Bien des gens prétendent que l’usage de ces termes de dévotion que l’Hypocrite emploie dans cette occasion, est une profanation blâmable que le Poète en fait : d’autres disent qu’on ne peut l’en accuser qu’avec injustice : parce que ce n’est pas lui qui parle, mais l’Acteur qu’il introduit : de sorte qu’on ne saurait lui imputer cela, non plus qu’on ne doit pas lui imputer toutes les impertinences qu’avancent les personnages ridicules des Comédies : qu’ainsi il faut voir l’effet que l’usage de ces termes de piété de l’Acteur peut faire sur le Spectateur, pour juger si cet usage est condamnable. […] Or c’est ce qui se trouve merveilleusement dans notre Hypocrite en cet endroit : car l’usage qu’il y fait des termes de piété est si horrible de soi, que quand le Poète aurait apporté autant d’art à diminuer cette horreur naturelle, qu’il en a apporté à la faire paraître dans toute sa force, il n’aurait pu empêcher que cela ne parût toujours fort odieux : de sorte que, cet obstacle levé, continuent-ils, l’usage de ces termes ne peut être regardé que de deux manières très innocentes, et de nulle conséquence dangereuse, l’une comme un voile vénérable et révéré que l’Hypocrite met au-devant de la chose qu’il dit, pour l’insinuer sans horreur, sous des termes qui énervent toute la première impression que cette chose pourrait faire dans l’esprit, de sa turpitude naturelle. L’autre est en considérant cet usage comme l’effet de l’habitude que les bigots ont prise de se servir de la dévotion, et de l’employer partout à leur avantage, afin de paraître agir toujours par elle. […] Le mari voyant toutes choses changées, suivant le naturel des âmes faibles insulte au misérable Panulphe ; mais son Beau-frère le reprend fortement, « en souhaitant au contraire à ce malheureux qu’il fasse un bon usage de ce revers de fortune ; et qu’au lieu des punitions qu’il mérite, il reçoive du Ciel la grâce d’une véritable pénitence qu’il n’a pas méritée ». […] Cela ne lui arriverait pas, si suivant les pas des premiers Comiques et des modernes qui l’ont précédé, il exerçait sur son théâtre un censure impudente, indiscrète et mal réglée, sans aucun soin des mœurs ; au lieu de négliger, comme il l’a fait en faveur de la Vertu et de la Vérité, toutes les lois de la coutume et de l’usage du beau monde, et d’attaquer ses plus chères maximes et ses franchises les plus privilégiées, jusque dans leurs derniers retranchements.
Cet usage est ancien parmi nous, quoique son nom ne le soit pas. […] Il ne serait pas difficile de montrer qu’au lieu de gagner à ces usages, les femmes y perdent. […] Avant de songer à détruire un usage établi, on doit avoir bien pesé ceux qui s’introduiront à sa place. […] Si le sage Plutarque s’est chargé de justifier l’usage en question, pourquoi faut-il que je m’en charge après lui ? […] [NDA] Platon dans ses Lois permet aux seuls vieillards l’usage du vin, et même il leur en permet quelquefois l’excès.
A l’usage des missionnaires, & de ceux qui s’emploient à la conduite des Ames. […] → Texte : Section « De quelques usages » (p. 200 sq. […] De l’usage que nous devons faire de nôtre temps. […] Du bon et du mauvais usage des conversations, Amsterdam, Pierre Brunel, 1707, in-12, 373 p. + (tables). […] L’usage des Poëtes, etc. », p. 193-200.
Ce qui me fait encore mieux voir que Saint Thomas, en disant que la Comédie n’était pas illicite en elle-même, « secundum se », n’a pas prétendu la justifier selon l’usage ordinaire, c’est qu’il semble au contraire qu’il ait blâmé cet usage quand il a dit q. 167. a.2. ad 2 de sa 2.2. que l’assistance aux Spectacles devient mauvaise en ce qu’elle porte l’homme aux vices de l’impureté ou de la cruauté, par les représentations qu’on y fait. « Inspectio Spectaculorum vitiosa redditur, in quantum homo sit pronus ad vitia vel lasciviae vel crudelitatis, per ea quae ibi repraesentantur. […] Le but de Tertullien dans ce Chapitre 2 est de faire voir que tout ce que Dieu a créé, est bon, et que s’il y a quelque chose sur la terre que l’on trouve mauvais et nuisible, cela ne vient que de la malice des hommes, de leur corruption et du mauvais usage qu’ils font des créatures de Dieu. […] Dites après cela qu’il faut raisonner de la Comédie comme du fer, des herbes, des Anges, etc. et que les choses n’étant mauvaises que par le méchant usage que les hommes en font, il faut dire la même chose de la Comédie, comme si la Comédie était l’ouvrage de Dieu. […] Il dit d’abord que la Comédie en sa substance est indifférente ; mais cependant toujours dangereuse, de même que la Danse et les Festins dont on peut faire un bon et méchant usage. […] Gémissez d’avoir peut-être empêché votre ami de réparer par la pénitence le mauvais usage qu’il a fait des talents que Dieu lui a donnés.
Les Comédiens diminuerent le dividende selon l’usage. […] Un Auteur vertueux pourroit faire de l’Ecriture un usage plus légitime, y montrer la condamnation même du spectacle. […] Le cœur du Poëte s’explique par la bouche de l’Acteur : J’abhore un mercenaire usage, & ces hommes cruels, gagés pour se baigner dans le sang des mortels, je n’ai point par le meurtre offensé la nature. […] Le procès de Calas, comme tous les autres procès criminels, fut instruit, selon l’usage & les ordonnances, à la requête du Procureur Général du Roi qui fit faire une information & publier un monitoire. […] (Ils vont aussi, quand on veut, pour de l’argent jouer dans les maisons les pieces qu’on leur demande ; cet usage est établi dans toute l’Inde.)
Dans un autre endroit, cet Ecrivain trop libre dit plus galamment que décemment à une Sauvagesse, dont il étoit amoureux, & qui selon l’usage de la nation étoit sans habit : A l’égard des parures de toute espece, que les Dames Angloises employent pour relever leur beauté, je vous assure qu’il n’y a point d’homme parmi nous qui ne souhaitât qu’elles ne fussent pas plus parées que vous. […] Les personnes vertueuses sont dans l’usage constant de ne paroître que sous les aîles d’une mere qui les conduit, sous les auspices d’un Mentor qui les dirige. […] Et sous le nom glorieux de Dames d’honneur, les Princesses dans toutes les Cours ont conservé cet usage. […] Un usage décent en a sanctifié bien d’autres, qui n’étoient pas appelés à ce genre de vie. […] On en fait un usage bien différent sur la toilette des actrices.
Un jour que Caton y parut, on vit une Actrice fort immodeste, selon le goût et l’usage de ces sortes de femmes, qui ne pouvant soutenir les regards du Censeur, se retira brusquement. […] « Il s’en faut peu, dit la Bruyère (C. de quelques usages) que la religion et la justice n’aillent de pair dans la république, et que la magistrature ne consacre les hommes comme la prêtrise. […] Mollement renversé dans sa chaise à porteurs, Le matin au palais, et le soir au théâtre. » On peut voir ce trait de Perse employé au même usage que nous en faisons, dans le Commentaire de Thévenot sur les ordonnances (L.
LE grand usage de ce divertissement qui est si agreable à la veuë, & à l’esprit, fera peut-être, qu’il ne me sera pas facile de desabuser les personnes, qui se voyent autorisées de l’exemple de tant de gens, & favorisées de l’inclination de la nature corrompuë : Mais peut-être aussi, quand j’auray ôté le bandeau de dessus leurs yeux, ne verront-elles pas moins le danger du Theatre, qu’elles en ont trouvé jusques icy les spectacles charmans. Il y a tant de choses, lesquelles condamnent l’usage, qui s’en fait, que, de quelque côté que l’on se tourne, l’on n’entend que des voix, qui crient contre ce divertissement, autant préjudiciable à l’ame, qu’il est agreable aux sens.
Ruses qu’on mit pour lui en usage. […] Ah, si l’usage d’élever des statues aux généreux mortels qui s’immolent pour le bien Public, & qui se distinguent par eur talens, n’était malheureusement aboli, tu recevrais bientôt cet honneur suprême ; mais sois sûr pour le moins d’en avoir une dans tous les cœurs.
Mon jeune Élève sent l’importance de mes conseils, il se promet bien de les mettre en usage. […] Je présume qu’ils étaient dèja instruits en partie de cet Article important ; leurs Drames sont trop admirables pour qu’ils ayent tardés jusques à aujourd’hui à le mettre en usage : au reste, on sentira bien que je ne parle qu’à ceux qui sont encore tout-à-fait novices.
La terreur au contraire affaisse l’âme, l’abat, l’anéantit en quelque sorte, & lui ôte l’usage de toutes ses facultés : elle ne peut ni fuir le danger, ni s’y précipiter. […] Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les passions des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct national qui avait fait applaudir les Romances, la Cour-d’Amour, les Carrousels, les Tournois en l’honneur des Dames, les Galanteries respectueuses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait.
