits et simples ? […] De tels excès à la véritéPlin. li. 33.ca. 3 dg , nous pourrait garantir la pauvreté ; mais toujours ferions-nous, ce que la vanité nous conseillerait, et ce que la bourse nous permettrait : Car chacun sait, que les Ballets, qui ne se font que pour une après-souperdh, ne sont estimés, que selon le prix qu’ils ont coûté : Ainsi quand tout sera bien considéré, on se trouvera plus empêchédi à cette réformation, qu’à celle des Danses, la conformité des Danses, et des farces étant si grande ; qu’en latin on exprime par un même mot, l’un et l’autredj : On accordait au commencement, qu’il fallait retrancher des Danses, les chansons folles, et sales ; après on trouva qu’il en fallait ôter les occasions, et amorces de toute sale cupidité, et que les femmes ne fussent pas mêlée avec les hommes : On jugea aussi, que si on permettait la danse à une assemblée d’hommes d’un côté, et des femmes de l’autre, que cela ne serait exempt d’inconvénients : que resta-t-il donc ?

190. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Et parce qu’une grande tristesse abat les sens, comme l’excès de joie les élève trop, il se doit recueillir en soi-même, et donner à son âme une nourriture qui la recrée, repose, et puisse avoir convenance avec sa simplicité.

191. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les pompes du Diable sont les Spectacles du Théâtre, et toutes les autres vanités semblables, dont le saint Roi David demande à Dieu d'être délivré : Détournez, dit-il mes yeux, afin qu'ils ne regardent point la vanité ; Ne vous laissez donc pas emporter à la passion pour les Spectacles du Théâtre, pour y voir les excès des Comédiens tout pleins d'impureté, et d'infamie.

192. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

La puissance séculière doit, lorsqu’il est nécessaire, montrer un bras armé pour maintenir sa propre autorité et faire respecter la religion, non seulement par le peuple, mais encore par les prêtres eux-mêmes, qui, si souvent, se sont livrés à des excès en tout genre et se sont fourvoyés tant de fois, dans un système de fanatisme anarchique et d’envahissement de pouvoir !

193. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

que sentira-t-on, si on ne sent pas cet excès d'avilissement ?

194. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Si l’on rit de la simplicité du dévot personnage qui est dupé, c’est qu’il a un excès d’amour pour le serpent qu’il échauffe dans son sein, c’est qu’il y a un ridicule à Orgon de s’inquiéter avec soin des nouvelles de Tartufe gros et; gras, tandis que ce même Orgon n’a aucune sollicitude pour une femme vertueuse qui est malade. […] L’excès est nuisible dans les meilleures choses, il devient même quelquefois criminel. […] On ne rempliroit conséquemment pas l’intention de Moliere qui étoit de montrer qu’un excès de vertu trop austere et; mal entendue peut rendre blâmable. […] L’excès du vin dégrade l’homme, aliéne au moins la raison pour un tems, et; l’abrutit à la longue. […] Jamais peuple n’a péri par l’excès du vin….

195. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Jusqu’à quel excès un travers dérange l’esprit, une passion renverse une tête ! […] C’est de France que le Théatre a passé en Allemagne, & les excès de France qu’elle a voulu copier.

196. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Pour une Rosiere en état faire cette dépense, il y en aura dix de pauvres qui consumeront mal-à-propos le prix à donner un régal qui peut si aisément dégénérer en excès entre païsans.

197. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Molière met en opposition les mœurs corrompues, & la probité farouche du Misanthrope entre ces deux excès, paraît la modération du sage, qui haît le vice, & qui ne haît pas les hommes.

198. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

toutes les capitulations sont violées ; que d’excès, que de violences et de crimes, ne démontrent-ils pas que tous les maux en Espagne sont l’ouvrage du fanatisme !

199. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

L’Auteur des Essais de Morale se plaint d’abord de la corruption de son siècle, qui est venue jusqu’à l’excès de vouloir allier la piété Chrétienne avec l’esprit du monde, par l’entreprise de vouloir justifier la Comédie.

200. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Euripide, Magnès, Cratès, Phérécrate suivirent la ligne tracée par la législation : Cratinus, Eupolis, Aristophane s’en écartèrent les premiers, en introduisant la satire personnelle sur la scène ; soit que, d’abord timide, elle ne blessât que d’obscurs citoyens ou les ennemis des chefs de l’Etat, les magistrats ne la réprimèrent point, et ne le firent que lorsque, abusant de leur tolérance ou fière de leur complicité, elle souleva l’indignation publique par ses excès.

201. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Hercule dans l’excès de son tourment ne s’en prend point à la Religion :Trachin. […] pour nous avoir aimés jusqu’à l’excès, afin de nous attacher à lui ?

202. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

qui touche la somme qu’on joue, ou le gain qu’on y fait ; il est assuré qu’on peut exposer quelque chose à gagner à celui qui jouera mieux ; car au jeu il y a quelque habilité, et industrie ou du corps, ou de l’esprit, ou de tous les deux ; le gain sert de prix, ou de récompense d’icelle : mais il faut prendre bien garde que ce prix ne soit pas trop grand, il y a du péché en l'excès d’icelui, la raison est, 1.  […] Les pauvres sont frustrés de leur part et portion, puisque les riches doivent soulager les pauvres de ce qui leur est superflu, et par ainsi ils jouent la substance et la vie du pauvre, qui subsisterait et se conserverait en vie, si l'excès de la somme du jeu lui était appliquée.

203. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Les plus fortes digues peuvent à peine arrêter le torrent ; peut-on juger nécessaire un divertissement, où il est au contraire nécessaire de prendre les plus grandes précautions, pour prévenir les excès continuels de ceux qui s’y rendent.

204. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Mais quand on saura que la loi ratifie ces infamies, à quels excès ne se précipiteront pas la passion & la fourberie ?

205. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Outre la licence, la malignité, l’irréligion, excès communs à tous les théatres, dont on ne se défend gueres, celui de Machiavel en a deux que l’on ne veut pas avouer, quoiqu’aussi communs, le plagiat & les personnalités.

206. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Les deux plus grandes villes du monde, Antioche & Constantiaople, où il sit successivement briller ses talens, & éclater son zèle, étoient aussi les deux villes les plus livrées à la fureur des spectacles, & quoique sous des Empereurs très-Chrétiens, après les règnes de Constantin & de Théodose, dont les loix sévères avoient épuré & réformé la scene, il se plaint avec raison des désordres, des excès, des dangers infinis qui en sont inséparables, & lui attribue la dépravation des mœurs qui déshonoroit le Christianisme dans ces deux capitales.

207. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Si les Pères de l’Eglise ont invectivé si fortement contre les Comédies, ce n’a pas été seulement « à cause des excès criminels et immodérés qu’il y avait de leur temps »p. 20.

208. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Il y a peu de pièces, où quelques Acteurs dans l’excès de leur rage, n’en vomissent grand nombre.

209. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

 » Qui voudrait donner son suffrage à des absurdités et des impertinences, à des rêveries et des chimères, à des raisonnements faux, des réflexions insensées, et des paroles sans liaison, sans ordre, sans suite, qui surprennent par leur bizarrerie, font rire par l'excès de ridicule ?

210. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Sans cesse on nous redit que le Théâtre en soi n’a rien d’illégitime ; que jamais il ne fut moins dangereux pour les mœurs ; qu’on n’y fait point de mal, qu’on en sort l’esprit aussi pur et le cœur aussi calme qu’on y était entré ; que c’est même une école de vertu ; que si les Pères et les Conciles se sont élevés avec tant de force contre les représentations théâtrales de leurs temps, c’est qu’elles offraient alors mille excès visiblement répréhensibles, qu’on a heureusement bannis des Spectacles d’aujourd’hui : qu’après tout il est bien étrange que nous veuillons être plus austères sur le maintien des bonnes mœurs, qu’on ne l’est sous les yeux du Souverain Pontife, à Rome même, « de qui nous avons appris notre Catéchisme, et où l’on ne croit pas que des Dialogues récités sur des planches soient des infamies diaboliques »2, comme s’exprime M. de Voltaire.

211. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

L’impureté, l’indécence et la lubricité y furent poussées à l’excès, et de telle manière qu’un auteur moderne, qui se respecte tant soit peu, n’oserait en donner la description au public. […] Rien n’a plus de similitude avec les anciennes saturnales, que la fête des fous, qui se célébrait dans la plupart des églises cathédrales et métropoles du royaume ; car ainsi que dans les saturnales où les valets faisaient les fonctions de leurs maîtres, de même dans la fête des fous, les jeunes clercs et les autres ministres inférieurs de l’Eglise officiaient publiquement et solennellement, pendant les jours consacrés à ces sortes de fêtes, qu’on appelait dans certains diocèses fête des sous-diacres, et comme le dit fort bien le célèbre Ducange saturi diaconi, fête des diacres saouls, par allusion à la débauche des diacres, qui s’y abandonnaient aux excès du vin. […] Enfin, pour achever de faire connaître les excès auxquels on se portait dans cette fête, il suffit de rapporter ce qu’on lit à ce sujet dans la lettre circulaire de la faculté de théologie à Paris, que nous avons citée au commencement de cet article.

212. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Premièrement, parce que dans la Comédie toutes les passions paraissent dans l’excès : si l’on dépeint l’amour, c’est un amour qui l’emporte par-dessus la raison, et par consequent excessif et outré : si c’est l’ambition ; si c’est la vengeance ; si c’est l’estime de soi-même, tout y est sans modération. […] Je laisse à part toutes ces autres passions de colères, de vengeance, d’ambition, d’amour propre qui paraissent dans leur excès avec honneur sur le Théâtre, et qui par ce moyen effacent dans les esprits ce caractère d’horreur que Dieu y a attaché, pour empêcher que les hommes ne s’y abandonnent. […] L’excès des Théâtres, j’ai pensé dire, leur fureur, porte encore les hommes à se faire un divertissement des foudres du Ciel et de l’enfer même, dont on représente les feux sortir par tourbillons.

213. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Peut-être que la loi imposée aux auteurs d’observer les loix de la décence dans les paroles, les actions, les intrigues, a fait exclure des ouvrages qui par leur natures ont remplis d’une morale lubrique, & que la musique & la danse échauffent à l’excès : motifs qui n’auroient rien que de louable ; d’ailleurs quelque chatié que fût un opéra, l’exécution en seroit périlleuse ; les actrices, les danseuses, les chanteuses, les figurantes, en feront nécessairement l’écueil de la vertu. […] C’est à Rome que les spectacles ont été portés à un plus grand excès de somptuosité & de licence.

214. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

La vanité est si flattée d’un éloge quelconque, que tout excès est bien reçu. […] Tous ces mouvemens, analogues à son imagination bouillante l’exaltoient à l’excès, & la faisoient voyager avec eux sans cesse & sans ordre.

215. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Il veut que les Epoux s’aiment avec excès, il ne met aucune borne à leur attachement réciproque. […] La peinture des avantages qui résultent d’un pareil choix, l’exposition des motifs qui doivent déterminer à le faire, n’a sans doute rien de criminel ; et si l’on rend amoureux à l’excès deux personnes qui reconnaissent réciproquement ces avantages en elles ; que le mérite et la vertu soient toujours les motifs qui déterminent les deux partis à s’unir, que l’on prouve maintenant ce qu’il y a en cela de contraire à l’Ecriture.

216. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Vous le savez, nous avons en nous-mêmes un fond de corruption, nous portons avec nous une malheureuse concupiscence capable de nous livrer aux plus affreux excès si on n’a soin de la réprimer ; une concupiscence que nous avons promis solemnellement de combattre, & à la destruction de laquelle sont attachées les couronnes dont jouissent tant de Saints ; une concupiscence que la moindre parole excite, que le moindre objet allumé, dont les Hilarions, les Antoines, les Pauls ont gémis plus d’une fois ; c’est ce soufle de satan dont l’Apôtre saint Paul prioit le Seigneur de le délivrer. […] La mortification, la priere, les bonnes lectures, la fréquentation des Sacremens, voilà ce qui faisoit vos délices en nourrissant votre piété : mais depuis que votre cœur s’est livré à ces divertissemens contagieux où vous porte votre penchant, vos sens amollis insensiblement vous ont fait donner dans les plus grands excès, & vous vous êtes si familiarisés avec le crime, qu’étonnés de votre corruption, vous désespérez presque de sortir de votre misere : voilà la plaie sanglante que tant de fidéles reçoivent à cette école, le poison des mœurs innocentes. […] L’excès seul a-t-il des charmes pour vous ? […] Pour moi en condamnant aujourd’hui vos spectacles, je ne prétends justifier ni la mollesse & l’incrédulité de votre vie, ni la dissolution de vos cercles, ni le libertinage caché de vos assemblées nocturnes, ni l’excès de vos jeux, ni la somptuosité, pour ne pas dire la débauche de vos tables.

217. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Ceux-ci se reconnoîtront coupables, non-seulement de leurs propres excès, mais encore d’une multitude innombrable de crimes auxquels ils ont donné lieu : avec quelle éloquence raconteront-ils leur infortune, exprimeront-ils leurs regrets & leur désespoir ?

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