Ces sentimens sont heréditaires dans la famille de Brandebourg ; sans remonter au siecle passé, où ce Marquis, le moindre des Electeurs, ne s’est aggrandi que par des usurpations Le pere du politique Sans souci après avoir acheté cherement le titre de Roi, signa un traité à Hanovre, le 3 septembre 1725, avec la France & l’Angleterre contre l’Espagne. […] Il se crut dégagé de ses vœux, se maria, & a laissé la Maîtrise Duché à sa famille qui prétendant avoir hérité de ses droits, jouit de la Prusse sans avoir d’autre titre que le sacrilege & la violence. […] Qu’on consulte l’Impératrice & le Roi de France, dont il fut tour à tour l’ennemi & l’allié jusqu’à quatre fois ; la Silésie, la Lusace, la Boheme, qu’il envahit en pleine paix, sans avoir déclaré la guerre ; les Maréchaux de Belle-isle & de Broglie, qu’il attaque étant leur allié ; le Roi de Pologne, dont il fit l’armée prisonniere à Pyrna ; sa famille qu’il prit à Dresde & mena à la Comédie ; le Royaume de Pologne, dont il a usurpé plusieurs provinces, malgré les traités ; la ville de Dantzick, dont il a détruit le commerce ; la ville de Leipsick, dont il a enlevé la Manufacture de Faïance pour la transporter dans ses Etats ; la Russie, qui pénétra jusqu’à Berlin, & avec qu’il s’accommoda en demandant grace ; les Archives de l’Electorat de Saxe, qu’il enfonça à main armée pour en enlever les titres. […] L’équilibre n’est qu’un mot qui ne doit pas en imposer ; l’Europe est une famille où il y a de trop mauvais enfans pour qu’il subsiste ; c’est en le bravant qu’on va au grand ; les Anglois le méprisent ; ils sont maîtres de la mer ; il n’y a plus d’équilibre sur l’Océan, personne n’ose s’y montrer sans leur permission.
fuyez, peste des mœurs, corruption des cœurs, furie des familles, fuyez. […] Voyez ce père de famille dans son cabinet, dévorant le roman anti-chrétien du Dictionnaire de Bayle, la femme d’un autre côté dans un cercle de femmes lisant le roman impie des Lettres Persannes, son fils étudiant l’Espion Turc, sa fille se repaissant des Contes de Mille & un Jour, désirant peut être de régner dans un serrail, comme les beautés Indiennes dont elle lit les aventures. […] Quoique les aventures extravagantes de cette valeur téméraire soient passées de mode, le même esprit de duel règne encore, & pour le moindre sujet détruit les plus illustres familles. […] La perte de la modestie suivra bien-tôt celle de la simplicité ; les femmes ne devroient jamais oublier qu’elles font dans les familles, dans la société, les compagnes des hommes, pour être conduites, non pour gouverner ; qu’elles sont les ornemens du monde, non des Divinités qu’on doive adorer.
On y fait passer en revue toute sa famille, le Roi, la Cour, les Princes, les Ministres, le Roi, la Reine d’Angleterre, Madame de Maintenon, les Maréchaux de Villeroi & de Boufflers, sept à huit Medecins de différentes nations qui se disputent, un Magicien, un Astronome, l’Archevêque de Paris, les PP. la Chaise & Bourdaloue, Jesuites, les Capucins, Cordeliers, Jacobins, Carmes, Minimes, des pauvres mendians, le maître des cérémonies, &c. […] Sa famille ne suivit pas son exemple. […] La famille de Calas crioit contre le premier, le public contre le second. […] Mais il est innocent, c’est son fils qui s’est pendu lui-même : suicide sans vraisemblance dans un jeune homme que sa famille ne maltraite pas, & si elle le maltraite, moins probable encore que son assassinat. […] Diderot dans son Père de famille avoit commencé de répandre ce germe sur la scène, qui ne peut manquer de fructifier on de si habiles mains.
C’EST bien sans le vouloir, Madame, que je me suis vue prête à porter le trouble dans votre famille.
Les modernes Juliens ne rougissent pas de ramasser & de faire valoir ces infamies, comme ils ramassent celles de Celse, de Porphire Un autre ouvrage contre les Césars ses prédécesseurs, sur-tout contre le grand Constantin & toute sa famille, quoiqu’il fût son petit-neveu, & que Confiance son oncle eût été son bienfaiteur, lui eût confié ses armées & le gouvernement des Gaules : ce qui est de la plus grande & de la plus indécente ingratitude. […] N’est-ce pas sa famille ?
Ils ne leur était permis de mettre sur la Scène Tragique que deux ou trois Familles, célèbres dans leur Histoire, telles que celle d’Alcméon, d’Œdipe, d’Oreste, de Mèléâgre, de Thyeste, de Teléphus14. […] Rien : On se contente de le peindre au milieu de ses occupations & de sa famille.
, qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre. […] Tertullien ne pouvait souffrir que les artisans pressés par la nécessité de leur fortune, travaillassent pout gagner leur vie et celle de leurs familles, à des ouvrages qui devaient être employées au culte des faux Dieux : il condamnait d'impiété l'Architecte qui en donnait le dessein, le Menuisier qui en faisait les lambris, et le Peintre qui en faisait les ornements : « parce [que], , disait-il, il est absolument indigne de la sainteté des Chrétiens de profaner en faveur des Idoles la main qui reçoit le Corps de Jésus-Christ pour y communier ; car en ce temps-là ils prenaient ainsi l'Eucharistie. » Tertul. de Spect. c. 4.
L’Eglise qui les regarde comme la plus funeste yvraie, que l’homme ennemi ait jettée dans le champ du Pere de famille, n’attend pas le tems de la moisson, pour les séparer de sa Communion.
Le Roi vint s’y placer avec toute sa famille & toute sa cour, comme dans sa loge. […] Mais, ce qui ajoute le ridicule au frivole, c’est que le Roi & toute sa famille y étoient présens ; tous les corps passent devant lui & lui tournent le dos, pour saluer & complimenter sa figure. […] Un éloge en dialogue, coupé en scènes, du Roi, de la Famille Royale, du Prince & de son portrait, du Peuple & de son zele. […] C’est-à-dire, que ces vingt-deux entrées ou spectacles étoient distribués dans les allées, que la Famille Royale s’y rendoit successivement.
Sans les spectacles, à quoi ne seroient pas exposés les peres de famille, soit pour l’honneur de leurs femmes, soit pour la fûreté de leurs filles, soit &c. […] Ce seroit cependant un grand bien, d’avoir empêché ce scélérat de deshonorer sa famille &c &c ; mais, non sunt facienda mala, ut eveniant bona. […] Sans les spectacles, ajoutez-vous, à quoi les peres de famille ne seroient-ils pas exposés ? […] Les peres de famille y furent-ils plus tranquilles qu’auparavant ? […] C’est la leçon qu’il avoit apprise à la Comédie du pere de famille.
Soyez du parti des pères sages et raisonnables, rien n’est plus naturel et plus louable ; mais non pas des mauvais pères qui souvent par leur avarice, leur dureté, leur ignorance, ou leurs préjugés, sont cause de tous les désordres de leur famille. […] J’en parlerai moi, et même pour justifier l’usage qu’on en fait : on les représente tels qu’ils sont, fourbes, fripons impudents, par une raison très louable, c’est comme si l’on disait aux pères de famille : « Vous qui négligez de prendre vous-mêmes soin de l’éducation de vos enfants, qui ne leur donnez souvent que vos valets pour surveillants ou tout au moins qui leur permettez trop de commerce avec eux, vous qui, par une sévérité mal entendue, êtes presque toujours opposés à des goûts que la nature et la jeunesse autorisent ; vous qui, sans faire aucune attention à l’inclination, au goût, au caractère de vos enfants, ne leur prescrivez que ce qu’ils doivent haïr, ne soyez point surpris s’ils se livrent à des conseils tout à fait opposés à vos vues, et si les avis d’un Valet fripon ou d’une Soubrette effrontée obtiennent leur confiance que votre dureté leur a fait perdre. » Voilà Monsieur l’usage que nos Auteurs font des valets. Plus ils les font voir dangereux, plus ils les rendent odieux, plus ils autorisent les gens sensés, les pères de famille attentifs à se défier d’eux et à se pourvoir contre leurs manèges et leur fourberie, plus ils leur font sentir combien il est dangereux de souffrir aucun commerce entre leurs enfants et de pareilles gens.
Lazare, et autres circonvoisines, contenant que depuis quelque temps Jacques Avenet, locataire du jeu de paume de la Fontaine, aurait introduit des Comédiens en icelui, encore que ledit lieu soit des plus incommodes de la ville, pour être la rue fort étroite et la plus passagère des carrosses, étant ladite rue Michel-le-Comte composée de maisons à portes cochères, appartenantes et habitées par plusieurs personnes de qualité, et Officiers des Cours souveraines, qui doivent le service de leurs charges, lesquels souffrent de grandes incommodités tous les jours, à cause que lesdits Comédiens exercent et jouent leurs comédies et farces, même en ce saint temps de carême, et par le moyen des embarras, des carrosses et chevaux qui se rencontrent dans ladite rue à toutes les avenues, tels que les gens de pied n’y peuvent trouver passage, et sont tous les suppliants, leurs familles et domestiques, empêchés de sortir, non pas même d’une maison à l’autre, contraints le plus souvent d’attendre la nuit bien tard pour rentrer dans leurs maisons, au grand danger de leurs personnes par l’insolence des laquais et filous, coutumiers à chercher tels prétextes et occasions pour exercer plus impunément leurs voleries, qui sont à présent fort fréquentes dans ladite rue, et plusieurs personnes battues et excédées, avec perte de leurs manteaux et chapeaux ; étant les suppliants tous les jour de comédie en péril de voir voler et piller leurs maisons, dont s’étant plaints plusieurs fois audit Avenet et fait dire aux Comédiens de se retirer et pourvoir en lieu moins incommode et passant, ils se seraient vantés d’avoir permission du Lieutenant civil, et en avoir passé bail pour ledit temps. […] C’est là que les jeunes gens trouvent les scélérats qui les corrompent, que les filles se font les amants qui les séduisent, les femmes mariées voient les libertins qui portent le désordre dans les familles. […] Il compare cette convention à la stipulation des intérêts tolérés en certains Parlements et en certains pays, comme en Hollande, etc., quoique rejetée dans d’autres, et généralement condamnée par l’Eglise ; ce qui appuyant son raisonnement, par la comparaison très appropriée des Comédiens et des usuriers également pernicieux aux familles, également condamnés par les lois de l’Evangile, caractérise parfaitement l’illégitimité du théâtre, qui aussi bien que l’usure, malgré la tolérance, est véritablement mauvais et défendu en conscience.
En attendant ce nouvel exemple d’un malfaiteur hypocrite appréhendé personnellement, démasqué et puni, je crois bon de donner l’extrait suivant d’une ancienne plainte, dans l’espoir de la faire concourir avec tant d’autres plus récentes du même genre, à rappeler et rétablir enfin, d’une manière stable, la sécurité et le bonheur dans une grande division de la société, dans toutes les administrations nationales, côté du domaine de la patrie, où une portion considérable de citoyens honnêtes et utiles, dont la plupart, pères de famille, végètent dans la plus grande anxiété, sont toujours dévorés d’inquiétudes, étant les éternels jouets du caprice et de toutes les passions des méchants qui les entourent.