Les troupes qui y étaient dispersées y faisaient représenter les jeux qui étaient le plus en usage à Rome. […] Ils pouvaient d’autant moins y prendre goût, qu’ils n’entendaient ni la langue latine ni la romaine rustique, qui étaient les seules en usage dans le pays.
qu’il fallait priver les Comédiens de l’usage des Sacrements, et de la sépulture Ecclésiastique. […] Cet Abrégé des Conciles, des Synodes et des Rituels, doit convaincre que l’Eglise a toujours condamné et condamne encore à présent les Comédies de ce siècle, comme celles des siècles passés ; qu’elle des regarde comme de très grands désordres, puisqu’elle emploie contre les Comédiens, les peines les plus rigoureuses, savoir, l’excommunication, la privation de l’usage des Sacrements, même à la mort, et ensuite de la sépulture Ecclésiastique : en quoi elle renouvelle la plus grande sévérité des premiers siècles, puisqu’elle met les Comédiens au rang des blasphémateurs, des concubinaires et des usuriers publics.
Il est si vrai que le Compositeur doit chercher à peindre dans ses accompagnemens, aussi-bien que dans les paroles du chant, qu’on veut que le morceau de musique par lequel il est d’usage de précéder les Pièces chantantes en tout genre, & qu’on appelle Ouverture, soit un tableau de ce qui doit se passer dans le cours du Drame.
On révère sans doute la vertu, & cependant, dans nos amusemens, dans nos usages, elle trouve des écueils à chaque pas !
Enfin, en sixième lieu, encore que Saint Thomas spéculativement et en général ait mis ici l’art des baladins ou des comédiens, ou en quelque sorte qu’on veuille traduire ce mot histrio, au rang des arts innocents, ailleurs, où il en regarde l’usage ordinaire, il le compte parmi les arts infâmes, et le gain qui en revient, parmi les gains illicites et honteux ; « tels que sonta. 2. q. 87. art. a. ad. 2.
C’est celle du célébre Evêque de Meaux, dont nous avons déja fait tant d’usage contre eux.
Je veux croire que vous êtes les premiers qui en avez introduit l’usage à la réception des Evêques.
. * Ajoutez que pour apprendre une Pièce, pour s’exercer à bien faire son rôle, etc. il faut bien du temps, dont on peut assurément faire un meilleur usage.
J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.
Un an après l’ouverture du Théâtre de la Réforme, les Comédiens de Province seront obligés de se soumettre à la même Réforme ; ceux qui voudront suivre la Profession auront soin de se conformer en tout au Théâtre de la Capitale, qui leur fournira des Copies de toutes les Pièces ou anciennes ou nouvelles qu’il aura adopté, à mesure qu’il en aura fait usage.
Ce livre poussé jusqu’à huit volumes est écrit assez décemment, c’est-à-dire, que cette Dame qui a de l’esprit, de la politesse, beaucoup d’usage du monde, a évité les termes grossiers & les images obscènes ; quelle femme bien élevée en fait usage ? […] Hébreu, Grec, Latin, Allemand, on ne voit rien de si ridicule dans aucune langue ; on ne le connoît qu’en France, soit qu’on y croye les complimens sans conséquence, & un verbiage frivole qui semble tout dire, & ne dit rien comme ils le font en effet sur-tout en galanterie, soit que l’entousiasme pour les femmes y soit porté à l’excès & à une sorte d’adoration ; l’usage a consacré ces termes, ils sont devenus de style ; c’est le protocole de Cithère, platitude puérile, plus basse que respectueuse de se mettre à genoux devant les femmes, qui ne convient qu’envers Dieu & à un criminel qui demande grâce : cette attitude a un autre principe, c’est pour les contempler à son aise, & être à portée de prendre avec elle des licences ; les femmes sont communément assises, il faut se baisser pour les mieux voir, prendre & recevoir avec plus de facilité des libertés indécentes dont elles peuvent moins se débarrasser. […] Baile sur l’article Garasse convient de ces vérités, & c’est le crime qu’on impute aux Jésuites missionnaires à la Chine par rapport à Confucius malgré les déclarations de l’Empereur, que ce n’étoit qu’un culte civil & en usage sans conséquence.
Le premier usage que la Paroisse fit de son droit fut de couronner la sœur de S. […] L’Arrêt porte réglement pour l’élection & le couronnement de la Rosiere, que l’usage seul déterminoit. […] Tout dans ces pieces est le renversement absurde des mœurs & des usages de Salenci qu’on veut représenter. […] Il n’y a nul titre : on n’a qu’une tradition & un usage immémorial.
Quelles sont les coutumes du Monde, ses usages, ses modes, qui ne brillent pas sur les Théâtres, et qui n’en fassent pas l’assaisonnement ? […] Que serait-ce qu’un Spectacle à vos yeux où l’on ne parlerait ni d’intrigues ni d’amour ; où l’on n’entendrait, ni cette musique qui énerve, ni ces voix qui séduisent ; où l’on ne verrait, ni ces habits qui éblouissent, ni ces décorations qui charment ; où l’on ne retrouverait enfin, ni les mœurs du siècle, ni les usages du pays ? […] Ce scandale n’affecte plus, parce qu’il est en usage ; mais Dieu qui, selon la réflexion de Saint Ambroise, n’est point coutume, mais vérité ; Dieu qui pèse les crimes de ce siècle, comme il a pesé ceux de tous les précédents ; Dieu qui condamne le monde, et tous ceux qui en suivent les maximes, s’élèvera dans sa juste fureur contre le Chrétien qui déshonore le Christianisme, et qui fréquente les assemblées du Démon. […] Ce n’est point à vous, mon Frère, à réformer les abus ou les usages qui sont dans l’Univers ; mais c’est à vous à les rejeter si tôt qu’ils ne s’accordent pas avec l’Evangile, cette règle toujours vivante sur laquelle nous serons tous jugés.
On fait ensuite un bel usage de ce point Généalogique ! […] Il y a donc des gens qui sont aussi bons juges que bons modèles du bel esprit, et qui n’en ont pas plus la connaissance que l’usage. […] Un jeune homme qui a de l’usage du monde, qui a beaucoup voyagé, qui a vu la France, l’Italie, etc. devrait plaisanter plus à propos. […] « Que la Comédie excite les passions et en pervertit l’usage ; et que par conséquent elle est très dangereuse pour les mœurs. […] [NDE] Il n'est guère en usage que dans cette phrase, Faire la Méridienne, qui signifie, Dormir incontinent après le dîner (Dictionnaire de l'Académie).
Il ne faut pas s’étonner, si tous les Tragiques ont fait usage des reconnoissances. […] N’est-ce pas aussi une leçon qui montre aux jeunes Auteurs non-seulement qu’un usage trop fréquent des billets dans les Tragédies, en affoiblit les effets ; mais encore, que les Scènes touchantes qu’ils produisent, sont presque toujours achetées aux dépens de la vérité de l’action tragique ?
Entretien X. sur la Comedie LE grand usage de ce divertissement, qui est si agréable à la veuë, & à l’esprit, fera peût-être, qu’il ne me sera pas facile de desabuser les personnes, qui se voyent autorisées de l’exemple de tant de gens, & favorisées de l’inclination de la nature corrompuë : Mais peût-être aussi, quand j’auray ôté le bandeau de dessus leurs yeux, ne verront-elles pas moins le danger du Théatre, qu’elles en ont trouvé jusques icy les spectacles charmans. Il y a tant de choses, lesquelles condamnent l’usage, qui s’en fait, que, de quelque côté que l’on se tourne, l’on n’entend, que des voix, qui crient contre ce divertissement, autant préjudiciable à l’ame, qu’il est agréable aux sens.
Il est vrai que les Comédiens d’aujourd’hui sont différens de ces anciens Farceurs ; mais l’Eglise n’a point encore fait de distinction en leur faveur, & l’usage assez général est de regarder les Comédiens comme excommuniés. […] Cet usage se conserva jusqu’au Concile de Bâle, qui en fit un point de Réforme adopté par la Pragmatique au Titre de spectaculis in Ecclesiâ non faciendis.
Un chrétien, qui a promis d’embrasser la croix de Jésus-Christ et de mourir au monde, de faire vivre son Sauveur en lui, et de continuer sa vie sur la terre, peut-il se trouver dans des assemblées où règne l’esprit du monde, où on apprend à vivre comme lui, à se conformer à ses maximes, à ses coutumes, et à ses usages criminels ? […] Aussi la religion règle plutôt l’usage de nos divertissements qu’elle ne les défend.
Il diffame sans scrupule les gens à talens quand ces talens sont très-frivoles, très-pernicieux, & que l’usage qu’on en fait est si authentiquement condamné. […] Le grand usage du spectacle doit être blâmé, même en le supposant un plaisir permis. […] Que l’homme est ingénieux à se justifier l’usage des plaisirs !
