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117. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VIII. » pp. 42-43

Comme il n’y a en France que le Roi qui donne les Evêchés, on ne peut douter que ce ne soit lui que vous avez voulu désigner par Apollon, à qui Jupiter laisse comme à son Agent, le soin de donner au plus digne l’Archevêché d’Aix.

118. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

La morgue des acteurs foule aux pieds la France entiere . […] & une poignée de spectateurs la France entiere ! […] Le Théatre de la Nation, la France entiere : ce sont des grands mots qui ne signifient rien, ou qui ne présentent qu’une idée ridicule. […] Ce mot est un sobriquet populaire en Italie, comme Duegne en Espagne, Mentor en France. […] On n’a pas besoin en France de ces artifices ; les femmes y ont la plus grande liberté, & les maris beaucoup d’indifférence.

119. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Sont-ce des Chrétiens, des citoyens, des gens sages, qui ont proposé à toute la France un si scandaleux contraste ? […] L’Abbé Clément, qui vient de mourir, homme de mérite, plein de religion & de vertu, honoré de la confiance de son Evêque, & des Dames de France, dont il étoit Confesseur, a laissé beaucoup de sermons qu’il avoit prêchés avec applaudissement. […]  5. ce célèbre controversiste, cet éloquent Académicien, ce respectable Précepteur des enfans de France, je rougis de le comparer à un Tabarin : On répond, pour excuser le théatre, qu’il purifie l’amour, & lui ôte ce qu’il a de grossiereté & d’illicite, & se termine par le nœud conjugal. […] Louis d’éloges pour l’avoir aboli dans ces mêmes lieux, où on l’a proposé à la vénération de la France, dans la personne du Prince des Histrions. […] Rien de plus mince à travers de grands mots, que l’éloge qu’il lui adresse à lui-même dans sa seconde satyre dont il a tant rabattu dans l’Art poetique, il n’a garde de louer sa religion & ses mœurs ; toute la France l’eût démenti.

120. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Privilege du Roy. » pp. -

Nous a fait remontrer, qu’il auroit composé un Livre intitulé, l’Idée des Spectacles Anciens & Nouveaux, qu’il desireroit donner au public, s’il nous plaisoit luy en accorder la permission, & iceluy faire imprimer, requerant nos Lettres à ce necessaires : A ces causes, desirant favorablement traiter l’Exposant : Nous luy avons permis & octroyé, permettons & octroyons par ces Presentes, de faire Imprimer le dit Livre par l’un de nos Imprimeurs par nous choisis & reservez, que bon luy semblera, en tel marge, volume & caractere, & autant de fois qu’il voudra, durant le temps de sept années, à commancer du jour qu’il fera achevé d’imprimer ; pendant lequel temps, faisons tres-expresses deffences à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes de quelque qualité & condition qu’elles soient, de l’imprimer ou faire Imprimer, vendre & distribuer en aucun lieu de nostre Royaume, Païs & Terres de nostre obeïssance, sans le consentement dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de luy : à peine de deux mille livres d’amande, aplicable un tiers à l’Exposant, un tiers à Nous, & l’autre tiers à l’Hôpital General de nostre Ville de Paris, de confiscation des Exemplaires contrefaits, & de tous despens, dommages & interests ; à la charge qu’il en sera mis deux Exemplaires en nostre Bibliotheque, un en celle de nostre Cabinet, de nostre Chasteau du Louvre, & un autre en celle de nostre Amé & Feal, le Sieur Seguier, Chevalier, Chancelier de France, avant que de l’exposer en vente, & que ces Presentes seront registrés sur le Livre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs.

121. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

« Ridiculum acri, Fortius ac melius magnas plerumque secat res. » C’est ainsi que pensait Molière, le Père de la Comédie en France, le Maître et le vrai modèle de tous ceux qui se sont adonnés à ce genre d’écrire.

122. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

ceux de nostre France à sçauoir ceux d’Arles, de Tours, d’Auxerre, de Roüen, de Nantes, & ceux de Constantinople 6. […]  : en nostre France ceste coustume estoit obseruee de donner la benediction & absolution aux adulteres Nicolaus Pap. epist. […] & bien-souuẽt leurs femmes ont enfanté des mõstres ou des enfans manchots, epileptiques, cõtrefaicts & difformes : Conrad Euesque d’Helebestad de bonne memoire discourut à Cesarius Celestin vne histoire aduenue en France d’vn prestre, Cæsarius l. […] Eglise l’vne des premieres de France & des plus excellentes en pieté & en deuotion, où l’office diuin est aussi bien faict qu’en nulle autre, tesmoin mesmes Pedro Corneio Espaïgnol qui trouue estrange & merueilleux que ceste ville soit demeuree stable en sa fidelité enuers son Prince & que les troubles derniers n’ayent point troublé sa constance ny esbranlé sa fermeté : veu dit-il qu’elle est forte Catholique & ornee d’vne Eglise où Dieu est seruy auec beaucoup de modestie, de ceremonie, de musique & faux-bourdon, & autant reueré qu’en Eglise qu’il aye veut Où est auiourd’huy le respect, la crainte, & la reuerence qu’elle imprimoit à noz ancestres & à tous autres qui en aprochoient, comme remarque S. […] Au reste ie vous coniure de n’interpreter sinistrement ce mien traicté que i’ay mis en lumiere soubs les auspices de ce nouveau Soleil & de ces sainctes festes de Noel, que seuls de toute la France vous prophanez par vos masquarades infames : ceste contree ainsi que l’Egypte fertile en tout enfante des monstres, i’entens ces monstres des masquarades, si est-ce pourtant qu’elle ne produict des basteleurs, les astres dominans n’en influent sur son climat, & n’en void-on de son creu rouler parmy la France : Chassons de nous ces bastelleries qui nous pourroiẽt desrober le tiltre d’honneur que nos deuanciers ont acquis & transmis iusques à nous : Les saincts Peres appellent les masquarades, mommeries, bastelleries, monstres, prodiges, prodiges dis-ie, car de mesme que Plin. l.

123. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Le précis historique des trois âges des comédiens ; leur état chez les Grecs et les Romains, et leur institution légale en France ; leurs privilèges sur les autres classes de la société, quant à la noblesse ; Leurs droits à exercer leur profession, sans que le clergé soit fondé à exiger leur abjuration et à leur faire le refus de sépulture.

124. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

Il en résulte que, non seulement à Rome et en Italie, mais encore dans tous les autres Etats, et par conséquent en France, la profession de comédien doit y être entièrement affranchie des anathèmes et de l’excommunication de l’Eglise, pourvu toutefois que les acteurs se soumettent, ainsi que tous les autres citoyens, aux devoirs de chrétien et aux pratiques de religion.

125. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

d’Argens, Maupertuis, Polnits, Algarotti ; mais la danseuse Barbarini en a plus elle seule que ces quatre Savans ensemble ; les biens & les honneurs pleuvent en Espagne sur la Farinelli, en France sur la Clairon, &c. […] L’Auteur, sans doute pour plaisanter, paroît faire grand cas de l’Opéra des Gueux, qu’on a fait passer d’Angleterre en France. […] Messieurs et Dames, Vous êtes avertis que le grand Mahomet, qui avoit été banni de France, s’étant rendu à Rome pour y gagner le Jubilé, a été absous par Notre Saint Pere le Pape. […] A Rome les Auteurs faisoient vivre les Comédiens, en France les Comédiens font vivre les Auteurs.

126. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même. […] Si l’on veut juger de la bonté de ces pièces par le petit nombre de gens à qui elles plurent en France dans leur nouveauté on ne les représenterait pas aujourd’hui avec tant de succès en Allemagne : mais il faut que l’amour-propre cède enfin à la vérité et que l’on estime universellement un ouvrage qui a puni des vicieux en les démasquant et triomphé d’une vaine critique par la solidité de sa morale que toutes les nations peuvent s’appliquer.

127. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Cet ouvrage inestimable, traité entièrement à la pointe du pinceau, mais avec tant de délicatesse que ce n’est qu’avec une Loupe qu’on peut juger de la longueur et de la délicatesse du travail : cet ouvrage, dis-je, est déjà convoité par les amateurs Anglais ; mais la France n’a-t-elle pas un espèce de droit de réclamer la préférence, puisque cette miniature est la copie de la Chasteté de Joseph ee de la galerie de Dresde, Tableau de Carlo Cignani, l’un des plus beaux et des plus rares sans contredit de cette magnifique collection. […] L’Italie vous offre une liste beaucoup plus longue de femmes célèbres que la France, non seulement dans les sciences et la poésie, mais aussi dans les beaux-arts. […] Est-il plus difficile d’avoir un grand génie dans un Cabinet, ou dans un Atelier de Peinture ou de Sculpture, qu’à la tête d’une Armée comme Tomiris, Candace, Marguerite de Danemark et Philippine de Suède, ou sur le Trône et dans un Conseil, comme Blanche de Castille en France, Elisabeth en Angleterre ? […] Les Sully, les Colbert, les Richelieu, les Louvois, les Turenne, les Luxembourg, les Catinat, les Villars, les Maurice n’étaient pas des femmes, et la splendeur de la France prouve qu’il faut des hommes à un Etat Monarchique. […] L’édition de 1782 précise cependant : « Qui croirait que cette plaisanterie, dont on voit assez l’application, ait été prise en France au pied de la lettre par des gens d’esprit !

128. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

En France elle est moins honorée ; l’Eglise Romaine les excommunie, & leur refuse la sépulture Chrétienne, s’ils n’ont pas renoncé au Théâtre avant leur mort.

129. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

En un mot, la doctrine de l’Eglise contre les spectacles étoit si claire & si constante, même du tems des Luthériens & des Calvinistes, qu’ils ne purent en disconvenir dans leur recueil intitulé, La discipline des protestans de France au seizieme Siécle, Chap. 14. […] & Louis XIII, que Hardi & Rotrou tirerent des carrefours de Paris, la Tragédie & la Comédie ; mais, dit Mr. le Président Hénault, dans son abrégé de l’histoire de France, les faiseurs de ces piéces non seulement se ressentoient de la corruption du Siécle ; mais encore ils l’augmentoient. […] Cependant les Comédiens de France sollicitent, & se croient en droit d’espérer de l’Eglise l’absolution &c. […] Pourquoi écrivant, en 1768, passe-t-il sous silence, l’arrêt du prémier Parlement de France du 22 Avril 1761 ?. […] Denis en France, pour y faire reposer leurs cendres, auprès de celles de nos Rois.

130. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

En France on est moins difficile ; & quoique les innombiables Marquis s’y donnent pour Gentils hommes de cinquante degrés, tous les jours pour avoir du pain, ils épousent des roturieres, & pour leur plaisir jusqu’à des Actrices. […] Il a souvent dit que la Religion Protestante s’est établie en Angleterre par l’amour, en France par les chansons, en Allemagne par l’intérêt. […] Dieu nous préserve que cette loi vienne en France ; que de mariages rompus & d’enfans désennoblis !

131. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Après s’être longtemps élevé en France contre ces divertissements, on essaya de les réduire à quelque chose d’honnête et de supportable, mais on reconnut bientôt que le plaisant et le facétieux touchent de trop près au licencieux pour en être entièrement séparé.

132. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Il est par conséquent digne de tous les anathèmes, fût-il même exempt de galanterie, ce qui n'est et ne sera jamais en France.

133. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

En cela Andreas Goveanush, notre principal, comme en toutes autres parties de sa charge, fut sans comparaison le plus grand principal de France : et m’en tenait-on maître ouvrier.

134. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

En France on enferme les queues des chevaux dans des bourses ornées de rubans de la couleur favorite de la maîtresse du propriétaire. […] on ne peut souffrir les habits longs, qui de tout temps avoient regné en France, & qui regnent encore en Orient, qui ont leur commodité & leur grace, & sont beaucoup plus décens. […] De là le manteau royal, celui des Pairs de France & d’Angleterre, qui n’est que l’imitation du royal. […] Le grand usage qu’il en fait, la grace, la dignité qu’il y donne, en a inspiré le goût assez nouveau en France, qui remonte à l’établissement fixe de la scene.

135. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Cela ne paroît pas dans ses productions ; on n’y trouve qu’une connoissance médiocre de l’histoire de France, & une idée très-superficielle de l’histoire de l’Eglise. […] Ce sont les aventures galantes de quelques Turcs venus en France à la suite de l’Ambassadeur de la Porte, qui traitant les Parisiennes comme les Circassiennes qu’ils achettent, & s’en croyant traités de même, ne voient par-tout que des femmes de mauvaise vie. […] Ce petit état se conserve libre, & met la France à de fortes contributions. […] Il parcourt de même l’histoire des guerres entre la France & l’Angleterre, & ramasse avec soin tous les traits de ce genre.

136. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

« Les Comédiens, dit ce grand Magistrat, n’ont point d’état légal en France. […] Les Comédiens en France se prêtaient autrefois aux plaisirs du public, et allaient de maison en maison, comme les femmes de Golconde. […] C’est par elle que le calvinisme s’introduisit dans le Béarn et pensa s’introduire à la Cour de France, où par ses intrigues François I, son frère, qui l’aimait beaucoup, fut sur le point d’attirer Mélanchthon dans le royaume, et d’embrasser la nouvelle doctrine. […] Il toléra cependant le théâtre, qu’il n’approuvait ni n’aimait ; mais il fixa les gages annuels des Acteurs à cinq pièces d’or, car à Rome personne ne payait à l’entrée, comme en France, où l’on agit moins noblement.

137. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

François del Monacho, Théatin d’Italie, vint en France en 1644, pour y établir à Paris une Maison de sa Congrégation qui est la seule qui soit en France. […] »  La France fit ces vœux…. […] Il rapporte ensuite les Canons des Conciles, les Statuts des Evêques, les Arrêts des Magistrats qui les ont condamnés en France. […] Nous croyons, disoit alors79, au nom de toute la France, M. […] Et la France vit des hommes qui, envisageant la postérité, se flatterent de l’intéresser à leur mémoire.

138. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

A ce titre ils étoient bien venus, même dans les cours des souverains du temps, alors fort nombreux en France, & fort libertins. […] C’est un grand homme par les plus rares talens de toute espece ; un oracle, l’orateur le plus éloquent de tous ceux qui de son temps illustrerent la France. […] La comédie italienne ne fit d’abord que voyager en France. […] permit à une cinquieme de venir en France, elle ne réussit pas mieux. […] En France, le zele pour la partie, l’amour pour le Roi joueront toujours les principaux rôles.

139. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

J’avertis par avance que quand même Moliere ne sortiroit pas de cet examen aussi pur que je le souhaiterois, je ne l’en regarderois pas moins comme le meilleur Poëte comique que la France ait eu, & qu’elle aura peut-être jamais ; il sera toujours vrai que ses portraits sont de main de maître, & que les dialogues de ses personnages sont d’un naturel inimitable : ce que je dis ici, est pour me garantir de la malignité de ceux qui croiroient que je choisis Moliere au hasard, sans en connoître le mérite. […] Rien en cela que de naturel : dira-t-on que quelques propos bizarres d’Alceste forment le fond du caractere du misanthrope, tels que ceux-ci : « J’ai un procès, je crois avoir raison, je voudrois pour la beauté du fait perdre ma cause… » & celui-ci, « Votre sonnet ne vaut rien, j’aime bien mieux la chanson, si le Roi m’avoit donné Paris sa grand’ville, &c.. » & cet autre, lorsqu’il est près d’être conduit chez les Maréchaux de France, pour l’injure qu’Oronte le faiseur du sonnet, prétendoit avoir reçue de lui : « Je n’en démordrai point, les vers sont exécrables ; » & plusieurs autres endroits de même nature que je pourrois citer ; croira-t-on, dis-je, que quelques petits ridicules prêtés à Alceste, soit dans ses manieres, soit dans ses paroles, donnent beaucoup d’éloignement pour son caractere ?

140. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Adelaïde de Savoye Duchesse de Bourgogne fût amenée en France à l’âge de douze ans, on crût ne pouvoir mieux travailler à son éducation & la rendre digne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre : leçon un peu différente de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari. […] Cet homme singulier plutôt que grand, mais qui a fait de grandes choses, voyagea en Hollande, en Angleterre, en France pour apprendre tous les arts & metiers, & les enseigner à ses Russes.

141. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

L’on disait en France il n’y a pas encore vingt ans, que du moins la Langue y était chaste : Mais un nouveau Dictionnaire qui n’est que trop à la mode, est venu nous ôter ce reste de pudeur, et les personnes qui y ont le plus travaillé, sont beaucoup de femmes devenues si hardies à parler, qu’elles s’applaudissent de faire rougir des hommes qui ne sont pas même dévots. […] Lansquenet : autre jeu de cartes, introduit par les "lansquenets" fantassins allemand qui servent en France en tant que mercenaires.

142. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Vous qui savez si bien réunir dans une même personne deux caractères si opposés, comment n’avez-vous pas senti que Joseph rapporte cet amour vivement, mais simplement, pour ne pas déroger à son caractère d’Historien ; au lieu que si Joseph avec tout l’artifice que fournit cet art, où vous vous êtes rendu si célèbre ; s’il venait, dis-je, avec toutes les richesses de la Poésie peindre les transports d’un mari passionné pour sa femme, quoique cette maladie ne règne guère en France, je ne doute pas qu’il n’y eût des maris assez sensibles pour s’attendrir à cette chaste représentation : la question est de savoir si le fruit en reviendrait à leurs épouses légitimes. […] La France fait gloire de ne reconnaître que lui pour le modèle du Comique, et cette gloire lui coûte assez cher pour s’en vanter.

143. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

N’est-ce pas chez nous que, de tems immémorial, fleurissent les beaux Arts dont la France est la patrie ? […] Ne rougissez-vous pas d’entendre dire d’un pôle à l’autre que la France est l’asile des Arts, & suivre le sentier d’un absurde préjugé ? […] Je citerais toute la France, les pays étrangers même. […] « L’institution de la Comédie en France eut pour cause un délassement d’esprit, un plaisir d’honnête Homme. […] [Jouvin de Rochefort, Voyage de France, d’Obdam, Voyage de la Terre Sainte, chap. 65. au diff.

144. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Il faudrait insérer ici une partie des décrets des Conciles tenus en France après le Concile de Trente, Si je voulais rapporter tout ce qui regarde la condamnation du Théâtre, et des spectacles, dans les jours que l'Eglise ordonne de sanctifier, sans parler des anciens Canons, ni des décisions des Pères.

145. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

C’est depuis cette époque que les incrédules se sont tellement multipliés qu’un étranger arrivant en France, dans les grandes villes, aurait bien de la peine à se persuader que la religion chrétienne fût la religion de l’Etat.

146. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Voltaire, dont le témoignage ne peut être suspect en cette matière, avoue que « d’environ quatre cents tragédies qu’on a données au théâtre, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, il n’y en a pas dix ou douze qui ne soient fondées sur une intrigue d’amour.

147. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Des Rituels de Diocèses très réglés les mettent au nombre des personnes que les Curés sont obligés de traiter comme excommuniés ; celui de Paris les joint aux Sorciers et aux Magiciens, et les regarde comme manifestement infâmes : les Evêques les plus saints leur font refuser publiquement les Sacrements ; nous avons vu un des premiers Evêques de France ne vouloir pas par cette raison recevoir au mariage un homme de cet état ; un autre ne vouloir pas leur accorder la Terre sainte ; et dans les Statuts d’un Prélat bien plus illustre par son mérite, par sa piété et par l’austérité de sa vie que par la pourpre dont il est revêtu, on les trouve avec les concubinaires, les Usuriers, les Blasphémateurs, les Femmes débauchées, les Excommuniés dénoncés, les Infâmes, les Simoniaques et autres personnes scandaleuses mis au nombre de ceux à qui on doit refuser publiquement la Communion.

148. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

« Chez nos dévots aïeux, le théâtre abhorré Fut longtemps, dans la France, un plaisir ignoré, De pèlerins, dit-on, une troupe grossière, En public à Paris, y monta la première, Et sottement zélée en sa simplicité Joua les Saints, la Vierge et Dieu par piété. » Boileau, Art Poétique, Chant III. […] Le parlement les rebuta, comme personnes que les bonnes mœurs, les canons, les Pères de l’Église et nos rois de France avaient toujours réputées infâmes, et leur défendit de jouer ni de plus obtenir de semblables lettres, sous peine de 10.000 livres d’amende applicable aux pauvres ; et néanmoins, dès que la cour fut de retour de Poitiers, le roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre.

149. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

On me dira peut-être que ce qui paraît possible dans la spéculation est réellement impossible dans la pratique ; mais je réponds que cela se dit sans preuve et que la chose vaut bien la peine d’être tentée, et même par plusieurs tentatives avec le secours des prix, il n’y a rien à risquer, et il peut en résulter un grand perfectionnement du théâtre, soit en France, soit dans les autres Etats. […] Les parodies de nos Opéra, lorsqu’elles sont bien faites, sont très propres à tourner en ridicule les maximes lubriques, dont Despréaux fait mention ; Don Quichotte en parodiant finement nos romans a fait cesser en Espagne et même en France, la folie de ce que l’on nommait autrefois Chevalerie qui faisait mépriser les devoirs ordinaires de la vie pour courir après une réputation chimérique et mal entendue.

150. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

La France a dans son sein plus d’un Quintilien ; mais la finesse, le papillonnage, le néologisme, ont fait des progrès ; cette langue qui fit les délices de l’Europe entiére, dégénére en une vaine délicatesse, en un puéril rafinement.

151. (1764) Comédie pp. 252-254

Que si on les souffre à Rome et ailleurs, (quoiqu’ils y soient fort différents de ce qu’ils sont en France, soit pour les Acteurs, soit pour les Pièces, qui toutes subissent l’examen avant que d’être jouées,) ce n’est que comme on tolère un moindre mal pour en éviter de plus grands, selon ce mot de S.

152. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Le Cardinal de N. homme d’esprit & de mérite, fort aimé en France & à Rome, y joue un des principaux rôles : Il est si dévot, dit-on, que la Sainte-Croix est toujours entre ses mains. […] Il y a apparence que cette comédie a été faite en France & envoyée à Rome, Le Sacré Collége, qui, tout occupé de la grande affaire de l’élection d’un Pape, auroit dû la mépriser, comme il avoit méprisé les Gangagnellines, a paru y prendre le plus vif intérêt ; &, à la sollicitation de l’Eminence françoise, a agi avec la plus grande rigueur. […] Ce tribunal établi par Urbain VIII, composé de cardinaux & de prélats, est chargé des affaires ecclésiastiques, exemptions, priviléges, immunités & délits, comme les officiaux le sont en France. […] Mérite-t-elle d’être protégée en France ?

153. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Qu’on se moque après cela de la tolérance des Courtisannes de Rome & de toute l’Italie ; Paris & la France ont des milliers d’Actrices, en fournissent aux nations voisines ; il est peu de théatres en Europe qui n’en aient plusieurs, & les Françoises sont les meilleures. […] En France elle est entiere. […] Un pareil établissement feroit rire en France. […] Villaret (Hist. de France, Tom.

154. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Il s’en débite un si grand nombre en France, qu’on y a imposé un droit d’entrée à tant le cent, qui porte un profit considérable. […] Il y a même en France, surtout dans les provinces méridionales, à Toulouse, à Montpellier, à Aix, à Marseille, des débordemens de masques qui courent les rues les derniers jours de carnaval ; mais rien n’égale la licence du carnaval de Venise. […] On n’en fut instruit que long-temps après à la Cour de France, lorsque l’orage éclata. […] Les Grecs ne faisoient pas monter les femmes sur la scène, mais des hommes habillés en femme, ce qu’on a long-temps imité en France, & ce qui est moins dangereux pour les mœurs.

155. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Ce n’est pas sans raison qu’en Italie, en France et presque partout les Histrionsa ou Comédiens sont tenus pour infâmes, les lois mêmes les déclarent tels pour plusieurs raisons que chacun sait. […] Et ces farces exécrables dont en France on fait un dessert de ciguë aux représentations tragiques et sérieuses, mériteraient sans doute une sévère punition du Magistrat parce que les mauvais propos et abominables que l’on y tient ne corrompent pas seulement les bonnes mœurs et n’apprennent pas seulement au peuple des mots de gueule, des traits de gausseries et des quolibets sales et déshonnêtes mais le porte à l’Imitation des friponneries et sottises qu’il voit représenter et qui par ses yeux (lesquels sont plus vifs que l’ouïe) passent dedans son cœur.

156. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

C’est Michaël Desprez qui a signalé ce recueil comme la source de La Porte dans « Un témoignage de la première querelle du théâtre en France – Le Prologue de La Porte, comédien, à Bourges, contre les Jésuites (9 septembre 1607) », Etudes de Langue et Littérature Françaises, 95, 2009, p. 45-59, CiNii Articles, Un temoignage de la premiere querelle du théâtre en France z.

157. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

On pourroit même, par de bonnes Lettres-patentes, duement enrégistrées, unir cette nouvelle dignité à la charge d’Historiographe de France, soit pour incorporer les faits du théatre à ceux de la Monarchie, dont le théatre est une partie si essentielle ; soit parce qu’un historien gagé n’est communément qu’un romancier & un dramatique, qui écrit en prose, sans distinguer les scénes ni les actes.

158. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Il serait pourtant fort utile de mettre sous un même point de vue les diverses sortes de Poèmes dont se décora la Scène antique, & ceux qu’elle fait paraître tant en France que chez nos voisins.

159. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

« J’ai autrefois fait retenir les forêts du son de mes chalumeaux… je chante maintenant les terribles combats, & ce chef des Troyens, qui, forcé par le destin de s’éxiler de sa patrie, vint aborder aux rivages de Lavinium. » M. de Voltaire, le Poète épique des Français, n’est pas moins simple au commencement de la Henriade : Je chante ce Hèros qui règna dans la France, Et par droit de conquête & par droit de naissance.

160. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Parade est ancienne en France ; elle est née des Moralités, des Mystères, & des Facéties que les Elèves de la Bazoche, les Confrères de la Passion, & la Troupe du Prince-des-Sots jouaient dans les Carrefours, dans les Marchés, & souvent même dans les cérémonies les plus augustes, telles que les entrées & le couronnement de nos Rois.

161. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Il est vrai que c’est par là que les Evêques nommés qui sont aujourd’hui en très grand nombre en France prétendent avoir droit de gouverner leur Diocèse.

162. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Sortir de France ? […] La Cour de France a dansé avec les Acteurs de l’Opéra, sur le Théatre ; « Non, dit M. de Voltaire, d’où ces deux derniers faits sont tirés ?

163. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

» Il semble, à l’entendre, que les méchants livres soient permis en Italie, et pour venir à bout de ce qu’il souhaite, il blâme le reste de la terre, afin d’élever la France. […] Il dit, par une adresse aussi malicieuse qu’elle est injurieuse et à la qualité et au caractère de Monsieur le Légat, qu’« il semble qu’il ne soit venu en France que pour approuver les pièces de Molière h ».

164. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Ce n'est point une exagération, sur cent collèges de Jésuites en France, on peut l'un dans l'autre compter une pièce par an dans chacun. […] Sans sortir de notre France, les Souciet, Brumoy, Rapin, Ducerceau, Courbeville, le Jay, Mourgues, Buffier, etc. remplissent les bibliothèques. […] Mais ces cas étaient fort rares, et les Jésuites les ont rendus très fréquents, et il est certain que ces Pères ont été dans toute la France les plus grands promoteurs du théatre.

165. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Il veut l’accompagner, malgré toutes ses brutalités, chez les Maréchaux de France lorsqu’il y est cité. […] Pour s’y dérober ils passent en France et; y dépensent leurs revenus dont ils privent leur Patrie. […] Si, direz-vous, le sujet régle ses jugemens sur ceux de son Roi, d’où vient les Comédiens sont-ils méprisés en France, puisque le Monarque les pensionne ? […] Au surplus commencez par leur montrer l’exemple, vous qui cherissez si tendrement au milieu de la France les innocents plaisirs de votre patrie. […] Ce n’est que sous le Regne de Louis XIII. que le Théâtre prit une forme honnête en France, voilà l’époque des vrais Comédiens dans ce Royaume.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Il prétend qu’elle n’est en France qu’à son berceau, que celle des Grecs & des Romains étoit plus parfaite, ce que je laisse à juger aux connoisseurs. […] Auguste les laissa se débattre, se ridiculiser, se déchirer mutuellement ; il aida même en leur accordant les privilèges des citoyens, entr’autres de les soustraire à la juridiction des Magistrats, pour les soumettre immédiatement à la sienne, comme en France on a soustrait les Comédiens aux Magistrats municipaux, pour les soumettre à un inspecteur particulier. […] Dira-t-on qu’il n’a point de successeurs en France ? […] Quel portrait fait-il de la Cour de France ?

167. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

La milice romaine, comme les hordes étrangères, a envahi notre France surprise et stupéfaite ; les jésuites missionnaires ont lancé leurs croisades conquérantes, et leurs prédications furibondes ont semé le trouble, les divisions, les haines, dans les villes, dans les campagnes, dans les familles… partout. […] Un jubilé est venu couvrir la France d’une douleur amère, concentrée, et, certes, rien moins que religieuse ; et bientôt aussi la sacrilège loi du sacrilègef a souillé nos codes qu’avait régénérés la sagesse d’un grand hommeg, et a préludé aux actes liberticides qui ont amené le terrible dénouement dont nous avons tous été les témoins. […] Je ne vous le donnerai pas non plus pour modèle à vous jeunes gens de notre France si polie, si élégante, car sans doute il dansait mal ; puisque, suivant la Biblem : « Mical, sa femme, voyant le roi David qui sautait et dansait, se moqua de lui et le méprisa dans son cœur. » Mais permettez-moi, mes chers auditeurs, d’emprunter à une plume que vous reconnaîtrez sans douten, la défense d’un plaisir si cher et si utile à la jeunesse. […] C’est en vain que vous démontreriez que notre France, par les produits de nos arts, de nos manufactures, exerce un puissant empire dans l’étranger, et que le monopole de nos modes frivoles le rend tributaire de notre légère industrie.

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il faut qu'on ait bien changé dans cette ville ; les papiers publics ont appris à toute la France qu'on fit venir à grands frais la Gaussin en équipage de Princesse de Paris à Marseille, pour jouer sur un théâtre qui n'est plus fermé à personne. Les papiers publics pouvaient-ils être mieux employés qu'à célébrer le triomphe d'une Actrice qui traverse toute la France pour répondre à l'admiration d'une grande ville, et la gloire d'une grande ville dont l'entrée d'une Comédienne illustrera les fastes ? […] Il est étonnant que cette foule d'Ecrivains qui ont inondé la France de livres sur l'éducation de la jeunesse, n'aient pas songé à lui interdire le théâtre. […] comment peut-il s'étayer de l'exemple du Cardinal de Richelieu, en qui l'amour du théâtre fut un vrai ridicule et une grande faute, et un malheur pour la France, où il en répandit le goût ?

169. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Par le Code Théodosien, 412 Par les Statuts d’Angleterre, 413 Par des Mandements des Prélats de France, 415 Le Théâtre proscrit par la primitive Eglise, par les Conciles d’Illiberis, d’Arles, etc. 418 Témoignages des Pères contre le Théâtre, et surtout de Théophile d’Antioche, 421 De Tertullien, 423, et suiv.

170. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

La plaie que les théâtres ont faite à la France n’est point encore fermée ; elle s’entretient et s’agrandit chaque jour par les leçons d’indépendance et d’insubordination qu’y reçoivent des hommes qui ne sont déjà que trop disposés à secouer le joug de l’obéissance.

171. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Qu’a-t-on à craindre en France d’un peuple toujours soumis et attaché à ses maîtres, qui paie tous les impôts sans résistance ? […] Le même poison a gagné la France. […] « Panard, selon Fréron, a décelé et exprimé les sentiments de la Nation. » Rien sans doute n’est mieux mérité que ce beau titre ; mais je voudrais, pour l’honneur de la France, qu’on nous laissât ignorer cette burlesque origine.

172. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Il me semble que nos Poètes Tragiques, encouragés par les applaudissemens qu’ils ont vu prodiguer à M. de Belloi, doivent s’appliquer à nous peindre les infortunes, les vices, les vertus, des grands hommes nés dans la France. […] On pourrait composer un Opéra-Bouffon intitulé Le Rien, qui charmerait la France entière.

173. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Quand la Comédie naquit en France, elle atteignait aux deux genres opposés.

174. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Les rois de France sont maîtres chez eux, ils ne sont point soumis à l’autorité ecclésiastique.

175. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Quand Mignard quitta l’Italie, la plus fameuse actrice de Rome nommée la Coque, lui fit faire son portrait, le lui paya & le lui donna, à condition qu’il le porteroit en France, & le feroit voir à la Cour comme une beauté parfaite. […] Le mot italien costume, dont on fait costumier, nouvellement venu en France, & qui ne s’est pas encore introduit dans tous les dictionnaires. […] Pour donner aux dieux, aux héros, aux princes les habits qui leur sont propres, il faut que le Tailleur costumier possede à fond la Mythologie, l’Histoire sacrée & profâne, ancienne & moderne, les mœurs, les usages, les modes de tous les peuples & de tous les siecles, les couleurs de chaque nation d’un pole à l’autre, sur-tout l’Histoire de France, les coutumes, les modes, les toilettes, depuis Pharamond jusqu’à Louis XVI : ce qui n’est pas une petite étude. […] Qui a besoin en France d’une culotte arabe, d’une veste japonoise ?

176. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

, et l’on ne les vit refleurir en France que sous Louis VII. au milieu du xii siècle. […] Commencement des Tragédies et des Comédies réglées en France, et ce que l’Eglise et le Parlement firent à cette occasion. […] Sentiment des Conciles et des Evêques, principalement des Evêques de France, sur les Spectacles. […] Les Evêques de France ne montraient pas moins de zèle contre les spectacles. […] Monsieur Bosquet Evêque de Montpellier en apporta de Rome une copie en France.

177. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Mariée à Rome, séparée aussi de son mari, elle revint en France, comptant de ranimer les feux du Roi, il la méprisa ; elle courut le monde, & par ordre du Roi d’Espagne, elle fut arrêtée en Flandres ; transférée à Madrid, & renfermée dans un couvent. […] L’autre qui écrit & agit en femme, ne rougit par de dire que dans moins d’un an, le seul article de ses Rubans montoit à quatre mille écus Romans, ce qui fait vingt mille livres de France ; qu’elle perdoit au jeu jusqu’à un million & demi, qu’enfermée dans le couvent de la Visitation, elle y faisoit jouer des comédies, porter des Liévres en vie dans le jardin, & des chiens pour y chasser. Qu’elle coupoit les cordes des cloches pour qu’on manquât les offices, se faisoit habiller & deshabiller par des jeunes pages, au lieu de femmes de chambre, se déguisoit en hommes, & couroit la nuit, qu’elle abandonna son mari, s’alla promener en Piémont, en France, en Flandre, en Allemagne, qu’on lui dédia une tragédie, qu’elle en fit la fortune, &c. mais pourvu qu’on soit belle, ou du moins qu’on s’en croie, on a toute sorte de mérite, les graces effacent tous les défauts, le coloris du tein donne toutes les vertus.

178. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Les jeunes gens portoient de petits souliers qu’on appelloit à la Gauloise, Gallicas crepidas ; car dans tous les temps les modes sont venues de France. […] On a vu en France des souliers à la Poulaine qui donnoient dans un excès opposé. […] C’en est un en France.

179. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Les excès des Iroquois & des Nègres ; si ces peuples avoient des théatres, ne seroient pas supportables en France, comme leurs chants & leurs danses ne le sont pas : la naïveté grossiere de nos ancêtres révolteroit leurs descendans, comme leurs vertugadins & leurs grot canons : le libertin le plus déclaré ne s’accommoderoit pas des gros mots de la Place Maubert. […] Ce livre impie, si justement condamné par le Clergé de France, n’est pas suspect de cagotisme ; mais les premiers principes de la religion natutelle apprennent aux plus impies même à ne prononcer le nom de Dieu qu’avec respect, & à frémir quand on l’entend à tout propos profaner sur le théatre & dans le monde. […] Il est encore des provinces en France où chaque sexe a sa place marquée dans l’Église, & on avoit établi cet usage dans toutes les missions sauvages du Canada.

180. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

., et autrefois dans toute la France, que les Confrères embellirent et représentèrent avec plus d’art et de magnificence. […] La Reine Catherine de Médicis a la première introduit en France la comédie profane, pendant les dissolutions énormes du règne de son troisième fils, époque bien digne d’un tel établissement. […] Voilà l’origine de la comédie en France.

181. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Par la bulle de Martin V, Ad evitanda scandala, dans le concile de Constance, et par la jurisprudence moderne du royaume, il faut, pour être obligé de refuser la communion à un excommunié, une dénonciation publique et personnelle, je dis, jurisprudence moderne, car l’Eglise de France n’accepta pas en entier la grâce que le concile de Constance avait faite aux excommuniés, mais conserva une partie de la discipline précédente ; elle voulut qu’on continuât à éviter les excommuniés, même sans dénonciation, toutes les fois que l’excommunication serait si notoire qu’on ne pût trouver aucun prétexte, aucune chicane, pour en éluder l’effet, « ut nulla possit tergiversatione celari, aut juris remedio suffragari ». […] On en est peu à peu revenu au concile de Constance, et il est aujourd’hui généralement établi qu’on n’est obligé d’éviter les excommuniés qu’après une dénonciation expresse, quelque notoire que soit leur censure, à l’exception néanmoins de la percussion notoire des Clercs, sur laquelle ni le concile, ni la France n’ont point changé l’ancienne discipline. […]  5.), dit en termes exprès : « Nous ordonnons que tous les Comédiens soient séparés de la communion, tandis qu’ils exerceront leur métier. » Ce concile de toute l’Eglise d’Occident, et nommément des Eglises des Gaules, dont la plupart des Evêques s’y trouvèrent, est très respectable ; il est reçu partout, surtout en France, où il fut tenu : « De theatricis placuit quamdiu talia agunt à communione separari. » Un autre concile de la même ville, tenu trente-huit ans après (452), renouvela la même excommunication.

182. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Les conjonctures, quatre ans après, ayant obligé le roi d’en retirer ses troupes, la famille de Caffaro se réfugia en France, où elle a subsisté des pensions que la cour lui donna.

183. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Or il n’y avait alors que les ouvrages d’Hédelin pour la soutenir en France.

184. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Ce sage qui servoit la France en Italie, qu’honnora l’Etranger qui servoit sa patrie, contente l’orphelin, pleure avec l’affligé, & des siecles ainsi défiant l’inconstance… dans nos cœurs à l’abri des insultes du temps, il érige à jamais d’illustres monumens, il instruit nos enfans à la reconnoissance & les siens à la bienfaisance. […] Fruit de la bienfaisance, La fête de ce jour, De la reconnoissance Exige le retour ; Comble notre espérance, Comble les vœux d’un Roi Dont l’exemple à la France, Des mœurs fait une loi.

185. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Voici un témoignage non suspect et une réflexion bien sage de la Gazette de France du 4 novembre 1763, art. de Dresde : « L’Electeur et l’Electrice de Saxe continuent à faire les arrangements économiques les plus propres à leur concilier l’amour de leurs sujets et l’estime des Puissances voisines. […] Nicole Gilles, dans la vie de Philippe Auguste, dit : « Ce Prince voyant que des robes et des deniers qu’on donnait alors aux Comédiens, plusieurs pauvres eussent été entretenus pour bien longtemps, il fit vœu que pendant toute sa vie cet argent et ces robes seraient distribués aux nécessiteux. » Ce fut un des plus grands et des plus heureux Princes qu’ait eu la France.

186. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Indépendamment de ceux qui naissent dans le pays, la France, l’Italie, l’Allemagne en vomissent de temps en temps sur les bords du Lac : il est donc essentiel à Genève d’avoir un spectacle, puisque vous lui accordez une si grande vertu que celle d’empêcher le progrès des mauvaises mœurs. […] Pour détruire le préjugé établi contre l’état de Comédien, je propose le projet d’une requête au Parlement, par laquelle en représentant à cet Auguste Corps, que l’Eglise elle-même s’étant relâchée en faveur des gens de spectacle, et leur permettant partout ailleurs que dans certains Diocèses de France l’usage des sacrements, cet illustre Sénat serait supplié de se relâcher de même en considérant que les motifs qui avaient donné lieu à l’excommunication et à l’enregistrement de la Bulle contre les Comédiens ne subsistant plus, la peine ne doit plus exister non plus. […] Les premiers spectacles qui parurent en France furent édifiants ; aussi leurs Acteurs furent-ils honorés de titres et de privilèges : ils ne représentaient que les Mystères ou le Martyre de quelque Saint : devenus moins dévots et plus avares, ils affermèrent leur Théâtre à des Farceurs infâmes ; on leur reproche quelque part à eux-mêmes d’avoir allié des spectacles impudiques et des scènes lascives aux objets les plus dignes de vénération. […] La Police, en France, vient d’interdire les sifflets au Parterre ; donc voilà la profession des Comédiens anoblie par ce règlement. […] Je ne verrai point des Usurpateurs futurs dans les Réformés du Royaume de France : leur zèle patriotique, la pureté de leurs mœurs, leur valeur éprouvée à laquelle le Roi vient d’accorder les honneurs militaires, que leurs opinions les empêchaient ci-devant de partager : tout cela me les fait voir tels qu’ils sont, d’honnêtes gens et de bons citoyens.

187. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Fagan, connu par plusieurs Pièces de Théâtre qui ont réussi, (pour annoncer ses talents, il suffit de nommer la Pupille, cette Pièce toujours nouvelle pour les Spectateurs, et adoptée par tous les Théâtres de la France) vient à la qualité d’Auteur de joindre celle d’Apologiste3. […] Nous étions l’année dernière dans une circonstance bien favorable8 : ce qui faisait et fait encore la joie de toute la France, de toute l’Europe, était bien capable d’en fournir d’heureux. […] C’est par une suite de ces sentiments reçus dans l’Eglise, que la Comédie est et sera toujours condamnée ; c’est par une suite de ces sentiments qui ne varieront point, que, lorsque les Comédiens de France présentèrent une Requête au Pape Innocent XII. pour se plaindre de ce que les Confesseurs leur avaient refusé les Sacrements au Jubilé de 1696, s’ils ne renonçaient à leur état, la Congrégation du Concile tenu à Rome les renvoya. […] M.F. s’est bien douté qu’on lui ferait cette question ; et c’est sans doute pour y répondre d’avance, qu’il cite la capitale d’une Province de France du côté du nord, où les bonnes mœurs se font remarquer, où l’on remplit avec la plus grande piété les devoirs du Christianisme ; où les hommes sont laborieux, et les femmes rarement infidèles ; et où cependant l’inclination pour les spectacles est si grande, que dans les temps où ils sont suspendus ailleurs, c’est-à-dire dans les jours saints, ils y subsistent encore, et souvent alors quelques bons Acteurs de Paris s’y sont transportés, pour s’y joindre aux troupes qui y sont fixées. […] Elle doit être bien jalouse de se voir l’objet de sa prédilection, et d’être proposée pour modèle à la France.

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

La prémière loi est de plaire ; quand elle est éxactement observée, toutes les autres sont inutiles. » Voilà ce que diront les Partisans d’un Spectacle que l’on chérit en France.

189. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

L’Abbé de Choisy rapporte qu’il assista à Siam à une Tragédie Chinoise, qu’on fit exécuter pour l’Ambassadeur de France.

190. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Elle porte le nom et l’approbation d’un des plus Saints et des plus éclairés Prélats de France que le Pape vient d’élever à la Pourpre par la seule considération de ses mérites.

191. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

C’est de quoi je ne tombe pas d’accord, et pour produire la pièce qui a reçu le plus de louanges et qui a été l’admiration de toute la France ; N’est-il pas vrai que Chimène exprime mieux son amour que sa piété, que son inclination est plus éloquente que sa raison, qu’elle excuse mieux le parricide qu’elle ne le condamne, que sous ce désir de vengeance qu’elle découvre, on y remarque aisément une autre passion qui la retient, et qu’elle paraît incomparablement plus amoureuse qu’irritée ?

192. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Lorsqu’après deux mille ans d’infamie, & cent cinquante de sommeil, depuis sa création, l’Académie s’éveille en sursaut, & propose à toute la France, son prix littéraire pour couronner l’apothéose de Moliere ; delà les panégyriques, les statues, les farces, les couronnes, les dédicaces, les déifications, & toutes les folies théatrales. […] La France doit cherir en lui l’homme de génie, qui le premier a combattu sur la scéne, les vices, les ridicules & le faux bel esprit, & qui a été le premier Législateur de la société & du goût ; si les personnes les plus considérables, si les amateurs des lettres & des arts se réunissoient pour faire achever ce monument, à la gloire de Moliere, cet exemple seroit peut-être suivi en faveur des grands hommes qui ont illustré la scéne. Les statues de Corneille, Racine, Voltaire orneroient le péristille de la nouvelle salle, que l’on projette de bâtir, & la France depuis long-tems, la plus heureuse rivale d’Athenes, dans les beaux arts, le seroit aussi dans les honnuers rendus à ceux qui les cultivent. […] & d’être informé d’un pas de trois, dansé à Vienne, d’une ariette chantée à Berlin, d’une décoration de Madrid, & c. il en est ainsi des établissemens dramatiques, il s’en fait de tous côtés ; en France, théatres publics, théatres de société, salles de spectacles, coliesées, vauxhal, académie de danse, académie de musique, salles de Bal, manufactures de fard, troupes d’acteurs, lottereis d’amateurs, sociétés d’actionnaires, imprimeurs, colporteurs, libraire de comédie, peinture, décoration, & c. enfin, il vient de se former, ce qu’on n’avoit jamais vu encore, une académie de Pactes-comiques, dont l’unique étude, l’unique emploi est d’examiner & de composer des comédies ; ils s’assemblent chaque semaine pour cet unique objet ; ils ont avoir des lettres-patentes, tous les Parlemens les attendent avec impatience, pour les enrégistrer avec honneur, la souscription est ouverte pour établir des couronnes en faveur de la meilleure piéce, & tous les papiers publics sont gagés pour l’annoncer.

193. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Bernier est le seul qui en ait profité ; il courut le monde, il fut médecin du Grand Mogol, revint en France faire imprimer ses voyages, qui sont estimés. […] La Princesse d’Elide ou les plaisirs de l’Isle enchantée en sont le germe en France. […] L’habitude en est prise, la France n’ose penser autrement après un siecle de soumission. […] Il en est peu en France où sous différens noms, la plupart bisarres, marais, moulins, fenetra, boulevart, &c. il ne se forme des assemblées de plaisir, comme les villes d’Italie ont chacune leur académie sous des dénominations burlesques, ricourati, escadi, la ruste, &c.

194. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Les anciens Poëtes Provençaux sont ceux qui ont amené la Poésie en France. […] Ce sont ces Fêtes que l’on doit regarder comme les véritables Spectacles qui ont succédé en France à ceux des Grecs & des Romains, & non les Spectacles particuliers qui s’établirent à Paris sous differentes formes en éprouvant divers changemens, & qui forment aujourd’hui le sujet de tant de disputes littéraires. […] En France c’est encore une question de savoir si nous avons eu réellement des Spectacles & des fêtes. […] Mais la dette nationale une fois éteinte, aussitôt des masses d’or & d’argent seront refluées dans le commerce, & y reporteront dans ses différentes branches la circulation, le crédit, l’abondance & l’égalité : bientôt renaîtront les beaux jours de la France ; & l’on verra, pour la premiere fois, une Nation soudoyer ses armées avec le produit de ses fêtes & de ses jeux.

195. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Il n’y a rien eu de mauvais dans la danse de David, donc il n’y a rien de mauvais dans les Opéras et dans les Comédies qui se jouent aujourd’hui en France. […] Les Comédiens doivent donc être mis aujourd’hui au nombre des honnêtes gens ; et ils y sont si bien, que la Comédie ne fait point dégénérer la Noblesse : témoin Floridor, qui fut un des plus grands Comédiens que la France ait eus, qui était né Gentilhomme, et qui dans la recherche de la Noblesse fut reçu à faire preuve de la sienne.» […] L’Eglise de France a l’honneur d’avoir toujours été très religieuse en ce point : on le verra en lisant les derniers Conciles Provinciaux qui ont été tenus en France ; et entre autres le Concile de Paris de 1557, celui de Reims de 1583, et celui de Tours de la même année. […] Pour ce qui est de la circonstance des lieux : s’il n’y avait que cela à reprendre dans les Comédies d’aujourd’hui, elles seraient plus supportables : on avoue qu’en France on ne permet pas qu’elles se jouent dans les Eglises, et qu’on n’y souffre pas même qu’elles se jouent dans les lieux où l’on rend la Justice : mais ce n’est pas par là apparemment que le Docteur en voudrait prouver l’innocence. […] Mais pour ce qui est de la France, je ne crois pas qu’il y fasse de grands progrès : et, excepté peut-être quelques ignorants, ou quelques sensuels livrés au plaisir, il n’y trouvera pas beaucoup d’approbateurs.

196. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

C’est à la dureté du cœur humain que l’on doit rapporter une concession pareille ; quelqu’autenticité qu’on lui suppose, elle ne sçauroit légitimer ce que la Loi de Dieu défend, un amusement contraire aux bonnes mœurs & à la religion chrétienne, Il n’est point vrai, Mademoiselle, que l’Etat vous autorise, vous n’avez en France, selon Brillon2, aucune Lettre-patente, au moins dans les formes usitées, les Comédiens sont purement tolérés.

197. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

A MONSEIGNEUR, Monseigneur l’Archevêque de Paris, Duc et Pair de France, Commandeur des Ordres du Roi, Proviseur de la Maison de Sorbonne, et Supérieur de celle de Navarre.

198. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

De plus de quatre cents tragédies qu’on a données au théâtre, c’est la remarque de Voltaire, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, il n’y en a pas dix qui ne soient fondées sur une intrigue d’amour. […] Boileau, l’honneur de la France, selon Voltaire, nous dira ce qu’il faut penser du théâtre. « Quoi ! […] C’était sans doute pour se venger de ces pertes que la malignité fit circuler par toute la France une fable sur le compte du saint évêque d’Amiens.

199. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

L’auteur dit, Dieu permit cette longue prison, pour faire mieux connoître la piété extraordinaire à laquelle Jean de Vert, qui avec d’autres officiers étrangers, y étoit prisonnier, rendit un témoignage singulier ; car le Cardinal de Richelieu l’ayant invité à un ballet magnifique, de sa composition, & ce général ayant vu au ballet un Evêque qui en faisoit les honneurs, dit publiquement, Ce qui m’a le plus surpris en France, c’est d’y voir les Saints en prison, & les Evêques à la comédie. […] Le Pere Tournemine Jésuite, entousiasmé de Corneille, écrivit en Espagne pour savoir en quelle année Calderon avoit composé sa piece, & s’il étoit venu en France ; on ne se souvint pas de l’année de la composition, mais on lui apprit celle de l’impression, après 1647, que l’Heraclius de Corneille fut joué ; mais avant son impression, on lui marqua que Calderon étoit venu à Paris, y avoit fait des vers à l’honneur d’Anne d’Autriche, qu’il avoit pu voir représenter, & avoir retenu plusieurs traits de Corneille. […] On dit communément que la France est redevable à l’Italie de la renaissance des lettres, sur-tout de son théatre, que nos poëtes sont les éleves des Dantes ; des Petrarque, de l’Arioste, du Tasse, & notre théatre du théatre Italien M Linguet croit que l’on se trompe ; c’est l’Espagne qui l’a formé.

200. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Le Roi témoignant sa surprise de ce que la France ne produisoit plus de grands hommes, & que les deux héros du temps, M. de Saxe & M. de Lowendal, étoient étrangers. […] Il n’étoit pas délicat dans ses plaisirs, tout lui étoit bon : ce sont les débauches qui l’ont tué plutôt que la vieillesse & les fatigues de la guerre Cependant, malgré toutes ses foiblesses qui sont l’apanage de l’humanité (cette dame est indulgente pour les foiblesses de l’humanité) c’étoit un grand homme à qui la France doit peut-être sa conservation (sans lui la bataille de Fontenoi étoit perdue. […] Sigismond, prévenu contre la princesse, n’en vouloit pas, & fut sur le point de la renvoyer en France.

201. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

L’oisiveté est sans doute un vice dans tous les lieux, tous les temps, toutes les professions ; mais en France & dans ce siecle le théatre en a fair un état. […] En France, où on ne se contente pas de prendre & de dire les choses comme elles sont, mais où l’on canonise ses goûts pour s’en faire un mérite, on a imaginé un systême d’amour, qui, dit on, n’est point un libertinage, qu’on érige presque en vertu, & dont on veut que la scène ne puisse se passer. […] On est monté sur ce ton en France, on se pique de galanterie, c’est-à-dire on aime les femmes, on veut les séduire & se vanter de ses bonnes fortunes.

202. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

C’est à de si sages institutions, que la France doit ses meilleurs Jurisconsultes, ses plus habiles Négociateurs, & ses Historiens les plus estimables. […] Mais un démon, envieux du bonheur de la France, & la légereté, si souvent reprochée à notre Nation, vinrent troubler un si bel ordre ; les guerres sanglantes de Religion, absorberent les esprits pendant environ un siecle, & ne semblerent s’amortir que pour faire place au délire de l’imagination.

203. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

En France, ils sont excommuniés, & la sépulture chrétienne leur est refusée, s’ils n’ont pas, avant la mort, renoncé à leur profession. […] On a vu que l’état de comédien n’est pas plus autorisé en France, par la législation, que par la religion.

204. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Ce n’est guères qu’en France qu’on suit l’unité de lieu. […] Ils étaient loin de s’attendre aux prodiges que la Musique opérerait un jour en France !

205. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Lorsqu’en 1420 les Rois de France & d’Angleterre firent leur entrée dans Paris, on représenta, disent nos Historiens, un molt piteux mystere de la Passion, & n’étoit homme qui le vît, à qui le cœur ne apiteast. […] Au lieu d’avouer qu’il avoit jusques-là admiré des sottises, & protegé de médiocres Poëtes, le Cardinal se ligua, dit Boileau, contre le Cid, c’est-à-dire, contre le Poëte, que les Muses faisoient naître pour l’honneur de la France, & même de l’Europe, puisque jusqu’à lui on n’avoit encore vû sur aucun Théâtre paroître la Raison.

206. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Vous venez de voir que, suivant la pensée de Riccoboni, les sentiments les plus corrects changent de nature en passant par la bouche des Acteurs : bien entendu qu’il y comprend aussi les Actrices, à qui il nous apprend13 qu’Innocent XI défendit de monter jamais sur aucun Théâtre ; c’est nous dire assez qu’à Rome on est sur cet article plus sévère qu’en France. […] Ajoutons ce que nous lisons dans la Gazette de France du 19 Février 1759, du Règlement du Souverain Pontife Clément XIII, aujourd’hui régnant, qui défend aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations qui se font sur des Théâtres publics.

207. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Il est singulier qu’en France, quand on voulut mêler la musique à la Poé- dramatique ; la récitative fut justement celle qu’on rejetta.

208. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Voilà l’une des sources du Déisme qui fait aujourd’hui des progrès si rapides : on ignoroit ce monstre, tandis que la bonne Comédie étoit ignorée, le rétablissement de cette partie des Lettres, a fait tomber en décadence la simplicité de la foi ; c’est depuis cette époque fatale à la Religion, que les incrédules se sont tellement multipliés, qu’un étranger arrivant en France, sur-tout dans les grandes Villes, & n’étant pas prévenu, auroit bien de la peine à se persuader que nous habitons un Royaume où la Religion Catholique est la seule tolérée.

209. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Si c’est en France, comme il y a lieu de le soupçonner ; les Gaulois étaient trop barbares lorsque les Romains les subjuguèrent, pour savoir même ce que c’était qu’un Livre, ou qu’un amas de feuilles écrites ; ils ne songeaient qu’à se déffendre des courses des Germains, qu’à ravager les pays de leur voisinage.

210. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

La meilleure que nous ayons en France est, sans contredit, Agnès de Chaillot.

211. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Depuis quel temps les Dames portent des masques en France ? […] Les Dames, ainsi que l’assûre Brantômef, ont commencé en France sur la fin du dernier siecle à porter des masques. […] Car j’apprens de Bouchel, que « la Reine Elizabethg, fem- du Roi Charles IX. n’étoit jamais masquée, ni elle, ni ses Damoiselles ; reprouvant en cela la mauvaise coûtume de France ». […] Voilà les principaux crimes qui accompagnent ordinairement les mascarades en France, en Allemagne & en Angleterre, où les peuples vivent plus simplement, & n’y entendent pas tant de finesses.

212. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Cet Ecrit n’étoit pas connu en France. […] Innocent XII rejetta la Requête que les Comédiens de France lui firent présenter en 1696, pour être relevés de la rigueur des Canons à leur égard. […] Il ne sui fut pas possible de le supprimer par tout le Royaume, parce que la France se trouvoit alors divisée en une infinité de Seigneuries qui ne reconnoissoient qu’une dépendance féodale. […] Il seroit besoin que Sa Majesté fît assembler les Maréchaux de France & les plus vieux Capitaines, pour faire de bonnes Ordonnances sur ce fait. […] Il reçut avec transport le bâton de Maréchal de France, parce qu’il lui étoit donné par les acclamations de son armée, & au milieu de ses victoires.

213. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

C’étoient les armoiries du tems, comme les fleurs de lys en France, & l’apposition des armoiries en France fut toujours un signe de supériorité, de jurisdiction, de domaine ; ce qui ne peut appartenir à personne.

214. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Je ne prétends pas en parlant de la Comédie traiter seulement de cette sorte de poème qui a premièrement, et plus proprement porté ce nom par l'institution des hommes; mais comme ce nom d'une espèce particulière est devenu en France un nom général qui convient à toutes les pièces de théâtre, soit qu'elles soient effectivement des Comédies, soit aussi que ce soient des Tragédies, ou des Tragi-comédies; c'est sous ce nom que j'ai prétendu examiner toutes sortes de Poèmes Dramatiques, et en général, par ce qu'ils ont de commun, et en particulier, par ce qui fait leurs espèces différentes. […] Et si les Comédies qu'on a jouées depuis trente ans en France sont exemptes de ces vices, ne sont-elles pas dignes du même blâme que nos Tragédies et Tragi-comédies, par la manière d'y traiter nos passions ?

215. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Paul, dans la ville d’Athènes, fut envoyé par le Pape Clément prêcher en France, où, passant par l’Italie il écrivait à un sien ami Romain, d’éviter la présence de ses Bouffons, qui avaient pour lors grande vogue parmi le peuple. […] Mais sans nous écarter hors la France, voyons dans les villes où Messieurs de la Religion sont, ou ont été en quelque autorité, premièrement à Saumur, où est l’Académie des étrangers, avant sa réductionn, j’ai vu diverses représentations, où le Sieur du Plessis Gouverneur du Château assistait, et le Sieur Bouchereau Ministre.

216. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Plusieurs Conciles de France assez récents se sont clairement expliqués sur ce point. […] Qu’il est condamnable par ses propres principes, pour avoir prétendu justifier la Comédie contre la discipline de l’Eglise clairement exposée dans les derniers Conciles de France, dans les Rituels presque de tous les Diocèses, principalement dans celui de Paris, et dans les Statuts Synodaux même les plus récents, tels que ceux de Besançon en 1676. titre 2.

217. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Quelle est cette renommée portée au pied du trône, qui vole dans toute la France, affichée dans les Journaux, que le Messager des Dieux, avec son caducée & ses talonnieres, fait rouler d’Académie en Académie ? […] Chaque année c’est la belle & la noble occupation tous les jours de carnaval, mais on y veut de l’ordre, de l’esprit, de la science, au lieu qu’en France ce sont des chaos. […] Il est un divertissement fort commun en France, dont on est fou, parce que c’est une folie.

218. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Il est même vrai qu’en France jusqu’à la fin du dernier siecle, & dans le reste de l’Europe jusque dans celui-ci, cet objet peu intéressant étoit plutôt méprisé que combattu. Cependant sa condamnation fut en France toujours unanime ; la chaire, l’école, le confessionnal, sont également déclarés contre lui. […] On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde.

219. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Molière l’a fait revivre en France ; et apparemment qu’Horace ne l’en désavouerait pas ; puisque nous ne lisons rien dans ses Ouvrages qui soit opposé à cet usage. […] Pour ce qui est de Molière en France, il prétend n’avoir point poussé la Satire au-delà du faux Marquis. […] Qui sont les titres du Domaine, Incorporations, Acquets, Reversions, Apannages concernant la Couronne de France, etc.

220. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

C’est d’entr’eux qu’est sorti, depuis leur renaissance en France, le plus grand nombre des bons Auteurs, & le plus grand nombre des mauvais.

221. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

L’unique motif qui m’a porté à l’entreprendre, c’est le mérite de l’original si reconnu en Angleterre, que je me suis aisément persuadé que la traduction n’en déplairait pas en France : j’ai même cru qu’elle pouvait être en quelque sorte nécessaire aux deux Nations conjointement.

222. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Le Poème dramatique destiné aux pièces de théâtre, du mot grec δρᾶμα, qui signifie action, et qui avait été dans une si haute estime chez les Grecs et les Romains, ne parut que fort tard en France ; la fin du règne de Charles V. en vit pour ainsi dire naître les faibles commencements sous le nom de Chant Royal.

223. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

C’est un grand reproche à la France si Chrétienne de voir que ces méchants livres, ces corrupteurs de jeunesse s’y débitent sous l’autorité d’un privilège.

224. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Les représentations des Mysteres étoient alors communes en Europe : il n’y avoit de comédiens en France que les Confreres de la Passion. […] Ce qui me rappelle la Clairon assiégée par les envoyés de la Reine de Hongrie, du Roi de Pologne, de la Czarine, qui la demandent pour leur théatre, aussi-bien que toutes les provinces de France. […] En France ces médailles sont plus rares ; cependant les comédiens en ont fait frapper pour Corneille, & l’ont représenté sous les traits d’Auguste, avec les attributs d’un empereur romain. […] Ce n’est pas un héros comme dans l’Enéïde, l’Odissée, la Jérusalem délivrée ; c’est une seule de paladins & de paladines qui passent le merveilleux de tous les romans, qui voyagent, qui combattent en insensés, vont dans un moment des Indes en France, de la Tartarie en Ecosse.

225. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Il accuse la France d’ingratitude, tant en effet de son temps Moliere étoit généralement méprisé. […] On l’avoit vue dans les Mémoires qui ont couru la France : on y a pourtant fait quelques changemens par des ordres supérieurs.

226. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Mais en France on sait à peu près à quoi l’on s’en doit tenir. […] Vous n’avez pas besoin d’une fort grande soumission pour vous rapporter de tout cela au Pape et au Clergé de France.

227. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Il sort pour toujours de cette carrière enchanteresse, il prend pour témoin & pour arbitre de son engagement un des plus saints Evêques, qui aient paru dans l’Eglise de France.

228. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Nous comptons dix-huit Conciles généraux ; le cinquiéme de Latran, & les dernieres Sessions de celui de Basle sont les seuls contestés en France.

229. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

On représente l’amour, non pas comme un crime, c’est une simple foiblesse, encore une foiblesse noble & agréable, la foiblesse des Héroïnes & des grands Hommes ; c’est une foiblesse que l’on a sçu si bien déguiser & embellir, qu’elle attire tous les regards, elle charme toutes les oreilles, elle séduit tous les cœurs ; le portrait que l’on en a fait est si flatteur, qu’on ne s’en lasse point, on ne souffre plus guères de Spectacles où elle ne se rencontre pas : c’est elle qui préside à toute l’action, elle est devenue essentielle aux Tragédies les plus sérieuses : en quoi la France a enchéri sur les Grecs & sur toute l’antiquité payenne.

230. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

JE soussigné Provincial de la Compagnie de Jesus, dans la province de France, permet au Pere François Bretonneau de la même Compagnie, de faire imprimer un Livre qu’il revû, & qu’il a pour Tître Sermons du Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, pour les Dimanches, lequel Livre a été vû & approuvé par trois Theologiens de nôtre Compagnie, en foi de quoi j’ai signé la presente Permission.

231. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

On dit que la longueur de ce cirque était de trois stades et demi ; et que la largeur était moindre d’environ un quart ; ce qui ferait 1981. pieds de roi en longueur, donnant à chaque stade 566. pieds de roi mesure de France ; et environ 1486. en largeur.

232. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Sans doute, la fortune de l’amour est toute faite en France, sous quelque habit qu’il se montre. […] Une troupe munie d’un tel privilége, peut dire à la France entiere, nous ne voulons vous donner qu’une ou deux nouveautés, vous serez forcé de les prendre dans le genre qu’il nous plaira ; voulez-vous rire, nous voulons que vous pleuriez ; voulez vous pleurer, nous vous forcerons à rire, (Ces absurdités font rire & pleurer, choisissez ;) nous recevons ces mauvaises piéces, & rejettons les bonnes, dégoûtons les auteurs, enchaînons le génie du sieur Caihava. […] On lui dira, que ce genre, tout parfait qu’il le croit, plaira difficillement en France, où le caractère gai, doux & humain ne voit qu’avec répugnance des horreurs, qui plaisent en Angleterre, qui plaisoient dans le cirque de Rome, qui plaisoient à des Iroquois, qui plaisoient à des démons, à des damnés ; mais qui ne sont pas dans nos mœurs.

233. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Les passions théatrales suivent le caractere des nations ; l’amour est romanesque en Espagne, coquet en France, furieux en Angleterre. […] Aucun livte de morale ne traite si au long de l’origine, des avantages, des progrès, des révolutions du théatre dans la Grece, à Rome, en France ; aucun ne fait de plus grands éloges des Poëtes qui y ont brillé, des Auteurs qui en ont parlé. […] Il seroit à souhaiter qu’il y eût de pareils établissemens ; mais ils ne seront pas en France l’ouvrage du dix huitieme siecle, ni le fruit du theatre.

234. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

On y supplée en France par les danses, les fêtes des entr’actes, & la petite piece à la fin. […] Ce grand Théologien & habile Prédicateur fit deux fort bons traités, l’un Latin, l’autre Italien, contre le théatre, & une dissertation contre les Ecclésiastiques qui se masquent : abus assez rare en France, où l’on ne voit capables de ces folies que quelque Abbé petit-maître, dont la conduite mondaine déshonore la sainteté de son état.

235. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Or je demande si l’on a plus de raisons aujourd’hui de permettre la comédie les jours de fête, qu’on n’en avait au quatrième siècle, où le peuple, à demi Païen, accoutumé depuis mille ans dans tout l’empire Romain à toute sorte de spectacles, et livré à la plus grande corruption, pouvait encore moins s’en passer que la France, où la frivolité seule et la dépravation en ont fait un prétendu besoin. […] La défense des spectacles aux jours de fête n’est pas aujourd’hui si rigoureuse en France qu’elle l’était dans les empires d’Orient et d’Occident, et par conséquent dans les Gaules, qui en faisaient partie.

236. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

JE soussigné Provincial de la Compagnie de Jesus dans la Province de France, suivant le pouvoir que j’ai reçû de nôtre Reverend Pere General, permets au Pere Vincent Houdry, de la même Compagnie, de faire imprimer l’ouvrage qu’il a composé, qui a pour Tître, la Bibliotheque des Predicateurs, lequel a été revü par trois Theologiens de nôtre Compagnie, en foi de quoi j’ai signé la presente Permission.

237. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

En général on peut dire qu’en France cette partie du Drame est beaucoup mieux traitée dans la Comédie que dans les Poèmes tragiques.

238. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Ie ne crains pas de dire, qu’en la personne de Messieurs les Abbez de Maroles & d’Aubignac, la France possede toute l’ancienne Grece, & toute la vielle Rome ; que les Theatres de ces deux vieilles Merveilles du Monde, demeurent encor tous entiers dans leur teste, & que leur memoire n’en laisse rien perdre.

239. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Il y a huit Conciles de France qui les ont tous rigoureusement défendues, spécialement ès jours de Fêtes et Dimanches.

240. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

L’influence que les ecclésiastiques ont reprise depuis quelques années était utile pour le bien de la religion, c’est une vérité que tout homme sensé reconnaîtra avec empressement, parce que après la révolution funeste que la France a éprouvée, tous les principes de morale se trouvant bouleversés et anéantis, il était salutaire pour la nation qu’un corps respectable dans la société se vouât à leur rétablissement, à leur propagation.

241. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

La Mettrie, chassé de France, fugitif de Hollande, pour son impiété, ses mœurs & sa folie, fut reçu en Prusse, fait lecteur du Roi, reçu dans l’académie de Berlin, & après sa mort, par une distinction singuliere, honoré d’un éloge funebre par le roi de Prusse lui-même, qui le fit imprimer. […] Dumont, colonel d’un régiment suisse au service de France, qui avoit vu les marionnettes à Paris, se moqua d’eux : mais comme il étoit naturellement railleur, on ne le crut pas, & on alloit condamner le sorcier au feu. […] On adopte cette idée en France : on dit communément d’un homme qui se déguise pour tromper, c’est un comédien, il joue la comédie. […] Ce mot est même en France plus ancien que Moliere : dans les vieux comiques, les livres, gaulois, on en voit vingt exemples dans le Glossaire de du Cange, dans Nicod, dans le Calepin, sur le mot Truffe, Truffares.

242. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Le doucereux, le courtisan, le dévot Racine, Pensionnaire du Roi, Historiographe de France, inspirerait-il la révolte, le mépris des Rois, le tyrannicide ? […] la France peut-elle la tolérer, la voir, y applaudir ? […] Ils se sont rejetés sur les Jacobins qui l’ont enseignée avant et après eux, et plus fortement qu’eux, ce qui est très vrai partout ailleurs qu’en France ; mais pourquoi ont-ils laissé Cinna, Pompée, Athalie, etc. où les mêmes horreurs se trouvent à chaque pas ? […] comme si la révolte et le tyrannicide étaient plus permis en Angleterre qu’en France, et si un Chrétien pouvait jamais les approuver et les inspirer !

243. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Enfin nous citerons encore le témoignage non d’un docteur, d’un Père de l’Église ou d’un saint évèque, mais celui d’un pair de France, d’un homme peu suspect d’ascétisme, de M. […] Un petit scrupule cependant nous arrête et nous empêche d’y donner notre entière adhésion : c’est, et ce sera toujours la difficulté de la coopération au maintien d’une profession que l’Église regarde comme un obstacle à la réception des sacrements, même à l’article de la mort, suivant Mgr Bouvier lui-même qui, comme nous l’avons vu plus haut, dit que les acteurs et les actrices ont été regardés, jusqu’à présent, comme excommuniés, du moins en France.

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