Ces avanies affligent les familles, et, en ameutant le peuple, causent des troubles toujours dangereux dans l’ordre social.
Les conjonctures, quatre ans après, ayant obligé le roi d’en retirer ses troupes, la famille de Caffaro se réfugia en France, où elle a subsisté des pensions que la cour lui donna.
Sa famille, pour lui sauver cette confusion, attribua sa mort à une terreur panique de quelque prédiction faite d’une mort prochaine. […] Les Monfleuri étoient des gens de condition, que la furent du théatre dégrada ; ils en rougissoient, & pour ne pas déshonorer leur famille, ils changerent leur nom. […] La comédie est non-seulement naturalisée citoyenne avec droit de bourgeoise, comme à Calais, vivant honorablement comme la plus honnête femme de Paris, mais comme légitimée ennoblie, logée, entretenue aux dépens du Roi, liée à la plus haute noblesse & à la Famille royale, traitée avec autant & plus de faveur que l’école militaire. […] Madame de Gomez, dans ses Journées amusantes, a fait aussi des vers galans à l’honneur d’une Marie ; mais par respect pour un si saint nom, elle l’a changé en Miraé, comme elle a changé le nom de Nogaret, qui alla insulter & emprisonner le Pape Boniface VIII à Anagnie, en celui de Ganoret, pour en sauver la honte à sa famille.
Les Médecins oublient leurs malades, et les laissent mourir par faute de les visiter ; l'Avocat n'étudie pas bien le procès qui doit plaider ; le Juge renvoie à tout propos les parties, èsquelles il devait donner audience ; les Ecclésiastiques laissent à dire leur Bréviaire, ou le diffèrent si tard qu’ils s’endormiront en le disant ; et par leurs jeux renverseront le bel ordre que l’Eglise a institué pour le réciter ; les femmes n’auront point le soin de leurs familles, ni les maris aussi, etc. […] Ce qui est d’obligation doit précéder ce qui ne l’est pas ; payer ses dettes, entretenir sa famille, oblige la conscience d’un chacun, ce qui ne se peut faire, parlant pour l’ordinaire, en jouant ces sommes excessives, lesquelles sont cause qu’au lieu de payer ce que l’on doit, on fait de nouvelles dettes, soit pour jouer, soit pour entretenir sa maison. […] L’aveuglement de ces joueurs, va jusques à ce point, que l’aumône étant une des œuvres satisfactoires pour le péché, si le Confesseur à l’exemple de Daniel leur dit, « Rachetez vos péchés par aumônes »,96 et si par conséquent il leur en impose quelqu’une, quoique fort médiocre, ils disent qu’ils ne la peuvent pas faire, qu’ils n’ont pas de quoi pour payer leurs serviteurs, et pour élever leur famille, et néanmoins en un coup de dés ils joueront cinquante, ou cent pistoles. […] Trompant en jouant, ou jouant avec ceux qui jouent ce qui ne leur appartient pas, et qui ne peuvent pas aliéner, comme sont les fils de famille, les Religieux, les femmes, et autres qui dépendent d’un supérieur ; ou contraignent les autres à jouer par menaces et injures, par ainsi les gagnent ; ou faisant contre les lois du jeu ; ou lorsque quelqu’un est fort expert au jeu pour gagner un autre, qu’il connaît n’y entendre que bien peu, et fait semblant de ne savoir pas jouer : en tous ces cas, suivant la plus commune opinion, celui qui gagne, est obligé à la restitution, et péché contre la justice et l’équité.
peut-être un jour, la honte de ta famille, l’opprobre de ta Patrie… Va vivre, va remplir tes devoirs : après, reviens, si tu le veux, rire aux dépens de tes égaux. […] Le Patriarche invoquait le matin l’Etre-suprême, avant que sa famille se dispersât pour les diffêrens travaux. […] Dans les Agapes, ou repas de famille, on mettait à part une portion honorable, en mémoire de ces vénérables mortels, & cette portion était consumée par la famille entière ; ou, dans l’occasion, consacrée à l’exercice de l’hospitalité : par la suite, elle devint la proie du Théocrate usurpateur. […] Voila donc la Poésie, la Musique, les Chœurs, la critique des mœurs : l’origine, je le répète, la véritable origine de la Comédie, la voila ; elle existait au sein des familles avant de se montrer en public : la suite confirmera cette vérité. […] Les sociétés sont aggrandies ; les familles multipliées, n’ont pourtant qu’un Chef : il faut que le centre de réunion soit plus marqué, pour fraper de loin les membres épars : l’appareil augmente : les notions simples d’un Dieu père des hommes, parlant à tous le même langage, commencent à s’obscurcir ; on croit que le Directeur de la Peuplade le voit de plus près : cet homme, fils de l’aîné des frères d’une nombreuse famille, cesse d’être le Père de son Peuple ; il commence à regarder les plus éloignés comme des étrangers.
On a vu dans telle ville plus de cent citoyens, pauvres à la vérité mais honnêtes, et pouvant par des voies chrétiennes assurer la subsistance à leur famille ; on les a vus, dis-je, offrir leurs enfans à ce nouveau genre de prostitution ; et ceux qui ont été acceptés à raison de leur figure ou de la vivacité de leur esprit, ont été transportés dans le repaire des mimes avec plus d’empressement et de satisfaction de la part de ces parens dénaturés, que l’appas d’un gain immense n’en eût produit dans l’ame d’un marchand de nègres. […] On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence.
Peut-être y a-t-il parmi nous des hommes assez corrompus pour que l’assistance aux Spectacles, quelque condamnable qu’elle puisse être, soit encore le moindre mal qu’ils commettent : peut-être ne pourroit-on les priver entièrement de ce plaisir, sans donner lieu à des désordres plus honteux pour les mœurs, plus dangereux pour l’Etat, plus ruineux pour les familles. […] Le Seigneur qui avoit confié à Saint Joseph le soin de sa propre famille, vous associe en quelque sorte à sa gloire en vous inspirant le désir de secourir par vos bienfaits des familles infortunées qui, par leurs besoins & leurs malheurs, sont des images sensibles de celle dans laquelle Jésus-Christ a voulu naître.
Lettre à un père de famille, sur les petits spectacles de Paris. […] Fagan, cet aimable mélancolique, cet infortuné pere de famille, qui mourut de détresse et de chagrin ; cet auteur d’une petite Comédie pleine de goût, de décence et d’urbanité, s’annonce-t-il avantageusement dans le rustique badinage des Eveillés de Poissy, et dans l’Esclavage de Psiché, ou l’Amour fait son confident de Pierrot, qu’il métamorphose en Zéphir ? […] Parmi les acteurs de la Comédie Françoise, il se glisse quelque-fois des enfans de famille ; parmi ceux des Boulevards, on distingue ceux qui n’ont pas été ou commis, ou soldats, ou laquais.
Cette tolérance dans les lieux où elle est établie ne s’étend pas jusqu’à ce qu’elles attrapent par fraude, par surprise, par sédition, ce qui n’est pas rare, le vol fut toujours défendu, même entre pécheurs, ni jusqu’aux femmes mariées, aux Religieuses, aux filles d’une honnête famille, à qui il ne fut jamais permis de quitter leur mari, leurs parents, leur couvent, pour se livrer publiquement au vice, non plus qu’aux personnes assez corrompues pour séduire les autres, crime qui n’a jamais été toléré. […] Les filles de famille, les femmes mariées, qui, contre la volonté de leurs maris ou de leurs parents, auraient la bassesse de se donner à quelque troupe, ce qui heureusement n’arrive guère, n’auraient droit à rien, ces excès n’étant tolérés nulle part. […] Celles-ci excitent plus de troubles et de scandales, font faire plus de banqueroutes aux Marchands, de dépenses aux Seigneurs, de filouteries aux fils de famille, que les trois cents Courtisanes. » Il le prouve au long (Tom.
L’union regne-t-elle davantage dans les familles ? […] Enfin, que peuvent faire de mieux, ceux qui vont vous entendre, que d’armer leur cœur contre des impressions funestes à leur repos, & d’oublier si parfaitement ce qu’ils viennent d’apprendre, qu’il ne leur en reste aucun souvenir en rentrant dans le sein de leurs familles ?
[NDE] La famille d’Hozier est une famille de la noblesse française, qui forma à Paris une lignée de généalogistes et d’héraldistes.
L’effet de cette action de la part de l’autorité séculière imprimera aux ecclésiastiques plus de respect, plus d’égards pour les représentants du gouvernement, et leur fera abandonner à jamais l’idée de sortir du cercle de leurs devoirs et de leurs fonctions pour s’immiscer dans les affaires de l’Etat et des familles, ce qui les conduit toujours à fomenter des troubles ou à exciter des débats domestiques qui deviennent funestes ou au gouvernement ou aux citoyens.
A ces traits de famille, celui-ci et mon critique pourraient être parents.
Anonyme, Le Pedagogue des familles chrestiennes, 1662 • Anonyme [attribué à l’abbé Cernay] : Le Pedagogue des familles chrestiennes. […] Utiles aux Curez & autres Ecclesiastiques, pour s’aquiter de leur devoir : Aux Chefs de Familles pour l’instruction de leurs Enfans & Domestiques, et à toutes sortes de Personnes qui veulent vivre selon Dieu. […] Utiles aux Curez & autres Ecclesiastiques, pour s’aquiter de leur devoir : Aux Chefs de Familles pour l’instruction de leurs Enfans & Domestiques, et à toutes sortes de Personnes qui veulent vivre selon Dieu. […] Cordier, La Famille sainte, 1666 • Cordier, Jean (1597-1673 ; père, SJ 1619) : La Famille sainte, ou il est traitté des Devoirs de toutes les personnes qui composent une Famille. […] Sélis, Lettre à un père de famille, 1789 • Sélis, Nicolas-Joseph (1737-1802) : Lettre à un père de famille sur les petits spectacles de Paris, par un honnête homme, Paris, Garnéry, 1789, in-8º, 46 p.
Qu’on arrête un moment ses regards sur les désordres qui troublent la paix des familles ou divisent les citoyens entre eux. […] Sainte église de Siam, vénérable portion de la famille catholique qui remplit l’univers, reçois ici l’effusion de nos cœurs ; reçois les vœux de l’église de France qui t’engendra à Jésus-Christ, et qui de loin t’embrasse et te salue. […] et quelque sages que soient les remontrances d’un ami, d’un oncle, d’un père, de toute une famille alarmée d’un projet de mariage extravagant, ne répondra-t-il pas à chaque argument, comme Germeuil dans son délire : Que m’importe votre aveu, votre amitié, votre malédiction même ? […] Mais ce qui se rencontre souvent, ce sont des jeunes gens qui tiennent à une famille respectable, à un état qui intéresse la patrie, et qui sont délicats sur le point d’honneur. […] La nature leur a donné une voix, des plaintes, des gémissements, dernier refuge des pauvres affligés, pour attirer le secours des autres ; ceux dont je parle n’ont pas ces moyens, ils sont contraints d’être renfermés ; leurs plaintes ne sont entendues que de leur pauvre famille éplorée, et de quelques-uns de leurs voisins, peut-être encore plus misérables qu’eux.