De même que quand le Comédien Théodore joue, ce n’est par Théodore qu’on croit entendre, mais le Personnage qu’il imite ; le Poëte pour cacher son artifice, ne doit employer que les mots qui sont le plus en usage. […] Ce n’est donc pas des-comparaisons, des expressions nouvelles ou hardies que doit affecter le Poëte Tragique ; puisqu’il n’est imitateur qu’en se servant d’expressions en usage. […] Nous lisons même les Vers qui sont sans passion, tout autrement que ne le croient les Etrangers, Oui, je viens † dans son Temple adorer l’Eternel † Je viens † selon l’usage antique & solemnel † Célébrer avec vous † la fameuse journée Où sur le mont Sina la Loi nous fut donnée † Que les tems sont changés !
Sur celle-là jugeons des autres, et convenons que l’intention de l’auteur étant de plaire à des esprits corrompus, ou sa morale porte au mal, ou le faux bien qu’elle prêche est plus dangereux que le mal même, en ce qu’il fait préférer l’usage et les maximes du monde à l’exacte probité ; en ce qu’il fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu ; en ce qu’au grand soulagement des spectateurs, il leur persuade que, pour être honnête homme, il suffit de n’être pas un franc scélérat. […] Qu’on ait donc soin d’inculquer de bonne heure aux jeunes gens qu’ils ne sont point faits, comme de vils animaux, pour se procurer des sensations voluptueuses ; que leur raison est le flambeau qui doit les éclairer ; que cette raison, épurée par la religion, dicte des devoirs ; que la satisfaction qui provient des actions vertueuses est le plus grand de tous les plaisirs, et le seul permanent ; qu’un homme qui néglige sa raison est plus à craindre que celui qui renoncerait volontairement à l’usage de ses yeux ; qu’il est aussi impossible d’être heureux avec une âme souillée de vices, que de se bien porter avec un corps couvert d’ulcères ; que la science est la source des biens, comme l’ignorance est la source de tous les maux. » « On nous dira peut-être que le théâtre épuré par le goût et la décence est devenu pour les modernes une école de mœurs. […] Enfin est-ce pour prendre des leçons de sagesse, que tant de désœuvrés vont journellement courir à des spectacles, où, peu attentifs à la pièce, on les voit perpétuellement voltiger autour d’une troupe de sirènes, qui mettent tout en usage pour entraîner dans leurs pièges ceux dont elles ont irrité les désirs ?
Rolin, ancien Recteur, et toute sa vie Professeur de l’Université, après avoir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces, de trouver des écoliers propres, et de les contenir quand ils se croient nécessaires, la dépense du spectacle, le peu de succès, le risque pour la santé, la perte du temps deux ou trois mois à l’avance, l’inutilité de tant de peines, les écoliers oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces, de les mutiler, en retranchant les rôles des femmes, ajoute fort sensément : « Il peut y avoir dans cet usage un défaut commun aux bonnes et aux mauvaises tragédies. […] Rolin parle ensuite de la danse, qui n’est point en usage dans l’Université de Paris, comme en d’autres collèges, et même des Communautés Religieuses où des maîtres viennent tous les jours en donner des leçons, et du déguisement des jeunes gens en femmes. […] « Que les tragédies et les comédies, qui ne doivent être qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance ; qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » On trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable Institut, et on voit en particulier sur les pièces de théâtre, qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de ces représentations, le meilleur est après tout qu’elles soient très rares.
Vous désirez l’abondance et la paix, non pour en faire un bon usage, mais pour vous livrer sans obstacle à toute sorte de voluptés. […] Jamais le théâtre n’eût fait tolérer ses désordres, si l’usage ne l’avait introduit. […] Vous vous plaignez que les temps sont mauvais, parce que les théâtres tombent, ces honteux abîmes, cette profession publique du vice, ces séjours des démons ; mais c’est par la disette occasionnée par le mauvais et sacrilège usage qu’on avait fait de ses biens, en les construisant.
On a lieu d’être surpris qu’on n’ait point encore rassemblé dans un même ouvrage tout ce qui concerne les différens genres des pièces Théâtrales tant anciennes que modernes, & les diversités que le goût & les usages des Peuples y repandent.
S’ils font une sérieuse attention aux principes que je déduis, aux régles que je propose, en parlant souvent d’après les plus fameux Auteurs de Poètique, ils en sentiront l’importance, & s’éfforceront de les mettre en usage.
La Parodie-Dramatique, ordinairement faite sur une Pièce entière, peut réunir toutes ces espèces de Parodie, auxquelles elle en ajoute une nouvelle, la Parodie des Habits ; telle que celle dont ont fait usage Aristophane & Molière, en habillant leurs Acteurs comme la personne qu’ils voulaient jouer.
Vous ne manquerez pas de nous dire à l’exemple de l’Avocat qui a entrepris de justifier votre scandaleuse Procession de Luxembourg, que ce Ballet aussi bien que cette Procession n’est qu’une Allégorie, que c’est s’arrêter à des vétilles, et être susceptible de petits scrupules que d’en condamner l’usage dans des Ecoliers qui étudient les belles Lettres et la fable.
Mais c’est ce qui est difficile d’accorder avec les Règles de l’Eglise et avec la Jurisprudence qui est maintenant en usage.
6. « Dans le mauvais usage de l'argent, qu'on y dépense.
L’usage de cette sorte de danses qui selon l’Ecriture servent à glorifier Dieu, ne se trouve point parmi les Chrétiens, si ce n’est peut-être en ce que le Clergé et le peuple fidèle s’assemble pour bénir Dieu, pour le remercier, et pour l’invoquer, enfin pour l’honorer par le Chant, et par le son des instruments de Musique.
On convient que ce n’est point aux Ecclésiastiques à se rendre ouvertement les défenseurs d’un Spectacle qu’ils ne fréquentent pas, qu’ils voyent condamné dans la plupart des Livres qui se présentent à leurs yeux, & dont ils devroient même blâmer le trop grand usage, en le regardant comme un plaisir permis. […] Thomassin, de la Comédie Italienne, suivant l’usage Ultramontain, ne montoit jamais au Théâtre qu’il ne fît le signe de la Croix. […] D’ailleurs, le trop grand usage des plaisirs permis est répréhensible, & peut toujours être l’objet de l’attention des Théologiens ; mais, pour le général des hommes, un honnête délassement d’esprit a toujours été reconnu absolument nécessaire.
On ne s’attache qu’à leur apprendre la politesse, les belles manieres & l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paroître dans ce qu’on appelle les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter. […] Enfin peut-on prétendre de bonne foi que ce seroit pour prendre des leçons de sagesse, que tant de désœuvrés vont journellement courir aux spectacles, où peu attentifs à la Piece, nous les voyons perpétuellement voltiger autour d’une troupe de Syrenes, qui vivent du trafic de leurs charmes, & qui mettent tout en usage pour entraîner dans leurs pieges ceux dont elles ont irrité les desirs ? […] Sa conscience lui reprochoit toujours le mauvais usage qu’il avoit fait de ses talens.
PAR un ancien usage, la ville de Toulouse fait un feu d’artifice pour chaque nouveau premier Président du Parlement. […] Cette augmentation de fête, qui n’étoit pas de l’ancien usage, jetta la Ville dans des frais considérables, & occasionna bien des indécences & de querelles. […] A Nîmes le 13 Novembre 1771, jour de la rentrée du nouveau Conseil-supérieur, M. de la Boissiere, premier Président, fit un discours dont la Gazette de Monaco, contre son usage, ne vante pas l’éloquence, après lequel il donna un grand dîné à ses confreres.
La fable d’Euphemie est très-mal conçue, contre toutes les règles & les usages monastiques, dont l’Auteur n’a aucune idée. 1.° Un événement si intéressant ne peut se passer sans la Supérieure du Couvent, qui n’y paroît pas ; il n’y a que deux Religieuses particulieres, dont même l’une, réguliere & sévère, a dû le lui aller raconter. […] Je crois aussi qu’on devroit donner le titre de sœur aux trois Religieuses : c’est l’usage. 5.° Il y a une infinité de phrases commencées, de mots suivis de points de réticence. […] une bougie feroit le même effet, seroit moins embarrassante & plus conforme à l’usage.
L’ignorance où nous sommes de ces termes d’une Musique très-inconnue, termes dont les Romains n’ont pas fait usage, fait voir le ridicule des Poëtes Latins modernes, & de quelques Poëte Italiens & François, qui en ont voulu orner leurs Odes. […] Les premiers masques ayant été changez en une espece de globe qui enfermoit toute la tête, on y reconnut plusieurs utilités ; ils rendoient le son de la voix plus éclatant ; ils déguisoient les hommes qui jouoient les rôles de femmes, & ils servoient à cacher la basse physionomie d’un Acteur destiné a représenter un Dieu ou un Heros ; car tous ces masques si hideux qui nous sont restés, ne servoient qu’à la Comédie, & l’usage en commença, suivant le Scholiaste d’Aristophane, sous les successeurs d’Alexandre. […] Ce n’étoit point l’usage chez les Grecs, comme parmi nous, de remettre sur le Théâtre les Piéces d’un Poëte mort, parce que les Représentations Théâtrales étoient des combats Poëtiques, où il falloit apporter des Piéces nouvelles.
Les Comédiens font beaucoup valoir l’usage de suspendre les représentations pendant la semaine sainte. […] La troisième, d’homme à homme : elle est indifférente, et devient bonne ou mauvaise par l’usage que l’on en fait ; les services qu’elle fait rendre, sont les œuvres serviles. […] Les jours de fête sont spécialement réservés à Dieu, il en exige plus sévèrement un saint usage et un compte plus rigoureux.
Un Auteur ne doit pas ignorer l’usage qu’il faut faire des épithètes qu’on a donné jusqu’à présent aux Poèmes de notre Spectacle favori.
Les parents sont, pour l’ordinaire plus occupés de l’apparence et de l’extérieur, que du fond et de l’essentiel de l’éducation de leurs enfants : on ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter.
Il seroit à souhaiter que la harangue du Sieur Dufrene & la réponse du Directeur fussent imprimées à l’Imprimerie Royale, selon l’usage des réceptions. […] C’est un usage qu’à la mort du Roi, de la Reine, du Dauphin, on ferme les spectacles dans tout le royaume, plus ou moins de temps ; ce que l’étiquette n’a pas encore réglé, par rapport à cette espece de deuil, & par-tout on chicane pour abréger ce temps arbitraire. […] L’usage est alors de distribuer aux acteurs ces légers changemens, sans convoquer l’Aréopage. […] Cet usage antique, qui s’est conservé paisiblement jusqu’à nous, est la matiere d’un procès au Parlement entre les habitans & le Seigneur.
Mais ces plaisirs ne dégénèrent-ils pas en désordres, et l’usage immodéré du vin ne trouble-t-il pas, n’altère-t-il pas la raison que Dieu a donnée à l’homme pour le distinguer des autres créatures qu’il a soumises à son empire ? […] Les festins donnés par les riches qui font un usage honorable de leur fortune sont condamnés à cause de leur luxe, leur prodigalité et la sensualité qu’ils éveillent et provoquent. […] Ils oublient que celui qu’ils disent être leur maître a consacré ces réunions par sa présence, et que le vin ayant manqué, par le trop grand usage qu’on en avait fait, il n’en a pas moins changé l’eau en vin. […] La jeunesse studieuse, surtout, s’y presse pour admirer sur la scène les œuvres classiques des maîtres après les avoir étudiées dans le cabinet ; elle les fréquente pour y former son goût, purifier son langage, modifier ses usages et ses habitudes ; elle y cherche, elle y trouve le complément de son éducation.
Car ils ne peuvent sans cela se conformer au bel usage, ni s’acquérir le nom de galant-homme. […] L’usage du Chœur est-il incompatible avec la Comédie ? […] Molière l’a fait revivre en France ; et apparemment qu’Horace ne l’en désavouerait pas ; puisque nous ne lisons rien dans ses Ouvrages qui soit opposé à cet usage. […] » Il ajoute que la vieille Comédie débitait des saletés, mais que la nouvelle les évitait et avait plus de retenue ; que ce dernier usage plaisait infiniment plus que l’autre ; que le tabarinageaq ne doit guère être moins sujet à la correction qu’un outrage insigne ; que celui qui est dominé par son humeur bouffonne et qui ne cherche qu’à faire rire est un ridicule ; qu’un homme de sens et qui a de l’éducation refuserait même d’entendre une bouffonnerie.
L’usage dans l’une & dans l’une & dans l’autre langue l’a trensporté du propre au figuré ; par une comparaison très-juste & très-naturelle, on l’a étendu à toutes sortes de déguisemens affectés : on dit un style fardé, une éloquence, une poësie, une vertu fardée, comme on dit un visage fardé. […] Selon le génie des peuples & les usages des temps, la scène a signifié une tente, un pavillon ; c’étoit l’habitation des premiers hommes, tout se passoit dans les tentes ; les israëlites dans le désert, les soldats dans les armées, les scythes sur leurs charriots. […] Je fais que les comparaisons avec les animaux sont d’un usage journalier : la fidélité d’un chien, le travail d’un bœuf, la douceur de l’agneau, la diligence de la fournit, le manége d’un cheval, la tendresse de la poule, la fureur du lien, la malice du serpent, &c. l’Ecriture sainte en est pleine. […] Le théatre n’en fait point d’autre usage : la vertu est ici l’introductrice, le palliatif du vice, pour lequel seul on travaille, qui seul en effet y est goûté sous cette écorce. […] Mais l’auteur doit peu se féliciter de l’usage qu’il en fait.
Vous savez l’usage constant où l’on est de représenter une Comédie après la Tragédie. […] Telle Nation est portée à tel vice ou à telle vertu ; elle a tels usages, telles Loix, tels préjugés. […] Aussi n’est-ce point cette Piece que j’attaque, mais les réflexions qui la précédent, dans lesquelles j’apperçois le systême de Racine sur l’usage ou sur l’abus qu’un Poëte tragique peut faire de l’amour. […] Vous en ferez l’usage que vous jugerez à propos ; & comme je la soumets sans réserve à votre jugement, je vais la poursuivre & la finir. […] Ce choix de Tragédies à l’usage du Théatre est précédé d’un discours intéressant qui contient l’Histoire & la défense du Théatre, & c’est dans cet Ouvrage que j’ai lû des choses qui m’ont surpris de la part d’un Ecrivain équitable & judicieux.
Thespis & ses successeurs n’ont écrit en vers, que pour ne pas heurter de front l’usage où étoient les chœurs, de chanter des Hymnes à l’honneur des Dieux ; que par complaisance pour les Prêtres de Bacchus, qui murmuroient tout haut qu’on eût déjà introduit dans ces chœurs, des sujets étrangers à leur culte. » Les Pièces dragmatiques sont des imitations ; mais il est des objets qu’une trop scrupuleuse imitation ne feroit pas supporter sur la Scène.
» Et un peu après : « Toutes ces choses qui ne nous sont d’aucun usage et dont nous n’avons que faire, ne sont point de notre état.
L’insolence des Poètes Anglais à l’égard des Prêtres dans toute sorte de créance, 168 A quel dessein les Poètes Anglais en usent ainsi, 169 Quelques exemples de leur insolence, 170 Conduite du Théâtre Anglais contraire en ce point à l’usage de toutes les nations, 191 Preuves tirées d’Homère, là même.
Pour donner du passetemps à l’homme, l’homme est mis à mort : et pouvoir occire une personne, c’est science, c’est art, c’est usage et expérience.
Car quoique rien ne puisse corrompre ce que la Nature a fait naître pour notre usage, et que les présents de Dieu soient inviolables, nous nous abstenons néanmoins de ces oblations profanes, de peur qu’on ne croie, ou que nous cédions aux démons à qui elles sont présentées, ou que nous ayons honte de notre religion.
Une remarque suffit : si les dehors sont plus décents, et l’extravagance plus cachée, si les impressions religieuses sont plus souvent au fond de l’âme, au lieu de s’exhaler en simagrées, cessez de reprocher à notre siècle les travers qu’il n’a pas, ou de le féliciter insidieusement de ceux auxquels il se livre encore ; cessez de calomnier vos contemporains selon l’usage immémorial de ceux qui profèrent de vaines paroles.
Que si quelques lois semblent avoir été un peu sévères à ceux qui exercent cet art, il faut croire que ces lois en ont voulu condamner l’abus et non pas l’usage : et à le prendre à la rigueur le mot de Comédien n’est point exprimé dans ces lois. […] En cela on peut connaître la perversité de l’homme qui applique les meilleures choses en des mauvais usages.
Pages, qui pourroit bien faire réjaillir sur son Auteur un vernis de méchanceté, en échange de celui dont il a fait usage pour flétrir des gens à talens, qu’un préjugé déjà trop barbare autorise le menu peuple à mépriser. […] Le premier usage qu’on a fait de la danse a été pour rendre hommage au Créateur. […] Chacun de vos exilés volontaires peut se prévaloir du même prétexte d’inutilité dont vous faites usage ; personne ne reviendra donc pour revoir ses Dieux penates ? […] « Le François si éclairé en tant de choses seroit-il le seul qui n’oseroit faire usage de sa raison ? […] Si j’ai passé sous silence dans le cours de ce petit Ouvrage les citations favorables dont Mr. de Vaure fait usage, c’étoit pour ne leur rien ôter de leur force et; de leur valeur dans les écrits d’un homme aussi recommandable.
La Tragi-Comédie & la Comédie-Héroïque furent fort en usage du tems de Louis XIII, & sous une partie du règne de son Successeur.