D’où il arrive que la risée des grands corrige les petits, et que la risée des petits corrige les grands ; c’est-à-dire que les seigneurs, les milords, les barons et baronnets, les ducs, les comtes, corrigent leurs tailleurs, leurs bottiers, leurs perruquiers, leurs valets, et en reçoivent la correction, avec mesure et une égale impartialité ; et que les duchesses, les marquises, les comtesses, corrigent en riant leurs femmes, leurs marchandes de modes et leurs blanchisseuses, qui les corrigent à leur tour en riant et se moquant d’elles aussi judicieusement ; d’où il arrive que les sots corrigent les gens d’esprit ; que des Anglois corrigent sans passion des Français, et réciproquement ; que l’impie, que l’athée corrigent les croyants, que des Turcs corrigent des chrétiens, et, comme je l’ai déja exprimé, que des jeunes gens corrigent des vieillards, en se moquant d’eux, que des supérieurs, soit magistrats, juges, soit instituteurs, pères et mères de famille, sont corrigés par la moquerie de subordonnés, ou d’écoliers et d’enfants qui sont encore sous leur pouvoir, et qui saisissent avidement ces occasions de se venger impunément de ceux qui les régentent et les répriment ou contrarient habituellement. […] Et bien loin encore que toutes ces éternelles leçons qu’ils écoutent de sang froid, comme ne les concernant pas, ou dont ils rient eux mêmes et font des applications à leur gré, les aient corrigés ; elles ne les ont pas même intimidés ; on a vu constamment ces chicaneurs déhontés, ces embrouilleurs d’affaires, ces fléaux des familles, couverts de la dépouille de la veuve et de l’orphelin, se multiplier, aller la tête levée, se présenter avec assurance, faire baisser les yeux aux honnêtes gens, parler de délicatesse et de justice plus haut que les de La Haye et les Valton. […] Si le conseil, ou la commission composée, croyant ne devoir pas renoncer tout-à-fait à l’ancien domaine de la comédie, préférait quelquefois encore aux attaques directes et personnelles les satires vagues et indéterminées, ce serait, en prescrivant de les exercer avec des ménagements et tempéraments nouveaux, avec des contre-poids mieux calculés en faveur des hommes paisibles et innocents qui se trouvent confondus avec les coupables ; par exemple, avec l’attention de donner à la scène un air de famille, de la composer, autant que possible, de gens de la même classe, d’y faire censurer le plus fortement le coupable par des personnages réputés estimables, de son âge, de son rang, de son état et de sa qualité.
La nouvelle de ses couches arriva le 15 à Vienne, la Cour & la Famille Royale étoit alors à la comédie ; l’Empereur & l’Impératrice Reine Apostolique, qui n’y étoient pas, y vinrent dès qu’ils eurent appris la nouvelle, sans doute pour remercier Dieu. […] Quelques familles voyant dans leurs noms quelque ressemblance avec plusieurs de ces noms, ont placé honorablement las Obros de Goudouli, dans leurs archives, & se font de cette production gasconne, un titre de noblesse, qui fait monter leurs brillantes extractions bien-au-delà du quatorziéme siécle, puisque leurs ancetres, lors de la conquête de la Gastille, étoient déjà de la plus haute qualité. […] Sa famille, la Cour de Sceaux, une vingtaine de beaux esprits : voilà l’univers.
Alexandre & le N. c’est pour ces Êtres qu’on ruinera les familles, qu’on dépouillera les pauvres, qu’on prodiguera les plus riches métaux, les plus belles étoffes, les plus précieuses pierres ! […] Voilà l’habit intérieur de l’innocence, on vous couvre d’un habit blanc qui en est le signe, conservez-le soigneusement ; rien d’impur ne peut avoir l’entrée de son Royaume, à ces traits on reconnoîtra que vous êtes de sa famille, il vous avouera pour ses enfans ; les traits de couleurs empruntées défigurent & lui sont toujours étrangères. […] Caussin étoit éloquent, savant, grand homme de bien, & d’une probité à toute épreuve ; il a fait divers ouvrages qui supposent beaucoup d’érudition & de génie, il a prêché avec le plus grand succès ; ses belles qualités firent sa fortune & sa disgrâce, il fut Confesseur de Louis XIII, goûté du Prince, estimé de toute la Cour ; mais n’ayant pas voulu se prêter auprès de son pénitent, aux intrigues du Cardinal de Richelieu, qui pour régner seul avoit causé & entretenoit la division dans la famille royale ; il fut exilé au fond de la Bretagne, & ne revint à Paris qu’après la mort du Cardinal, il vécut & mourut dans la plus haute estime ; entr’autres ouvrages il avoit donné la vie de la B.
Tout le monde pense de même : quel père, quelle mère, pour peu qu'il aime sa famille, voudrait avoir la comédie à sa porte ! […] Parfait, on n'en verra que de deux espèces ; les uns des enfants de famille, que la débauche a livrés au théâtre ; les autres des misérables qui sont allés y chercher du pain. […] Peut-on donc regarder le spectacle comme contraire à la piété, à l'éducation de la jeunesse, même des filles, qui ont moins de prétexte et plus de danger que les garçons, puisque n'ayant ni chaire, ni barreau, ni tribunal à remplir, elles n'ont pas besoin, comme les Magistrats, les Avocats, les Prédicateurs, de s'accoutumer à parler en public, que la fragilité du sexe, la vivacité des passions, la vanité et la tendresse les rendent infiniment plus susceptibles des impressions théâtrales, et les exposent davantage à la poursuite de ceux à qui on a étalé leurs grâces, et qu'enfin destinées à vivre dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles.
Dans les plus illustres Familles Bien souvent aux Garçons, quelquefois même aux Filles Les conseils des Parents semblent hors de saison ; Et par les leçons du Théâtre Le Fat le plus opiniâtre Est d’abord mis à la raison. » C’est dans cette vue, Monseigneur, que j’ai choisi Esope pour le traduire partout où il y a des abus, et pour lui faire dire, sous les apparences des Fables, la Vérité à tout le monde, sans que personne puisse raisonnablement s’en offenser.
Après avoir restéh quelque temps encore à rire et à causer sur la Place, il fallut se séparer ; chacun se retira paisiblement avec sa famille, et voilà comment ces aimables et prudentes femmes ramenèrent leur maris, non pas en troublant leurs plaisirs, mais en allant les partager. [...]
Sa famille ne négligea rien pour l’en détourner ; elle le fit étudier en Droit ; il prit des Grades ; il entra au Barreau ; il y auroit réussi, mais son goût l’entraîna au théatre où il se livra à son penchant. Sa famille hors d’état de l’entretenir dans son indolence voluptueuse, ne le paya point de ses épigrammes, il fut obligé de chercher fortune.
Croient-ils que dans la colere, Hermione marche à pas comptés, A dieu, tu peux partir † je demeure en Epire † Je renonce à la Grece † à Sparte, à ton Empire † A toute ta famille, † & c’est assez pour moi † Traître, qu’elle ait produit † un monstre tel que toi. Voici comme la Passion peinte dans ces Vers conduit la voix, Adieu † tu peux partir † je demeure en Epire † Je renonce † à la Grece † à Sparte † à ton Empire † A toute ta famille † & c’est assez pour moi Traître † qu’elle ait produit un monstre † tel que toi.
Il en résulte que celui qui vient de les entendre parler en Héros, en bergers, en pères de famille, en marquis, ne les prennent plus que pour des Comédiens, & ne voient plus les personnages.
A l’exemple des Financiers (car ce sont nos maîtres), le gentilhomme s’épuise, le bourgeois se ruine, le fils de famille vole son père, le marchand fait banqueroute, pour ce noble amusement.
Les meurtres, les usurpations, les infidélités, les trahisons, le mépris des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’amour qui cause les divisions dans les familles, le mépris de l’autorité paternelle, la violation de la foi conjugale, la dissipation des biens, et tous les vices enfin où se livre un jeune homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa passion.
« Il faut donc que ce soit un homme qui soit entre les deux, c’est-à-dire, qui ne soit pas extrêmement juste & vertueux, & qui ne mérite point aussi son malheur par un excès de méchanceté & d’injustice ; mais il faut que ce soit un homme qui par sa faute devienne malheureux, & tombe d’une grande félicité & d’un rang très considérable dans une grande misere, comme Œdippe, Thyeste, & d’autres Personnages illustres de ces sortes de Familles. » En lisant ce morceau on voit qu’Aristote n’y est nullement occupé de l’utilité de la Tragédie. […] Les Sujets de ces premieres Tragédies, & de celles qu’Aristote recommande, sont des crimes, ou plutôt des horreurs qui n’arrivent presque jamais, & qui n’étoient arrivées que par la vengeance des Dieux sur certaines Familles. […] Dangers dont les suites funestes à l’honneur, au repos, & à la fortune des Familles, peuvent causer des désordres qui intéressent l’Etat ; dangers qui se trouvent dans la Représentation même d’Athalie, Piéce qui n’eût jamais paru sur le Théâtre public, si les intentions de l’Auteur, & celles de sa Famille, avoient été suivies.
Elle augmente leur beauté, elle en est la fleur, elle sert d’excuse à la laideur, elle est le charme des yeux, l’attrait des cœurs, la caution des vertus, l’union & la paix des familles, la sureté des mœurs, le charme du plaisir, sans elle l’amour seroit sans gloire, c’est sur elle que se prennent les plus flateuses conquêtes, elle met le prix aux faveurs, elle est si nécessaire au plaisir qu’il en faudroit conserver dans le temps même destiné à la perdre ; c’est une coquetterie rafinée, une espece d’enchere que les belles mettent à leurs appas, une maniere d’augmenter les charmes en les cachant. […] Comment a-t-on pu l’adopter dans l’Etat Religieux, qui fait une profession particuliere de pauvreté, d’humilité & d’obeissance, sous les mêmes loix & les mêmes Supérieurs, & ne font réellement qu’une famille ? […] Le péché est commis devant Dieu ; la loi de la pureté ne distingue pas les sexes, & quoique la conséquence des enfans étrangers, introduits dans une famille, rend l’adultere de la femme plus pernicieux, il n’est pas moins un crime, il n’est pas moins défendu à l’homme, ni l’obligation pour lui moins étroite de réparer le dommage, quoique l’honneur de la chasteté soit plus nécessaire à la fille qu’à l’homme, pour son établissement.
Non, rien ne dégrade plus l’homme, & ne rend plus incapable des actions de vertu d’un sage gouvernement, des fonctions importantes de la royauté, du sacerdoce, de la magistratere, que ce goût efféminé de luxe, de parure, de frivolité : fruit & principe trop ordinaire des plus grands vices, qui énerve l’ame, amollit le cœur, blase le corps, dissipe les biens, fait perdre la confiance, l’estime, le respect de tout le monde, ruine les familles, & porte les plus funestes coups à l’Etat, faisant de l’homme public, du pasteur des ames, du père de famille, une espece de baladin & d’Actrice. […] Cent familles dans le monde en sont la démonstration, sur tout les Actrices.
Réglez votre jeu, ne donnez au jeu qu’un reste de loisir que Dieu n’a pas refusé à la nature et que la nécessité requiert ; mettez avant le jeu le service du Seigneur et les pratiques de la religion ; avant le jeu, la priere, le sacrifice des autels, la lecture d’un bon livre, l’office divin ; avant le jeu, le soin de votre famille, de vos enfants, de vos domestiques, de vos affaires ; avant le jeu les obligations de votre charge, les devoirs de votre profession, les œuvres de miséricorde et de charité ; avant le jeu, votre avancement dans les voies de Dieu, votre perfection et tout ce qui y doit contribuer ; quand vous aurez satisfait à tout cela, vous pourrez alors chercher quelque relâche dans un jeu honnête et borné, vous pourrez vous y récréer avec la paix du cœur, et même, si je l’ose dire, avec une espece de bénédiction de la part du ciel. […] Tel jeu n’est rien pour celui-là, mais il est tout pour celui-ci ; l’un peut aisément porter telle dépense, mais elle passe les forces de l’autre, et ce qui seroit un léger dommage pour le premier, doit avoir pour le second de fâcheuses suites : ainsi on a des dettes à payer, on a une nombreuse famille à entretenir et des enfants à pourvoir, on a des domestiques à récompenser, on a des aumônes à faire et des pauvres à soulager ; à peine les revenus y peuvent-ils suffire, et si l’on étoit fidele à remplir ces devoirs, on ne trouveroit plus rien, ou presque rien pour le jeu. […] Car que seroit-ce, si je parlois d’une femme qui, dans un jeu dont les plus fortes remontrances ne l’ont pu déprendre, dissipe d’une part tout ce qu’un mari amasse de l’autre ; qui se tient en embuscade pour le tromper, et détourne pour son jeu tout ce qui peut venir sous sa main : si je parlois d’un mari, qui tour à tour passant du jeu à la débauche, et de la débauche au jeu, expose jusqu’à ses fonds et fait dépendre d’un seul coup la fortune de toute une famille : si je parlois d’un jeune homme, qui sans ménagement et sans réflexion, emprunte de tous les côtés et à toutes conditions, et ne pouvant encore se dépouiller d’un héritage qu’il n’a-pas, se dépouille au moins par avance de ses droits, et ne compte pour rien toute une succession qu’il perd, pourvu qu’il joue.
L’ingratitude feroit révoquer la donation ; elle a dû réserver quelque chose, on lui accorderoit des alimens, sa famille la soutiendroit. […] Depuis dix ans Religieux & Prêtre estime pour ses lumieres & ses vertus, appelé pour diriger ces Religieuses, ayant parlé avec religion & avec zèle, cet homme tout-à-coup devient furieux, enragé, dans le plus violent délire, brave le ciel & la terre, blasphême, jure, &c. veut persuader à cette Religieuse d’apostasier & de s’enfuir, avec lui, de vivre comme mari & femme, & d’aller, je ne sais où, travailler la terre, pour gagner la vie, la nourrir avec sa famille de son travail.
Les vices du Peuple ont pénétré jusques dans le sein des plus augustes familles.
Mais lorsque ces figures de théorique sont imprimées, qu’elles servent à la composition des vers, on ne peut discuter à l’auteur la qualité de pere de cette famille batarde, & la gloire d’une si belle éducation.
Vincent Houdry ; les Personnes qui s’appliquent au Sacrè Ministere de la parole y trouveront ce tresor du Pere de famille, dont il est parlé dans l’Evangile, d’où ils pourront tirer des richesses anciennes & nouvelles pour les repandre avec abondance, & avec fruits sur les fideles, en les instruisant pleinement des veritez du salut, & en les portant efficacement à la pratique des vertus necessaires pour acquerir les veritables biens de l’éternité.
Mais ce qu’il y a de singulier, c’est que cet Auteur estimable, qui défend aux autres le contraste, n’a pû s’empêcher lui-même de faire contraster quelques-uns des personnages de ses Drames : le caractère brusque & dur du Commandeur, par éxemple, n’est-il pas opposé à la douceur, à l’humanité du Père de famille ?
Cela est si vrai, qu’il n’est plus question parmi eux d’exécuter les canons qui les touchent, et qu’ils semblent laisser dans un oubli, dans une désuétude absolue, tels que ceux-ci : « 1° On renouvelle, dans le concile de Carthage tenu en 349, la défense déjà faite aux ecclésiastiques, en plusieurs conciles, d’habiter avec des femmes ; « 2° Aucune femme ne doit demeurer avec aucun des prêtres, mais seulement la mère, l’aïeule, les tantes, les sœurs, les nièces, celles de leur famille qui demeuraient avant leur ordination. 3e Conc. de Carthage, an 397, can. 17 ; « 3° Les prêtres doivent s’abstenir des grands repas, de la bonne chère, de l’ivrognerie et autres vices.
Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants.
En attendant cet heureux retour au systeme de la Nature, dans l’état où se trouve la société, encore bien peu philosophe, il est difficile de comprendre le motif d’une suite d’éloge de deux hommes si peu faits pour être le pendant l’un de l’autre, l’un grand Archevêque, Prince du saint Empire, l’autre un misérable Histrion, venu des pilliers des halles, que son propre pere désavouoit, comme déshonorant sa famille. […] Cela est si peu vrai, que personne ne s’est fait plus que Moliere des ennemis de toutes parts, à la Cour, à la ville, dans sa famille, dans sa troupe, précisément par cette parfaite imitation. […] Il n’ont rien de bien merveilleux ; c’est une satyre amere contre les Empereurs ses prédécesseurs, la ville d’Antioche & sa propre famille. […] Né dans une famille chrétienne, éleve en Chrétien, professant vingt ans le christianisme, c’est par choix, avec réflexion & une entiere liberté qu’il se jette dans les plus pitoyables égaremens de l’esprit humain, veut y entraîner tout le monde, & meurt enfin dans l’idolâtrie & le blasphême, que la philosophie elle-même condamne.
voulant marquer par-là, qu’un homme sage devoit estre uniquement occupé à regler ses affaires, & à gouverner sa famille ; & qu’il ne pouvoit goûter de plaisir plus innocent, que celuy que donnent une Epouse fidele & des enfants bien élevez. […] Les Poëtes péchent par cette même raison, & parce qu’ils font un mauvais usage de l’esprit que Dieu leur a donné ; talent, dont le souverain Pere de famille demandera un compte terrible à ceux qui l’auront mal employé. […] Et vous peres & meres, qui souffrez dans vos familles des enfants qui profanent l’habit de l’Eglise, & qui en dissipent les biens à des usages honteux, craignez, si vous ne vous y opposez de toutes vos forces, que la malediction de Dieu ne tombe sur vous comme sur eux.
Ce profit même ils ne le livreront pas en effet, la quête qu’ils font, le leur rendra au double ; elle durera tant qu’on voudra, les frais de la statue ne seront de long-tems rentrés, quoique le produit les excede, le nom & la statue de ce grand homme produira à son illustre famille un abondante moisson, cette noble générosité n’est qu’un tour d’adresse pour gagner de l’argent. […] Les factions de la Rose rouge & de la Rose blanche, qui avoient si long-tems divisé l’Angleterre, entre les maisons d’Yorck & de Lancastre, & qui finirent à la mort de Richard III, parce que son vainqueur, Comte de Richemont, de la maison de Lancastre, ayant épousé l’héritiere de la maison d’Yorck, réunit sur sa tête les droits des deux familles, & regna paisiblement sous le nom d’Henri VII. […] Le poison n’avoit pas échapé à celui d’une auguste Princesse, qui dès la premiere représentation, en temoigna un grand mécontentement ; elle releva avec force, l’indécence ou plutôt le scandale, qu’il y avoit à travestir si indignement la Réligion, & à rendre en quelque sorte le Roi, la Famille Royale & toute la Cour, complices de cet attentat, en osant exposer sous leurs yeux une pareille piéce.
C’est le tombeau d’une jeune femme morte entre les bras de son mari (& qui n’est pas trop décent dans une église) ; on y voit ceux du Chevalier Venin, de l’Amiral Vailon, du Capitaine Hardic, du Musicien Drandel, du Philosophe Neuton, &c. tous ceux des personnes de leurs familles, même celui de Milton, qui lui seul valoit plus que toutes les actrices du monde, & qui pourtant fut élevé aux dépens de son neveu. […] La matinée la mere de famille la passe au lit, à peine est-il jour à midi, les enfans, les domestiques, les affaires, tout est négligé : la comédie dérange les horloges comme les esprits & les cœurs. […] Il gagna du bien, & renonçant à tous ses lauriers dramatiques, il retourna à la campagne vivre en bourgeois aisé dans sa famille.
Ces Couvents, dit-on, sont à la décharge des familles. […] Il flatte les vices, & souhaite qu’ils croissent & pullulent sans cesse dans l’Europe, & causent la ruine des familles les plus opulentes. […] Il est très-utile qu’un Roi voie souvent la comédie ; elle est l’image de la vie commune, des vices, des vexations des familles, des maux de l’Etat.
Rien ne seroit plus beau, sans doute, que des assemblées de plusieurs familles, où la jeunesse, sous les yeux de ses parens réunis, non seulement craindroit de leur déplaire, mais où chacun chercheroit encore à mériter par ses soins l’affection & l’estime de ceux parmi lesquels il rencontreroit l’objet de son amour. […] Quelle seroit l’union de plusieurs familles qui chercheroient ainsi à n’en former plus qu’une, s’il étoit possible ! […] Le dérangement de la fortune publique entraîne nécessairement avec lui celles des particuliers ; & il n’est pas plus nécessaire, comme quelques-uns le prétendent, qu’un Etat se doive à lui-même, qu’il ne l’est qu’un pere de famille soit le débiteur de ses enfans.
Ce n’étoit pas l’objet des amours du Prince, c’étoit sa niece, & la parenté, sur-tout dans les ascendans, écarte l’idée du crime ; on la fait venir dans la salle du repas, comme tous les jours dans les familles on fait danser un enfant pour s’amuser & le faire briller ; une jeune Princesse, sans doute bien élevée & décente, qui n’étoit point exercée à tendre des pieges à la vertu, & ne prétendoit pas à la conquête de son vieux oncle au préjudice de sa mere, si neuve, si simple, que ne sachant que demander, elle va consulter sa mère, court répéter ses paroles, reçoit la tête de Jean-Baptiste, & la lui donne. […] Connoît-on en France, souffriroit-on cette séparation des sexes, même dans l’intérieur des familles ?
Associés probes, amis sincères, honnêtes pères de famille, veuves et orphelins, comme vous bonnes gens sans instruction et sans prévoyance, qui gémissez sur tous les points de la terre civilisée, où vous avez été outragés, trompés, dépouillés impitoyablement par toutes sortes d’oppresseurs rusés qui jouissent sans remords de vos dépouilles en présence de vos misères, vous prouvez à l’observateur, même favorisé de la fortune, mais non égoïste, que la civilisation, par les moyens combattus qui l’ont opérée, a moins adouci les mœurs qu’elle n’a rafiné, subtilisé les vices de la barbarie.