Et lorsque par toi seul soutenu, rassuré, Il voit monter sa gloire au suprême degré ; Tu disparais, tu veux faire un plus noble usage Des talents que le ciel t’a donnés en partage.
Si les peintures immodestes ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, et que pour cette raison on en condamne l’usage, parce qu’on ne les goûte jamais autant qu’une main habile l’a voulu, sans entrer dans l’esprit de l’ouvrier, et sans se mettre en quelque façon dans l’état qu’il a voulu peindre : combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre, où tout paraît effectif : où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion : de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges : et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les passions ?
Ils ignorent le talent d’inventer, ou en font un mauvais usage.
où est cet assemblage, et cet amas criminel de diverses impuretés et débauches, c’est-à-dire, la désolation et le renversement de notre espérance et de notre salut : et encore que ces choses fussent en usage parmi eux, pendant qu’ils vivaient dans les ténèbres du Paganisme, ils étaient toutefois bien moins criminels, n’étant point coupables de prévarication contre une chose sainte et sacrée, ni une injure faite au Sacrement et contre son caractère : mais pour nous, comment pouvons-nous nous défendre, vu que nous confessons et publions que nous renonçons au don précieux et incomparable du salut, et qui fait qu’on nous peut justement reprocher, et demander où est notre Christianisme ?
Or c’est justement là l’usage qu’on en a voulu faire.
Mais toutes les louanges qu’on a données à cet art divin, ne m’obligeront jamais d’en conseiller l’usage à un Roi.
.° Le trésor de l’innocence est très-rare & tres-difficile à conserver ; il faut donc prendre les plus grandes précautions, fuite des occasions, mortification des sens, prieres, recueillement, usage des sacremens. […] La Rosiere de Salenci, piece nouvelle, prise d’un usage utile aux bonnes mœurs, pourroit servir à l’instruction de la jeunesse ; mais le theatre empoisonne tout. […] Cet usage respectable donne à toutes les filles du lieu une belle émulation à qui se conduira le mieux pour obtenir une récompense plus glorieuse par son objet, que les couronnes académiques, puisque la vertu est plus precieuse que les talens. […] Elle entend dire que son amant s’est noyé, elle tombe évanouie, on l’emporte chez elle ; elle revient quelque temps après les cheveux épars, & se laisse tomber sur le gazon, contre l’usage des gens de la campagne, qui ne donnent point ces sortes de signes de douleur.
On s’occupe de l’agrément & de l’extérieur plus que du fonds & de l’essentiel, on leur apprend les belles manieres & l’usage du monde. […] Le Cid a de grandes beautés, mais ce ne sont pas celles dont je voudrois faire usage sur la scène ; je n’adopterois jamais une passion comme celle de Chimène & de Rodrigue, & ne permettrois pas à l’amant de tuer le père de sa maîtresse, ni à la maîtresse d’épouser ensuite son amant. […] Les Auteurs ont beaucoup travaillé pour décrire les antiquités, & y ont laissé bien de l’obscurité & de l’incertitude ; ils se seroient épargné bien des travaux, s’ils avoient bien examiné les usages modernes.
Il n’est pas du bel usage d’y danser, & d’y manger. […] En outre, il y aura chaque semaine un jour de congé, & ce jour-là toutes les personnes de quelque considération qui se présenteront, pourront être admises dans le Collége, pour entretenir les Acteurs & les Actrices, en présence des Gouverneurs & des Gouvernantes ; & cette permission aura pour objet de donner aux Acteur & aux Actrices la connaissance du monde & des usages, nécessaire au Théâtre. […] BELLECOUR, début le 21 Décembre 1750 : les rôles d’homme-à-la-mode : de l’aisance, l’usage du monde, le naturel embelli par l’art.
Mais l'usage l'a adoptée, on ne cesse de la répéter, elle est l'apologie et l'éloge du théâtre, on la fait remonter jusqu'à la poétique d'Aristote ; et supposant sans autre examen la vertu de ce purgatif, comme une chose certaine, on s'épuise en dissertations sur la manière dont il opère, par la terreur, la pitié, le malheur des personnages, ou tel autre ingrédient, qu'on ne trouvera jamais dans toute la matière médicale du théâtre. […] Tous les sens sont flattés au théâtre, et toutes les puissances de l'âme occupées à en goûter le plaisir ; mais je ne vois aucun rapport entre nos sens et nos facultés avec cette division arbitraire, seulement consacrée par l'usage, et vraisemblablement appropriée à la mesure de notre attention, qui a besoin d'interruption et de repos, après la durée d'un acte, et qui ne pourrait se soutenir, sans nous incommoder, après cinq actes. […] Au lieu de la doctrine évangélique, qui va au cœur et sanctifie, on se remplit d'une morale toute naturelle, on se paie de grands mots, d'humanité, de bienfaisance, de patriotisme, de politesse, d'usage du monde, qui jette dans l'illusion, le relâchement, le crime.
, nous en sommes neanmoins separés par l’usage des choses du monde, quia sæculum Dei est, sæcularia autem diaboli , & parce que le monde appartient à Dieu qui en est l’autheur, & les choses du monde appartiennent au diable qui en est le corrupteur. […] Que l’ignorance humaine toute stupide & grossiere qu’elle est, se montre neanmoins sçavante & ingenieuse, sur tout quand il faut trouver des raisons pour justifier l’usage des plaisirs de la vie, & pour s’empêcher d’y renoncer ; mais arriere tous ces argumens frivoles & toutes ces fausses raisons, le mensonge appuyé de tout le secours de la Philosophie, ne peut rien contre la verité. […] D’où ce sçavant Africain conclud que, tota ratio damnationis, perversa est administratio conditionis ; que tout ce qu’il y a de vicieux & de condamnable dans les creatures, vient de l’injuste & du mauvais usage qu’on en fait. […] Disons donc que les choses qui entrent dans les spectacles & dans les comedies ne sont point mauvaises d’elles-mêmes, mais qu’elles deviennent illicites & defenduës par le mauvais usage qu’on en fait. Et comme les spectacles des Gentils étoient criminels par leur mauvais usage, en ce qu’ils étoient instituez à l’honneur des faux dieux, de même les comedies sont encore mauvaises par leur usage, parce qu’elles sont inventées pour y étaler toutes les pompes du monde.
Rapportons les propres mots de l’Oracle des Sçavans : « La Comédie doit son origine à ces chansons obscènes, autorisées par la coutume & par les loix, qui se chantent encore de notre tems par les Villes. » On voit donc que notre Opéra subsistait, au moins en partie, long-tems avant que les autres Théâtres fussent en usage.
Que sert donc de nous alléguer un mauvais usage, contre lequel tous les canons réclament ?
La critique en parut sous ce titre : Dictionnaire des halles, comme si l’on eût voulu dire que celui de l’Académie ne pouvait guère être d’usage que pour les harengères et pour les crocheteurs.
[Note de l’éditeur de l’édition originale, Germain Garnier] Un arrêt du Conseil du 19 novembre 1666, rendu sur une ordonnance du prévôt de Paris, avait fixé la hauteur et la saillie des auvents qu’on était alors dans l’usage de construire au-devant des boutiques dans les rues de Paris.
Mais une Nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la Société ; où les préjugés sont des principes ; où les usages sont des loix ; où l’on est condanné à vivre seul, dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette Nation ne doit présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances. […] Tels sont les trois genres de Comique, parmi lesquels nous ne comptons ni le Comique de mots, si fort en usage dans la Société, faible ressource des esprits sans talens, sans étude & sans goût ; ni ce Comique obscène qui n’est plus souffert sur notre Théâtre que par une forte de prescription, & auquel les honnêtes-gens ne peuvent rire sans rougir ; ni cette espèce de travestissement, où le Parodiste se traîne après l’original, pour avilir, par une imitation burlesque, l’action la plus noble, la plus touchante ; genre méprisable, dont Aristophane est l’auteur.
On dira peut-être que les passions qu’on y représente sont légitimes, parce qu’elles ont le mariage pour but : mais, quoique le mariage fasse un bon usage de la concupiscence, la concupiscence est cependant toujours mauvaise par elle-même, elle conserve toujours quelque chose du dérèglement qui lui est propre. […] L’homme sans doute ne peut exister sans passions, parce qu’il ne lui est pas donné d’ôter à son âme les sentiments du plaisir et de la douleur, qui sont les principes de toutes les autres passions ; mais il doit en faire un bon usage en les rapportant à des objets légitimes ; et, lorsque pour une fin honnête on veut les exciter dans les autres, on doit le faire d’une manière qui ne soit ni vicieuse ni dangereuse.
Il me semble que les Auteurs n’ont pas tout-à-fait lieu d’être mécontens d’un pareil usage.
Racine, dans sa Tragédie d’Esther, a mis en usage la règle que je recommande.
Il dit aussi que selon quelques Théologiens on est obligé de faire un acte d’amour de Dieu quand on commence à avoir l’usage de la raison.