Et qu’en arrive-t-il, des suites déplorables pour des familles : c’est par ce moyen que le diable établit son empire, et cause de terribles desolations dans l’Eglise.
Selon lui, les hommes charnels abusent de certaines Histoires des Livres saints, 321 Justin Empereur permet aux Comédiennes de se marier aux enfants de famille, 136 Justinien Empereur, défend les Spectacles aux Evêques et aux Prêtres, 135.
Toi qui sous le glaive abatue ; Devenois l’opprobre des loix, Famille innoncente à ma voix, Viens, tombe aux pieds de sa statue ; Qu’importent de feintes douleurs, Qu’importent de steriles pleurs, Qu’il a fait répandre au théatre ? […] Le portrait de la famille de Corneille n’est pas plus juste ; quel glaive l’a abattue ?
Quand il s’empara de la Saxe & de la ville de Dresde, le même jour il y fit jouer la comédie, & voulut que la Famille Royale sa prisonniere de guerre y assistât avec lui ; contraste bizarre & inhumain ! les bouffonneries de la scene & la désolation d’une famille captive, d’un Souverain fugitif & d’une ville prise d’assaut.
L’écusson des Sénateurs Romains (le Croissant) qu’ils faisoient broder sur leurs souliers, a donné la premiere idée des armoiries, & quantité de familles y arborent un croissant (la noblesse de Cythere grave le chiffre des amans qui sont les vrais écussons de la vanité). […] Quand le transport de sa passion fut passé, il en rougit, & pour couvrir la honte d’une source impure, on y a fait des changemens, on y a établi des exercices de piété, on a obtenu des bulles ; comme dans les familles on change le nom, l’écusson, le domicile, on compose une généalogie pour couvrir la bassesse de son extraction.
C’est faire souffrir à ce saint d’une des plus illustres famille du Royaume, un second martyre dans le goût du premier. […] A ce coup de théatre tout charge si bien & si subitement, qu’ils sont chassés de leurs maisons, quoique peuplées de bons sujets, qu’on vend leurs effets, qu’on prend l’argenterie de leur églises, sans leur donner ni cabanes, ni habits, ni pension, à cinq ou six près accueillis dans leurs familles.
Grégoire, qu’il y a des jeux et des divertissements permis, et que l’on en peut prendre, comme on prend une médecine pour purger le corps de ses mauvaises humeurs, et le rendre plus capable et plus propre au travail : mais nous entendons parler ici de ces jeux défendus, qui ruinent les familles, qui remuent et excitent les passions, et font perdre le temps, qui est si précieux. […] Mais celui du saint homme Job me semble encore plus fort pour prouver cette vérité : c’est un homme qui tenait le rang d’un prince dans son pays, comblé de richesses, d’honneurs, d’amis, et d’autorité, au au milieu d’une famille la plus heureuse qui fût au monde, par le moyen du nombre des Enfants bien nés et bien faits, que Dieu lui avait donnés.
Jacques pensoit différemment, ainsi que sa famille, & n’imaginoit pas que Moliere dût le dédommager d’une Couronne. […] C’étoit une injure atroce qu’un homme de ce rang ne pardonnoit pas, & dans le fond il n’y a qu’un Tabarin sans pudeur qui puisse livrer à des bouffons l’honneur d’une Demoiselle, & d’une famille si respectable. […] Elle fut fort embellie par le Consul Lucius Cornelius Balbus, qui s’y établit, à l’honneur duquel & de la famille Balba il fut érigé bien des statues qui subsistent encore.
En effet le vice n’est pas dangereux parce qu’il est ridicule, mais parce qu’il entraîne après lui des suites funestes : par exemple, l’ivrognerie n’est pas un vice dangereux, parce qu’il met celui qui en est dominé dans un état d’extravagance qui lui attire les regards de tous les passans ; parce qu’il lui fait dire cent choses déraisonnables qui le font prendre pour un insensé ; mais bien parce qu’un ivrogne va dépenser au cabaret l’argent qui seroit mieux employé au soutien de sa famille ; mais bien parce qu’un ivrogne pour contenter sa malheureuse passion, laisse manquer de pain à sa femme & à ses enfans ; parce qu’il perd le goût du travail, & tombe lui-même dans la misere inséparable de la fainéantise ; mais bien parce qu’un homme dans l’état d’ivresse perd le sentiment de sa propre conservation, & qu’étant privé de raison, il n’a plus de frein qui puisse s’opposer à ses mauvais penchans.
Harpagon est un original qui amuse beaucoup par ses singeries, il ne fait de tort à personne, il n’a point envie d’avoir le bien d’autrui, il a un assez grand nombre de domestiques pour le servir lui & sa famille ; & si on excepte de ce portrait le prêt à usure, qui véritablement est odieux, mais qui pourroit appartenir à tout autre caractere qu’à celui de l’avare, son avarice n’a point de suites funestes à la Société.
Il a fait ses preuves de talens dans l’Art Dramatique ; on peut même en juger par les trois Piéces qui composent le premier volume de son Théâtre de Famille.
Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait.
La nation qui trouvait dans son roi, et dans les princes de son auguste famille, l’exemple d’une piété salutaire, s’était fait un devoir de seconder, et les intentions du souverain et celles du Clergé ; mais aujourd’hui elle est forcée d’éprouver de l’incertitude dans la marche qu’on veut lui faire suivre, et elle craint réellement les suites d’un système qui peut causer de grands troubles dans le royaume.
Et là on commence à raffiner le caractère du saint Personnage, en montrant, par l’exemple de cette affaire domestique, comment les Dévots ne s’arrêtant pas simplement à ce qui est plus directement de leur métier, qui est de critiquer et mordre, passent au-delà sous des prétextes plausibles, à s’ingérer dans les affaires les plus secrètes et les plus séculières des familles. […] Ce qui était vrai, mais c’était pour l’impudence avec laquelle Panulphe avait d’abord soutenu et détourné la chose : « et comme elle a quitté la place, de douleur de le voir en danger de souffrir une telle confusion : qu’au reste il peut bien juger par quel sentiment il avait demandé de le voir en particulier, pour le prier si instamment de refuser l’offre qu’on lui fait de Mariane pour l’épouser ; qu’elle ne s’y serait pas tant intéressée, et qu’il ne lui serait pas si terrible de le voir entre les bras d’une autre, si quelque chose de plus fort que la raison et l’intérêt de la famille ne s’en était mêlé : qu’une femme fait beaucoup en effet dans ses premières déclarations, que de promettre le secret ; qu’elle reconnaît bien que c’est tout que cela, et qu’on ne saurait s’engager plus fortement ». […] C’est un homme qui, à la manière obligeante, honnête, caressante et civile dont il aborde la compagnie, soi-disant venir de la part de Monsieur Panulphe, semble être là pour demander pardon, et accommoder toutes choses avec douceur, bien loin d’y être pour sommer toute la famille dans la personne du chef, de vider la maison au plus tôt : car enfin comme il se déclare lui-même, « il s’appelle Loyal, et depuis trente ans il est Sergent à verge en dépit de l’envie ». […] Avant que je vous le déclare, permettez-moi de vous faire remarquer, que l’esprit de tout cet Acte, et son seul effet et but jusqu’ici n’a été que de représenter les affaires de cette pauvre famille dans la dernière désolation par la violence et l’impudence de l’Imposteur, jusque-là qu’il paraît que c’est une affaire sans ressource dans les formes ; de sorte qu’à moins de quelque Dieu qui y mette la main, c’est-à-dire de la Machine, comme parle Aristote, tout est déploré.
De-là, elle souffle la licence parmi la jeunesse, elle réveille l’impudicité dans la vieillesse, elle jette le trouble dans les maisons, elle seme l’opprobre dans les familles.
De-là, elle soufle la licence parmi la jeunesse, elle réveille l’impudicité dans la vieillesse, elle jette le trouble dans les maisons, elle seme l’opprobre dans les familles.
… Mais, vous le savez, j’y suis inconnue ; toujours retirée, ne voyant que vous seule & ma famille… Ainsi, lorsque j’aurai rempli mon but, nous pourrons ensevelir tout ceci sous un silence éternel.
Il y avait en outre des Places marquées où il n’était pas permis à tout le monde de s’asseoir ; ces Places étaient héréditaires dans les familles, & ne s’accordaient qu’aux Particuliers qui avaient rendu de grands services à l’Etat : les Grecs les nommaient Proedrias (premières Places), parce qu’elles étaient les plus apparentes, & les plus proches de l’Orquestre, La Scène, chez les Grecs & les Romains, se divisait en trois parties : la première & la plus considérable était proprement la Scène : c’était une grande façade de bâtiment, qui s’étendait d’un côté du Théâtre à l’autre, & sur laquelle se plaçaient les Décorations.
Comme tous les vers se faisaient alors sans étude et sans science, la noblesse ne dédaigna pas d’en faire ; tel qui, par le partage de sa famille, n’avait que la moitié ou le quart d’un vieux château, allait quelque temps courir le monde en rimant, et revenait acquérir le château.
La raison nous dicte donc de travailler à fortifier dans les Citoyens, un des deux principaux motifs des actions des hommes, qui est l’amour de la distinction entre nos pareils ; mais elle nous dicte en même temps les règles pour bien discerner les distinctions petites, vulgaires, incommodes au commerce, d’avec les distinctions précieuses qui procurent toujours la commodité et l’utilité des autres ; ce sont ces distinctions qui sont les seules véritablement dignes de louanges et désirables dans le commerce, il ne faut jamais que le désir de la gloire marche sans la connaissance de la bonne gloire ; or je suis persuadé que le théâtre bien dirigé par le Bureau des spectacles peut beaucoup servir à rendre les spectateurs non seulement très désireux de gloire et de distinction, mais encore très connaisseurs en bonne gloire et en distinction la plus précieuse afin que les hommes estiment de plus en plus l’indulgence ; la patience, l’application au travail, les talents et les qualités les plus utiles à leurs familles, à leurs parents, à leurs voisins, à leurs amis, à leur nation et au reste du genre humain.
Rome avait d’autres sentiments sur ce point, dont elle prévoyait les conséquences : le Gouvernement qui éclairait de près les Poètes n’eût pas vu d’un œil indifférent le déshonneur d’une famille travesti en Comédie. […] Lors donc que Phèdre se trouve l’esprit tout occupé d’Hippolyte, elle s’efforce de substituer des raisons solides à ces idées frivoles, elle donne à celles-ci le change par des invectives contre les femmes déréglées ; elle conclut à plutôt mourir que d’être infidèle à son époux et que de devenir une tache à sa famille : la honte des pères, ajoute-t-elle, passe et reste aux enfants, qui ne la portent guère écrite sur le front sans qu’elle leur soit une flétrissure personnelle aux yeux des hommes. […] Enfin, si c’est un mérite que d’infecter l’esprit et de corrompre le cœur, que d’apporter dans les familles la honte, les maladies, l’indigence ; je conviens que les Poèmes de nos Auteurs sont au-dessus de tous les éloges : mais s’il n’en est pas ainsi, il me semble qu’on devrait traiter ces ouvrages tout autrement qu’on ne fait.
Je dis, Messieurs, que parmy ceux-là, il y en a encore un grand nombre, qui ne peuvent, sans grand peché, frequenter ces spectacles, à cause de la perte du temps & de l’argent qu’ils y employent, comme ceux qui pour ces divertissemens frivoles & mondains, negligent leurs affaires les plus importantes, & leurs devoirs les plus essentiels, ou bien qui y dépensent ce qui seroit necessaire à l’entretien de leur famille. […] Deplus, comme ces spectacles ne se font pas sans grands frais, & qu’on n’en jouit point sans quelque dépense, peut-on seulement revoquer en doute, que l’argent considerable qu’on y employe, pendant qu’on neglige le precepte de l’aumône, qu’on manque de quoy fournir à l’entretien de sa famille, qu’on differe ou qu’on se dispense de payer ses dettes, & qu’on viole les premiers devoirs de la justice ; que cet argent, dis-je, si mal employé, est un peché ?
Mais ce saint Parfumeur croit sans doute, que cette heure épargnée chaque jour, sera utilement employée à des exercices de piété à la Priere, à la Messe, au soin de la famille : œuvres bourgeoises, auxquelles il devroit bien savoir qu’on ne peut, sans déroger, trouver le loisir de s’appliquer. […] Les Dames Romaines opulentes avoient pour leur parure une famille d’esclaves complette L’une étoit chargée de peigner les cheveux, l’autre de les friser, une troisiéme de les poudrer, une autre de les parfumer avec des essences, celle-ci avoit pour son partage le front, celle-là le derriere de la tête, un autre les sourcils ; il y en avoit pour chacune des autres parties de l’habillement ; les souliers, les bas, les jarretieres, la juppe, la robe, &c.
La plainte pleine de blasphêmes contre la Providence, sur ce qu’après un mariage secret, que son honneur, & la volonté de sa famille ont rendu nécessaire ; arrive la mutilation de son mari, qu’on traite du plus grand des malheurs, du plus cruel assassinat ; exclamation qui décéle honteusement ce que l’on cherche dans l’amour ; se peut-il que Dieu qui a toléré avec indifférence, nos plaisirs, avant le mariage, les empêche après que le Sacrement les a permis, & fasse subir à un mari, des châtimens qui ne sont dus qu’à l’adultere ? […] La prudence ne permet pas d’en courir le risque, il est impossible, si la barriere est une fois levée, qu’on ne pousse la malignité à la derniere extremité, en décriant tous les vices, toutes les turpitudes des particuliers, des familles, des coups, qu’on en vienne à des vraies calomnies.
La marche partit à la pointe du jour, & dura toute la journée, des troupes innombrables de gens de toute nation & de tout état, des animaux de toute espèce, de jeunes garçons, de jeunes filles, des Faunes, des Satyres, des Nymphes, des Bacchantes, des danseurs, des danseuses, des Musiciens, des joueurs d’instrumens sur des théatres élevés sur des roues, traînés par des chevaux, qui dansoient, chantoient, jouoient continuellement, & faisoient retentir l’air ; des statues de tous les Dieux & de toutes les Déesses, avec leurs autels, leurs Temples mobiles, leurs Prêtres & Prêtresses, leurs victimes & sacrifices traînés par des lions, des tigres, des éléphans ; des forêts ambulantes, des parterres, des champs, des vignes, des tonneaux immenses comme des foudres d’Allemagne, remplis de vin & de lait, qui dans toute la marche en faisoient couler des fontaines ; des cuisines, des tables mouvantes pour donner à manger ; toute sorte de meubles, d’armes, d’ustenciles, tous les habits d’or ou de soie, tous les effets d’or ou d’argent, on eût dit que c’étoit la marche de la Nation entiere ; son Roi à la tête, qui avec sa Cour & sa Famille la terminoit. […] Ils se disent enfans de cette sainte famille, ils n’en sont que les enfans illégitimes qu’elle n’avoue pas, & qui ne méritent que ses larmes, Toute sorte d’odeurs, eaux, pommades, poudre, essences, pâtes y sont proscrites, jusqu’à la poudre des cheveux ; on n’y souffre pas même l’usage du tabac, ni en poudre ni en fumée.
Elle passa depuis quelque temps dans le veuvage, & fut enfin reconnue par sa famille. […] Et ce n’est pas seulement sur les tabatieres des Actrices, dans les boudoirs des aimables, j’ai vu ces portraits de famille étalés dans les palais les plus graves, les plus saints, les moins faits pour les souffrir.
Je dis, Messieurs, que parmy ceux-là, il y en a encore un grand nombre, qui ne peuvent, sans grand peché, frequenter ces spectacles, à cause de la perte du tems & de l’argent qu’ils y employent, comme ceux qui pour ces divertissemens frivoles & mondains, negligent leurs affaires les plus importantes, & leurs devoirs le plus essentiels, ou bien qui y dépensent ce qui seroit necessaire à l’entretien de leur famille. […] Deplus, comme ces spectacles ne se font pas sans grands frais, & qu’on n’en jouit point sans quelque dépense, peut-on seulement revoquer en doute, que l’argent considerable qu’on y employe, pendant qu’on neglige le precepte de l’aumône, qu’on manque de quoy fournir à l’entretien de sa famille, qu’on differe ou qu’on se dispense de payer ses dettes, & qu’on viole les premiers devoirs de la justice ; que cet argent, dis-je, si mal employé, est un peché ?
Ce grand homme, le plus éloquent des Pères Latins, d’une des premières familles de Carthage, qui connaissait bien les spectacles, où il avait souvent été avant sa conversion, et qu’il peint si parfaitement, a donné cette décision foudroyante dont nous avons parlé ailleurs, rapportée dans toutes les collections des Canons, et qui fait loi dans l’Eglise. […] On y voit jusqu’à des pères de famille, imbéciles ou libertins, et sans pudeur.
Je suis de moitié avec vous dans le mépris que vous avez pour ces gens qui, s’aimant eux seuls, s’abandonnent aux passions que nous ne pouvons satisfaire qu’aux dépens de nos concitoyens ; car un ambitieux, un avare heureux, s’il en peut être, ne le sont qu’en possédant ce qui pourroit faire le partage & la félicité de plusieurs familles. […] Louis, ces Seigneurs ne quittoient point leurs terres, où ils vivoient en bons peres de familles, & ils jouissoient de presque tous les droits de la Souveraineté. […] On y apprend à ne couvrir que d’un vernis de procédé la laideur du vice, à tourner la sagesse en ridicule, à substituer un jargon de Théatre à la pratique des vertus, à mettre toute la morale en Métaphysique, à travestir les Citoyens en beaux esprits, les meres de famille en petites maîtresses, les filles en amoureuses de Comédies. […] Et tout ce que les Spectacles vus ou à voir causent d’entretiens dans les Cafés & autres refuges de fainéans & libertins, est encore autant de gagné pour les peres de familles, soit sur l’honneur de leurs filles ou de leurs femmes, soit sur leur bourse ou sur celle de leurs fils. […] Sa famille lui représentant que cette illustration étoit importante pour elle ; que le Public croiroit qu’il ne pouvoit pas faire les preuves de Noblesse requises : Si je vous fais tort, répondit-il, rayez-moi de votre généalogie.
Voilà ce que la passion de la comédie objecte de plus fort pour sa justification, ce que j’y ai répliqué doit vous en faire sentir la faiblesse, et conclure avec moi que le théâtre est une source de désordres dont ceux qui ont soin de leur salut doivent s’éloigner, et s’ils sont chargés de celui des autres tels que les Pères de famille, le leur interdire absolument, que ceux qui n'ayant pas connu ces dangers y ont été quelquefois par le passé, prient le Seigneur de ne se point souvenir de leur ignorance, et que tous jurent aujourd’hui un divorce éternel avec toutes ces assemblées mondaines et profanes, dites, avec le Sage, « j’ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie pourquoi me trompes-tu »Eccli. 2.
Mais ces railleurs parlèrent-ils sur le même ton quand ils virent le feu du ciel sur eux et sur leurs familles, tandis que le vengeur de tant de crimes avait mis le juste en sûreté ?
L’Auteur de ces Considérations est Dorval, qui étoit alors Comédien à Lyon, & dont le nom de famille est Villaret. […] Delà, elle souffle la licence parmi la jeunesse ; elle réveille l’impudicité dans la vieillesse ; elle jette le trouble dans les maisons ; elle seme l’opprobre dans les familles. […] Et n’est-ce pas delà que naissent tant de désordres dans les familles, tant de divisions & de querelles, tant de guerres intestines ? […] Il sera ce Roi sage dont parle l’Ecriture, qui, Pere de ses Sujets, s’applaudit au milieu de sa nombreuse Famille, de n’y voir que des heureux : Rex sapiens, populi stabilimentum ; & l’on ne verra pas son Royaume partagé pour ainsi dire en deux classes ; dans l’une, les dépouilles des Provinces servir de trophée au luxe & au faste de plusieurs Familles, dont quelques-unes méprisables, autant par leur origine que par leurs mœurs, ne voient jamais de superflu dans leur opulence, tandis que dans l’autre, des milliers de Familles, tirant à peine le nécessaire d’un travail pénible, semblent reprocher à la Providence cette humiliante inégalité. […] L’union regne-t-elle davantage dans les familles ?
On y voit les tyrans dévorés de remords ou punis par les supplices, l’infâme Athalie égorgée aux portes du Temple de l’Eternel, Oreste déchiré de remords d’avoir crû Hermione qui s’immole de désespoir, le sanguinaire Hérode en horreur, Gustave triomphant du perfide Christierne, Polifonte poignardé par le Successeur légitime de Cresfonte, l’Enfant prodigue dévoré de remords, revenu au sein de sa famille implorant les bontés de son père, l’avarice, l’hypocrisie, l’envie, la médisance, l’orgueil sont les tableaux que la Comédie expose sur la scène. […] c’est là que les plus grossiers apprennent que les faveurs de la fortune ne sont pas de vrais biens quand ils y voient la ruine de cette royale famille de Priam. […] Ce qui m’enflamme de colère, c’est qu’il ait cité Marseilles, lieu où j’ai reçu le jour, où ma famille existe encore ; pour autoriser le refus des spectacles dans Genéve. […] Les Enfans n’étaient point appellés Spurii ; & quoiqu’ils ne fissent point partie de la famille paternelle, leur état n’était point honteux, & ne les privait point du commerce des autres Citoyens ; de nos jours ils en sont banis. […] Après avoir resté quelque temps encore à rire & à causer sur la place, il fallut se séparer, chacun se retira paisiblement avec sa famille, & voilà comme ces aimables femmes ramenèrent leurs maris, non pas en troublant leurs plaisirs, mais en allant les partager.