Il faudrait être tout à fait injuste pour condamner les tournois, les courses de Bague, les combats à la Barrière, et tous ces autres exercices qui sont en usage depuis la naissance des Monarchies : Aussi n’ai-je point d’avis à donner sur ce sujet, sinon que la dépense n’y soit pas excessive, de peur que le Prince ne vende trop cher ces sortes de divertissements à ses Peuples, et qu’il ne soit obligé de réparer par de fâcheuses levées ce qu’il aura dissipé par de folles profusions.
A quel usage on met vos graces ! […] C’est se moquer de Dieu, dont l’Apôtre dit, qu’on ne se moque point en vain, que de prendre le silence du saint Esprit pour une approbation tacite de ce desordre ; & c’est encore une erreur de croire, que la suppression du nom supprime la chose & en autorise l’usage. […] Les Poëtes péchent par cette même raison, & parce qu’ils font un mauvais usage de l’esprit que Dieu leur a donné ; talent, dont le souverain Pere de famille demandera un compte terrible à ceux qui l’auront mal employé. […] Et vous peres & meres, qui souffrez dans vos familles des enfants qui profanent l’habit de l’Eglise, & qui en dissipent les biens à des usages honteux, craignez, si vous ne vous y opposez de toutes vos forces, que la malediction de Dieu ne tombe sur vous comme sur eux.
Les Etrennes mignones de 1774 confirment ces usages anglois : elles nous apprennent que le 4 Septembre 1772, on découvrit à Westminster le monument élevé à la Pritchard, célebre actrice du théatre de Londres. […] Le grand usage est de dîner fort tard ; pour jouir de l’absence du soleil dont les rayons importuns n’éblouissent pas moins les yeux du vice que ceux des hiboux & des chats-huans. […] Mais le Spectateur trouve avec raison que ces braves champions firent une très-grande faute contre les regles sacrées de la chevalerie & les usages les plus constans du théatre, c’est qu’ils ne combattirent pas pour leur Dulcinée. […] Cicéron, cet homme si doux & si raisonnable, croit supportable cet usage inhumain : il n’en blâme que l’excès.
C’est un usage tout établi sur notre Théâtre que les Acteurs se lancent des imprécations horribles, et se souhaitent réciproquement la possession du démon, l’enfer, les plus grands malheurs de ce monde, et les plus cruels tourments de l’autre vie. […] Cet usage du monde semble assez naître de ce préjugé ; que les femmes sont communément plus susceptibles et plus remplies de sentiments de Religion que les hommes : qu’on ne peut par conséquent faire à leurs yeux le plus brutal outrage au Seigneur sans les offenser. […] C’est pour de tels sujets que l’Auteur de la nature a donné au sang qui coule dans nos veines l’usage de se soulever. […] pour tourner contre lui l’usage de leur raison, et les talents dont ils lui sont redevables ?
Le mot Opéra fut d’abord en usage chez les Italiens, parmi les nations modernes ; ils le prirent du Latin qui l’employe pour signifier œuvres.
Les grands Magistrats donnaient des jeux au peuple : libéralité dont l’usage fit enfin une loi, et qui allait à des sommes immenses.
Quand on est en effet dégagé de sentimens importuns, de crainte, d’intérêt, de jalousie ; tout porte sans obstacle à l’amusement, & concourre au triomphe de l’illusion ; outre que c’est avec plaisir que chacun reconnoît ses mœurs, ses usages, ses ridicules au Théâtre, & qu’il ne peut s’empêcher d’applaudir au pinceau qui les rend. […] Si, au travers des voiles transparents de la fiction, la réalité perce ; c’est qu’on prend tout dans nos usages, nos maximes & nos mœurs : le fonds & l’ordonnance d’une Piéce ; le goût & la forme de la représentation. […] Le jeu dans nos usages, l’expression dans nos mœurs. […] Dans ces genres divers une sorte de tact, un certain discernement, quelques bornés qu’on les supposent, est une espéce de don, où l’affaire d’un usage familier, d’un travail assidu. […] Quand les Spectacles n’auroient sur toutes les récréations d’usage, que l’avantage de l’amusement : n’est-ce pas une raison puissante de préférence en leur faveur.
Et comme les monnayeurs, quand ils mêlent quelque autre matière avec l’or, disent, que c’est pour le rendre plus ferme et durable ; Aussi les hommes de ce siècle, tiennent que la parole de Dieu, plus désirable que l’or le plus affiné, ne se peut manier ni employer en l’usage commun, toute pure ; ains qu’il y faut mêler quelque peu de prudence humaine, pour la rendre propre à la pratique du monde, au cours du marché. […] Ainsi cette sacrée Maxime de l’inviolable autorité de la Parole de Dieu, ne sert que d’ombre, pour la Théorique, demeure sus la langue pour le discours ; estimée de nul usage, comme une monnaie inutile fors qu’à conter et jeter ; ou comme un beau fruit, venu hors sa saison, qu’un chacun regarde et loue, mais personne n’en mange. […] Paul même montre, qu’il a lu les Poètes, alléguant de leurs vers, et entre autres d’un Comiquew : je réponds, que cette permission de les savoir, n’infère pas la licence de les jouer, et que la connaissance en doit être rapportée à une fin, et usage tout autre, où visent les Théologiens, en lisant les écrits des hérétiques ; les Médecins, apprenant à connaître les poisons, et herbes dangereuses ; les Logiciens, étudiant aux Elenches sophistiquesx, etc. […] Je réponds ; puisque les habitudes sont toujours semblables aux actions, et exercices, qui les engendrent, comme disent très bien les Philosophes, et comme nature même par l’expérience nous enseigne ; Ceux qui s’exercent souvent à jouer Comédies, et Tragédies ; ne peuvent espérer autre faculté, habitude, ou dextérité, par le fréquent usage de tels exercices sinon qu’ils deviendront un jour habiles bateleurs, et Comédiens aussi adroits, que ceux qui viennent d’Italie. […] Si quelqu’un voulait remettre en usage, les combats des gladiateurs, et autres tels furieux ébats des Païens ; on l’estimerait, ou furieux, ou Païen : Cependant on ne considère pas, que les premiers Chrétiens, abhorraient autant les uns, que les autres : Témoin TertullienDe habit. mul. ad finem.
A Dieu ne plaise que je profane la sainteté de la Chaire Evangélique, en citant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des passions, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeunesse. […] Mais que faut-il en penser, si ce ridicule est le plus souvent répandu sur la vertu même ; ou si en épargnant les vices les plus criminels, on se contente de blâmer des défauts ou des usages qui ne sont incompatibles ni avec la probité, ni avec la religion ? […] Les tributs imposés sur les Spectacles en faveur des pauvres & des malheureux, & la générosité même avec laquelle les Comédiens leur sacrifient en certaines circonstances le produit de leurs talens, n’en rend pas l’usage plus légitime : & vos libéralités envers vos frères indigens ne vous donneroient pas le droit de fréquenter ces Spectacles profanes.
Il faut tant de circonstances, d’intentions, de lieux, de temps, de personnes, tant de façons, pour assaisonner ces plaisirs, que l’abstinence en est bien plus aisée que le bon usage. […] ) Rentré chez lui, il se prosterna, gémissant & frappant sa poitrine : Ayez pitié de moi, Seigneur, voilà une malheureuse actrice qui passe les heures entieres à s’ajuster, & met en usage tout ce qu’il y a de plus précieux & de plus séduisant pour se faire aimer des hommes. […] Voici un usage de ce diocèse qui tient du comique : dans certaines cérémonies on met un beau fauteuil dans la chaire de la cathédrale, l’évêque s’y place pour prêcher le peuple & montrer des reliques.
Les voiles des femmes sont de la plus haute antiquité, & du plus constant usage. […] Chrysostôme s’élève fortement contre une si pernicieuse licence : mal à propos m’opposez-vous l’usage, c’est trop d’avoir commis ce crime une fois : Nec semel quidem faciendum. […] Mais si l’usage contraire a prévalu parmi nous, faut-il en passer les bornes & anéantir les loix de la modestie ?
Cicéron, dans ses Philippiques le reprochait vivement à Marc-Antoine : « Qui Thimelicam immemor honestatis abduxerit vel intra domum propriam retinuerit, etc. » C’était un usage de mollesse et de luxe, selon Macrobe (Saturnalia L. […] 10.), de faire venir pendant les repas des Actrices et des chanteuses, pour animer la débauche : « Pessime luxu, fidicines, plastrias, citharadas, timpanistrias, delectationis causa in conviviis adhibitas inter lasciviæ et luxuriæ instrumenta fuisse. » Le même usage est établi dans le royaume de Golconde et dans toute l’Inde. […] Il y a donc bien de l’apparence que cette déclaration n’a jamais existé, ou qu’elle n’a été qu’une production éphémère, qui n’a pas survécu aux pièces de cinq Auteurs, qui l’avaient enfantée ; et il est bien certain que le public n’en a pas été la dupe, qu’elle n’a été d’aucun usage, que l’Eglise n’a point changé de sentiment ni de conduite, que les Comédiens ont été toujours regardés avec le même mépris, privés des sacrements, de la sépulture ecclésiastique, exclus des charges et des ordres sacrés, et que cette déclaration a été totalement oubliée de tout le monde.