Tout homme qui fait autre chose que ce qu’il doit faire est condamnable, et j’interdis avec vous le spectacle à tous ceux qui le préféreront à un travail utile, à leur fortune, à leur santé, au bien de leur famille. […] J’ai connu des gens à qui le bien de leur famille aurait exigé qu’on fermât l’entrée des Temples. […] Ils sont habitués au ton de la galanterie : ils jouent, quelquefois des rôles de fripons : donc ils abuseront de leur talent dans l’un ou l’autre genre, pour séduire de jeunes personnes fb, ou pour voler de vieilles dupes, ou des jeunes gens de famille, qui auront quelque commerce avec eux.
El semble que la foiblesse y ait établir son empire avec la mollesse ; & la comédie que Frederic fit jouer à Dresde, & où il mena la Famille royale, le jour même où il s’empara de cette capitale, est très-conforme au goût régnant de cette cour, quoique très-opposée à l’humanité & la décence.
C’est la source d’une infinité de désordres dans les familles.
cette grande sédition qui survint dans Rome entre le Sénat et le peuple, et qui fut pacifiée par la création d'un Consul de race Plébéienne, et d'un Préteur de famille Patricienne, le Sénat jugea cet événement si avantageux à la République, qu'il résolut d'en rendre grâces aux Dieux par la célébration des grands Jeux durant quatre jours, quoiqu'ils eussent accoutumé de n'en durer que trois ; et les Ædiles ayant refusé de le faire, les jeunes Sénateurs les offrirent au peuple, pourvu que l'on créât deux Ædiles de leur corps ; ce qui fut exécuté.
.), où par l’exemple d’Abraham, à qui Dieu fit quitter son pays, de Loth, que les Anges obligèrent de sortir de Sodome, de Moïse, qui s’éloigna de l’Egypte, des Apôtres, qui abandonnèrent leur famille pour suivre Jésus-Christ, il prouve combien nous devons soigneusement éviter les dangers infinis du vice, qui se trouvent sur tous nos pas dans le siècle.
Elle n’est qu’une invention des lois sociales pour mettre à couvert les droits des pères et des époux, et maintenir quelque ordre dans les familles. […] Y a-t-il au monde un spectacle aussi touchant, aussi respectable que celui d’une mère de famille entourée de ses enfants, réglant les travaux de ses domestiques, procurant à son mari une vie heureuse, et gouvernant sagement la maison ? […] Quelquefois on y soupe, mais rarement : parce que le Genevois est rangé et se plaît à vivre avec sa famille. […] Ces occasions de s’assembler pour s’unir, et d’arranger des établissements, seraient des moyens fréquents de rapprocher des familles divisées et d’affermir la paix, si nécessaire dans notre Etat. […] Après avoir resté quelque temps encore à rire et à causer sur la place il fallut se séparer, chacun se retira paisiblement avec sa famille ; et voilà comment ces aimables et prudentes femmes ramenèrent leurs maris, non pas en troublant leurs plaisirs, mais en allant les partager.
On entre au parterre par deux portes, qui ont des deux côtes des colomnes sur des pieds d’estaux, à la hauteur du théatre : on monte sur un Dais reservé pour la Famille Royale ; des dégrés en emphithéatre tout au tour, des colomnes posées sur le haut, des dégrés soutiennent des galeries & des balcons, ornés comme le plafond : on ne voit dans la sale que tout ce que l’architecture, la sculpture, la peinture, la dorure ont de plus riche, & de plus éclatant. […] Non, le portrait est chargé, ces horreurs ne seroient pas souffertes, & tout le crédit de ces grandes Princesses ne les sauveroit pas de la corde ; mais se livre au libertinage, suivre les amans contre la volonté de la famille, passer sa vie dans des mauvais commerces, vivre soi-même, & entretenir ses amans dans un célibat & une débauche volontairement sterile, réduire par les enchantemens, c’est-à-dire, par tous les charmes que peuvent prêter l’art & la nature ; enlever la toison d’or, c’est-à-dire, la bource à ses adorateurs ; à ces traits qui ne sont pas chargés, le public sans s’y méprendre, reconnoît aisément les nouvelles Médées : au reste, les rôles de Medée sont si communs sur le théatre, qu’il n’est pas étonnant qu’en s’y familiarisant, on les réalise.
La fille déclara qu’elle ne vouloit pas être Religieuse, mais épouser le Duc N…, & le mariage étant convenable, la famille y donna les mains. […] C’est le nom que se donne la troupe Bourgeoise, comme ailleurs les Enfans sans souci, les Officiers de Thalie, la Famille de Moliere.
La fortune de Saumaise étoit médiocre, & sa noblesse aussi : c’étoit une noblesse de robe, & de la petite robe, son pere étoit Lieutenant particulier du Bailliage de Semur, petite ville de Bourgogne, charge qui de pere en fils fut long-temps dans la famille : mais pour l’érudition & la réputation de savant, personne ne l’emportoit sur lui : noblesse bien supérieure à tous les quartiers. […] Si c’est ainsi que se forment les bonnes meres de familles, ce n’est pas du moins la femme-forte, dont parle le Livre de la Sagesse, comment se forment donc les coquettes, les femmes galantes & les êtres frivoles, livrés au jeu, à la dissipation, au luxe, au plaisir, qui ne vivent que pour séduire les hommes ?
Il eût pu faire des volumes : les histoires sont pleines des délires des hommes ; on en voit tous les jours ; et sans sortir de sa famille et de son cœur, chacun pourrait faire une collection considérable. […] Serait-ce donc, à plus forte raison, dans l’indécence des nudités, dans l’expression des passions, les fourberies des valets et des soubrettes, qu’on ramasserait de quoi remplir les greniers du Père de famille ?
C’est qu’il prévoyait qu’ils se réjouiraient dans le rétablissement de leur Ville, et de leur Temple ; et que leurs familles nombreuses, leurs abondantes moissons, leur santé, leur longue vie, leurs victoires, qui devaient être les récompenses de leur fidélité à la loi, leur fourniraient continuellement la matière de nouvelles réjouissances. […] , et dans leurs familles, menaient la vie du monde la plus exemplaire.
Indication des anecdotes qu’il a données sur la famille d’Ormesson, a, 322 Antilogies, b, 278 Antonin (Saint). […] Anecdotes sur cette Famille, b, 320-328 Ormesson (Henri François de Paule Le Fevre d’), petit-fils du précédent, a, 323 Ormesson (Louis François de Paule Le Fevre, Président d’), oncle du précédent, a, 327 Ottonelli (Jean-Dominique), Jésuite Italien. […] Notices relatives à la famille de Le Peletier, a, 322 Peres de l’Eglise.
Rebut de tout le monde, fruit criminel d’un mariage odieux, reprouvé par les loix, anathématisé par les deux Eglises Catholique & Anglicanne, par les deux Papes Clément & Henri, cette actrice est fort au dessous des actrices ordinaires, qui du moins légitimes, & avouées de leur famille, sont en plus grand nombre que celles dont le pere se cache dans les coulisses ; familles obscures, à la vérité, mais l’obscurité de la naissance déshonore moins que l’infamie du crime. […] Plusieurs familles s’étoient ruinées pour paroître avec éclat à la Cour, selon son goût.
On donna à Huguet le non d’Armand que porte toute la famille, en mémoire du cardinal de Richelieu. […] Parmi les femmes qui se dévouent à ce commerce honteux de faire acheter des repentirs, la plupart nées dans la misere, n’auroient besoin que des ressources du travail, les unes peuvent être rendues à leur famille, d’autres à leurs maris, les autres enfin trouver place dans les manufactures ou les hôpitaux. […] Adam & sa famille au commencement du monde, Noé & la sienne après le déluge, étoient instruits & vivoient en société, & toute leur postérité après eux.
Pour les Auteurs et les Comédiens, dont la Profession paraît être un continuel divertissement, ils ne croient pas que toute leur vie soit un jeu, puisqu’ils ont d’autres occupations sérieuses dans leur famille ; qu’ils joignent à leur devoir d’honnêtes Gens celui de véritables Chrétiens, qu’ils vont à l’Eglise ; qu’ils fréquentent les Sacrements ; occupations toutes Saintes, et les plus sérieuses, ou plutôt les seules sérieuses qu’on puisse avoir dans la vie ! […] J’en ay confessé et connu assez particulièrement, qui hors du Théâtre et dans leur famille, menaient la vie du monde la plus exemplaire : et vous m’avez dit vous-même que tous en général prenaient sur la Masse de leur grain de quoi faire des Aumônes considérables, dont les Magistrats et les Supérieurs des Couvents pourraient rendre de bons témoignages. […] Le 10 septembre 1668, au temps où l’on recherchait les usurpateurs de noblesse, il avait obtenu du Conseil du Roi un délai d’un an Sour rapporter ses titres restés en Allemagne, d’où sa famille tait originaire.
On croit que le sieur Belloy ayant enchâsse avec éloge dans sa pièce les noms de plusieurs familles distinguées, s’est acquis à peu de frais de puissants protecteurs, qui ont bien voulu prendre une scène pour un titre de noblesse. […] Quel trône subsisterait, si ces sortes de raisons suffisaient pour chasser un Roi et sa famille, et changer la constitution d’un Etat ? […] Voici le système bien exposé dans Aristomène, où le héros de la pièce est hautement déclaré contre son Roi, et où sa famille et ses amis se déclarent contre le Sénat.
Considerant, comme elle le fait, l’homme sous trois rapports, c’est-à-dire, ou comme pris solitairement & réduit à lui-même, ou comme occupé dans le sein d’une famille, ou comme engagé dans les affaires Civiles, elle fait profession de lui donner des regles de conduite pour ces trois Etats : & certes elle ouvre un vaste champ à sa Morale. […] L’équité pour tous les hommes qui ne composent qu’une seule famille ? […] Jeune noblesse trop mal dotée par la fortune, ce Monarque vous réservoit une dot dont il connoissoit tout le prix ; des exemples & des leçons de pieté ; trésor préferable à tous les trésors, dot précieuse, que vous deviez faire entrer dans les familles les plus distinguées, pour la perpetuer. […] Furie des familles, Démon perturbateur de la discipline domestique.
des suites déplorables pour des familles. […] Les spectacles sont cette ivraie que l’homme ennemi est venu semer dans le champ du Pere de famille. […] Mais laissez-nous cependant déplorer la corruption de leurs cœurs, le deshonneur de la Religion, & peut-être le deshonneur prochain de l’Etat, & de vos propres familles. […] dites-nous, infortunée Dina, combien les fêtes de Sichem couterent de regrets & de larmes à votre cœur, de honte & de crimes à votre famille, de sang à Sichem même. […] Est-ce un de ces Chrétiens de l’un & de l’autre sexe, qui vertueux sans affectation, pénétré de sa Foi, fait son unique affaire de se sanctifier par le recueillement, par la réception fréquente des Sacremens, par l’ordre qu’il établit dans sa famille ?
Les Cadets de famille ne doivent point faire difficulté de dissiper leur bien et aussi promptement et aussi mal à propos qu’il leur plaît. […] Il y est reçu pour le Lord Fat ; et moyennant quelques petits tours de friponnerie et de souplesse dans la famille, il épouse la Demoiselle sans bruit, à l’insu de son père, et une semaine avant le jour marqué pour la cérémonie. » Voilà le fonds de la fable suivant le dessein du Poète. […] La Mode lui apporte cette misérable défaite. « Monsieur, afin de vous témoigner et à Mademoiselle combien je suis impatient d’entrer dans votre famille, j’ai laissé mes équipages après moi, et j’ai pris les devants avec un seul de mes domestiques. […] Est-ce la coutume que des pères de famille envoient leurs enfants en de mauvais lieux pour y apprendre quelque chose de bon ? […] Par là que de familles déshonorées en Angleterre, désolées, ruinées !
Et n’est-ce pas de-là que naissent tant de désordres dans les familles, tant de divisions & de querelles, tant de guerres intestines ?
Ne me dites point que tout ce qui se fait alors n'est qu'une fiction; cette fiction a fait beaucoup d'adultères véritables, et a renversé beaucoup de familles ; c'est ce qui m'afflige davantage, que ce mal étant si grand, on ne le regarde pas même comme un mal, et que lors qu'on représente un crime aussi grand qu'est celui de l'adultère, on n'entend que des applaudissements et des cris de joie.
Les premiers Empereurs de Rome s’étaient trouvés assez souvent parmi les troupes de Comédiens pour leur plaisir ; et à leur exemple il n’y a point de doute que les enfants des meilleures et plus nobles familles eussent embrassé cette condition, si par le frein des lois on n’eût su dextrement arrêter la violence de cette inclination qui les y poussait, aussi bien qu’elle en pousserait encore beaucoup de notre temps, qui au lieu de s’occuper aux grandes et héroïques actions, où leur noblesse les destine, les ferait passer leurs meilleures années dans la douceur de cette vie voluptueuse.
L’Apôtre Saint Jean, s’adressant à tous les fidèles et à tous les âges, leur dit : C’est à vous que j’écris, ô mes enfants bien-aimés, à vous, Pères de famille, et à vous, Jeunes gens. […] On y apprend à ne couvrir que d’un vernis la laideur du vice, à tourner la Sagesse en ridicule, à substituer un jargon de Théâtre à la pratique des Vertus, à travestir les citoyens en beaux esprits, les mères de familles en petites-maîtresses, les filles en amoureuses de Comédie.
Les anciens étoient si délicats sur l’éducation de leurs enfans, qu’ils craignoient pour eux jusqu’à la tendresse des peres & des meres, ils consioient l’éducation au plus honnête homme de la famille, ils vouloient qu’il ne se passât rien d’indécent sous leurs yeux ; dans les repas même & les recréations, on tâchoit de cultiver leur ame pour la porter à la vertu. […] On passe du rouge au blanc, dont on se barbouille, & qu’on a grand soin de forcer & d’épaissir ; tant on craint que l’artifice n’en soit pas découvert : quoiqu’il fasse paroître jaune, donne un air de famille, & vieillesse avant le tems, &c.
Il n’y a gueres de familles de Seigneur où le théatre n’ait fait des ravages ; mais sa famille trouvera-t-elle bon qu’on aille ainsi fouiller dans les vieux titres ?
Otez les auditeurs, vous ôterez les acteurs, c’est pour vous, dit saint Chrysostome, qu’un Chrétien se fait bouffon, et renonce par là à la dignité du nom qu’il porte, vous ne faites aucun scrupule de contribuer à faire vivre dans l’abondance, et même dans le luxe des gens qu’il faudrait laisser mourir de faim et qu’on devrait lapider, voudriez-vous que vos enfants ou quelqu’un de votre famille exerçât un art si honteux, ne les désavouerez-vous pas aussitôt ?
ces jeux publics, j’ai honte de raconter ce qui s’y dit, j’ai honte aussi d’accuser ce qui s'y fait : les ruses et finesses des joueurs, les tromperies des adultères, les impudicités des femmes, les sornettes et brocards des plaisanteurs, les vilains flatteurs, même les pères de famille vêtus de longues robes, ores tout hébétés, ores insensés en toutes choses, et déshonnêtes pour beaucoup de causes et raisons.
Parmi tant d’autres excès qu’on reproche à Néron, on ne lui pardonne pas d’avoir méprisé les bienséances, jusqu’à faire jouer des comédies par des Chevaliers et des femmes de bonne famille.
Il faut remarquer que les Italiens ont deux sortes de Comédiens, savoir des mercenaires dont je viens de parler ; et des domestiques, dont les Acteurs sont des personnes de famille qui ne gagnent pas d’argent à jouer.
« Un ancien disait autrefois, que les hommes étaient nés pour l’action et pour la conduite du monde, et que les Dieux leur avaient donné en partage la valeur dans les combats, la prudence dans les conseils, la modération dans les prospérités, et la constance dans la mauvaise fortune ; que les Dames n’étaient nées que pour le repos et pour la retraite, que toute leur vertu consistait à être inconnues, sans s’attirer ni blâme ni louange, et que celle-là était sans doute la plus vertueuse, de qui l’on avait le moins parlé : ainsi il les retranchait de la république pour les renfermer dans l’obscurité de leur famille ; de toutes les vertus morales il ne leur accordait qu’une pudeur farouche ; il leur ôtait même cette bonne réputation qui semble être attachée à l’honnêteté de leur sexe ; et les réduisant à une oisiveté qu’il croyait louable, il ne leur laissait pour toute gloire que celle de n’en point avoir. […] Dans une Ville qui contient cent mille célibataires nubiles, qu’il y ait des Spectacles, qu’il n’y en ait point, tout ce qu’on peut souhaiter et attendre, c’est que la contagion du vice ne pénètre pas dans le sein des familles ; c’est que les plaisirs tolérés ne dégoûtent pas des plaisirs permis, que le vice n’ait que le superflu d’une société tumultueuse et surabondante, et que l’hymen toujours respecté, soit l’asile inviolable de l’innocence et de la paix. […] Il renverse donc le plan économique des familles, et l’ordre politique de la société, l’empire de la coutume et de l’opinion. […] Rousseau, mais à un père de famille jaloux de son nom, soigneux de sa postérité, sensible à l’honneur de son fils, et inquiet sur le choix que ce jeune homme ferait peut-être, si la nature ou l’habitude disposait son cœur à l’amour. […] Pour moi qui, dans les familles, n’ai guère vu que des filles bien nées, et les grâces de l’innocence unies à celles de la jeunesse, je crois que c’est remplir l’intention de la nature, et celle de la société, que d’attirer sur ces chastes objets les vœux innocents des hommes de leur état, et de leur âge : je crois que leur inspirer une estime, une confiance mutuelle, c’est les disposer à se rendre heureux : je crois, en un mot, qu’attendrir un sexe pour l’autre, c’est tirer l’homme de la classe des bêtes, et cacher la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral.
Vous avez sur-tout votre portrait, & ceux de votre famille, ressemblants ou flattés, peu importe, dont votre vanité se fait honneur ; mais qui en fait peu à votre modestie, à en juger par l’indécence des parures. […] Parmi les portraits sans nombre, de sa famille ; voyez la sœur à demi-nuë, d’une blancheur éblouissante, & les trois graces dont la nature a fait la draperie ; il a mis ce portrait à côté du sien, ses yeux sont tournés sur sa sœur, dont il admire la beauté, il en rapporte à Dieu toute la gloire ; admirez sa simplicité & son innocence, elles font son éloge ; il est persuadé que son clergé, ses domestiques, tout ce qui vient dans son palais est aussi chaste que lui, & ne s’occupe que des chefs d’œuvres du pinceau.
Ainsi les rangs sont confondus, les familles se ruinent, la jeunesse se remplit de vanité, les arts agréables se multiplient, les arts utiles se négligent, & ce n’est pas au profit de la religion & des mœurs. […] De là dans ses pieces cette multitude d’enfans de famille de l’un & de l’autre sexe, révoltés contre leurs parens, qui les trompent, les bravent, les insultent, s’établissent enfin malgré eux, ce qui dans la société est un des plus pernicieux exemples.
Comme les Sujets qui rassemblent toutes ces perfections sont rares, il reconnoît que les grands Sujets de la Tragédie ne se trouvent que dans le petit nombre de ces anciennes Familles, fameuses par leurs malheurs. Il est vrai que les Familles des Atrées, des Œdipes, des Agamemnons, sembloient faites pour fournir aux Poëtes des Sujets Tragiques.
Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir épargné les scrupules qui naissent de ces sortes de spectacles, et d’avoir mis leur réputation à couvert de la censure : comme leurs soins s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la Tragédie ne sera plus un divertissement qu’elles doivent défendre à leurs enfants, et en les portant à y assister, elles croiront avoir trouvé un moyen assuré de les retirer doucement des divertissements plus dangereux. […] Les Savants répondront que la Tragédie étant la représentation d’une action qui se passe entre une ou plusieurs familles, les femmes y doivent avoir leur part aussi bien que les hommes.
Semblable en cela à ces bons peres de famille, qui au milieu de leurs enfans, se mêlent à tous leurs jeux, les excitent & les instruisent avec autant d’adresse que de succès, en paraissant eux-mêmes redevenir enfans Je conviens avec vous Monsieur, que les Théatres de la Nation sont susceptibles d’une administration plus utile au Public, plus honorable aux Gens de Lettres, plus ferme pour les Comédiens ; ces Théatres, en un mot, exigent, & promptement, une très grande réforme : le bien général qui doit en résulter ne peut qu’accélerer une époque depuis si long-tems desuée3. […] Oui, Monsieur, c’est dans ces cercles profanes où le venin de leur morale se communique de proche en proche, que l’on apprend qu’il est permis d’entretenir un commerce adultere, de séduire de jeunes personnes dont la vertu fait le bonheur de toute une famille ; c’est-là que l’on apprend que mon épouse, que ma fille, peuvent briser, tout-à-coup, les liens sacrés qui les attachent à moi, qu’elles peuvent se livrer au premier séducteur qui se présente, & qui leur prouve que loin de me rien devoir, c’est moi qui leur ai obligation de ce qu’elles veulent bien accepter la substance que je leur procure à la sueur de mon front, & l’hommage des sentimens que l’amour & la nature ont gravé pour elles au fond de mon cœur. […] Que de jeunes-gens perdus pour leurs familles, par cette malheureuse facilité ! […] Mais, Monsieur, dites-moi, je vous prie, quel peut être le but moral de pareils amusemens, & quelle nécessité y a-t-il que les gens infames, les débauchés & les frippons, trouvent dans le sein de la Capitale des lieux où l’on débite impunément leur affreuse morale, où leurs odieux principes circulent de bouche en bouche, sont reçus & applaudis, où les complices du libertinage public, traînent sur leurs pas des errans & des vagabonds, qui souvent vivent crapuleusement à leurs dépens, & des sots qu’elles trompent de toutes les manieres, des lieux, enfin, où l’on arrange le jour les parties de la nuit, parties conclues, dirigées, exécutées par la crapule, parties dont il résulte tant de chagrins pour les familles les plus honnêtes, tant d’accidens qui troublent le bon ordre, tant de pertes pour l’Etat, & sur-tout ce scandale, qui, porté à son comble, semble braver les Loix qu’il irrite & qui s’élevent en vain depuis si long-tems contre-lui ?