Les Etres Moraux, si en usage dans notre premiere Poësie, étoient les Personnages de ces Piéces, Espérance, Contrition, Chasteté, Regnabo, Regnavi. […] Je n’ai parlé de l’Opera dans l’Histoire de la Poësie Dramatique moderne, qu’à cause de l’usage où l’on est d’appeller Tragédies des Piéces qui ne font jamais verser de larmes, des Piéces qui composées par deux Auteurs, dont celui qui commande est celui qui devroit obéir, font devenir la Poësie la Complaisante & presque l’esclave de la Musique.
Les Magistrats de la Ville qui destinaient à d’autres usages les revenus de Sosibius, furent obligés de se soumettre à l’Edit de l’Empereur. […] Ensuite les Pères ont écrit et prêché fortement contre l’usage de faire venir dans les maisons la troupe de Musiciennes ou de Comédiennes, pour en donner de l’horreur à tous les fidèles. Enfin Théodose défendit cet usage par une Loi. […] Les Conciles avaient beau s’élever contre l’usage de faire des danses et de représenter des jeux dans les Eglises, ce désordre régnait toujours. […] » Ce Prélat ajoute qu’il avait résolu d’établir une certaine police sur l’usage de porter des bâtons. « Delationem autem baculorum temperare instituimus.
Le concile tenu in trullo, (à Constantinople) l’an 692, porte, dans son soixante-deuxième canon, que les danses publiques de femmes, les déguisements d’hommes, l’usage des masques comiques, satiriques ou tragiques, sont défendus ; Et tous ces déguisements, ces masques horribles de tête de bœuf, de tête de lion, de tête de diables, reçoivent l’eau bénite, de l’église de S. […] Je me servirai pour faire sentir au clergé la nécessité de cette conduite, d’une seule sentence proclamée sur nos théâtres mêmes, et qui renferme la morale la plus saine dont les gens d’Eglise et du monde puissent faire usage : « L’opinion est un juge suprême Dont les arrêts doivent être écoutés, Et les premiers respectez-la vous-mêmes, Si vous voulez en être respectés. » La Mansarde, au Gymnase ou théâtre de Madame. […] Mais ce n’est pas seulement dans la ville d’Aix que nous trouvons l’usage de ces sortes de processions ; celle de Mâcon nous offre un autre exemple aussi bizarre de l’irréflexion du clergé, ou pour mieux dire, des jésuites qui en furent les ordonnateurs, et qui poussèrent l’esprit de l’irréligion jusqu’à choisir un jour de carnaval, pour la représenter ; voici ce que l’on lit dans les Annales de la société de Jésus, tome IV, in-4°, p. 511. […] » Sa marche était lente si l’on ne faisait usage du bâton, et si on ne lui en faisait sentir l’aiguillon sur les fesses. […] La longueur des nuits rendait la chose facile, et d’ailleurs cet usage donnait un caractère plus singulier et plus particulier à cette fête ; à chaque nocturne on faisait une invitation ; du reste l’office entier était une véritable rapsodie de tout ce qui se chantait pendant le cours de l’année ; on y retrouve toutes les pièces des autres offices, celles des fêtes des saints, des mystères, les chants de Pâques, ceux du carême ; des fragments de psaumes : les morceaux tristes sont mêlés avec les morceaux joyeux, c’est l’assemblage le plus bizarre qu’on puisse imaginer.
C’est que la gloire des beaux siécles a inspiré à ceux qui les suivent, le désir de se faire aussi une espèce de fortune, en ramassant & en publiant les moyens que les grands hommes ont mis en usage pour plaire.
Les Anciens rafinoient tellement sur l’usage de la musique & des instrumens, dans les pièces Théâtre, qu’ils y préféroient les flutes, parce qu’il n’est point d’instrument qui approche plus de la parole & des mouvemens du gosier.
Leurs vues, leurs entreprises dépendent des tems, des lieux, des usages, des loix & des peuples.
Le Théatre, il est vrai, faisoit souvent usage des enchantemens, & en Grece, & à Rome ; mais les Chrétiens n’y paroissoient pas : ils avoient horreur de la scène, & ses prestiges ne faisoient impressions sur aucun Fidele.
Le Bucheron fournit encore plus de matières à la critique ; on conviendra, je pense, que les personnages de cet Opéra sont dépeints comme vivans dans ce Siècle ; ils ont du moins les mœurs, les usages, les habits des Bucherons de nos jours.
On me dira que les Symphonies des entre-Actes ont été imaginées afin de délasser par intervale les Spectateurs ; mais l’usage des chœurs intimement liés au sujet, était bien plus délicat & plus dans les règles de l’art.
Augustin, la sûreté de ceux qui vivent dans les usages du monde par état, et par vocation, consiste à vivre dans la vigilance Chrétienne, et à prendre toutes les précautions nécessaires pour se garantir des pièges dont il est plein.
Si les modernes n’ont pas été les premiers à imaginer des Comédies de caractère ; du moins, après les Grecs, ce sont eux qui, vers le milieu du siècle passé, les ont faites revivre en France : ce qui fit sentir qu’ils avaient enfin connu la nécessité de la critique des mœurs, et qu’ils allaient réparer la faute de leurs prédécesseurs, qui n’en avaient jamais fait usage.
Peut-on s’imaginer que l’Entousiasme prophétique de Joad dans Athalie, la fermeté Sainte de Mardochée, le courage héroïque de Polyeucte, celui des Maccabées, la fin toute chrétienne de Gusman, enfin tous ces spectacles rendus plus intéressants encore par un pieux usage des vérités chrétiennes mises en action ; peut-on, dis-je, s’imaginer que ces spectacles soient sans effet sur des cœurs disposés par le goût qu’on leur aura inspiré déjà pour la vertu à se laisser pénétrer des vérités de notre Sainte Religion ? […] Gresset, cet art que les Prophètes ont rendu si respectable, cet art si justement appelé par les Païens le langage des Dieux : le mauvais usage qu’on en a pu faire ne doit pas le faire proscrire, ou bien il faudrait par la même raison, ne plus méditer sur les Saintes Ecritures ; puisque les hérétiques en ont abusé par les sens forcés qu’il leur a plu de donner à quelques passages : je sais bien que des spectateurs impies, au lieu de s’en tenir au sens naturel d’une pensée croient souvent voir une impiété enveloppée dans un vers très innocent en soi, ils veulent croire, par exemple, que nos Ministres Ecclesiastiques sont attaqués et la Religion outragée dans ces deux vers de la Tragédie d’Oedipe de Mr. de Voltaire, Nos Prêtres ne sont pas ce qu’un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur Science. […] Si toutes les professions exposent la bonne foi en faveur de l’intérêt, on me permettra donc de croire que j’ai bien choisi en m’attachant à celle qui ne m’oblige jamais à tromper personne, on me permettra de croire que je dois en conscience faire usage d’un talent qui peut contribuer à faire d’honnêtes gens, comme l’expérience le prouve, et qui par conséquent facilite aux Pasteurs le moyen de sanctifier leurs Ouailles. […] C’est sans doute un argument assez fort en faveur du Théâtre, que cet usage.
Le duel est un usage barbare ; mais l’usage établi, l’honneur de Don Diègue mortellement offensé, il n’était pas plus permis au Cid de pardonner l’insulte faite à son père, que de lui enfoncer lui-même le poignard dans le sein. […] L’usage des Anciens est un préjugé contre nous ; mais partout et dans tous les temps le théâtre a dû suivre les constitutions nationales. […] Chez les Grecs, l’usage défendait aux femmes de se montrer en public. Chez nous l’usage les y autorise. […] Ainsi elles ne sont innocentes ou criminelles que par l’usage que nous en faisons, selon notre caractère, et le caractère est indépendant de l’exemple.
Concile1 de Ravenne, l’an 1286, défend aux Clercs d’entretenir dans leurs maisons ou des derniers des Pauvres, les Comédiens que les Seigneurs leur envoyoient, après s’en être divertis ; n’étant pas convenable de faire un usage aussi illicite d’un bien qui doit être converti en aumônes. […] On n’ignore pas la maniere dont les élections aux grands Siéges se faisoient autrefois, le concordat les a remises à la disposition du Roi, & les nominations se font avec autant de sagesse, & ne sont pas exposées à la Simonie, aux violences que l’ambition mettoit pour lors en usage.
Je sçai que le mélange de la Réligion avec l’indécence, est une profanation qui forme un second crime ; que cette profanation est contraire aux régles de l’art & au Costume, c’est-à-dire, à l’usage & aux mœurs de la personne représentée ; mais outre cette multiplication de crime, la seule immodestie forme le même danger, & le même péché. […] Nous ne prétendons pas traiter cette grande matiere ; mais voici l’usage que nous faisons de cette fameuse querelle, qui mit aux mains l’Orient & l’Occident ; elle suppose de l’aveu des deux parties, que les images produisent sur l’esprit & sur le cœur, de bons & de mauvais effets, Qu’il faut donc proscrire les images indécentes, dont l’effet ne peut être bon, & nécessairement mauvais, & conserver les images de piété, qui ne font aucun mal, & peuvent faire beaucoup du bien.
Les Espagnols n'y ajoutent-ils pas l'application des choses saintes à des usages ridicules ? […] Les anciens, voulant donc instruire les peuples, et la forme de leur culte n'admettant que des sacrifices, et des cérémonies sans aucune exposition, ni interprétation de leur religion, qui n'avait point de dogmes certains: ils les assemblaient dans les places publiques (car ils n'avaient pas encore l'usage des théâtres, qui ne furent même inventés qu'après qu'on se fut servi quelque temps de chariots pour faire que les Acteurs fussent vus de plus loin) et ils leur inspiraient par le moyen des spectacles les sentiments qu'ils prétendaient leur donner, croyant avec raison qu'ils étaient plus susceptibles de recevoir une impression forte, par l'expression réelle d'une personne considérable, que par toutes les instructions qu'ils eussent pu recevoir d'une autre manière plus simple et moins vive.
Quant à ce que les Païens se plaignent que le Christianisme a diminué la félicité du monde ; s'ils lisent les livres de leurs Philosophes, qui reprennent ces choses dont ils sont privés maintenant malgré eux, ils trouveront que cela tourne à la louange de la Religion Chrétienne ; car quelle diminution souffrent-ils de leur félicité, sinon à l'égard des choses dont ils faisaient un très mauvais usage, s'en servant pour offenser leur Créateur ? […] Où sont maintenant ceux qui mettent en usage les choses pour lesquelles l'Apôtre dit que Dieu est venu ?
Des piéces sans nombre qui n’enseignent, ne représentent, ni ne respirent que les passions & singuliérement l’impureté, des génies singuliers, éloignés de nos éloges, s’ils faisoient un bon usage de leurs talens, des voix luxurieuses ; des femmes à demi-nues, des peintures lascives, des paroles équivoques, des danses lubriques, l’empire du luxe, en un mot un assemblage recherché de tous les plaisirs & de tous les dangers à la fois, un élixir de tous les vices, un chef-d’œuvre de séduction toujours subsistant & multiplié à l’infini, qui fait par-tout les plus grands ravages : y a-t-il d’objets plus importans dans la Réligion & les mœurs, & peut-il y avoir deux avis dans le Christianisme sur les anathêmes qu’il mérite. […] Il faut pourtant convenir que ces sages Panégyristes ont l’équité & la bonne foi de reconnoître qu’il y a de meilleures choses à faire que d’aller au spectacle, & des lieux qu’il vaut mieux fréquenter ; que ceux dont la conduite est réglée, qui ne voudroient pas employer un moment dont ils ne puissent rendre compte à Dieu, peuvent en faire un meilleur usage. […] Car alors il n’y avoit point d’actionnaires ; on ne payoit point à la porte : on ne chargoit point les villes de la dépense, le Prince la faisoit toute, & de si petits princes n’auroient osé braver le goût, l’usage, la loi de la nation, comme avoit fait leur pere.
Le célèbre Garde des Sceaux M. du Vair avoit prévenu l’Université, & dès l’année 1616, qu’il fut élevé à cette dignité éminente, il fit défendre aux Principaux & aux Recteurs des Collèges les représentations des comédies & tragédies, & ordonna que pour former les jeunes gens à l’art de la prononciation, on ne s’éloigneroit pas des usages des anciens Recteurs. […] Après un portrait si hideux & si vrai, a-t-on droit de faire valoir en faveur du théatre ce que dit l’Orateur sur la possibilité de le rendre bon, l’usage qu’il en a fait, & qu’en faisoit sa Compagnie pour élever la jeunesse, prenant ainsi la thèse pour raison & le coupable pour juge ? […] La force de la vérité lui a fait condamner l’esprit & les usages de sa Société.
La cloche qu'on a fait sonner, contre l'usage, pendant toute cette scène protestante, cesse au moment de la mort, où au contraire elle devrait commencer pour faire prier Dieu pour le repos de l'âme. […] » On dit dans le figuré approfondir une question, l'étudier, la traiter ; mais approfondir dans le propre pour creuser, est un mot hors d'usage. « Pour la mort d'un époux j'ai pu former des vœux. […] en Moines de la Trappe, priant aux pieds d'une croix, prêchant, se confessant, creusant une fosse, baisant un crucifix et le portrait d'une femme, couchés sur la cendre et embrassés par un amant, devant une Communauté ; au lieu des prières de l'Eglise, récitant des stances Françaises, à chacune desquelles on répète en chœur le dernier mot au lieu d’amen ; ce que la Dame Journaliste, qui connaît aussi peu que le Protestant de Berlin les cérémonies et les usages de l'Eglise, appelle « jeter un sombre reflet sur la pièce qui fait beaucoup d'effet ».
Dans cet intervale il relut sa pièce jusqu’à trois fois, ce qui est encore contre l’usage, sans qu’on y pût rien trouver à redire ; on lui disoit pour toutes raisons : votre Pièce n’est pas en état.
Les obscénités que Moliere a supprimées, n’ont point reformé le Théâtre : l’expression ne change rien au fond des choses ; elle ajoute quelquefois certaines idées qui marquent la passion, c’est-à-dire, l’affection ou le mépris ; mais ces idées accessoires ne suivent pas constamment, elles varient selon le changement des tems & des usages.
Ceux qui n’étaient pas initiés aux mystères de ces Spectacles, avaient besoin d’un Maître qui leur en donnât l’explication ; l’usage apprenait aux autres a deviner insensiblement ce langage muet.
Ne prenez point de plaisir à entendre autre chose que ce qui nourrit l'âme, et qui vous peut rendre meilleur : Prenez garde de ne point faire un mauvais usage de ce sens qui vous a été donné, pour écouter les enseignements de Dieu.
Je me flatte que cette traduction leur sera d’un grand secours, et pourra leur tenir lieu d’un long usage ; s’ils ont soin de la comparer avec l’original.
D’un autre côté l’on entend bien des clameurs contre l’usage et la nécessité d’avoir des Procès : et généralement tout le monde voudrait les éviter en s’accommodant à l’amiable pour ne pas se ruiner et pour ne pas se charger des peines et des inquiétudes d’esprit qu’ils apportent : cependant il n’est que trop vrai qu’il y a des personnes qui ne sauraient vivre sans Procès, qui les cherchent, et qui sur des prétextes très frivoles, attaquent leurs parents, souvent même leurs amis, seulement pour avoir le plaisir de plaider.
La Religion Chrétienne a beau persuader la paix entre les peuples, la clémence au gouvernement, l’usage modéré des choses extérieures sans s’y corrompre ; le théâtre met au contraire le souverain bien de la vie, à s'élever sur les ruines des peuples, à remporter des victoires, sans avoir égard à la justice des armes, à juger des entreprises par l'evènement, à tenir les sceptres moins du Ciel que de l’audace et de la fortune.
Nous maintenons que cela est contraire à la Majesté de la Religion, et injurieux au sacré Ministère institué de Dieu pour édifier notre foi : et qu’il n’est loisible de détourner la parole de Dieu de son droit usage, pour la faire servir aux jeux et aux plaisirs des sens : puisqu’en l’Eglise de Dieu, toutes choses doivent être rapportées à la modestie et vraie piété, afin que l’âme soit portée à la Religion, et à la contemplation respectueuse des choses divines. Cela ne se fait pas avec des clameurs, risées, et applaudissements ; moins encore par les histoires saintes, détournées de leur droit usage, et profanées quand elles sont converties en fables. […] Il est vrai, que les Théâtres et spectacles comiques et tragiques, n’ayant point été en usage parmi le peuple d’Israël, nous ne trouverons pas ès écrits des Prophètes, qu’ils y soient rédarguésan en termes exprès, qui est aussi une des défenses de ceux qui ne se veulent point corriger sur cela. […] Combien que cela soit toujours grandement grief, il est toutefois beaucoup plus insupportable, quand outre l’usage ordinaire de la vie, les adversités, ou les prospérités le rendent plus criminel. […] Le mot est ici féminin, selon un usage archaïque à l’époque de Rivet.
Ecoutez, je vous prie, combien de formes on fait prendre au mot Bonheur, & combien de Métaphores on met pour lui en usage. […] L’usage est pour l’air du visage, où l’on dirait en général, son air héroïque.
., en aient adopté l’usage, du moins hors de Paris ; car dans cette ville plusieurs Communautés ecclésiastiques ont suivi les traces des disciples de M. […] Ces usages, dans le goût de ces nations, où à travers quelques abus on voit un fonds de piété, et des sentiments de pénitence, sont peu conformes à nos mœurs.